23 perles ayant appartenu à l’empereur Bao Dai (1913-1997), 13ème et dernier empereur de la dynastie Nguyen au Vietnâm. Ses ancêtres ont constitué la plus grande collection de perles de Melo. Elles appartiennent aujourd’hui à une collection privée. Elles sont présentées dans le cadre de l’exposition « Pierres précieuses ».
Michelle
27 juillet 2021 @ 02:49
Je ne connaissais pas ce modele de perle, alors j ai cherché et decouvert plein d informations interessantes sur ces beautés.
Celles-ci sont tres belles, rondes et grosses. Merci de nous faire découvrir toute sorte de sujets.
Pascal
27 juillet 2021 @ 09:21
La perle de Melo qui redoute la lumière , provient d’un mollusque délicieux et peut-être si belle j’en ai tout appris grâce à N&R ; mais je ne savais pas encore que les empereurs d’Annam en étaient si entichés.
Hélène R
27 juillet 2021 @ 11:22
En Polynésie il est interdit d’en consommer sous peine d’une grosse amende comme pour les tortues… cela dit, le matin sur les plages désertées de Morea par exemple, on voit des pécheurs les battre comme les poulpes pour en attendrir la chair. Comme vous Pascal, je ne savais pas que les empereurs d’Annam avaient une telle collection.
Bonne journée ensoleillée.
Pascal
27 juillet 2021 @ 16:35
Au temps pour moi , j’ai fait une confusion avec la perle de Conch , bien plus jolie.
Pour se remettre les idées au clair voici:
http://www.perles.tv/perles-conque.html
Laurent F
27 juillet 2021 @ 09:43
Je ne connaissais pas les perles de Melo. Celles ci ont l’air énormes !
Ciboulette
27 juillet 2021 @ 09:59
Ce sont des perles particulières , je n’en ai jamais vu de semblables .
Baboula
27 juillet 2021 @ 11:07
Moi je les ai vues et je ne comprends pas l’engouement que seule leur rareté justifie – à mes yeux . D’ailleurs on voit qu’elles n’ont pas été montées en bijoux car sans attrait .
Hélène R
27 juillet 2021 @ 11:34
Je ne suis pas tout à fait d’accord avec vous Baboula, j’ai eu le privilège d’en voir une fois dans une grande collection particulière américaine, moins grosses et volontairement pas montées, d’une beauté à couper le souffle. Elles avaient des reflets opalescents sur fond de corail peau d’ange très doux. Telle que je vous connais, vous auriez succombé.
Baboula
28 juillet 2021 @ 15:12
Êtes-vous vous sûre de ne pas confondre avec la belle perle rose du lambi ? Elle aussi est rare mais était sur les bijoux fin XIX eme . Elle est extrêmement fragile,ne sort qu’après le coucher du soleil.
Voici un rarissime bijou avec une perle de melo .
http://bijoussimo.centerblog.net/m/41-une-panthere-de-cartier
Baboula
28 juillet 2021 @ 15:14
Voici d’autres perles
https://pin.it/6PW4xVb
Baboula
28 juillet 2021 @ 15:16
Maintenant que vous avez pu comparer dites moi quel charme vous trouvez aux perles de mélo .
JAY
27 juillet 2021 @ 13:50
Si on trouve beaucoup de bijoux très rares et précieux avec ces perles
Ciboulette
27 juillet 2021 @ 15:03
Elles ne me plaisent pas .
Nivolet🦝🐈🐕🐕
27 juillet 2021 @ 19:04
Sans attrait allons, allons. Vous ne risquez pas d’en voir bcp montées, elles sont si rares et si onéreuses. Moi j’en ai vu une magnifique en bague, il n’y avait pas le prix. 😳
Corsica
27 juillet 2021 @ 22:37
Chère Baboula, je partage votre impression par contre j’aime beaucoup les perles de lambis tout comme j’aime les fricassées de ce coquillage caribéen hélas menacé de disparition.
Catherine
27 juillet 2021 @ 13:59
Sur cette photo ça ressemble à de l’ivoire .
