C’est sous la plume de Patrick Germain, qu’il est proposé en sept parties le portrait de Dorothée de Biron, Princesse de Courlande, comtesse Edmond de Talleyrand-Périgord, duchesse de Dino, Duchesse de Talleyrand, Duchesse de Sagan. Ci-dessous immortalisée par Joseph Chabord ( Collection château de Valençay)
Chez elle rien ne fut petit. Grande dame, grande amoureuse, grande propriétaire, grand nom.
Dorothée de Biron ( Bien en allemand mais pour plus de simplicité, nous garderons la forme française des noms et de prénoms) naquit le 21 août 1793, en Prusse, au château de Friedrichsfelde, près de Berlin.
Ainsi commencent les Mémoires de la duchesse de Dino : « J’ai si peu d’aïeux du nom de mon père que pour remonter à ce qui, dans ma famille m’a précédé, il ne me faut ni de bien longues recherches, ni un grand effort de mémoire. Aussi ne me reste-t-il presque rien à dire sur l’origine de mon grand-père, sur ses talents, sa beauté, son courage; sur la faveur de l’impératrice Anne qui fit sa fortune et le maria à une fille de qualité; sur la toute-toute-puissance dont il jouit en Russie, sur les trésors qu’il accumula, puis sur la rapidité de sa chute et les dix-huit années de son exil en Sibérie, sur son retour inespéré, d’abord à Tobolsk, ensuite à Petersbourg et enfin dans son duché de Courlande. Tous ces faits appartiennent à l’histoire ainsi que les malheurs qui frappèrent mon père, à la suite de ceux qui détruisirent la Pologne”. (Duchesse de Dino – Souvenirs et chronique – Editions Robert Laffont – Collection Bouquins – Paris 2016)
Le réalisme de l’auteur de ces lignes est tout à son crédit.
Pierre de Biron, duc de Courlande
Son père Pierre de Biron (1724-1800) est le deuxième et dernier duc souverain de Courlande et Semigalle de sa dynastie.
Anne de Medem, duchesse de Courlande
Sa mère Anne Charlotte Dorothée, comtesse de Medem (1761-1821) appartient à une vieille famille de la noblesse germano-balte. “Sept siècles de noblesse illustre, une figure charmante et une réputation de bonté établie dès l’enfance distinguait ma mère” (id) Si sa famille maternelle est dans la tradition aristocratique de la bienséance, il n’en est pas de même du côté de son père.
Certes ce dernier en est à son troisième mariage. Sa première épouse fut la princesse Caroline de Waldeck-Pyrmont (1748-1782), dont il divorça en 1772. La deuxième , épousée en 1774, fut la princesse Eudoxia Youssoupova (1743-1780). Ils divorcèrent en 1778. Il épousa la troisième en 1779.
“Mon père avait été dans sa jeunesse d’une figure agréable; il avait conservé une tournure élégante; ses manières étaient nobles…Ses moeurs étaient douces. Il aimait les arts et les encourageait…Son esprit étai peu orné mais chez un grand seigneur fort riche qui a le bonheur d’avoir des goûts, le manque d’instruction se fait peu sentir, les heures se trouvent remplies; l’ignorance n’est embarrassante que dans une insouciante oisiveté. ” (id)
Caroline de Waldeck-Pyrmont
Eudoxia Youssoupova, duchesse de Courlande
Le duc de Courlande avait la réputation d’être alcoolique et brutal, ce dont sa fille ne s’était peut-être pas aperçue, tant elle était jeune à sa mort. Il tenait le duché souverain de son père qui le lui avait donné en 1769. En 1786, il acheta de la famille princière Lobkowicz le duché de Sagan.
En 1795, au Troisième partage de la Pologne, il céda ses droits souverains sur la Courlande au tsar. Entre-temps, il avait acheté le palais de Friedrichsfelde, qui avait appartenu au prince Auguste Ferdinand de Prusse, frère de Frédéric II.
Son père, petit-fils d’un palefrenier, était Ernest Jean de Biron (1690-1772), amant de l’impératrice de Russie Anna Ire, nièce de Pierre le Grand, veuve de Frédéric III Guillaume Kettler, duc de Courlande. En 1737, il se fit élire duc de Courlande, après avoir fait périr ou exiler ceux qui s’opposaient à lui.
Ernest Jean de Biron, duc de Courlande
A la mort de l’impératrice il se proclame régent du jeune tsar Ivan Ier, qui finit exilé en Sibérie et la gloire de Biron semble passée. Les impératrices Elisabeth Ire et Catherine II la lui rendirent. La première en le rappelant en Russie et la seconde en lui rendant son duché de Courlande. Sur l’arrangement de l’impératrice Anna, il avait épousé Bégnine de Trotta (1703-1782) qui lui resta fidèle et dévouée.
Bégnine de Trotta, duchesse de Courlande
Elle l’assista dans la gestion de son gouvernement du duché. A la fin de sa vie le couple résida à Mittau et à Jegalva. Pour avoir une idée de la fortune du duc de Courlande, il suffit de voir ses résidences.
