La princesse Helena, Augusta,Victoria de Grande-Bretagne est née le 25 mai 1846 au Palais de Buckingham à Londres. La princesse est le sixième enfant de la reine Victoria et du prince Albert. Le baptême est célébré un mois plus tard dans la chapelle du palais. La princesse est portée sur les fonts baptismaux par la duchesse de Cambridge, la duchesse d’Orléans et par le grand-duc héritier de Mecklembourg-Strelitz.
La famille appelera toujours la princesse du surnom affectueux de “Lenchen”. La vie à la Cour à cette époque du règne de la reine Victoria, respire une atmosphère familiale particulièrement chaleureuse et aimante. Helena suit sa scolarité auprès de précepteurs choisis par son père.
La jeune fille est douée pour les Arts et en particulier la peinture et le piano. Elle excelle aussi en équitation et pratique la voile. Sous l’influence de son père, elle se montre aussi très intéressée par les sciences. Helena est particulièrement proche de son frère le prince Alfred de deux ans son aîné, qui reprendra à la mort de leur père le duché de Saxe-Cobourg.
Mais ce cadre idyllique entre vie de palais et vacances à Osborne sur l’île de Wight, vole en éclats en 1861 à la mort du prince Albert qui plonge la reine Victoria dans un profond deuil. Helena n’a que 15 ans.
La reine Victoria resserre les liens avec ses enfants jusqu’à la possessivité affective. Helena s’occupe d’une partie de la correspondance de sa mère installée désormais sur l’île de Wight.
Lorsque le moment de trouver un époux à Helena survient, les candidats ne semblent pas se bousculer. Mais la princesse entend épouser celui qu’elle a choisi le prince Christian de Schlewsig-Holstein-Sonderburg-Augustenburg. Il n’est pas héritier du duché et ne possède pas de grande fortune mais il répond à l’un des critères essentiels de la reine Victoria : il est prêt à s’installer en Grande-Bretagne pour être plus près de la souveraine.
Malgré des tensions familiales qui manquent de ne pas faire aboutir le mariage, en raison notamment du fait que le prince de Galles ne reconnaît pas la souveraineté de la famille du prince sur ces duchés (que le roi de Danemark, son beau-frère revendique), les interventions de la reine Victoria et de la princesse héritière Victoria de Prusse (soeur aînée de la princesse Helena) permettront d’aplanir les différends.
En 1866, Helena épouse au château de Windsor le prince Christian de Schlewsig-Holstein-Sonderburg-Augustenburg, sixième enfant du duc Christian de Schlewsig-Holstein-Sonerburg-Augustenburg et de la comtesse Louisa Sophie Danneskjold-Samsoe. Le prince Christian est son aîné de 15 ans. La reine Victoria et le prince de Galles conduisent la mariée à l’autel.
Le voyage de noces les conduit tout d’abord à Paris, puis en Autriche et à Gênes. De retour en Grande-Bretagne, le couple s’installe à Cumberland Lodge sur le domaine de Windsor. Lorsqu’ils sont à Londres pour des activités officielles, ils résident à Buckingham.
La princesse Helena donne naissance à son premier enfant baptisé Christian, Victor, Albert, Ludwig, Ernst, Anton au château de Windsor le 14 avril 1867. En 1869 à Frogmore House, un deuxième fils voit le jour et est prénommé Albert, John, Charles, Frederick, Arthur, George. La princesse Helena met au monde toujours à Frogmore House son troisième enfant le 3 mai 1870. Le bébé porte le prénom de Victoria en hommage à sa grand-mère maternelle mais sera ensuite appelée par les siens Helena Victoria. La princesse Franziska, Josepha, Louise, Augusta, Marie, Christina, Helena dite Marie Louise naît à Cumberland Lodge le 12 août 1872. La princesse donne naissance à son cinquième enfant à l’âge de 29 ans. Le prince Frederick, Christian, Augustus, Leopold, Edward, Harald meurt lorsqu’il n’a qu’une semaine. La princesse mettra encore au monde un sixième enfant mort-né.
