La duchesse Elisabeth, Wilhelmine, Louise de Wurtemberg est née le 21 avril 1767 à Treptow-Köpenick. Elle est la fille de Frederic II, duc de Wurtemberg et de Friederike, magravine de Brandenbourg-Schwedt. Entre 1754 et 1772, le couple a eu douze enfants. La huitième est la duchesse Elisabeth.
En 1776, la sœur d’Elisabeth, Sophie-Dorothée épouse à Saint Petersbourg l’empereur Paul de Russie et prend le nom de tsarine Maria Feodorovna. Afin d’entretenir de bonnes relations avec la Russie par liens familiaux, l’empereur d’Autriche Joseph II s’attarde sur la famille de Wurtemberg pour trouver une épouse pour son neveu l’archiduc François qui est un jour destiné à lui succéder.
Le choix se porte sur la duchesse Elisabeth dont le destin désormais tout tracé est de devenir un jour impératrice d’Autriche. Les noces sont célébrées à Vienne le 6 janvier 1788.
La vie conjugale se présente sous les meilleurs auspices car les jeunes mariés se découvrent des affinités et mènent une vie quotidienne commune très heureuse.
Âgée d’à peine 20 ans, l’archiduchesse Elisabeth est décrite comme une personne d’une grande bonté mais très naïve dans l’environnement parfois hostile de la Cour impériale de Vienne. Elle réussit à conquérir l’affection de l’empereur Joseph II qui le lui rend parfois bien maladroitement à sa manière.
Les premières mois de mariage sont marqués par la grande inquiétude de la jeune archiduchesse quant à la possibilité que son mari soit envoyé en mission militaire loin de Vienne. Elisabeth s’applique aussi à apprendre avec un certain succès le chant.
L’annonce de l’attente d’un heureux événement en 1799 est saluée avec enthousiasme à la Cour où l’on attend avec impatience un héritier. Mais déjà l’empereur Joseph II, 58 ans, est gravement malade. On lui administre les derniers sacrements en présence de l’archiduchesse Elisabeth en pleurs. Quelques heures plus tard, elle est prise d’un violent malaise et donne naissance prématurément à une fille prénommée Ludovika, Elizabeth, Franziska qui voit le jour le 18 février 1790.
L’archiduchesse Elisabeth succombe le jour-même des suites de cette naissance prématurée malgré l’intervention des médecins et une opération de la dernière chance. L’empereur Joseph II s’éteint deux jours plus tard.
La petite archiduchesse Ludovika ne vécut qu’un peu plus d’un an jusqu’en juin 1791.
Elisabeth de Wurtemberg, archiduchesse d’Autriche, qui aurait dû devenir impératrice, quitta ce monde à l’âge d’à peine 22 ans. Elle fut inhumée dans la crypte des Capucins à Vienne. Son beau-père l’empereur Léopold II monta sur le trône l’espace de 2 ans avant que son époux l’archiduc François ne lui succède. Ce dernier s’est remarié 6 mois après le décès d’Elisabeth avec la princesse Maria Teresa de Bourbon-Deux-Siciles. A chaque fois après veuvage, il se remariera, soit au totale quatre mariages. Il est entre autres le père de l’archiduchesse Marie Louise, épouse de l’empereur Napoléon I et mère de l‘Aiglon.
COLETTE C.
26 février 2015 @ 11:31
Passionnant ! Merci.
Lorenz
26 février 2015 @ 12:06
Ce sera seulement Marie-Thérèse de Bourbon de Naples, qui était doublement sa cousine germaine, qui donnera une nombreuse descendance à l’empereur François: 12 enfants en moins de 17 ans de mariage.
Cette Elisabeth ne semble pas belle sur les portraits.
Je suppose qu’elle a été élevée protestante et s’est convertie au catholicisme avant le mariage?
JAusten
26 février 2015 @ 13:15
Je pense qu’elle descendait plutôt de la branche catholique des ducs de W.
Dans les mémoires de la baronne d’Oberkirch c’est bien expliqué
Jean Pierre
26 février 2015 @ 13:29
Luthérienne (confession d’Augsburg) Lorenz pas seulement protestante. (Germaine de Staël était elle calviniste)
La baronne Oberkirch évoque cette famille dans ses Mémoires. Tout ce monde vivait à Montbéliard dont les Wurtenberg étaient princes.
aubert
26 février 2015 @ 15:31
Encore plus malheureuse que Diana
Mélusine
26 février 2015 @ 23:10
…Ce qui n’est pas peu dire, aubert, et elle n’aura même pas eu le temps d’être déçue par son mari.
aubert
27 février 2015 @ 12:44
…et de prendre un amant.
Mélusine
28 février 2015 @ 12:21
…et être regrettée par celui-ci.
Actarus
26 février 2015 @ 16:18
Hmm… finalement non, pas de commentaire, cela vaut mieux ! ^^
Claudia
26 février 2015 @ 16:48
Comme c’est triste, mourir à 22 ans et sa petite fille qui n’a vécu qu’un an seulement….
Vincent
26 février 2015 @ 17:51
La découverte de la pénicilline et des antibiotiques est hélas une chose récente.
Galaxie20
26 février 2015 @ 18:16
Triste mais une réalité. Les princesses de l’époque étaient avant tout des ventres….
Robespierre
26 février 2015 @ 18:27
Si elle n’était pas morte à 22 ans, elle serait morte à 30 ou 32, épuisée par les maternités. Il y a des maris qui honorent tellement leur femme qu’ils se retrouvent veufs honorables, prêts à un nouvel hymen !
Jean Pierre
27 février 2015 @ 12:14
Heureusement qu’on peut honorer sa femme sans que maternité s’en suive.
Et en France on sait maîtriser les naissances depuis le XVIII siècle comme l’a montré le grand démographe Sauvy (de manière non chimique à l’époque, of course !).
Robespierre
27 février 2015 @ 13:52
Vous croyez que les Habsbourg pensaient à limiter les naissances ?
Pierre-Yves
27 février 2015 @ 11:25
Voilà une princesse qui n’aura pas eu le temps d’encombrer l’Histoire. 22 ans, c’est juste un petit tour et puis s’en va.