Dans le XIIème arrondissement de Paris, sur l’emplacement de l’ancien village de Picpus, se cache un lieu de mémoire méconnu : le cimetière de Picpus (ci-desus, l’entrée au n°35, rue Picpus).
Il est aujourd’hui le seul cimetière privé encore en activité de la capitale. Il appartient à la Congrégation du Sacré-Cœur de Jésus et de Marie, et entretient le souvenir des victimes de la Terreur, laquelle atteignit en juin et juillet 1794 un degré de cruauté paroxystique.
Les lieux, comprenant deux hectares de jardins, appartenaient au couvent des Chanoinesses de Saint-Augustin, installé ici depuis le milieu du XVIIème siècle. En 1792, les 40 religieuses en sont chassées, et le couvent est confisqué comme Bien National.
Les Domaines louent alors le terrain à un certain Eugène Coignard, qui y ouvre l’année suivante une maison de santé destinée à recevoir de riches ‘’suspects’’ détenus dans les prisons de la Révolution, leur promettant, moyennant une pension exorbitante, d’échapper à la guillotine. Le marquis de Sade et Choderlos de Laclos, auteur des Liaisons Dangereuses, sont au nombre de ceux qui y séjournèrent.
En juin 1794, des terrassiers envoyés par la commune de Paris viennent d’autorité ouvrir une brèche dans le mur d’enceinte afin de creuser, au fond du jardin, une large fosse, destinée à recevoir les corps des victimes guillotinées chaque jour sur la place du Trône Renversé (actuelle place de la Nation) toute proche.
Le court trajet de la guillotine aux fosses communes
On y amène, entassés sur des charrettes, jusqu’à cinquante dépouilles par jour, ou plutôt par nuit, ce morbide cérémonial se déroulant souvent nuitamment.
En tout, 1306 cadavres décapités y sont entassés entre le 13 juin et le 27 juillet, dans deux fosses distinctes, la première ayant été vite remplie. Ces fosses restent ouvertes plusieurs semaines sans être recouvertes d’un lit de chaux, ce qui répand aux alentours une odeur insupportable.
267 membres du clergé et 159 membres de la noblesse y sont ensevelis, ils sont donc loin d’être les seuls à connaître ce triste sort, mais ce sont eux qui nous intéressent particulièrement pour la suite de cette histoire.
Dans les années qui suivent la fin de la Terreur, les familles de guillotinés de la place du Trône commencent à s’organiser pour tenter d’honorer la mémoire de leurs disparus.
En 1797, l’enclos des fosses, localisé grâce à une certaine Melle Paris, qui était parvenue, au risque de sa propre vie, à suivre un convoi de suppliciés (son père et son frère en faisaient partie), est racheté en secret, via un intermédiaire, par la princesse Amélie de Hohenzollern-Sigmaringen (trisaïeule du roi des Belges Albert Ier), dont le frère, le prince Frédéric de Salm-Krybourg, et l’amant, Alexandre de Beauharnais, premier époux de la future Impératrice Joséphine, comptaient au nombre des victimes.
La princesse Amélie de Hohenzollern Sigmaringen
En 1802, à l’initiative de la marquise de Montaigu et de sa sœur, la marquise de La Fayette, conduites sur le lieu des fosses par Mademoielle Paris, est constitué le Comité de la Société de Picpus. Outre les deux sœurs, dont la mère, la duchesse de Noailles, figure elle aussi parmi les suppliciés, le Comité comprend une dizaine de membres, tous proches parents de victimes, tels le duc de Mouchy, le comte Alexandre de Grammont, le marquis Aymar de Nicolaÿ. Il décide de lancer une souscription en vue de racheter l’ancien couvent des Chanoinesses et les terrains avoisinants et d’en dédier une parcelle à la création d’un cimetière.
Vestige d’une porte de l’ancien couvent des Chanoinesses
Derrière cette grille, les anciennes fosses
Séparé des fosses par une simple grille, le cimetière abrite, depuis cette époque, les sépultures des descendants des membres du Comité et plus largement des guillotinés de la place du Trône, par conséquent une majorité de familles de la plus haute noblesse française.
Outre La Fayette et son épouse, née Adrienne de Noailles, on y trouve les sépultures des 16 Carmélites de Compiègne (qui ont inspiré à Bernanos la pièce, et à Francis Poulenc l’opéra Le Dialogue des Carmélites), celle du poète André Chénier, de Richard Mique, architecte de Louis XVI, d’Alexandre de Beauharnais, ainsi que celles de membres des familles de Montmorency, Harcourt, Nicolay, Luynes, La Rochefoucauld, Montalembert, Noailles, Polignac, Lévis-Mirepoix, Broglie, La Tour du Pin, et bien d’autres.
Parallèlement à l’aménagement du cimetière, le Comité décide, afin de disposer d’un lieu de recueillement et de prière où honorer la mémoire des suppliciés, de réhabiliter l’ancienne chapelle des Chanoinesses, utilisée par les fossoyeurs comme bureau pour inventorier les vêtements dont ils dépouillaient les cadavres.
