On l’ignore dans la plupart des cas mais la célèbre danseuse de la Belle Epoque Cléo de Mérode est bien la descendante d’une famille noble. Il ne s’agit nullement d’un nom de scène. Cléopâtre-Diane de Mérode descend de la famille de Mérode-Houffalize. Elle est née à Paris le 27 septembre 1875. A 8 ans, elle fait son entrée à l’école de danse de l’Opéra de Paris.
A 13 ans, elle connaît déjà une certaine notoriété dans ce milieu. Cléo de Mérode s’est certes une grande grâce mais aussi un style. La jeune femme adopte une coiffure qui sera vite copiée. En 1896, elle est élue « Reine de beauté » par les lecteurs d’un magazine.
Elle se produit lors de l’Exposition universelle de Paris en 1900. On lui a toujours attribué une longue romance avec Léopold II, roi des Belges. Le souverain en tous les cas est un fervent admirateur qui assiste à ses spectacles à l’opéra. On raconte même qu’ils se voient en cachette à bord de l’Orient Express. Avérée ou non, cette relation donne lieu à de nombreux dessins satiriques du roi Léopold.
Pendant la Première Guerre Mondiale, Cléo de Mérode se produit devant des soldats blessés. Elle poursuivra sa carrière notamment à l’Opéra comique jusqu’au milieu des années 30 avec le même succès.
Cléo de Mérode choisira ensuite de se retirer. Elle publiera en 1955 ses mémoires. Elle est décédée le 17 octobre 1966 à Paris et est inhumée au cimetière du Père Lachaise.
Gibbs
4 septembre 2014 @ 07:41
Théâtre – Danse – Arts de la scène
MERODE Cléo de (1875-1966)
90eme division
lundi 20 février 2006.
Régis
BARBUSSE Henri (1873-1935)
SICARD Roch Ambroise, abbé (1742-1822)
BONNE MAMAN, Rufina Noeggerath dite (1821-1908)
SAINT LAMBERT Jean François marquis de (1716-1803)
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La danse, l’art et la beauté
Cléopâtre Diane de Mérode, dite Cléo de Mérode, est née le 27 septembre 1875 à Paris. Belge, elle descend d’une authentique famille noble d’origine autrichienne Elle n’a que huit ans quand sa mère la présente à l’école de danse de l’Opéra de Paris. Elle est reçue dans la classe de Mademoiselle Théodore. Sans peine, elle gravit rapidement tous les échelons pour entrer dans le corps de ballet à l’âge de onze ans. Le directeur, Pedro Gailhard admire son jeune talent. Il l’entoure de sa bienveillance et de son intérêt. A l’âge de 13 ans de Coryphée elle est nommée Petit sujet, ce qui lui confère le droit de fréquenter le foyer de la Danse où elle fait, entre autres, la connaissance de Marcel Proust, Reynaldo Hahn etc.
C’est à cette époque qu’elle adopte sa coiffure en bandeaux qui devient vite célèbre et légendaire. La critique est unanime et la couvre de fleurs. Tout le monde l’admire et s’empare de son image. Elle est élue Reine de beauté en 1896, par les lecteurs du journal L’Illustration. On lui propose alors le rôle de Phryné de Louis Ganne au Casino de Royan. Avec l’accord de l’Opéra et devant le corps de ballet de l’Opéra de Bordeaux, elle obtient un triomphe mérité. Le Roi des belges, Léopold II lui voue une grande admiration, on lui prête une supposée liaison avec l’artiste, elle proteste vigoureusement, mais cette histoire restera attachée à sa personne. Pour échapper aux rumeurs, elle part en Amérique où elle obtient un succès colossal. Elle plie sous les propositions, elle hésite entre accepter ou rentrer à Paris. Finalement, elle opte pour une carrière internationale.
