(Marie) Amélie, Louise, Hélène d’Orléans voit le jour à Twickenham en Angleterre où ses parents le prince Philippe d’Orléans, comte de Paris et l’Infante Marie-Isabelle d’Orléans vivent en exil depuis la révolution de 1848. Elle grandit donc en exil à Twickenham jusqu’à l’abolition de la loi d’exil en 1871.
A l’occasion de ses fiançailles avec le prince héritier du Portugal, une sompteuse réception est organisée par le comte de Paris à l’hôtel Galliera. Le faste déployé provoquera des protestations qui seront l’un des éléments conduisant au vote d’une nouvelle loi d’exil ne frappant cette fois-ci « que » les prétendants au trône et leur héritier.
Le 22 mai 1886, à Lisbonne, la princesse Amélie d’Orléans devient la future reine du Portugal. Le couple aura 3 enfants : Luiz, Maria Anna (née prématurément et décédée à la naissance) et Manuel. Dom Carlos devient roi en 1889. La reine Amélie s’investit au niveau culturel et social. Elle fondera entre autres l’assistance nationale aux tuberculeux ou encore le Musée des Carrosses que l’on peut encore admirer de nos jours à Lisbonne.
Le 1 février 1908, près du Palais royal de Lisbonne, le landau royal avec à son bord le roi Carlos et la reine Amélie ainsi que leurs fils le prince héritier Luiz et le prince uanoel est victime d’un attentat. Le roi et l’héritier sont assassinés. Le prince Manuel n’aura la vie sauve que grâce à la bravoure de sa mère la reine Amélie. La souveraine fera en effet barrage avec son corps pour protéger son plus jeune fils et frappera l’un des assaillants avec son bouquet de fleurs…
Retirée au palais de Sintra, la reine Amélie assistera à l’installation du chaos politique dans le pays et à la proclamation de la république en octobre 1910. Elle rejoint alors son frère le duc d’Orléans à Twickenham avec son fils le jeune roi Manuel II. Ce dernier se marie en 1913 avec la princesse Augusta de Hohenzollern-Sigmaringen.
La reine quitte alors l’Angleterre et vient s’établir près de Versailles. En 1932, le roi Manuel décède à l’âge de 44 ans, avec lui s’éteint la branche « Saxe-Cobourg » de la Famille royale du Portugal.
Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, le dicateur portugais Salazar proposera à la reine de revenir au pays mais elle déclinera l’offre et restera en France. En 1945, elle revient au Portgal pour la première fois depuis 35 ans. L’une de ses visites sera consacrée à la Vierge de Fatima.
La même année, la reine Amélie porte sur les fonds baptismaux dom Duarte (aujourd’hui duc de Bragance) scellant la réconciliation entre les branches Saxe-Cobourg et Bragance.
La reine décède le 25 octobre 1951 au château de Bellevue près de Versailles. Sa dépouille sera rapatriée au Portugal afin d’être inhumée auprès de son mari et de ses fils en l’église Sao Vicente de Fora de Lisbonne. (Merci à Patricio)
JAusten
16 juillet 2009 @ 06:34
Amélie la Reine-Courage.
pierre-jean
16 juillet 2009 @ 06:48
La contribution de Patricio est vraiment précieuce, qu’il en soit remercié, encore un article très intéressant et instructif.
CALIGULA
16 juillet 2009 @ 07:56
petite coquille : c’est en 1848 que la révolution a chassé la famille d’Orléans.
Régine
16 juillet 2009 @ 08:38
Merci Caligula, j’ai rectifié
Sophie
16 juillet 2009 @ 08:55
Merci beaucoup à Patricio pour ses photos et à Régine pour l’article très intéressant sur une souveraine que je ne connaissais pas bien
DANIELLE
16 juillet 2009 @ 09:10
Quel parcours exemplaire ! une reine qui mérite beaucoup d’admiration et de remerciements par son courage et la création d’institutions.
Les joyaux qu’elle porte me plaisent beaucoup.
Merci à Régine et Patricio pour ce portrait.
patricio
16 juillet 2009 @ 09:31
bonjour à tous,
je suis très heureux de pouvoir apporter ma petite contribution à ce site, et tiens à remercier encore une fois Régine pour son magnifique travail.
a bientot
patricio
Christian II
16 juillet 2009 @ 10:32
Tragique destin que celui de cette jolie jeune fille mariée à un roi réputé pour son caractère tyrannique et autoritaire et qui ne s’est pas privé de la trompée …. ajoutez y la tristesse de perdre deux de ses enfants et vous verrez quelle femme exemplaire elle fut tout au long de sa vie en épaulant autant que possible le roi Manuel II.
