On pourrait résumer la chose de la sorte et dire qu’il s’agit de la triste histoire d’une princesse mariée à l’âge de 19 ans et décédée à l’âge 25 ans en ayant mis au monde son quatrième enfant. Malgré les recherches, nous n’avons pas trouvé trace d’un portrait de la princesse qui est quand même issue d’une lignée prestigieuse. Est-ce dû au fait qu’elle est décédée jeune ou que cela se trouverait en définitive dans les archives difficiles d’accès de la la famille de Hohenzollern-Sigmaringen ? Quoi qu’il en soit voici malgré tout un « portrait » d’une princesse du Gotha oubliée par l’Histoire. (Merci à Damien B. pour son aide)
La princesse Amalie, Antoinette, Karoline, Adrienne de Hohenzollern-Sigmaringen voit le jour le 30 avril 1815 à Sigmaringen. Elle est le troisième enfant du prince Karl de Hohenzollern-Sigmaringen (1785-1853) et de sa première épouse la princesse Antoinette Murat (1793-1847), petite-nièce de Joachim Murat, roi des Deux-Siciles.
Son frère Karl Anton (1811-1885) est le père de la princesse Stéphanie qui épousa le roi Pedro V de Portugal, du prince Karl qui devint roi Carol I de Roumanie et de la princesse Marie qui épousa le prince Philippe de Belgique, comte de Flandre et donc mère d’Albert I, roi des Belges.
A l’âge de 19 ans, elle épouse au château de Sigmaringen le prince Eduard de Saxe-Altenburg de 11 ans son aîné. Ce dernier est le 12ème enfant du duc Friedrich de Saxe-Hildburghausen (1763-1834) devenu après une redistribution de terres familiales duc de Saxe-Altenburg et chef de la famille, et de son épouse la duchesse de Mecklembourg-Strelitz (1769-1818).
Le 21 décembre 1836, la princesse Amalie donne naissance à Ansbach en Bavière à son premier enfant, une fille prénommée Therese, Amalie, Karoline, Josephine, Antoinette qui épousera en 1864 le prince August de Suède.
Le 17 avril 1838, c’est une deuxième princesse qui voit le jour à Bamberg (considérée comme la Rome du Nord des Alpes) : Antoinette, Charlotte, Marie, Josephine, Karoline, Frida. Elle épousera en 1854 le duc Friedrich I de Anhalt.
Le prince tant attendu nait le 24 septembre 1839 à Bamberg. Il est prénommé Ludwig, Joseph, Karl, Georg, Friedrich. Le 8 janvier 1841 à l’âge de 25 ans, la princesse Amalie donne naissance à son quatrième enfant, un second fils prénommé Johann au château de Sigmaringen. La princesse s’éteint 6 jours plus tard. Elle est inhumée dans la crypte de la famille princière de Hohenzollern-Sigmaringen.
Ses deux fils décèderont à Munich le mois suivant respectivement le 13 févier pour le prince Ludwig et le 25 février pour le prince Johann.
Veuf, le prince Eduard de Saxe-Altenburg se remarie 13 mois plus tard avec la princesse Luise Reuss-Greitz (1822-1875) qui lui donnera deux enfants : le prince Albert (1843-1902) et la princesse Marie qui porte en troisième prénom celui d’Amalie (1845- 1930).
June
23 avril 2015 @ 06:32
Triste destin en effet !!
septentrion
23 avril 2015 @ 06:45
Bonjour,
Il est vrai que c’est une triste histoire, mais « commune » à une époque où les femmes mouraient en couches et les enfants en bas-âge.
Cette princesse est morte si jeune en laissant deux orphelines, ses fils la suivant dans la tombe aussi rapidement..
Sa première fille est née juste un an avant Sissi mais s’est mariée « tard » pour cette époque.
Tandis que la deuxième s’est mariée bien jeune.
cisca
23 avril 2015 @ 07:21
Morte en couches comme tant de jeunes femmes en ce temps.