En 1805, il sollicite la Congrégation du Sacré-Cœur de Jésus et de Marie, fondée par Henriette Aymer de la Chevalerie et l’abbé Pierre Coudrin, et l’installe dans les lieux, avec mission d’entretenir le cimetière et d’assurer les services à la mémoire des victimes.
Henriette Aymer de La Chevalerie
Quelques décennies plus tard, en 1841, est édifiée, sur l’emplacement des l’ancienne Chapelle des Chanoinesses, la chapelle actuelle, dite Notre Dame de la Paix. Toute simple, faite de bois sombre, elle contient, de part et d’autre du chœur, les noms, gravés sur de grands panneaux de marbre, des 1306 guillotinées de la place du Trône.
La chapelle aujourd’hui
Mais l’histoire tragique du lieu ne s’arrête pas là. Trente ans plus tard, la Commune de Paris, comme la Révolution avant elle, aspire à l’instauration d’une société plus égalitaire et plus sécularisée.
La frange la plus radicale de ce mouvement attise la haine du peuple à l’encontre du catholicisme en général et du clergé en particulier. Le 12 avril 1871, Les Communards investissent le 35 rue de Picpus et arrêtent 12 pères et 74 soeurs et novices de la Congrégation.
La plupart sont relâchés quelques semaines plus tard, à l’exception de quatre Pères, les pères Radigue, Tuffier, Rouchouze, et Tardieu. Lors de la semaine sanglante, le 26 mai, les troupes gouvernementales approchant de la prison de La Roquette, les quatre pères et d’autres détenus en sont extraits et conduits dans la cour de la Caserne de la Garde Nationale, rue Haxo dans le XXème, où ils sont sauvagement massacrés.
Leur procès en béatification a été initié en 1897. En 2021, année du cent-cinquantenaire de leur exécution, les pères ont été élevés au rang de martyrs des Serviteurs de Dieu par le pape François. Leur béatification a eu lieu le dimanche 22 avril dernier. (merci à Pierre-Yves pour ce sujet)
Les prêtres martyrs de la rue Haxo
Le désormais paisible petit cimetière de Picpus, mai 2023
Régine ⋅ Actualité 2023, Eglises, France, Hohenzollern 109 Comments
Alexandre
30 mai 2023 @ 04:38
Merci pour ce passionnant sujet porté à notre connaissance
Gautier
30 mai 2023 @ 04:58
Je l ai visité 2 fois, très émouvant, la liste des condamnés de toute condition sociale..beau tableau représentant les carmélites ..
La tombe de La Fayette qui.n,est pas mort guillotiné, tombe fleurie régulièrement par l,ambassade des Etats-Unis..On se représente, le fameux chariot peint en rouge…franchissant ce porche qui existe toujours puis l endroit où on déshabillait les supplicies pour récupérer les vêtements…
On ne sort pas indemne après cette visite
JAusten
30 mai 2023 @ 11:53
Je ne sais plus quel général américain s’était écrié en 1917 en arrivant en France « La Fayette, nous voilà ! »
DEB
30 mai 2023 @ 05:37
Merci Pierre-Yves.
Quand je lis que Chénier « mourut pour la vérité », j’ai envie de rectifier et de mettre « mourut par la cruauté des hommes ».
Quelle ignominie que cette période de terreur, un des soubresauts sanglants que la France a malheureusement connu !
La haine couve toujours un peu en France et ceux qui se revendiquent de la révolution ont souvent tendance à oublier la sauvagerie et l’inhumanité qui l’accompagnèrent pendant ces années .
Cette période me fait toujours froid dans le dos.
Miss Libellule
30 mai 2023 @ 10:05
Toutes les révolutions se sont faites dans le sang!
Certes pas tres glorieux…
Je retiens le positif de la révolution à savoir la fin d’un système féodal et la fin du servage et le début d’une société méritocratique!
Pelikan
31 mai 2023 @ 14:44
Le système féodal et le servage avaient disparu depuis bien longtemps ma pauvre mademoiselle !
Et pour le premier j’ajouterai peut-être ”hélas” ,il y avait de la grandeur et de la beauté dans le système féodal, de la ”Foi” à tous les étages .
Quand au servage il était dans certains cas une alternative à la peine de mort et on pouvait plus facilement en revenir…
Beati pauperes spiritu .
Miss Libellule
1 juin 2023 @ 16:48
Je connais l’Histoire aussi!
« Dans la nuit du 4 août 1789, les députés de l’Assemblée nationale constituante, dans un bel élan d’unanimité, proclament l’abolition des droits féodaux et de divers privilèges. Ce moment de grande ferveur nationale s’inscrit parmi les grands événements mythiques de la Révolution française »
Pelikan
2 juin 2023 @ 11:56
Les droits subsistant de la féodalité sont une chose ,la féodalité dans son esprit et son fonctionnement une autre .
Je pense que la féodalité était le régime du ”contrat” .
Ou est le contrat aujourd’hui ?
Miss Libellule
2 juin 2023 @ 17:08
Révisez votre Histoire Pelikan :
« Quels privilèges, parmi les plus emblématiques, sont abolis la nuit du 4 août 1789 ?
