Le peintre Goya a réalisé en 1800 un magnifique tableau représentant la famille de Charles IV. Au centre de ce tableau figure le Roi et la Reine Marie Louise, tenant par la main leur dernier enfant, âgé de six ans, vêtu d’un ensemble en velours rouge, décoré comme il se doit du cordon bleu et blanc de l’Ordre royal et distingué de Charles III. Ce jeune garçon est l’Infant François de Bourbon. Pris dans la tourmente des évènements du XIXème siècle, son histoire n’est connue souvent qu’à travers les adversaires de ses parents ou de ses frères. Jul nous propose aujourd’hui aux lecteurs de Noblesse et Royautés d’autres informations permettant de comprendre sa vie.
Charles, Ferdinand, Marie Josèphe, Antoinette, Elisabeth, Marie Louise, François, Charles IV, Antoine, Marie, Louis, Louise tenant le petit Charles.
L’Infant d’Espagne est né au Palais royal de Madrid le 10 Mars 1794, quatorzième enfant et huitième fils de Charles de Bourbon (1748-1819), Roi d’Espagne depuis six ans et de son épouse et cousine germaine, Marie Louise de Bourbon, Princesse de Parme et Plaisance, Infante d’Espagne (1751-1819).
Il n’a pas connu ses grands-pères, lesquels étaient frères, Charles III Roi d’Espagne (1716-1788) et l’Infant-Duc Philippe (1720-1765), ni ses grands-mères Amélie de Saxe (1724-1760) et Madame Infante (1727-1759), fille aînée de Louis XV. L’Infant François est par conséquent le dernier arrière-petit-enfant du roi Louis XV.
L’Infant d’Espagne fut baptisé le soir même par le Très-révérend Patriarche des Indes, Evêque d’Avila et Chapelain du Roi, Antoine de Sentmenat, en présence de la Cour. Il fut tenu sur les fonts et nommé par son oncle-beau-frère l’Infant Antoine (1755-1817) « l’Oncle docteur » de la famille, passionné par les sciences et notamment la chimie, qui possédait un laboratoire où il menait des expériences pharmaceutiques.
Le Roi demanda à ses fidèles sujets de rendre grâce à Dieu par des prières et la lecture des Psaumes dans toutes les églises, chapelles et oratoires de ses Etats. Le prénom François de Paule était particulièrement cher au Roi qui l’avait donné à sept de ses huit fils mais jamais en première position. On peut aisément imaginer que ce Calabrais du XVème siècle (1416-1507), qui fut l’un des plus jeunes ermites (14 ans) et fondateur d’ordre religieux (19 ans) –les Minimes- devenu le conseiller spirituel des Rois de France Louis XI, Charles VIII et Louis XII, dont le nom fut donné à François Ier, était très aimé par Charles IV.
Il décora son benjamin de la Toison d’Or et de le fit Chevalier de l’Ordre de Charles III. Il lui fit cadeau de la Commanderie de Medina de las Torres (dans l’Ordre de Saint-Jacques) située en Estrémadure près de Badajoz auquel il ajouta 72 000 réaux annuels de pension alimentaire.
Au moment de sa naissance, l’homme fort du royaume était Manuel de Godoy (1767-1851), Gentilhomme garde du corps qui connut une rapide ascension grâce à la faveur du Roi Charles IV et de la Reine Marie Louise et surtout aux graves événements. Ils étaient alors Princes des Asturies et cherchaient un homme de confiance, face à l’entourage du Roi Charles III. Ce dernier mourut en 1789 mais Godoy ne fut nommé Aide-de-camp du nouveau Roi et Gentilhomme de la Cour qu’en 1791. La proclamation de la République en France et l’emprisonnement du Roi Louis XVI, leur cousin germain, faisaient craindre le pire à Charles IV et Marie Louise. Plus que jamais, ils avaient besoin de conserver la fidélité d’hommes qui leur devraient tout, de la trempe de Godoy, dont le sens politique et le courage devenaient toujours plus précieux. Le Roi d’Espagne recherchait la stabilité, que son cousin Louis XVI n’avait pas pu obtenir, et accéléra l’élévation de Godoy. Charles IV fit de lui son Secrétaire d’Etat en 1792 (Président du gouvernement) et le créa Duc d’Alcudia la même année, du nom des grands pâturages pour les troupeaux en transhumance dans la Province de Ciudad Real qu’il lui avait offerts. Il lui décerna la Toison d’Or en 1793.
A la tête du gouvernement, Godoy réussit à conserver pendant quinze années difficiles l’indépendance des Etats de son maître, ce qui n’était pas rien.
Des mauvaises langues de la Cour, aigries contre leurs souverains de la faveur qu’ils avaient accordée à leur homme de confiance, ou des libertins voulant salir de leur turpitudes la réputation des monarques, comme nous l’avons connu aussi en France au temps de Marie Antoinette, attribuèrent la paternité de l’enfant à celui qui sera titré Prince de la Paix en 1795. Le prestige de son « seul ami » culmina en 1797 quand le Roi lui donna en mariage sa propre cousine Marie Thérèse de Bourbon, Marquise de Boadilla del Monte.
Ces calomnies poursuivaient un objectif politique car on comprend bien qu’elles servaient les intérêts des ennemis de ces Princes pour jeter le discrédit sur les Bourbons. L’ambiance familiale était tendue en raison de la mésentente de plusieurs de ses membres avec Godoy.
Esquisse de Goya représentant l’Infant.
François grandit dans une famille nombreuse décimée hélas par la mortalité infantile. Il n’a pas connu cinq de ses frères et une sœur qui mourut à l’âge de trois ans en novembre de cette même année 1794.
Charlotte, sa sœur aînée, avait dix-neuf ans au moment de la naissance de son petit frère, était établie depuis neuf ans déjà au Portugal. Elle avait été mariée à l’héritier du trône le Prince de Brésil et lui avait donné une fille l’année précédant la naissance de son frère François ! Une nièce plus âgée dont il fera la connaissance quand elle viendra s’installer en Espagne avec son fils qui était en même temps Infant d’Espagne et de Portugal.
Venaient ensuite Marie, née en 1779 et Louise, née en 1782 (dite Louisette) : La première était décrite comme timide et de santé délicate tandis que la seconde était plus vive, gracieuse et spirituelle. En 1795, elles furent données en mariage le même jour au Château de La Granja de San Ildefonso à leur oncle l’Infant Antoine et à leur cousin l’Infant Louis, héritier du trône de Parme, premier arrière-petit-fils de Louis XV. Ces unions consanguines leur permirent de demeurer auprès de leur famille bien aimée et elles furent représentées sur le tableau de Goya avec leur époux, à droite du tableau. Hélas la première mourut en mettant au monde un fils en juillet 1798, François n’avait alors que quatre ans.
Isabelle, née en 1789, (appelée Elisabeth en famille) que la Reine tient affectueusement contre elle sur le tableau de Goya, sera envoyée à Naples, pour épouser son cousin, le Duc de Calabre. Deux frères : Ferdinand, Prince des Asturies et Charles sont représentés sur la gauche du tableau, devant leur tante l’Infante Marie Josèphe, sœur aînée du roi demeurée célibataire un peu comme Mesdames de France.
La période était troublée par la Révolution française et l’expansionnisme de la jeune République en Italie. Le petit Infant apprit que le cousin germain de son père et également de sa mère le Roi Louis XVI et la Reine Marie Antoinette, avaient été exécutés un an avant sa naissance tandis que Madame Elisabeth périt sur l’échafaud en 1794. Plusieurs milliers de Français avaient subi le même sort lors de la Terreur. Violences qui devaient frapper l’imaginaire d’un jeune Bourbon !
Au début du XIXème siècle, le Roi Charles IV était occupé à une affaire qui lui tenait à cœur : réformer et adapter les méthodes d’enseignement de ses Etats afin de les rendre plus rigoureuses, efficaces et conformes à ses idéaux. Il fit écrire à tous ses ambassadeurs pour qu’ils lui communiquent les réalisations dans ce domaine des autres Etats européens. Charles IV s’intéressa à la méthode élaborée en Suisse par le pédagogue zurichois Jean Henri Pestalozzi (1746-1827).
Les principes et pratiques de Pestalozzi qui avaient séduit le roi étaient les suivants : choisir des enseignants aimant les enfants, bienveillants à leur égard (ce qui n’était pas évident à l’époque…), développer les facultés des élèves sans précipitation, donner du sens aux mots, décrire et définir précisément ; observer la nature en plein air ; forger la discipline, l’aisance et la liberté par la gymnastique. Pestalozzi pensait que la fonction féminine dans l’enseignement élémentaire du peuple et l’enseignement fait dans la famille à la maison pour le consolider étaient meilleurs que tout. Il était hostile à une intervention extérieure à la maison trop précoce et préconisait des classes de niveaux et non d’âges.
Charles IV donna des ordres et mobilisa d’importantes sommes pour fonder un Institut pestalozzien à Madrid, à l’image de celui d’Yverdon. M. Pestalozzi envoya deux de ses élèves MM. Studer et Smeller. Cent élèves, choisis dans la noblesse, la bourgeoisie et la paysannerie, de cinq à seize ans furent admis à l’Institut. Le Roi ordonna que quatre-vingt hommes instruits y soient également reçus pour se former à cette méthode pédagogique nouvelle et pouvoir ensuite améliorer les autres écoles du royaume.
En 1807, le Roi Charles IV confia la direction de l’Institut à François Amoros, et le nomma gouverneur de son fils benjamin. Il lui demanda de choisir pour lui plusieurs camarades de familles méritantes, qui furent des fils de militaires majoritairement. C’est la première fois qu’on voyait en Espagne un fils du Roi éduqué avec les fils du peuple. En plus des habituels exercices d’escrime et d’équitation, L’Infant François fit donc de nombreuses heures de gymnastique et de natation.
Cette méthode éducative rencontra des résistances, mais l’examen de l’Infant François émerveilla ses parents, ses frères, son oncle-beau-frère et sa tante Marie Josèphe. Le Roi créa les jeunes gens qui accompagnaient l’Infant dans ses exercices sous-lieutenants de l’armée espagnole tandis que leur professeur, le Capitaine Voitel, fut promu lieutenant-colonel.
Charles IV continua à préparer l’établissement de ses fils Charles et François, qui n’étaient pas ses successeurs directs. Tandis que Charles était fait Grand-Commandeur de l’Ordre de St-Jacques en Léon et Grand Commandeur de l’Ordre de Calatrava en Castille en 1802, François était fait Grand-Commandeur de l’Ordre de Montesa en 1802 et Grand-Commandeur de l’Ordre de St-Jacques en Aragon en 1809. Pour atteindre des revenus appropriés à son rang d’Infant, le Roi ajouta encore dix- neuf commanderies à son portefeuille.
Lors du Chapitre de l’Ordre de St-Jacques qui se tint en la Chapelle royale du Château d’Aranjuez le 26 Avril 1802, les deux fils cadets du Roi avaient été reçus Chevaliers et ils en portaient désormais la croix brodée sur leur habit.
En 1808, le Roi Charles IV fut détrôné par Napoléon Ier et il dut partir avec sa famille dans leur pays d’origine, la France.
L’Infant François, âgé de treize ans, s’était retrouvé à l’origine du soulèvement populaire, de la Guerre d’indépendance et de la résistance à l’occupant français. Au matin du 2 Mai, il fut conduit en larmes avec sa sœur Louise et les enfants de celle-ci dans un carrosse pour être expulsés vers Bayonne où ils devaient rejoindre les autres membres de leur famille, suscita l’indignation du peuple madrilène qui y vit une nouvelle marque de l’arbitraire napoléonien.
Les trois années passées en France furent sûrement très marquantes pour l’Infant. Son père avait pu s’occuper davantage de lui. Il était devenu plus accessible à mesure que leur Cour se resserrait à leurs derniers fidèles (une suite de deux cents personnes) et qu’il n’avait plus aucune obligation politique.
Laurent Lautard nous décrit merveilleusement la vie quotidienne et la personnalité attachante de Charles IV durant son séjour à Marseille. On se rend compte à la lecture de cette touchante description, que les vertus de ce Roi auront une grande influence sur le comportement de son fils dernier né.