Château de Rundale
Le château de Rundale, construit pas Rastrelli, le grand architecte des palais impériaux russes, à partir de 1736, et le palais de Jegalva ( Mittau ), construit par le même Rastrelli à partir de 1738, sont des exemples achevés de l’architecture princière du XVIIIe siècle et le palais de Friedrichfelde
Palais de Jegalva ( Mitau)
Friedrichsfelde près de Berlin
Le duché de Courlande et Semigalle a été créé en 1561, après le démantèlement de l’ordre Teutonique de Livonie, dont le dernier grand-maître fut Gotthard Kettler. Il fut aussi le premier duc de Courlande et sa descendance régna sur le duché jusqu’à la mort de son dernier titulaire, l’époux de l’impératrice Anna Ire, qui le donna à Ernest Jean de Biron. Le duché représentait un tiers de la superficie des terres de l’ordre. Il restait vassal du roi de Pologne. La Courlande était un état riche et prospère. Elle est aujourd’hui une partie de la Lettonie.
La Courlande en 1600
Le duché de Courlande des Biron
Dorothée nait donc dans une famille, qui si elle perdu la souveraineté de son duché, n’en n’est pas moins une des plus riches d’Europe, tournée vers la Prusse et la Silésie, tout en conservant des liens avec la Russie, à l’origine de sa gloire. Elle conserva toute sa vie cette dualité à laquelle elle ajoutera, par son mariage, la française.
Le couple avait eu cinq enfants avant elle, dont trois, des filles, avaient survécu.
Wilhelmine, née en 1781, était l’aînée. Elle deviendra duchesse de Sagan à la mort de son père. En 1800, elle épousa le prince Louis de Rohan-Guéménée, dont elle divorça en 1805 pour épouser le prince Vassili Troubetzkoy, dont elle divorça en 1806. En 1819, elle épousa le prince Charles Rodolphe von der Schulenburg, pour divorcer en 1828. Belle, intelligente, cultivée, elle fut la maîtresse du prince Metternich avec lequel elle échangea une correspondance de plus de 600 lettres. Comme ses soeurs, elle eut des enfants naturels de ses amants. Elle mourut en 1839.
Wilhelmine de Biron, duchesse de Sagan par Grassi.
Pauline (1782-1845) épousa le prince Frédéric de Hohenzollern-Hechingen. A la mort de sa soeur aînée elle devint elle aussi duchesse de Sagan.
Pauline de Biron, princesse Hohenlohe, duchesse de Sagan
Jeanne (1783-1876) épousa Francesco Ravaschieri Fieschi Squarciafico Pinelli Pignatelli y Aymerich, duc d’Acerenza, prince de Belmonte.
La duchesse de Sagan et ses deux filles aînées
Dorothée est donc la dernière de la fratrie. Il n’est pas certain qu’elle ait été la fille du duc de Courlande. Elle aurait été la fille du comte polonais Alexandre Batowski, attaché à la cour de Courlande et plus particulièrement à sa mère. Le couple de ses parents n’était pas un modèle de fidélité et la duchesse eut de nombreux amants, dont Talleyrand. Le doute sur sa paternité d’empêcha en rien le père officiel de reconnaître Dorothée et de lui laisser à sa mort le quart de ses biens considérables.
A la mort de son mari survenue le 13 janvier 1800, la duchesse de Courlande quitte Sagan pour s’installer dans son palais de Prague, le Palais Czernin, l’un des plus beaux de la ville, que son mari lui avait légué. “ Notre fortune était intacte, les guerres qui, depuis, sont venues ravager l’Allemagne ne pouvaient être prévues et nous étions, à cette époque, les plus riches héritières du Nord.” (id)
Elle avait des filles à marier. Et bien qu’elle reçut elle même une demande en mariage du prince Frédéric Adolphe de Suède, qu’elle refusa, elle se mit à l’écoute des propositions que l’on pouvait faire à ses filles. Whilhelmine fut fiancée au prince Louis-Ferdinand de Prusse (1772-1806) neveu du roi Frédéric-Guillaume III.
Mais un mariage aussi avantageux pour le prince qui joignait à sa propre fortune une autre considérable n’eût pas l’heur de plaire au roi de Prusse. Cela aurait donné trop d’indépendance à un neveu qui n’hésitait à s’opposer à lui. Blessée, Whilhelmine épousa donc le prince Louis de Rohan-Guéménée “dont le grand nom, les malheurs de l’émigration et une jolie figure à laquelle je n’ai jamais trouvé de noblesse, ni d’esprit, étaient les seuls titres” (Duchesse de Dino).
La duchesse de Courlande pouvait être satisfaite. Cette année-là deux autres de ses filles se marièrent. Pauline devint princesse de Hohenzollern-Hechingen “ chef de la branche aînée de la Maison régnante de Brandebourg, fort grand seigneur, sans doute, de qui je n’ai d’autre mal à dire que l’impossibilité où je suis de le louer sur autre chose que l’éclat de sa naissance” (id) Il était difficile d’exprimer son mépris avec autant d’élégance.
