Voici un portrait de Charles-Fréderic Worth (1825-1895), ici en 1892 sous la plume de Patrick Germain. C’est dans le nord de l’Angleterre, à Bourne, dans le Lincolnshire que naquit le 13 octobre 1825, celui qui révolutionna la mode française, en inventant la “haute couture” et devint le couturier des têtes couronnées.
Son père un homme de loi véreux fit faillite, quitta sa famille en la laissant dans une absolue pauvreté. D’une famille modeste, Charles Fréderic Worth, fut placé comme apprenti à Londres chez des marchands de textile, Swan et Edgar dans Piccadilly, puis Lewis & Allenby.
Ces dix ans lui permirent de se familiariser avec le tissu et son appétit de connaissance l’emmena à la National Gallery où il put admirer et étudier les portraits des grandes dames du temps passé.
Charles-Frédéric Worth à 30 ans
En 1846, il partit pour Paris avec 5 livres en poche (environ 2000 livres aujourd’hui), sans savoir un mot de français. En 1852, il était assistant de vente chez Gagelin-Opigez & Cie, après y être entré comme “petite main”.
La prestigieuse maison Gagelin vendait de la soie aux couturiers de la cour, ainsi que des châles de cachemire et des manteaux en prêt-à-porter.
En 1851, il se maria avec Marie Vernet (1825-1898), une auvergnate de 26 ans, travaillant également chez Gagelin comme “demoiselle de magasin”.
Marie Vernet (1825-1898)
Son habileté lui permit de façonner et coudre des robes qui venaient compléter le châles en cachemire, une rareté à l’époque valant des fortunes. Il attira l’œil des clientes du magasin et, principal vendeur, obtint d’y ouvrir un comptoir pour la vente de robes. Il devenait un vrai professionnel du vêtement féminin. Mais ses idées, ses projets étaient trop ambitieux pour ses employeurs.
Ils le jugeaient téméraire et refusèrent de l’associer. Il avait pourtant aidé à bâtir la réputation internationale de l’entreprise en exposant des créations primées à la fois à la grande exposition de 1851 à Londres et à l’exposition universelle à Paris en 1855. Une traîne de cour en soie blanche brodée d’or avait fait sensation.
Deux garçons, Gaston Lucien en 1853 et Jean Philippe en 1856 naissent.
Sa célébrité ascendante lui permet de songer à installer sa propre maison.
Il s’associe à un jeune suédois, qui avait travaillé à la Compagnie Lyonnaise de soie, Otto Gustaf Bobergh (1821-1882). Et en 1858, la Maison Worth et Bobergh s’installe à Paris au 7 rue de la Paix.
Son épouse joue également un rôle majeur dans la vente. Le trio crée alors le principe de la maison de couture. Avant lui, la cliente recevait chez elle son couturier qui lui façonnait un habit à sa demande, suivant la mode du moment bien entendu.
Worth crée ses modèles, lance ses collections et les présente dans ses salons, luxueux. La cliente ne peut choisir que la couleur et le tissu. Mais Worth se révélant un artiste, chaque robe est une création. Il invente les deux collections annuelles : printemps/été – automne/hiver.
7 rue de la Paix à Paris
« Mon travail n’est pas seulement d’exécuter mais surtout d’inventer. La création est le secret de mon succès. Je ne veux pas que les gens ordonnent leur vêtement. S’ils le faisaient, je perdrais la moitié de mon commerce. » déclarait-il.
Essayage en haute-couture
La chance aidé au succès. La princesse Pauline Metternich, la “jolie-laide”, dont le mari était ambassadeur de la Cour de Vienne à Paris, fut séduite par ses créations et devint sa cliente.
C’est Mme Worth elle même qui se présenta à l’ambassade d’Autriche.
Bien des années plus tard, la princesse se souvenait de cette visite. Laissons lui le plaisir de nous la raconter.
