Blanche de Bourbon (1868-1949) rappela sa mère en ces termes : « À tous les vieux combattants des armées de la Tradition, j’ai le même attachement que vous et cela depuis une occasion qui coïncide avec des souvenirs les plus lointains de mon enfance. Il me semble vivre toujours cette scène : ma mère la Reine Marguerite m’a emmenée à l’une de ses visites aux Hôpitaux Militaires, je crois que c’était celui d’Estella. J’avais environ six ans. Je suis entrée à la main de Maman dans une salle avec une rangée de lits de chaque côté. Dans le premier, qui a attiré mon attention, il y avait un homme plein de bandages tachés de sang, qui cachait presque tout son visage avec ses mains. Son apparence était horrible et je me suis retirée vers la porte instinctivement, dans un mouvement de peur.
– Que fais-tu Blanche ? me demanda ma mère. Pourquoi ne t’approches-tu pas avec moi ? Et, comme ma seule réponse était d’éclater en sanglots, la Reine m’a pris la main et elle m’a dit : il faut les voir, les pauvres petits. Ils sont ainsi parce qu’ils nous défendent et plusieurs sont morts en luttant pour nous. Ils sont très bons et donnent leur sang et leur vie pour l’Espagne, pour ton père, pour moi et pour toi même. Je me suis rendu compte confusément de cela qu’elle voulait dire et, avec effort, je même suis quand même approchée du lit. Maman m’a pris dans ses bras et m’a fait donner un baiser sur le front du pauvre soldat, qui était peut-être moribond. »
Marguerite de Bourbon, Princesse de Lucques puis de Parme et Plaisance est née le 1er Janvier 1847 au Palais ducal de Lucques, dans l’actuelle Toscane.
La même année (17 Décembre), s’éteignit la veuve de Napoléon Bonaparte, Marie Louise d’Autriche Duchesse de Parme et Plaisance à titre viager. Mais, les parents de Marguerite, demeurèrent encore quelques années dans le petit Etat qu’ils avaient reçu en compensation.
Le père de la petite fille, Charles de Bourbon, Prince de Lucques était l’héritier du trône parmesan et plaisantin. Il était officier de cavalerie au service de la Sardaigne, le royaume appartenant à la Maison de Savoie, sa famille maternelle
La mère de Marguerite, Louise d’Artois était la fille du Duc et de la Duchesse de Berry, petite-fille de Monsieur, Comte d’Artois, depuis notre Roi Charles X. Elle était appelée Mademoiselle (tout court) par les Français car elle était l’aînée (et la seule) des Petites-filles de France et des autres Princesses du sang demeurant à la Cour de ce Royaume.
Louise et son frère Henri, Duc de Bordeaux furent les consolations du Roi Charles X, qui les éleva après la Révolution de 1830 et le remariage de leur mère, de son fils le Dauphin (Louis XIX à la mort de son père) et de la Dauphine (Madame Royale, fille du Roi Louis XVI et de la Reine Marie Antoinette).
Ce couple avait pris le nom de Comte et Comtesse de Marnes. Le Duc de Bordeaux était appelé quant à lui le Comte de Chambord.
Louise d’Artois passa donc son adolescence auprès de ces personnes qui édifièrent sa personnalité. Elle devint une belle jeune femme, dont les traits rappelaient ceux du regretté Duc de Berry. Son tempérament était décrit en ces termes : franche, résolue et joviale, spirituelle et vive, aimant se répandre en saillies. Sa conversation était un mélange d’aménité, de dignité, de naturel et de verve. Grande lectrice, elle avait appris plusieurs langues étrangères, les littératures d’Europe, l’histoire et le droit public
Son mariage avec le fils de l’Infant Charles, frère et successeur du Roi Ferdinand VII d’Espagne, aurait été envisagé quand Charles X régnait encore en France, comme une nouvelle preuve de l’étroite union depuis le XVIIème siècle entre la France et l’Espagne. Mais le projet fut abandonné lorsque la loi salique fut remise en cause dans ce pays et que l’Infant Charles devenu Roi Charles V pour ses partisans, dut partir en exil et laisser le trône à sa nièce Isabelle (1833).
A ses dix-huit ans (1837), l’oncle de notre princesse, le Roi Ferdinand II des Deux-Siciles avait entrepris des démarches pour obtenir sa main et la donner à son frère Antoine de Bourbon, Comte de Lecce. La combinaison était intéressante puisqu’elle apportait honneur et sécurité matérielle. Mais la réputation de ce jeune oncle, grand coureur de jupons, laissait craindre que le bonheur ne serait pas au rendez-vous. Aussi Louis XIX et son épouse repoussèrent l’offre.
Ce fut finalement sur un autre jeune parent, le Prince de Lucques qu’ils arrêtèrent leur choix. Probablement en raison de sa position d’héritier d’un trône, même modeste. Thérèse de Savoie, sa mère et était par ailleurs la cousine germaine de l’ancien Dauphin, ce qui dut faciliter la réalisation du projet matrimonial.
Louis XIX était âgé de 68 ans et sa santé déclina rapidement. Louise et Henri furent présents aux côtés de leur tante pour le soutenir durant son agonie (1844) et durent sûrement penser beaucoup à lui lorsque le mariage avec le Prince de Lucques fut publiquement scellé, dans leur résidence de Frohsdorf, en Autriche en 1845.
L’Impératrice d’Autriche (1803-1884), sœur jumelle de la Duchesse de Lucques, fit aux jeunes gens et à leur famille l’honneur de sa présence. Ce fut d’ailleurs à l’occasion de la célébration de sa fête un 26 Juillet qu’elle aurait présenté sa nièce, la Princesse de Modène, à Henri V (le Comte de Chambord).
Le Duc de Lucques, père du marié, les accueillit chez lui en Allemagne, lors de leur voyage de noces. Il était le nourrisson du tableau de Goya représentant la famille de Charles IV, son grand-père, et à ce titre Infant d’Espagne de même que Grand Commandeur de l’Ordre de St-Jacques dans le Royaume de Castille.
L’Infant d’Espagne, Duc de Lucques aimait beaucoup résider dans son château de Weistropp, près de Dresde, où vivait sa sœur.
Homme cultivé, passionné par les études bibliques et liturgiques, il avait pris l’habitude d’assister aux cultes protestants à l’église du village (dont il était patron en tant que seigneur), ce qui ne manqua pas d’émouvoir les personnes les plus strictes des cours catholiques.
Il regretta beaucoup Lucques qu’il avait dû quitter après avoir repris possession de Parme et Plaisance en 1847. Et ses anciens sujets le regrettèrent également, une fois la colère d’avoir été cédés à la Toscane apaisée.
La naissance de Marguerite leur premier enfant fut l’aboutissement de ces premiers mois de bonheur tranquille.
La jeune princesse n’avait que quinze mois lorsqu’éclata, en Mars 1848, la Révolution à Parme.
Le Prince de Parme, arrêté à Crémone par les Piémontais, fut emprisonné. Conduit à Gênes, le gouvernement anglais organisa son transfert chez ses parents de Naples. La Princesse, enceinte, le rejoignit et ils s’embarquèrent pour l’Angleterre où ils vécurent quelques mois. A l’occasion de leur séjour dans ce pays hospitalier, le Prince et la Princesse de Parme se lièrent d’amitié avec la Reine Victoria et avec sa mère la Duchesse de Kent.
Malgré les dangers qu’ils avaient affrontés, l’année 1848 fut marquée par certaines coïncidences, qui n’avaient pas manqué de piquant pour les aïeux et parents de la jeune Princesse. La Duchesse de Berry et tous ceux qui partageaient ses vues, eurent la satisfaction de contempler le renversement par les Français de Louis Philippe d’Orléans qu’ils considéraient comme un monarque usurpateur depuis 1830.
