Sixième volet du portrait de Dorothée de Biron, Princesse de Courlande, comtesse Edmond de Talleyrand-Périgord, duchesse de Dino, Duchesse de Talleyrand par Patrick Germain. Le Congrès est terminé, Talleyrand remercié et Dorothée désespérée. Ci-dessus, la Chambre des députés dite introuvable.
Les 14 et 22 août 1815, les électeurs votent. Les résultats donnent 350 députés ultra-ultra-royalistes contre 50 députés constitutionnels. C’est la “Chambre introuvable”, selon l’expression de Louis XVIII lui-même.
Certes, pas tous les Français n’ont voté. Seuls ceux qui paient plus de 300 francs d’impôts peuvent voter et ceux qui paient plus de 1 000 peuvent être élus. Il est d’autant moins certain que le monarque ait été satisfait par cette chambre, qu’il s’attacha dès le début à essayer de réconcilier les élites françaises en intégrant celles issues de l’Empire à celles “qui n’avaient rien appris, ni rien oublié”, comme étaient définis les tenants de l’Ancien Régime qu’ils espéraient voir restaurer.
La Terreur Blanche
Talleyrand est revenu de Vienne, Premier ministre de la France. Il l’est resté du 9 juillet au 26 septembre 1815. Connaissant l’ingratitude des princes mais se croyant indispensable, il ne pensait pas qu’il perdrait de sitôt la faveur de Louis XVIII. Ce dernier lui avait manifesté beaucoup de froideur lors de la Première Restauration au printemps 1814 et pour s’en débarrasser l’avait envoyé négocier à Vienne. Sa réussite n’était pas du goût du monarque.
A ses allusions, Talleyrand comprit qu’il ne resterait pas longtemps dans sa position. Le roi lui rappelait souvent les beautés de Valençay où il pourrait rétablir une santé fragile. Faisant semblant de ne pas comprendre, il s’entendit poser la question par le roi : “Il y a loin de Paris à Valençay ?” La réplique de Talleyrand fut superbe : “ Sire, il y a 20 lieus de plus que de Paris à Gand”.
Tout était dit. Le 24 septembre, alors que Talleyrand disait au roi que selon lui personne ne pouvait former un ministère, il s’entend répondre par Louis XVIII, qui avait pris un air distrait : “Eh bien, je prendrai un nouveau ministère.” (Mémoires de Vitrolles dans Jean Orieux)
Louis XVIII en costume de sacre par Gérard
Le roi fit appel au duc de Richelieu, qui venait de rentrer de Russie où il avait servi brillamment Catherine II et ses successeurs. Talleyrand persifla : « Bon choix assurément, c’est l’homme en France qui connaît le mieux la Crimée ! ».
Le duc de Richelieu (1766-1822)
Trois mois après le roi fit appel au bel Elie Decazes (1780-1860) duc de Glücksberg. Royaliste modéré, il bénéficiait non seulement de l’appui du monarque mais de son affection, au point que l’on se posait la question de savoir si le roi n’était pas amoureux de son ministre.
Elie Decazes
Dorothée était rentrée à Paris le 20 juillet 1815, accompagnée de son amant. Il y avait de la passion et de l’orgueil dans cette liaison. Amour du côté de Dorothée, fatuité du côté de Clam-Martinitz. Leur situation se compliqua encore par l’intervention d’Edmond de Talleyrand-Périgord, qui se souvenant qu’il était le mari, se jugea offensé et provoqua l’amant de sa femme en duel.
Dans l’atmosphère délétère de l’époque, cela prête à sourire. Edmond reçut un grand coup de sabre à travers la figure. Le seul qui souffrait réellement de cette aventure était le prince de Talleyrand, qui en fait mourait de jalousie.
Plus Dorothée s’attachait à Clam-Martinitz et plus Talleyrand aimait Dorothée. Le chancelier Pasquier, Madame de Boigne et Charles de Rémusat font chacun ce constat.
Pour Pasquier “ à soixante ans passés, il a choisi pour se livrer à un sentiment dont l’ardeur l’a absorbé au point de ne lui laisser aucune liberté d’esprit.” Quand il crut que Dorothée allait le quitter “ il tomba dans abattement impossible à décrire aussi bien au physique qu’au moral.” Pour Madame de Boigne : “Monsieur de Talleyrand en perdit la tête”.
Et pour Rémusat, un intime de Talleyrand, “ les tourments du désir et de la jalousie qui étaient cause que Monsieur de Talleyrand avait paru, dans les derniers mois, au-dessous de lui-même.” ( Cité par Jean Orieux)
Talleyrand était un amant transi, fou de jalousie. Ce n’est pas l’image que l’on a de l’homme qui survécut à tous les régimes, dont il domina un grand nombre.
Dorothée est, malgré tout et sans contestation, la maîtresse de maison rue Saint-Florentin.
La princesse de Talleyrand est partie pour Londres en mars 1815 et Talleyrand fait ce qu’il faut pour qu’elle y reste. L’hôtel est vaste. Dans l’aile sur la rue de Rivoli : les six pièces de l’appartement du prince à l’entresol, et les salons d’honneur au premier.
