On a retrouvé dans les archives de Dahlem (Berlin) une mèche de cheveux de la reine Luise de Prusse (1776-1810). La duchesse Luise de Mecklembourg-Strelitz vit le jour à Hanovre en 1776. Elle a épousé en 1793 à Berlin le futur roi Friedrich Wilhelm III de Prusse.
La jeune femme fit immédiatement adoptée par ses nouveaux sujets, conquis par son charme et sa spontanéité (elle avait embrassé un enfant qui lui avait remis des fleurs…)
Cette union fut très heureuse. le couple eut 9 enfants dont les roi Friedrich Wilhelm IV (1795-1861) et Wilhelm I Ludwig (1797-1888). La reine Luise était considérée par l’empereur Napoléon I comme le meilleur ministre de son époux le roi de Prusse. Elle est décédée inopinément à l’âge de 34 ans dans les bras de son époux à Hohenzieritz des suites d’un malaise non expliqué. Elle fut inhumée au mausolée de Charlottenburg.
Le roi Friedrich Wilhelm III se remaria 14 ans plus tard avec la comtesse Auguste von Harrach créée princesse von Liegnitz. Il s’est éteint en 1840 et est inhumé auprès de sa première épouse dont le culte resta très longtemps vénéré en Prusse. (Merci à Alberto)
Robespierre
26 février 2019 @ 08:45
je ne suis pas medecin, mais mourir comme ça subitement d’un malaise inexpliqué, ça ne peut être qu’un problème cardiaque, qu’à notre époque on aurait décelé. Triste fin pour une femme aussi jolie et aussi aimée de tous. Napoléon avait été séduit par elle lors d’une rencontre historique. Il est rare que les reines soient belles, avec tous ces mariages strategiques, mais parfois on a de bonnes surprises.
Corsica
26 février 2019 @ 23:23
Une mort subite peut aussi être liée à une embolie pulmonaire ou à une rupture d’anévrisme, peu importe qu’il soit cérébral ou situé au niveau de l’aorte abdominale.
Robespierre
27 février 2019 @ 13:21
merci pour vos précisions. J’avoue mon ignorance en matière médicale.
Ludovina
26 février 2019 @ 09:09
Le couple a eu 10 enfants, l’aînée est mort-née le 07/10/1794.
Son 10ème et dernier enfant avait seulement 9 mois lorsqu’elle est décédée.
Philippe
26 février 2019 @ 09:57
Elle fût l’âme de la résistance allemande, contre le nabot …
Muscate-Valeska de Lisabé
26 février 2019 @ 14:52
Phiiiiiiil….
COLETTE C.
26 février 2019 @ 11:27
Emouvant !
Elle était très jolie.
Clara
26 février 2019 @ 12:01
Elle alliait beauté et courage.
Gérard
26 février 2019 @ 19:44
Les années de crise avaient diminué la force physique et mentale de la reine Louise.
Le 27 octobre 1806 Napoléon s’installa à Berlin.
Le roi et la reine avaient pris des chemins séparés pour fuir la capitale, la reine partant avec ses enfants, son médecin et la comtesse Sophie Marie von Voss sa maîtresse des robes. Ils se rendaient à Königsberg et s’arrêtèrent en différents lieux pour y parvenir en passant par la Thuringe et à Blankenhain la reine tomba gravement malade d’une fièvre nerveuse c’est-à-dire d’un typhus.
Louise ne voulait pas se retrouver entre les mains de Napoléon et malgré sa maladie elle se trouva bientôt dans l’extrême-nord de la Prusse en proie aux gelées et aux tempêtes de neige et il fallut traverser l’isthme de Courlande qui est presque impraticable en hiver, après trois jours épuisants et des nuits sans confort le petit groupe arriva enfin à Königsberg et le docteur Christoph Wilhelm Hufeland constata une certaine amélioration de la santé de la reine.
Après la conclusion de la paix dans des conditions très humiliantes la reine essaya de maintenir une vie de famille heureuse mais comme elle l’écrivait à son père le duc Charles II de Mecklembourg-Strelitz elle n’espérait plus rien devant l’effondrement de l’ancien monde.
Le mauvais temps durait longtemps à Königsberg et la reine en souffrait ce qui se traduisait par des humeurs, de la fièvre, des maux de tête, de l’essoufflement et elle écrivait à son frère le duc héritier Georges : « Ma santé est complètement détruite. » En attendant, Berlin étant toujours sous occupation française, le roi essayait de gouverner autant qu’il pouvait le faire et de réformer au moins la Prusse-Orientale notamment en libérant les serfs et en réformant l’armée, mais l’on manquait d’argent.
En 1810 un voyage d’été fut prévu à Bad Pyrmont où Louise espérait voir sa santé se rétablir mais la Prusse n’avait pas les moyens financiers de payer le séjour dans la station thermale d’autant plus que deux frères de Napoléon, Jérôme et Louis que Napoléon venait de forcer à l’abdication, y prenaient alors les eaux.