Charles IV fut « accueilli avec amour, à son entrée sur le territoire de Marseille, on entendit même quelques cris de Vive le Roi, dont le double sens fut compris avec joie par les habitants, avec humeur par la police. La surveillance d’un hôte comme Charles IV exigeait sa résidence à Marseille même. (…) Plusieurs maisons spacieuses furent visitées (…). Il fallait voir pourtant avec quelle risible suffisance, certains propriétaires vantaient ce qu’ils appelaient leurs hôtels, leurs ameublements, leurs dépendances, et avec quelles dédaigneuse ironie, le ci-devant premier ministre [M. le Prince de La Paix] écoutait tout cela. (…)
Faute de mieux on s’arrêta à trois grandes maisons contiguës, dans un beau quartier ; et on y pratiqua des communications ; on les meubla aussi bien que mal. Vraiment, il n’y avait rien de royal ni à l’extérieur ni à l’intérieur (…). Ces dispositions terminées, on fixa leur jour de la prise de possession (18 octobre 1808).
Le spectacle d’un vieux monarque traîné de ville en ville sur une terre étrangère, la renommée d’un attentat à la Majesté souveraine dont il n’y avait point d’exemple, les noms des victimes, les dispositions bourboniennes des Français méridionaux, tout imprima sur cette journée un caractère sublime et touchant. Figurez-vous une population presque entière, agitée de je ne sais quel mélange de peine et de joie, un silence profond, mais des regards qui semblaient dire : Sire, prenez courage. Vous arrivez chez un peuple ami de votre race, il adoucira votre exil.
Le Roi apparaissait inquiet, la goutte le tourmentait et de tous ses ennemis, la goutte était le plus cruel à ses yeux. (…) La violence de sa chute, l’avait fortement secoué, mais la perspective de la vie privée et la compatissante nature avait déjà mis du baume sur sa blessure lorsqu’il arriva.(…) L’attendrissement fut extrême parmi les spectateurs de la Rue Mazade, quand on vit l’auguste arrivant porté dans ses appartements sur les bras de ses valets de pied.
Dans les traits de la Reine, plus fière, plus égale et plus maîtresse d’elle-même, on remarquait cette espèce d’affabilité réservée qui craint d’aller trop loin. Sa mise était soignée, Charles n’y avait pas songé. Le jeune Infant François et son gouverneur occupaient le second carrosse, attelé comme le premier, de six belles mules espagnoles et pareillement chargées d’une nombreuse livrée. Les grands et les principaux officiers venaient à la suite.
Le rétablissement de l’illustre habitant de la Rue Mazade fut prompt, grâce à la force de sa constitution et à la tournure de son esprit. Bientôt sa maison prit une marche régulière. Levé de grand matin, le roi demandait aussitôt son chocolat et il en prenait double ou triple dose. Après la messe, il sortait, accompagné du Prince de la Paix, qui ne le quittait jamais et de deux domestiques sans livrée, suivant de fort loin. Il faisait presque tous les jours une longue promenade à pied dans les rues de Marseille. Les quartiers escarpés et populeux de la vieille ville étaient ses quartiers de prédilection. On aimait à le voir, un simple bambou à la main, gravir d’un pas ferme et hâté ces hauteurs presque inaccessibles. Que d’aumônes répandues dans ces courses du matin ! Que de bénédictions recueillies sur son passage. Il se plaisait surtout à n’être pas reconnu. Se trouvant un jour fatigué par une longue montée, il aperçoit une vieille chaise, placée devant une porte de pauvre apparence ; il court s’y asseoir. La maîtresse, sans se douter qu’elle est en présence de roi, fait à sa manière les honneurs du logis. Après quelques minutes de repos, l’inconnu se lève pour reprendre sa promenade et glisse en partant une pièce d’or dans la main de la bonne femme, pour le loyer de sa chaise. A ce don extraordinaire, la nouvelle Baucis reconnait une main royale. Le mari s’empare de la chaise du roi, la suspend à la place la plus honorable de son humble toit, et âme vivante ne s’y est plus assise : on eut cru commettre un sacrilège.
A midi l’on dînait à la Cour. La table était somptueusement servie, quoique le Roi ne fût pas très gourmand ; mais il mangeait bien. Il donnait rondement sur les grosses pièces, laissant aux autres les plats de fantaisie (…). Suivant l’usage ancien en Espagne, on présentait à boire à Sa Majesté un genou en terre : le Roi buvait à la glace toute l’année. Après le repas, qui n’était pas long, et quelques instants donnés à la sieste, Charles passait dans son cabinet de musique où l’attendaient, les armes à la main, Duport le premier violoncelle de son temps, et l’invincible et téméraire Boucher. Le Roi formait le trio et ne le gâtait pas, malgré sa qualité (…). L’impatience du royal symphoniste, assortie à la pétulance d’un des deux concertants, et contrastée par l’à-plomb et la gravité de l’autre, donnait à ces séances lyriques une physionomie toute particulière. Pour ne rien déguiser, le Roi ne mettait pas une très grande exactitude à compter les pauses ; la fougue de l’exécution l’emportait souvent malgré lui. Avec des mazettes, l’ensemble aurait furieusement pâti ; un clin d’œil suffit aux maîtres de l’art. Quelques mesures coupées ou redoublées raccommodaient tout.
(…). Le soir la cour allait à la promenade. Le Roi, la Reine et le jeune Infant, dans un bel attelage de six mules, conduites par un cocher français et deux postillons espagnols. Cette Princesse était toujours parée ainsi que ses compagnes. Charles y mettait moins de façon, il n’aurait pas quitté pour tout au monde son cher habit noisette (…) A huit heures, on soupait frugalement en famille. Avant dix heures le Roi était au lit. (…)
L’Infant François sortait souvent avec son gouverneur à mine rébarbative. (…).
Par une de ces belles journées de notre hiver, que les étrangers apprécient bien mieux que nous, parce que l’habitude désenchante tout, la Cour d’Espagne se rendait sur le boulevard du Jardin du Roi. Un beau cheval andalou, tenu par deux écuyers, y était préparé. Chaque courtisan, tourné vers le palais, était à la bride du sien, dans l’attente du maître ; il paraissait et tout le monde en silence et découvert, le Roi saluait gracieusement, sautait en selle, et l’on partait. »
Charles IV, Marie Louise et François prenaient leurs quartiers d’Eté au Château de Mazargues, un petit village à six kilomètres à l’est de Marseille. Le Roi en avait fait l’acquisition, pour la plus grande joie des royalistes provençaux qui voyaient là le moyen de conserver auprès d’eux le Roi. La Reine aimait beaucoup cette villégiature, sur la terrasse de laquelle elle organisait fréquemment des bals champêtres. Elle y conviait la noblesse des environs.
En 1812, toute la famille fut établie à Rome pour éviter un « enlèvement ». Le départ de Marseille fut déchirant : la centaine de chevaux du cortège durent aller au pas, tant le Roi d’Espagne fut acclamé sur son passage, on lui tendait la main et on lui donnait les enfants à bénir. « L’Infant François pleura beaucoup. »
En Mars 1812, Les Cortès changèrent l’ordre de succession à la couronne d’Espagne : l’Infante Louise, l’Infant François et l’Impératrice Marie Louise des Français (petite-nièce de Charles IV) en furent exclus et ne furent conservés que l’Infant Charles, la Reine du Portugal et la Duchesse de Calabre. Décisions qui seront bien sûr annulées lors de la Restauration par son frère le Roi Ferdinand VII.
Le Roi Charles IV continua à Rome sa vie simple et « ne cacha à personne le prix qu’il attachait à cette existence modeste et privée ». « Je suis plus heureux ici qu’à L’Escurial. A Rome je fais ce que je veux » disait-il souvent. Il fit l’acquisition de biens du clergé : deux couvents qu’il transforma en galeries d’art et où il exposait des tableaux qu’il avait achetés dans la ville.
C’est durant ce séjour, assistant avec ses parents à de nombreuses messes dans les églises, que la passion de l’Infant d’Espagne pour le chant se renforça. François débuta une collection de partitions d’œuvres vocales et occupa son temps à se perfectionner dans cet art. Les capacités vocales du jeune homme de dix-sept ans faisaient la fierté de ses parents et l’admiration des visiteurs. Interprétant le jour de la Saint-Louis une cantate, l’Infant fit sensation.
Ayant grandi auprès d’un père dont les vertus étaient aussi exemplaires, il n’est pas étonnant que le jeune Infant ait acquis les convictions démocratiques qu’on lui connait bien et la culture musicale qu’on ignore souvent.
Ferdinand VII, Roi d’Espagne par Vincent Lopez Portaña
Au moment de la Restauration de 1814, Charles IV abdiqua en faveur de son fils aîné. Le nouveau Roi Ferdinand VII rentra triomphalement en Espagne sous le nom de Comte de Barcelone, avec son frère Charles et « l’oncle docteur ». Il demanda alors à François de venir s’établir auprès de lui.
En 1817, l’Infant François, voyagea en France et en Allemagne et aux Pays-Bas, avec une suite de douze personnes. Il s’intéressait beaucoup aux progrès de l’agriculture, des arts, des manufactures et des établissements publics de ces royaumes pour améliorer le sort des peuples dont son frère avait la garde. Il séjourna ainsi à Bruxelles, Berlin, Lyon et Paris où il « a fait visite » au Roi Louis XVIII, au Comte d’Artois et à ses fils.
Louis XVIII avait fait l’Infant François Chevalier de l’Ordre du Saint-Esprit en 1816. Les Infants d’Espagne et Princes des Deux-Siciles le recevaient habituellement vers l’âge d’ onze ou douze ans, au même titre que les Fils de France, mais la Révolution l’avait empêché pour les trois frères.
A son retour en Espagne en 1818, les membres de la Société économique de Madrid, fondée en 1775 lui demandèrent de devenir leur Protecteur. Il en fit de même pour la Société économique royale de Valence. Il entra même dans la franc-maçonnerie espagnole tout en devenant également protecteur de l’Académie des Sciences ecclésiastiques.
Bien que ses obligations le retenaient souvent en Espagne, François rendit plusieurs fois visite à ses parents. Charles IV aimait retrouver son cher frère le Roi Ferdinand des Deux-Siciles, le fils de celui-ci, sa propre fille et leurs petits-enfants communs, à Naples ou à Rome. C’est dans cette douce atmosphère familiale que germa l’idée d’un mariage entre son fils benjamin et l’aînée de leurs petites-filles, Louise Charlotte de Bourbon, lesquels pour leur plus grande joie, acceptèrent de se fiancer. Les deux frères organisèrent les noces. Louise, comme sa sœur aînée Caroline, mariée au Duc de Berry, reçut de son grand-père une dot de 120 000 ducats.
Louise fut conduite en Espagne le 3 Mai, à bord du vaisseau le Capri. Le 21 Mai, ils débarquèrent à Barcelone et arrivèrent le 7 Juin à Madrid, illuminée pour l’occasion. Le Patriarche des Indes célébra le mariage le 11 Juillet 1819.
Ferdinand VII fit préparer pour le nouveau ménage infantal des appartements dans une aile du Palais de Madrid. Il donna à son frère cadet le Grand-Prieuré de l’Ordre de St-Jean du Royaume d’Aragon en supplément d’apanage.
L’Infant était séduit par la vivacité de sa nièce. Elle était aussi mélomane et voulait l’accompagner dans ses représentations, aussi l’Infant demanda-t-il au compositeur espagnol, Mariano Rodriguez de Ledesma, de lui donner des cours de chant. Au début de leur mariage, ils fréquentaient comme de simples particuliers, les promenades, les théâtres, les bals publics.
Louise fut bientôt enceinte et elle mit au monde presque chaque année un Infant d’Espagne supplémentaire, à l’image de sa mère, de sa grand-mère, de sa bisaïeule Caroline ou de ses trisaïeules Marie Leczynska et Marie Thérèse d’Autriche : François (1820), Isabelle (1821), François (1822), Henri (1823), Louise (1824), Edouard (1826), Joséphine (1827), Thérèse (1828), Ferdinand (1832), Christine (1833) et Amélie (1834).
Portrait de Louise Charlotte de Bourbon.