Pierre Serna : Les privilèges les plus humiliants sont abolis, comme le champart ou la corvée. Le Tiers état acquiert le droit de chasse. La dîme ecclésiastique est abolie »
Miss Libellule
2 juin 2023 @ 17:13
Et encore :
Je me demande ce que vous avez appris en cours d’Histoire…
C’est pourtant la base de la révolution cette abolition des privilèges et la fin du système féodal et des droits féodaux!
Mais continuez à rêver ce ce système! Je doute que vous auriez eu une belle vie sous ce régime!
« Proposée par le duc de Noailles, un membre de la petite noblesse, l’abolition des privilèges supprime la dîme et les impôts seigneuriaux. La même nuit, le principe de l’égalité de tous devant l’emploi est adopté : désormais, toutes les professions sont en théorie accessibles à tous. Cependant c’est l’abolition des impôts qui reste l’événement le plus important de la soirée »
Vale
2 juin 2023 @ 18:36
La nuit du 4 août avait aboli les droits subsistants, il n’y avait.pas de nécessité au massacre qui s’ensuivit.
Aristocrate
1 juin 2023 @ 07:03
La fin ne justifie pas les moyens et chacun est responsable de ses actes devant le créateur. “Qui vit par l’épée, meurt par l’épée”, on peut dire la même chose de la guillotine, beaucoup de révolutionnaires responsables de la Terreur ont connu le sort qu’ils avaient réservé à d’autres. Le dialogue et la diplomatie seront toujours infiniment préférables à la violence bête et méchante.
Bernadette
30 mai 2023 @ 06:01
Merci à Pierre Yves pour cet article très intéressant…Beaucoup de choses que j’ignorais ! Les pretres martyrs de la Commune entre autres béatifié en avril…les médias publics l’ont ignore…comme d’habitude…
Malheureusement je crains que les attaques contre le christianisme ne continuent…je viens de lire que le maire Eelv de Grenoble voulait supprimer les fêtes catholiques du calendrier !! Où va t on ?
Passiflore
30 mai 2023 @ 11:55
Bernadette, effectivement il n’y a pas eu beaucoup de « publicité » pour la Messe de Béatification, à l’église Saint-Sulpice à Paris, des Pères Ladislas Radigue, Marcellin Rouchouze, Polycarpe Tuffier, Frézal Tardieu (Picpuciens) et Henri Planchat (religieux de Saint Vincent de Paul). La cause en béatification a été refermée à plusieurs reprises. En 1968, Mgr Marty, nouvel archevêque de Paris, ne voulait pas se mettre à dos le parti communiste qui se posait (se pose ?) en héritier et continuateur de la Commune. Sous le pontificat du Pape Jean-Paul II, les religieux de Saint Vincent de Paul font rouvrir, en 1988, le dossier d’Henri Planchat et les Picpuciens les suivent, en 2012. Mais c’était délicat d’écrire « Martyrs de la Commune ». Sur l’invitation à la Messe de Béatification que j’avais reçue était écrit « Béatification des Martyrs de Paris de 1871 ».
Vale
2 juin 2023 @ 18:41
Non seulement c’était discret mais très tardif, pour ne pas faire de remou politique.
Pierre-Yves
30 mai 2023 @ 16:59
Si relayer cette information me semble naturel de la part des média catholiques, style KTO, Famille Chrétienne, voire La Croix, ça l’est moins de la part des média généralistes qui ne sont pas attendus sur ce genre de sujets très spécifiques.
Quant à la proposition du maire de Grenoble, elle n’est pas encore adoptée, donc ne hurlons pas avant d’avoir mal.
Philippe H.
30 mai 2023 @ 06:02
Grand merci pour ce récit qui rappelle à notre mémoire un moment tragique de notre Histoire….. une sauvagerie qui existe encore et qui, probablement, ne s’éteindra jamais …..
Pascaline
30 mai 2023 @ 12:36
Article très intéressant, je ne connaissais pas ce cimetière à l’histoire riche et tourmentée.
Vale
2 juin 2023 @ 18:38
C’est cela, attendons que ce soit fait pour réagir…
kersti fra sverige
30 mai 2023 @ 06:19
Très émouvant, je l’ai visité l’été dernier. C’est devenu l’un des plus » selects » puisque pour y reposer il faut être parent avec l’un des guillotinés. Les plus grandes familles de l’ancien régime y sont représentées comme vous l’avez dit. Le 4 juillet, une délégation américaine vient se recueillir sur la tombe du marquis de Lafayette dont les belle- soeur et belle – mère furent au nombre des victimes et reposent dans l’une des deux fosses.
J’ajoute que l’entrée est payante ( 2 EUR).
Vale
2 juin 2023 @ 18:42
Est-ce que ce sont des concessions perpétuelles.?
Passiflore
4 juin 2023 @ 08:13
Vale, en principe les concessions sont perpétuelles. Il y a, peut-être, un risque de reprise si les tombes ne sont pas entretenues mais cela m’étonnerait puisque c’est un cimetière privé et non municipal.
Florence-Marie
30 mai 2023 @ 06:20
Merci beaucoup pour ce sujet.
Frantz35
30 mai 2023 @ 06:30
L historienne Florence de Baudus a écrit un livre qui relate l’histoire de victimes inhumées dans ce cimetière : Le lien du sang au éditions du Rocher en 2000.
