« Assise dans une pièce palatiale ouvrant sur l’extérieur par une loggia, Isabel âgée de 20 ans nous observe une main posée sur son genou gauche l’autre retenant une zibeline. Cette écharpe en fourrure entoure son large décolleté, la protégeant des courants d’air. On aperçoit la gueule renversée du petit mammifère aux dents pointues. Ses cheveux blonds, simplement peignés en bandeaux, créant un halo lumineux autour du bel ovale de son visage sont couronnés d’une toque.
L’immense et volumineuse robe en velours de soie rouge oscille selon la lumière, du cramoisi au carmin. Elle est dotée de très longues et larges manches qui donnent cette majesté au vêtement, fendu sur le haut ouvert sur la chemise et attaché par cinq boutons d’or emaillé.
Ce dégagement permet d’admirer l’éclat du linge brodé d’or et d’apercevoir la somptueuse doublure de soie jaune. La chemise de soie ou de lin est plissée autour du décolleté en carré et brodée de fils de soie rouge qui s’échappent avec des fils d’or de petits losanges d’or. Un nœud de passementerie ferme la chemise sur le décolleté. Les manches bouillonnantes de la chemise sont resserrées aux poignets par un galon brodé d’or et par deux boutons reliés par un ruban noir à aiguillettes d’or.
Ce portrait d’une célèbre beauté affirme la nouvelle élégance des cours italiennes. Offrir à François I qui collectionne les beautés peintes, ce tableau d’une princesse magnifiquement paré est un don habile du Saint Siège. » (Source : Musée du Louvre – © RMN – Grand Palais (Musée du Louvre)
Baboula
1 septembre 2020 @ 03:09
Fabuleuse robe d’un pourpre de Tyr ,luxe suprême. Pourquoi est-ce la Joconde qui est la plus connue des inconnues alors que Dona Isabel est plus belle ?
Robespierre
1 septembre 2020 @ 07:29
Que sait-on de cette ravissante jeune femme ? C’est une Espagnole ?
Lorenz
1 septembre 2020 @ 08:27
Les bras et les jambes sont-ils proportionnés selon vous?
Baboula
1 septembre 2020 @ 11:17
Les jambes,difficile à dire ,les cuisses peut-être,mais les bras absolument pas. Les peintres
ne maîtrisaient pas encore perspective et proportion.
ciboulette
1 septembre 2020 @ 14:27
Très beau portrait , très belle femme , vêtements superbes . . .bien que ce ne soit pas du même auteur , je pense à la Belle Ferronnière , et aussi au livre de Susskind » le parfum » : c’est ainsi que j’imagine la victime . . .
Esquiline
1 septembre 2020 @ 15:04
Je vois ici un simple exemple d’anamorphisme qui consiste à déformer volontairement une oeuvre pensée pour être observée d’une position bien précise.
Il faut au contraire maîtriser parfaitement les lois de la perspective pour user de cette technique bien connue des artistes de la Renaissance Italienne dont l’exemple le plus célèbre est la longueur du bras droit de la Vierge dans l’Annonciation de Léonard.
https://artsandculture.google.com/asset/annunciation/sAErNLFH1KFYmw?hl=it
La magistrale décoration à fresque du salon des géants au Palazzo Te de Mantoue qui s’étend des parois jusqu’au plafond à voute prouve que Giulio Romano est un grand maître de la perpective.
https://www.wga.hu/support/viewer/z.html
Carolus
2 septembre 2020 @ 20:26
Bonne explication Esquiline.
Esquiline
3 septembre 2020 @ 13:48
Et pour expérimenter Carolus un test très simple.
Tenez votre écran à gauche et regardez le tableau de droite à gauche, tout est bien proportionné.
Baboula
3 septembre 2020 @ 14:22
Merci Esquiline , j’ai beaucoup de choses à apprendre .
Aliénor33
1 septembre 2020 @ 12:12
Effectivement, Raphaël a disproportionné les cuisses, les bras, les mains, le buste…
Mais la robe est magnifiquement représentée et donne l’esprit de la mode de cette époque.
Danielle
1 septembre 2020 @ 15:31
Ce portrait me plait en tous points.
Ah ce musée du Louvre-Lens, il me fait bondir !! de toutes façons, rien n’y changera.
ciboulette
2 septembre 2020 @ 19:08
Il me fait bondir aussi , pour une autre raison : qu’avait besoin la ville de Metz de s’embarrasser d’un centre Pompidou aussi hideux que l’original et rempli de choses déplaisantes ( je déteste l’art moderne , ne hurlez pas , c’est ainsi ) au lieu d’accepter un Louvre comme l’a fait plus tard la ville de Lens ?Résultat : je ne vais plus à Metz , pour cela du moins .A Lens non plus , ce n’est pas direct .Et à Paris encore moins .
Muscate-Valeska de Lisabé
1 septembre 2020 @ 17:49
Je préfère « La femme à la belette »,(de Maître Léonard ?)…l’animal y est fier,charmant et vivant.
ciboulette
2 septembre 2020 @ 19:09
Voilà ce que je cherchais : non pas » la Belle Ferronnière » mais » la Dame à l’hermine » de Léonard , oui ! Merci Muscate !
ciboulette
2 septembre 2020 @ 19:09
Voilà ce que je cherchais : non pas » la Belle Ferronnière » mais » la Dame à l’hermine » de Léonard , oui ! Merci Muscate !
Carolus
2 septembre 2020 @ 20:31
https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Vierge_au_diadème_bleu
J’aime beaucoup ce tableau de Raphaël, exécuté avec Giovan Francesco Penni.
Louvre Paris