COLETTE C.
23 avril 2015 @ 09:26
Dramatique destin, en effet, et curieux aussi, les décès simultanés de ses deux fils.
Les trois personnes avaient-elles contracté une maladie contagieuse ?
Philibert
23 avril 2015 @ 10:22
A l’époque, il n’était pas rare de mourir en couches, même dans les milieux les plus huppés et les plus riches. Heureusement, la médecine obstétrique a fait beaucoup de progrès et, en Europe, le taux de mortalité des femmes qui accouchent est devenu infime.
Pierre-Yves
23 avril 2015 @ 11:00
C’est sûr que le peu qu’on sache de la vie de cette princesse n’a rien d’euphorique.
Elle se résume à accoucher presque à la chaîne, et en mourir. Princesse ou pas, la condition des femmes a longtemps été très dure. Je comprends leur aspiration à la liberté qui s’est développée tout au long du XXème siècle.
septentrion
23 avril 2015 @ 11:27
Bonjour Pierre-Yves
Merci et bravo pour votre fin de commentaire.
Cdt,
Corsica
24 avril 2015 @ 00:09
Pierre -Yves, je partage entièrement votre point de vue . Au fil des siècles, tant de femmes ont perdu la vie pour la donner qu’il est normal que, de nos jours, elles puissent avoir le choix . Certaines veulent de grandes familles, d’autres préfèrent ne pas avoir d’enfant, le principal c’est que chacune assume ses choix .
septentrion
25 avril 2015 @ 08:17
Bonjour Corsica,
Après avoir lu attentivement le déchaînement de passions attendu dans l’article 7ème naissance chez le duc et la duchesse de Noto, j’apprécie l’apaisement de votre commentaire.
Un enfant n’est pas une marchandise. Pour une société équilibrée il me paraît absolument nécessaire que chacun puisse avoir des enfants ou pas, unique ou nombreux.
Sans oublier de prendre en compte le « mal d’enfant » ou les blessures d’enfance de chacun, ayant eu une grand-mère, fille unique et l’autre, deuxième d’une fratrie de huit, j’ai pu entendre tous les sons de cloche, la conclusion pour moi, toujours la même, la tolérance et la liberté, avec ici tout particulièrement la protection de la santé de la Femme.
J’ai été très sensible au commentaire de Patricia C qui a dit pour moi très justement, je la cite « Il est vrai que l’amour se multiplie mais pas le temps et les enfants ont besoin de temps. A cela l’argent n’y peut rien. »
Personnellement (je déborde du sujet ici) je trouve aussi anormal de demander aux aînés de s’occuper des plus petits, « un peu ça va…
Cdt,
Damien B.
23 avril 2015 @ 11:36
Merci Régine pour cette évocation d’une princesse quelque peu obscure.
On pourrait peut-être ajouter qu’étant la grand-mère de six princes et princesses d’Anhalt, elle est à l’origine de liens posthumes qui ont perduré durant quelques décennies entre ces derniers et les Hohenzollern au château de Sigmaringen.
C’est là aussi que les enfants du comte de Flandre ont appris à connaître leurs petits-cousins Anhalt et tout particulièrement le turbulent prince Aribert lequel effrayait son cousin belge le prince Baudouin par sa sauvagerie !
Gérard
23 avril 2015 @ 14:49
Les jeunes princes sont morts d’une grave épidémie de variole. Ils n’avaient pas été vaccinés. Leur mère était morte de la variole trois ans avant.
Le prince aimait beaucoup son épouse mais il se remaria pour donner une mère à ses enfants et pour avoir des fils.