La reine Marie-Caroline de Naples, soeur de Marie-Antoinette, se mêla aussi du mariage des princesses de Courlande en conseillant pour Jeanne le duc d’Acerenza. Ce n’était pas l’élu de son coeur mais le fiancé acceptait une promise à l’honneur compromis.
En effet, Jeanne s’était enfuie avec un certain Arnoldi directeur de la troupe des comédiens du duc de Courlande. Elle mit au monde un enfant naturel, qui fut adopté par une dame de compagnie de la duchesse. Elle ne pouvait donc refuser ce parti. Déshéritée par son père, elle et son mari vécurent avec la duchesse de Courlande, sa mère.
Trois filles mariées, un prétendant évincé, Dorothée pouvait organiser sa vie à sa façon. Et ce le plus agréablement du monde. Elle s’installa l’été en Saxe, au château de Löbichau, et l’hiver elle compte visiter les capitales européennes.
Le château de Löbichau
Mais sa fille Dorothée, ayant une grande partie de sa fortune en Prusse, et les liens amicaux qu’elle entretient avec la famille royale, lui font choisir Berlin comme résidence d’hiver principale. La jeune Dorothée y reçoit l’essentiel de son éducation. “ Petite, fort jaune, excessivement maigre, depuis ma naissance toujours malade, j’avais des yeux sombres et si grands qu’ils étaient hors de proportion avec mon visage réduit à rien. j’aurais décidément été fort laide si je n’avais pas eu, à ce que l’on disait, beaucoup de physionomie… J’étais d’une humeur maussade…Triste, presque mélancolique…J’étais parfaitement ignorante quoique très curieuse; mon seul savoir se bornait à parler couramment trois langues: le français que j’avais attrapé dans le salon; l’allemand qui m’arriva par l’antichambre, et l’anglais que j’apprenais à travers les gronderies et les coups d’une vieille gouvernante…qui se maintenait dans la maison par la faiblesse de ma mère, à qui sans doute ops laissait ignorer les traitements fort rudes qu’elle exerçait sur moi.” (Duchesse de Dino) La vie de la pauvre Dorothée semble débuter sous de biens funestes présages. Riche certes, mais laide et battue.
Le vilain petit canard ne sait ni lire ni écrire, à sept ans. Cela ne semble pas déranger ni inquiéter sa mère qui a bien des chats mondains à fouetter.
Le grand ami de la famille, mais aussi l’amant de la princesse Whilhelmine, la fille aînée, le baron d’Armfeld (1757-1814), diplomate suédois, gouvernait la maison de la duchesse de Courlande et rien ne se faisait sans son intervention. Et ce fut pour le plus grand bonheur de Dorothée, dont il découvrit l’absence totale d’éducation. Il lui apprit l’alphabet et à sa grande surprise la petite sauvageonne sut lire en une semaine.
Le baron confia son étonnement sur l’intelligence de sa fille à la duchesse. Dès lors il fut décidé qu’elle recevrait une instruction. Il fallait trouver une gouvernante pour “ le petit monstre, qui, en nuit jours, avait appris à lire comme une grande personne” ( Duchesse de Dino).
Mais une gouvernante ne pouvait suffire, il fallait une institutrice capable de développer les talents du “petit phénix qui, on n’élevait le moindre doute, ferait un jour un honneur prodigieux à sa famille” ( Duchesse de Dino) On lui en trouva deux, dont un homme.
Scipion Piattoli
L’abbé Scipion Piattoli (1749-1809) ancien jésuite, bibliothécaire et secrétaire particulier du roi de Pologne, Stanislas-Auguste Poniatowski. Piattoli avait participé à la rédaction de la constitution du royaume de Pologne, du 3 mai 1791 et cela lui valut après le second partage de la Pologne, entre la Russie, la Prusse et l’Autriche, d’être emprisonné, jusqu’en 1800.
Ses puissantes relations, les Lubomirski, les Czartoryski, la duchesse de Courlande et même Bonaparte, le firent relâcher. Il était un véritable homme d’état, homme de grande culture. Il était un homme des “Lumières”, ayant fréquenté Goethe, Jefferson, Lafayette, Condorcet et bien d’autres.
Il inspira à Tolstoï la figure de l’abbé Morio dans “Guerre et Paix”. Considéré encore aujourd’hui comme un des héros de la Pologne, c’est lui qui fut choisi pour être le précepteur de la petite princesse Dorothée. Difficile d’avoir mieux.
Proclamation de la constitution du 3 mai 1791
Régina Hoffmann fut l’autre institutrice. C’était un personnage à l’histoire aussi aventureuse que son collègue. Allemande, fiancée à un français qui mourut avant le mariage, de protestante qu’elle était, elle se convertit au catholicisme. Elle entra au couvent mais avant de prononcer ses voeux solennels, elle réalisa qu’elle n’avait pas la vocation et une foi bien faible.