Les idées démocratiques de l’Infant François ne l’empêchaient pas d’être royaliste et de montrer son attachement à la Maison de Bourbon. Il eut le bonheur de voir tous ses enfants tenus sur les fonts baptismaux par des Capétiens presqu’exclusivement : le Roi des Deux-Siciles ; le Duc et la Duchesse de Calabre ; la Duchesse de Berry et le Duc de Bordeaux (qui n’avait que deux ans et demi !), le Roi Louis XVIII et Madame, sa nièce, fille de Louis XVI ; le Roi d’Espagne et ses épouses successives ; l’Infant Charles ; le Duc et la Duchesse d’Orléans.
En Novembre 1824, ils firent un voyage en France pour saluer le nouveau Roi Charles X et rendre visite à leur sœur Caroline à Paris. Lors de leurs vacances dans la capitale, l’Infant emmena chaque soir son épouse au théâtre. En Octobre 1829, ils retrouvèrent encore la Duchesse de Berry et Mademoiselle à Lyon pendant 4 jours. La belle-fille du Roi et sa petite-fille rentraient de Dieppe, où elles avaient pris les bains de mer. Ils visitèrent ensemble plusieurs manufactures et « firent des emplettes » dans les magasins de soieries et nouveautés » se rendirent à l’exposition des toiles de l’école lyonnaise. A la Chambre de Commerce « Madame s’enquit avec bonté de la situation du commerce, et manifesta tout l’intérêt qu’elle porte à sa prospérité ». La Duchesse de Berry et les Infants se rendirent encore les musées et monuments religieux de la ville, au Collège, à l’Hôtel Dieu. Pour finir la journée dîner à leur hôtel ou à la Préfecture, et soirée théâtre, quel programme ! Quelques temps avant la Révolution de 1830, ils étaient encore accueillis par les « Vive le Roi, Vive Madame, Vive les Bourbons ! »
L’Infant François eut sûrement l’occasion de retrouver son ancien professeur de gymnastique François Amoros, qui installé en France, avait vu ses compétences récompensées. Il fut nommé par le Roi Louis XVIII directeur du gymnase normal militaire, directeur du gymnase des Sapeurs-pompiers. Le Roi Charles X le choisit comme pédagogue du Duc de Bordeaux. Le petit Prince eut droit à ses leçons de gymnastique en compagnie de Louis de Rivière, des trois fils du Duc de Blacas, d’Henri et Charles de Meffray et d’Henri de la Bouillerie, Elzéar de Sinety, Henri de Brissac, Henri Lafont, trois fils du Duc de Damas, et Renaud Desmontiers de Mérinville. Ces enfants préfiguraient le Régiment d’Infanterie de la garde appelé Régiment de Bordeaux.
Louise de Bourbon, Infante d’Espagne, en 1834, filleule du Roi Louis XVIII et de la Duchesse d’Angoulême.
A cette époque, l’entourage de l’Infant Charles, successeur du Roi Ferdinand VII qui n’avait pas d’enfant, était très influent. La faveur de son épouse-nièce l’Infante de Portugal Françoise de Bragance était éclatante et contrastait avec la timidité de la Reine Marie Josèphe de Saxe dont le tempérament délicat et l’intelligence, la portaient davantage à des expressions intérieures comme la prière et l’écriture de « poésies politiques » parfois très engagées.
Marie Josèphe de Saxe, Reine d’Espagne par Vincent Lopez Portaña, 1820.
Françoise de Bragance, Infante de Portugal
La rivalité de Louise vis-à-vis de Françoise, nourrie par l’ambition pour sa progéniture, rompit l’harmonie entre les frères.
Louise profita de la maladie de la Reine pour prendre les devants et renforcer ses positions. Pour éviter l’arrivée d’une nouvelle Infante portugaise Reine puis Régente, qui aurait préféré les intérêts des enfants de Françoise à ceux de ses enfants, elle aurait fait venir un portrait de sa sœur Christine de Bourbon et l’aurait montré au Roi veuf pour la troisième fois.
Sa jeune nièce lui plut tellement que Ferdinand VII accepta rapidement l’idée d’une quatrième noce. Louise avait désormais un appui de taille à la Cour en la personne de la nouvelle Reine. Celle-ci donna naissance à deux filles, mais toujours pas le fils tant espéré par le Roi. En 1832, Amélie, une sœur supplémentaire emménagea à Madrid. Elle s’était mariée au petit-neveu et petit-cousin du Roi, l’Infant d’Espagne et de Portugal Sébastien de Bourbon et Bragance.
Le Roi Ferdinand VII et sa quatrième épouse.
Le Roi d’Espagne était très malade. Louise aurait convaincu Christine qu’elles devaient faire signer au Roi l’abolition de la Loi salique pour permettre à sa fille de lui succéder. Sa sœur Régente, le mariage de la Reine mineure avec son fils ne lui permettait-il pas de devenir Roi ? Les libéraux ne s’y trompèrent pas et soutinrent ces deux femmes dans leur aventure. C’était l’occasion rêvée pour eux d’exercer à nouveau le pouvoir. Ils étaient en perte de popularité dans l’opinion publique, et n’avaient pas la faveur du Roi Ferdinand VII et de l’Infant Charles.
François, ses deux fils et Sébastien obéirent à la volonté du Roi et prêtèrent hommage lige à la nouvelle Princesse des Asturies lors d’une cérémonie grandiose. Ils firent trois révérences à l’autel, au Roi, s’agenouillèrent devant lui, jurèrent d’être fidèles, lui baisèrent la main, ainsi que celle de la Reine et de la Princesse, tenue par sa nourrice. A la mort de son père en 1833, elle monta sur le trône au détriment de son oncle, réfugié au Portugal qui prit toutefois le nom de Charles V et le titre de Roi d’Espagne.
L’Infant François ne sut et ne put arrêter les intrigues de son épouse. Il voulait être fidèle à la promesse faite à Ferdinand et ne voulait pas se brouiller avec Charles, dont il était proche.
Il se faisait plutôt remarquer par « ses dépenses, son luxe, ses brillants équipages, sa bonhommie et son désir d’être utile. Bon, excellent, familier, rejetant bien loin l’étiquette sévère du palais, il encourage les artistes, parle à tout le monde, reçoit tous les placets, accueille toutes les demandes, rend tous les services possibles et se fait adorer à Madrid ». En dehors de ses obligations, il consacrait son temps libre au chant et la musique, particulièrement la musique vocale italienne.
Il aimait beaucoup Rossini et d’autres compositeurs italiens à la mode. Il fut nommé administrateur des théâtres de la Cour et donna sa protection au Conservatoire royal de musique fondé par le Roi Ferdinand VII en 1830. François s’intéressait aussi à la musique religieuse d’auteurs des XVème, XVIème et XVIIème siècles comme Gregorio Allegri, Marco da Gagliano, Palestrina, Pergolesi et Arcangelo Crivelli dont il réunit des manuscrits.
Portrait de l’Infant François, par Vincent Lopez Portaña, propriété de la Duchesse de Berry qui décorait son appartement du Pavillon de Marsan, au Château des Tuileries.
A partir de l’année 1821, qui vit la mort de leur fils aîné François et la naissance de leur fille Isabelle, l’Infant se remit à sa collection de partitions. Il en avait acquis 695 de son adolescence à sa mort, lesquelles sont aujourd’hui propriétés de la Bibliothèque nationale d’Espagne. Le catalogue de cette collection a été établi par Isabel Lozano Martinez et Jose Maria Soto de Lanuza.
L’Infant François préparait avec soin les morceaux qu’il interprétait lors des veillées de la Cour. Durant les années 1820 et au début des années 1830, il accompagna de sa voix de basse chantante, les meilleurs professionnels italiens de passage dans les théâtres de la capitale espagnole. Il les traitait avec amabilité et avec des manières franches selon les témoins. Son plus grand partenaire fut Mariano Rodriguez de Ledesma. l’Infant François soutint le projet d’une Académie royale de Musique et de Déclamation (1845) destinée à la formation de chanteurs pour promouvoir l’opéra espagnole qui avait été présenté à la Reine par le compositeur italien Dionisio Scarlatti
En 1838, la Régente ordonna par décret à sa sœur et à son oncle-beau-frère de quitter le territoire, les accusant d’une campagne de presse contre elle. La colère de Louise, qui devenait de plus en plus volcanique avec l’âge, fut très grande et elle aurait dit devant ses enfants en montrant l’appartement de sa sœur au moment du départ : « Il y en a une là, que je ferai pleurer, pleurer des larmes de sang ! ».
La famille s’installa en France où elle fut protégée par la Reine Marie Amélie de Bourbon, tante de Louise et cousine de François, avec laquelle ils entretenaient de bons rapports. L’Infant et l’Infante furent ainsi invités en 1840 au mariage de son fils Louis d’Orléans, Duc de Nemours et au baptême de Robert d’Orléans.
Ils placèrent leurs filles au Couvent des Augustines à Paris, et leurs fils François et Henri, âgés de seize et quinze ans (miniature ci-dessus) furent inscrits au Collège Henri IV.
«Hier dimanche, jour de la Pentecôte, une messe a été chantée par les élèves dans la chapelle du Collège royal (…)
Cette cérémonie a été honorée de la présence de S.A.R. l’Infant François de Paule. Un intérêt tout paternel justifiait sa présence dans la modeste chapelle de l’établissement ; car lui aussi, à l’exemple du Roi des Français, n’a pas craint de donner à ses enfants une éducation populaire. Deux princes, ses fils, sont admis à suivre depuis plusieurs jours, en qualité de demi-pensionnaires, les cours et les exercices de l’internat. (…).
A l’issue de la messe, le Prince, accompagné du Proviseur et des principaux fonctionnaires du Collège royal, a encore parcouru les rangs des élèves internes, et les a félicités de leur bonne tenue. Il a visité ensuite, dans le plus grand détail, les diverses parties du Collège royal : les nouveaux dortoirs et les réfectoires nouvellement restaurés ont valu à M. le Proviseur, de nombreux témoignages d’intérêt et de satisfaction. L’affabilité de ce prince et ses manières aimables lui ont gagné l’affection de tous ceux qui l’ont approché. »
Portrait de l’Infant d’Espagne
En 1841, leur fille aînée Isabelle, leur causa beaucoup de soucis. Celle-ci, âgée de vingt ans, avait une liaison avec un réfugié polonais, le Comte Ignace Gurowski. Elle avait succombé à ce séducteur et il l’avait enlevée. Ils se marient à Douvres, ce qui fut à l’origine d’un grand scandale. Il vaut mieux ne pas imaginer la réaction de sa mère qui avait sûrement d’autres ambitions pour elle et devait sûrement pardonner moins facilement que son époux une telle échappée romantique !
Isabelle de Bourbon, Infante d’Espagne
L’Infante Louise avait l’ambition d’obtenir les mains d’Isabelle et de Louise Ferdinande pour ses fils, François et Henri, lesquels, une fois de retour en Espagne avec leurs parents en 1842 débutèrent leurs carrières militaires. Le premier dans un Régiment de Cavalerie à Pampelune, le second, dans la Marine, au Ferrol.
Des descriptions très éloignées des calomnies nous permettent de saisir ces personnages : François était un « modèle de zèle au service des armes, de caractère belliqueux et martial. Il professait des principes très sévères. Il accomplissait ses obligations scrupuleusement mais appréciait davantage son rôle de soldat à celui d’Infant. ». Il ne voulait pas épouser Isabelle. Soutenant les droits de son cousin Charles VI, il lui aurait même écrit pour l’assurer de la supériorité de sa candidature à la main de leur cousine, car elle aurait eu l’avantage de réconcilier les Espagnols.
Il partageait la passion de son père pour la musique. Dans une biographie récente, leurs auteurs Martinez Gallejo et Perez Garzon précisent que le Roi « avait hérité les goûts musicaux exquis de son père, l’Infant François de Paule, qu’il était un grand amateur de musique de chambre allemande et qu’il avait choisi comme professeur de piano Juan Maria Güelbenzu, pianiste formé à Paris ». Il nomma plus tard ce dernier Organiste de la Chapelle royale.