La princesse a donc été inhumée dans la crypte de l’église du Rédempteur dans l’ancien monastère de Hedinger, près de Sigmaringen. Ses fils reposent auprès de leur père au cimetière d’Altenbourg, capitale de l’ancien duché de Saxe-Altenbourg. Les corps des princes reposaient dans la chapelle ducale du cimetière qui après l’extinction de la maison ducale tombait en ruine et qui n’a aujourd’hui plus de toit. Les restes ont été réunis dans une tombe du cimetière en 1974.
La princesse Antoinette Murat avait été faite altesse et vraisemblablement altesse impériale quand elle fut titrée princesse française par Napoléon le 28 janvier 1808 peu avant son mariage le 4 février.
Damien B.
23 avril 2015 @ 16:47
Merci Gérard pour ce commentaire – une fois de plus – très intéressant. J’ignorais que cette princesse mourût de la variole.
Permettez-moi juste une petite correction : le monastère est celui de Hedingen (il s’agit certainement d’une erreur de frappe) près de Sigmaringen.
Bien à vous,
Damien B.
Gérard
24 avril 2015 @ 08:24
Merci à vous. Il semblerait que le monastère soit appelé Hedingen et l’église celle de Hedinger, le tout au sud de Sigmaringen.
Gérard
23 avril 2015 @ 18:43
Les princes Ludwig et Johann, neveux de Joseph, duc de Saxe-Altenbourg, seraient morts en 1844 de la scarlatine à Munich. Si tel est le cas, il n’y a pas plus aujourd’hui qu’hier de vaccin contre la scarlatine. Le prince Ludwig est mort le 13 février et Johann le 25. Le 15 mars 1844, les cercueils des deux princes ont été placés dans la crypte ducale récemment construite dans le vieux cimetière, peut-être le plus vieux d’Allemagne. Aujourd’hui une urne rappelle leur souvenir et elle est visible aux heures d’ouverture dans le hall d’entrée du cimetière communal d’Altenbourg en Thuringe.
Le duc Joseph reçut le 17 février 1844 un message de son frère cadet lui apprenant la nouvelle de la mort de Ludwig mais le message ne parlait pas de la fièvre scarlatine et une douzaine de jours plus tard son frère mourut peu après ses trois ans. Le 5 mars le Journal officiel ducal de Saxe-Altenbourg et d’information faisait savoir à la population que le 17 février du mois précédent était parvenue la triste nouvelle et qu’une très triste nouvelle était à nouveau annoncée par le sérénissime prince Édouard, duc en Saxe, à savoir que son second fils son altesse ducale le prince Johann Friedrich Carl Joseph était décédé de la scarlatine le 25 février, et la protection divine était implorée pour la bien-aimée famille princière.
Les lettres de condoléances conservées aux Archives d’État d’Altenbourg montrent surtout l’inquiétude de la population face à cette maladie infectieuse.
Le corps de l’enfant fut transporté à Altenbourg. Une demande aux fins de transfert du corps a été formulée auprès du Ministère royal saxon des affaires étrangères dès le 1er mars (il devait être plus aisé de passer par le royaume de Saxe que de traverser toute la Thuringe). L’approbation a été donnée le 7 mars 1844. Le « corps sans vie » de son altesse sérénissime le prince Johann Friedrich put ainsi être « transporté librement et en franchise de charges de Munich à travers le pays » sous la conduite du chambellan von Stieglitz et d’autres membres de la maison ducale.
Le 15 mars 1844 les cercueils des deux princes ont été placés dans la nouvelle crypte ducale du cimetière achevée fin 1841 en style vieil allemand où les membres de la famille devaient être inhumés jusqu’en 1919.
Bien plus tard une urne dont on pouvait penser qu’elle contenait les cendres d’un ou des deux jeunes princes disparut de la chapelle ducale qui n’était plus entretenue. La police la retrouva très abîmée.