De plus, en cette année 1848, ils eurent le plaisir d’apprendre les naissances d’agnats et successeurs supplémentaires aux trônes des Etats de leur grande famille : un petit frère pour Marguerite à Parme, un petit Joseph à Naples et un petit Charles dans l’actuelle Slovénie, dont nous reparlerons.
Après Robert (1848), une petite sœur, Alice rejoignit Marguerite dans sa pouponnière en 1849 et, en 1851, ils accueillirent Henri, qui fut titré Comte de Bardi, d’après une petite ville dans un beau terroir de l’arrière-pays parmesan commandé par un impressionnant château.
Grand était l’orgueil d’appartenir à la Maison de France : tous furent nommés d’après les Capétiens de l’époque médiévale, leurs aïeux qui avaient eu l’honneur de donner des souverains à tant d’Etats européens au cours des siècles.
Le prénom de Marguerite rappelait la femme du Roi Louis IX (Saint Louis), Marguerite de Provence et sûrement la sœur de François Ier, Marguerite d’Angoulême. Allusion qui ne dut pas échapper au Duc Charles II, lequel ajouta les prénoms bibliques de Rachel et d’Abraham lors des baptêmes de ses deux derniers petits-enfants.
Marguerite avait deux ans lorsque son père monta sur le trône parmesan et devint le Duc Charles III après l’abdication du grand-père (1849). Le ménage ducal emménagea alors au palais de leur petite capitale.
Leur tendre et affectueuse grand-mère de Savoie fut une personne importante pour Marguerite et ses frères.
Ils passèrent souvent des vacances chez elle, à San Martino in Vignale, près de Lucques, où elle avait une maison.
Elle aimait y recevoir la visite de ses proches, parents de Parme et de Modène. Elle avait formé un des plus beau couple princiers de son temps avec son époux, mais en raison de leur manque de points communs, le Duc de Parme ne faisait que des séjours plus ou moins prolongés en sa compagnie. La Duchesse consacrait de longs moments à la prière et ne manquait sûrement pas de vouloir assurer à sa manière le Salut de son époux éloigné du catholicisme.
Charles, Thérèse et leur fils dans les années 1840.
Cette princesse avait également fait transformer un vieux moulin près de Lucques, en une magnifique villa, la Villa de Pianore (où naîtra en 1892 la nièce de Marguerite, Zita, la future Impératrice).
En Mars 1854, la famille dut faire face à un grand malheur. Le Duc Charles III, revenant de sa promenade habituelle du dimanche, fut assassiné en chemin par un anarchiste. Marguerite et ses frères furent conduits auprès du lit taché de sang où leur père agonisait et duquel il les bénit avant de rendre l’âme.
Tragédie qui n’était pas sans rappeler à Louise la mort de son père, le Duc de Berry quand elle n’avait que cinq mois. On avait pris Mademoiselle de son berceau pour l’apporter en hâte à son père qui voulait la voir une dernière fois. (Un grand merci à Jul pour cet article et toutes ses recherches – Copyright photos : DR)
Tepi
27 mars 2014 @ 07:35
Superbe portrait Jul. Merci beaucoup pour votre excellent travail.Regine aussi.
jul
27 mars 2014 @ 20:23
Merci Tépi :)
Rebecca Pithion
27 mars 2015 @ 15:53
Merci de tout coeur pour votre travail et de ce partage d’histoire si précieuse.
Damien B.
27 mars 2014 @ 07:55
Merci Jul pour ce portrait qui est un véritable cadeau et que je vais relire très attentivement ce soir. Les illustrations sont superbes !
Vous avez un vrai talent d’historien et de conteur.
Shandila
27 mars 2014 @ 08:41
Merci Jul pour ce reportage des plus intéressants, d’autant que cela doit representer un travail considérable.
jul
27 mars 2014 @ 20:28
C’est une grande joie Shandila, merci !
Pierre-Yves
27 mars 2014 @ 08:54
Dès les premières pharses, on comprend que cette princesse que Jul a choisi d’évoquer va porter haut les valeurs du courage et de la fidélité à la patrie.
On devine que face à une femme pareille, ça va marcher droit et ne pas rigoler.
Mais attendons la suite pour le vérifier.
Merci à Jul de ce beau portrait, riche en texte et en iconographie. Il vaut mieux garder un arbre généalogique à portée de main pour le lire, mais c’est très intéressant.
jul
27 mars 2014 @ 20:27
J’ai beaucoup apprécié votre commentaire Pierre-Yves !
Vous avez exactement compris où je voulais en venir.
Le témoignage de sa fille est un résumé parfait des vertus de Marguerite, une femme de devoir qui prenait très au sérieux son rôle de mère de famille et de mère pour ses peuples.
Merci !
HRC
27 mars 2014 @ 09:02
n’y a t il pas beaucoup-beaucoup de Jul dans cet artticle ??
c’est un cliché édifiant (genre image d’Epinal..) pour légitimistes et piétistes
Damien B.
27 mars 2014 @ 12:17
Oui il y a beaucoup de Jul dans ce portrait et tant mieux !
jul
27 mars 2014 @ 20:30
Tout à fait HRC et Damien
Je me dis, heureusement, au moins, c’est un peu différent de ce qu’on peut lire habituellement.
ça change.
Kalistéa
27 mars 2014 @ 21:56
Effectivement Cher Jul, cela nous change de l’ordinaire mais…Ne faut-il pas « de tout « pour faire un site?
En tout cas je tiens à dire que j’ai pris plaisir à lire l’évocation de ces personnages dont j’ignorais jusqu’à l’existence.Et je vous remercie de vous être donné tout ce mal pour des Bourbon tombés dans l’oubli.
jul
28 mars 2014 @ 18:10
Eh bien Kalistéa, c’est moi qui vous remercie
pour votre commentaire
pour votre intérêt
pour votre compréhension.
Je vous souhaite un agréable week end !
Sophie
27 mars 2014 @ 10:58
Merci Jul pour ce premier volet du portrait de Marguerite de Bourbon. J’imagine le travail absolument considérable que cela a dû représenter. Je le relirai calmement ce soir pour ne pas perdre une miette de la suite de demain
jul
27 mars 2014 @ 20:31
Merci beaucoup Sophie
Quelle joie c’est pour moi !
Anais
27 mars 2014 @ 11:26
J’ai rapidement survolé ce portrait mais je le lirai avec attention ce soir pour bien suivre la deuxième partie demain. Mais d’ores et déjà Jul un grand merci
Mayg
27 mars 2014 @ 12:00
Merci à Jul pour cet très bel article. J’attends la suite avec impatience.
Juliette
27 mars 2014 @ 12:32
Dossier très intéressant! Un grand merci.
flabemont8
27 mars 2014 @ 12:47
Merci, Jul, quel travail et quelle passion ! J’y reviendrai pour y consacrer plus de temps !
jul
27 mars 2014 @ 20:56
Cela me fait très plaisir Shandila.
Merci à vous, ainsi qu’à Juliette, Mayg, Anaïs d’avoir pris le temps de lire le début du portrait.
J’espère que la suite vous intéressera également.
patricio
27 mars 2014 @ 12:50
Merci Jul pour ce portrait d’une princesse que je ne connaissais pas
amitiés
patricio
jul
27 mars 2014 @ 20:59
Merci Patricio
Quel joie c’est d’avoir des lecteurs qui vous écrivent des commentaires :)
Jean Pierre
27 mars 2014 @ 13:31
Comme Pierre-Yves, je trouve l’entame un peu édifiante.
Même si l’Espagne a toujours raffolé des guerres civiles au XIX et au début du XX siècle, la troisième guerre carliste est quand même d’une inutilité totale.