Henri quant à lui « avait des manières simples, son caractère était empreint de dignité et de douceur. Son esprit était courageux et décidé, mais aussi humain et sensible. De son génie belliqueux et martial n’était pas exclus la compassion et la douceur. ».
La Reine-mère voyait d’un mauvaise œil les plans de sa sœur et pensait plutôt à leur jeune frère sicilien le Comte de Trapani. Elle envisagea le Prince Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha, cousin de la Reine d’Angleterre mais appréciait surtout le Duc d’Aumale et le Duc de Montpensier, fils cadets de son oncle Philippe. Christine aimait beaucoup le Duc d’Orléans. Quand le fils de Philippe Egalité vint à Palerme en 1808, il fut d’abord l’objet de la méfiance de sa famille établie en Sicile. Christine, qui n’était qu’une petite fille, aurait été la première à l’adopter en osant dire à ses parents et ses grands-parents qu’elle l’aimait quand même. Elle était la préférée de Philippe qui la cajolait.
Deux ans après son retour, en 1844, Louise de Bourbon mourut de la rougeole, à l’âge de 40 ans. Elle ne put contempler le succès de son plus grand projet : son fils s’était résigné à épouser Isabelle (1846). François devint Roi et prit en charge l’administration des domaines de la Couronne et des Résidences royales. La vie commune avec Isabelle fut orageuse. Les deux jeunes gens avaient accepté par obéissance à leurs parents, sous la pression des Libéraux espagnols, pour satisfaire les gouvernements étrangers d’Angleterre et de la Monarchie de Juillet. Bien qu’ils partageaient une grande religiosité, un autre de leur point commun, la galanterie, porta préjudice à l’harmonie de leur foyer. Le mariage du Duc de Cadix et de la Duchesse de Tolède ne fut heureux que lorsqu’ils vécurent en France, à la fin de leur vie.
François et Isabelle, leurs enfants et deux nourrices en 1863.
Mais dès 1847, l’Infant François put se consoler en contemplant le bonheur de sa seconde fille l’Infante Louise, qui épousa au Palais de Montemar à Madrid le fils aîné des Ducs de Sessa, de quatre ans son cadet. Elle deviendra l’aïeule des actuels Duc et Princes de Bauffremont et donc de la Princesse Eudes d’Orléans.
Toujours en 1847, son troisième fils l’Infant Henri, Duc de Séville épousa à Rome avec la bénédiction du Pape Pie IX, l’élue de son cœur Helène de Castellvi. Démocrate comme son père, défendant les droits d’Isabelle II, il sera tué par Antoine d’Orléans en 1870, lequel avait tout fait pour discréditer sa belle-sœur et ceindre à sa place la couronne d’Espagne. Heureusement que l’Infant son père ne vécut pas assez longtemps pour voir cela !
Henri de Bourbon, Infant d’Espagne, Duc de Séville.
L’année suivante sa troisième fille Joséphine tomba amoureuse d’un poète cubain, homme politique démocrate et roturier, José Güell Renté qui lui écrivait des poèmes. Elle se laissa enlever et ils se marièrent, avec le soutien du peuple.
Portrait de Joséphine de Bourbon, Infante d’Espagne
L’Infant François fit la rencontre d’une ballerine de modeste extraction, Thérèse Arredondo et il en tomba amoureux. Elle emménagea avec lui dans sa résidence du Parc de Buen Retiro et ils vécurent en concubinage. Il avait inculqué à ses enfants certaines valeurs, puis leur exemple et leur soutien lui permirent de franchir le pas et d’affronter les jugements des bien-pensants : il épousa sa bien-aimée (1851) contrairement aux pratiques habituelles des Princes de son temps qui auraient méprisé un mariage avec leurs maîtresses. Ils élevèrent Ferdinand, Christine, et Amélie (derniers enfants de son premier mariage) ainsi que Richard le fils qu’ils avaient eu de leur union
Thérèse Arredondo et Richard
Bien que remarié avec une roturière, il ne fut pas rejeté par son fils et sa bru. Il put ainsi tenir sur les fonts sa petite-fille, Isabelle en Décembre 1851.
En 1854, l’Infant d’Espagne eut la douleur de perdre son cinquième fils l’Infant Ferdinand âgé de vingt-deux ans. Il mourut « de peur » (d’après le journal de Genève) après s’être réfugié à l’Ambassade de France à Madrid, lors d’une nouvelle révolution.
En 1856, le Prince Adalbert de Bavière, frère cadet du Roi de ce pays, séjourna en Espagne après avoir visité l’Italie. Le Roi et la Reine l’invitèrent à dîner et il fit connaissance avec l’Infant François avec lequel il partageait la passion de la musique. François lui donna la main de sa fille, Amélie et le mariage fut célébré en août.
Un autre grand bonheur fut sûrement pour lui de voir le Pape Pie IX, intime de son fils et de sa bru, accepter de veiller sur son petit-fils Alphonse, en devenant son parrain (1857). Il conseillera ses parents au sujet de leur mariage et dans son éducation.
L’Infant François devint le grand-père de 38 petits-enfants. En 1860, l’Infant d’Espagne dut accorder la main de sa fille Christine à son petit-cousin-petit-neveu l’Infant d’Espagne et de Portugal Sébastien qui voulait se réconcilier avec Isabelle et François. L’Infante était hélas déficiente mentale. Pressentie pour épouser l’Empereur Napoléon III puis rapidement repoussée, ayant vu sa cadette se marier avant elle, cette occasion était inespérée. L’Infant François dut y voir le moyen de sécuriser l’avenir de cette enfant différente, de lui éviter la solitude ou le couvent. De plus il devait avoir de l’estime pour Sébastien, avec lequel il partageait beaucoup d’intérêts artistiques.
Hélas, douze ans plus tard, François fut veuf une nouvelle fois. Souffrant d’une maladie de l’appareil digestif, ce paisible Infant d’Espagne s’éteignit en son palais du Buen Retiro en 1865, « pleuré par ses enfants, particulièrement par ses serviteurs, personnes proches et pauvres desquels il était très aimé par la bonté de son caractère, par la simplicité de ses manières, et le secours qu’il avait apporté aux invalides ».
La pompe funèbre de l’Infant François fut impressionnante. Son cercueil fut conduit de sa résidence à la Gare du Nord, où il devait prendre le train de 13h35 pour L’Escorial, par ses quatre chevaux favoris ornés de manteaux de deuils sous la protection de gardes hallebardiers, de soldats d’infanterie et d’artillerie. Les plus grandes autorités politiques et militaires du pays faisaient partie du cortège dont le Président du gouvernement et Ministre de la Guerre Léopold O’Donnell.
Son corps vêtu de l’uniforme de Capitaine général avec le manteau de l’Ordre de Saint Jacques et toutes ses décorations, dont le Saint-Esprit que lui avait remis Louis XVIII, fut placé dans sa sépulture au Panthéon des Infants du monastère de l’Escorial et ses enfants firent graver comme épitaphe « Celui qui compatit aux pauvres sera bienheureux ». (Un grand merci à Jul pour cet article et toutes ses recherches – Copyright photos : DR)
jul
27 juin 2013 @ 07:08
Bonjour Régine et grand merci à vous !!!
Je vois juste une erreur :
Le portrait de Françoise de Bragance est le suivant (celui que vous montriez est un portrait inachevé de Louise de Bourbon) : http://www.google.fr/imgres?um=1&hl=fr&biw=1366&bih=602&tbm=isch&tbnid=sEUOSdiE6EuPwM:&imgrefurl=https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Infanta_Maria_Francisca_of_Portugal.jpg&docid=7uxcBQcqs8IHAM&imgurl=https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/ea/Infanta_Maria_Francisca_of_Portugal.jpg&w=594&h=800&ei=csjLUdekAcjt0gXHjYCIBQ&zoom=1&iact=hc&vpx=4&vpy=228&dur=1095&hovh=261&hovw=193&tx=88&ty=103&page=1&tbnh=142&tbnw=104&start=0&ndsp=36&ved=1t:429,r:0,s:0,i:83
Mayg
27 juin 2013 @ 14:25
Merci à Jul pour ce très beau reportage et ce magnifique travail de recherche.
jul
27 juin 2013 @ 15:53
De rien Mayg ! C’est une joie pour moi !
naucratis
27 juin 2013 @ 21:44
L’érudition des uns suscite la jalousie des autres. Nihil novi sub sole.
Damien B.
27 juin 2013 @ 07:50
Bravo Jul pour ce superbe reportage !
J’attendais sa publication avec impatience et je suis ravi de le découvrir ce matin.
Vous avez réussi à présenter avec brio un Infant d’Espagne peu connu. Les sources relatant le séjour à Marseille du roi Charles IV sont fort intéressantes.
Vous restituez un univers plaisant : un prince amoureux d’une ballerine, collectionneur de partitions musicales, beau-père d’un poète cubain …
Quant à l’iconographie elle offre une variété très attrayante : Goya, de fines miniatures et de rares daguerréotypes, …
Merci Jul !
jul
27 juin 2013 @ 16:08
Merci pour vos compliments Damien, et vos encouragements répétés pour que je continue ce portrait :D
Oui l’univers de l’Infant est très plaisant :)
Comme tout les princes, il ne se limite pas à sa généalogie, c’est cela que j’ai essayé de présenter.
HRC
27 juin 2013 @ 08:41
cette évocation de mariages consanguins à répétition et de grossesses permanentes pour les femmes me donne des cauchemars.
*gustave de montréal
27 juin 2013 @ 14:02
une famille d’heureux tarés
jul
27 juin 2013 @ 16:13
Bonjour HRC
Ah oui c’est sûr que c’est perturbant et désolant, particulièrement quand on pense à toutes les jeunes femmes épuisées par les grossesses à répétition, qui mourraient en couches :/
J’espère que vous retiendrez aussi les mariages d’amour de l’Infant François et de plusieurs de ses enfants ;). Tout n’est pas noir et cauchemardesque.
HRC
27 juin 2013 @ 17:22
désolée, Jul, je ne vais pas inventer un intérêt pour vous faire plaisir. Pour moi les Bourbons d’Espagne commencent avec Juan Carlos, et je ne plaisante qu’à moitié !
jul
28 juin 2013 @ 16:39
HRC, je ne vous demande rien, rien ne me ferait plaisir
Si vous ne voyez que les côtés négatifs, c’est votre problème.
limaya
27 juin 2013 @ 18:04
Cauchemars pour vous et pour moi la nausée,famille tarée comme dit Gustave de Montréal, heureuse à prouver et cela se passait je suppose avec les bénédictions d’usage du Ciel et tout le reste…………….cousins encore on peut admettre et tolérer ,mais oncles et nièce ,quelle mentalité!! quelle morale
agnes
27 juin 2013 @ 09:24
Merci pour tout ce travail, passionnante page d’histoire. Il faut que je relise car mes lacunes historiques m’ont empêché de tout suivre. mais c’est très bien écrit.
jul
27 juin 2013 @ 16:15
De rien et Merci Agnès pour votre commentaire, il me fait plaisir.
S’il y a des passages que vous trouvez trop difficile, vous pouvez toujours me demander.
Michael
27 juin 2013 @ 09:31
Article qui manque complètement d’objectivité historique, à lire avec un oeil critique.
Mayg
27 juin 2013 @ 14:29
Et bien on attend votre article pour pouvoir comparer !
Stella
27 juin 2013 @ 16:55
Il me semble Michaël que, lorsqu’on avance une critique avec autant d’assurance, on développe davantage son motif…
naucratis
27 juin 2013 @ 17:05
L’érudition des uns suscite la jalousie des autres. Rien de neuf.
naucratis
27 juin 2013 @ 21:45
L’érudition des uns suscite la jalousie des autres. Nihil novi sub sole.
jul
28 juin 2013 @ 16:59
Merci Mayg, Stella et Naucratis.
Je n’avais pas envie de répondre à cela…
emporio
27 juin 2013 @ 11:54
François, L’enfant de l’amour entre Marie-Louise et Don Manuel Godoy, Prince de la Paix;
L’histoire ne se réécrit pas selon ses vœux JUL, Il y a un Portrait au Prado ou la ressemblance de François et Manuel est très Frappante.
