J’ai cherché mais n’ai trouvé que le titre et le nom du peintre.
Les 4 saisons du génois Gregorio de Ferrari (1644-1721).
Je vois bien que le contour représente les signes zodiacaux mais quel est le sujet central?
Deb,j’ai l’impression que les signes du zodiaque ont été ajoutés comme des timbres-poste . Une chose me paraît sûre,l’inspiration n’est pas religieuse. Bizarre pour une principauté où le catholicisme est religion d’Etat.Le militaire romain en jupette semble recevoir des offrandes .
Non, ce ne sont pas les Quatre Saisons.
Les Quatre Saisons se trouvent dans la chambre d’York. Dite ainsi car y est passé de vie à trépas un duc d’York, lequel avait pris la crève en croisant au large de Monaco . On n’a pas idée !
Les fresques de la Salle du trône sont attribuées à un autre Ferrari – on n’en sort pas, des Ferrari, à Monaco ! -, Orazio de son petit nom.
Sujet : Le Sacrifice d’Alexandre.
Impossible d’agrandir l’image pour mieux y voir.
Mais je pense probable qu’il s’agisse de ceci :
Dans ses Stratagèmes, Frontin, un général romain du Ier siècle après J.-C., rapporte une scène de sacrifice du conquérant macédonien :
« Alexandre de Macédoine, sur le point de sacrifier, imprima, au moyen d’une préparation, des caractères sur la main dont l’aruspice devait toucher les entrailles de la victime. Ces caractères donnaient la victoire à Alexandre. Reproduits sur le foie tout chaud, et montrés aux soldats par Alexandre, ils animèrent les courages, comme si le dieu lui-même leur avait promis la victoire. »
Rapporté par Frontin, général romain du Ier siècle après J.-C., dans son » Stratagèmes ».
Source : http://www.villemagne.net/site_fr/alexandre-le-grand-role-religieux-et-divinisation.php
DEB
Le site du palais princier précise qu’il s’agit du « sacrifice d’Alexandre le Grand », entouré des signes du zodiaque et de divers paysages. Le tout attribué à Orazio Dei Ferrari.
Léonor a précisé ce qu’on peut savoir sur ce plafond. Elle donne une explication vraisemblable sur le sacrifice d’Alexandre celui que l’on peut trouver dans les Stratagèmes de Frontin, un général du premier siècle de l’ère chrétienne, sur ce sacrifice qui est destiné à donner du courage aux troupes. Effectivement la photographie ne nous permet pas d’être certains.
Dans les différentes vies d’Alexandre on trouve plusieurs autres sacrifices car il en faisait très souvent pour rendre grâce aux dieux et se diviniser en quelque sorte lui-même.
Dans les Dionysies d’Alexandre on trouve un événement qui se place après le meurtre de Clitus par Alexandre, celui-ci honteux d’avoir tué son ami attribue son égarement à la colère de Dionysos. En effet selon Arrien dans son Anabase Alexandre sacrifie à Castor et Polux le jour de Dionysos et est pris d’une crise de folie pendant la fête. Selon Quinte-Curce Alexandre est châtié pour cette mort en se souvenant qu’il a omis le sacrifice à Dionysos et qu’il a sacrifié aux Dioscures le jour du meurtre de Clitus, et Dionysos est furieux contre Alexandre qui a fait détruire Thèbes sa patrie. Le sacrifice traditionnel de Dionysos avait lieu au début ou à la fin de l’hiver et c’était un événement très important.
Clitus en grec Cleithos dit le Noir mourut en 328 av. J.-C. tué par son ami Alexandre au cours d’un banquet et après cela Alexandre tenta de se suicider.
La scène paisible que nous voyons au plafond ne paraît pas correspondre à ce sacrifice survenu dans des conditions dramatiques qu’on ne souhaitait sans doute pas voir reproduit.
De même par exemple Alexandre sacrifie à Zeus, à Héraclès et au Danube et accorde aux Barbares la paix après l’assassinat du général Attale en 336 av. J.-C.
À la fin de la vie du prince de Monaco Honoré II (1597-1662), la figure d’Alexandre était devenu populaire à la cour de France avec les peintures de Le Brun notamment en 1660 Les Reines de Perse aux pieds d’Alexandre aussi appelée La Tente de Darius qui a été peinte à Fontainebleau pour le château de Versailles.