Dès lors elle ne pratiqua plus aucune religion. Elle quitta Paris pour la Pologne et devint la gouvernante de Christine Potocka, fille du comte Ignace Potocki, un des révoltés contre le tsar. Celle-ci ayant suivi son père dans son exil sur ses terres de Galicie, Régina Hoffman entra au service de la duchesse de Courlande. Mademoiselle Hoffmann était une adepte de Rousseau et “L’Emile” était sa bible en matière d’éducation. Et elle en fit profiter sa jeune élève.
La jeune princesse fut donc confiée aux soins de deux personnes, sans véritable religion, et adeptes de la philosophie des Lumières. Elle s’en trouva bien.
Ses deux mentors, jaloux l’un de l’autre, ne s’entendaient absolument pas, voire se détestaient. Dorothée sut jouer sur cette opposition, en tirant de chacun le meilleur de ce qu’il pouvait lui donner car ils furent tous les deux d’excellents maîtres de savoir et à penser. Son éducation religieuse fut nulle, comme elle l’avoue. “Je ne faisais point de prières car je n’en savais pas” (Duchesse de Dino) mais elle avait bénéficié jusqu’à l’âge de douze ans de l’enseignement des meilleurs.
Maîtresse de sa fortune, malgré sa minorité, elle avait conscience que c’était elle, et non sa mère, qui pourvoyait aux frais de sa maison et de son éducation. Ses rapports avec la duchesse de Courlande n’étaient atteints que de courtoisie. Elles habitaient le Palais Courlande au 7 Unter den Linden. Elle se pliait à ses volontés en se rendant à la Cour de Berlin, fréquentant assidûment la famille royale avec laquelle la duchesse et ses filles avaient les meilleurs rapports. La princesse Louise de Prusse, princesse Radziwill, tante du roi, était d’ailleurs la marraine de Dorothée.
Louise de Prusse, princesse Radziwill par Elisabeth Vigée-Lebrun
Mais la chose la plus étonnant est que cette jeune fille qui n’a pas encore douze, grâce à sa gouvernante, a un salon. C’est un salon que sa mère, tout en l’acceptant, ne pouvait fréquenter car il était composé d’artistes, de bourgeois, d’intellectuels appartenant à la haute bourgeoisie de la ville, dont Schiller, voire des actrices de théâtre.
Dorothée conserva toute sa vie son affection à ces deux personnes. Elle avait conscience que c’était à eux qu’elle devait beaucoup et non à ses parents.
L’immense fortune des Biron était répartie entre divers pays, la Prusse, la Saxe, la Silésie, la Pologne et la Russie.
En Russie, les affaires n’étaient pas bonnes en raison du procès intenté par les cousins de Dorothée pour se voir attribuer les indemnités que son père avait reçues de Catherine II en échange de ses droits sur la Courlande. “Les personnes assez malencontreuses pour avoir des affaires en Russie savent qu’il est possible d’y user une vie tout entière à la défense de ses intérêts, sans obtenir, je ne dis pas justice, mais une solution quelconque.” (id)
Piattoli fut alors envoyé en Russie pour débrouiller les affaires. Mais ce ne fut pas suffisant. La duchesse de Courlande décida alors de se rendre elle-même à Saint-Petersbourg, en mai 1806.
Alors qu’elle était à sa toilette, elle vit arriver un général russe qui entra chez elle, sans se faire annoncer et lui baisa la min. C’était le tsar. “Elle était encore assez jolie pour que l’absence de toute parure ne lui fut pas défavorable. L’empereur la trouva ce qu’elle était, belle, aimable et grande dame autant que personne du monde.” (id) Une façon élégante d’expliquer que la duchesse put mettre de l’ordre dans ses affaires en moins de deux mois.
Alexandre Ier de Russie
La guerre avec Napoléon posa alors d’autres problèmes à la duchesse et sa fille. Dorothée eut à la rejoindre à Königsberg où la reine Louise de Prusse et ses enfants s’étaient réfugiés. A Iéna, à Auerstaedt, Napoléon était vainqueur. La jeune fille voyagea avec sa gouvernante et découvrit la Courlande.
Elle n’était pas heureuse du voyage et de sa situation. Sa mère, ayant gagné le procès russe, se trouvait dans une situation financière immense, Dorothée ayant ses biens essentiellement en Prusse occupée par les Français, avaient des difficultés financières et dépendait donc d’elle. Cela ne lui plaisait pas d’être à la charge de sa mère.
A Mittau, elle fit la connaissance de Louis XVIII, alors en exil. “ Le roi me prenait sur ses genoux, m’embrassait, me nommait à cause de mes yeux noirs sa petite italienne, me questionnait sur mes études, en un mot me faisait mille grâces” (id)
Mais la première grande affaire amoureuse de sa vie se préparait.