Jean Pierre
27 juin 2013 @ 13:33
Effectivement c’est aussi ce qu’a écrit Lady Holland dans son « Sapnish journal ».
jul
27 juin 2013 @ 16:19
Emporio, est-ce la seule chose qui vous a intéressée et que vous vouliez commenter ?
L’Infant François ne vous inspire rien d’autre ?
:/
emporio
27 juin 2013 @ 22:42
Je préfère lire les Biographies de Vrai Princes du Sang, Ju. L’actualité Godoy pas trop ma tasse de Thé, mais par son environnement familial et que la plupart de ses enfant ont fait des mariages inégales et c’est incroyable pour l’époque mais quand on connait les coulisses pas étonnant, Louis-Philippe ont mariant le fils ainés de François a la reine Isabelle a voulu abâtardir la branche ainé et renforcé les futurs prétention de son propre fils Antoine « Montpensier »
C’est la seule Histoire que je retient….Jul
jul
28 juin 2013 @ 16:42
Pfff
« mariages inégales », « abâtardir »…
Fancky
27 juin 2013 @ 13:12
Un grand merci, Jul, pour ce magnifique portrait que vous brossez admirablement. Vous nous faites connaître un grand prince pourtant méconnu, et qui grâce à vous, retrouve tous ses honneurs au panthéon des infants d’Espagne.
Félicitations beaucoup pour cet admirable travail !
jul
27 juin 2013 @ 16:21
Un grand merci à vous Francky pour votre message qui me fait très plaisir :)
flabemont8
27 juin 2013 @ 21:04
Félicitations et merci , Jul, pour cette page intéressante sur un personnage que je connaissais peu…Je constate avec stupéfaction que non seulement on se mariait entre cousins, mais aussi entre oncle et nièce ? Mais je croyais que de telles alliances étaient interdites ?
jul
28 juin 2013 @ 16:45
Merci bien Flabemont8
Eh oui, vous avez vu ça, c’est terrible brr !
Eh bien non, le pape donnait une dispense
Cosmo
27 juin 2013 @ 13:42
Merci à Jul pour cet article intéressant, malgré son ton hagiographique, qui fait découvrir un prince inconnu, ancêtre de bien des princes actuels !
Il semble avoir été assez « bonhomme » et avoir réussi sa vie et les mariages de ses enfants.
Cet article montre bien également les liens familiaux et amicaux entre la Maison d’Espagne et Louis-Philippe et sa famille. Comme quoi, il ne leur était pas vraiment tenu grief d’avoir eu Philippe-Egalité comme ancêtre.
Certaines de ces princesses étaient d’une laideur à faire frémir et on peut comprendre l’Infant François d’Assise…dont Jul essaie de nous prouver la virilité, en nous parlant de calomnies à son propos quand lui-même ne cachait absolument pas ses moeurs, dont on parlait très librement en Espagne, comme dans toutes les cours européennes.
Il est possible qu’il ait été le père des enfants de sa femme, comme il est possible que l’Infant François ait été l’enfant de Godoy ou du roi.
Seule une difficile analyse ADN permettrait de savoir la vérité, et encore pas de façon certaine compte tenu de l’incroyable consanguinité des descendants, issue de mariages entre doubles cousins germains et entre oncles et nièces. Mais cela n’a pas vraiment d’importance, du moins en Espagne, où les droits au trône viennent de la reine Isabelle et non de son consort. Et là, il n’y a pas de contestation possible, encore que les princes de Parme ne semblent pas y trouver leur compte.
jul
27 juin 2013 @ 17:00
Eh eh oui Cosmo, le ton que j’emploie change de ce qu’on a l’habitude de lire, n’est-ce pas :)
Je n’ai pas pour ambition de réécrire sur le même ton les mêmes choses déjà écrites et de ne rien apprendre aux lecteurs. Sinon quel serait l’intérêt?
C’est vrai que je ne suis pas très aigri à leur égard, moins sévère et assez indulgent, mais peut-être pas hagiographique non plus.
Je ne disculpe pas l’Infant de ses responsabilités au sujet des tensions liées à la succession au trône. Il n’a pas su et pas pu empêcher son épouse de s’en mêler. Et j’aurais dû ajouter « voulu ».
Mais en dehors de tout cela, il faut bien avouer que j’ai eu du mal à trouver chez lui quelque chose de quoi remplir le deuxième plateau de la balance.
Vous dites à juste titre qu’il était « bonhomme » et qu’il a réussi sa vie :)
Apporter des informations peu connues aux lecteurs ne veut pas dire prouver quelquechose. Le public sait déjà certaines choses, les moins intéressantes de mon point de vue, que j’évoque et résume en un mot.
En tout cas, merci pour votre intérêt et votre commentaire.
Jul.
Cosmo
28 juin 2013 @ 20:29
Jul,
Princes et princesses n’étaient pas dénués d’ambition et si l’opportunité de monter plus haut se présentait, bien peu résistaient à cet attrait. L’Infante Louise, suivie ou appuyée par son mari, ne faisait pas exception.
Le réalisme, l’ambition, le pouvoir étaient, et sont toujours, le dénominateur commun des puissants de ce monde.
C’est pour cela que j’ai du mal à comprendre les critiques faites à Louis-Philippe qui, en 1830, se saisit d’une couronne à l’encan et occupa un trône vacant. Aucun prince à l’époque, mis dans une situation comparable, n’aurait hésité. Il y a quelques temps vous m’aviez presque convaincu en me montrant la beauté qu’il y aurait eu à voir Louis-Philippe, Régent du Royaume, l’administrer au nom du comte de Chambord. J’ai voulu en savoir plus sur la situation politique de l’époque, et j’ai lu beaucoup, et ce que vous suggériez était tout simplement impossible, au regard des forces en présence. Les légitimistes de l’époque pouvaient en faire le reproche, en faisant abstraction de la responsabilité politique de Charles X et de Polignac, les royalistes et le tenants de l’ordre social ne pouvaient que remercier Louis-Philippe d’être devenu roi des Français. Le réalisme politique de l’époque l’imposait et si les cours européennes, à part l’inénarrable Modène, l’ont reconnu, c’est parce qu’elles savaient que l’instauration d ‘une république en France signifiait un bouleversement total de l’ordre établi à Vienne en 1814. Il disparut en 1848 mais c’est une autre histoire.
Les mariages de la reine Isabelle et de l’infante Louise-Fernande firent couler beaucoup d’encre à l’époque mais au nom du réalisme finirent par être acceptés. Metternich n’y voyait d’ailleurs que de vaines agitations de la part de la France et de l’Angleterre.
L’infant François était bien de son époque et je vous renouvelle mon compliment de nous l’avoir fait découvrir car, après tout, il est un personnage non majeur de l’Histoire du XIXème siècle, mais charnière et de ce fait important.
Bien à Vous
Cosmo
jul
30 juin 2013 @ 16:21
Merci Cosmo pour votre commentaire.
C’est exactement cela. Je pense que Louise de Bourbon était très ambitieuse pour ses enfants.
Etant née seconde fille, elle a peut-être eu du mal à accepter de passer derrière sa soeur plus jeune qu’elle. Louise Infante, Christine Reine dans le même pays… L’histoire aurait dû être le contraire, mais au moment de son mariage avec François, personne ne devait penser que le Roi Ferdinand soit contraint de se marier une quatrième fois.
Elle a peut-être vu dans l’abolition de la loi salique en Espagne le moyen de « réparer » la situation par l’intermédiaire de son fils et de la fille de Christine. Qu’en pensez-vous?
Oui les traits que vous rappelez caractérisent les puissants du monde, en République. C’est moins le cas en monarchie où les cadets, pénétrés de principes chrétiens, doivent respecter l’ordre des naissances établis par Dieu.
Mais en y réfléchissant, je me dis que ce n’est pas étonnant que ce soit en France qu’il y ait eu cette usurpation retentissante d’une branche cadette. Après tout, c’était le pays qui a commencé le plus tôt à être déchristianisé (dès le XVIIIème siècle). Cela n’enlève rien aux autres causes des révolutions bien sûr.
Ces usurpations sont très rares finalement à l’échelle du temps et de l’Europe, quand on compte tous les siècles qui se sont écoulés, tous les Etats et tous les rois qui se sont succédés.
Et puis les Français ont jugé cette usurpation. C’est ça qui est bien, elle est vraiment du passé désormais.
Bien à vous
Jul.
Cosmo
30 juin 2013 @ 19:46
Jul,
Je ne suis pas sûr qu’il faille prêter des pensées très profondes à l’Infante Louise sur la loi salique et son abrogation. Elle semble avoir été avant tout une femme de pouvoir et d’intrigues. Son camp était celui du plus fort et du vainqueur.
Pourquoi avoir marié son fils à sa nièce ? Parce qu’elle savait où se situait le pouvoir et que l’abolition de la loi demi-salique correspondait à une réalité du moment. Don Carlos était le perdant et l’Histoire a donné raison à l’Infante Louise dont la descendance est encore sur le trône d’Espagne.
Je ne partage pas du tout votre opinion sur « l’usurpation retentissante de la branche cadette ». Pourquoi n’employez-vous pas le terme « échec cuisant de la politique ultra de Charles X » ? Car sans cela, il n’y aurait pas eu de révolution de 1830 et pas de roi des Français.
Le terme usurpation laisse supposer que Louis-Philippe a volé le pouvoir. Or c’est faux et tous les historiens sont d’accord là-dessus. Il n’y a pas eu de complot orléaniste, il y a eu erreur de jugement politique qui a amené la fin de la Restauration. Les rapports entre la branche aîné et la branche cadette étaient excellents et n’oubliez pas que la duchesse d’Orléans était la cousine germaine de la duchesse d’Angoulême.
Que votre légitimisme vous fasse exécrer la Monarchie de Juillet, je le comprends parfaitement mais je ne comprends pas qu’il vous fasse réécrire l’Histoire.
Les droits du duc de Bordeaux, s’ils étaient existant en fait, ne reposaient plus sur rien en réalité. Et le choix du nouveau régime fut celui dicté par la peur d’une révolution plus grande. Que Louis-Philippe ait été heureux de régner, cela ne fait pas de doute, mais pas qu’il ait poussé son cousin dehors. Charles X a lui-même mis son trône à bas. Alors le reste ne fut que de circonstances.
En 1848, les Français n’ont pas du tout jugé l’usurpation. Ils ont mis fin à un régime qui lui aussi avait commis des erreurs d’appréciation. Louis-Philippe et son ministère se sont entêtés, comme l’avait fait Charles X et Polignac, ils ont perdu le pouvoir. Nul parmi les légitimistes en 1848, et surtout pas le comte de Chambord, ont mis leurs pions en avant pour reprendre le pouvoir. Chambord s’est contenté en juillet 1848 de dire que la France pouvait compter sur lui si elle portait vers lui ses regards. Ce fut peu. Et on l’oublia.
En septembre 1849, il déclara : » Si je mourrais, le roi légitime serait le comte de Paris. »
Je ne partage pas non plus votre opinion sur la déchristianisation de la France. L’Europe entière au XVIIIème siècle se déchristianisait sous l’influence des Lumières, certes d’origine franaçise, mais largement suivi partout. Le mouvement s’inversa au début du XIXème siècle, qui fut un des siècles les plus dévots que nous ayons connus. Et la France fut à la tête du mouvement.
Les Infants François de Paule et Louise furent de leur temps, préférant la réalité au fantasme. S’ils avaient vécu assez longtemps, l’attitude du comte de Chambord en 1873 les aurait sans doute horrifiés. Avoir l’opportunité de monter sur le trône, de restaurer la monarchie et ne rien faire…Ce n’était pas dans leur vue, ni même dans celle d’aucun de leurs ancêtres mutuels qui auraient fait beaucoup pour conserver ou se saisir d’un trône, à commencer par Henri IV qui abjura sa foi pour devenir roi de France. Et il eut raison…du moins devant l’Histoire.
Bien à Vous
Cosmo
jul
2 juillet 2013 @ 17:41
Cosmo,
Pourquoi répétez-vous ce que j’écris en me contredisant ?
N’importe quoi « Je ne suis pas sûr qu’il faille prêter des pensées très profondes à l’Infante Louise sur la loi salique et son abrogation »
En quoi est-ce des pensées profondes? En quoi en était-elle incapable ?