Il me semble que pendant l occupation, la tombe de la famille La Fayette était un des rares endroits où l on pouvait voir un drapeau américain.
Charlotte (de Brie)
30 mai 2023 @ 06:34
Une visite émouvante, merci Pierre-Yves. Il me semble que seuls les descendants des familles inhumées là peuvent encore l’être aujourd’hui.
Je ne suis pas certaine mais il y a une sépulture Montherlant : Henri ?
Ce cimetière l’a je crois échappé belle, lors de l’aménagement de la Place de la Nation, il était question de le détruire. La tombe de La Fayette et peut -être aussi la proximité de l’hôpital Rotschild qui était visé égalementl’ont sauvé.
Passiflore
30 mai 2023 @ 23:24
Charlotte, d’après mes recherches (dont les références prendraient une dizaine de lignes), Henry de Montherlant a été incinéré au cimetière du Père Lachaise. Ses cendres ont été transférées au cimetière de Picpus, puis dispersées sur le Forum de Rome par son héritier et son exécuteur testamentaire. C’est Frédéric-François Million de Montherlant (1835-1898), chef de bureau au ministère des finances et aquarelliste de talent qui est inhumé au cimetière de Picpus. La famille a pu faire édifier un tombeau car François Million, seigneur de Montherlant, ascendant à la 5e génération de l’écrivain, avait été guillotiné à la barrière du Trône, le 27 juin 1794.
Passiflore
31 mai 2023 @ 07:45
Frédéric Million de Montherlant, grand’père d’Henry, a également été inhumé à Picpus.
Aramis
31 mai 2023 @ 23:37
Montherlant est un magnifique écrivain en toutes ses œuvres ; il faut le lire et le faire lire !
Charlotte (de Brie)
1 juin 2023 @ 07:50
Merci Passiflore et bonne journée
Alix du A
30 mai 2023 @ 06:59
Merci pour ce bon reportage , très enrichissant
Jean Pierre
30 mai 2023 @ 07:26
Sur la plaque rappelant la présence des 16 carmélites exécutées, j’ai cherché en vain le nom de Blanche de la Force…..Francis Poulenc n’aurait donc jamais visité ce cimetière ?
J’ai été un peu rassuré quand j’ai vu que Mme de Croissy avait bien existé. (pensée pour la grande Régine Crespin).
Merci Pierre Yves pour cette visite.
Elisabeth-Louise
30 mai 2023 @ 10:18
Bernanos avant Francis Poulenc….
Odile d'Alsace
30 mai 2023 @ 12:27
Si vous me le permettez, je ne saurais trop vous recommander ce livre remarquable ( qui a été maintes fois réédité) très éclairant : APAISER LA TERREUR : LE MYSTÈRE DE LA VOCATION DES SEIZE CARMÉLITES DE COMPIÈGNE GUILLOTINÉES À PARIS LE 17 JUILLET 1794
William Bush
Clovis | février 2021
kersti fra sverige
30 mai 2023 @ 16:59
Le personnage de sœur Blanche n’est qu’une fiction.
Severina
30 mai 2023 @ 07:30
Merci, je ne connaissais pas cette histoire et ce lieux: à voir la prochaine visite à Paris
Celia72
30 mai 2023 @ 07:32
Merci Dame Regine et Pierre Yves pour ce sujet presque inconnu et très intéressant ; alors que j ai joué dans le jardinet de la prison de la Roquette.
athenais
30 mai 2023 @ 07:46
je connais ce cimetière, c’est un lieu très émouvant !
On ne peut soupçonner que derrière un porche entouré de constructions modernes, se cache un lieu historique et surtout une chapelle et un cimetière.
L’histoire de l’achat et de la création de ce cimetière par une ancienne maitresse d’un des suppliciés est « So romantique » !
Lieu reposant méconnu des touristes, et pourtant la tombe du général Lafayette s’y trouve ! Sur sa tombe, il y a d’ailleurs des drapeaux américains.
Pierre-Yves
30 mai 2023 @ 17:07
Il faut se féliciter que ce lieu soit méconnu et reste à l’écart des flots de touristes. C’est ce qui le rend si bucolique et paisible (dans le jardin attenant au cimetière, des poules se promènent en liberté) en même temps qu’émouvant. Il faut dire que dans ce quartier de Paris, il n’y a rien d’autre à voir, ce qui n’incite guère à faire le détour.
aubepine
30 mai 2023 @ 07:46
Très intéressante récapitulation de ce qui s’esr passé pendant la révolution et de l’histoire de ce cimetière ; j’avais vu autrefois un reportage sur la duchesse de Noailles qui avait amené son petit-fils dans cet endroit pour lui montrer les membres de sa famille qui y reposaient depuis le Terreur !
Passiflore
30 mai 2023 @ 07:52
Parfait, votre article, Pierre-Yves. Savez-vous qu’une Messe du souvenir pour les défunts guillotinées jetés dans les fosses communes est dite dans la chapelle du couvent, chaque année, par Mgr de Germiny (évêque émérite de Blois) et, avant sa mort, par Mgr Brincard, évêque du Puy, tous deux descendants de guillotinés.