Hélène R
27 juillet 2021 @ 11:05
Coquillage unique dans son genre, le Melo est un gastéropode hémophile. Contrairement à la Pinctada Margaritifera (huitres perlières) de Tahiti (nom générique), ou la Pinctada imbricata, celle de l’Akoya, on ne peut introduire des corps étrangers non naturels comme le nucléus et le greffon pour provoquer une réaction de défense, qui donnera une perle. Les siennes sont rarissimes et d’une grande beauté, ce qui ne se voit pas ici. Lorsqu’elles sont parfaites, elles sont cotées à l’égal des plus belles gemmes.
Baboula
27 juillet 2021 @ 19:18
ˆCes perles ont la même texture que les perles roses de lambi ,sans nacre avec des prismes porcelainés avec un effet de flamme.
https://www.gemperles.com/perles-melo
Caroline
27 juillet 2021 @ 22:39
Ces perles sont- elles jaunes ? Ou, ont- elles jauni avec le temps ?
cerodo
28 juillet 2021 @ 05:48
ah le Bao Dai : sa vie dépasse la fiction !
Aldona
28 juillet 2021 @ 08:21
Belles perles d’une jolie couleur
Cosmo
29 juillet 2021 @ 09:38
Ces perles me font me souvenir d’une superbe rencontre avec la princesse Phương Mai, fille de l’empereur Bao Daï, et son mari Pietro Badoglio, duc d’Addis Beba, fils du maréchal de l’armée italienne. C’était un couple remarquable de beauté et de distinction. Ils m’avaient raconté combien leurs noms leur créaient de difficultés au passage des frontières, probablement soupçonnés d’être de dangereux conspirateurs, ce qu’ils n’étaient naturellement pas. J’avais passé un moment magnifique en leur compagnie.
Pascal
29 juillet 2021 @ 12:38
Nous passerons sur le titre hautement fantaisiste de votre duc pour ne retenir que le fait que vous ayez rencontré deux personnes remarquables.
Je ne sais rien de l’empereur Bao Daï mais il est sans doute injustement méconnu.
Cosmo
30 juillet 2021 @ 10:50
Ce titre est loin d’être fantaisiste car attribué par le roi d’Italie. Mais, en effet, on peut s’en étonner car si la victoire (?) fut au rendez-vous, l’intelligence n’y était pas.
Je ne connais pas grand chose sur l’empereur Bao Daï. Je pense qu’il a été broyé par des forces supérieures entre un colonialisme aveugle et un communisme envahissant.
Beque
31 juillet 2021 @ 09:52
Pascal, l’empereur Bao Daï avait de nombreux liens avec la France, et pour cause.
Il fait ses études à Paris, au Cours Hattemer, puis aux lycées Condorcet et Lakanal, enfin à l’Ecole libre des Sciences Politiques. Il habite, alors, son hôtel particulier de l’avenue de Lamballe, dans le 16e arrondissement.
En 1934, il épouse Marie-Thérèse Nguyễn Hữu Thị Lan, une jeune catholique du Sud, élevée en France, qui prend le nom dynastique de Nam Phuong. Il voyage en Grande-Bretagne, en France (où il réside dans sa propriété cannoise du Château Thorenc) et en Suisse.
Le 23 octobre 1955, il est destitué et la République proclamée.
Resté à Cannes, Bảo Đại réduit son train de vie avant de déménager en Alsace. Surveillé par l’administration fiscale, ayant perdu les subsides français, il doit vendre peu à peu ses biens. En 1963, son épouse qui s’était installée en Corrèze au « domaine du Perche » à Chabrignac, y meurt à l’âge de 49 ans.
il se remarie, en 1972, avec Monique Baudot, une jeune Lorraine, qui prend le titre de « princesse Monique ». En 1988, il reçoit le baptême catholique. Le 31 juillet 1997, il meurt d’une tumeur au cerveau à l’hôpital du Val de Grâce. Ses obsèques sont célébrées à l’église Saint Pierre de Chaillot à Paris. Il est enterré au cimetière de Passy.
Pascal
31 juillet 2021 @ 10:56
Cher Cosmo ,
Je ne doute absolument pas que le titre ait été régulièrement attribué par le roi d’Italie mais je suis un farouche admirateur de l’empereur Hailé Sélassié et je conteste absolument au roi Victor Emmanuel III le droit et la légitimité de l’octroyer .