Pourquoi répétez-vous ce que j’écris en me contredisant ?
J’écrivais dans un précédent message « cela n’enlève rien aux autres causes des révolutions »…
Comment ça le XIXème siècle un des siècles les plus dévots que nous ayons connus ! Ce qui est vrai au début du XIXème siècle, sous la Restauration, ne l’est largement plus après dans la deuxième moitité du siècle. La France était largement plus déchristianisée que les autres pays européens, à commencer par les départements du Bassin Parisien et du Massif central.
En Allemagne, au Royaume-Uni, en Espagne ou en Italie, la situation était tout autre.
J’aime bien quand vous faites penser ou parler les morts :) mais je ne peux pas vous le reprocher, puisque je fais un peu pareil :)
Je suis d’accord avec vous concernant l’Infante Louise mais pas au sujet de l’Infant. Je pense qu’il était Républicain…
Ah le sujet est inépuisable et passionnant.
Cosmo
2 juillet 2013 @ 22:06
Jul,
Je n’avais pas du tout l’intention de vous contredire. Je ne faisais qu’affirmer mon sentiment sans aucune animosité à votre égard.
Je ne veux pas dire que l’Infante Louise n’était pas capable de pensées profondes. Je crois que le problème de la loi salique ne l’intéressait pas. Son mari n’avait aucune chance d’accéder au trône par l’application de cette loi, son fils devint roi consort par l’abrogation de la loi. Je crois que cela lui convenait.
Je maintiens que la France était un grand pays catholique au XIXème siècle avec un renouveau de la foi extraordinaire. Lourdes en fut un des exemples les plus frappants. Mais combien de congrégations, combien de monastères, combien d’écoles religieuses furent fondées et ce jusqu’à la fin du siècle ? Un nombre difficile à chiffrer.
La politique anti-cléricale de la république à la fin du siècle ne signifie pas que la France était déchristianisée. Si elle l’avait été, les lois sur les congrégations et sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat seraient passées sans coup férir. Or, elles furent vécues comme un traumatisme national.
Bien à Vous
Cosmo
Gérard
1 juillet 2013 @ 13:49
Jul, la France n’a pas été le seul pays à connaître des « usurpations » et il ne faudrait pas oublier en particulier qu’il y eut en Angleterre auparavant un certain nombre d’usurpations au sens où on l’entend ici, tandis que la France a connu une remarquable continuité dynastique capétienne depuis Hugues Capet, et qu’on n’a véritablement pu parler d’usurpation qu’en 1830 mais après ce qui a été défini comme les hésitations de 1830, celles de Louis-Philippe. Si Louis-Philippe n’avait pas accepté le pouvoir, il n’est pas certain que Charles X ou Henri V auraient pu véritablement régner et on peut penser que la république aurait été proclamée. C’est vrai qu’il y avait à l’époque un fort parti qui tenait pour les Orléans et que notamment le soutien de Madame Adélaïde fut décisif dans l’esprit de son frère.
jul
2 juillet 2013 @ 06:45
Bonjour Gérard
C’est vrai que l’Angleterre a connu des usurpations. Mais si Guillaume et Marie ont « succédé » à Jacques II c’est en grande partie pour des motifs religieux. Les protestants, majoritaires dans ces Royaumes craignaient d’avoir des Rois catholiques qui auraient mené des politiques anti-protestantes comme Louis XIV.
Le monarque doit avoir la même religion que la majorité de ses sujets.
Louis Philippe d’Orléans était très admiratif de l’Angleterre. Je ne pense pas qu’il se soit inspiré de Guillaume III, je ne sais pas s’il s’est inspiré de Richard III
Je pense qu’il se serait honoré en soutenant le jeune Roi Henri V. Il se serait ainsi attiré la reconnaissance de tous les royalistes.
Peut-être le rôle d’Adélaïde d’Orléans est-il injustement méconnu :)… Cela me donne une idée d’article.
Cosmo
2 juillet 2013 @ 13:26
Jul,
Dans votre vision idéalisée de la période vous oubliez un élément fondamental.
Le duc d’Angoulême a renoncé à ses droits au trône en août 1830, au profit de son neveu, à la demande de son père. Quelques mois après, à Lulworth, il est revenu sur sa renonciation. Et en 1836, à la mort de son père et avec l’accord de sa femme, il déclarait :
« Je prends donc le titre de roi, bien résolu à ne faire usage du pouvoir qu’il me donne que pendant la durée des malheurs de la France, et à remettre à mon neveu le duc de Bordeaux, la couronne le jour où, par la grâce de Dieu, la monarchie légitime sera rétablie.”
La renonciation de 1830, aux yeux d’un certain nombre de légitimistes de l’époque n’était pas valable et ce n’est qu’à la mort du duc d’Angoulême que, pour eux, le duc de Bordeaux est devenu Henri V.
Mais vous oubliez également l’épisode Caradoc qui prouve que Louis-Philippe avait bien l’intention de sauvegarder les droits de son jeune cousin et que ce fut la famille royale qui refusa de lui confier l’enfant.
Cela dit, comment Louis-Philippe aurait-il pu être le lieutenant général d’un royaume dont le roi, Henri V, était contesté au sein même de son parti ?
Louis-Philippe, contrairement à ce que vous dites, ne serait donc pas du tout attiré la reconnaissance de tous les royalistes.
Voilà la réalité de la situation en 1830 : un monarque qui abdique, un prince qui renonce sans renoncer et un enfant roi contesté. Croyez-vous que la classe politique de l’époque aurait pu se satisfaire d’une telle situation quand la république menaçait ?
Louis-Philippe fut déclaré roi des Français car cela convenait aux parlementaires de l’époque et que le petit roi Bourbon ne représentait strictement plus rien à leur yeux.
Bien à Vous
Cosmo
Gérard
2 juillet 2013 @ 17:02
Hé oui cher Cosmo, la nature a horreur du vide.
jul
2 juillet 2013 @ 17:43
Ah non Cosmo, s’il vous plait, épargnez-moi le « votre vision idéalisée ».
Cosmo
2 juillet 2013 @ 22:11
Mais, Jul, ce n’est pas une critique. Comment qualifiez-vous l’image que vous donnez de la situation en 1830 ?
Vous n’avez pas répondu au fond, sur la réalité politique et dynastique de l’époque.
Cosmo
Gérard
2 juillet 2013 @ 16:59
Jul,
Oui Madame Adélaïde est un personnage très intéressant dont le décès, venant après celui du prince royal, laissa le roi fort désemparé.
Merci donc que pour votre article fort documenté.
Le souvenir du séjour à Marseille du roi Charles IV et de sa famille y est longtemps demeuré vivace et on ne peut pas,même aujourd’hui où l’histoire événementielle est souvent réduite à sa plus simple expression, l’oublier totalement à Marseille. Tout le monde sait qu’on trouve au sud de la ville le quartier (non officiel) du Roy d’Espagne avec une très vaste copropriété qui a pris place dans le parc de l’ancien château dont le nom, désormais orthographié avec un y, sans doute pour donner encore plus de lustre au quartier, est bien connu. Un collège du Roy d’Espagne occupe, semble-t-il, à peu près l’emplacement de l’ancien château.
En fait le roi à son arrivée à Marseille passa trois jours du 15 au 18 octobre 1808 au nord de la ville dans le quartier des Aygalades, à la bastide de Saint-Joseph. Cette bastide avait été construite sous le nom de Granèque pour Louis-Sauveur de Villeneuve, marquis de Forcalquier, ambassadeur de Louis XV près la Sublime Porte, et elle avait été rachetée en 1800 par l’armateur Ignace Antoine d’Anthoine, qui fut maire de Marseille et qui était l’époux de Rose Clary, sœur notamment des futures reines Julie et Désirée. Et c’est donc peu après que son beau-frère Joseph Bonaparte avait pris, après Murat, la place sur le trône de Madrid de Charles IV, que le maire de Marseille, baron d’Anthoine de Saint-Joseph depuis le 10 septembre de la même année, accueillit les anciens souverains.
Mais pour abriter d’une manière plus durable et en ville le roi et sa cour il fallut mettre à sa disposition entre 1808 et 1812 un hôtel particulier, l’hôtel Samatan, et deux maisons voisines rue Mazade, aujourd’hui rue Montgrand, dans ce qui était alors un quartier récent et résidentiel de la ville. Cet hôtel a depuis disparu au 33 de ladite rue et une plaque commémore ce séjour sur un immeuble de bureaux qui furent ceux d’une trésorerie, du conseil de prud’hommes et d’un tribunal d’instance. Mais le roi devait aussi louer avant de l’acheter un domaine dans le sud de la ville dans ce qui était alors la petite commune de Mazargues depuis englobée par Marseille, près du massif de Marseilleveyre. Le domaine fut donc loué à partir de 1809 avec son château, le château Bastide, où le roi, comme vous l’avez dit, se rendait tous les jours mais où il ne dormit jamais parce que le pouvoir préférait qu’il dorme en ville où il pouvait être mieux surveillé. Il acheta le domaine le 26 février 1811 à celui qui avait fait construire le château, Jacques Antoine Dominique Bastide, un négociant ; c’était une propriété de 16 456 acres c’est-à-dire 170 ha. Ce Dominique Bastide pour des raisons diverses, après la mort de son troisième enfant Camille Georges qui fut inhumé sous une pyramide qui existe toujours dans le parc du roi d’Espagne (les corps en ont cependant été retirés pour être inhumés au cimetière) préféra s’en défaire. Le roi fit sculpter ses armes sur le château, l’embellit et surtout y chassa beaucoup. Après sa mort c’est le roi Ferdinand VII son fils qui en avait hérité qui le vendit à un négociant Jean-Marie Choppin le 12 juillet 1821. Le domaine devait être cédé par ses derniers propriétaires privés, la famille Jourdan-Barry, à la Caisse des dépôts et consignations en 1958 mais le château avait été détruit vers 1946. Tant et tant de belle bastides ont hélas disparu, victimes de la promotion immobilière mal comprise ou laissées à l’abandon et squattérisées avant d’être détruites une fois que tout ce qu’il y avait d’intéressant avait été détruit ou volé.
Quant au premier château où le roi séjourna à Marseille, il existe heureusement toujours et a fort belle allure. Il avait été vendu à des religieuses les Dames de Saint-Pierre qui se réunirent aux Dames du Sacré-Cœur. Il appartint par la suite au diocèse qui en fit le grand séminaire et à la fermeture de celui-ci il passa à la ville qui y installa la mairie du septième secteur.
Vous avez rappelé fort justement la jolie Notice sur le séjour à Marseille du roi d’Espagne Charles IV, depuis la fin de 1808 jusqu’au printemps de 1812, par un vieux marseillais (en fait Laurent Lautard) publiée à Paris et à Marseille en 1826. On trouve aussi des renseignements précieux notamment sur le site de Monsieur Thierry Garcia http://www.titidegun.fr qui consacre de nombreuses pages à ce quartier de Marseille et à ses origines.
Et l’on peut conclure comme lui en citant cet extrait d’une lettre de Julie Clary, reine d’Espagne, à sa sœur Désirée, lors princesse de Pontecorvo, en 1809 : « La femme de Charles IV est exilée avec son royal époux à Marseille comme je le suis à Madrid. La politique aura fait deux malheureuses. Que ne puis-je rendre à Marie-Louise de Parme son pays et reprendre le mien. Je changerai bien volontiers mon triste Escurial pour sa riante bastide de Mazargues ».
jul
3 juillet 2013 @ 06:42
Gérard c’est un plaisir de lire votre dernier message concernant le séjour de Charles IV à Marseille.
Je vois que le sujet vous a intéressé et que vous étiez ravi, de découvrir comme moi qu’une résidence de Marseille rappelle encore aujourd’hui cet épisode :)
Par contre, vous trouvez « pertinentes » les « dernières observations » de HRC ? :/
HRC
2 juillet 2013 @ 10:49
cher Gérard, vous n’y changerez rien : Jul est sûr que les émeutes de juillet dites « les trois glorieuses » sont une invention, que tous les royalistes français soutenaient les droits de Henri V, que les contemporains qui ont écrit dessus ont inventé, Stendhal en tête, que Lafayette était mort à l’époque.
et j’en passe.
bon courage.