Mgr Brincard descendait de Rosalie de Noailles, sœur d’Adrienne de Lafayette. Celle-ci perdit sa mère, Louise d’Aguessau, sa sœur Louise vicomtesse de Noailles et sa grand’ mère Catherine de Cossé-Brissac, duchesse et maréchale de Noailles, guillotinées le 22 juillet 1794.
La Fayette avait demandé à être enterré aux côtés de sa femme. C’est grâce à cette tombe sur laquelle se déploie un drapeau américain que le cimetière n’a pas été démoli. Tous les ans, le 4 juillet, l’ambassadeur des Etats-Unis s’y recueille.
Passiflore
30 mai 2023 @ 07:53
Une plaque sur le mur des fosses communes indique que les deux-tiers des guillotinés de Picpus étaient des gens “dits du peuple”. Il y a aussi une plaque au nom de Victoire de Saint-Luc, religieuse de la Retraite qui, montant à l’échafaud, avait dit à ses parents : « Vous m’avez appris à vivre, je vais vous apprendre à mourir ». En ce qui concerne les grands noms de France que vous citez, nombreux parmi leurs descendants, résistants, sont morts en camp de concentration.
Pierre-Yves
30 mai 2023 @ 17:17
C’est exact, des plaques mortuaires (je les ai photographiées mais pas incluses dans l’article pour ne pas trop le charger) rappellent le souvenir, entre autres, du comte Jacques de Montalembert mort à Mauthausen en décembre 1944 et du marquis Armand de Grammont, mort à Dachau en février 1945.
Passiflore
31 mai 2023 @ 12:25
On peut citer également : Michel de Nadaillac, mort à Dora, Anne de Beauffremont, morte à Ravensbrück, Jean de Noailles, mort à Buchenwald et tant d’autres.
Pelikan
31 mai 2023 @ 17:55
Finalement pour des gens dont on dit volontiers qu’ils ’ont pas ”d’Histoire” les Américains ont parfois plus de mémoire et de fidélité que nous…
Une mémoire moins sélective peut être ?
L’ambassadrice des États-Unis avait fait déposer une gerbe sur la place ”de la Concorde” (si j’en crois les témoignages d’automobilistes qui s’y sont risqués elle ne le serait guère) lors de la commémoration du bicentenaire de la mort de Louis XVI.
Anna1
30 mai 2023 @ 08:10
Merci Jean Pierre
Jean Pierre
30 mai 2023 @ 12:30
Rendons à Pierre-Yves ce qui est à Pierre-Yves.😉
Guizmo
30 mai 2023 @ 08:16
Le Cimetière de Picpus est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1998. On peut le visiter l’après-midi, de 14 h à 17 h, du lundi au samedi (fermé dimanche et jours fériés) et l’entrée est payante.
Alice
30 mai 2023 @ 08:16
Merci pour cet intéressant article. J’ai visité Picpus une ou deux fois. Un lieu très émouvant où reposent tant de victimes d’une furie sanguinaire qui n’avait rien de fraternel. Picpus permet de ne pas oublier les plus connues parmi ces innocents mais il ne faut pas oublier que les victimes de la terreur et de l’infâme loi des suspects se trouvaient aussi bien chez les gens des campagnes et de la petite bourgeoisie et comptaient nombre de vieillards et d’enfants, les listes de prisonniers envoyés à la guillotine sont éloquentes à cet égard. Les prêtres, religieuses et religieux ont été sous la Révolution comme sous la commune, particulièrement ciblés, y compris ceux qui se dévouaient au service des pauvres dans les quartiers populaires de Paris. Rome vient encore de reconnaître officiellement le don de leur vie.
Perlaine
30 mai 2023 @ 08:23
Beau sujet Pierre-Yves , dans mes souvenirs il me semble qu’il y a , donnant sur ce cimetière, un hôpital dont je n’arrive pas à me souvenir du nom. Je me trompe peut-être . Vraiment très intéressant , merci.
Pierre-Yves
30 mai 2023 @ 17:19
Il s’agit de l’hôpital Rothschild, en effet tout proche.
Perlaine
31 mai 2023 @ 11:09
Merci !
MartineR
31 mai 2023 @ 15:53
Hôpital Rothschild surtout gériatrique; à ne pas confondre avec la fondation Rothschild qui est aux Buttes Chaumont
Rose
30 mai 2023 @ 08:43
Quel bel article Pierre-Yves !
Vous nous faites commencer notre journée, en nous ouvrant un lieu tellement particulier et en nous apprenant plein de choses. Merci de nous avoir fait partager votre érudition et du temps que vous avez dû consacrer à la rédaction de ce beau texte.
J’ai bien aimé aussi l’histoire de l’ex-mari de Josephine et de la princesse d’ Hohenzollern Sigmaringen. Un peu de gaudriole au milieu de tout ce tragique, très français.
Très belle journée et un immense merci.