Prince Adam Czartoryski en 1806
Piattoli, lors de son séjour à St Petersbourg, était devenu ami avec le prince Adam Czatoryski (1770-1861). En 1806, à l’âge de trente six ans, grand ami et conseiller privé du tsar, il était ministre des Affaires étrangères de Russie. Prince polonais il devint par la suite le plus grand opposant à la politique russe et, exilé à paris, devint le chef de l’opposition polonaise.
Mais en 1806, le prince n’est pas encore marié. Il avait été amoureux, l’amant de coeur, et peut-être l’amant tout court de l’impératrice Elisabeth de Russie, née princesse Louise de Bade. Cela n’avait en rien nui à l’amitié que lui portait le tsar. Ce dernier, réalisant que sa femme n’avait plus les mêmes sentiments pour son favori, cherchait à le distraire de son chagrin. Il ne faut pas oublier que nous sommes à la fin d’une époque où la fidélité conjugale n’était pas considérée comme une vertu. Et très souvent, amant et mari s’entendaient fort bien.
Piattoli avait conçu le projet de marier son ami à sa jeune élève. Elle avait treize ans et il avait été question de la marier au duc de Berry, alors à Mittau, mais le départ de la famille royale de France pour l’Angleterre avait mis fin à ce projet, le traité de Tilsit ayant été signé en juillet 1807. Dorothée ne regretta pas de ne pas être devenue duchesse de Berry.
Dorothée en 1810
Le conseiller du tsar, n’étant pas d’accord avec ce traité et ayant démissionné, se trouvait libre de venir voir son ami Piattoli et voir s’il pouvait jeter son dévolu sur la jeune princesse de Courlande. Il resta trois semaines à Mittau et les manières distantes, voire maussades, du prince envers la jeune fille aurait dû la détourner de lui. “Le contraire arriva; sa gravité, son air sombre m’intéressaient, je croyais saisir sur son visage les traces de grandes passions, de malheurs touchants, et je ne voyais dans son regard observateur qu’une curiosité flatteuse.” (id) Malgré son peu d’enthousiasme, le prince ne s’oppose pas à l’idée et avant de s’engager souhaite obtenir l’opinion de sa mère, née comtesse Isabelle de Fleming ( 1746-1835). Elle était une grande dame, bien dans l’esprit du XVIIIe siècle, intelligente, cultivée et libre de moeurs. On n’est pas sûr que son mari ait été le père de ses enfants. C’est pour elle qu’Adam Czatoryski acheta le tableau de Léonard de Vinci, “La dame à l’hermine”, toujours visible dans leur palais de Cracovie.
La dame à l’hermine, de Léonard de Vinci
Czatoryski partit pour St Petersbourg et Dorothée pour Berlin, sans aucun regret de quitter la Courlande. Elle n’avait qu’un désir, rencontrer et séduire la princesse Czatoryska dont dépendait le bonheur qu’elle imaginait. En voyage, elle s’arrêta à Memel où elle vit la reine Louise de Prusse, l’âme de l’opposition à Napoléon.
La princesse Czartoryska
Elle trouva une maison dévastée et une fortuné bien écornée. Elle prit pratiquement le deuil de son pays. Sa mère, bien au contraire, toujours dans les faveurs du tsar, continuait sa vie mondaine. Le mariage de Dorothée commençant à être une affaire sérieuse, avec ou sans Czartoryski, il fallait songer à son entrée dans le monde, mais personne n’avait songé à lui faire faire sa communion, cérémonie indispensable à sa présentation officielle. On l’expédia rapidement.
Il y avait des prétendants à sa main, comme le prince Hohenlohe, le prince de Solms ou le prince de Salm. Un mariage avec elle aurait bien arrangé leurs affaires. Le prince de Mecklembourg et le prince de Reuss s’étaient installés à demeure chez sa mère. “ Ma mère ne voulait avoir l’air ni de les repousser, ni de les encourager; elle répétait que j’étais maîtresse de mon choix, et comme je n’osais dire qu’il était fait, il fallait bien recevoir dans mon castel ces messieurs que ma mère venait de temps en temps me présenter.” (id)
Dorothée était amoureuse du bel Adam mais il ne semblait pas se précipiter à ses pieds, et sa mère reculait sans cesse le moment où elle aurait pu lui être présentée. Ces atermoiements étaient vus, avec justesse, comme une offense par la duchesse de Courlande et Dorothée n’était pas loin de partager ses vues.
Elle, une des plus riches héritières d’Europe, devait attendre une demande en mariage qui ne venait pas. Mais Alexandre Ier en visite chez son amie la duchesse de Courlande vint sa rescousse pour l’aider à trouver un mari pour sa fille.
Dorothée de Courlande va entrer dans l’Histoire par la grande porte, celle des vainqueurs.
Les armes des Biron de Courlande
Régine ⋅ Actualité 2020, France, Napoléon, Portraits, Russie 44 Comments
Galetoun
20 avril 2020 @ 08:32
Grande découverte pour moi – incroyables vies dans des époques lointaines –
A suivre donc!
kalistéa
21 avril 2020 @ 18:25
Ce que ne nous dit pas Patrick , c’est qu’elle s’était fait greffer un cou de girafe !