Gérard
2 juillet 2013 @ 17:03
Merci cher HRC pour vos pertinentes observations.
jul
2 juillet 2013 @ 17:23
HRC
J’apprécierai que vous ne prêtiez pas des opinions que je n’ai pas.
Où ai-je seulement écrit que « les émeutes de Juillet sont une invention, que tous les contemporains qui ont écrit là dessus ont inventé » etc… etc…
Ecrire cela s’apparente à de la médisance. J’aimerai que vous ne me fassiez pas tenir les propos dont vous avez envie.
Et que vous ne me fassiez pas passer pour un illuminé, qui ne réfléchit pas.
Je n’aime pas votre « vous n’y changeriez rien, j’en passe, bon courage ».
Je ne sais pas ce que je vous ai fait et je ne crois pas mériter cela.
HRC
2 juillet 2013 @ 21:43
c’est pourtant le postulat qui vous permet de dire en ritournelle que Louis-Philippe aurait pu être régent pour henri V.
ritournelle parce que ce n’est pas grave, Jul. je suis réaliste, et cela ne doit pas être votre mot préféré.
c’est tout !
je vous rajoute un petit post tout en bas.
Marquise
27 juin 2013 @ 17:42
Je vous rejoins, cher Cosmo ainsi que Kalistéa dans vos commentaires respectifs!
Je félicite Jul pour ses recherches et son travail très fouillé et richement iconographié même si les personnages hommes et femmes sont digne d’une galerie des horreurs!!!
Marquise
27 juin 2013 @ 17:45
Une virgule entre recherches et son travail
digneS
Vincent
27 juin 2013 @ 19:03
Je crois avoir lu toutes les communications du baron Pinoteau à ce sujet, celles des Watrin père et fils avant et après guerre, et de bien d’autres encore…
Vous avez raison, souvent certains d’entre eux ont un ton assez désagréable, parfois injurieux dans cette controverse, quand ils ne sont pas odieux comme par exemple comme le baron Pinoteau dans un article de la revue Hidalguia n° 280, année 2000, sur le titre de comte de Clermont. Je cite : «Le pauvre François, handicapé mental,serait comte de Clermont, titre paraissant voué chez les Orléans aux princes de cette catégorie ! »
De plus vous avez raison, comme les historiens, même des légitimistes conviennent depuis longtemps qu’aucun des enfants d’Isabelle II n’a pour père François d’Assise .
Cela n’a rien à voir avec des ragots et des calomnies !
Un autre témoignage à ce sujet :
Extrait du journal d’Edmond de Goncourt (1822-1896) à la date du dimanche 08 novembre 1874 :
« …Hier, elle (la princesse Mathilde Bonaparte, cousine germaine de Napoléon III) discuta avec la reine d’Espagne Isabelle II et de sa nuit de noces qu’elle tint de la bouche de la royale mariée. Comme elle lui demandait comment elle avait épousé ce carliste, cet homme si laid, la reine d’Espagne lui répondit : «Non, la tête n’est pas laide et puis, que voulez-vous ? Ma mère m’avait dit : « Épouse le et puis après tu feras ce que tu voudras ! «En Espagne, dans les noces royales, vous saurez ce que la reine attend son mari en chemise de soie blanche, en chaperon de satin et de fleurs d’oranger et le roi est introduit dans une grande robe de chambre de satin blanc. Il se couche et les premières paroles qu’il a de moi , quand il est à mes côtés sont : «Je vous méprise et je vous déteste ! Ça m’est égal, je suis tout de même roi d’Espagne » reprit mon mari.
Là-dessus pour retarder le moment de son amour, elle sonna et se fit apporter à souper, mettant les petits os et les restes de son côté. Mais il ronflait déjà… «En Espagne, c’est l’usage que la faculté vienne tâter, le pouls du mari et de la mariée. Ils étaient sept. Je disais en moi-même :« Tâtez, allez, tâtez !… »
A ce moment, reprit la princesse, je lui demandai : «Enfin est-ce un homme que votre mari ?» – Oui, répondit-elle, mais un homme resté à l’état d’un enfant de six ans en sorte qu’il est naturellement la maîtresse de vrais hommes…» Et comme elle voyait percer mon étonnement de ce qu’il acceptait des enfants qui n’étaient pas de lui, la reine d’Espagne ajouta : «Il recevait 500 000 francs pour un garçon , 200 000 francs pour une fille»
Et la princesse s’est mis à peindre cette Bourbon, un mélange de grâce, de grandeur, de générosité, d’esprit naturel et de dévergondage… La princesse raconta encore que l’empereur était prisonnier à Wilhelmshöhe, la reine d’Espagne lui envoya l’état de ses biens en lui en offrant la moitié. Figure bizarre, que celle de cette Bourbon, où la dégradation garde quelque chose d’une grande race.»
Cordialement
emporio
29 juin 2013 @ 13:21
Je ferait une contre-enquête sur François de Paule et Non François(tout court)car il y a que vous qui le nommiez ainsi, et sur cette étude tournant vers le roman Rose que la vrai réalité Historique du Personnage, Vous avez fait du bon travail Jul mais nous pensions que vous n’ait pas Impartial. Une autre étude nous fera du bien et on fera la synthèse….
Mayg
28 juin 2013 @ 14:39
Que François d’Assise de Bourbon avait pour réputation de ne pas trop aimer les femmes ne veut pas dire non plus qu’il ne peut pas être le père des enfants de sa femme.
Philippe d’Orléans, frère de Louis XIV dont tous Versailles connaissait les mœurs a bien eu des enfants avec ses épouses respectives.
Bien que la rumeur prêta à sa première épouse Henriette d’Angleterre plusieurs amants (dont le roi Louis XIV lui même), ce n’est pas le cas de la princesse Palatine qui donna au prince d’Orléans plusieurs enfants.
Donc ceci n’empêche pas cela…
Cosmo
28 juin 2013 @ 20:41
En réalité, Mayg, cela ne gène que les légitimistes français dans leur obsession de voir Louis de Bourbon chef de la Maison de France.
Sur le plan de la réalité dynastique espagnole, la seule qui compte vraiment, cela ne change rien. La reine Isabelle, fille légitime du légitime Ferdinand VII, était bien reine d’Espagne et c’est par elle que la couronne s’est transmise. Je ne jugerais pas des droits des princes carlistes mais de la réalité de la situation monarchique en Espagne. Alphonse XIII ne devint chef de la Maison de Bourbon que par l’extinction de la descendance de don Carlos, mais il était roi d’Espagne par sa grand-mère.
Alors que les enfants d’Isabelle aient été de Pierre, Paul ou François ne change rien. Elle seule savait qui était le père de ses enfants. Je ne sais si les propos rapporté par la princesse Mathilde sont vrais – mais pourquoi ne le seraient-ils pas – mais il jettent un doute sérieux sur lé légitimité salique de son fils et de sa descendance. Et je comprends très bien que cela vous gêne.
Personnellement, cela m’est égal car ce n’est pas cela qui disqualifie le prince Louis de Bourbon à mes yeux.
Cordialement
Cosmo
Kalistéa
27 juin 2013 @ 14:14
Il faudra plusieurs heures pleines de bonne volonté pour lire le tout et surtout le digérer.
Il n’y a pas de quoi « faire des folies » pour cette tribu!
Je ne crois pas que Francisco infant d’Espagne soit le fils de Godoy…On ne prête qu’aux riches nous le savons,
mais le prince de la Paix avait une certaine finesse.Celui-ci est bien un lourd et décadent Bourbon!
Il faut néanmoins remercier les amis fidèles du site de se donner tant de mal pour porter à notre connaissance des détails qui nous sont inconnus.
Les amateurs de diadèmes pourront admirer la façon originale autant qu’étrange d’en porter deux.(infante du Portugal)
jul
27 juin 2013 @ 17:03
Oh Kalistéa, je vous laisse alors quelques heures de plus pour lire et digérer le texte ;) avant de prendre au sérieux les adjectifs que vous donnez à l’Infant François qui n’est pas « un lourd et décadent Bourbon » :)
Stella
27 juin 2013 @ 14:31
Ce qui pourrait être intéressant à la vue de ces portraits, c’est le constat que l’on peut faire du peu de cas de leur apparence que faisaient, à l’époque, tous ces personnages.
Que n’écrirait-on pas, à présent, en voyant ces dames?…
Mais seule, à l’époque, comptait leur aptitude à procréer et les pauvres n’étaient, semble-t-il dévolues qu’à cela!…
Qu’en penserait Charlène qui a déclaré il y a peu dans une interwiew qu’elle ‘se sentait prête à devenir mère »?
jul
27 juin 2013 @ 17:07
Bonjour Stella :)
En effet, Marie Leczinska, Marie Thérèse d’Autriche et Louise de Bourbon ne comprendraient pas l’actuelle princesse de Monaco :)
Oui vous avez raison, on a l’impression que ne comptait que leur aptitude à procréer. Heureusement les mentalités ont évolué !
Mayg
27 juin 2013 @ 14:49
C’est quand même édifiant le nombre de mariages entre oncle et nièce et cousins germais dans cette famille. A croire qu’ils n’ont pas tirés les leçons du à la consanguinité chez les Habsbourg d’Espagne.
jul
27 juin 2013 @ 17:10
En effet Mayg, je me demande même s’ils avaient conscience des effets de la consanguinité (?)
Cosmo
27 juin 2013 @ 18:09
Mayg,
Il faut croire que la consanguinité n’a pas les effets terrifiants généralement supposés.
Charles II d’Espagne, le plus dégénéré de tous, était, je pense, une exception.
Regardez le roi d’Espagne actuel, et bien d’autres princes, comme le Grand-duc de Luxembourg, il est difficile de voir quelque dégénérescence chez eux. Habsbourg, Wittelsbach ou Bourbons dans toutes leurs branches, jusqu’au milieu du XXème siècle, se sont exclusivement mariés entre eux. Et dans l’ensemble le résultat n’est ni pire ni meilleur que dans la population en général.
Mais je reconnais que le mariage entre double cousins germains – entre autres le cas de Louis XIV et de l’Infante Marie-Thérèse – n’est pas à conseiller mais au vu des résultats , ne peut pas non plus être critiqué, sur un résultat purement génétique, bien que consanguinement ce soit l’équivalent d’un mariage entre frère et soeur.
Cordialement
Cosmo
Mayg
28 juin 2013 @ 14:53
Cosmo,
Dans le cas du roi Juan Carlos et du grand-duc du Luxembourg, leurs ancêtres et parents ont quand même contracter quelques alliances en dehors du cercle familiale proche. De quoi apporter un peu de sang neuf.
Par contre, il faut avouer que les Wittelsbach étaient un peu « fragiles »
Et quand à Louis XIV et Marie-Thérèse, un seul de leurs enfants à survécu à l’âge adulte. Reste à savoir si cela à un rapport avec la consanguinité.
Toujours est-il, je pense qu’il vaut mieux évider tous ces mariages entre parents proches…
Cosmo
28 juin 2013 @ 17:39
Mayg,
Je suis d’accord avec vous sur l’inopportunité actuelle de tels mariages mais sans la consanguinité obligatoire nous serions des milliers de milliards à vivre sur la terre aujourd’hui.
Je ne vois pas quel sang neuf a été apporté dans la généalogie du roi d’Espagne et du Grand-duc de Luxembourg. Pour ce dernier ses ancêtres sont : Bourbon-Parme, Bourbon, Bragance, Saxe-Cabourg, Wittelsbach, Nassau, Oldenbourg, Löwensteim-Wertheim etc…Il est vrai qu’il y a du Bernadotte au début du XIXème siècle.
Quant à Juan-Carlos : Bourbon, décliné dans toutes ses maisons y compris et largement la branche Orléans, Habsbourg, Saxe-Cobourg, Hesse, Battenberg…Il y a à ce niveau également un mariage morganatique.
Avouez que l’endogamie est tout de même très grande, et sans trop de dégâts.