La princesse Helena et son époux le prince Christian bien que résidant en Grande-Bretagne, gardent leurs distances avec la souveraine qui est souvent très accaparante. La princesse Helena secondera sa soeur la princesse Béatrice qui est devenue la veritable secrétaire de la reine Victoria.
Helena s’est toujours intéressée à la médicine en raison d’une santé parfois défaillante. Sa mère la reine Victoria lui reprochant en revanche d’être hypocondriaque. La princesse s’investit beaucoup dans les hôpitaux et dans la création d’une école d’infirmières. Elle organise également fin des années 1890 des levées de fonds et des dîners de charité pour venir en aide aux plus démunis. Elle lance ainsi au cours de l’hiver 1886 une operation permettant de servir des repas chauds pour les personnes démunies et les enfants.
La princesse remet la broderie au gout du jour et crée même une école de broderie pour les jeunes filles.
Son fils le prince Christian qui combat en Afrique du Sud lors de la guerre des Boers décède en 1900 des suites de la malaria. Il avait 33 ans. La même année, sa fille Marie Louise divorce du prince Aribert d’Anhalt, fils du duc Friedrich I d’Analth et de la princesse Antoinette de Saxe-Altenburg, qu’elle avait épousé neuf ans auparavant. Le décès de son fils aîné et celui de la reine Victoria l’année suivante marquent douloureusement la princesse Helena.
L’arrivée sur le trône de son frère le roi Edward VII marque un tournant dans les relations familiales qui avaient été bon an mal an préservées lorsque leur mère était en vie. La reine Alexandra, née princesse de Danemark, entend marquer son autorité à la Cour. Elle a pour ainsi dire des relations inexistantes avec Helena dont elle n’a jamais accepté le mariage avec un prince de Schlewsig.
Le prince Christian et la princesse Helena célèbrent en 1916 leurs noces d’or. En 1917, son neveu le roi George V change le nom de la famille royale de Saxe-Cobourg en Windsor. La princesse et son époux renoncent à leurs titres allemands. Tout au long de la Première Guerre Mondiale, la princesse Helena s’est fortement impliquée dans les hôpitaux.
Le 28 octobre 1917, le prince Christian décède à Schomberg House à Londres à l’âge de 86 ans. Il aura formé jusqu’au bout un couple uni et harmonieux avec son épouse. La prince Helena s’éteint le 9 juin 1923 également à Schomberg House. Lui survivent trois de ses enfants : Albert, duc de Schlewsig Holstein (1869-1931), Helena Victoria (1870-1948) qui l’avait tant secondée lors des dernières années de la reine Victoria pour la retranscription des mémoires de la souveraine et Marie Louise (1872-1956). Des enfants de la reine Victoria et du prince Albert sont alors encore en vie les cadets : Louise, duchesse d’Argyll, Arthur, duc de Connaught et la princesse Béatrice de Battenberg.
Avec son décès, c’est une page importante de la vie de la famille royale britannique qui se tourne. La princesse Helena née au 19ème siècle, fille et soeur de souverains, a assisté aux transformations politiques de l’Europe et leurs implications dans les relations familiales. La princesse est inhumée à Frogmore, de même que le prince Christian qui y a été enterré quelques années plus tard. (Copyright photos : DR, Royal Collection & Flickr)
*gustave de montréal
6 décembre 2012 @ 06:42
Christian avait 35 ans l’année de son mariage en 1866 (Lenchen 20 ans) il ressemble déjà à un vieux pépère.
June
6 décembre 2012 @ 07:40
Merci pour cette biographie ! :) !
Encore une princesse que je ne connaissais pas…!
louisa scotte
6 décembre 2012 @ 07:48
un magnifique portrait d une princesse peu connue du grand peblic
et heueusement pour nous il y a encoure beaucoup de filles de la reine victoria
est ce au sujet de la princesse helene que le bruit a couru dela naissance d un enfant illegitime? quelqu un en saurait il plus? merci d avance
Sylvie-Laure
6 décembre 2012 @ 09:18
petite rectification, chère Régine, pour le décès de Helena-Victoria 1870-1948.