Dorothée habitait avec ses enfants dans l’autre aile, de l’autre côté de la cour, au premier. La fille de Talleyrand, Charlotte, et son mari Alexandre, à l’entresol. Dès son arrivée, Dorothée est placée dans le tourbillon diplomatique. On annonce Wellington. Elle va à son avance, dans le salon de l’Aigle, au premier étage de l’hôtel, et l’accueille par un cri jailli du coeur : “ Mon sauveur..”
Elle oubliait que c’était à Napoléon qu’elle devait sa position en France.
Mais elle est aussi à Milan fin 1815, début 1816, pour assister à l’entrée de l’empereur d’Autriche dans la ville nouvellement attribuée par le Congrès de Vienne. Sa mère et ses soeurs sont là. Clam-Martinitz aussi, au grand dam de Talleyrand, resté à Paris, avec la charge des enfants de Dorothée.
A Vienne, Dorothée apprit de la bouche de sa soeur, Whilhelmine, duchesse de Sagan, que Clam-Martinitz la trompait. Le 19 janvier, Dorothée donna le bal qu’elle avait organisé et le 21, elle dit adieu à Vienne et à Clam-Martinitz.
Whilhelmine, duchesse de Sagan
Mais 1815 ne finit pas que sur une note d’échec pour le Prince de Talleyrand. Louis XVIII le nomma Grand Chambellan le 28 septembre, avec une rente de 100 000 francs par an.
Le 8 novembre 1815, un décret du roi des Deux-Siciles, Ferdinand Ier, le créa duc de Dino, en échange de la principauté de Bénévent que lui avait donnée Napoléon Ier. Dino et Bénévent sont situés en Calabre. Dino est une petite île inhabitée de 50 hectares.
Ile de Dino
Peu importe la surface et la population, l’essentiel est dans le titre et la reconnaissance qui va avec. Le 31 août 1817, Louis XVIII le reconnaîtra comme un titre français, assorti d’une pairie héréditaire. Et le 2 décembre de la même année, le roi des Deux-Siciles autorisera la transmission du titre en faveur du neveu. Et c’est ainsi que la comtesse Edmond de Talleyrand-Périgord devint la duchesse de Dino, titre et nom sous lesquels elle sera immortalisée.
Château de Valençay
Dégagé de tout souci politique mais pas d’intérêt pour le politique, le nouveau duc de Dino se tient au courant de tout et n’hésite pas à griffer, surtout les Bourbons : “La nature a placé les yeux sur le front des gens pour qu’ils regardent en avant, mais les Bourbons les ont de l’autre côté et regardent en arrière.” Il s’était installé à Valençay où il avait entrepris de nouveaux aménagements.
Terrasse de Valençay
Dorothée l’y avait rejoint. Sa mère, la duchesse de Courlande, ayant oublié toute jalousie de la relation entre son amant et sa fille, était aussi de la partie. Elle était revenue de Silésie où Talleyrand lui avait écrit le 21 mai 1816 : “Je vais m’occuper de votre chambre, faire mettre le tapis, nettoyer toutes choses pour qu’au mois d’octobre vous soyez passablement bien…nous passerons, chère amie, notre vie dans les mêmes lieux, dans les mêmes occupations, dans toute la même manière de vivre. Je ne sais rien comparable au bonheur de passer ces jours avec vous…”
Grand salon de Valençay
Talleyrand aimait son domaine de Valençay, véritable demeure royale. Vingt cinq appartements de maître, une galerie de soixante dix mètres, quatre hectares de toitures, une orangerie, des communs, et 19500 hectares de bois et de terre, qu’il visitait en calèche.
Salon bleu de Valençay
Attentifs à la vie des habitants du pays, lui et sa nièces étaient le modèle des châtelains. Il fonda une pharmacie gratuite, organisa des distributions de pain, de linge, d’argent.
Mais l’œuvre la plus chère au prince et à sa nièce fut l’école des Filles, Maison de charité selon la terminologie de l’époque. Traversant la petite ville en voiture, le couple rendait tous les jours visite à l’école. Causer avec les Sœurs et les élèves était pour eux un plaisir.
Après avoir veillé à l’achèvement de la chapelle de l’école, il l’embellit. Ce fut la chapelle Saint-Maurice, sous laquelle il aménagea une crypte pour recevoir la dépouille des siens. A Valençay, et grâce à sa nièce, le prince est d’abord un grand seigneur à l’écoute des plus humbles. Dorothée savait se dévouer aux autres, avec délicatesse et efficacité. Sa bonté naturelle était bien réelle, et elle sut aimer les habitants de Valençay.
Valençay – Chambre de la duchesse de Dino
La mère et la fille composèrent l’essentiel de la compagnie du prince. Trio improbable à nos yeux. Il les aime toutes les deux, de manière différente mais sincère. C’est du Marivaux. Dorothée et lui, dès lors ne se quittèrent plus. Peut-on appeler de l’amour l’admiration réciproque qu’ils éprouvaient ? Probablement oui.