Princesse Metternich en 1865 (1836-1921)
« J’étais un matin tranquillement installée à lire dans mon salon lorsque ma femme de chambre parut, tenant un album en main. Je lui demandais ce qu’elle apportait, lorsqu’elle me répondit : « II y a chez moi une jeune femme qui voudrait que Votre Altesse daignât jeter un coup d’œil sur les dessins contenus dans ce livre. Ce sont les croquis des toilettes que fait son mari. Celui-ci serait très désireux de faire une robe pour vous, à n’importe quel prix, pourvu qu’il vous en fasse une! » Je m’informai du nom de l’individu . « II est Anglais et s’appelle Worth. »
Un Anglais qui ose prétendre faire des toilettes de femmes á Paris, voilà une idée étrange, m’écriai-je, je n’en veux sous aucun prétexte.
– Votre Altesse ferait bien cependant de regarder les croquis, répliqua ma femme de chambre, ils me semblent charmants (…)
J’ouvris l’album et quelle ne fut pas ma surprise lorsque, à la première page je vis une toilette charmante, et la seconde une toilette ravissante!… Immédiatement je flairai I’artiste, et je dis à ma femme de chambre
« Amenez-moi l’Anglaise.
“Ce n’est pas une Anglaise, c’est une Française pur sang », me fut-il répondu et au bout de quelques instants je vis apparaitre Mme Worth, modeste, timide et rougissante ! Elle me dit que son mari(…) venait de s’établir avec un Suédois, un certain Bobergh, et qu’ils s’étaient installés rue de la Paix, 7.
Que ces messieurs, très désireux de me compter au nombre de leurs clientes, me priaient de bien vouloir faire faire une robe chez eux et que je n’avais qu’à dire le prix que je voulais mettre.
Je répondis que j’en ferais faire deux, une du matin et une du soir, et que l’une et l’autre ne devait pas dépasser le prix de six cents francs (…) Mme Worth ne se tenait plus de joie.
La princesse Metternich en robe de bal par Winterhalter
La robe du soir devait être inaugurée au prochain bal des Tuileries. A la fin de la semaine, après un essayage – j’appuie sur cet un, car actuellement on essaie jusqu’à cinq ou six fois – on m’apporta les deux chefs-d’oeuvre!… II n’y avait pas à dire, c’était parfait en, tous points, et je fis faire des compliments à l’auteur que je ne connaissais pas personnellement car on était venu essayer chez moi !
J’arborai donc le mercredi suivant – il y avait grand bal dans la salle des maréchaux – la fameuse robe, et je dois à la vérité de dire que j’en ai rarement vu de plus jolie et de mieux faite !
L’Impératrice en entrant dans la salle du trône où le corps diplomatique se tenait toujours réuni pour le cercle, aperçut en un clin d’œil le chef-d’oeuvre ! Lorsqu’elle vint à moi, elle me demanda de suite qui avait fait cette robe si merveilleusement jolie dans sa simplicité et son élégance. (…)
Worth était lancé et j’étais perdue, car à partir de ce moment les robes à trois cents francs ne revirent plus le jour.»
Et Madame Palmyre, qui avait fait les 54 robes du trousseau de mariage de l’impératrice Eugénie, qui avait eu aussi parmi ses clientes la reine des Belges, Louise, et la reine d’Espagne, Isabelle II, parmi tant d’autres gloires, fut abandonnée.
Robe de bal en 1865
De cinquante employés la Maison Worth passa à mille deux cents. Le travail exigeait une attention minutieuse aux détails, à la finesse et à l’artisanat : un corsage Worth pouvait contenir jusqu’à 17 pièces de matière pour assurer un bon ajustement à son porteur.
Les couturières étaient affectées à différents ateliers où elles se spécialisaient, par exemple, dans la confection de manches, la couture d’ourlets ou la confection de jupes. La plupart de la couture des vêtements Worth était à la main, mais il sut aussi utiliser les premières machines à coudre pour l’assemblage final. Il invente le mannequin vivant qui présente la robe à la cliente. Sa femme fut la première de ses mannequins.
Un atelier de haute-couture
Le personnel de la Maison Worth était intéressé aux bénéfices et percevait entre dix et vingt mille francs de pourboire par an.
La vie mondaine, si brillante sous le règne de Napoléon III et de l’impératrice Eugénie, la fête impériale, firent le succès de Worth.
Il se fait de la publicité dans les magazines, comme si le bouche-à-oreille princier ne suffisait pas. Il autorise la copie de ses robes par les grands magasins qui viennent d’ouvrir leurs portes, comme “Le Bon Marché” ou “La Belle Jardinière”.