J’attends la suite avec impatience. Cela concernera, je pense, la plongée en apnée dans le carlisme de Marguerite.
jul
27 mars 2014 @ 21:00
Vous avez deviné Jean Pierre :) Il sera un peu question de l’époque espagnole de la vie de Marguerite.
Tonton Soupic
27 mars 2014 @ 13:47
Lucques, c’est une forme abréviaire de Lucques-en-Bourg ?
jul
27 mars 2014 @ 21:02
Ah ah oui Tonton Soupic :)
Les descendants de l’Infant d’Espagne, Duc de Lucques, sont effectivement devenus Grands-Ducs de Luxembourg.
Actarus
27 mars 2014 @ 13:51
Je me demande pourquoi ça s’appelle « Blanche de Bourbon » alors qu’il semble n’être question que d’une Marguerite. ^^
D’accord, ses pétales sont blancs… ;-)
jul
27 mars 2014 @ 21:05
Ah ah oui Actarus ^^
Vous vous souvenez sûrement des noms de la sœur de la Reine Elisabeth II
Marguerite Rose ;)
annarita
27 mars 2014 @ 14:07
Grazie per questa biografia di Margherita che a Lucca è ancora ricordata con affetto.
jul
27 mars 2014 @ 21:10
Grazie Annarita
excusez moi de vous écrire en Français
Vous verrez dans la suite du portrait que la Reine Marguerite était aussi attachée à Lucques que ses habitants l’étaient à son grand-père le Duc Charles II. Celui vivait à Nice ainsi qu’en Allemagne et était heureux de revenir à Lucques pour les fêtes de famille.
Cosmo
27 mars 2014 @ 14:19
« Ma mère la Reine Marguerite » ! Décidément depuis l’invention de la pizza, elles sont plusieurs à se disputer ce titre. Mais reine d’où en fait ? Car il semble bien que comme au restaurant on ait le choix chez les Bourbons. Pour certains c’est fromage ou dessert pour eux c’est France ou Espagne ? Tout dépend de la petite faim du moment et du morceau disponible…Cela dit, au vu de la virtualité du titre, c’est la famine qui guette.
Cette petite pique mise à part, compliments à Jul pour son article intéressant et bien documenté !
Cosmo
27 mars 2014 @ 14:32
J’oubliais de préciser que la veuve de Napoléon Bonaparte, archiduchesse d’Autriche, duchesse de Parme, était aussi et avant tout Impératrice des Français. Elle garda le prédicat de Majesté jusqu’à sa mort, alors que de naissance elle était altesse impériale et royale et duchesse de Parme, altesse royale.
Je trouve extraordinaire de jeter ainsi aux orties le titre le plus important qu’ait porté Marie-Louis de Habsbourg-Lorraine, dont personne ne se souviendrait plus si elle n’avait pas été l’épouse de Napoléon.
Ne pas oublier qu’elle fut aussi comtesse Neipperg et comtesse de Bombelles !
Alors la veuve Bonaparte ? C’est comme dire la veuve Capet à propos de la reine Marie-Antoinette.
Mayg
27 mars 2014 @ 20:43
Cosmo,
Si vous tenez tant à honorer la mémoire de l’impératrice Marie-Louise veuve de Napoléon Bonaparte, pourquoi ne pas lui consacrer un article plutôt que de critiquer celui de Jul, qui lui porte sur Marguerite de Bourbon … ?
Cosmo
27 mars 2014 @ 23:05
Mayg,
Il ne s’agit pas de la mémoire de l’Impératrice Marie-Louise, mais de la France. Ne pas lui donner son titre est un acte de mépris envers notre pays.
Marie-Louise fut certainement de toutes les archiduchesses et souveraines de France, celle qui inspire le moins le respect. Ayant abandonné son fils pour un duché d’opérette, mère d’enfants adultérins à la honte de sa famille, elle a sans doute été une victime de la politique internationale, mais elle a consenti à son destin. Intelligente et plutôt cultivée, elle fut faible.
Et de ce que je sais de la part de la Maison d’Autriche, autant le souvenir de Marie-Antoinette est révéré avec affection, autant celui de Marie-Louise est passé sous silence.
Je n’ai aucune envie d’écrire sur un tel personnage. Mais son rang fut son rang, comme ses titres, et il convient qu’on les lui donne quand on parle d’elle.
Mais vous devez sans doute comme Jul, comme Sigismond, et bien d ‘autres néo-légitimistes mépriser la période impériale et honnir Napoléon.
Cosmo
Mayg
28 mars 2014 @ 18:13
Cosmo,
Je ne méprise rien du tout, et je n’ai rien contre Napoléon.
Ceci étant dit, je pense que le problème de l’impératrice Marie-Louise c’est qu’elle est méconnue du public. On entend souvent parler de l’impératrice Joséphine ou de la reine Marie Antoinette, pas rarement de Marie-Louise.
Cosmo
30 mars 2014 @ 09:39
Mayg,
Je suis tout à fait d’accord avec vous. L’impératrice Marie-Louise est méconnue. Elle ne fut pas aussi flamboyante que les souveraines que vous citez. Elle était plutôt du genre « Hausfrau ».
Intelligente, elle fut une excellente duchesse de Parme.
Mais on ne peut oublier qu’elle fût impératrice des Français, même si ce rôle n’était pas celui qu’elle avait préféré. Et on reste surpris de voir son attitude vis-à-vis de son fils aîné. Le duc de Reichstadt était adoré de sa famille, à commencer par son grand-père, alors que Marie-Louise semble avoir été assez indifférente, n’ayant jamais manifesté le moindre sentiment de regret quant à la situation, même si elle n’avait pas le pouvoir de changer. Ses enfants Montenuovo eurent plus de chance avec elle.
Cosmo
jul
27 mars 2014 @ 20:49
Bonsoir Cosmo
Excusez mon crime de « lèse-napoléon » mdr :D !
Vous comprendrez que les titres portés par les membres de la Maison de France ont pour moi, bien plus de valeur, que celui d’un général-premier consul mégalomane. Et en plus c’est inconscient :D
Pour ce qui est du « restaurant » des Bourbons, vous devriez savoir que nous considérons comme un honneur pour la France qu’il s’agisse d’une multinationale, si je puis me permettre cette comparaison.
Les Bonapartistes sont ravis que les Bonaparte aient régné brièvement sur plusieurs trônes d’Europe, et que le fils du « Roi et de la Reine de Hollande » soit devenu Empereur des Français, que l’Avenue « de la Reine » Horthense (de Hollande) était une rue de Paris etc…
et que le fils du « Roi et de la Reine de Westphalie » était son héritier présomptif jusqu’à la naissance du Prince impérial.
Cosmo
27 mars 2014 @ 22:55
Jul,
Nous n’avons vraiment pas la même approche de l’Histoire.
Tous ces gens-là sont morts et leurs titres reposent avec eux dans leurs tombes.
Quant à l’inconscience et à la mégalomanie, je vous laisse face à vos chers princes carlistes qui ont ruiné leurs pays et fait tuer des milliers d’individus, pour rien.
Je ne pense pas que les Bonapartistes se réjouissent de l’aspect multinational de l’Empire. Ils savent combien cela était artificiel et au dépens de peuples qui ne voulaient pas d’eux.
Ils sont plus conscients que les néo-légitimistes de la relativité des choses.
Quant à la noblesse d’Empire, bien que plus récente, elle a autant de valeur, que la noblesse d’Ancien Régime car attribuée pour beaucoup sur des faits militaires héroïques.
Mais je me répète, nous n’avons absolument pas la même vision de l’Histoire et j’ajouterais de la France.