Il lui écrivit : “On peut avec vous sauter à pieds joints sur les idées intermédiaires. Votre esprit n’est jamais enrayé, c’est par là que vous avez cessé d’être allemande. Vous l’êtes restée dans toutes vos habitudes sauf celles de l’esprit…Convenez que nous aurions grand tort de nous passer l’un de l’autre car je perdrais mon mouvement et vous votre repos”. Pour Dorothée : “ Mon long commerce avec Monsieur de Talleyrand m’a rendue difficile pour celui de tout le reste du monde. Les esprits que je rencontre me semblent lents, diffus, arrêtés par de petits à-côtés”.
Chambre de Talleyrand à Valençay
C’est dans cette rencontre de l’esprit que se trouve l’explication de leur relation extraordinaire dans tout les sens du terme. Elle est jeune, belle et riche. Il est un vieux beau en mauvaise santé, couvert de flanelle et de dentelles. On peut comprendre l’amour du barbon pour la belle. Le contraire est plus difficile. Mais la richesse de l’humanité réside peut-être dans cet incompréhensible. Peut-on en effet tout expliquer ?
Chaussure orthopédique de Talleyrand, conservée au château de Valençay
Voici comment est décrite l’action du seigneur de Valençay par les curateurs du château aujourd’hui : “Toujours actif et entreprenant, il s’occupe de son domaine, reçoit beaucoup d’amis, lit, écrit et pense. Celui qui a contribué à l’ascension de Napoléon Bonaparte puis à la Restauration des Bourbons, qui a sauvé la France d’une débâcle assurée au Congrès de Vienne est toujours habité par une idée dont il avait déjà tenté de convaincre Louis XVI. Une idée opposée à la volonté de domination et de conquête de l’Empereur. A la tentation absolutiste du roi et de ses zélateurs aveugles au présent comme à l’avenir. Cette idée qui prône l’instauration d’une monarchie constitutionnelle et parlementaire, à l’exemple de l’Angleterre, n’a pas séduit les chefs d’Etat qui ont eu recours à ses services.
En revanche, les aspirations à la liberté, la justice et la prospérité qui lui sont liées, déjà présentes chez des philosophes favoris de Talleyrand tels que Montesquieu et Voltaire, trouvent un terrain propice à un début d’application dans le vaste domaine de Valençay.
En 1825, le préfet de l’Indre écrit à son ministre : « Il n’y a ni mendiant ni individu absolument nécessiteux à Valençay parce que monsieur le prince de Talleyrand a établi des ateliers où il y a du travail pour tous les âges. »
Talleyrand a aussi répandu des secours en tous genres. Bureau de bienfaisance, maison de charité où des sœurs instruisent des petites filles, portent secours aux malades. Fait don d’un terrain pour construire une mairie, une justice de paix, une école de garçons …” C’est un bel hommage qui lui est rendu et Dorothée y a certainement sa part.
Les vies de Charles-Maurice et de Dorothée vont désormais être unies mais connaître des aléas. A Valençay, toutefois, il n’y a pas de nuages. Pour George Sand : « Ce lieu est un des plus beau de la terre et aucun ne possède un parc plus pittoresque, des arbres d’une végétation plus haute, des gazons d’un plus beau vert et ondulés sur des mouvements de terrain plus gracieux« .
Pour le baron de Barante, pair de France : « Me voici dans ce grand château où tout est magnifiquement hospitalier, où règne une richesse aristocratiquement dépensée, dont il n’y a plus ou il n’y a pas encore un autre exemple en France. C’est un parc de trois cents arpents avec des troupeaux de daims et de chevreuils. Ce sont de vastes forêts percées comme le bois de Boulogne. Ce sont des chasses, des chevaux, des calèches au service des hôtes. C’est ensuite une population de commensaux, médecin, aumônier, précepteur, musiciens, gens d’affaires, puis un mobilier très riche, des marbres, des tableaux, des gravures, une bibliothèques de dix mille volumes« .
Parlant de Talleyrand : « Ce lieu lui plaît ; il le montre avec complaisance… Quand à Mme de Dino, elle semble aussi fort contente de son séjour ici ; elle monte beaucoup à cheval, court la chasse et emploie son activité en mouvement”.
La grande salle-à-manger de Valençay
Qui sont les commensaux de ce domaine, qui ressemble à une des principautés de l’Europe orientale, dans lesquelles Dorothée avait passé son enfance. Pour les aristocrates, on y rencontre les ducs de Noailles, Choiseul-Gouffier, Decazes, d’Esclignac, le prince de Laval, les barons de Montmorency et Montrond, Mme de Coigny, Prosper de Barante, Mr de Sainte-Aulaire, Mme de Saint-Aldegonde, le duc d’Orléans, la princesse de Lieven et bien d’autres. Du monde politique, il y a Thiers, Mignet, Royer-Collard, comme une opposition au régime en place.
En 1842, Dorothée y vint pour la dernière fois. Elle dit : « J‘ai quitté Valençay avec regret, j’y ai été fort soignée ; tout le pays est resté bienveillant pour moi. Nulle part les souvenirs ne sont aussi nombreux ni aussi puissants qu’à Valençay« .