La fragilité Wittelsbach est un mythe forgé à partir de quelques exceptions, Louis II, son frère Othon, l’Impératrice Elisabeth, son fils Rodolphe…Mais là aussi peu d’individus fragiles par rapport au nombre ayant existé. Pour un archiduc Rodolphe, fantasque, combien d’archiduchesses Gisèle ou Marie-Valérie, tout-à-fait plan-plan…
Une étude a ce sujet a été faite sur une population totalement endogame et pas du tout aristocratique, sur une petite île de l’Atlantique Sud. L’enquête a conclu à l’inexistence de tares génétiques.
Je ne défends pas l’endogamie, je ne fais que constater la réalité.
Bien Cordialement
Cosmo
Guyard
27 juin 2013 @ 19:38
Des princes et princesses catholiques à épouser n’étaient pas nombreux. A vivier restreint, forte consanguinité.
jul
28 juin 2013 @ 17:18
C’est exactement cela Guyard.
Des Bourbons et des Habsbourg n’étaient dignes (et assez catholiques) que des Bragance, Savoie, Wittelsbach et Wettin de la branche albertine.
Le choix était donc assez limité.
C’était un autre temps. Les mentalités étaieent très différentes.
Actarus
28 juin 2013 @ 17:56
C’est vrai. Les fiançailles entre le très catholique duc de Vendôme et la très protestante Tatiana d’Oldenbourg l’ont prouvé.
Cosmo
28 juin 2013 @ 19:57
Jul,
Il ne faut pas oublier non plus que ces alliances étaient aussi conclues en tenant compte des besoins et de la situation politiques du moment. Cela restreignait encore plus le champ de l’action matrimoniale.
Je ne crois pas qu’il faille jeter la pierre aux familles royales qui agissaient ainsi. C’était une réalité qui s’imposait à eux. Les époux étaient plus à plaindre qu’à blâmer car ils subissaient une union qu’ils n’avaient pas souhaitée et la plupart acceptaient leur sort sans rien dire, sachant la récrimination inutile. L’archiduchesse Sophie pleura trois jours quand elle apprit son mariage avec l’archiduc François-Charles, puis, devant l’évidence, se résigna et fut heureuse malgré tout.
Nous ne pouvons pas juger nos ancêtres à l’aune de notre société. Encore que, une de mes amies, princesse du Saint-Empire, se vit offrir son oncle en mariage par sa mère et sa grand-mère, il n’y a pas si longtemps. Elle refusa bien évidemment et se maria avec l’homme qu’elle aimait.
Bien à Vous
Cosmo
jul
30 juin 2013 @ 12:55
Mais bien sûr Cosmo, entièrement d’accord
Vous savez bien que les jugements sévères dans ce genre d’affaire ne sont pas mon genre !
helme12
28 juin 2013 @ 20:50
Bonsoir,
Les Bragance, je ne crois pas me souvenir qu’on les ait beaucoup épousées, au moins chez les Bourbons de France ; la famille avait la réputation d’avoir un léger grain…
COLETTE C.
27 juin 2013 @ 14:53
Merci, Jul, pour le travail considérable effectué !
Jean I
27 juin 2013 @ 16:29
Merci à Jul pour cet impressionnant travail, cela m’a beaucoup intéressé
Severina
27 juin 2013 @ 17:44
Merci, Jul, pour une lecture passionante et interresante
Rose
27 juin 2013 @ 19:56
Merci beaucoup Jul pour cet admirable travail. On imagine le temps de recherche derrière chacun de ses paragraphes. D’accord ou pas d’accord avec certaines prises de position, on ne peut que vous êtes reconnaissant de la somme de travail que vous avez eu la gentillesse de partager avec nous !
Vous faîtes partie de ces intervenants qui enrichissent le site.
jul
28 juin 2013 @ 16:51
Votre commentaire me fait très plaisir Rose.
Merci du fond du coeur !
Jul.
Caroline
27 juin 2013 @ 20:13
Jul,il m’a fallu trouver le temps pour lire tranquillement votre long article qui a battu le record de la longueur des articles dans le site ‘Noblesse et Royautés’!
Un grand merci de ma part pour votre article admirablement documenté sur François de Bourbon,l’ancetre direct de Louis de Bourbon!François de Bourbon,François d’Assise de Bourbon,Alphonse XII,Alphonse XIII,Jacques-Henri de Bourbon,Alphonse de Bourbon,actuellement Louis de Bourbon,le duc d’Anjou ou Louis XX,père d’une fille et deux jumeaux comme vous le savez en grande majorité!
jul
28 juin 2013 @ 16:53
Merci beaucoup Caroline d’avoir pris le temps nécessaire pour lire cet article et de m’avoir écrit un commentaire :)
shandila
27 juin 2013 @ 23:32
Un article des plus intéressant, fort bien illustré pour un personnage attachant. Un grand merci à Jul.
jul
28 juin 2013 @ 16:55
Je suis heureux que vous ayez, comme moi, trouvé l’Infant François attachant.
Merci Shandila !
corentine
27 juin 2013 @ 23:35
merci beaucoup Jul, c’est passionnant
patricio
28 juin 2013 @ 00:28
Merci Jul, fascinant portrait d’un prince peu connu, et bravo pour votre travail
amities
patricio
jul
28 juin 2013 @ 16:57
Merci Colette, Jean I, Severina, Corentine, Patrico
Anais
28 juin 2013 @ 17:08
J’ai pris mon temps pour lire et relire une deuxième fois ce portrait de l’infant François. Merci à Jul pour ce travail de recherche et de documentation.
Philippe gain d'enquin
28 juin 2013 @ 17:11
Grâce à la lecture de votre passionnante enquête, sur un personnage somme toute méconnu, je me coucherai moins stupide. Pour cela, cher Jul, je vous remercie. A vous, PGE
jul
28 juin 2013 @ 19:48
Oh merci Philippe Gain d’Enquin :)
Philippe gain d'enquin
29 juin 2013 @ 18:47
Merci à vous ne n’avoir pas douté de ma sincérité! A vous, Philippe.
jul
30 juin 2013 @ 13:12
Oh Philippe, pas de problème !
A vous, Jul.
Francine du Canada
29 juin 2013 @ 18:05
PGE, « … moins stupide »? Bon, si vous le dites… j’aurais écrit : » plus connaissant » hi! hi! hi! Entre deux maux, je choisi toujours le moindre. À vous, FdC
Philippe gain d'enquin
1 juillet 2013 @ 14:25
Et pour vous, « re » connaissant ? A vous, PGE
Francine du Canada
2 juillet 2013 @ 00:55
Cher PGE, je doute que mon message passe; je n’ai plus d’accès aux nouveaux reportages… je regrette vraiment de n’avoir pas insisté pour avoir vos coordonnées… sur ce site, seuls Erwan, Cosmo et vous… avez insisté pour que je sois publiée mais… je me suis fait d’autres ami(e)s : Valeska, Marquise, Mélusine, Flabemont8, Bianca, et quelques autres mais… je viens de me faire laminer et passer à la trappe mais… comme le phénix… je renaîtrai de mes cendres ha! ha! ha! Salutations, FdC
P.s. : Je vous ai neaucoup aime PGE! FdC
Cosmo
2 juillet 2013 @ 08:44
Chère Francine,
Je ne comprends pas votre message. Il se peut que Régine ait refusé un ou deux de vos posts, comme pour tout le monde mais de là à passer à la trappe…
Amicalement
Cosmo
Francine du Canada
2 juillet 2013 @ 20:15
Cosmo, je viens, encore une fois, de faire une folle de moi ha! ha! ha! Je croyais, hier, être la seule à ne pas avoir d’accès à N&R mais je découvre ce matin que nous étions tous dans la même situation. Enfin… ça m’apprendra à ne pas appréhender le pire. FdC
Philippe gain d'enquin
2 juillet 2013 @ 18:29
Vous vous serez méprise chère Francine; je doute que Régine fasse « passer » quiconque « à la trappe. Ainsi que vous le dit Cosmo, nous avons tous eu quelques posts refusés, causticité, propos involontairement trop partisans, léger dérapage de langage, sont les seuls motifs à non publication que la charte du présent blog doit, je le suppose, prendre en compte. Personne n’en meurt et le fil de nos enrichissements mutuels se retend d’une fois l’autre… Ah, ah, ah alors, pas de bouderie et de mauvais spleen. Par ailleurs les problèmes connus hier pour nous connecter n’auguraient rien d’une éventuelle mesure destinée à empêcher quiconque de consulter les nouveaux articles; Régine n’en était pas responsable, dédouanez la de ce reproche. Allez, soyez cool et restez! A vous, Philippe.
marie.françois
28 juin 2013 @ 20:09
merci, Jul, pour cette étude sur une personnalité peu étudiée, benjamin d’une importante fratrie mais cependant pere d’un roi consort.
kakouz-astennet
28 juin 2013 @ 20:10
Il serait opportun de remarquer que l’infant François de Paule est l’ancètre de la duchesse d’Angouleme née Marie-Liesse de ROHAN CHABOT par sa fille Therese (née en 1828). Tabdis que Eudes duc d’Angouleme descend de Ferdinand VII son frère, étant précisé que leurs épouses Bourbon Siciles étaient soeurs et nièces de leurs maris
Francine du Canada
28 juin 2013 @ 23:37
Félicitations Jul pour ce travail colossal; j’ai lu votre récit et l’ai trouvé plus intéressant que bien des romans historiques que j’ai lu dans ma vie (et j’en ai lus beaucoup). Il faut voir l’intérêt de chacun à visiter N&R : Dans mon cas, apprendre des choses, connaître des personnages historiques qui m’étaient jusqu’ici plus ou moins connus, reconnecter avec l’histoire et suivre l’évolution des moeurs… voilà ce qui m’intéresse le plus. Vous êtes un internaute de grande qualite et je vous remercie beaucoup!
Ce qui j’ai aimé le plus : Son amour pour la musique et le chant et l’oeuvre de sa vie. Je pense qu’il a réussi sa vie et témoigné beaucoup de bonté. Personnage très attachant… du moins sous votre plume.
Quant au commentaire de Michael, ne répondez jamais à cela; la balle est dans sa cour : Qu’il nous dise en quoi exactement votre récit ne correspond pas à l’objectivité historique et… nous jugerons à ce moment de la valeur de ses arguments.
Pour ce qui est d’Emporio, et bien je pense que seule la mère (Marie Louise) aurait pu témoigner de qui était le père de son enfant ou… un test d’ADN comme dit notre ami Cosmo. Que certains faits soient exacts ou pas n’a aucune importance; il en demeure que l’homme que vous avez décrit (avec force détails) était très attachant et vous pouvez dormir tranquille; personne ne se lèvera de sa tombe pour venir vous dire que vous vous êtes trompé ha! ha! ha! Amitiés, FdC
jul
30 juin 2013 @ 13:09
Oh Francine
Votre message m’a fait très très plaisir !
Merci pour ce long commentaire que vous avez pris le temps de m’écrire, et le conseil que vous me donnez. Vous avez raison. Je suis tranquille :) mais merci de votre soutien !
J’aime les mêmes choses que vous :)
Oui l’Infant François est attachant, il a eu une vie à lui, intéressante. Je suis heureux d’avoir pu vous faire connaître ces détails qui concernent les centres d’intérêts et les moeurs dans cette famille à cette époque. Car vous semblez vraiment les apprécier.
Encore merci
Amitiés. Jul
HRC
29 juin 2013 @ 09:33
Jul a fait un gros travail, je ne le nie pas du tout !
mais en lisant j’ai eu l’impression de regarder un délire collectif dans cette famille dont les enfants ne veulent pas sortir.
j’ai relu loyalement, et finalement, j’en ai été fort contente que mes enfants nous aient un peu contrariés à l’adolescence.
HRC
2 juillet 2013 @ 22:04
chacun a ses tabous, Jul. cette famille heurte un des miens. Il est probable que je n’ai pu l’oublier même en seconde lecture.
jul
4 juillet 2013 @ 06:39
Eh bien j’en suis désolé HRC
jul
29 septembre 2013 @ 18:45
Mais que fait la photo d’Isabelle d’Orléans (XXème siècle) à la place du portrait d’Isabelle de Bourbon, Infante d’Espagne ? mdr :D c’est étrange !