Jean Pierre
20 avril 2020 @ 09:01
On ne prête qu’aux riches, si Adam Czatoryski le soupirant de Dorothée fût l’amant de l’impératrice ne fût-il pas aussi celui du tsar Alexandre ?
Patrick Germain
20 avril 2020 @ 10:37
Jean Pierre,
Je n’ai jamais lu qu’Alexandre Ier ait été homosexuel, pas plus que le prince Adam Czartoryski. On connait leurs aventures féminines mais pas d’aventures masculines. Avez-vous une référence à cette supposée liaison ?
Bonne semaine
Patrick Germain
Jean Pierre
20 avril 2020 @ 16:48
Effectivement j’ignore où j’avais pu lire cela.
Paleologue parle de « sainte amitié » entre eux, c’est dire.
La suite au prochain épisode.
Robespierre
20 avril 2020 @ 09:12
Je suis toujours intéressé par l’éducation des princes et personnages de l’Histoire. Celle de Dorothée est particulièrement intéressante.
L’iconographie est très riche. Je voyais le tsar Alexandre plus beau et plus fringant, et il me fait penser à un charcutier. Le prince Adam au nom imprononçable a des traits nobles et réguliers. Si les analyses ADN avaient déjà été en vigueur à cette époque, on aurait eu des surprises, avec les maris qui n’étaient pas souvent les pères des enfants de leur femme. Et ces gens divorçaient allègrement. On ne voyait pas cela dans la noblesse française.
Les châteaux sont superbes et immenses, mais à cette époque le personnel n’était pas coûteux.
Vivement la suite.
Helme12
20 avril 2020 @ 15:32
En France on ne divorçait pas (quelques unions annulées par le pape) mais la fidélité sexuelle… Même les familles régnantes n’étaient pas épargnées par le soupçon. Il faut dire que le XVIème s avait poussé le bouchon assez loin, au point de rendre public l’accouchement public des reines et dauphines de France (ailleurs je ne sais pas) pour écarter du moins le doute sur la filiation maternelle ! Et plus on descendait la pyramide sociale, plus les apparences étaient trompeuses : dans les villages, la sévérité du prêche du curé était proportionnelle à l’inflation des naissances hors mariage. On écoutait, et on n’en faisait guère qu’à sa… tête. Le préjugé à la mode est une comédie de1735 ou un mari amoureux de sa femme est ridicule (l’auteur prend le contrepied : c’est le début du drame bourgeois, comprenez moraliste, annonciateur de la rude hypocrisie du siècle suivant. Là, j’enverrai volontiers une pique à Rousseau).
Quant à la chère et libre Dorothée, attendez de voir ce que la suite vous apprendra (peut-être le savez-vous déjà) sur sa relation avec le cher et intelligent Talleyrand ! Deux esprits du siècle précédent…
Cordialement,
particule
20 avril 2020 @ 15:42
Comme vous, Robespierre, ces personnages de l’Histoire, je les trouve fascinants. Mon grand père , avec pas mal de poésie ,aimait montrer à ses petits enfants, les arbres généalogiques … aux filles, il parlait des bourgeons qui donnaient les fleurs qu’elles ne manqueraient de devenir … et aux garçons la force de l’arbre sur lequel ils pouvaient s’appuyer sans crainte tout au long de leur vie. Il finissait par cette phrase qui nous paraissait étrange …. » Voilà vos ancêtres du moins ce qu’on en sait » …..
Leonor
20 avril 2020 @ 19:21
Robespierre, la prononciation de » czartoryski » : https://fr.howtopronounce.com/polish/czartoryski-1
JOCE
20 avril 2020 @ 09:18
J’ai visité au mois de septembre le château de Rundale. Il est magnifique.
Patrick Germain
20 avril 2020 @ 16:26
J’ai eu la chance de le visiter, en plein hiver, juste après sa restauration, fin des années 90. Un enchantement car outre la beauté du palais, nous n’étions que deux et la conservatrice nous a guidés. Souvenir rare.
Charlotte (de Brie)
20 avril 2020 @ 09:29
Comme d’habitude les articles proposés par Patrick Germain sont minutieusement documentés et magnifiquement illustrés.
Rien que le nom de « Courlande » éveille la curiosité, qui connaît ce duché à part quelques initiés et les nostalgiques de séries TV ? oui je sais il faut prononcer « Kurlande » en langage audio visuel !
Lorsque l’annonce de cette semaine en compagnie de Dorothée nous a été communiquée par Régine, j’ai immédiatement recherché les DVD de la « Demoiselle d’Avignon », rien à voir évidemment avec le récit de notre ami, mais une sympathique évasion ce qui n’est pas négligeable en ces temps de confinement.
Et c’est tellement agréable de savoir que chaque matin de cette semaine 6 ou 7, je ne sais plus nous voyagerons dans le temps et dans l’espace.
Merci Cosmo !