C’est la princesse Victoria, fille ainée de la reine, qui cherchait pour ses soeurs, des princes ou ducs, qui transmit à sa mère, un portrait de son futur beau-frère, Christian de Schleswig-Holstein, 39 ans, chauve, sans le sou,mais de bonne compagnie, fort doué pour la chasse.
Quand à « Lenchen », qui n’a jamais assisté à un seul bal de la Cour, sauvageonne au possible, qui cherche à échapper au plus vite, à la tyrannique dépression maternelle (suite au décès du prince Albert) elle s’accroche comme à une bouée à ce futur mariage. Qui lui permettrait de retrouver une autonomie qu’elle n’a jamais connu, et même si le prétendant est plus agé, qu’elle, la princesse Helena est prête à cette union. Les futurs époux envisagent de rester en Angleterre, à proximité de la reine Victoria. La princesse Helena, physiquement était très sportive, cavalière accomplie, rablée, mais sans grace, et visiblement trouvait dans le milieu sportif, un équilibre nécessaire pour se sortir des « griffes » de sa mère , dépressive .
Les filles de Victoria, les plus actives dans le milieu social de cette époque, furent Alice 2e fille de la reine, 1843-1878, épouse du Duc de Hesse, mère de la future Tsarine, Alexandra, et Lenchen ici décrite.
Elles étaient de nature sociale, de parfaites infirmières, s’étant toutes deux infatigablement occupées de leur père, Albert, dans sa fin de vie, et cela la reine ne l’avait jamais perçu de façon intuitive. Elles ne reconnaissait pas cette fibre « médicale » très poussée. Pour ces raisons, Helena accepta au plus vite, son union avec le prince Christian, qui somme toute fût heureuse pour eux deux.
Notes du livre La dernière Reine, éditions Robert Laffont auteurs : Philippe Alexandre, et Béatrix de l’Aulnoit.
Palatine
6 décembre 2012 @ 18:08
le livre que vous mentionnez ci-dessus, Sylvie-Laure, est la biographie la plus passionnante que j’aie lue ces dernières années. C’est aussi un cours de culture générale sur l’histoire du 19e Siècle. J’y ai appris entre autres l’origine du mot « boycotter », des camps de concentration (invention anglaise) et le manque de conscience professionnelle de Victoria après son veuvage.
HRC
6 décembre 2012 @ 18:34
préciser en Afrique du sud, contre les Boers, chère Palatine, sinon il risque d’y avoir des cris.
les marins bretons se souvenant de l’internement dans les « pontons » pourris des ports pendant les guerres avec Napoléon.
Arielle
6 décembre 2012 @ 22:48
Merci pour la référence, Palatine. Je viens de commander cet ouvrage en un click.
Palatine
7 décembre 2012 @ 01:42
Vous ne regretterez pas votre achat, Arielle.
Agnès de SM
6 décembre 2012 @ 10:18
Très intéressant portrait, merci Régine.
Je pense que bien qu’elle ait eu 6 enfants, Hélèna n’a pas eu de petits enfants
beji
6 décembre 2012 @ 12:26
La princesse ressemble beaucoup à la reine Victoria
corentine
6 décembre 2012 @ 13:43
merci beaucoup Régine
reportage très interressant
la princesse Helena de Grande-Bretagne n’est pas très connue
elle n’a eu qu’une petite-fille Valerie (1900-1953) fille de son fils Albert qui se mariera deux fois mais qui n’aura pas de descendance
*gustave de montréal
6 décembre 2012 @ 20:13
La petite-fille, Valérie-Marie zu Schleswig-Holstein, était la fille naturelle de Albert et d’une baronne hongroise(?). Reconnue par son père. Elle a épousé en 1939 Engelberg-Charles, 10è duc d’Aremberg. La pauvre s’est suicidée à Nice en 1953. Sans descendance.