La folie crinoline
La mode devint folie. Aucune femme du monde qui en avait les moyens ne serait refusé une robe de Worth. Et princesses, reines et impératrices en faisaient autant.
Pour l’inauguration du Canal de Suez en 1869, l’impératrice Eugénie partit avec 254 robes de Worth. Son génie fut de renouveler sans cesse son inspiration, en créant des thèmes, lançant des formes et de nouvelles couleurs.
A la fin du second empire, la crinoline ne fut plus de mode, Worth l’avait remplacée par la tournure. Il sut créer le besoin. Il travailla de pair avec les gantiers, les chausseurs, les modistes et les selliers.
Une robe de Worth pour l’impératrice Eugénie (Musée du château de Pierrefonds)
La maison “ château” des Worth à Suresnes
En 1868, sa fortune était telle qu’il se fit construire une propriété à Suresnes, sur un parc de 15000 mètres carrés. De style éclectique, gothique et florentin, la demeure comporte un jardin orné de serres exotiques, de bosquets, de cascades et d’un grand nombre de colonnes, de sculptures.
Il achète des statues venant des ruines des Tuileries. L’intérieur est richement décoré : outre une profusion de porcelaines et d’accessoires luxueux, un mobilier Louis XVI, une baignoire d’argent etc…
La maison fut démolie en 1930 et la propriété lotie pour accueillir l’hôpital Foch. Ne reste qu’un pavillon, dit Pavillon Balsan, en l’honneur de Consuelo Vanderbilt, ex duchesse de Marlborough, qui fut une généreuse donatrice de l’hôpital.
La princesse Metternich l’avait introduit dans le cercle impérial et de là dans le le monde des têtes couronnées et des grandes fortunes européennes.
Sa célébrité, dès lors, traversa les frontières et il eut parmi ses clientes, l’impératrice Elisabeth d’Autriche, immortalisée en robe de bal par Winterhalter, le meilleur agent publicitaire de Worth et de sa mémoire.
Impératrice Elisabeth par Winterhalter, habillée par Worth
Il fournit la Cour impériale de Russie, de riches américaines comme Lucie Vanderbilt, de grandes aristocrates comme la comtesse Greffulhe, la belle Oriane de Guermantes de Marcel Proust.
Madame Rimsky-Korsakov habillée par Worth et peinte par Winterhalter
Princesse Troubetzkoï habillée et peinte par les mêmes
Comtesse Alexandere Nikolaevitch-Lamsdorff
Spécialisé, à ses débuts, dans les robes de bal, il est à l’origine du renouveau de la soierie lyonnaise et puise dans un registre très vaste de motifs de dentelle et de broderie. Il profite d’innovations techniques comme l’apparition de la dentelle mécanique ou celle des colorants industriels, qui lui permettent de proposer des coloris inédits.
La contribution majeure de Worth à la couture ne réside pas dans une conception révolutionnaire du vêtement féminin, mais plutôt dans un remarquable sens du commerce, qui lui permet de transformer la couture en une industrie de luxe.
Il est le premier, en effet, à comprendre qu’il est essentiel de vendre ses modèles bien au-dessus de leur prix de revient, tout en favorisant une mode ostentatoire et luxueuse qui correspond bien aux aspirations de sa clientèle.
Etiquette vers 1875
«Il avait beau être très apprécié de la cour, Worth était commerçant de par son statut, explique Chantal Trubert-Tollu. Et bien qu’il se considérait comme un artiste et en portait la tenue, cela ne lui permettait pas d’assister aux réceptions officielles. Ce qui ne l’empêchait pas de recevoir grandement dans sa propriété de Suresnes ! Sa femme Marie était sa meilleure ambassadrice, affichant ses créations aux couleurs chatoyantes aux yeux de tous, lors de ses promenades au bois de Boulogne, à l’occasion des nombreux bals à la cour, des soirées théâtre» («La Maison Worth, 1858-1954», de Chantal Trubert-Tollu, Françoise Tétart-Vittu, Jean-Marie Martin-Hattemberg et Fabrice Olivieri, (Éditions La Bibliothèque des Arts). )
L’impératrice Eugénie, probablement en Worth
La chute de l’Empire et l’avènement de la IIIe République n’affectent pas l’activité du fournisseur des familles royales italienne, espagnole, hollandaise et russe, ainsi que des héritières américaines.