Parella
20 avril 2020 @ 09:50
Ne nous laissons pas abuser. Sous ces titres pompeux on ne trouve en vérité que les fruits d’une « aristocratie de plumard » ! Quant au lien de ces gens-là avec les Biron (de notre Périgord) il est à tout le moins…cousu de fil blanc.
Jean Pierre
20 avril 2020 @ 10:24
Saint Simon n’aurait pas dit mieux.
Mais tout le monde couchait à droite et à gauche à l’époque. Heureusement que certains maintiennent encore cette tradition.
Antoine
20 avril 2020 @ 09:51
Passionnant, comme toujours, avec d’intéressantes illustrations. Merci ! Heureusement que le test ADN n’était pas encore inventé…
Patrick Germain
20 avril 2020 @ 10:44
Vous avez raison, Antoine. Mais en réalité, nul n’avait de doutes sur les paternités biologiques à l’époque. Tout le monde savait qui était le père biologique de Dorothée, à commencer par son père légal, qui ne semble pas avoir tenu rigueur de la chose, ni à la mère, ni à la fille. On faisait comme si mais nul n’était dupe.
Gérard
20 avril 2020 @ 10:15
Magnifique cher Patrick comme toujours pour la recherche, le texte, iconographie superbe.
Quel plaisir de lire et de regarder !
Pierre-Yves
20 avril 2020 @ 10:18
Dorothée était une enfant moche, et, de son propre aveu, laissée plus ou mooins en vrac. Mais on suppose qu’elle va vite se transformer en fleur. En tout cas, ses capacités et son intelligence sont déjà là, en appui de sa richesse. On devine qu’avec elle, ça va dépoter et qu’elle va bien mener sa barque. Une vie aventureuse est en marche !
Laure2
20 avril 2020 @ 13:49
Le premier tableau est loin de nous présenter un laideron … Merci à Cosmo pour cette interessante entrée en matière , vivement la suite .
Ombeline
20 avril 2020 @ 10:42
Portrait intéressant et richement documenté. Merci beaucoup.
Ghislaine-Perrynn
20 avril 2020 @ 11:35
Pauvre de moi qui croyais béatement que le royaume de Kurlande était une invention romanesque .
Pour le moment je suis un peu noyée mais je vais surement refaire surface .
Les photos des châteaux , les portraits féminins sont vraiment beaux .
les modèles l’étaient ils ? c’est moins sur.
Merci Cosmo
Martine
20 avril 2020 @ 13:29
Ghislaine6Perrynn
Je croyais à un royaume de TV , mais j ai lu **Courlande de JP Kaufmann ** et j ai découvert un pays plein de charme
https://www.franceculture.fr/oeuvre-courlande-de-jean-paul-kauffmann.html
Ghislaine-Perrynn
20 avril 2020 @ 16:29
Merci Martine –
Je vais le commander . J’aime lire JP Kaufmann.
ciboulette
20 avril 2020 @ 11:37
Un début très intéressant , aussi palpitant qu’un roman , richement illustré ( très beaux châteaux ) .J’attends la suite avec impatience , et je vous remercie , Patrick , de nous offrir par ces temps difficiles une évasion de qualité .
Brigitte - Anne
20 avril 2020 @ 12:35
Oh oui ! Vivement la suite . Je ne connaissais pas du tout cette histoire , c’est passionnant . J’ai bien aimé votre phrase » à cette époque mari et amant s’entendaient fort bien » Ne pensez vous pas que ce soit encore un peu la même chose dans l’aristocratie britannique ?En tout cas merci Patrick Germain pour nous faire vivre, par vos écrits, cette fabuleuse histoire .
Robespierre
20 avril 2020 @ 12:57
Vous n’avez pas tort B-A, pcq je remarque qu’un aristo britannique qui ne se marie qu’une fois est rare comme l’éléphant blanc.
Debora12345
20 avril 2020 @ 13:07
Je ne connaissais pas du tout. J’ai adoré et je suis impatiente de découvrir la suite. Merci beaucoup.
Mayg
20 avril 2020 @ 13:10
Portrait très intéressant que j’ai lu avec plaisir
J’attends la suite avec impatience.
Val
20 avril 2020 @ 13:20
Mon cher Diable Boiteux j’aurais tellement aimé le rencontrer encore une fois je suis née trop tard !!!
Leonor
20 avril 2020 @ 13:36
Pour la Musique du Jour, à propos de la Courlande (Lettonie) :
La Lettonie mérite plus que n’importe quelle c’est par des rassemblements chantants, qu’elle a gagné sa liberté !
Imaginez… son indépendance , vis-à-vis de l’Union Soviétique… ! En chantant !