On se rendit alors à Neustrelitz où régnait depuis 1794 le père de Louise et où habitait également la princesse Georges (de Hesse-Darmstadt) la grand-mère de Darmstadt (la comtesse Marie-Louise Albertine de Leiningen-Dagsbourg-Falkenbourg). Les événements avaient longtemps différé ce voyage. La comtesse von Voss qui avait plus de 80 ans l’accompagnait et Louise était très heureuse de retrouver son père le 25 juin 1810 quand elle arriva dans sa capitale de Neustrelitz où le roi devait les rejoindre avant qu’ils ne s’installent dans la résidence d’été ducale, le château de Hohenzieritz. Le 30 juin on devait se rendre à Rheinsberg au château qu’avait habité le grand Frédéric pendant sa jeunesse, mais le déplacement fut annulé, Louise resta couchée, elle était fiévreuse, en proie aux maux de tête, à la toux, à des douleurs de poitrine, le médecin local diagnostiqua une pneumonie, mais qui ne mettait pas sa vie en danger. On fit venir de Berlin le médecin personnel du roi, Ernst Ludwig Heim, qui expliqua qu’il n’y avait pas de raison de s’inquiéter vraiment. Elle fut saignée et la fièvre baissa.
Mais Heim revint le 16 juillet alerté par les symptômes d’un état grave avec suffocation, troubles circulatoires et fortes crampes thoraciques, et par courrier express la comtesse Voss informa le roi qui était à Berlin et il arriva le 19 peu avant cinq heures du matin à Hohenzieritz avec ses deux fils aînés Frédéric-Guillaume (Fritz) et Guillaume (Wilhelm). Quatre heures plus tard la reine mourut dans les bras de son époux en présence de beaucoup de membres de sa famille et de quelques amis intimes.
L’autopsie révéla qu’un poumon était détruit et qu’une tumeur avait été trouvée dans le cœur. La comtesse Voss écrivit dans son journal : « Les médecins disent que le polype dans le cœur est la conséquence d’un chagrin profond et durable. »
Trois jours plus tard au milieu d’une foule immense et d’une grande tristesse le cercueil de la reine était ramené à Berlin afin d’y être inhumé le 30 juillet dans la cathédrale, provisoirement jusqu’à son transfert dans le mausolée reconstruit du parc du château de Charlottenburg, c’était alors le 23 décembre.
Corsica
28 février 2019 @ 00:02
Merci Gérard pour ces explications détaillées qui montrent que l’état de santé de la princesse se dégradait malheureusement depuis plusieurs années et que par consèquent sa mort ne correspond pas à la définition d’une mort subite. Quant à l’explication de la tumeur cardiaque provoquée par un chagrin profond et durable, c’est une vue de la situation qui, en accord avec l’époque, est parfaitement romantique mais dénuée de fondement.
Caroline
27 février 2019 @ 00:11
C’ était rarissime à cette époque avec ce véritable mariage d’ amour chez les royaux ! Ou bien, les nouveaux époux ont appris à se connaître pour s’aimer finalement !
Gérard
27 février 2019 @ 18:07
Le duc de Mecklembourg-Strelitz espérait renforcer les liens entre sa maison et la Prusse.
Début mars 1793, Louise et sa cadette Frédérique âgées de 17 et 15 ans, furent présentées par un « heureux hasard » à Francfort au roi de Prusse Frédéric- Guillaume II, qui écrivit une lettre à propos de cette rencontre : « La première fois que j’ai vu les deux anges, c’était à l’entrée de la comédie. Donc, j’ai été tellement frappé par sa beauté que j’étais complètement hors de moi quand sa grand-mère me l’a présentée. J’espère vraiment que mes fils aimeront les voir et tomberont amoureux d’elles […]. J’ai fait de mon mieux pour les voir plus souvent et mieux faire connaissance avec chacune d’elles. […] Ils ont donné leur consentement et la promesse sera bientôt faite, probablement à Mannheim. La plus âgée épouse le plus âgé et la plus jeune le plus jeune. »
Les deux pères négocièrent les contrats de mariage.
Le 14 mars Louise rencontra « le plus âgé » qui était pieux, sérieux et réservé. Mais il fut tout de suite séduit par la jeune fille et immédiatement voulut l’épouser. C’était lors d’un bal célébré pour l’anniversaire des princesses.
Le futur roi fit sa demande le 19 et les fiançailles furent célébrées à Darmstadt le 24.
Le plus jeune, Louis, se fiança dans la foulée mais pour des raisons dynastiques car c’était un jeune homme volage. Les mariages furent célébrés au temps de Noël, le 24 et le 26 décembre.
Le plus jeune prince succomba dès 1796 à la diphtérie après avoir donné trois enfants à sa femme.
Gérard
28 février 2019 @ 19:06
Oui certainement Corsica.