Mes compliments sont sincères car votre article, comme les autres est bien fait et instructif.
Cosmo
Votre « Louis XIX » m’ a bien fait rire.
jul
28 mars 2014 @ 18:11
« Napoléon II » vous fait aussi rire ?
jul
28 mars 2014 @ 18:12
Encore merci Cosmo
Je suis heureux que cet article vous ait plu
et je vous souhaite un bon week end :)
Cosmo
30 mars 2014 @ 09:41
Napoléon II est aussi ridicule que Louis XIX.
Duc d’Angoulême pour l’un ou roi de Rome ou duc de Reichstadt pour l’autre conviennent mieux.
Cosmo
jul
30 mars 2014 @ 21:22
Ni Napoléon II ni Louis XIX n est ridicule.
cette numérotation sert à se repérer dans la continuité dynastique.
N appliquez pas de fausse modestie là où la numérotation est utile.
Cosmo
31 mars 2014 @ 12:27
Ce genre de numérotation est parfaitement inutile et s’il y eut un Napoléon III, il n’y a jamais eu de Louis XX.
Cosmo
jul
1 avril 2014 @ 17:39
Cosmo, point de fausse pudeur s’il vous plait.
« Il n’y a pas de Louis XX »
vous êtes sûr ?
Pourtant beaucoup de gens sur ce site le connaissent et pas vous ? ! Vous qui avez fait l’histoire impartiale (lol) de la succession du Comte de Chambord, vous avez bien dû évoquer le Légitimisme (ou plutôt le « pseudo-légitimisme » j’imagine) et le Prince Louis.
Je n’ose pas imaginer que vous ayez omis de mentionner plus ou moins explicitement un « Borbon espagnol se faisant appeler Louis XX par ses partisans » même pour le désapprouver et le contester. Vous n’avez pu manquer d’évoquer cette réalité pour la dénoncer ;)
Cosmo
2 avril 2014 @ 11:56
Jul,
Louis XX est une invention de Thierry Ardisson.
Vous pouvez le reconnaître ainsi mais tout ceci est de la pure fantaisie.
Le duc d’Angoulême et le comte de Chambord ont été rois de jure un instant. La tradition veut qu’on les appelle par leurs titres et non par le prénom suivi de la numérotation.
Le prince Louis de Bourbon n’a jamais été roi et il est inconcevable de le nommer comme vous le faites. C’est non seulement contraire aux usages mais en plus totalement faux, même en dehors de la querelle dynastique.
La souveraineté française n’a jamais été incarnée par Louis de Bourbon.
Je vous rappelle que la France est une République dans laquelle la souveraineté est exercée par le peuple et la nation.
Les Bourbons sont désormais au rayon des accessoires inutiles.
Cosmo
jul
2 avril 2014 @ 18:02
Ah ben voilà :)
Je savais que vous connaissiez Louis XX numero de Chef de Maison de l’aîné des Bourbons et successeur des Rois de France pour les royalistes légitimistes
Je savais bien que vous n étiez pas d accord mais vous ne pouviez ignorer cette réalité pour des Français.
Gérard
3 avril 2014 @ 02:18
Ardus son à créé Louis XX puis ne s’en n’est plus soucié.
Cosmo
3 avril 2014 @ 18:34
En fait, Gérard, comme vous le savez, c’était le titre d’un livre ! Ce fut une opération de marketing car depuis Prévert chacun se pose la question de savoir pourquoi « cette fichue famille n’est pas capable de compter jusqu’à vingt. » Et ce titre fut vendeur.
Amitiés
Cosmo
jul
27 mars 2014 @ 20:50
Et j’oubliais
Merci pour vos compliments Cosmo :)
agnes
27 mars 2014 @ 15:27
Merci, passionnant, mais mes lacunes en histoire de la France m’obligent à relire pour ne pas perdre le fil. Comme c’est bien écrit, ce n’est pas désagréable.
Corsica
27 mars 2014 @ 16:44
Merci Jul pour ce travail fouillé et bien illustré .
Je ne peux que conseiller à ceux qui visitent la Toscane de ne pas faire l’impasse sur cette délicieuse petite ville qu’est Lucques . Elle vaut le détour pour ses églises, ses places, ses petites rues et sa promenade sur ses remparts plantés d’arbres . Bon voyage .
HRC
27 mars 2014 @ 21:20
oh oui
Kalistéa
27 mars 2014 @ 22:02
Et pour tout ce qu’a fait pour elle Elisa Bonaparte-Bacciochi grande Duchesse de Lucques et de Piombino!
Corsica
29 mars 2014 @ 19:24
Tout à fait Kalistéa . La sœur de Napoléon, intelligente et maîtresse femme, avait hérité des talents d’organisateur de son illustre frère et elle a su les mettre au service de son duché .
Cosmo
27 mars 2014 @ 23:08
Chère Corsica,
Je partage votre avis sur Lucques. C’est un enchantement.
Avez-vous lu Sparkenbroke de Charles Morgan ? Il fait une description extraordinaire de cette ville.
Amicalement
Cosmo
HRC
28 mars 2014 @ 12:03
Intrusion….
moi j’ai essayé avant mes 20 ans je crois, sur un conseil. J’avoue en avoir un souvenir d’un texte très élégant sur les gens très élégants, et ne pas l’avoir terminé
horreur, c’est le guide du Routard en parallèle au guide Bleu qui m’ont menée à Lucques…..
Corsica
29 mars 2014 @ 19:35
Cosmo,
Merci pour le conseil car je n’ai pas lu ce livre .
Cordialement
Corsica
Cosmo
30 mars 2014 @ 09:43
Corsica,
Vous y reconnaîtrez le palais décrit dans le livre car on le voit très bien depuis la promenade sur les remparts de Lucques.
Amicalement
Cosmo
Damien B.
27 mars 2014 @ 17:48
Je viens de relire attentivement cet excellent portrait de la plus populaire des reines carlistes. Cela me donne l’envie de ré-étudier l’histoire des Bourbons-Parme.
Le court règne de Charles III duc de Parme (1849-1854) correspond à une période de modernisation de l’État parmesan : installation du télégraphe, prémices du chemin de fer (voie ferrée Plaisance-Modène-Bologne), création d’une mutuelle d’assurance, éclairage au gaz, réforme postale et surtout ligue douanière entre les souverainetés voisines de l’Italie Centrale. Des mesures concrètes qui améliorèrent la vie quotidienne des administrés.
J’ignorais qu’il assistait à des offices protestants, ce qui illustre son ouverture d’esprit.
Certains le considéraient comme un dandy, grand collectionneur de costumes civils et militaires.
Son meurtrier Antonio Carra, un tapissier, était membre des Carbonari. Après avoir été arrêté il s’est enfui et a pu embarquer du port de Gênes pour les Amériques …
Merci encore Jul pour ce travail considérable si plaisant à lire !
jul
27 mars 2014 @ 20:37
Grand merci Damien pour les informations que vous apportez sur le règne du Duc Charles III et qui m’enchantent !
Cessons d’admirer les autres et regardons ce que nos Bourbons ont fait de bien pour une fois, sans oublier leurs erreurs, loin de moi cette idée.
P.S. C’était le Duc Charles II, père de Charles III qui fréquentait l’église du village d’Allemagne dont il était seigneur.
J’étais tenté d’écrire son portrait, car effectivement, c’est un personnage passionnant :)
Philippe
27 mars 2014 @ 17:54
Merci Jul pour votre travail.
L’iconographie est fort intéressante.
Je suis moins fan du texte, qui fleure bon le légitimisme
bisounours.
Vous avez une manière toute personnelle de vous arranger avec la réalité, et d’édulcorer les choses.