En 1871, Charles-Frédéric Worth dissout son association avec Bobergh qui retourne en Suède, fortune faite, pour s’y marier. Il y devint un ami intime de la famille royale.
En 1874, ses deux fils, Jean Philippe et Gaston Lucien Worth, entrent dans l’affaire familiale, le premier pour s’occuper de la création, le second pour prendre en charge la gestion des finances.
Gaston Worth (1853-1924)
Jean-Philippe Worth (1856-1926)
L’hiver, Worth habitait au 1 rue de Berry, à l’angle des Champs-Elysées. Il vivait avec faste, ayant son wagon-salon pour voyager. Mais il était aussi généreux et n’hésitait pas à donner à qui en avait besoin et participait à beaucoup d’œuvres caritatives.
Charles-Frédéric Worth en 1885
Charles-Frédéric Worth meurt le 10 mars 1895. L’entreprise est reprise par ses fils. Ils ouvrent une succursale à Londres en 1902, continue de prospérer. C’était vingt millions de francs de chiffre d’affaires par an, réalisé de par le monde.
Robe en velours vert et moire argentée pour la cour de Russie
Madame Vanderbilt en 1883
Après le retrait de Jean Philippe Worth, en 1910, Jean-Charles, fils de Gaston, reprend la direction artistique de la maison et son frère Jacques la direction administrative en 1922.
Exerçant d’importantes responsabilités dans le monde de la couture, Jean-Charles est le fondateur de l’école de la Chambre syndicale.
En 1941, il transmet la maison, très déclinante depuis la crise des années trente, à ses deux fils, Maurice et Roger Worth. Ces derniers la cèdent en 1954 à la maison Paquin, qui prend le nom de Worth Paquin avant de disparaître en 1956. Une succursale britannique subsistera jusqu’en 1970.
Parmi les héritiers Worth, il y eu Jean-Claude Villeminot, dit Jean-Claude Pascal (1927-1992), acteur, chanteur et écrivain, son arrière petit-fils.
Jean-Claude Pascal
En revenant un peu en arrière, il est amusant de savoir que la princesse Metternich n’avait jamais aimé la crinoline et portait avec avec ostentation des robes souples près du corps, qui faisaient « mauvais genre ».
“Le couturier qui s’amusait alors à ces fantaisies, était anglais et s’appelait Worth. Il avait trouvé, dans la princesse, une extraordinaire ambassadrice, car elle seule pouvait se permettre ces audaces. N’avait-elle pas, à la fin de l’année 1861, offert un bal où il était stipulé, sur le carton d’invitation, que les dames devaient être sans crinoline. L’impératrice, avec laquelle elle était intime, allait mettre quelques années à se laisser séduire par cet ordre nouveau. Ce n’est que vers la fin du règne, qu’à son tour, elle osa porter les robes de l’Anglais au lieu de son habituelle crinoline.” (Maneglier H. Paris impérial. Paris : Armand Colin, 1990, 79)
Les robes à tournure étaient nées. Voici maintenant une présentation de l’évolution de la mode dont Worth fut à l’origine.
1866
1876
1878
1888
1897
1900 – Tenue de jour
1900 – Tenue du soir
1908
1918
1919
Années 30
Robe de mariée en 1937
Intemporel de Worth
Pour certains documents photographiques :
(http://lecostumeatraverslessiecles.chez-alice.fr/grands%20couturiers/worth.htm)
Merci à Patrick Germain pour ce sujet.
Régine ⋅ Actualité 2021, Angleterre, Autriche, France, Mode, Portraits, Russie 52 Comments
Hebert
12 mars 2021 @ 06:40
Merci pour cette lecture très enrichissante. La mode est un art…
Pistounette
12 mars 2021 @ 07:03
Biographie très intéressante, richement illustrée. Un ravissement !
Merci
CAROLINE VM
12 mars 2021 @ 07:26
Merci pour cette lecture passionnante! Quel travail documentaire!
Guizmo
12 mars 2021 @ 08:03
Charles Frederick Worth, un véritable visionnaire qui a fait de la mode ce qu’elle est aujourd’hui : une industrie et un art. Les créations de Charles Frederick Worth, ses traits de génie et sa façon révolutionnaire d’appréhender la confection sur mesure allaient imposer la tendance dominante de son époque. Merci beaucoup pour ce récit et surtout pour les magnifiques illustrations.