Cléo de Mérode rempli toutes les salles où elle se produit parfois plusieurs semaines de suite. En 1900, on peut l’admirer à l’Exposition Universelle, dans une suite de danses Cambodgiennes, aux Folies Bergères dans Lorenzo. En 1905, on la voit dans Tanagra. Souvent ses partenaires sont féminines, ainsi pour Endymion et Phoebé, le rôle est tenu par une certaine Régina Badet. La critique fut flatteuse à souhait. En 1909, elle est au Théâtre du Châtelet. A la déclaration de la Grande Guerre, elle se réfugie à Bordeaux. Elle y rencontre Léon Blum, alors critique dramatique. Quelques mois après, elle s’installe à Biarritz. Elle donne alors des représentations pour les blessés de guerre. Elle rentre à Paris en 1915. On lui propose beaucoup de rôles. Elle danse à l’Opéra comique, puis quitte Paris pour Pau. Après la guerre, elle reprend sa carrière et retrouve intacte la ferveur du public. En 1934, elle remporte un grand succès dans La Revue 1900. Bien qu’on lui propose des tournées, elle désire en rester là. Elle est le modèle du sculpteur Alexandre Falguière, pour le peintre Henri de Toulouse Lautrec et aussi pour le photographe Nadar. Elle écrit aussi ses Mémoires, Le Ballet de ma vie (Paris, Pierre Horay, 1955). Cléo de Mérode s’est éteinte le 17 octobre 1966 à Paris.
Cosmo
4 septembre 2014 @ 08:05
Il est surprenant de lire que Cléo de Mérode, dont on associe souvent le nom aux belles allongées, ne l’ait pas été. Je ne pense pas toutefois que la famille princière de Mérode se flatte de cette parenté.
Gibbs
4 septembre 2014 @ 13:05
Dear Cosmo,
Qu’il me soit permis d’écrire que votre commentaire me surprend !
Avec tout mon respect, vous avez la dent très dure (expression à ne pas employer en ce moment en France) avec la quasi-totalité de la famille royale britannique.
Best wishes
val
5 septembre 2014 @ 12:17
GIBBS,
Avoir la dent dure c’est mieux que d’être sans dents !!!!!
Vous m’avez bien fait rire, vous :)
Bonne journée,
Val
Philippe gain d'enquin
5 septembre 2014 @ 22:31
Et pourtant, d’après ce que nous a dit Agnès Varda, elle était très fréquentable « Cléo de 5 à 7″…
corentine
4 septembre 2014 @ 08:28
merci beaucoup Régine
Cléo de Mérode née le 27 septembre 1875 à Paris (dans un immeuble de la montagne ste Geneviève), est décédée également à Paris le 17 octobre 1966.
Elle était la fille de Vincentia-Marie-Cécile de Mérode (1850-1899) (branche autrichienne de la famille de Mérode, titrée marquis de Treslon) et d’un aristocrate autrichien. Enceinte, sans être mariée, sa famille l’envoya à Paris.
Cléo de Mérode a eu une liaison avec un attaché d’ambassade Luis Perinat. Elle ne s’est jamais mariée et n’a pas de descendance.
Filosin
4 septembre 2014 @ 08:33
« Le Ballet de ma vie », Paris, Éditions Horay, 1955, 277 p., ill.
Filosin
4 septembre 2014 @ 08:35
Pour en savoir plus:
http://roglo.eu/roglo?lang=fr;i=518973
Gibbs
4 septembre 2014 @ 08:44
La Maison princière de Mérode fait partie de la haute aristocratie belge.
La famille doit son nom à la localité allemande de Merode, un village de la commune de Langerwehe, située en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, non loin des frontières néerlandaise et belge, qui possède un château.
Les membres de la maison de Mérode ont porté le titre de comte depuis le XVè siècle ; une branche portait déjà le titre de baron de Mérode et du Saint-Empire au milieu du Xxvd siècle, puis fut titrée prince en 1759.
Philippe, comte de Mérode (1594-1638), fut le premier marquis de Westerlo.
La branche aînée, de Scheiffart de Mérode, s’est éteinte en 1733.
