C’est au Palais de Jelgava aujourd’hui en Lettonie que Madame Royale, Marie Thérèse, fille du roi Louis XVI et de la reine Marie Antoinette, qui fut libérée de la prison du temple et seule survivante de sa famille proche, vécut au début de son mariage avec son cousin Louis Antoine d’Artois, fils aîné du roi Charles X, titré également duc d’Angoulême. A cette époque, le château se situait à Mitau en Courlande et était sous administration du tsar de Russie.
Anne-Cécile
28 janvier 2016 @ 04:35
Les exilés français, du moins certains dont des Bourbon, eurent mauvaise presse à la Cour de Russie, comme en Allemagne. Cela n’entacha pas la lutte des monarchies contre le mouvement révolutionnaire mais bien de tristes personnalités, plein de morgue, de vanité et d’exigences furent jugés fort sots et pas du tout sympathiques, et affaiblirent le mouvement de sympathie qui était né. Beaucoup, même après la restauration monarchique, ne s’en relevèrent jamais en Gotha.
Jusqu’à la fin du XIXèmes, les monarchistes français durent en subir les conséquences.
Gérard st-louis
28 janvier 2016 @ 07:30
Ah, l’exil à Mittau… Louis XVIII et sa cour s’y sont ennuyé mortellement. À lire ses souvenirs du duché de Courlande ce semble le « bout du monde ».
Laurent F
28 janvier 2016 @ 10:56
Mieux vaut s’ennuyer à mourir que d’avoir la tête coupée !
Cosmo
28 janvier 2016 @ 14:35
Au bout du compte, cela revient au même, seule change la méthode…
aubert
28 janvier 2016 @ 17:42
on peut tout de même ressusciter ce qui est d’ailleurs arrivé.
Laurent F
29 janvier 2016 @ 12:28
Pas vraiment, puisqu’à s’ennuyer à mourir à Mittau, ils ont fini par rentrer dans les bagages des russes et se réinstaller là où on les avaient chassé sans avoir rien appris ou presque !
Gérard St-Louis
28 janvier 2016 @ 14:49
Comme le dit le proverbe « A cheval donné, on ne regarde pas la bride »
Robespierre
28 janvier 2016 @ 09:09
Débuts de son mariage … qui ne fut jamais consommé. Ce machiavélique futur Louis XVIII avait manigancé ce mariage avec son neveu impuissant. Donc ce château est le décor de non lune de miel de l’orpheline du Temple.
Caroline
28 janvier 2016 @ 14:04
Robespierre, n’a-t-elle jamais eu un enfant naturel? A-t-elle toujours vécu avec son époux jusqu’à la fin de sa vie?
Robespierre
28 janvier 2016 @ 17:24
Non, ils ont vécu en frère et soeur, mais le mari adorait sa femme. Ils s’aimaient donc… platoniquement. Ils sont restés ensemble jusqu’à la mort du mari. Ce fut un bon ménage.
Caroline
29 janvier 2016 @ 08:24
Robespierre, merci pour votre réponse!
j21
28 janvier 2016 @ 11:56
Château impressionnant par sa dimension.
Anastasie
28 janvier 2016 @ 13:46
Selon Wikipedia, le palais de Jelgava est l’ancien palais des ducs de Courlande, situé à Jelgava, ancienne capitale de leur duché sous le nom de Mitau. Comme leur palais d’été situé à Rundale, il a pour architecte Rastrelli. Quand nous y sommes passés il y a une quinzaine d’années, c’était une université d’agriculture.
Auparavant nous avions visité le palais à Rundale, un vrai bijou restauré avec amour déjà à l’époque communiste par un passionné ! Je ne peux malheureusement pas partager mes photos vu qu’à l’époque je ne connaissais que l’argentique ! Je recommande vivement sa visite à toute personne allant en Lettonie.
Leonor
29 janvier 2016 @ 19:55
Voir aussi » Courlande » , Jean-Paul Kauffmann, Fayard, 2009.
Pays baltes : pays convoités par tous, occupés par tous, toujours.
Tous les envahisseurs leur sont passés dessus.
Ca me rappelle quelque chose.
Gérard
30 janvier 2016 @ 19:45
Le palais des Biron dû à Rastrelli connut de nombreuses mésaventures avec notamment après le séjour royal, un incendie en 1815, le 20 janvier, dans sa partie nord, en 1919 le pillage et l’incendie lors du retrait de l’armée des Volontaires de l’Ouest de Pavel Bermondt-Avalov. La restauration permit d’y installer en 1939 l’Université d’agriculture de Lettonie et de 1941 à 1944 il fut la résidence du commissaire de district allemand à Mitau Walter von Medem. Le palais a été presque entièrement détruit au cours des bombardements et des combats de rues de l’été 1944. Les murs ont été rebâtis ou restaurés entre 1956 et 1964 mais pas l’intérieur qui a été aménagé pour être à nouveau le siège de l’Université d’agriculture et de quatre facultés.
C’est ici également que mourut l’abbé Edgeworth. Henry Essex Edgeworth de Firmont avait accepté, malgré les dangers qu’il courait comme prêtre non jureur, de confesser Louis XVI et de l’accompagner au lieu de l’exécution. Par la suite il resta encore en France pour être auprès de Madame Élisabeth si elle le faisait appeler et dont il était le confesseur. Il eut la douleur d’apprendre son exécution le 9 mai 1794, et en août 1796 il quitta la France pour rejoindre le comte d’Artois en Écosse.
Puis il fut appelé par le roi et assista au mariage le 9 juin 1799 du duc d’Angoulême et de Madame où l’échange des consentements fut reçu en présence du roi et la reine et d’une foule nombreuse, y compris de petites gens joyeux de cette première bonne nouvelle après tant d’années, par Louis-Joseph de Montmorency-Laval, premier baron chrétien, cardinal prêtre de la Sainte Église romaine, évêque de Metz, prince du Saint-Empire, commandeur de l’Ordre du Saint-Esprit.
L’abbé mourut du typhus au château de Mitau et le roi lui-même rédigea en latin son épitaphe : « Ici repose le Très Révérend Henry Essex Edgeworth de Firmont, prêtre de la Sainte Église de Dieu, vicaire général du diocèse de Paris, qui suivant les pas du Rédempteur, fut l’œil de l’aveugle, le bâton du boiteux, le père des pauvres, le consolateur des affligés, lorsque Louis XVI fut condamné à mort par des sujets impies et rebelles.
Il soutint le martyr résolu dans son dernier combat et lui montra les cieux ouverts, arraché au bras des régicides par la protection admirable de Dieu.
Il s’attacha volontairement à Louis XVIII lorsque celui-ci désira ses services. Pour lui, sa royale famille et sa fidèle suite, il se montra pendant dix ans un exemple de vertu et un réconfort dans l’infortune.
Chassé de royaume en royaume par les calamités de l’époque, il passa en faisant le bien, toujours semblable à Celui qui possédait toute sa dévotion.
Rayonnant du bien qu’il avait fait, il mourut le vingt-deuxième jour de mai de l’an de grâce 1807 à l’âge de 62 ans. Qu’il repose en paix ! »
Il fut inhumé dans le cimetière catholique de Mitau qui a disparu après les heures terribles de la Seconde Guerre mondiale, rasé par les Soviétiques.