On la déposa dans l’église paroissiale. Enfin plusieurs années après on la restaura grâce à l’intervention d’un responsable du cimetière qui l’avait vue à l’église. Thomas Kohlbach fit appel à un spécialiste qui restaura l’urne ducale. L’inscription sur l’urne est redevenue lisible. Il est écrit : « Cendres de Johann Friedrich Karl Joseph, prince de Saxe-Altenbourg, duc en Saxe, né le 8 janvier 1841 à Sigmaringen, décédé le 25 février 1844 à Munich ».
Cependant l’urne parait avoir été symbolique. Il est question de cendres peut-être simplement comme de restes terrestres qui sont appelés à retourner en poussière. La première crémation n’eut lieu en Allemagne qu’en 1878 à Gotha précisément et bien qu’il n’y ait qu’un peu plus de 140 km entre Gotha et Altenbourg la première crémation n’y fut réalisée que 50 ans plus tard. Et aussi bien l’Église catholique que la réformée condamnait ces pratiques.
Mais peut-être que le cercueil de l’enfant était tellement abîmé avec les années qu’on put placer ses restes dans une urne. Ou alors il s’agit seulement d’une urne mémorielle et c’est un très beau travail (http://geo.viaregia.org/testbed/index.pl?rm=obj&objid=237).
L’urne est en quelque sorte protégée par deux chérubins, rappel de l’âge des enfants, et surmontée d’une grande couronne ducale.
MEYER
23 avril 2015 @ 22:07
Merci beaucoup Gérard.
Caroline
23 avril 2015 @ 22:11
Merci pour cet article intéressant sur le portrait de cette princesse allemande décédée en pleine jeunesse!
DEB
24 avril 2015 @ 16:55
Gérard,
Quel plaisir de lire vos commentaires si interessants et documentés !
Merci.
Gérard
26 avril 2015 @ 18:50
Merci beaucoup DEB.
Gérard
24 avril 2015 @ 17:01
Oui pas facile de trouver un portrait de l’héroïne. On a un portrait de son mari Édouard :http://www.royaltyguide.nl/families/wettin/saxealtenburg.htm.
COLETTE C.
24 avril 2015 @ 17:25
Où est située la crypte où elle est inhumée ?
Gérard
25 avril 2015 @ 15:27
L’église se situe dans la banlieue sud de Sigmaringen de l’autre côté du Danube.
La crypte est sous l’église et même sous la coupole et donc sous le chœur.
Le monastère d’Hedingen est mentionné dès 1338.
Il fut d’abord dominicain et l’Ordre le ferma à la fin du XVIe siècle en état de sa décadence morale. Il fut cédé aux chanoines augustins. Puis il servit d’hôpital communal avant de devenir un monastère franciscain. L’établissement sécularisé en 1806 passa aux Hohenzollern et le monastère fut définitivement fermé en 1816 et utilisé au XIXe siècle comme école.
L’église catholique d’Hedinger, église du Rédempteur, était l’église abbatiale. La crypte abrite les tombeaux de plusieurs Hohenzollern. L’église baroque fut construite au XVIIe siècle sur l’emplacement de l’église plus ancienne, avec une chapelle de la Vierge, rococo, du XVIIIe siècle. Elle fut terminée au XIXe siècle avec un dôme monumental au-dessus des tombes royales. De l’église à travers des trous dans une plaque métallique on peut apercevoir la crypte. L’église n’est pas ouverte toute l’année, elle est ouverte à l’occasion de certaines messes et au temps de Noël où les touristes et les pèlerins viennent visiter une crèche spectaculaire.
