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La Finlande a été suédoise du XIIIe siècle à 1809, quand le Tsar Alexandre Ier l’a ravie au Roi Gustav IV de Suède et l’a intégrée à l’Empire russe en tant que Grand-Duché de Finlande. C’est le 200e anniversaire de cet événement qui est commémoré sur la pièce finlandaise de 2009. Elle représente le profil de la cathédrale de Porvoo, dans le sud du pays, précisément le site où le Tsar Alexandre Ier a ouvert la première Diète de Finlande en 1809. Le Grand-Duché de Finlande jouissait d’une certaine autonomie par rapport à l’Empire russe et, cela mérite d’être noté, le Tsar de Russie portait aussi le titre de Grand-Duc de Finlande.

Cette relative autonomie après des siècles de domination suédoise a permis à la Finlande, surtout sous le règne du Tsar Alexandre II, de vivre une certaine reconnaissance de son identité, de sa langue et de sa littérature, reconnaissance qui mènera plus tard au mouvement de l’indépendance.

C’est dans ce climat de relative tolérance culturelle que deux artistes finlandais, tous deux curieusement issus de la bourgeoisie suécophone, vont s’approprier et faire connaître l’âme de leur pays dans toute sa profondeur : Jean Sibelius et Akseli Gallén-Kallela. Ils étaient tous deux nés en 1865, sous le règne d’Alexandre II : les deux pièces commémoratives finlandaises de 2015 célèbrent donc leur 150e anniversaire.

La pièce consacrée à Sibelius représente une vue en contreplongée des pins et du ciel étoilé que le musicien pouvait voir depuis sa maison à quelque 30 km d’Helsinki.

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Quand je regarde cette pièce, je fais chanter dans ma tête les thèmes de la Valse triste, de Finlandia et du 3e mouvement du concerto pour violon – et je suis en Finlande, et je remercie Sibelius.

Quant au peintre Akseli Gallén-Kallela, il a encore été plus loin dans son appropriation de l’âme finnoise puisqu’il a « finlandisé » son nom d’origine suédois, qui était Axel Gallén.

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La pièce représente sa toile « le Cygne de Tuonela » (thème de l’épopée Kalevala qui a aussi été mis en musique par Sibelius), les rayons dans l’eau symbolisant l’esprit descendant. Une palette de peintre figure au bas. La pièce sera mise en circulation dans quelques jours.

Ce n’est pas la première représentation d’un cygne sur une pièce finlandaise : depuis 2002, on voit deux cygnes sauvages voler au-dessus d’un des nombreux lacs du pays sur la pièce courante de 1 EUR.

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Le cygne a également été choisi comme thème pour commémorer en 2011 les 200 ans de la Banque de Finlande.

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Cette pièce à la perspective audacieuse nous ramène aux Tsars de Russie : 1811 est en effet l’année où Alexandre Ier a décrété qu’un bureau de change, de prêt et de dépôt devait être installé à Turku, alors capitale du Grand-Duché de Finlande. Ce bureau allait devenir la première banque du pays, s’est déplacé à Helsinki en 1819 et a fonctionné comme Banque centrale quand la Finlande a disposé de sa propre monnaie, le mark.

Un trait d’enthousiasme pour terminer : pour moi, les cinq pièces finlandaises présentées dans cet article comptent parmi les plus belles pièces en euros. (Merci à Sedna pour cet article)