P.S. : j’ai légèrement modifié mon pseudo en m’apercevant que je n’étais pas le seul Christian de ce magnifique site
Charles
16 juillet 2009 @ 10:35
Un tres grand merci a Regine et a Patricio.
La reine Amelie aura eu une vie difficile et elle fera face a l’adversite avec courage.
Lors de son retour d’exil en 1950, le comte de Paris rendra visite a sa tante Amelie au Chesnay pour le plus grand plaisir de la reine qui s’etait toujours sentie un peu responsable de l’exil des heritiers des rois de France.
En 1948 elle fut aussi la marraine de notre regrette prince Thibaut.
Cette princesse de France est un exemple pour nos princes.
Marie Christine
16 juillet 2009 @ 17:40
Des fois le métier de reine est bien rude…
jean-luc
16 juillet 2009 @ 18:16
Stéphane Bern est l’auteur d’une excellente biographie de cette reine à la destinée tragique, au coeur généreux et à la dignité exemplaire.
Selon ses dernières volontés, elle fut enveloppée, à sa mort, dans la robe ensanglantée du sang de son mari et de son fils ainé, qu’elle avait conservée depuis l’attentat de 1908.
Amélie était une « tête politique », et, dans son exil français, fut un soutien constant de l’Action Française.
Elle était aussi la grand-tante de l’actuel chef de la Maison de France, le comte de Paris.
emmanuelle
17 juillet 2009 @ 11:28
Bonjour, Régine,
Lectrice assidue mais souvent silencieuse, j’ai cette fois une question : je ne savais pas qu’il y avait au Portugal une branche saxe-cobourg. Existe-t-il quelque part un arbre généalogique ?
merci d’avance pour tout le plaisir que vous offrez !
jean-luc
18 juillet 2009 @ 09:40
Emmanuelle, la branche Saxe-Cobourg-Gotha de la Maison royale de Portugal est issue du mariage de la reine Marie II, au coeur du XIXème siècle, avec le Prince Ferdinand de SGC. L’avènement de Marie avait mis fin à la règle de dévolution de la couronne aux mâles et consacré une monarchie libérale et constitutionnelle.
L’oncle de Marie, Michel, fut donc écarté du trône et battu à l’issue d’une guerre civile, où il représentait la sensibilité ultra- conservatrice de la monarchie des Bragance; il s’exila et sa branche ne revint au Portugal que plus d’un siècle après.
emmanuelle
19 juillet 2009 @ 11:05
merci infiniment jean-luc
Arielle
19 juillet 2009 @ 12:15
Instructif et passionnant. Merci à Régine, à Patricio et aux autres « contributeurs ».
Harald
19 juillet 2009 @ 16:14
Merci Régine et merci à vous également Patricio pour ces très beaux portraits de la reine Amélie du Portugal.Que dirait cette princesse de France à ceux qui ,pour elle ,représentaient l’avenir?nul ne le sait mais elle se réjouirait aux côtés de madame la duchesse de Montpensier de cette future naissance chez le prince Jean ,duc de Vendôme ,nous ne pouvons en douter.
Caroline
26 juillet 2009 @ 22:12
Interessant avec ce nouveau cours d’histoire sur le Portugal!
martine gerard
27 juillet 2009 @ 17:57
le plus désolant,est que son Manuel n’est pas eu de descendant(même une fille),elle a enterré son mari,ses deux fils et s’en oublier qu’elle a aussi eu une fille mort-née(entre les deux garçons),finir sa vie seule,certes,ce n’est pas la seule,mais sa vie n’a pas dû être drôle,Jean-luc ou Charles,qui étaient exactement ses parents,car les « Orléans »sont une grande famille,mais surtout avec »des prénoms »à répétition,qu’on s’y perd un peu pour ne pas se tromper, »untel a tel père/mère »,merci de me renseigner
amicalement
Agnesina
27 juillet 2009 @ 18:14
Martine, Amélie était la fille aînée de Philippe, comte de Paris (fils de Ferdinand, duc d’Orléans et petit-fils du roi Louis-Philippe) et de son épouse Isabelle (fille d’Antoine, duc de Montpensier, également petite-fille de Louis-Philippe).
Lusitano
3 août 2009 @ 11:55
Cher Christian II,
le Roi D.Carlos I, époux de D.Amélia, n’était en rien un tyran et malgré ses incartades il était profondément amoureux de son épouse. D’ailleurs quel prince n’a pas trompé son épouse? Ils doivent être minoritaires! Avant de diffuser ce genre d’âneries renseignez vous et ne salissez pas la mémoire d’un Roi qui était aimé de Son peuple et qui a été victime de la politique d’un premier ministre incompétant!
fenerol remi
18 septembre 2009 @ 21:26
Trés bien répondu au sujet du Roi Don Carlos de Portugal ! A lire les deux ouvrages de Laurence Catinot-Crost consacrés à La Reine Amélie. Ceux-ci sont de vrais biographies, avec celle de Lucien Corpechot, et non pas des aneries.