Gatienne
13 mars 2021 @ 09:32
Il fut surtout le premier à autoriser la copie de ses robes par les grands magasins qui se développaient à la même époque et permirent à la bourgeoise d’accéder à ce que l’on nomme le prêt à porter.
Deuxième révolution, il inventa à travers le personnage de « la jolie laide » princesse de Metternich, la figure bien connue de l’égérie que reprirent ensuite à leur compte les couturiers du 20 ème siècle.
Un visionnaire, ce Monsieur Worth que Patrick Germain nous permet de découvrir dans cet article richement illustré comme à son habitude.
Que l’auteur en soit remercié.
Phil de Sarthe
12 mars 2021 @ 08:08
Merci pour ce bel article, avec un scoop à la clé ( JC Pascal) 😊
HRC
12 mars 2021 @ 11:40
Je l’ai vu en vrai j’avais 11 ans je crois et à Hyères. Aperçu. Regardé.
Pas un défaut et l’œil vif.
…
Catherine
12 mars 2021 @ 08:41
Magnifique !
Quelle audace et quel génie ce monsieur Worth
berton
12 mars 2021 @ 09:04
Quel passionnant récit, merci beaucoup .
Michelle
12 mars 2021 @ 09:12
Ravissant, merci a M. Patrick.
Robespierre
12 mars 2021 @ 09:21
Vraiment intéressant. L’artiste homme d’affaires. J’aime mieux ses robes que son « château » mais l’époque n’était pas à la beauté en architecture. Il y a quelques détails savoureux, comme « vendre une robe au-dessus de sa valeur » , j’aime bien. J’ignorais qu’il fût l’ancêtre de Jean-Claude Pascal, qui est le sosie d’Axel de Fersen, pour moi.
DEB
12 mars 2021 @ 09:23
Merci.
Comme toujours, très agréable à lire et à regarder.
J’ignorais que Jean – Claude Pascal descendait du couturier Worth.
Faut dire qu’il était élégant !
Elsi
12 mars 2021 @ 09:46
Quel article interessant, quel plaisir de pouvoir contempler ces toilettes d’un autre temps …. une des raisons de surfer regulierement sur ce site. Un grand merci.
Brigitte - Anne
12 mars 2021 @ 10:07
Merci infiniment pour cet article. Je connaissais de nom la maison Worth mais aucunement son histoire et encore moins le lien de parenté avec Jean Claude Pascal. Il était toujours élégamment vêtu.
BEQUE
12 mars 2021 @ 10:18
Souvenirs des grands bals costumés (« Le Monde Illustré », 1er semestre 1863)
Bal de la Princesse de Metternich :
Sa Majesté l’Impératrice en Junon.
La baronne Al. De Rothschild en oiseau de Paradis.
Duc de Mouchy en garde écossais.
Comte de Choiseul en Roi Africain.
Mme la comtesse d’Aoust en Bacchante.
Mme C. Say en Mme de Maintenon.
Bal de Madame la comtesse Walewska :
Mme la comtesse de Persigny en Feu.
Mme Rimsky-Korsakoff en Salammbô.
Comtesse Hahn-Hahn en Incroyable.
M. le baron Meyer en Miroir.
M. de Lutteroth en Diable noir.
Mme Brook-Greville en Bellone.
Les costumes très originaux de ces deux derniers bals ont été exécutés par M. Worth.
Alix-Emérente
12 mars 2021 @ 10:42
J’ai lu ce récit comme on lit un roman ! Merci infiniment ! Tout à fait passionnant …
Opaline
12 mars 2021 @ 10:44
Il existe un superbe ouvrage sur la maison Worth édité par la bibliothèque des Arts (335 pages)
Jean Pierre
12 mars 2021 @ 10:52
Avec lui, la mode féminine est ainsi devenue une affaire d’hommes.
COLETTE C.
12 mars 2021 @ 11:10
Ses robes ont toujours été sublimes.
J’aime particulièrement la robe à tournure. Ma grand-mère en a porté, elle me disait que la « tournure » était un petit sac de son attaché autour de la taille.
