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La Lituanie mettra en circulation en décembre 2015 sa première pièce commémorative et elle sera consacrée à la langue lituanienne. Mais qu’en est-il de la langue française ? Le choix est arbitraire en ce qui concerne le rôle de l’un ou l’autre monarque en sa faveur, mais il y a quand même quelques dates-clés.

842 : les Serments de Strasbourg. L’acte par lequel Charles le Chauve et Louis le Germanique, petits-fils de Charlemagne, s’unissent contre leur frère Lothaire Ier. Pro Deo amur et pro christian poblo et nostro commun salvament… On comprend le texte même si on n’a pas étudié le latin. Mais quand on l’a étudié, il est clair que, précisément, il ne s’agit plus de latin mais de ce que le Concile de Tours en 813 avait appelé « rusticam linguam romanam ».

1539 : l’Ordonnance de Villers-Cotterêts. L’acte de naissance de la langue française. François Ier avait exigé que tous les actes légaux et notariés soient rédigés en français et non plus en latin. Nous voullons et ordonnons qu’ilz soient faictz et escrits si clerement… Un timbre a été émis par la France à l’occasion de son 450e anniversaire en 1989.

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1635 : fondation de l’Académie française par Richelieu. Puis, sous Louis XIV, parallèlement au développement des Belles Lettres, le français a été la langue de grands monarques comme Frédéric de Prusse ou Catherine de Russie. Au XVIIIe siècle, on ne parlait que le français dans pratiquement toutes les Cours d’Europe. Et à partir de Napoléon, la langue française a commencé à rayonner outre-mer.

C’est sans doute ce qui explique que le français soit devenu et soit toujours, et pour très longtemps je l’espère, la langue de la diplomatie. Et de ce qui peut en être considéré comme une variante : la langue des menus lors des repas entre les grands de ce monde.

Revenons-en à la numismatique. Quatre pays qui utilisent l’euro ont pour langue officielle le français : la Belgique, la France, le Luxembourg et Monaco. J’ai fait l’inventaire de leurs pièces pour trouver celles qui auraient un rapport avec la langue française. Je n’en ai trouvé que deux, dont le rapport est assez lointain je dois le dire, et ces deux pièces ont été émises par la France.

Sur la première figure Charles de Gaulle. Je parle uniquement de sa maîtrise de la langue française et de son sens de la formule, dont on ne peut nier le rôle dans certaines situations historiques en Algérie ou au Canada. La pièce ci-dessous, dont j’ai déjà parlé dans un précédent billet, le représente lors de l’appel du 18 juin 1940.

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Et la seconde pièce de la très laïque République française représente l’abbé Pierre à l’occasion du centenaire de sa naissance en 2012. C’est un registre différent, mais ici aussi sa maîtrise de la langue française et son sens de la formule ont largement contribué à la réussite de son idéal. Sur la pièce figurent le logo de sa fondation et sa devise « Et les autres ? ».

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Je n’ai pas trouvé d’autres pièces sur ce très beau thème, malheureusement, mais j’espère que l’initiative de la Lituanie fera des émules.

Justement, en ce qui concerne la Lituanie, il ne faudrait pas oublier de décrire la pièce qui a servi de déclencheur à cet article. Le mot « ačiū » qui se prononce en éternuant signifie « merci » et en est le motif principal, sur un fond de lettres utilisées dans l’alphabet lituanien. C’est un visuel un peu inattendu eu égard à la solennité et à la charge historique des pièces courantes, dont je rappelle ci-dessous le motif – le Vytis – aux côtés de la nouvelle pièce.

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Certains trouvent cette nouvelle pièce franchement laide ; d’autres louent sa sobriété ; personnellement, je salue son audace. De gustibus(Merci à Sedna pour cet article)