Passons sur Louis « XIX », que l’on peine à trouver dans la nomenclature des rois de France …
Plus drôle est Louise d’Artois, dont Charles X déchu, son grand-père, et le duc et la duchesse d’Angoulême, ses oncle et tante, auraient
« édifié » la personnalité … la formule prête à sourire. Pour le moins.
On se demande d’ailleurs quelle histoire et quel droit public
Mademoiselle a bien pu étudier, pour en tirer si peu de
bénéfice ?
Certainement pas ceux où l’on parle de régime parlementaire, de constitution, de liberté de la presse , et de suffrage universel.
Quant aux grand-parents, le couple formé par Thérèse de Savoie et Charles de Parme était certes considéré comme un des plus beaux de l’Europe royale, mais il n’avait de beau que leurs
deux beautés physiques réunies.
Pour le reste, les deux époux ne pouvaient guère se sentir, elle confite dans ses dévotions, lui amoureux des plaisirs et de la vie de Cour. Il l’a trompée jusqu’à plus soif.
Thérèse a vécu quasiment recluse, entourée de moines et de religieuses, bref … je préfère ne pas aller plus loin dans ma
pensée …
Enfin, j’ignorais que les princes de Parme appartenaient à la famille de France, eux dont les aïeux espagnols avent plusieurs fois porté les armes contre leur patrie d’origine !
Capétiens peut-être, mais français certes non.
J’attends la suite avec impatience, cher Jul, et espère de
nouveaux scoops … et des belles images !
Bien à vous.
jul
27 mars 2014 @ 20:22
Bonsoir Philippe
Et oui un changement de point de vue ne peut pas faire de mal :D et je vous le recommande.
Vous avez dû mal me lire au sujet du Duc et de la Duchesse de Lucques… Je n’écris jamais qu’ils étaient un couple parfait et l’adjectif de bisounours est bien loin de ce que je veux dire. J’essaie d’évoquer avec tact leur vie conjugale et leur séparation.
Les lecteurs sont suffisamment intelligents pour comprendre que ces deux personnalités ne s’entendaient pas.
Je suis sûr que vous connaissez Louis XIX et qu’avec un tout petit effort, vous le retrouverez sans peine sous les Chefs de Maison et pas sous les Rois, vu qu’il n’a pas régné !
Quitte à utiliser son prénom, autant ajouter son numéro.
Je suis navré que vous ne connaissiez pas les aspects édifiants des vies de Charles X, de Louis XIX et de son épouse pour les jeunes Louise et Henri. Pourtant leurs vertus les ont marquées…
Vous semblez plein de préjugés sur les Bourbons et c’est très dommage. J’espère que la suite du portrait vous les fera apprécier sous un nouveau jour :)
Philippe
27 mars 2014 @ 23:15
Bonjour Jul,
Je vous l’ai dit, j’attends la suite avec impatience.
Je n’ai aucun préjugé sur les Bourbons, je vous l’assure.
Louis XVI était quelqu’un d’attachant, et qui n’a pas mérité son sort. Louis XVIII, quelqu’un de très intelligent, et qui aurait rendu grand service à la France en régnant plus longtemps.
Hélas, Charles X s’est montré aussi borné qu’Artois
s’était montré superficiel …
Et ses fils, chacun dans leur genre, se sont révélés aussi
décevants.
Ne parlons pas de Chambord et de sa ridicule histoire
de drapeau. Henri IV a dû bien rigoler, et le prendre
pour un fichu imbécile …
On peut tourner et retourner la vérité dans tous les sens
en espérant la changer, on n’y peut parvenir …
C’est un peu comme pour les Orléans d’aujourd’hui.
On peut seriner jusqu’à essayer de s’en persuader
soi-même, comme certain(s) ici, qu’ils sont de grands « princes », qu’ils sont « au service », qu’ils sont
l’ « espérance » … la vérité ne peut pas être transformée
par la magie … et la vérité est qu’ils sont devenus des petits bourgeois calotins sans d’autre vision de la
France que celle de leur confesseur. Point.
Ce en quoi, d’ailleurs, ils se montrent bien proches
de la duchesse de Lucques de votre article
d’aujourd’hui …
Au plaisir de vous lire,
Philippe.
Cosmo
28 mars 2014 @ 11:21
Cher Philippe,
Votre réponse reflète bien la réalité des situations.
Et il n’est pas nécessaire d’être pour ou contre Bourbons ou Orléans pour comprendre l’Histoire et mettre les choses à leurs vraies places.
La disparition de la monarchie du paysage français ne doit rien à d’imaginaires complots. C’est un fait dans lequel les héritiers des rois ont leur entière responsabilité par leur refus de voir le monde tel qu’il est. Les peuples ne se révoltent pas en vain contre leurs dirigeants.
Louis XVIII fut un grand monarque par sa volonté de réconciliation, comme Napoléon Ier par sa volonté d’insérer la Révolution dans la tradition. Louis-Philippe fut un bon monarque dans le sens où il permit à la France, à travers l’essor de sa bourgeoisie, d’accéder au monde moderne, accession confirmée ensuite par la politique de Napoléon III. Les autres, à savoir Charles X et sa descendance, ne sont que de pâles copies de leurs glorieux ancêtres. Les fils de Louis-Philippe furent d’intéressants personnages mais là aussi, le moule est cassé.
Amicalement
Cosmo
Vincent
28 mars 2014 @ 18:47
Louis-Philippe s’est surtout montré obstiner jusqu’à l’absurde. Non contant d’avoir divisé les monarchistes français en ramassant la couronne que Charles X avait bêtement laissé tomber, il fut incapable d’imposer les réformes nécessaires. Il se croyait le roi citoyen aimé de son peuplé incapable de voir que beaucoup de Français ne voyait en lui qu’un roi bourgeois (à nous époque, on utiliserait plutôt le mot nanti) qui se désintéressait des problèmes sociaux des Français. Ajouté à cela un Parlement qui était élu un nombre électeur trop restreint. 250 000 électeurs !!! Ça ne faisait même pas 1% de la population française.
Cosmo
29 mars 2014 @ 09:13
Vincent,
Louis-Philippe n’avait pas de raison de ne pas se saisir de la couronne en 1830 et devenir le Lieutenant Général du Royaume n’aurait rien changé à la colère contre les Bourbons. Cela n’aurait fait que prolonger les troubles révolutionnaires.
Il fit en effet preuve d’aveuglement à la fin de son règne. On ne lui reprochait pas d’être un roi bourgeois mais de maintenir un suffrage censitaire très restreint, qui était tout de même la norme en Europe.
Aucun monarque n’avait alors de préoccupations sociales, mis à part Napoléon III qui écrivit en 1844 « De l’extinction du paupérisme ».
Le questionnement sur la misère du peuple se posait surtout dans une partie de l’Eglise et chez Proudhon ou Marx, le reste de la société étant généralement indifférente à la pauvreté des autres. Un certain paternalisme des classes dirigeantes mis à part !
Mais en effet, le gouvernement de Louis-Philippe aurait du se poser également la question.
Quant aux réformes, à l’époque, il semble que l’application de la Charte et la modification du Collège électoral étaient suffisantes aux yeux du public.
Bien à Vous
Cosmo
Vincent
29 mars 2014 @ 10:53
En devenant lieutenant-général, on ne peut effectivement qu’émettre des hypothèses. Si la République avait été proclamé à ce moment là, aurait-elle fait mieux que la Deuxième République ?
En 1832, le gouvernement anglais a considérablement augmenter le nombre de votants (La Reform Act). L’obstination des gouvernements de Thiers puis de Guizot à faire de même a contribué à la chute de la monarchie. Le problème est que beaucoup de membre de la maison d’Orléans présentent encore Louis-Philippe 1er comme étant une victime de la Révolution de 1848.