Ciboulette
13 mars 2021 @ 15:07
C’est , je crois , ce que l’on appelait aussi un » faux cul » pour donner de l’ampleur à la chute de reins et faire mieux » tomber » la robe .
Corsica5
14 mars 2021 @ 22:39
Ciboulette, maintenant plus besoin de tournures pour faire mieux tomber les robes, il suffit de se faire poser des implants fessiers en gels de silicone. Là, on peut vraiment parler de faux-cul !
Ciboulette
15 mars 2021 @ 16:17
Eh oui, Corsica , comme les implants mammaires et liftings du visage qui font une tête de babouine , le plus cruel exemple étant feu la duchesse d’Albe . . .
Menthe
12 mars 2021 @ 11:28
Il n’y a pas que la mode qui devint folle !
L’artiste, le génie, lui aussi, si l’on en croit son mode de vie très excentrique et ses fêtes complètement déjantées. Il n’avait cependant jamais perdu son sens des affaires, secondé par une femme elle aussi très « commerçante ». J’ai lu sur sa vie, mais ne me souviens plus du tout de l’ouvrage !
Baboula
12 mars 2021 @ 11:53
Andrée -Caroline Worth a épousé Louis Cartier (avant qu’il soit le compagnon de Jeanne Toussaint ) Les deux maisons se sont rapprochées,c’était la période où des pierres précieuses , des perles étaient brodées sur des robes .La mère de mon mari a travaillé chez Worth jusqu’à la fermeture de la maison ,elle parlait avec des étoiles dans les yeux du raffinement des créations .
Luigi
12 mars 2021 @ 11:56
Article très complet, foisonnant de détails, bravo et merci !
Robespierre
12 mars 2021 @ 12:12
Il n’est pas habillé comme un bourgeois mais comme un artiste, prospère. Qui a réussi. Si l’habit fait le moine, il se présente ici plus comme un artiste que comme un homme d’affaires. Au physique, c’est un mix entre Rembrandt et Flaubert. Ce premier portrait est vraiment intéressant. Il a épousé une Française, donc il n’avait pas envie d’être nourri au par une compatriote. Quand il n’avait pas encore les moyens de s’offrir une cuisinière et puis un chef. Patrick Germain ne dit pas s’il a été un mari fidèle. Je parierais que oui. Une idée comme ça.
Encore merci à l’auteur de ce superbe article.
Baboula
13 mars 2021 @ 07:43
Il porte un faluche ,coiffe estudiantine .
Ciboulette
13 mars 2021 @ 15:05
Il ressemble à un auto-portrait de Rembrandt .
Baboula
13 mars 2021 @ 19:03
Une faluche .
Ciboulette
14 mars 2021 @ 16:07
Merci , Baboula , je connaissais cette coiffe , mais pas son nom .
Louise.k
12 mars 2021 @ 12:17
Je crois que la robe de mariée d’Isabelle, comtesse de Paris avait été confectionnée par Worth.
Marie Saintonge
12 mars 2021 @ 12:25
Un ravissement ! merci pour cet excellent reportage. Mais que les femmes étaient « encagées » aves ces crinolines reflets d’une certaine classe sociale. Worth a révolutionné la mode à son époque et les techniques commerciales. Ce qui donne envie de relire « Au bonheur des dames » de Zola.
Caroline
12 mars 2021 @ 12:46
Je ne connaissais pas un mot sur Charles- Frederik Worth ! Sa biographie est très intéressante à lire avec de nombreuses illustrations, il a superbement habillé toutes les femmes venues acheter ses créations !
Un grand merci à Patrick Germain ! 👏
tristan
12 mars 2021 @ 13:00
Superbe reportage, plus que bienvenu je dois le dire ! Classe et distinction, à retrouver même aujourd’hui chez beaucoup de personnes. Merci de nous y inciter par ce changement de sujet.
Beji
12 mars 2021 @ 13:30
Charles Frederik Worth est considéré comme le père de la haute couture,c’est lui qui a eu l’idée de présenter ses créations sur des mannequins vivants,sa femme étant la première.Ses robes étaient des chefs- d’oeuvre.Jean claude Pascal qui était son arrière-arrière-petit-fils (et non son arrière -petit-fils),sa grand-mère maternelle étant la fille de Gaston,était lui-même un styliste de talent.Le livre de Chantal Trubert-Tollu ,une arrière-arrière-petite de Worth est beau,c’est un plaisir de le lire et d’admirer toutes ces magnifiques toilettes.