Cette vaste salle du palais princier qui fut appelée la camera paramento puis la grande chambre et au XVIe siècle la salle Grimaldi, aujourd’hui la salle du trône, a été décorée à fresque sans nul doute par Orazio Ferrari ou de Ferrari né en 1606 à Voltri en Ligurie tout près de Gênes et mort en 1657 à Gênes de la peste. Il avait reçu du prince en 1652 en l’église Saint-Nicolas de Monaco les insignes de l’ordre de Saint-Michel que le roi avait bien voulu lui faire remettre à la demande du prince Honoré. Le chevalier Ferrari travailla au palais et à la chapelle palatine et sans doute est-il donc l’auteur de ces fresques comme d’autres au palais princier de la rue Longue à Menton qu’Honoré fit orner.
Les fresques de Monaco ont été cependant restaurées à la fin du XIXe siècle d’une manière qui n’était pas satisfaisante et je ne sais pas où l’on en est actuellement à cette égard.
On attribua cette restauration à Philibert, de son vrai nom Philippe Antoine Vincent Florence, peintre né à Monaco et mort à Menton en 1918 qui aurait selon certaines sources repeint le plafond à son retour de Rome. Cependant ce peintre avait beaucoup de talent et cette attribution paraît douteuse. Philibert a sans doute participé aux restaurations des fresques de la galerie d’Hercule à une époque où l’on refaisait pratiquement entièrement l’escalier en fer à cheval donc dans la deuxième moitié du XIXe siècle.
DEB
30 novembre 2018 @ 08:19
J’ai cherché mais n’ai trouvé que le titre et le nom du peintre.
Les 4 saisons du génois Gregorio de Ferrari (1644-1721).
Je vois bien que le contour représente les signes zodiacaux mais quel est le sujet central?
MaryT
30 novembre 2018 @ 10:58
Merci DEB, ils sont super.
Baboula
30 novembre 2018 @ 12:07
Deb,j’ai l’impression que les signes du zodiaque ont été ajoutés comme des timbres-poste . Une chose me paraît sûre,l’inspiration n’est pas religieuse. Bizarre pour une principauté où le catholicisme est religion d’Etat.Le militaire romain en jupette semble recevoir des offrandes .
Marie1
2 décembre 2018 @ 01:01
C’est le Prince Rainier qui a déclaré le catholicisme religion d’Etat, dans le cadre de la constitution de 1962. C’est donc très récent !
Baboula
3 décembre 2018 @ 08:01
Merci Marie,je ne le savais pas .
Leonor
30 novembre 2018 @ 15:24
Non, ce ne sont pas les Quatre Saisons.
Les Quatre Saisons se trouvent dans la chambre d’York. Dite ainsi car y est passé de vie à trépas un duc d’York, lequel avait pris la crève en croisant au large de Monaco . On n’a pas idée !
Les fresques de la Salle du trône sont attribuées à un autre Ferrari – on n’en sort pas, des Ferrari, à Monaco ! -, Orazio de son petit nom.
Sujet : Le Sacrifice d’Alexandre.
Impossible d’agrandir l’image pour mieux y voir.
Mais je pense probable qu’il s’agisse de ceci :
Dans ses Stratagèmes, Frontin, un général romain du Ier siècle après J.-C., rapporte une scène de sacrifice du conquérant macédonien :
« Alexandre de Macédoine, sur le point de sacrifier, imprima, au moyen d’une préparation, des caractères sur la main dont l’aruspice devait toucher les entrailles de la victime. Ces caractères donnaient la victoire à Alexandre. Reproduits sur le foie tout chaud, et montrés aux soldats par Alexandre, ils animèrent les courages, comme si le dieu lui-même leur avait promis la victoire. »
Rapporté par Frontin, général romain du Ier siècle après J.-C., dans son » Stratagèmes ».
Source : http://www.villemagne.net/site_fr/alexandre-le-grand-role-religieux-et-divinisation.php
Mélusine
30 novembre 2018 @ 18:49
DEB
Le site du palais princier précise qu’il s’agit du « sacrifice d’Alexandre le Grand », entouré des signes du zodiaque et de divers paysages. Le tout attribué à Orazio Dei Ferrari.