C’est là que le couple fut le plus heureux. 1816, 1817 et 1818 les virent aux eaux de Bourbon-L’Archambault, de Cauterets, de Barèges.
Le 29 décembre 1820, Dorothée mit au monde une fille, Pauline. La mère étant séparée de son mari, il y a tout lieu de penser que Talleyrand en fut le père. Il adora sa petite-nièce qu’il appelait “Minette ». Mais pour sauver les apparences, il fallait une réconciliation, même de façade, avec Edmond, devenu duc de Dino.
Pauline de Talleyrand-Périgord, marquise de Castellane
Il vint donc habiter rue Saint-Florentin. Madame de Souza, ancienne maîtresse du prince et mère de Flahaut, écrivit : « Madame Dorothée est devenue mystique. Le pauvre Edmond assiste en pitoyable spectateur à cette grossesse envoyée par la grâce de Dieu ».
Cette réconciliation provisoire avait un prix, l’élévation du grade de grand officier de la Légion d’Honneur et le paiement de toutes ses dettes. Edmond continua sa double carrière. Général commandant la 2ème brigade de la 1ère division de cavalerie de la Garde royale en septembre 1815.
Suite à son attitude en 1823 en Espagne il fut nommé lieutenant-général, et fait commandeur de Saint-Louis. Endetté malgré la pension de 40.000 francs qu’il reçoit de Dorothée.
Ses créanciers parisiens le poursuivant, il passa en Angleterre… où il débuta par une perte au jeu de 60.000 francs. Les créanciers anglais le mettent en prison.
Talleyrand refusa de payer quoi que ce soit, ce qui obligea le duc de Dino à vivre à l’étranger et s’installer à Florence où il vécut de la pension versée par sa femme puis par leurs enfants.
L’ami Rémusat écrira à propos de Pauline qu’elle ressemble à sa mère “ mais avec un nez en l’air qui servait à rendre vraisemblable la paternité de Talleyrand”.
Durant toute cette période leur vie mondaine fut intense. Pas un bal ne se donnait à Paris sans le prince de Talleyrand et la duchesse de Dino. Cela ne signifiait pas toutefois que la situation était admise par le Faubourg Saint-Germain.
L’Hôtel de Talleyrand était ouvert quatre ou cinq mois durant l’hiver. Le jour de réception était le lundi et parfois plus de cinq cents personnes s’y pressaient. Tout était fastueux. Le mardi était le jour des grands dîners, et ce jusqu’à Pâques. Talleyrand dépensait une fortune. Il disait : “J’aurais un peu besoin d’aller faire des économies à Valençay car l’hiver a été fort cher.”
L’idée parait étrange aujourd’hui. Mais le noble Faubourg avait pris position en faveur d’Edmond, lors de leur séparation. Et on le faisait sentir à Dorothée, malgré ses qualités personnelles, son immense fortune et sa position princière. Il est certain qu’elle en fut blessée.
En 1835, elle écrivit au comte Apponyi, ambassadeur d’Autriche à Paris : “ Je suis en France depuis plus de 20 ans dans une position qui devrait croire que je suis au-dessus des préventions; et bien, je ne les ai point vaincues, je suis toujours considérée comme une étrangère et si, parfois, j’ai cru avoir pris racine, on m’a bien vite prouvé que je me trompais. Pour tout le monde, et même pour les personnes de la famille dans laquelle je suis entrée, je suis une étrangère.” ( Rapporté par Françoise de Bernardy)
Il est évident qu’elle n’était pas reçue aux Tuileries, sauf en des circonstances exceptionnelles, comme le mariage du duc de Berry et de la prince Marie-Caroline de Bourbon-Siciles. Pour ces raisons, Dorothée préférait la vie à Valençay, puis plus tard à Rochecotte et choisit de retourner en Allemagne à la mort de Talleyrand.
Théobald Piscatory (1800-1870)
Mais sous la femme du monde vivait une femme de désir. Si l’amour de Talleyrand lui apportait tout qu’une âme désire, il ne lui apportait pas la satisfaction sexuelle à laquelle elle aspirait. Elle avouait : “ Si vous saviez à quel point je suis malheureuse.”
Elle avait été amoureuse du prince Czartoryski, qui le lui avait bien mal rendu. Elle avait été amoureuse du comte Clam-Martinitz, qui avait été pire que Czartoryski. Elle attendait de rencontrer un homme jeune et beau qui pourrait réveiller son enthousiasme et satisfaire ses sens. On peut imaginer leur exigence en pensant à sa mère et à ses soeurs, les “putains de Courlande.”
Elle le rencontra en la personne de Théobald Piscatory. Fervent philhellène, Piscatory avait effectué des séjours en Grèce en 1825 et 1826 pour l’aider à se libérer du joug ottoman. Il semblait être aussi romantique dans ses idées que Lord Byron mort à Missolonghi le 19 avril 1824 pour la défense de la liberté du peuple grec.