Quand on voit ce qu’aujourd’hui on appelle talent concernant certains créateurs…
aubépine
12 mars 2021 @ 13:49
Très riche rétrospective de la mode du XIX siècle jusqu’au début du 20 ……
Vassili
13 mars 2021 @ 07:56
Merci Patrick Germain, très intéressent.
Gérard St-Louis
13 mars 2021 @ 08:14
Ma mère de 95 ans porte toujours le parfum « Je reviens » de Worth. Je lui achète dans une parfumerie de la Place Vendôme lors de mes voyages à Paris.
Ciboulette
13 mars 2021 @ 14:06
Je n’imaginais absolument pas Charles-Frédéric Worth sous cet aspect ! Ce fut un grand créateur , puisque toute la mode du Second Empire et celle de la Belle Epoque lui doivent beaucoup !
Ciboulette
13 mars 2021 @ 14:07
J’oublie de dire le principal : un grand merci à Patrick Germain !
Claudia
13 mars 2021 @ 15:02
Je portais quand j’étais jeune « Fleurs Fraiches » de Worth qui portait très bien son nom, un très agréable parfum frais et fleuri, hélas devenu introuvable aujourd’hui. Dommage !
Mayg
13 mars 2021 @ 12:45
Merci pour cet article intéressant.
celia72
13 mars 2021 @ 13:49
Quel plaisir de lire cet article et admirer les magnifiques tenues de Worth. Merci,
Elisabeth-Louise
13 mars 2021 @ 14:56
Superbe article, absolument fascinant !!! je me suis régalée à sa lecture et en regardant ces illustrations…..J’ignorais moi aussi la généalogie de J-C Pascal……
Pendant un temps, Maman a porté un parfum de Worth = le célèbre « Je reviens » , un floral poudré….
On ne peut que s’attrister devant tant de grâce perdue aujourd’hui où « les jolies laides » ne peuvent plus embellir avec ces robes divines…..
Oscar
13 mars 2021 @ 16:08
Merci beaucoup pour cet article passionnant.
AG
14 mars 2021 @ 15:07
Tout simplement merci pour ce bel article
ML
14 mars 2021 @ 20:05
Merci infiniment , Patrick Germain et qu’avez-vous en réserve ? :-)
Cosmo
15 mars 2021 @ 13:37
Deux autres articles sur le costume et la mode et encore trois autres articles de portraits dans la série Impératrices, reines etc…
Après je retourne à la rédaction de le biographie de l’archiduchesse Sophie, travail de très longue haleine.
ML
20 mars 2021 @ 13:53
Il me semble que vous avez eu des difficultés pour avoir les autorisations de vous plonger dans les archives autrichiennes .
Cosmo
20 mars 2021 @ 23:30
En fait, j’avais les autorisations de la famille impériale mais vu le nombre de documents, j’avais demandé une copie digitale car l’ensemble des documents a été numérisé. Il m’était demandé une somme astronomique pour me les délivrer. Je pouvais aller les consulter à Vienne. Il m’aurait fallu un an de travail sur place. Puis un jour, les archives m’ont dit que je pouvais venir les photographier gratuitement. J’ai sauté dans le premier avion et en quatre jours j’ai photographié 14500 documents. Cela fait deux ans. Depuis j’y travaille mais tranquillement chez moi. C’est parfois difficile mais c’est passionnant. J’en suis au chapitre IX, soit un peu moins de la moitié de sa vie.
ML
21 mars 2021 @ 14:35
Svp , Cosmo, mettez les bouchées doubles , je n’ai plus 20 ans depuis belle lurette et j’aimerais bien pouvoir le lire . :-) :-) :-)
Corsica
14 mars 2021 @ 22:44
Patrick un très grand merci pour cet article passionnant magnifiquement illustré sur un homme dont j’avais entendu parler, sans réaliser l’ampleur de son intelligence, de son audace et de son côté visionnaire jusque dans l’intéressement aux bénéfices de ses employés. Pour un enfant mis en apprentissage à l’âge de 11 ans, quel chemin parcouru !