Cosmo
30 mars 2014 @ 09:49
Vincent,
Louis-Philippe, comme Charles X en 1830, ne fut en 1848 que la victime de lui-même et de l’incompétence politique son ministère.
Anglophile et très ami avec la reine Victoria, il aurait pu s’inspirer des réformes anglaises, qui n’ont tout de même pas abouti au suffrage universel. Il n’existe toujours pas en Angleterre puisque tout le monde a le droit de vote sauf…la reine.
Cosmo
Gérard
28 mars 2014 @ 22:30
Cher Philippe les princes auraient-ils votre faveur s’ils étaient devenus comme vous dites des petits bourgeois bouffeurs de curés ou des muets du sérail ? Vous êtes tenace Cher Philippe mais vous n’êtes pas le seul…
Il faut lutter pour ce que l’on croit et pour ceux que l’on aime.
En toute amitié.
Philippe
29 mars 2014 @ 08:48
Ah, cher Gérard, bonjour !
Je commence par vous prier de bien vouloir retourner en arrière, sous l’article consacré à l’anniversaire du mariage des ducs de Vendôme
(articles plus anciens -9 !) … Vous
m’y avez laissé un message … auquel j’ai moi-même répondu.
Mais je suis sûr que vous n’avez pas lu ma réponse …
Cette lecture ajoutera de la précision à mon message d’aujourd’hui.
Je ne gagnerais rien, ni les français non plus, si les princes étaient « des bouffeurs de curés ». Pour quoi faire ?
Soit dit en passant, parmi leurs ancêtres Orléans, plus d’un a été
plus que circonspect à l’égard de le religion, voire même plein d’interrogations sur l’existence de Dieu.
Pour un Monsieur, frère du roi, qui
pensait utile de frotter ses parties intimes avec ses chapelets pour se
donner le courage de rendre hommage à Madame et tenter d’assurer sa descendance, combien de mécréants jouisseurs ou de franc-maçons ?
Muets du sérail me semble plus
souhaitable, même si ça n’est pas la formule que j’emploierais.
On peut le regretter, et certainement vous le regrettez, mais c’est comme ça.
Alors que leur aïeux étaient quasiment les seuls à avoir droit à la parole, les
princes d’aujourd’hui sont quasiment les seuls à n’avoir pas le droit de parler.
S’ils parlent, ils deviennent des citoyens comme les autres, et s’ils sont des citoyens comme les autres, ils n’ont plus de raison d’être ni rois ni princes …
J’ai d’ailleurs lu récemment dans un bouquin une idée intéressante.
La monarchie porterait en elle le ferment de sa disparition, puisque les princes finiraient, bientôt, par demander eux-mêmes qu’on les délivre d’une charge qui font d’eux des sous-citoyens, sans liberté d’expression, sans liberté d’épouser qui ils veulent, voire d’épouser plusieurs fois, sans capacité à répondre aux attaques d’une presse satirique sans pitié avec eux etc etc …
Bientôt, peut-être, un prince d’Europe
saisira-t-il la Cour Européenne des Droits de l’Homme ?
Vous avez raison, je lutte moi aussi pour ce à quoi je crois.
Je crois beaucoup notamment à l’idée monarchique, et je continue d’envier nos voisins du nord.
Je crois aussi à la liberté, et surtout à la liberté de conscience. L’idée de Dieu est une expérience intime. Croire ou ne pas croire, ou croire avec des interrogations, doivent être traités à égalité.
Et la religion, en tant qu’organisation humaine structurée, doit être
absolument maintenue à distance du discours et de l’espace politique.
Je lutte aussi pour ceux que j’aime,
et la communauté LGBT fait partie de ceux-là. Oh, elle n’a pas toutes les qualités cette communauté, elle est diverse, comme toutes les communautés humaines, et je ne suis pas toujours d’accord avec toutes ses expressions, ni avec tous ses
membres.
Mais je l’aime parce qu’elle partage,
avec une ou deux autres, et vous savez lesquelles, le triste privilège d’avoir cristallisé sur elle toutes les peurs, tous
les fantasmes, toutes les haines, et
beaucoup d’injustice.
Les débats de l’an dernier m’ont mis dans la situation douloureuse d’avoir
à faire des arbitrages entre ce à quoi
je crois et ceux que j’aime.
Les princes ayant lourdement fauté, ma tâche a été rendue plus facile.
Mais pas moins douloureuse.
Et puis oui, je suis tenace. Je ne sais presque rien sur mes origines familiales, si ce n’est qu’elles sont bretonnes …
Bien à vous, cher Gérard.
Phil.
Cosmo
27 mars 2014 @ 23:49
Cher Philippe,
J’avais fait une longue réponse qui par fausse manoeuvre est passée à la trappe.
Pour résumer ma pensée, l’article de Jul a comme intérêt de faire revivre, comme ses précédents, les oubliés, voire les déshérités, de l’Histoire.
« Louis XIX » m’a fait sourire. La veuve Bonaparte m’a fait bondir. Quelle que soit l’opinion que l’on ait de l’Empire, il me semble difficile de le passer sous silence ou de le traiter par le mépris.
Angoulême, Chambord, Bourbons de Parme, des êtres falots, sans grande envergure, passés à côté de l’Histoire qui n’en a pas voulu. Leur vie s’est plus déroulée du côté de la sacristie que de l’Université et des Parlements. Même la comtesse de Ségur est plus vivante et plus drôles qu’eux. Gourmande, voleuse, menteuse la petite Sophie se révolte, se bat et est battue. Et on se souvient bien plus de ses malheurs que de ceux des Bourbons en exil.
Mais les articles de Jul, qui semble vivre de la poussière dorée des siècles, ont le charme de la chambre de Tante Léonie. On y sent bon la verveine.
On le lit donc avec plaisir et ses admirations envers des dynasties et des personnages, dont somme toute plus personne n’a voulu ( mais il ne se pose pas la question de savoir le pourquoi de ce désamour de la part du peuple) ne font pas de mal car ce sont des déclarations d’amour à un monde englouti dans les abysses de nos mémoires. Il est donc bien que ces oubliés reviennent parfois à la surface du monde.
Marie-Antoinette a encore des amoureux, la duchesse de Berry aussi, la comtesse de Chambord des admirateurs. Gageons que Jul est un de leurs Céladons. Il vient d’ajouter une princesse de Parme à la cohorte de ses Belles.
Amicalement
Cosmo
Philippe
28 mars 2014 @ 08:17
Vous avez raison, cher Cosmo, et je goûte
les articles de Jul moi aussi !
Quant à la comtesse de Chambord et à la régente de Parme, je les trouve quand même
moins romanesques et séduisantes que
Marie-Antoinette et Marie-Caroline, vous en
conviendrez …
Amitiés,
Phil.
Cosmo
28 mars 2014 @ 14:44
Très vrai, Cher Philippe, mais l’amour peut parfois rendre aveugle, surtout s’il est parfumé à la Fleur de Lys.
Amicalement
Cosmo
jul
1 avril 2014 @ 17:42
Vous vous parfumez avec le Fleur de Lys créé par Henri d’Orléans? :D
Cosmo
2 avril 2014 @ 12:00
Oh que non ! Je reste dans la simplicité d’une eau de lavande, bien loin des pompes et des fastes royaux ou princiers.
Cosmo
Gérard
7 avril 2014 @ 22:32
Cher Philippe, vous êtes un cœur généreux et une sorte de stoïcien dont je comprends les positions mais sans les partager car sur le point que vous évoquez tout homme est un être de chair et de sang avec un cerveau et un cœur fût-il un prince et n’est pas une icone ou un marbre froid et les problèmes du monde le concernent en sorte qu’il est de son droit et de son devoir parfois de s’exprimer.
