La duchesse Auguste, Charlotte, Jutta, Alexandra, Georgine, Adolfine de Mecklembourg-Strelitz est née à Neustrelitz le 24 janvier 1880. Appelée par les siens Jutta, elle est le deuxième enfant du grand-duc Friedrich IV de Mecklembourg-Strelitz (1848-1914) et de la princesse Elisabeth de Anhalt (1857-1933).
Elle a une sœur aînée Marie née en 1878 et successivement mariée au comte Georg Jamatel puis au prince Julius de Lippe et deux frères le futur grand-duc Adolph Friedrich IV né en 1882 qui se suicidera en 1918 et la duc Karl Borwin né en 1888 et décédé sans postérité en 1908.
La duchesse Jutta grandit dans une atmosphère familiale très pesante et stricte au château de Strelitz, ne croisant que très épisodiquement ses parents.
En 1896 en compagnie de sa sœur la duchesse Marie, elle fait son entrée dans le monde à Londres en assistant à plusieurs bals et réceptions.
C’est suite aux démarches de l’empereur Guillaume II que l’on échafaude des plans de mariage pour elle avec le futur roi de Monténégro après avoir envisagé un temps des noces avec un grand-duc russe.
Le prince Danilo de 9 ans son aîné, est né à Cetinje. Il est le cinquième enfant et premier fils du prince Nicolas de Monténégro (qui devint roi en 1910) et de Milena Vukotic.
Les discussions au sujet de la dot de la jeune femme manquent de faire échouer ce projet de mariage. Son futur beau-père Nicolas de Monténégro entend en effet entrer en possession de cette dot, ce que la famille de Mecklembourg-Strelitz ne veut accepter. La dot restera sous leur contrôle.
A la demande de son futur époux, Jutta se convertit à la religion orthodoxe et prend le prénom de Militza. L’empereur Guillaume II refuse dans ces conditions que le mariage qui avait été envisagé à Berlin, y soit désormais célébré puisque la mariée est orthodoxe.
Jutta de Mecklembourg-Strelitz a 19 ans, lorsqu’elle foule le sol du Monténégro pour se marier. Elle est escortée par le roi Victor Emmanuel III d’Italie, marié à la princesse Elena de Monténégro (sœur du prince Danilo) et en l’occurrence son futur beau-frère.
Le mariage a lieu le 27 juillet 1899. Seuls sa mère, sa sœur et son frère l’accompagnent car son père est souffrant.
Le couple n’aura pas eu de descendance.
La princesse Militza essaye dès le début de s’intégrer dans sa nouvelle patrie. Le couple réside dans une villa à Antivari (aujourd’hui Bar) sur la côte. Le prince s’y adonne à la composition musicale.
Elle s’implique dans des visites de charité et accompagne son époux lors de voyages dans les autres cours européennes à la faveur de mariages. En 1911, le prince Danilo et la princesse Militza sont à Londres pour le couronnement du roi George V.
Militza de Monténégro passe la Première Guerre Mondiale dans sa résidence d’Antivari bombardée par l’armée autrichienne. Elle voit en 1918 son royaume intégrer le royaume des Serbes, Croates et Slovènes.
La famille royale est contrainte à l’exil en novembre 1918. Le roi Nicolas qui a refusé cette annexion, décède trois ans plus tard au Cap d’Antibes et la reine Milena en 1923.
Danilo de Monténégro prend le titre de roi le 1er mars 1921 à la mort de son père mais abdique ses droits en faveur de son neveu le prince Michael, fils de son défunt frère le prince Mirko, une semaine plus tard. On n’a jamais réellement eu de détails sur ce qui avait animé le roi Danilo à cette abdication « surprise ».
Michael de Monténégro assuma la continuité dynastique mais reconnut en 1929 le royaume de Yougoslavie. Il est le père du prince Nicolas, actuel chef de la famille royale.