Lord Byron par Richard Westall en 1813
Dans une lettre au baron de Vitrolles, alors ministre d’état, son grand ami et confident, en date du 21 septembre 1826, Dorothée avoue : “Les consolations de l’amitié me deviennent chaque jour plus nécessaires; je leur demande de me tenir une grande place et surtout m’empêcher de sentir un vide que je ne voudrais plus voir rempli par ce qui a tant agité et gâté ma vie…”
“L’Amitié” est entrée dans sa vie le 28 septembre 1826, en acceptant l’hospitalité de Talleyrand à Valençay. Ce fut le début d’un amour partagé qui ne connut à ses débuts que la contrariété de la naissance d’une enfant. Ne pouvant cacher son état à Talleyrand qu’en s’éloignant, elle partit pour les Pyrénées, Bagnières de Luchon et Bagnières de Bigorre, pour arriver à Bordeaux.
Acte de naissance d’Antonine Piscatory
Le 12 septembre 1827, Théobald Piscatory, âgé de vingt-neuf ans, propriétaire, demeurant habituellement à Paris, déclara la naissance d’un enfant du sexe féminin, né l’avant-veille, auquel il donna les prénoms d’Antonine, Pélagie, Dorothée, Sabine. Témoins : le médecin accoucheur, J.-B. Dupouy, chirurgien du Roi, et Samuel Brauer, homme de confiance de la duchesse de Dino. Elle sera appelée Arcambal-Piscatory, du nom de son père et portera celui de sa mère, parmi tant d’autres.
Talleyrand, dans le secret ou pas, écrivit : « J’ai des nouvelles de Mme de Dino qui se repose deux jours, à Bordeaux ». Le 5 avril 1845, Antonine épousera Octave Auvity, de dix ans son aîné, fils et neveu de médecins parisiens, dont l’un Jean Abraham avait été le chirurgien de la famille impériale, receveur particulier des finances dans la Haute-Loire, qui sera décoré de la Légion d’Honneur en 1877.
Son père, Théobald, à l’époque ministre plénipotentiaire, n’assistera pas au mariage, car il était en poste à Athènes. Antonine est donc mariée dans une famille de la bonne bourgeoisie parisienne, qui compte médecins, chirurgiens et généraux, tous membres de la Légion d’Honneur.
Dans l’acte de mariage elle est déclarée née de mère non nommée, qui ne s’occupa probablement jamais d’elle. Son père, après l’avoir élevée, l’avait dotée. Elle mourut sans postérité en 1908, tante et cousine non reconnue, des ducs de Talleyrand-Périgord.
Il semble qu’il ne s’agissait pas du premier enfant naturel de Dorothée. Elle aurait eu une fille, Marie-Henriette, baptisée près de Bourbon l’Archambaud le 15 septembre 1816, née de ses amours avec Clam-Martinitz.
La descendante de Marie-Henriette, Madame Françoise Engel, épouse de Jean Piat, disait que que Dorothée était bien son ancêtre. Antonine mourut en 1908 et Marie-Henriette en 1905. A Hyères le 23 janvier 1826 est née Julie Zulmé, de parents inconnus, qui fut confiée à Monsieur Fleury, médecin-chef de la Marine à Toulon.
On attribua aussi la maternité de l’enfant à Dorothée. C’était possible et pas certain car Talleyrand était du voyage dans le midi et ne se serait aperçu de rien.
Quoiqu’il en soit, la duchesse de Dino ne s’occupa absolument pas de ses enfants illégitimes. Elle ne pouvait les reconnaître mais aurait pu contribuer d’une manière ou d’une autre à leur éducation et à leur fortune. Elle ne fit rien.
Piscatory, ne fut pas seulement l’amant de Dorothée, ce que tout le monde savait, mais il fut aussi celui qui l’introduisit dans le milieu politique libéral. Le prince de Talleyrand et la duchesse de Dino le connaissaient pour avoir déjà rencontré Savary, duc de Rovigo, malgré leur différend à propos de l’assassinat du duc d’Enghien, Victor duc de Broglie, gendre de Madame de Staël, le baron Pasquier, futur Chancelier et duc, le maréchal Sebastiani, le comte Molé et bien d’autres figures de l’aristocratie. Piscatory lui fit rencontrer les étoiles montantes de l’opposition au régime, Royer-Collard, Guizot, Thiers, Mignet.
Royer-Collard par Gericault
Tous seront des figures importantes de la Monarchie de Juillet. Bien entendu les relations avec le Palais-Royal étaient excellentes, que ce soit avec le duc d’Orléans ou sa soeur, Madame Adélaïde. Talleyrand, toujours Grand Chambellan largement doté, avait une attitude prudente, laissant Dorothée se mettre en avant.
Elle invitait les têtes pensantes de l’opposition à l’hôtel de Talleyrand, mais chez elle. Les invités ne s’arrêtaient pas à l’entresol pour voir le prince dans ses appartements.
Ils montaient à l’étage. Arrivés sur le palier, ils ne se dirigeaient pas vers la somptueuse réception du prince, donnant sur les Tuileries, mais vers les appartements de la duchesse. Le prince n’invitait pas les opposants au roi… il laissait faire sa nièce.