Quand au maréchal Badoglio… le duc d’Aoste passe encore mais Badoglio!
L’empereur légitime fut d’ailleurs comme assez souvent magnanime puisqu’après la guerre il permit à certains italiens qui s’étaient installés lors de l’occupation de rester en Ethiopie et leur donna des terres.
Cosmo
1 août 2021 @ 11:55
Cher Pascal,
Je partage votre admiration pour l’empereur Haïlé Selassié et votre réprobation du titre ducal, dont le côté Grande-duchesse de Gerolstein prête à sourire. Mais il existe et sans doute porté par le 3ème duc, je n’ai aucune certitude quant au port, car une belle rencontre n’a pas généré une grande intimité avec la famille.
Bonne semaine
Cosmo
Gérard
31 juillet 2021 @ 20:58
Merci pour nous avoir permis de connaître ces perles.
La perle dite du Lever du Soleil de Bao Dai serait la perle melo melo la plus grande et la plus ronde du monde et aurait fait partie de la collection du dernier empereur. Ces perles étaient vénérées comme des merveilles de la nature, un symbole de perfection, l’un des huit emblèmes précieux du Bouddha et à la suite un symbole de souveraineté non pas tant en Chine qu’au Vietnam.
Les empereurs d’Annam envoyaient leurs navires les chercher dans les eaux de la Baie d’Along et de la Mer
de Chine méridionale. Comme elles étaient des objets sacrés elles n’étaient pas enfilées mais conservées comme des objets de dévotion.
Le nom de Sunrise Pearl ou Perle du Soleil Levant a été ainsi donné par son nouveau propriétaire à la fin des années 1990, compte-tenu de sa couleur orange intense qui rappelle les couleurs du soleil levant ou du soleil couchant tandis que la perle évoque la boule de feu du soleil qui surgit au-dessus de l’horizon ou qui y disparaît.
Cette perle a un diamètre de 37,97 mm sur 37,58 et un poids de 397,52 carats et ce serait la plus grosse perle melo melo et la plus ronde du monde.
Le site gemperles signale toutefois une perle de melo de 412 carats presque la taille d’une balle de golf.
En 1999 à Hong Kong une vente Christie d’une perle de melo de 23 mm sur 19,35 a pulvérisé son estimation de 30 000 $ pour atteindre 488 000 $.
Une perle est considérée comme ronde lorsqu’elle a le même diamètre partout ou seulement une variation de diamètre inférieure à 2 % entre le plus court et le plus long diamètre mesurés avec un pied à coulisse.
La perle Bao Dai Sunrise de 1590 grains est la plus ronde du monde ainsi que la perle la plus ronde de toutes les perles nacrées ou non nacrées.
Quant à la couleur orangée elle vient peut-être de carotoïdes orangés mais les pigments qui lui donnent cette couleur ne sont pas stables et sont lentement altérés par la lumière ultraviolette en cas d’exposition prolongée.
Cette perle non nacrée est constituée de calcite et de conchioline.
La perle de lambi une matière porcelainée non nacrée vient d’un gastéropode, l’escargot de mer melo melo (ou volute melon) que l’on trouvait autrefois en abondance dans la Baie d’Along ou Baie des dragons sur la côte nord-est. Aujourd’hui ils ne se trouvent que dans les eaux plus profondes près de la frontière cambodgienne. On les trouve surtout dans les fonds sableux et vaseux riches en algues.
Malheureusement les côtes birmane et thaïlandaise abondent en pêcheurs qui trouvent que ces perles sont plus intéressantes financièrement que les poissons, mais c’est en sacrifiant ainsi l’avenir.
Ces perles de l’escargot de mer ou volute ont fasciné les civilisations anciennes qui imaginaient que les perles étaient des gouttes d’eau envoyées par les dragons des cieux qui symbolisaient l’empereur et la perle symbolisait la perfection dans la pensée bouddhiste. Pour les empereurs c’était des objets de vénération mais aussi des symboles de souveraineté.
Dans le recueil sur les perles de George Frederick Kunz publié en 1909 il n’est pas question de ces perles melo melo. En 1993 cependant une collection de 23 perles melo melo orangées foncées sont apparues dans une boutique new-yorkaise celle de Benjamin Zucker et elles avaient été apportées par un marchand suisse qui voulait les faire évaluer.