La reine Militza se retrouve privée de sa nationalité du Monténégro mais aussi de sa nationalité allemande. Elle n’a pas reconnu la renonciation au duché de Mecklembourg-Strelitz et gagne en 1925 son procès face à l’Etat allemand. Elle est ainsi indemnisée à hauteur de 125.000 dollars (de l’époque).
Le roi Danilo et la reine Militza vivront pendant près de 15 ans en France. En 1939, le roi s’éteint à Vienne. La reine s’installe alors à Rome auprès de son beau-frère et de sa belle-sœur le roi et la reine d’Italie. C’est dans la ville éternelle que Militza de Monténégro s’éteint le 17 février 1946, quelques semaines avant la chute du royaume d’Italie. Elle a été inhumée dans un cimetière non catholique de Rome. (Article dédié à Corentine)
jul
6 août 2015 @ 07:08
Merci pour cet article très intéressant.
Ce roi et cette reine sont très sympathiques.
Corentine
6 août 2015 @ 08:02
Merci beaucoup Régine pour ce portrait
et surtout merci infiniment pour votre dédicace qui me touche beaucoup
Lisabé
6 août 2015 @ 08:19
Entre Auguste,Georgine,Adolfine et Jutta…La pauvre,dans ses prénoms,elle n’avait pas grand choix!…Restaient Charlotte et Alexandra…En avant-garde prémonitoire,à des années et des années lumière encore des belles poupées d’un lointain Rocher….
Actarus
6 août 2015 @ 13:59
Je ferais volontiers un jeu de mots, mais je crains trop les foudres de la censure. ^^
Tessa
6 août 2015 @ 18:07
Mais si , Actarus , ne gardez pas pour vous ce jeu de mots !
Faites nous rire !
Lisabé
7 août 2015 @ 09:17
Bel Actarus,ce serait bien la première fois que vous craindriez quelque chose….Dame Régine n’est point croquemitaine… et elle fait preuve d’une indulgence à nos verbales incontinences certaine… ;-))
Comme notre chère Tessa,je vous invite à penser »Adieu prudence! »…
Que sera sera! ^^ ;-))
Actarus
6 août 2015 @ 22:50
J’en tente un bien innocent : ce tableau, ma mie, est-ce une toile de jute ? ;-)
Lisabé
7 août 2015 @ 09:19
Vous sous-entendriez que Jutta se tient comme un sac?? ;-))
Francine du Canada
7 août 2015 @ 20:13
Hahahahaha! ;-)))
Gibbs
6 août 2015 @ 08:24
Merci Wiki
Hier, au journal de 20h00 de France 2, il y a eu un reportage sur des nouveaux milliardaires qui s’installent depuis trois ans dans ce qui fut les ruines d’une ancienne base navale militaire.
Concurrence pour la France grâce aux avantages du prix des anneaux et du carburant taxé à seulement 7%.
Bon, cela ne me convainc pas de m’installer là.
Les Balkans étant une poudrière.
Biographie
Il est l’arrière-petit-fils du roi Nikola Ier et le seul fils et héritier du dernier prétendant, le prince Mihailo Petrović-Njegoš, grand-duc de Grachavie et de Zeta (né en 1908 et, selon les monarchistes monténégrins, roi de Monténégro du 7 mars 1921 à sa mort en 1986) et Geneviève Prigent (née le 4 décembre 1919 et décédée le 27 janvier 1991). Ses parents se sont mariés le 27 janvier 1941 et ont divorcé à Paris le 11 août 1949.
Le prince Nikola descend notamment de la maison Obrenović par Yephrem, le frère cadet de Miloš Ier Obrenović, prince de Serbie, élu par l’Assemblée en 1827 et reconnu par le sultan Mahmoud II le 15 août 1830.
Un prince qui s’ignore
Jusqu’en 1989, Nikola Petrović-Njegoš ne se préoccupait guère de son statut d’héritier du trône monténégrin, vaquant à ses occupations d’architecte. C’est alors que le gouvernement communiste yougoslave lui demande, à son grand étonnement, l’autorisation de rapatrier la dépouille de son arrière-grand-père, le roi Nikola Ier, mort exilé en France puis inhumé en Italie.