JAY
6 décembre 2012 @ 14:28
Tres interessant portrait ..
existe t il une descendance de cette princesse ? ses filles se sont elles mariées?
Caroline
6 décembre 2012 @ 14:31
Bien merci pour le portrait de la princesse Helena,le cinquième enfant et la troisième fille de la reine Victoria du Royaume-Uni et du prince Albert de Saxe-Coburg-Augustenbourg[futur prince Albert prince consort]!
Ayant eu cinq enfants,sa fille Marie-Louise etait la seule mariée avec le prince Aribert d’Anhalt!
Pourriez-vous nous dire sur la descendance actuelle chez la famille d’Anhalt?Merci d’avance!
*gustave de montréal
6 décembre 2012 @ 19:49
Il n’y a pas de descendance, ce mariage n’a duré que neuf ans, le prince Aribert n’aimait pas les dames.
MoniqueDN
6 décembre 2012 @ 16:29
C’est un très beau portrait de la princesse Helen de Grande-Bretagne ! Bravo et merci Régine !
Vincent
6 décembre 2012 @ 16:32
Elle était une des enfants de la reine Victoria à ne pas être porteuse porteuse du gêne de l’hémophilie.
Rose
6 décembre 2012 @ 22:21
Merci Régine pour ce beau portrait.
La princesse Helena est à l’origine d’une bien curieuse énigme : il semble que son fils (Christian je crois) ait eu une fille illégitime, Valérie. Le prénom de celle-ci a souvent fait penser que la mère aurait pu être un membre de la famille impériale d’Autriche. Le mystère n’a semble-t-il jamais été résolu, le prince étant mort sans révéler l’identité de la mère.
*gustave de montréal
7 décembre 2012 @ 06:14
Selon Wiki, la mère serait la baronne Bertha Marie Madeleine von Wernitz, morte à Liptovsky Mikulas, Autriche-Hongrie, le 4 avril 1900, des suites de son accouchement la veille.
Agnès de SM
7 décembre 2012 @ 10:52
Mais bien sûr, j’ai lu le livre passionnant racontant cette histoire : Tu devais disparaître, roman d’une enfant royale cachée, paru en 2008
Maria Edite
6 décembre 2012 @ 19:06
Le vif portrait de sa mère!
J’adore cettes biographies de princes et princesses. Merci!
COLETTE C.
6 décembre 2012 @ 19:59
Merci pour ce très intéressant portrait.
Merci aussi à Sylvie Laure pour le complément d’information.
Salomée
6 décembre 2012 @ 20:56
Louisa Scotte, seul le 2ème fils de la princesse Hélène, Albert, eut une enfant Valérie Marie, enfant illegitime dont la mère mourut à sa naissance. Elle fut placée dans une famille adoptive, le prince Albert lui révéla sa paternité 30 ans plus tard mais ne lui révéla jamais le nom de sa mère.
louisa scotte
8 décembre 2012 @ 13:01
quel triste sort que celui de ces enfants naturels royaux c est tellement injuste!
evidemment je sais bien que ce n etait pas mieux dens la population normale, heureusement que cela a changé aussi dans ces grandes familles
shandila
6 décembre 2012 @ 21:37
Merci Régine pour ce portrait intéressant d’une princesse que je ne connaissais pas. Elle devait avoir une personnalité attachante, le mariage lui a apporté la liberté vis à vis d’une mère possessive et semble-t-il, le bonheur, le plus important à mes yeux.
Charlanges
6 décembre 2012 @ 22:37
Une biographie a été consacrée à la princesse Hélèna en 1999 par Seweryn Chomet sous le titre « Helena A princesse reclaimed.
Sa descendance est effectivement éteinte puisque son unique petite-fille dont elle ne sut pas l’existence, Valérie, reconnue très tardivement par son père Albert et dont on ignore qui était la mère, n’a laissé aucune postérité de ses deux mariages avec Johann Wagner puis avec le duc d’Arenberg.