Zucker a contacté le gémmologue Kenneth Scarratt du GIA auteur de Pearl and the Dragon qui a reconnu ces perles vietnamiennes. Les photographies qui accompagnaient une publication du Smithsonian Magazine de juillet 1997 seraient issues de la collection de Bao Dai. Zucker a organisé une étude de gemmologues, d’érudits et d’écrivains au Vietnam pour se documenter. On pense que ces 23 perles étaient celles de la collection de Bao Dai. L’empereur à l’époque vivait à Paris et ce n’était pas loin pour un marchand suisse et la collection est apparue quatre ans avant la mort de l’empereur en 1993. En novembre 1999 il fut question encore de ces perles avec un prix record de 488 311 $ US soit 16 fois plus que l’estimation pour une seule perle lors d’une vente à Hong Kong. Selon Ray Chen l’agent de Melo Pearl à Taïwan qui avait été chargé de vendre la perle numéro 1 indique qu’elle a été achetée par son propriétaire actuel qui semblait être un vietnamien de famille noble.
À la fin des années 1990 on avait trouvé une boîte marquée au nom de la famille impériale du Vietnam, de fabrication récente mais contenant des perles anciennes.
Selon Ray Chen la perle Bao Dai Sunrise était l’une des perles jumelles provenant du même escargot de mer melo melo qui avaient des diamètres d’environ 38 mm et 32 mm. Il y aurait eu chez Christies la tentative de vendre la deuxième plus grande perle melo melo à Hong Kong vers 2000 mais on ne connaît pas les résultats de la vente.
Les collections du Qatar ont un coquillage de melo broderipii (la volute).
Une panthère créée par Cartier a fait partie de l’écrin des Tour et Taxis et elle surmonte une perle de melo.
Selon un rapport remis par Ray Chen il pourrait n’y avoir que deux à trois perles melo melo de qualité gemme dans le monde dont la Bao Dai Sunrise Pearl qui est la plus rare des perles rares, la perle la plus grande, la perle la plus ronde, la plus parfaite au monde. On sait maintenant que ces perles lorsqu’elles sont grosses viennent des plus gros escargots de mer lequel vit environ 50 ans et on pense que les plus grosses de ces perles comme la Bao Dai Sunrise Pearl peuvent avoir eu 40 ou 45 ans au moment de leur découverte. Les perles ne sont produites par les escargots de mer qu’après leur maturité vers l’âge de cinq ans. Il semblerait que les tentatives de vente vers 2010 par le propriétaire anonyme de la Bao Dai Sunrise Pearl n’aient pas encore abouti.
Selon Monsieur Chen le prince Dimitri de Yougoslavie avait offert 5 millions de dollars il y avait alors environ cinq ans et il suggérait de ne pas le faire passer aux enchères publiques. À son retour aux États-Unis depuis Taiwan le prince avait offert 7 millions de dollars pour la perle et le propriétaire n’a pas accepté dans l’attente sans doute de meilleures offres.
Ces renseignements sont contenus dans un document de 2010 qui n’est donc peut-être pas tout à fait d’actualité
(Voir Éloge de l’Art par Alain
Truong).
Baboula
1 août 2021 @ 09:54
Gérard,le mot est un peu mal noté mais vous êtes un dénicheur … de perles rarissimes ,merci de tout cœur .
Gérard
1 août 2021 @ 12:51
Merci Baboula vous êtes une perle.
Pascal
1 août 2021 @ 09:53
Magnifique synthèse !
Une petite interrogation toutefois sur la présence de lambis dans la baie d’Along n’auriez vous pas comme moi confondu le Lobatus gigas qui donne les perles roses et vit aux Antilles et le Melo melo qui donne celles dont il est question dans l’article ?
Mais cela n’enlève rien cher Gérard à la qualité et à la remarquable exhaustivité de votre commentaire !
Gérard
1 août 2021 @ 12:55
Merci cher Pascal. Les sources que j’ai trouvées citent la baie d’Along comme l’un des lieux de vie de ces sortes d’escargots marins.