Il savait, de par son père, qu’il avait un attachement à l’aristocratie monténégrine, mais fut surpris d’apprendre son hérédité. En 1989, il est invité par l’Église serbe au Monténégro pour la cérémonie de rapatriement des restes du roi Nikola Ier. Il dut alors prononcer un discours devant une foule à Cetinje, lors de la cérémonie. Mais, ne parlant pas monténégrin, il dut apprendre le texte de manière phonétique.
Le chef de la maison royale de Monténégro
Le prince Nikola reconnaît entièrement l’indépendance du Monténégro et le droit dynastique au trône, refusant de reconnaître toute annexion ou prétention des dynasties non-monténégrines sur le pays. En tant que chef de la maison Petrović-Njegoš, il considère que la dynastie est monténégrine, et non serbe. En effet, pendant la Première Guerre mondiale, la famille royale fut contrainte de quitter le pays en 1915 après la défaite des troupes monténégrines devant l’armée austro-hongroise. À la fin de la guerre, le royaume de Serbie annexa unilatéralement le Monténégro et déposa la maison Petrović-Njegoš. La famille royale se réfugia en France où le roi Nikola Ier décéda en 1921. La même année, l’un des petit-fils du roi, Aleksandar Karađorđević, était devenu roi du Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes, dont le Monténégro faisait partie.
Le prince Nikola est architecte, fondateur et président de la Biennale de Cetinje d’Art contemporain.
Loi sur le statut de descendants de la dynastie Petrović-Njegoš
Le 12 juillet 2011, le Parlement du Monténégro a adopté la loi sur le statut de la dynastie Petrović Njegoš.
La loi réhabilite moralement et financièrement la dynastie. Il reconnaît les descendants du roi Nikola Ier dans la ligne masculine et leurs épouses comme les descendants de la dynastie Petrović-Njegoš.
Le gouvernement a alloué la somme de 4,3 millions d’euros sur sept ans en faveur de la Fondation Petrović-Njegoš. En outre, le prince Nikola aura droit à un revenu mensuel équivalent à la rémunération brute mensuelle du président de la République.
La Fondation Petrović-Njegoš sera basée au palais Petrović (Dvorac Petrovića), à Podgorica. En outre, la maison et la terre du roi Nikola Ier à Njeguši sera donnée à la dynastie ainsi que la construction d’une nouvelle maison à Cetinje.
Le prince Nikola sera également en mesure d’agir en tant que représentant du gouvernement du Monténégro et d’accomplir d’autres fonctions non politiques. Le prince a accompli son premier engagement officiel le 10 juillet 2011, lors des obsèques de l’archiduc Otto de Habsbourg-Lorraine5, quand il a représenté le président du gouvernement, Igor Lukšić. Ce dernier donne une réception officielle le 24 juillet 2011 à Podgorica en l’honneur du prince Nikola et de la famille royale de Monténégro à l’occasion de la modification constitutionnelle.
Famille
Le 27 novembre 1976, il épouse à Trébeurden (Côtes-du-Nord) Francine Navarro, styliste de mode, née le 27 janvier 1950 à Casablanca au Maroc et décédée le 6 août 2008, fille d’Antoine Navarro (1922-1989) et Rachel Wazana (née en 1929). Le couple a deux enfants :
S.A.R. la princesse Altinaï Petrović-Njegoš, née le 27 octobre 1977 aux Lilas. En 1998, elle commence des études d’architecture à l’ENSA de Paris-La Villette mais, après un échec en 3e année, elle s’oriente vers une école d’art audiovisuel, puis elle étudie au Studio national du Fresnoy, promotion Jean-Luc Godard 2004-2006. Elle produit notamment, en 2005, un court-métrage, L’Art de la fugue, présenté dans plusieurs festivals : le 58e festival du film de Locarno (Suisse), le Festival Alternative Film-Video 2005 (Belgrade, Serbie). En mai 2009, elle épouse le violoniste russe Anton Martynov, dont elle a un fils :
Nikolaï Martynov (né le 30 septembre 2009).