Rose
Elise
30 mai 2023 @ 08:44
Grand merci pour cette page d’histoire , que de malheur également à cette époque .
mousseline
30 mai 2023 @ 08:48
Merci Pierre Yves, pour ce reportage sur un triste sujet qui m’ était inconnu
Lorenz
30 mai 2023 @ 08:52
Merci pour ce sujet fort intéressant et documenté, qui me trouve encore plus sensible puisque nous avons eu, ce mois de mai, Andrea Chenier à La Scala. Costumes et scènes très bien, Andrea et Maddalena à la hauteur.
jual
30 mai 2023 @ 09:24
Rue de Picpus me rappelle « Les Misérables » mais je ne sais plus pourquoi…
Laure-Marie Sabre
30 mai 2023 @ 16:38
Parce que Jean Valjean et Cosette vont s’installer au couvent du Petit Picpus, sous une fausse identité.
JAusten
30 mai 2023 @ 09:27
Quelle histoire ! Merci Pierre-Yves
Florence Bouchy-Picon
30 mai 2023 @ 14:01
Visite il y a quelques années.Il n’y a pas que les membres de la haute noblesse,mais nombre de roturier avec l’indication de leurs professions. Une page honteuse de notre histoire. La République est née dans le sang et la haine anti catholique toujours présente mais plus sournoise . La reine Paola descendante de La Fayette et des Noailles est venue prier à Picpus
Pacific
30 mai 2023 @ 09:37
Merci pour ce reportage qui rappelle de terribles heures, nombres d’injustices et de cruautés.
Laurent F
30 mai 2023 @ 09:41
Cimetière méconnu visité lors de journées du patrimoine, c’est bien moins couru que l’Elysée ou l’Assemblée Nationale !!
Bernadette
30 mai 2023 @ 10:33
Normal…ces horreurs ne sont pas très glorieuses pour la republique et peu de gens connaissent son histoire !
Léa 33
30 mai 2023 @ 09:55
Bonjour
Merci pour ce rappel de notre Histoire et de ses tragédies. Il est normal de saluer la mémoire de toutes les victimes de cette époque révolutionnaire. Les épisodes sanglants, les massacres sont légion durant cette période. Hélas que tirons-nous de tous ces évènements, de la cruauté humaine au fils des décennies, des siècles ?
Pelikan
31 mai 2023 @ 17:45
C’est bien ce que je dis…
Hormis la venue d’un certain nazarénien qui pour certains (dont je suis) est Dieu incarné, l’Humanité n’a guère changé depuis le Néolithique, elle aurait plutôt empiré car quand elle se livre à ses bas instincts elle dispose de moyens techniques de plus en plus dévastateurs.
Antoine1
30 mai 2023 @ 10:17
Reportage très intéressant. Le cimetière se visite l’après-midi (du moins en saison). Le reste de l’année, se renseigner car les plages horaires sont réduites. C’est un lieu assez poignant.
Kardaillac
30 mai 2023 @ 10:18
Article très intressant. Je ne connaisais le site que de nom et suis presque pressé d’y aller voir lors de ma prochaine venue à Paris.
Les carmélites de Compiègne seront sans doute l’évocation la plus triste et tragique.
Quelle ignominie !
Elisabeth-Louise
30 mai 2023 @ 10:27
Petite précision = » Dialogues des carmélites » de Georges Bernanos est inspiré de la nouvelle de Gertrud von Le Fort, parue en 1931, Georges Bernanos conçut les dialogues juste avant sa mort en 1948, Jacques Hébertot décide néanmoins de porter à la scène le travail de Bernanos et crée Dialogues des carmélites le 23 mai 1952 au théâtre Hébertot.;
Pour l’avoir expliqué en classe c’est une oeuvre qui fait forte impression, les élèves avaient posé beaucoup de questions;
CAMOMMILLE
30 mai 2023 @ 10:52
Article très intèressant et émouvant ,merci.
Leonor
30 mai 2023 @ 10:54
Merci infiniment pour ce reportage, Pierre-Yves.
Me permettez-vous d’y ajouter une illustration musicale ?
La scène finale des Dalogues des Carmélites, de Francis Poulenc:
https://www.youtube.com/watch?v=-Hgcub5mspE&ab_channel=panovp
Les carmélites amenées au supplice chantent ensemble le Salve Regina.
Dans une tension difficilement soutenable, elles montent à l’échafaud les unes après les autres; leur choeur s’en amenuise d’autant. Jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’une, Blanche de la Force.
Leonor
30 mai 2023 @ 21:43
EZrratum.
Il fallait bien sûr lire : « les Dialogues des Carmélites ».
Iris Iris
30 mai 2023 @ 11:04
Un grand merci pour cet extraordinaire reportage.
Agnese
30 mai 2023 @ 11:23
Merci pour ce tragique et passionnant reportage.
J’ignorais l’existence de ce triste cimetière ainsi que son histoire.
Patricio
30 mai 2023 @ 12:42
Merci pour cet article très intéressant.
Amitiés
Patricio
pit
30 mai 2023 @ 13:37
Article très intéressant et passionnant à parcourir.
Elisabeth-Louise
30 mai 2023 @ 13:41
oubli = la nouvelle de Gertrud von Lefort s’intitule » La dernière à l’échafaud »
Mayg
30 mai 2023 @ 13:45
Merci à Pierre Yves pour ce bel article.
agnes
30 mai 2023 @ 16:42
Merci Pierre-Yves.