Outre notre princesse de nombreux princes furent inhumés dans cette crypte. La liste qui suit n’est pas exhaustive : plusieurs enfants du comte Charles II de Hohenzollern-Sigmaringen : le comte Ferdinand de Hohenzollern-Sigmaringen (1571-1571), la comtesse Maria Magdalena de Hohenzollern-Sigmaringen (1574-1582), la comtesse Barbara de Hohenzollern-Sigmaringen (1575-1577), le comte Karl de Hohenzollern-Sigmaringen (1579-1585), la comtesse Euphrosyne de Hohenzollern-Sigmaringen (1580-1582), le comte Jakob Friedrich de Hohenzollern-Sigmaringen (1589-1589), le comte Georg Friedrich de Hohenzollern-Sigmaringen (1593-1593), la comtesse Maria Salome de Hohenzollern-Sigmaringen (1595-1595), le comte Philipp Eusebius de Hohenzollern-Sigmaringen (1597-1601), un comte non dénommé mort à la naissance en 1650, fils du prince Meinrad Ier de Hohenzollern-Sigmaringen, un autre non dénommé, son frère, en 1655, le comte Friedrich Joseph Fidelis Anton de Hohenzollern-Sigmaringen (1750-1750), fils du prince régnant Karl Friedrich Leopold Joseph de Hohenzollern-Sigmaringen, le comte Johann Baptist Friedrich Fidelis de Hohenzollern-Sigmaringen (1751-1751), frère du précédent, le comte Anton Joachim Georg Franz de Hohenzollern-Sigmaringen (1752-1752), leur frère aussi, le comte Fidelius Joseph Anton Franz de Hohenzollern-Sigmaringen (1753-1754), frère des précédents, leur sœur la comtesse Maria Franziska Anna Antonia de Hohenzollern-Sigmaringen (1754-1755), le comte Joachim Adam de Hohenzollern-Sigmaringen (1755-1756), autre frère, le prince régnant Charles (III) de Hohenzollern-Sigmaringen (1785-1853), fils du prince Anton Aloys de Hohenzollern-Sigmaringen (le prince Charles était l’époux de la princesse Antoinette Murat et le père de notre Amélie), le prince régnant Charles-Antoine de Hohenzollern-Sigmaringen (1811-1885), fils du prince Charles (III), et père de Carol Ier de Roumanie, le prince régnant Léopold de Hohenzollern (1835-1905), fils du prince régnant Charles-Antoine de Hohenzollern-Sigmaringen, celui de la candidature au trône d’Espagne et de la guerre de 1870 donc, le prince Anton Egon Karl Friedrich de Hohenzollern (1841-1866), fils du prince régnant Charles-Antoine de Hohenzollern-Sigmaringen, le prince Frédéric de Hohenzollern (1843-1904), frère du précédent, la princesse Louisa de Thurn et Taxis, épouse du prince Frédéric de Hohenzollern-Sigmaringen, le prince Guillaume de Hohenzollern (1864-1927), chef de la maison, fils du prince Léopold de Hohenzollern (1835-1905), la princesse Maria Teresa de Bourbon-Deux-Siciles (1867-1909), première épouse du prince héréditaire Guillaume de Hohenzollern, fille du prince Luigi de Bourbon-Deux-Siciles, comte de Trani, la princesse Adelgunde de Bavière (1870-1958), seconde épouse du prince Guillaume de Hohenzollern susdit, fille du roi Louis III de Bavière, le prince Charles-Antoine de Hohenzollern (1868-1919), fils du prince Léopold de Hohenzollern, le prince Friedrich Viktor de Hohenzollern (1891-1965), chef de la maison, fils du prince Guillaume de Hohenzollern précité, la princesse Marguerite de Saxe (1900-1962), épouse du prince Friedrich Viktor de Hohenzollern, fille du roi Frédéric-Auguste III de Saxe, le prince Franz Joseph de Hohenzollern (1891-1964), fils du prince Guillaume de Hohenzollern précité, la princesse Maria Alix de Saxe (1901-1990), épouse du prince Franz Joseph de Hohenzollern, fille du roi Frédéric-Auguste III de Saxe, la princesse Maria Theresia de Hohenzollern (1922-2004), fille de Friedrich Viktor de Hohenzollern. La princesse Margarita de (zu) Leiningen (1932-1996), épouse du prince Friedrich Wilhelm de Hohenzollern, chef de la maison, est enterrée dans le jardin de l’église sous une dalle de pierre entourée de marguerites où l’on peut lire sous une grande croix gravée : « Margarita Fürstin von Hohenzollern Prinzessin zu Leiningen *9.5.1932 +16.6.1996 ». Le prince Friedrich Wilhelm de Hohenzollern (1924-2010), chef de la maison, père de l’actuel chef de la maison, et fils de Friedrich Viktor de Hohenzollern, est lui aussi inhumé dans une tombe près de l’église. Dans le même jardin une stèle beaucoup plus ancienne supporte un Christ en croix et sur la stèle entre l’alpha et l’oméga on peut voir un écu couronné, mi-parti de Bourbon-Anjou et de Bavière avec au-dessous l’inscription en allemand : Mathilde Princesse de Bourbon et des Deux-Siciles, Comtesse de Trani, Duchesse en Bavière *30 septembre 1845 (lire 1843) +18 juin 1925. La sœur de l’impératrice Sissi reposait jusqu’en 1977 aux côtés de sa dame d’honneur Nelly von Schmidt dans un cimetière de Munich, le Waldfriedhof. La tombe munichoise fut reprise. La comtesse de Trani était la mère de la princesse Maria Theresia de Hohenzollern, qu’elle assista jusqu’à sa mort, et l’ancêtre des princes actuels. Reposent encore dans l’église des membres de la famille royale de Saxe : l’archiduchesse Louise d’Autriche-Toscane (1870-1947), dernière princesse héritière de Saxe, fille de Ferdinand IV de Toscane ; encore l’un de ses fils, le dernier, le prince Ernest Heinrich de Saxe (1896-1971), père des deux suivants, les princes Dedo et Gero, donc le prince Gero de Saxe (1925-2003) et le prince Dedo de Saxe (1922-2009), frère du précédent, pour tous les deux dans des urnes après crémation et ces urnes sont dans la crypte, celle de Dedo mort le 6 décembre 2009 à Radebeul (Saxe) a rejoint celle de son frère le 21 décembre 2009.
Rappelons que Louise d’Autriche-Toscane avait épousé celui qui allait devenir le dernier roi de Saxe l’année qui suivit leur divorce (lequel cependant ne fut pas reconnu par l’empereur François-Joseph). La princesse fut titrée par son père, comme grand-duc titulaire de Toscane, comtesse de Montignoso. Elle avait fui la cour de Dresde avec le précepteur de ses enfants le français André Giron, un grammairien. Elle devait par la suite épouser le célèbre compositeur italien Enrico Toselli (la Sérénade, « Viens le soir descend et l’heure est … », paroles de Pierre d’Amor) dont elle divorça. Au moment de son départ la princesse était enceinte, vraisemblablement d’André. L’enfant fut la princesse Anne de Saxe (1903-1976) plus tard épouse de l’archiduc Joseph François d’Autriche. L’archiduchesse Louise mourut à Bruxelles et c’est l’urne contenant ses cendres qui est ici.
L’église est toujours propriété de la Maison princière et a été restaurée il y a une quinzaine d’années avec l’aide des pouvoirs publics.
Damien B.
25 avril 2015 @ 21:40
Merci Gérard; la nécropole de l’Erlöserkirche de Sigmaringen sert en effet de dernière demeure à des personnages aux destins tellement divers.
Pour en revenir à la princesse Amalie je crois pouvoir affirmer qu’étant déjà défunte en janvier 1841 elle n’a jamais été photographiée. En revanche il existe certainement des portraits (peintures et gravures) dans les diverses résidences où elle a vécu, mais à ma connaissance aucun portrait n’a jamais été publié.
Bien à vous,
Damien B.
COLETTE C.
26 avril 2015 @ 13:35
Merci, GERARD, c’est passionnant ! Cette crypte doit être immense !
Gérard
26 avril 2015 @ 18:53
Merci mais vous avez vu beaucoup de cercueils de bébés hélas.