S.A.R. le prince Boris Petrović-Njegoš, « grand-duc de Grachavie et de Zeta », né le 21 janvier 1980 aux Lilas. Le 12 mai 2007, il épouse Véronique Haillot Canas da Silva (née en 1976), dont il a une fille :
S.A. la princesse Milena Petrović-Njegoš (née le 11 février 2008).
Gérard
6 août 2015 @ 14:33
Merci Gibbs. Juste deux précisions : le prince a titré son gendre prince Martiynov et le prince héritier a une deuxième fille la princesse Antonia.
Gibbs
7 août 2015 @ 06:59
Merci beaucoup Gérard.
Vous êtes une source intarissable concernant l’Histoire.
C’est très agréable.
Je ne connaissais pas cette famille et comme j’aime apprendre …
Merci aussi à Régine pour les informations.
Gérard
7 août 2015 @ 13:20
C’est moi qui vous remercie.
Gérard
6 août 2015 @ 14:47
Merci Gibbs. Juste deux précisions : le prince a titré son gendre prince Martiynov et le prince héritier a une deuxième fille la princesse Antonia.
La princesse Jutta repose sous une croix orthodoxe au cimetière romain du Campo Cestio aussi appelé cimetière non catholique de Rome ou cimetière protestant ou cimetière des Anglais.
http://www.findagrave.com/cgi-bin/fg.cgi?page=gr&GRid=63679703.
MEYER
6 août 2015 @ 18:20
Chère Gibbs
Grand merci, j’ai vu le reportage et cela m’a remis en mémoire les « bouches de kotor ».
Chaleureusement.
Gibbs
7 août 2015 @ 12:16
Chère MEYER,
Merci à vous.
Chaleureusement et excellent week-end.
JAY
6 août 2015 @ 10:44
Le roi du Monténégro savait très bien marier ses enfants ….
Dommage que de cette belle unie il n y ai pas eu de descendance ….
Marcel
6 août 2015 @ 13:21
En dehors du Prince Boris qui n’a qu’une fille, quel serait l’héritier du trône du Monténégro. Peut-être Nicolai le fils de la Princesse Altinaï.
Gérard
6 août 2015 @ 19:26
Deux filles pour l’instant pour Boris.
Mary
30 septembre 2019 @ 12:18
Les filles peuvent-elles hériter de la responsabilité dynastique ou non ?
COLETTE C.
6 août 2015 @ 14:33
Intéressante biographie, comme toutes celles que vous nous présentez.
Cette reine a eu une vie mouvementée, comme toutes celles et ceux des royautés qui ont vécu cette période.
will34
6 août 2015 @ 15:01
Toutes ces familles plus modestes mais intéressantes, qui ont su, à causes de certaines circonstances ou qualités, se positionner parmi les plus grandes, on peut citer : les Petrovitch-Niegosh de Monténégro, les Beauharnais-Leuchtenberg, les Battenberg, ainsi que les Karageorgevitch de Serbie…….
Alberto
6 août 2015 @ 15:23
Comme sa soeur aînée Jutta aussi avait un « passé » avant de se marier et c´est l´infante Eulalie qui se rend au Monténégro pour y trouver un mari pour Jutta. On ne trouvait point un autre candidat. Source: la biographie d´Eulalie par Ricardo Mateos Sainz de Medrano publiée en 2014.
Jutta, Militza, travaillait comme enfermière bénèvole à Rome en 1945 et la reine Elena avait de l´affection pour elle.
Robespierre
7 août 2015 @ 07:42
C’est quoi « un passé », ? vous en dites trop et trop peu.
Robespierre
7 août 2015 @ 07:43
C’est quoi « un passé », ? vous en dites trop et trop peu. Alberto
Gérard
7 août 2015 @ 17:27
Il me semble que si un scandale avait eu lieu en ce qui concerne la duchesse Jutta le mariage monténégrin n’aurait pas eu lieu.
