Elsa von Gutman voit le jour le 8 janvier 1875 à Vienne. Elle est la fille du Chevalier Willhem von Gutmann (anobli en 1878) et d’Ida Wodianer.
Le chevalier von Gutmann est un banquier et industriel d’origine juive.
En 1899, Elsa se convertit à la religion catholique pour épouser le baron Geza Erös von Bethenfalva qui décède en 1908.
Elle fait la connaissance en 1914 du prince Franz de Liechtenstein (1853-1938).
Le prince né au château familial de Vaduz en 1853 est le 11ème enfant du prince Aloys II de Liechtenstein (1796-1858) et de la comtesse Franziska Kinsky von Wchinitz und Tettau (1813-1881).
Au moment de leur rencontre, c’est le prince Johannes II (1840-1929) qui règne sur la Principauté de Liechtenstein. Il ne voit pas d’un bon œil cette relation en raison des origines juives d’Elsa mais aussi de son rang qui n’est pas princier.
Il leur faudra attendre le décès du prince Johannes le 11 février 1929 et la montée sur le trône de Franz que pour pouvoir se marier en juillet de la même année dans l’intimité à Vienne.
Le couple se partage entre ses propriétés de Vienne, Feldsberg, Thalhof et Eisgrub mais sous l’impulsion de la princesse, commence à séjourner de plus en plus fréquemment à Vaduz.
La princesse Elsa se lance dans de nombreuses activités caritatives dont la création de la fondation Prince Franz et Princesse Elsa pour la jeunesse du Liechtenstein qui existe toujours.
Elle soutient financièrement des structures hospitalières et les populations en précarité sociale. C’est la première fois que les habitants de la principauté ont un tel contact avec leurs souverains.
A partir de 1933, la situation politique commence à se tendre dans la région et la princesse subit des pressions en raison de ses origines juives.
Le prince Franz s’éteint à Feldsberg le 28 juillet 1938. N’ayant pas de descendant, c’est son neveu le prince Aloys (1869-1955) qui doit lui succéder mais ce dernier fait le choix d’abdiquer en faveur de son fils le prince Franz Josef (1906-1989) qui est le père du prince Hans Adam, actuel souverain.
La princesse Elsa fait le choix de quitter le Liechtenstein et l’Autriche après l’Anschluss et s’installe en suisse. Elle s’est éteinte le 28 septembre 1947 à Vitznau au lac de Lucerne.
Elle est la première princesse de Liechtenstein à être inhumée dans la crypte de la cathédrale Saint Florin de Vaduz.
Régine ⋅ Actualité 2021, Liechtenstein, Portraits 10 Comments
cerodo
20 septembre 2021 @ 04:18
une preuve de plus que la réalité dépasse toujours la fiction.
Pascal
20 septembre 2021 @ 05:39
Pendant la période nazie la position du Liechtenstein , tout petit pays germanohone dont la famille princière possédait de nombreuses propriétés dans les pays passés sous la domination du troisième reich à du être extrêmement délicate…
D’autant plus que la principauté n’avait pas encore son statut de paradis bancaire.
Mais soit il paraissait négligeable ou son étroite proximité avec la Suisse l’a protégé ?
Cette femme a pu échapper, tant mieux .
Sigismond
20 septembre 2021 @ 07:20
C’est dès 1923 que le prince Alois (1869-1955) a renoncé à ses droits, imitant en cela son frère aîné le prince Franz (1868-1929). Il n’a pas attendu 1938 pour ce faire.
Stéphane G.
20 septembre 2021 @ 09:07
quelle chance pour elle d’avoir échappé à la Shoah
Jean Pierre
20 septembre 2021 @ 09:20
Je la découvre, mais je découvre aussi que cette dame œuvrait en son temps pour les structures hospitalières de la principauté qui semble en être aujourd’hui dépourvue puisque le Liechtenstein ne peut plus assurer sa propre prestation de services hospitaliers, on nait et meurt souvent en Suisse ou en Autriche.
Sigismond
20 septembre 2021 @ 10:55
La renonciation des princes Franz et Alois au profit de leur neveu et fils Franz Josef en 1923, obéit paraît-il à des motifs bassement fiscaux. En effet, il s’agissait d’éviter la succession en peu d’années de quatre princes souverains tous d’âge mûr (Johann II, 83 ans, le futur Franz I, 70 ans, le prince Franz, 55 ans et le prince Alois, 54 ans) ce qui aurait amené les Liechtenstein à payer dans un court laps de temps quatre fois des droits de succession sur leurs nombreux biens fonciers ! En renonçant au profit du jeune Franz Josef, 17 ans, son oncle et son père faisaient faire de substantielles économies à la famille. Bien calculé puisque Franz Josef allait vivre jusqu’en 1989. Mais cela valait-il la peine de traficoter l’ordre successoral ? C’est ce que les Germains appellent la Realpolitik…
LSC
20 septembre 2021 @ 11:14
A mon avis, en 1923, la superficie des biens fonciers possédés en Tchécoslovaquie par la maison princière avait du diminuer suite à la réforme agraire . Cela étant, trois des princes n’ayant pas de descendance directe, les droits devaient être onéreux pour les collatéraux.
Jean Pierre
20 septembre 2021 @ 12:50
La succession au « trône » me semble devoir être différenciée de la succession civile sauf à penser qu’il y a confusion entre les biens d’Etat et les biens familiaux.
Cosmo
20 septembre 2021 @ 13:00
Les droits de succession existaient-ils à l’époque au Liechtenstein, en République tchèque et en Autriche ? Et la famille souveraine était-elle soumise au droit commun ?
Ciboulette
20 septembre 2021 @ 18:52
Une femme de coeur , semble-t-il , qui a pu heureusement se mettre à l’abri .