Alors, en l’honneur du chant comme arme de liberté , en l’honneur du chant tout court, en l’honneur des Lettons, la Musique du Jour, ce sera leur hymne , ici chanté par un stade entier :
https://www.youtube.com/watch?v=SCfX2gGohjU
Dievs, svētī Latviju » / National anthem « God bless Latvia » ,lors des rassemblements de 2008
cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_chantante
» La révolution chantante (en estonien : laulev revolutsioon, en lituanien : Dainuojanti revoliucija, en letton : Dziesmotā revolūcija) est le nom des événements qui ont, entre 1987 et 1990, mené à l’indépendance de l’Estonie, de la Lettonie, et de la Lituanie. L’expression provient d’un article écrit par Heinz Valk (en), artiste et militant estonien, publié après les manifestations nocturnes spontanées des 10 et 11 juin 1988 au Lauluväljak, festival de chanson à Tallinn. Les manifestants chantaient alors des hymnes patriotiques. »
» L’indépendance des pays baltes fut acquise définitivement quelques semaines après le putsch de Moscou en août 1991. »
Fin de citation
beji
20 avril 2020 @ 14:00
Princesse de Courlande ça me fait penser au feuilleton « la demoiselle d’Avignon ».
DEB
20 avril 2020 @ 14:12
Merci Patrick.
J’ai hâte de lire la suite.
Jasmine
20 avril 2020 @ 15:28
J’ai vraiment hâte de lire la suite
COLETTE C.
20 avril 2020 @ 16:01
Je ne la pensais pas de si haute naissance. Sa famille a eu une vie privée agitée.
ML
20 avril 2020 @ 17:41
Bravo et merci !
Trianon
20 avril 2020 @ 19:37
mille mercis Cosmo, un plaisir de vous lire, comme toujours!
Leonor
20 avril 2020 @ 19:43
Merci infiniment, ami Cosmo. Je vais déguster cette première partie de votre article, ce soir, à petite vitesse .
La Courlande est une merveille, si on aime la Baltique, la solitude, le vent , la nostalgie des bords de mer du nord, et l’hiver .
J’en ai longtemps rêvé, parce que… Restons-en au parce que .
Un jour je l’ai fait. Après ’91, bien sûr. Seule.
Pour ceux qui ne connaissent pas du tout la Courlande (prière de n’y voir aucune mésestime) ,entre autres, ceci
:
– le magnifique livre de Jean-Paul Kauffmann , sobrement intitulé » Courlande » https://www.lemonde.fr/livres/article/2009/04/23/courlande-de-jean-paul-kauffmann_1184264_3260.html.
Kaufmann rêvait de Courlande .
– l’histoire de la Poche de Courlande, pendant la guerre de 39-45.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Poche_de_Courlande
– sachez aussi,cas improbable, que l’île de Tobago au large des côtes nord-est de l’Amérique du Sud, a été colonie courlandaise. Mais oui !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Colonisation_courlandaise_des_Am%C3%A9riques
Ce ne sont là que quelques indications. Avec celles sur la Nation Chantante .
HRC
21 avril 2020 @ 12:33
J’ai lu Courlande sur un conseil que j »ai remercié sincèrement.
Il y a 2 passages émouvants.
L’un dramatique, par sa finesse quoique très sobre : celui de l’ancien soldat allemand rescapé qui revient pour le souvenir de ses camarades tombés.
L’autre, très fin quand JP. Kauffmann, retrouve à Paris un descendant des seigneurs baltes. J’en ai croisé un, d’une famille moins importante, et il vivait dans le regret lourd.
Corsica
20 avril 2020 @ 22:45
Cher Cosmo, un immense merci pour la qualité de ce premier article, très bien écrit et illustré, qui part sur les chapeaux de roue. Je comprends la jeune Dorothée car, pour moi, un prince qui offre à sa mère le plus beau Léonard de Vinci, « La Dame a l’hermine », ne peut être qu’aimable.
Caroline
20 avril 2020 @ 22:51
Patrick Germain,
Merci pour cet article historique bien documenté et bien illustré ! 👍
Mary
21 avril 2020 @ 02:57
Vivement la suite…
Pastelin
21 avril 2020 @ 07:51
Merci pour le contenu de cet article qui m’a fait me précipiter dans ma bibliothèque, rechercher ces Souvenirs achetés lorsque de ma visite au Château de Valençay. Ils attendaient sagement leur tour, parmi les livres en retard de lecture, même si en ce moment la pile a bien baissé ! Grâce à P. Germain, ces Souvenirs viennent de remonter
en première ligne!!!
Robespierre
21 avril 2020 @ 11:09
J’ai été très intéressé de voir ce fameux château de Valençay dans un Secret d’Histoire, il y a longtemps, consacré à Talleyrand. C’était d’ailleurs un très mauvais « Secret d’Histoire » car on apprenait peu du fameux personnage, mais cela nous permettait de pénétrer dans des endroits magnifiques et sans doute difficiles d’accès. Stephane Bern a fait mieux depuis avec ses émissions.
Damien B.
22 avril 2020 @ 08:55
Merci cher Patrick pour cette nouvelle contribution à N&R : je connais peu la vie de cette princesse à la vie mouvementée et me réjouis de découvrir la suite de votre premier épisode qui nous présente déjà des figures intéressantes.
Amicalement,
Damien B.