Sophie2
27 novembre 2009 @ 21:44
louis XVI na jamais trompé sa femme,lui
Alix
3 décembre 2009 @ 17:25
A Sophie2 (mess 22) : et oui le pauvre Roi Louis XVI était fidèle et la majeure partie de sa vie abstinent! Une anomalie dans la tradition des Bourbons! Et malheureusement cela ne lui a pas porté chance!
Ses cousins, frères, et leurs descendants n’ont été que plus encouragés à ne pas l’être!
Nuno Castelo-Branco
2 janvier 2010 @ 21:54
Bien au contraire, le roi Carlos I était profondement liberal et au cours de son régne, le probléme au Portugal s’enracine – comme aujourd’hui – a la partidocratie. le roi était ataqué pour être independent des partis et ça l’a couté la vie. Culte, artiste, prudent, il mérite plus de consideration par des « auteurs » comme M. S. Bérn qui a grotesquement fictioné la vraie histoire.
La reine Amélia est aujourd-hui consideré par la generalité des portugais, comme une exceptionelle souveraine. Un bon exemple a suivre par les actuells Orléans.
Sylvie-Laure
15 janvier 2010 @ 22:43
Boà Tarde, (Bonsoir) je vois que nous avons des amis du Portugal. Lusitano 20′ et Nuno peut être.. La reine du Portugal était une reine très aimée dans son pays. Et il ne faut pas minorer sa présence, et son influence. La France est très aimée du Portugal, et reciproquement. Mon époux est portugais de naissance, et il ne connait rien aux royautés mais moi oui, un peu et je défends la reine Amélia. Voilà! une Française mariée à un Portugais, comme beaucoup de mes compatriotes, mariées à des ressortissants étrangers. En tous cas, le Portugal est un pays très agréable, et bien amical. Une bonne adresse pour les vacances? A éviter le Sud, en Eté, trop chaud et trop peuplé.
Nuno Castelo-Branco
6 février 2010 @ 16:51
Merci pour vos paroles, Sylvie-Laure. En effet, il faut éviter le sud à Juillet-Âout. Je vous suggère faire un parcours très cher à la reine Amélia, comme Sintra et au Alentejo (Septembre c’est un beau mois) à Vila Viçosa (Palais Ducal des Bragance).
Bientôt sera inauguré le nouveau Musée des Carosses (Museu dos Coches) à Belém, Lisboa. Fondé para la reine Amélia, possède une inestimable collection, unique dans tout le monde.
Lusitano
21 mars 2010 @ 23:26
A Jean Luc: au Portugal la loi salique n’a jamais eu cours!
Pour le reste oui je suis portugais mais né en France. La Reine D.Amélia était effectivement très apprecié du peuple portugais qui était présens à Ses funérailles en 1951. Il y a 2 ans je me suis rendu à Vila Viçosa et ce qui frappe c’est que depuis le 1er février 1908 rien n’a changé: lorsque vous entrez dans la chambre de SM le Roi D.Carlos I vous être surpris de voir que ses vêtements sont dans la penderie comme s’il allait surgir par l’autre porte. Ce palais est magnifique: une partie des carosses royaux est abritée dans les anciennes écuries. L’an dernier j’ai visité l’autre antenne du Musée des Carosses à Lisbonne: on peut y voir le carosse criblé de balles où furent assassinés lâchement le Roi et Son Fils.
Nuno Castelo-Branco
21 mars 2010 @ 23:56
A Jean-Luc (13).
Le Portugal ná jamais eu la Loi Salique, bien au contraire de la France. En 1383, la princesse heritiére Beatriz n’a pas monté le trone, parce qu’elle était marié avec Jean I de Castille. Au XVI siècle (1580), Catarina, duchese de Bragance, était l’heritière legalle de la couronne, mais elle n’avait pas le pouvoir militaire pour faire la guerre a Filipe II roi d’Espagne.
Maria I était couronné reine en 1777. Maria II en 1834. Nous návons jamais interdit les femmes de montrer sur le trone et même aujurd’hui, l’ifanta Francisca est aprés son pére et ses deux fréres, la quatrième de la liste de succession.
Nuno Castelo-Branco
21 mars 2010 @ 23:56
J’ai voulu dire infanta Francisca, pas « ifanta ».
Guyard
30 août 2013 @ 14:11
J’ai trouvé l’ascendance de la reine : http://geneanjou.blog.lemonde.fr/2013/08/23/secrets-dhistoire-la-derniere-reine-de-portugal-amelie-dorleans/