Mais je conçois qu’on puisse avoir une opinion différente.
Avec mes meilleurs sentiments.
Thibaut le Chartrain
27 mars 2014 @ 18:04
Merci beaucoup Jul pour ce très beau portrait superbement « iconographié ».
Lady Chatturlante
27 mars 2014 @ 18:42
Quelle belle robe de mariée !
francesca
27 mars 2014 @ 19:02
Bravo à Jul pour ses talents de conteur et merci pour cette agréable lecture.
COLETTE C.
27 mars 2014 @ 19:33
Merci pour ce portrait . Vivement la suite !
R-N
27 mars 2014 @ 20:43
Très bon article pour Jul !
jul
27 mars 2014 @ 21:13
Merci R-N, Agnès, Corsica, Thibaut, Lady Chatturlante, Francesca, Colette
Kalistéa
27 mars 2014 @ 22:14
Je suis de l’avis de Cosmo en ce qui concerne Marie-Louise de Habsbourg-Lorraine née archiduchesse d’Autriche, épouse de l’Empereur des Français Napoléon 1e, la moindre des choses est de lui donner son titre le plus prestigieux; celui d’Impératrice!Elle fut impératrice régnante et elle fut régente en l’absence de l’Empereur ,qui plus est.
Gérard
28 mars 2014 @ 22:33
Oui il y a de cela deux cents ans le temps n’est plus aux polémiques. L’Histoire à besoin de sérénité.
Dommage car c’est une belle recherche.
Lorenzo
27 mars 2014 @ 22:20
Bravo Jul, c’est un très bel article, en tous points digne de celui que vous aviez consacré au roi de Wurtemberg !
jul
28 mars 2014 @ 18:14
Bonsoir Lorenzo
Je suis touché que vous vous souveniez du portrait du Roi Guillaume II de Wurtemberg.
C’était un monarque fort sympathique.
Merci beaucoup pour votre commentaire !
Francky
27 mars 2014 @ 22:34
Bravo Jul pour ce beau portrait d’une princesse méconnue.
Vous avez réalisé un travail fort documenté et riche en iconographie.
Et m’avez ramené du côté de la villa Pianore, chère à mon cœur pour une autre raison… MERCI !
Libellule
27 mars 2014 @ 22:50
Merci,merci,cher Jul,pour ce bel article que vous avez rédigé !
Je l’ai lu attentivement,je le relirai avec plaisir mais en prenant des notes .
Tout ceci me rappelle aussi ma visite à Lille et l’église St Maurice où se trouve le mausolée du Duc de Berry…
Au plaisir de vous lire pour la suite.
Libellule.
jul
28 mars 2014 @ 18:18
Merci beaucoup Colette, Francesca, Libellule et Francky :)
Caroline
27 mars 2014 @ 23:03
Enfin,à cette heure tardive,j’ai pu lire attentivement cet article historique!
Jul,un grand merci de ma part!Je suis pressée de lire la suite du portrait de Marguerite de Bourbon!
D’autre part,comment était-elle en famille avec Robert de Bourbon ,duc de Parme et de Plaisance ou Robert 1er de Parme,le grand-père de feu Charles-Hugues de Bourbon-Parme,l’ex-mari de Irène des Pays-Bas?
jul
28 mars 2014 @ 18:15
Bonsoir Caroline
Je suis ravi de votre intérêt, quelle joie !
le Duc Robert Ier était le grand-père du Duc Charles Hugues
(le Prince Xavier de Bourbon était un de ses nombreux fils).
Zeugma
27 mars 2014 @ 23:12
Elle est pimpante.
Livia
28 mars 2014 @ 01:42
@Jul : voilà un article fourni qui demande de remettre son nez dans certaines lectures quand on est pas féru de généalogies royales…mais je suppose que la 2ème partie sera pour la semaine prochaine donc un peu de temps pour s’y coller :)
En tout cas il est appréciable d’avoir sur ce site des gens dévoués qui vont jusqu’à » travailler » pour nous divertir.Cela demande beaucoup de bonne volonté et donc merci à vous !
jul
28 mars 2014 @ 18:17
Merci beaucoup Livia !
c’est aussi une grande chance d’avoir des lecteurs qui s’intéressent aux personnes dont je parle et qui ont la gentillesse d’écrire un commentaire !
Sigismond
30 mars 2014 @ 11:15
Merci infiniment Jul, pour ce magnifique article. On se délecte de l’Histoire remise à l’endroit, et je partage l’avis de Damien B. et de Francesca sur votre talent pour nous faire vivre cette biographie. Votre récit fourmille de détails et les illustrations sont belles et fort bien choisies. J’ai été intrigué par la résidence allemande du duc de Lucques. D’où lui venait ce château de Weistropp, et à quel titre en était-il le seigneur ? Je vais maintenant lire la seconde partie, quand Marguerite devient notre Reine pendant cinq trop courtes années… Bravo pour vos recherches !
Cosmo
30 mars 2014 @ 21:11
Sigislmond,
Marguerite de Bourbon était-elle reine de France ou reine carliste d’Espagne ?
Je pense qu’elle se considérait reine carliste d’Espagne, beaucoup plus que reine de France, à l’instar de son mari qui préférait de loin l’Espagne à la France et qui aurait négocié avec le comte de Paris une reconnaissance par ce dernier de ses droits sur l’Espagne, en échange de l’abandon de toute prétention en France .
Etrange, non ?
Cosmo
Cosmo
30 mars 2014 @ 21:12
Il est évident que don Carlos ne pouvait prétendre à la fois en Espagne et en France. Mais ce détail n’a pas l’air de vous déranger, ni vous ni vos amis.
Cosmo
jul
31 mars 2014 @ 14:41
Cosmo,
Les aînés des Bourbons, quand ils ne règnent pas (plus) en Espagne, font valoir leurs droits sur la France.
Rien de plus normal.
Cosmo
31 mars 2014 @ 19:53
Mais Jul, le problème est que le duc de Madrid faisait avant tout valoir ses droits sur l’Espagne.
Voici quelques déclarations émanant de don Carlos :
En 1883, il écrivit la lettre dans laquelle il parle de sa “chère Espagne. C’est à elle seule que j’appartiens, et je lui appartiendrai toujours.”
En 1887, à la mort de son père, devenu prétendant “légitimiste” officiel, il déclara au comte d’Andigné venu avec quelques partisans pour le saluer :
“Je suis en exil. Je ne vois dans les droits que me donne ma naissance que des devoirs à remplir.
Incontestablement la loi salique règle d’une manière très précise l’ordre de succession. Je suis l’aîné des Bourbons, l’aîné des descendants de Louis XIV. Je suis l’aîné des descendants de Philippe V et par conséquent, d’après la loi espagnole, le roi légitime d’Espagne.
J’ai dit que je n’abandonnerai pas l’Espagne. Je le répète aujourd’hui.
Elle m’a lié à ses destinées par des flots de sang généreux. Mais devenu par la mort de mon bien-aimé père le chef de la Maison de Bourbon, j’ai le devoir de réserver tous les droits qui appartiennent à ma famille.”
Le 14 septembre 1888, don Carlos adressa une lettre au prince de Valori, publiée dans le Figaro : “Plus respectueux des traités que l’Europe qui les a violés vingt fois, j’appartiens à l’Espagne, je ne réclame pas une double et légitime couronne.”
“Ceci est une renonciation et une abdication formelles. Il faut y trouver mieux que cela, c’est non seulement l’engagement de ne jamais prétendre à la couronne de France, mais encore celui – si on n’arrive jamais au trône d’Espagne – de se montrer plus respectueux gardien de ce traité (d’Utrecht) que l’Europe.”