Mais peu avant il y eut effectivement un scandale lié à sa sœur Marie. Les enfants des grands-ducs héritiers de Mecklembourg-Strelitz étaient élevés à la dure et ne voyaient pratiquement jamais leurs parents qui se souciaient très peu d’eux. Les deux princesses étaient élevées entièrement par les gouvernantes. Elles étaient tout à fait ignorantes des choses de la vie et particulièrement de celles du sexe. Alors qu’elle avait une vingtaine d’années Marie eut une fille naturelle. Elle fut enceinte des œuvres d’un jeune serviteur du palais qui était marié. Friedrich Hecht était chargé d’allumer éteindre les becs de gaz dans les chambres des enfants alors que les filles en principe ne voyaient que du personnel féminin. La règle était que seuls les valets de pied et non pas les femmes de chambre s’occupaient de l’éclairage. Donc en 1897 la grande-duchesse héréditaire Élisabeth, née princesse d’Anhalt, eut son attention attirée par la taille de sa fille qui s’était arrondie. Bien que celle-ci n’eusse rien révélé de son infortune il fut facile de trouver le coupable. Hecht fut immédiatement renvoyé sans certificat. Il chercha à s’employer aux alentours et on lui demanda pourquoi il avait quitté la Cour de Neustrelitz. Les employeurs potentiels écrivirent au grand-maréchal qui répondit qu’Hecht avait été renvoyé pour vol. Celui-ci prit alors le train pour Berlin afin d’y consulter un avocat. L’avocat était de plus social-démocrate. Il n’était peut-être pas mécontent de révéler l’affaire à la presse antimonarchique de la capitale. L’affaire fit les manchettes des journaux démocrates. Les Strelitz durent trouver un arrangement avec Hecht et lui verser une somme d’argent mais ils omirent de préciser qu’il devrait quitter la ville. Or il y resta dans l’espoir de monnayer encore sa présence. L’affaire fut donc connue dans toute l’Europe. L’enfant était une petite fille qui naquit en 1898 l’année qui précédait le mariage de Jutta. On ne sait pas semble-t-il son prénom et on ne sait pas ce qu’elle devint vraiment. La reine Victoria écrivait : « C’est trop horrible et honteux et c’est presque un péché d’envoyer le pauvre bébé au loin ». À propos de Marie elle écrivit plus tard : « J’ai entendu d’une source fiable que la famille avait interdit que le nom de la pauvre malheureuse fille soit désormais prononcé dans la famille… Je pense qu’ils sont trop méchants. » La grande-duchesse Augusta, princesse Augusta de Cambridge, qui était une princesse anglaise, la grand-mère de Marie, fut la seule à défendre la jeune fille dont elle était persuadé de l’innocence car pour elle, elle avait été terrorisée par Hecht. Pour la reine Victoria elle avait été droguée. Pour l’empereur Frédéric et pour le duc d’York, George, futur George V, elle avait été hypnotisée. La duchesse d’York n’hésita pas à se montrer en public avec sa jeune cousine en voiture. À la demande de la princesse May, la future reine Mary, la grande duchesse Augusta alla rendre visite à la reine Victoria, alors à Cimiez, pour lui raconter toute l’histoire et elle en parla également au prince de Galles à propos duquel la princesse May écrivit à son mari : « Il a été si bon à cet égard. » Elle ajouta :
« Tante Augusta est tellement reconnaissante à sa famille anglaise de se comporter si bien et de défendre son point de vue. »
Le prince George répondit : « Les parents sont les pires et ils devraient avoir honte d’eux-mêmes. » De Menton où la grande duchesse est installée en ce mois de mars 1898 et où elle reçoit sa nièce, la princesse May écrit au prince George : « C’est une pitié que d’envoyer si loin une fille sous prétexte de mauvaise santé. »
Il semble que l’enfant ait été adoptée par une famille, l’enfant est peut-être née en France puisque la princesse y avait été envoyée avec sa grand-mère, et que la grande-duchesse Augusta ait veillé de loin à son éducation, mais elle est morte le 5 décembre 1916 à Neustrelitz. Vraisemblablement l’enfant lui survécut, elle devait avoir à peu près 18 ans alors. William Addams Reitwiesner observe que dans la descendance de la princesse Marie son petit-fils Ralph von Barton gennant von Stedman a épousé en 1964 Asta Knorr dont la mère est née Irene Hecht, mais peut-être s’agit-il d’une simple coïncidence.