Le 30 avril 1828, Dorothée avait acheté, moyennant le prix de 400 000 francs, le château de Rochecotte dans l’Indre. « J’ai une vraie passion pour Rochecotte; c’est à moi, c’est la plus belle vue et le plus beau pays du monde; enfin c’est un air qui me fait vivre légèrement et puis j’arrange, je retourne, j’embellis, j’approprie… J’ai pris la vie de campagne à la lettre”, écrivit-elle le 5 juillet 1828. C’est sa première vraie maison. Jusque là, elle a habité palais et demeures somptueuses, appartenant à d’autres. A Rochecotte, elle était chez elle.
Vue d’ensemble du château de Rochecotte
façade du château
“Le coteau est couronné par le château de Rochecotte, vaste édifice construit dans le goût moderne, et que les étrangers s’empressent de visiter (…) Il appartient aujourd’hui à Mme la duchesse de Dino, qui après y avoir fait d’importants réparations et l’avoir meublé avec magnificence, y a réuni les plus précieuses collections d’objets d’art et d’antiquité.
Rochecotte – Le grand salon
Mais ce qu’on y remarque surtout avec une curiosité inspirée par l’immense réputation de feu le prince de Talleyrand, c’est un ample assortiment de bijoux donnés à ce fameux diplomate par toutes les puissances de l’Europe avec lesquels il traita durant sa longue et mobile carrière (…) Rien d’éblouissant comme cette joaillerie diplomatique »… écrivait le journaliste Georges Touchard-Lafosse.
En effet, si Talleyrand ne voyait pas l’opposition chez lui, il pouvait la voir chez les autres. Il n’était en rien responsable des invitations de sa nièce, la duchesse de Dino.
Armand Carrel ( 1800-1836)
Les grands noms de la politique, emmenés chez Dorothée par son amant Théobald Piscatory, se retrouvaient ainsi autour de son autre amant le prince de Talleyrand, non sans signer le livre d’or où il avait lui-même inscrit ces mots : « Rochecotte est un lieu enchanteur où il y a beaucoup de questions à faire et où se trouve la personne sachant le mieux y répondre. »
Cette définition par Talleyrand lui-même donne le ton de ce lieu où se réunissent Thiers, Broglie et Armand Carrel, journaliste romantique, qui y fondèrent le 3 janvier 1830 Le National, journal d’opposition, destiné à “faire de la bonne politique…c’est l’art d’agiter le peuple avant de s’en servir.”
François Mignet (1796-1884) journaliste et historien, Adolphe Thiers seront aussi de Rochecotte, invités par Talleyrand fin 1829.
La révolution se préparait lentement, il suffisait d’attendre un faux pas du régime. Le duc de Polignac saura s’y employer.
Saisie des presses du National le 27 juillet 1830
(Un grand merci à Patrick Germain – A suivre)
Philippe H.
25 avril 2020 @ 06:53
Un immense merci pour ce document passionnant et si complet!!!
Antoine
25 avril 2020 @ 09:57
Toujours aussi palpitant. Mais ces vies toutes dédiées aux intrigues, aux plaisirs et au matériel sans une once de spiritualité me semblent finalement très vaines. J’ai aussi du mal à comprendre que l’on puisse faire le bien aux habitants de ses domaines et négliger totalement la chair de sa chair. Sans doute de purs produits du siècle des lumières…
Corsica
27 avril 2020 @ 04:53
Antoine, encore une fois, je rejoins votre pensée et m’étonne qu’une femme puisse faire le bien à Valençay, créer une école de filles et se désintéresser totalement de l’éducation des siennes. Elles étaient de simples accidents de parcours aussitôt mises au monde, aussitôt oubliés. À la guerre, on appelle cela un dégât collatéral.
Encore une fois merci à Cosmo pour ses recherches et son iconographie remarquable.
Corsica
27 avril 2020 @ 04:56
Bon, voilà que je radote en répétant « encore une fois ». Le confinement ou l’heure ne me valent rien.
Robespierre
25 avril 2020 @ 10:15
Merci pour ces photos sans doute difficiles à trouver du château de Valençay. C’est magnifique, quel bon goût ces pièces de réception, et les meubles des chambres à coucher étaient à l’époque tout ce qu’il y avait de moderne. Merci aussi pour les photos de château, parce que c’est difficile de se representer les lieux . Je n’imaginais pas Rochecotte aussi somptueux. J’imaginais un joli manoir de campagne, mais il est vrai que la dame avait beaucoup d’argent.
Je n’avais aperçu Valençay que dans le Secret d’Histoire, pas très réussi, de Talleyrand. Un peu bâclé, mais ce n’était pas grave, j’avais pu visiter des endroits hors de ma portée.
La vie sentimentale de Dorothée montre que même quand on a eu tous les amants qu’on voulait on tombe peut tomber sur une déconvenue, et comme par hasard c ‘est la personne dont on est vraiment amoureux. Idem pour Talleyrand.
C’est difficile d’imaginer le Diable Boiteux malheureux en amour et tourmenté. Mais c’est avéré par toutes sortes de témoignages de l’époque.
Talleyrand garda auprès de lui sa dulcinée, mais il dut jouer le rôle ingrat de l’amant complaisant. Je suppose qu’il s’en consola avec des mots d’esprit.