Danielle
30 novembre 2018 @ 16:07
Très beau plafond ; par contre en revisitant le palais cette année, j’ai trouvé que le trône était petit, peut être en rapport avec la Principauté.
DEB
1 décembre 2018 @ 08:25
Merci pour toutes vos réponses. Donc Orazio, celui qui est mort de la peste.
Mary
2 décembre 2018 @ 06:45
Magnifique !!
Gérard
3 décembre 2018 @ 17:35
Léonor a précisé ce qu’on peut savoir sur ce plafond. Elle donne une explication vraisemblable sur le sacrifice d’Alexandre celui que l’on peut trouver dans les Stratagèmes de Frontin, un général du premier siècle de l’ère chrétienne, sur ce sacrifice qui est destiné à donner du courage aux troupes. Effectivement la photographie ne nous permet pas d’être certains.
Dans les différentes vies d’Alexandre on trouve plusieurs autres sacrifices car il en faisait très souvent pour rendre grâce aux dieux et se diviniser en quelque sorte lui-même.
Dans les Dionysies d’Alexandre on trouve un événement qui se place après le meurtre de Clitus par Alexandre, celui-ci honteux d’avoir tué son ami attribue son égarement à la colère de Dionysos. En effet selon Arrien dans son Anabase Alexandre sacrifie à Castor et Polux le jour de Dionysos et est pris d’une crise de folie pendant la fête. Selon Quinte-Curce Alexandre est châtié pour cette mort en se souvenant qu’il a omis le sacrifice à Dionysos et qu’il a sacrifié aux Dioscures le jour du meurtre de Clitus, et Dionysos est furieux contre Alexandre qui a fait détruire Thèbes sa patrie. Le sacrifice traditionnel de Dionysos avait lieu au début ou à la fin de l’hiver et c’était un événement très important.
Clitus en grec Cleithos dit le Noir mourut en 328 av. J.-C. tué par son ami Alexandre au cours d’un banquet et après cela Alexandre tenta de se suicider.
La scène paisible que nous voyons au plafond ne paraît pas correspondre à ce sacrifice survenu dans des conditions dramatiques qu’on ne souhaitait sans doute pas voir reproduit.
De même par exemple Alexandre sacrifie à Zeus, à Héraclès et au Danube et accorde aux Barbares la paix après l’assassinat du général Attale en 336 av. J.-C.
À la fin de la vie du prince de Monaco Honoré II (1597-1662), la figure d’Alexandre était devenu populaire à la cour de France avec les peintures de Le Brun notamment en 1660 Les Reines de Perse aux pieds d’Alexandre aussi appelée La Tente de Darius qui a été peinte à Fontainebleau pour le château de Versailles.
Cette vaste salle du palais princier qui fut appelée la camera paramento puis la grande chambre et au XVIe siècle la salle Grimaldi, aujourd’hui la salle du trône, a été décorée à fresque sans nul doute par Orazio Ferrari ou de Ferrari né en 1606 à Voltri en Ligurie tout près de Gênes et mort en 1657 à Gênes de la peste. Il avait reçu du prince en 1652 en l’église Saint-Nicolas de Monaco les insignes de l’ordre de Saint-Michel que le roi avait bien voulu lui faire remettre à la demande du prince Honoré. Le chevalier Ferrari travailla au palais et à la chapelle palatine et sans doute est-il donc l’auteur de ces fresques comme d’autres au palais princier de la rue Longue à Menton qu’Honoré fit orner.
Les fresques de Monaco ont été cependant restaurées à la fin du XIXe siècle d’une manière qui n’était pas satisfaisante et je ne sais pas où l’on en est actuellement à cette égard.
On attribua cette restauration à Philibert, de son vrai nom Philippe Antoine Vincent Florence, peintre né à Monaco et mort à Menton en 1918 qui aurait selon certaines sources repeint le plafond à son retour de Rome. Cependant ce peintre avait beaucoup de talent et cette attribution paraît douteuse. Philibert a sans doute participé aux restaurations des fresques de la galerie d’Hercule à une époque où l’on refaisait pratiquement entièrement l’escalier en fer à cheval donc dans la deuxième moitié du XIXe siècle.