La décennie parisienne du grand-duc Paul de Russie et de la princesse Olga à Paris de 1907 à leur déménagement en Russie, est un véritable tourbillon. Il faut recevoir, paraître et être vu. La princesse (alors comtesse de Hohenfelsen), note les mondanités auxquelles le couple assiste, laisse des remarques dans son journal sur ses appréciations des dîners.
L’un d’entre eux est particulièrement somptueux. Il est donné en mai 1908 pour les 25 ans d’exercice de l’ambassadeur de Russie, Son Excellence Nelidov. Dîner placé pour 36 couverts parmi lesquels le grand-duc et son épouse. La presse relate l’événement avec le détail du menu.
Consommé Chavigny
Petites croustades Montmorency
Langouste à la parisienne
Selles de veau Demidoff
Côtelettes pojarsky à la Clamart
Punch romaine
Canetons rôtis à la Valencienne
Salade mimosa
Chaufroix de mauviettes strasbourgeoises
Asperges sauce mousseline
Timbale glacée Marie-Louise
Petis mille-feuilles
Chester cakes
Pierre-Yves
1 avril 2019 @ 08:51
Le plus amusant, dans ces menus anciens, ce sont les dénominations ronflantes et tarabiscotées des plats, et en particulier le recours aux noms propres: Chavigny, Montmorency, Clamart, Valencienne, Marie-Louise, etc, …
Ils devaient alors avoir une signification bien précise, qui s’est perdue depuis. Ce n’est, pour certains, pas plus mal, car Valenciennes ne fait pas forcément rêver, et Marie-Louise est quand même un prénom très désuet.
aubert
1 avril 2019 @ 11:31
…et mieux vaut éviter la bombe Clamart.
Pascal
1 avril 2019 @ 17:41
Des livres anciens souvent réédités et toujours disponibles tel « l’aide mémoire culinaire » d’Auguste Escoffier ou tout simplement une édition un peu ancienne du Larousse gastronomique ont je pense gardé la mémoire et l’histoire de toutes ces recettes .
Lors d’une émission télévisée que j’ai vu en partie seulement hélas une dame , qui semble t’il avait travaillé à l’Elysée , a même expliqué qu’elle avait recréé la recette des fameuses « cailles en sarcophage » , inoubliable moment du » festin de Babette » et qui semble t’il n’avait pas encore été consignée !
Avel
1 avril 2019 @ 09:04
Je m’arrête après les langoustes ! C’est bien suffisant….
Menthe
1 avril 2019 @ 13:29
Moi aussi Avel…. mais je reviens pour le dessert😊
Mary
1 avril 2019 @ 11:03
Vu les horreurs qui attendaient leur couple et leurs enfants, ils ont bien fait de s’amuser. Dommage pour eux qu’ils aient eu l’autorisation du tsar pour rentrer…
Cycy de Montjay
2 avril 2019 @ 08:20
C’est la réflexion que je me suis faite également. Après l’exil, qui ne semblait pas déplaire à L’Impératrice Alexandra, peu encline à leur retour, l’enfer!
Pascal
2 avril 2019 @ 16:56
Certes mais il seraient rentrés vers 1907 , il y avait la question douloureuse des enfants nés du premier mariage du grand duc Paul Alexandrovitch, restés en Russie avec le tsar pour tuteur .
Et aussi la question de la gestion des biens fonciers + le versement du reliquat de la pension sur les apanages que le grand duc désirait toucher .
Enfin je ne pense pas que l’on puisse douter du dévouement du grand duc à la Russie .
Gatsby
1 avril 2019 @ 13:13
Merci à Régine pour ses articles sur le Grand Duc Paul et la princesse Paley. C’est passionnant.
Marie Vanden Hende
1 avril 2019 @ 14:33
La mauviette est une petite alouette d’après wikipédia… D’où l’image un peu péjorative donné à qqn de mauviette, personne chétive.
Jean Pierre
1 avril 2019 @ 15:00
La princesse Paley fût durant cette époque très liée avec ce snob de Boni de Castellane et lorsqu’elle était en Russie, elle entretenait avec lui une correspondance suivie.
Avant d’entamer sa villégiature de l’été 1914 entre Marienbad, Carlsbad et Montreux elle lui écrivit une longue lettre que cite le biographe de Boni, Eric Mension Rigau :
« François Ferdinand était un ennemi avéré de notre pays et une guerre durant son règne aurait été inévitable. Avec le vieux souverain et son jeune et insignifiant héritier, nous avons des atouts nouveaux, importants et inattendus entre les mains….en tout cas nos armements prennent des dimensions inusitées ce qui effraie formidablement le Kaiser ».
L'Alsacienne
1 avril 2019 @ 18:21
Quel menu gargantuesque. Je lis mauviettes à la Strasbourgeoise.
Je suppose des alouettes en croûte fourrées en foie gras. Tout ça et avant toute la suite….
Caroline
1 avril 2019 @ 22:37
Quel menu copieux ! Etait-ce servi en petites quantités?
Bambou
2 avril 2019 @ 06:13
Ils ont eu raison de s’amuser…! Et le peuple russe lui, s’amusait il ???
Pascal
2 avril 2019 @ 16:58
N’en doutons pas , au moins pro parte , mais de façon plus rustique .
Laurent
3 avril 2019 @ 20:27
Le peuple s’est il plus amusé sous les bolcheviques ?
Quand bien même le régime impérial avait il de gros défauts je pense que la suite fut une énorme monstruosité
Robespierre
2 avril 2019 @ 08:05
avec un menu pareil Margrethe ferait quatre diners officiels