La maison de Mérode porte les titres suivants :
Prince de Rubempré, dans le Saint-Empire (1759)
Prince de Rubempré, dans le Royaume de Belgique (1846)
Prince d’Everberghe, dans le Saint-Empire (1759)
Prince d’Everberghe, dans le Royaume des Pays-Bas (1827)
Prince de Grimberghe, dans le Royaume de Belgique (1842)
Prince de Mérode, dans le Royaume de Belgique (1929)
JAY
4 septembre 2014 @ 08:57
Pour info: Issue d’une branche autrichienne de la maison belge des Mérode, Cléopâtre Diane, dite Cléo, naît à Paris en 1875 de Vincentia de Mérode qui, séduite par un homme de la haute société viennoise, s’est exilée en France. Malgré son statut de fille mère, Vincentia réussit à entrer dans la bonne société parisienne, attendrie et charmée par la beauté virginale de sa fille –
JAY
4 septembre 2014 @ 09:00
Si Cléo de Mérode fait figure d’être à part parmi les courtisanes de la fin du XIXe siècle, c’est donc d’abord par son histoire personnelle, si singulière. Elle n’est pas d’extraction populaire, au contraire de la plupart des femmes de spectacle qui percent au crépuscule du XIXe siècle. De son vrai nom Cléopâtre Diane de Mérode, elle est née d’une union illégitime dans la haute société autrichienne. Sa mère, Vincentia de Mérode, noble désargentée et bohème l’élève à Paris. Orgueilleuse de la grande beauté de sa fille, Vincentia va constamment la mettre en scène, l’exhiber, contribuant ainsi dès son plus jeune âge à forger l’icône qu’elle deviendra.
JAY
4 septembre 2014 @ 09:01
Elle est l’une des rares grandes courtisanes à avoir fini sa vie dans le confort matériel sans l’aide de personne !
Philippe gain d'enquin
5 septembre 2014 @ 22:33
La Païva aussi…
antoine37
12 octobre 2014 @ 16:08
En réalité, Cléo de Mérode n’a jamais été une courtisane comme l’ont été Liane de Pougy, Valtesse de la Bigne, la Païva ou la Belle Otéro.
C’était une danseuse classique réputée pour sa grande beauté et elle a eu bien moins d’amants qu’on n’en lui a prêtés.
JAY
4 septembre 2014 @ 09:04
d’autres info sur la noblesse supposée de Cloé de Mérode:
Beaucoup d’énigmes sévissent autour de son origine. Certains disent qu’elle serait issue, par sa mère Vincentia, de la branche autrichienne de la famille princière belge de Mérode.
D’autres prétendent que son père était un artiste peintre autrichien nommé Karl von Merode (1853-1909). Il aurait pris de nom de Merode comme nom de scène. Tout ceci est confus.
Si l’on fait la recherche dans l’arbre généalogique des Merode, il y trois certitudes : on ne retrouve jamais de Vincentia de Merode, ni de Karl de Merode, et encore moins d’existence d’ une branche autrichienne. On a également une autre certitude, c’est que Guillaume-Charles de Merode (1762-1830) était le seule Merode masculin en vie de sa génération à la fin du 18ème siècle. Ses descendants légaux sont donc parfaitement identifiés et il est certain qu’il n’y a pas de « branche autrichienne » chez les Merode.
Par contre personne n’explique pourquoi la famille de Merode n’a pas réagi à l’utilisation de son nom. La seule explication possible serait qu’un de ses très puissants soupirants autrichiens aurait accepté l’utilisation du nom. Historiquement, rien de tout ceci n’est démontré.
On peut toujours faire des suppositions, mais ce ne serait que des hypothèses peu rigoureuses. Attendons d’avoir des preuves irréfutables avant d’affirmer l’existence d’une branche autrichienne chez les Merode. Tout ceci n’enlève rien ni au talent ni à l’intelligence ni à la beauté d’une femme que tous décrivent comme étant remarquable à son époque. L’énigme de ses origines alimente les imaginations ce qui n’a fait que renforcer sa réputation de première top modèle mondiale.
*gustave de montréal
4 septembre 2014 @ 11:53
mais qui est l’aristocrate autrichien?
Thibaut le Chartrain
4 septembre 2014 @ 16:24
Pour compléter le commentaire de Jay.
Dans l’acte de décès de Cléo de Merode, il est indiqué qu’elle est née le 27-9-1875 à Paris 5ème et est fille de Censi de Merode et de mère inconnue.
En fait, il semble qu’elle descende d’une famille Bauer qui prétendait être issue d’un enfant naturel d’un colonel autrichien célibataire fils cadet d’un Merode de la branche de Trélon. Cette famille Bauer intenta aux Merode vers 1842 un procès en restitution de biens, elle perdit le procès mais obtint malgré tout l’autorisation de porter le nom de Merode en Autriche.
Cleo de Merode serait donc très probablement la fille d’une demoiselle Bauer.
Tous ces renseignements sont extraits de l’ouvrage de Georges Martin « Histoire et généalogie de la Maison Merode » parue en 1999.