COLETTE C.
30 mai 2023 @ 16:46
Merci pour cet article, très intéressant.
Vicomtesse
30 mai 2023 @ 18:52
C’est un lieu que je connais bien, j’habite tout près quand je réside à Paris.
Je l’ai fait découvrir à plusieurs de mes connaissances. On ressent beaucoup d’émotion et que d’interrogations sur cette tragique période de la révolution.
Danielle
30 mai 2023 @ 19:02
Reportage très intéressant, un grand merci Pierre Yves.
Nini Plume
30 mai 2023 @ 19:06
J’ai rarement été aussi intéressée et enrichie par un sujet sur le site de NR, avec, en plus, une espèce d’apaisement, malgré le tragique du sujet. En effet, dans la violence d’un pays qui oublie ses racines, je vois que nous sommes nombreux à avoir été vraiment touchés par cet article, comme par une espèce de justice rendue à nos compatriotes si injustement traités. Cet article va au delà d’une information neutre. Merci à son auteur et pour les commentaires qui complètent le sujet traité.
Pelikan
31 mai 2023 @ 17:40
Les cimetières ont souvent pour moi quelque chose d’apaisant .
Vale
2 juin 2023 @ 18:49
Oui, c’est autrement plus intéressant que les loisirs de la jet-set.
Cousin Pons
30 mai 2023 @ 19:59
Bel article !
Carolibri
30 mai 2023 @ 22:52
De la terre américaine se trouve sur la tombe de La Fayette aussi dans les anecdotes le concernant, pas que les drapeaux. Ça reste d’autant plus exceptionnel que c’est très rarement fait par l’état américain, surtout pour un étranger. Je crois même qu’il est le seul à en bénéficier.
Sinon excellent article et en commentaire tout a été dit, surtout la présence de beaucoup de gens qui n’étaient pas nobles en majorité.
beji
31 mai 2023 @ 01:45
Merci Pierre-Yves.J’y suis allée deux fois et l’ai fait connaître à des personnes
de ma famille habitant à Paris.Ce cimetière,un des deux cimetières privés de Paris,est inconnu de certains parisiens.Très émouvant de le visiter, et curieusement c’est un lieu où l’on ressent une grande paix surtout lorsque on y est les seuls visiteurs; beaucoup de noms de la noblesse française figurent sur les tombes où seuls les descendants des assassinés par les révolutionnaires peuvent être inhumés; émouvant aussi de se recueillir devant les fosses où ont été jeté les corps des bienheureuses carmélites de Compiègne .
Par la suite les dépouilles des prêtres tués par les assassins de la commune y ont
été enterrés.Glaçant de lire sur les murs de la chapelle le nom des suppliciés ainsi
que leur état car on y lit que beaucoup étaient des gens humbles.
Oui Bernadette,la christianophobie dont on parle me peu fait peur.
Pelikan
31 mai 2023 @ 17:38
La christianophobie ne date pas d’hier , c’est surtout l’abîme moral que révèle celle de notre époque qui est inquiétant.
Je m’ouvrais un jour à un moine de bienheureuse mémoire de mon inquiétude devant les persécutions que vivaient particulièrement à ce moment les Coptes d’Égypte, je lui avais dit ”l’Eglise a bien des problèmes” , ”Pascal, me répondit-il, cela fait 2000 ans que l’Eglise a des problèmes ”…
Ce qui est selon moi particulièrement affligeant ce sont les prétendus valeurs dont ces attaques se disent inspirées.
beji
31 mai 2023 @ 01:47
Lorsque j’y suis allée la visite était gratuite;l’entretien du cimetière est à la charge des
familles y possédant une tombe.
beji
31 mai 2023 @ 01:49
lire dans mon premier commentaire :dont on parle peu
Benoite
31 mai 2023 @ 07:14
les cimetières sont des mémoires « vivantes » et du passé à la fois. Ce récit est très historique, que de drames « civils » ont traversé notre pays.. Comme dans bien des pays de par le monde. Il ressort qu’on peut le visiter, dans les journées du patrimoine, merci pour ce reportage qui nous le fait vivre.. c’est bien documenté.
Marlene64
31 mai 2023 @ 10:40
Merci beaucoup pour ce reportage, très intéressant ! Je ne manquerai pas de visiter ce lieu historique à mon prochain séjour à Paris.
beji
31 mai 2023 @ 11:29
Tous les révolutionnaires ne sont pas morts lu sur tweeter ceci émanant d’un membre
du parti communiste dont je ne cite pas le nom pour ne pas lui faire de publicité;
« Marine nationale au pas.Elle doit être purgée des éléments dégénérés de la noblesse et de l’aristocratie bourgeoise qui la dirigent et s’inspirer des dernières heures du citoyen Charette ».
Passiflore
31 mai 2023 @ 17:10
Beji, ça fait peur ! Et on peut comprendre pourquoi, pour la béatification des cinq religieux, le 22 avril dernier à l’église Saint Sulpice à Paris, il n’y avait pas d’allusion à la Commune (on pouvait craindre le pire), comme je l’ai répondu à Bernadette.