Robespierre
25 avril 2020 @ 10:17
pardon …. on peut tomber et pas « on tombe peut tomber »
Mary
25 avril 2020 @ 12:48
Robespierre,
En amour, comme dans tous les autres domaines, on risque des déconvenues…mais c’est la vie !
Alinéas
25 avril 2020 @ 10:18
Merci beaucoup pour ce sixième volet.. Ce document est bien détaillé et imagé ; j’attends la suite avec impatience !
Pierre-Yves
25 avril 2020 @ 10:57
Une des choses qui frappent, dans cette histoire, c’est la médiocrité, pour ne pas dire l’inexistance, du mari. Et ce qui frappe encore plus, c’est que la haute société parisienne ait pris fait et cause pour ce nul, et n’ait jamais accueilli sa femme comme une des leurs, tout en ayant profité des généreuses invitations de celle-ci.
Enfin, comme Antoine, je suis frappé de l’incohérence qu’il y a pour Dorothée à aider le village de Valençay et sa population, et de laisser ses enfants, certes illégitimes, mais enfants quand même, sans attentions ni ressources.
Cosmo
26 avril 2020 @ 19:11
Pierre-Yves,
En effet, cela surprend mais être mère n’était pas à l’époque vécu comme un bonheur, mais plutôt un ennui. Elle ne reconnut pas ses enfants naturels car elle ne pouvait pas le faire sauf à causer un scandale immense. Elle aurait pu les aider. D’autres l’ont fait à sa place. Peut-être l’a-t-elle aussi fait en sous-main ? Cela dit, ses enfants légitimes n’étaient guère plus proches d’elles, sauf Pauline, probablement confiés à une armée de gouvernantes et laissés pour compte dans la vie tumultueuse de leur mère. Ils ne reviennent à la surface qu’une fois adultes, donc dignes d’intérêt avce une certaine valeur sociale de par leurs mariages.
Je ne pense pas que la duchesse de Dino ait été la seule « mère indigne » du XIXe siècle.
Amicalement
Cosmo
aubert
25 avril 2020 @ 12:15
Incité par Cosmo j’ai rouvert les souvenirs et chroniques de la duchesse de Dino.
J’ai trouvé à la date du 29 Octobre 1834, écrit à Valençay le texte suivant lors du séjour du duc d’Orléans :
» A cette occasion il (le duc d’Orléans) m’a raconté qu’un de ses aïeux, ayant prêté de l’argent au Saint-Siège, que celui-ci n’avait rendu au terme indiqué, la pape envoya en compensation, une bulle par laquelle il créait tous les descendants mâles de la famille « sous-diacres nés » et chanoines de Saint-Martin de Tours, avec le droit de toucher, sans gants, aux vases sacrés et de se placer à l’église du côté de l’Evangile, au lieu du côté de l’Epitre. Le roi Louis-Philippe a été reçu chanoine de Tours à l’âge de sept ans « .
Il ressort de ce texte que Mgr le comte de Paris est donc chanoine de Saint-Martin de Tours ce qui explique sa dévotion.
Il est dommage que sauf erreur ni Charles, ni Gérard ne nous aient révélé cela.
Luiston de Borbléans
25 avril 2020 @ 17:17
Il semblerait que ce soit les chefs d’État républicains de la France qui aient hérité du titre de chanoine de Saint Martin de Tours de Notre Cousin Louis-Philippe
https://www.google.com/amp/s/www.francebleu.fr/amp/infos/societe/emmanuel-macron-devient-ce-mardi-chanoine-honoraire-de-l-eglise-de-saint-martin-de-tours-1529995010
Quant à Nos Cousins Paris cela explique leur placement à l’église lors des célébrations religieuses auxquelles ils assistent,cm du côté de l’ambon de l’Évangile et non du côté de l’ambon de l’Épître ; ce placement qui avait étonné certains sur le site, lors d’une célébration religieuse, avait été expliqué en ce sens par l’un des honorables correspondants de Dame Régine du Site.
Robespierre
25 avril 2020 @ 19:44
je pense que si le Vatican décidait de solder sa dette, intérêt et capital, le Roy qui a cinq enfants et bientôt un sixième renoncerait volontiers à l’honneur d’être chanoine de Saint Martin de Tours.
Louis-Philippe qui n’était pas très religieux et aimait l’argent a dû ronger son frein avec cet honneur conféré par la profonde dévotion de son aïeul. A mon avis, il devrait s’agir (mais ce n’est qu’une supposition) du fils du Régent qui était confit en patenôtres et vivait comme un saint. Il a dû trouver la compensation équitable. Lui.
Mayg
26 avril 2020 @ 14:55
😂😂😂
Gérard
25 avril 2020 @ 21:19
En effet l’anecdote est rapportée par les Mémoires de la duchesse de Dino qui reçoit avec le prince de Talleyrand au château de Valençay le 30 octobre 1834 le duc d’Orléans, prince royal.