La princesse en effet se maria deux fois et la première fois en 1899. Il fallait la marier. En France où on l’avait envoyé elle rencontra le comte Georges Jametel (1859-1944), fils d’Ernest Jametel, d’une famille bourgeoise, qui avait reçu du pape Léon XIII en 1886 le titre de comte romain. Jametel l’épousait malgré le scandale, mais elle aurait de son père une rente annuelle de 200 000 $. Ils vécurent à Saint-Germain-en-Laye et eurent deux enfants Georges et Marie Augusta (May), comtesse Nemerow. Mais Georges Jametel entretenait notamment une liaison avec l’infante Eulalie d’Espagne, fille d’Isabelle II et qui était mariée avec le duc de Galliera, Antoine d’Orléans, dont elle était séparée. Marie demanda le divorce qui devait être prononcé aux torts de l’époux.
En août 1908 pour venger l’honneur de sa sœur, le duc Karl Borwin de Mecklembourg qui avait 19 ans et était en garnison à Metz provoqua Georges en duel, et il fut tué le 24 août. La princesse devait heureusement se remarier en 1914 avec le prince Julius Ernst zur Lippe (l’oncle du prince Bernhard des Pays-Bas). Ils vécurent heureux et eurent deux enfants Elisabeth Caroline (princesse Ernst August zu Solms-Braunfels) et Ernst August. De ses deux premiers enfants connus devaient venir deux petits-enfants, Isabelle Jametel, Mme Jean-François Pérochon, et Ralph von Barton gennant von Stedman, et de ses deux derniers enfants une importante postérité.
Francine du Canada
6 août 2015 @ 16:13
Merci Régine; c’est un très beau portrait d’une grande reine. J’admire sa détermination pour avoir intenté un procès à l’Etat allemand et récupéré le duché de Mecklembourg-Strelitz; ça a dû lui prendre une bonne dose de courage et d’énergie pour mener ça à bien. L’injustice… il ne faut jamais accepter. FdC
Figaro
7 août 2015 @ 15:51
Si j’ai bien compris, son mari a rendu sa couronne au bout d’une semaine. Dans ces
conditions, comment pouvez-vous parler de grande reine ?
Francine du Canada
9 août 2015 @ 17:52
Je concède qu’elle n’a pas été une grande reine de Monténégro, Figaro, mais… pour son duché de Mecklembourg-Strelitz… elle ne s’est pas laissé faire et ça, ça compte pour moi. FdC
Laurent F
30 septembre 2019 @ 12:52
Elle n’a pas récupéré le grand-duché de Mecklemebourg-Strelitz, elle a seulement été indemnisée par l’Etat allemand ce n’est pas la même chose.
JAY
6 août 2015 @ 23:15
Aucun cousin? Autres princes monténégrins ?
ML
7 août 2015 @ 09:35
Le roi Nikola I a eu 12 enfants mais seulement 3 fils .Et seul ,un fils a eu une descendance et le prince Nicolas est enfant unique .
Dame Tartine
7 août 2015 @ 08:14
Je trouve cette dame très belle, mais mal appariée à son conjoint, physiquement. Il me fait penser à un pizzaiolo, ou un chanteur d’opéra napolitain. Ceci dit, ils se sont sûrement bien entendus, parce qu’elle aurait pu profiter de la guerre 14-18 pour le quitter et elle ne l’a pas fait.
patricio
7 août 2015 @ 11:55
Merci pour cet excelent portrait d’une princesse qui m’était inconnue.
Amitiés
patricio