Pelikan
31 mai 2023 @ 17:30
L’époque est à la déréliction et à l’hybris.
Nous vivons des temps barbares .
Annick de Souzenelle que j’aime bien mais pas tout le temps pense que nous abordons une nouvelle phase de l’Humanité 🤔🤔🤔, en tout cas nous n’avons pas fini avec la précédente.
Vale
2 juin 2023 @ 18:53
Jusqu’au jour où ce communiste apprendra, grâce à la généalogie génétique, qu’il descend de martyrs de la révolution…
Passiflore
4 juin 2023 @ 08:15
Vale, oui, il pourrait avoir des surprises !
Calliopé
31 mai 2023 @ 14:24
Très beau reportage, complet et fort intéressant, qui m’a beaucoup appris sur ce cimetière dont je ne connaissais que le nom. Merci beaucoup !
Pelikan
31 mai 2023 @ 15:09
Très bel article, merci.
Parmi les victimes des communards se trouvait aussi je crois l’archevêque de Paris.
Pour nombre de ces guillotinés leur seul crime était d’être nés dans une famille de la noblesse comme pour d’autres plus tard ce sera d’être nés Juifs .
Passiflore
2 juin 2023 @ 09:53
Oui, Pélikan, Mgr Darboy a été fusillé par les Fédérés à la prison de la Roquette. Avec lui périrent en même temps, l’abbé Deguerry, curé de la Madeleine et aumônier du Prince Impérial, le président Bonjean, l’abbé Surat archidiacre de Notre-Dame et le journaliste Gustave Chaudey. Le président Bonjean, doyen de la Cour de Cassation, aurait pu rester dans sa propriété de Pacy sur Eure mais était revenu à Paris.
Il n’y avait pas que des membres de la noblesse qui furent guillotinés. Il suffisait qu’une lingère ou un aubergiste fasse son signe de croix devant une charrette de prisonniers pour qu’ils soient, eux-mêmes, guillotinés.
Vale
2 juin 2023 @ 18:55
C’est important de le souligner car l’histoire a été déformée pour faire croire que c’était une lutte du peuple contre les nobles.
Hervé J. VOLTO
31 mai 2023 @ 15:19
Certaines tombes sont des oeuvers d’art.
MartineR
31 mai 2023 @ 15:57
A Paris XIX° il y a un autre cimetière **privé** celui des portugais, créé pour les juifs portugais de région parisienne. Il ne se visite qu’avec l’autorisation du consistoire
Sébastien du 24
31 mai 2023 @ 16:32
Bonjour à tous,
Ce lieu est particulier pour moi, mon ancêtre Pierre de Puiffe y est inhumé dans une des 2 fosses communes, il était originaire de Dordogne où il était notaire royal, il a été exécuté le 17/06/1794 barrière du Trône. Je suis allé le visiter il y a 4 ans, ainsi que la Conciergerie où il était prisonnier.
Bonne fin de journée
Iris Iris
2 juin 2023 @ 17:12
Sébastien,
Merci pour votre témoignage. Certaines destinées sont effroyables.
Pelikan
31 mai 2023 @ 17:23
J’ignorais tout des carmélites de Compiègne, pour moi leur histoire est édifiante, inspirante pour employer un terme à la mode.
Elles ne faisaient pas de politique et selon Wikipedia (???) avaient prêté le serment de fidélité à la Nation qu’on exigeait d’elles et ont simplement voulu vivre leur vocation dans le respect de leur règle. Toujours d’après Wikipedia elles auraient été sacrifiées pour l’exemple autant que par barbarie .
Je ne suis pas de l’avis de Clémenceau mais si la révolution doit être acceptée comme un bloc je la rejette sans hésitation.
Pour moi c’est Napoléon qui a sauvé ce qu’il y avait de respectable dans la révolution, même s’il n’en a pas toujours suivi l’exemple .
Et j’ai une sympathie particulière pour les roturiers qui furent assassinés durant cette période funeste ,soit par fidélité ou parce que comme moi ils se méfiaient du ”changement” .
Je pense depuis longtemps que j’aurais pu en faire partie .
C’est un très beau lieu que les Français se doivent de préserver au moins autant si ce n’est plus que le Panthéon.
Pierre-Yves
1 juin 2023 @ 12:47
Je suppose que beaucoup de roturiers guillotinés l’ont été sans avoir oeuvré contre la Révolution, juste parce que quelqu’un autour d’eux les avait dans le nez. Je crois que c’était, comme toutes les périodes où les bas instincts exultent et la violence se déchaîne, une période où régnaient l’irrationnel et l’arbitraire. L’inimitié ou la suspicion avide de quiconque voulant se faire bien voir ou obtenir récompense des autorités révolutionnaires pouvaient suffire à vous envoyer à l’échafaud.
Mais vous avez raison, Picpus est vraiment un beau lieu, une oasis de calme et de paix née du sang et des cadavres.
Pelikan
2 juin 2023 @ 12:09
Oui ,si j’habitais dans le secteur je crois que j’adorerais m’y promener, un endroit si calme en plein Paris…
Mathieu
2 juin 2023 @ 19:01
Merci pour cet excellent article, en espérant en lire d’autres semblables !