Le duc après avoir fait dans la journée des commandes de bonneterie et des dons importants pour les pauvres - comme la conversation roulait sur le Berry et la Touraine – compta à la duchesse de Dino qu’un de ses aïeux ayant prêté au Saint-Siège une somme qui ne fut pas rendue au terme convenu, reçut en compensation une bulle créant tous les descendants mâles de la famille sous-diacres nés et chanoines de Saint-Martin de Tours, avec le droit de toucher sans gants aux vases sacrés et l’autorisation de s’asseoir du côté de l’Évangile de l’église au lieu du côté de l’Épître.
C’est ainsi que le roi Louis-Philippe avait été reçu chanoine de Tours à l’âge de sept ans.
aubert
26 avril 2020 @ 13:10
Si j’avais su que vous alliez recopier ce passage, je me serais dispensé de ce pensum.
Neoclassique
25 avril 2020 @ 12:16
Votre article est passionnant.
Il y a juste une erreur dans le nom d un duc: il ne s’agit pas du duc d’Esclignac mais sans doute du duc d’Estissac
aubert
25 avril 2020 @ 15:03
il y a bien un duc d’Esclignac, pair de France 1790-1873 qui était Preissac et non La Rochefoucault.
Sa femme était Georgine de Talleyrand fille unique de Boson plus jeune frère du Prince de Talleyrand
Cosmo
25 avril 2020 @ 20:47
Je vous remercie pour votre compliment.
Il existe bien un duc d’Esclignac ( 1790-1873) époux de Georgine de Talleyrand-Périgord, officier de carrière.
La branche cadette d’Esclignac fut duc à brevet d’Esclignac en 1787, grand d’Espagne de première classe la même année, pair de France héréditaire en 1819, duc de Fimarcon (1819 et 1829). Source Wikipedia.
Bon week-end
Jean Pierre
25 avril 2020 @ 12:57
Je vois une toile de Louis XVIII en costume de sacre, je croyais que le podagre n’avait jamais été sacré.
Que les bonnes âmes du Bd Saint Germain aient été choquées par la vie de l’évêque d’Autun comme auraient-elles pu ne pas l’être, c’est le drame de l’aristocratie qui se donne des fausses valeurs bourgeoises ?
Ensuite, Pauline si j’ai bien compris était la tante du duc de Morny ?
Quant à Valencay c’est un vrai bijou que j’ai appris à connaître quand je maniais les armes (très mal) dans les anciennes bases américaines de la Région redevenues françaises. La réputation de Rochecotte, pas loin pourtant, en souffre.
Robespierre
25 avril 2020 @ 19:52
Vous avez raison avec le duc de Morny. Talleyrand, jeune ecclésiastique à la vie dissipée, était le chevalier servant de Madame de Flahaut. Un enfant naquit. Le comte de Flahaut. Le comte de Flahaut eut un enfant de la reine Hortense et s’occupa de lui, de loin. L’enfant fut confié à une famille Demorny et quand Napoleon III monta sur le trône, son demi-frère devint le duc de Morny.
Cette parenté ne m’était pas apparue.
HRC
26 avril 2020 @ 19:17
Elle est connue pourtant.
Cosmo
25 avril 2020 @ 20:58
Je ne pense pas qu’il ait été sacré mais cela n’enlève en rien au plaisir de revêtir le costume pour la postérité.
Oui, Pauline était la tante ou cousine du duc de Morny.
Gérard
26 avril 2020 @ 14:39
Tout avait été préparé pour le sacre de Louis XVIII y compris une messe solennelle par Cherubini qui se joue encore de temps en temps mais son état de santé et son âge ne permirent guère le voyage.
Il n’était pas non plus très religieux, il I’était en tout cas beaucoup moins que ses frères.
https://m.youtube.com/watch?v=r74UZeetxXw
Martine
25 avril 2020 @ 13:23
Pour compléter voiçi aussi un château du sud Essonne ,en lien avec votre sujet
Le château du Marais ( Val St Germain) passe à Violette de Talleyrand-Périgord (1915-2003), épouse en 1937 du comte James de Pourtalès (1911-1996), puis en mars 1969 de Gaston Palewski (1901-1984) avec en particulier un musée de la Courlande
<>
http://chateaudumarais.com/musee.html
Mayg
25 avril 2020 @ 14:04
Si je comprends bien Dorothée a eu 6 ou 7 enfants, mais seuls les 3 premiers ( dont une fille morte en bas âge) sont de son époux ?
Ses fils ont ils eu une descendance ?
Brigitte - Anne
25 avril 2020 @ 20:02
Passionnant ! Vivement demain .
HRC
25 avril 2020 @ 23:58
Cher Cosmo,
J’ai vraiment tout apprécié dans cet ensemble. Si clair, si agréable à lire, qu’on en viendrait à oublier le travail préalable.
Félicitations.
Robespierre
26 avril 2020 @ 10:26
Oui, c’est bien agréable, ce n’est pas nous qui allons à la culture mais c’est la culture qui vient à nous dans notre endroit de confinement. Pas besoin d’aller farfouiller dans les rayons d’une bibliothèque.
L’iconographie comme toujours avec Patrick Germain est exceptionnelle.