Elfege
16 septembre 2015 @ 17:13
Censi de Mérode est la mère de Cléo, Vincentia-Marie-Cécile de Mérode, née à Modling le 27 octobre 1856, morte à Paris le 20 juin 1899, dite Zenzy, Cenci ou Cence. Elle aimait à se faire appeler baronne de Mérode. Le peintre de genre Karl von Mérode, né à Modling en 1853, mort à Vienne en 1909, était l’oncle de Cléo, frère de Vincentia. Cléo conservait chez elle un arbre généalogique peint à la génération de sa mère, établissant la filiation lointaine (XVIIIe s) de sa branche autrichienne déclassé avec les Mérode de Trélon (la généalogie n’est de toutes façons pas une science exacte, telle que pratiquée jusqu’à nos jours, et comporte autant de filiations usurpées que de dissimulations, selon les volontés des commanditaires). Le père de Cléo, qui ne l’a pas reconnu (d’où l’exil de Vincenzia à Paris, pour enfanter), était probablement Konstantin Dumba (1856-1947), diplomate, fils du grand collectionneur et mécène viennois Nikolaus Dumba. Voir le livre de C. Corvisier, Cléo de Mérode et la photographie, la première icône moderne, Paris, Editions du Patrimoine, 2007.
COLETTE C.
4 septembre 2014 @ 10:57
Intéressant portrait. Merci à tous nos amis qui ont apporté des précisions.
COLETTE C.
4 septembre 2014 @ 10:59
Mon commentaire a disparu ! Je remerciais tous ceux qui ont apporté des précisions.
Baya
4 septembre 2014 @ 12:21
Pourquoi la qualifier de courtisane, elle possédait un don, elle était danseuse classique, le dénominatif de courtisane est réducteur et irrespectueux
Kalistéa
4 septembre 2014 @ 12:27
Toutes ces précisions m’ont intéressée.Je crois que la famille Belge de Mérode a toujours nié que cette danseuse à la réputation douteuse (à l’époque,parce que de nos jours on est bien moins « regardant » même pour une reine!),lui était le moins du monde a pparentée.
Pierre-Yves
4 septembre 2014 @ 13:29
Noble ou demi-noble, ça semble probable.
Danseuse, c’est certain.
Mais courtisane, on ne sait finalement pas trop. Moi je dirais que oui, parce que c’était un fait sociologique répandu à son époque, et qu’il n’était sans doute pas fortuit de taper dans l’oeil d’un roi ou d’un prince. Mais je n’étais pas là pour voir et ne voudrais pas faire injure à sa mémoire.
Caroline
4 septembre 2014 @ 16:20
Cléo de Mérode est-elle aussi apparentée à la famille impériale du Brésil?
Merci d’avance!
Lionel
4 septembre 2014 @ 23:37
Oui. De plus, elle est aussi l’arrière-grand-mère cachée d’Elizabeth II.
baya
4 septembre 2014 @ 16:40
Ce dernier commentaire est très pertinent
Francine du Canada
4 septembre 2014 @ 18:51
Merci pour ce portrait Régine; bien des choses sont dites sur Cleo de Merode mais… bien peu sont prouvées. Pour ma part je ne retiens que ce qui était publiquement reconnu : Grande danseuse, grande artiste qui a obtenu la faveur du public durant de nombreuses années et ce, pour son travail seulement. FdC
petillante 123
5 septembre 2014 @ 18:06
Cleo de merode avait des oreilles decollees d ou cette coiffure.la comtesse de castiglione qui etait la beaute sur terre venait également d une tres aristocratique famille italienne et a toujours regrettee de ne pas avoir epouse napoleon 3
Raphaël de Rubempré
30 décembre 2018 @ 10:59
Superbe trajectoire d’une icône mondiale de la danse. Paris avait en ce temps une puissante force d’attraction pour pouvoir capter ainsi une si talentueuse perle de l’Aristocratie autrichienne. Franz Liszt l’eut adorée !
Plus difficile, aujourd’hui, d’y voir des membres de l’ancien Empire à Deux Têtes avec qui la France, alors plusieurs fois empires fut régulièrement un mortel adversaire !
Merode, en tous les cas par son action magnifique s’attacha à effacer ces rivalités « impériales » (L’Empire Français a été), au service de l’Art, et de la Paix des Peuples !
Merci pour toujours !