Ces quelques texte donnent une idée précise des sentiments de don Carlos. Espagnol, il était, espagnol, il comptait rester.
Et quand vous saurez que
« l’auguste chef de la maison de Bourbon, croit, politiquement, à peu de choses en ce monde. Trois actes établissent mon opinion sur d’inébranlables fondations : l’acte par lequel il a offert de reconnaître le comte de Paris comme roi de France, si lui, comte de Paris, le reconnaissait comme roi d’Espagne ; l’acte par lequel il a approuvé par sa présence le mariage de la petite-fille du duc de Berry avec le petit-fils de Louis-Philippe ; l’acte négatif qui répond par le silence à la noble question de François de Bourbon. » Ceci est écrit par le prince de Valori, dont je vous recommande la lecture de l’article paru dans la Nouvelle Revue Mars/Avril 1895, page 280 et suivantes.
Cela vous édifierait sur l’état d’esprit de don Carlos quant à la couronne de France.
Mais il est probable que vous préfériez n’en rien savoir. Cela dérangerait trop vos certitudes.
Cosmo
jul
1 avril 2014 @ 17:48
Et alors Cosmo ?
Justement, c’est très bien ainsi :)
Quand le Prince ne règne sur aucun de ses Etats, il a quand même le devoir de faire valoir ses droits, car ce n’est pas pour lui, mais au nom de toute sa Maison.
Cosmo
2 avril 2014 @ 12:09
Jul,
Pour vous, un âne, pourvu qu’il s’appelle Bourbon, est digne du trône de France et d’être couronné.
Cela dit don Carlos n’était pas un âne. Il était tout simplement sincère vis-à-vis de l’Espagne et réaliste quant à la France, où il savait n’avoir aucune chance.
Mais de toutes façons, tout ceci dépasse l’entendement des pseudo-légitimistes qui s’accrochent à leurs fantaisies.
Cosmo
Sigismond
2 avril 2014 @ 18:39
Cosmo,
N’oubliez pas de préciser qu’en 1895, Valori était devenu sévillaniste, car le duc de Madrid avait mis fin à ses fonctions de « premier ministre » (en quelque sorte) concernant les affaires françaises. Valori était devenu anti-carliste, rien d’étonnant à ce qu’il se fût répandu en propos malveillants sur Charles XI.
Et n’oubliez pas ces propos du duc de Madrid lui-même, en 1871 : « Les Bourbons d’Espagne ont droit à la couronne de France avant les Orléans… Louis-Philippe voulut que mon grand-père [Charles V] renonce en sa faveur à ces droits [français] en lui promettant en échange d’appuyer sa cause [espagnole]. Il ne le fit pas… » (« Los Borbones de Espana tienen antes que los Orleans derecho a la Corona de Francia… Luis Felipe quiso que mi abuelo [don Carlos V] renunciase en su favor esos derechos prometiendole a cambio apoyar su Causa. No lo hizo… »)
On pourrait citer encore bien d’autres textes de Charles XI où il assume pleinement ses droits français. Et son fils les assumera de façon encore plus affirmée, et transmettra le flambeau à Alphonse XIII.
Cosmo
2 avril 2014 @ 23:44
Sigismond,
Je n’ignore rien des propos du prince de Valori et des raisons qui lui ont fait mettre en avant la branche Séville.
Mais il n’a jamais été apporté de démenti à ses propos.
Don Carlos pouvait déclarer ce qu’il voulait mais il faisait également ce qu’il voulait et l’Espagne comptait bien plus pour lui, car il savait que le trône de France était hors de portée et quand bien même ses droits auraient été réels, les monarchistes français, dans leur immense majorité, ne l’auraient jamais accepté comme roi. Don Carlos le savait très bien. Il avait au moins la reconnaissance envers le peuple espagnol du sang qui avait été versé.
Cosmo
Sigismond
2 avril 2014 @ 18:43
Cosmo,
Loin de me déranger, ce détail me réjouit, car il est dans la droite ligne de Louis XIV, qui dès 1698 souhaitait que son fils règne sur l’Espagne après Carlos II. Le dauphin était l’héritier légitime de sa mère Marie-Thérèse, et il aurait réuni les trois couronnes, France, Navarre et Espagne, s’il avait survécu à son père Louis XIV.
Cosmo
2 avril 2014 @ 23:38
Sigismond,
On a vu ce qu’a donné la Guerre de Succession d’Espagne. La réunion des trois couronnes auraient tout simplement signifié la fin de la France. Et c’est bien cela que Louis XIV a voulu éviter en acceptant toutes les conditions du Traité d’Utrecht, à commencer par la renonciation.
Et en 1698, c’est le jeune prince de Bavière qui avait été choisi comme héritier des trônes espagnols et non pas un prince de France. Seule sa mort prématurée l’a empêché de monter sur le trône.
C’est extraordinaire de vouloir refaire l’Histoire à votre façon.
Cosmo
Sigismond
4 avril 2014 @ 12:33
Cosmo, je sais bien que Carlos II et les grandes puissances s’étaient, dans un premier temps, mis d’accord sur le petit-fils de la demi-sœur CADETTE de notre feue reine Marie-Thérèse, Joseph Ferdinand de Bavière, en bafouant les droits du dauphin et de ses fils. Mais j’ai déjà plusieurs fois cité sur N&R la lettre de Louis XIV de mars 1698 à Henri d’Harcourt, son ambassadeur à Madrid, où notre roi défend les droits espagnols de son fils : « […] mon fils, étant le plus proche héritier, rien ne pourrait l’empêcher de prendre le titre de roi d’Espagne, de se servir de toutes mes forces pour recueillir cette grande succession, qu’elle lui est acquise suivant les lois confirmées par les fréquents exemples de translations des parties qui composent cette monarchie d’une maison dans une autre, que mes troupes […] préviendront facilement les entreprises de ceux qui voudraient disputer à mon fils une Couronne qui doit lui appartenir ».
Même si, je vous le concède, Louis XIV proposait comme candidats le duc d’Anjou et le duc de Berry, pour rassurer les puissances quant à une possible union de l’Espagne à la France.
Cosmo
4 avril 2014 @ 20:11
Sigismond,
Comme vous connaissez la position de Charles II, je connais celle de Louis XIV. Elle était de principe et n’avait pour but que d’essayer d’agrandir la France, tout en sachant que la réunion des deux couronnes était non seulement inacceptable par les puissances européennes, dont trois majeures, l’Angleterre, l’Empire et les Provinces-Unies, mais qu’elle était culturellement impossible. Jamais les Cortès n’auraient accepté que la loi soit faite à Paris et l’idée même d’une vice-royauté les aurait fait frémir d’horreur. L’honneur castillan n’était pas un vain mot.
Les renonciations d’Anne d’Autriche et de Marie-Thérèse étaient réelles et imposée par l’esprit du pays. Louis XIV contestait la renonciation de sa femme mais seulement partiellement. Son idée était toujours de repousser les frontières. Alors pour avoir un peu, il demandait beaucoup.
L’ensemble des tractations avant la mort de Charles II montre bien l’esprit des puissances de l’époque, y compris celui de Louis XIV, qui se contentait tantôt de ceci ou tantôt de cela et qui même à la fin a suggéré à son petit-fils d’accepter l’ultime proposition de la reine Anne. Mais jamais dans les tractations Louis XIV n’a exigé la totalité de l’héritage espagnol.
Philippe V tenait bien ses droits du testament de son grand-oncle. Et Charles II avait bien prévu qu’en cas de non accession des princes de Bourbon au trône d’Espagne, c’était son petit-neveu neveu Charles d’Autriche ou son plus lointain parent encore, le prince de Savoie, qui seraient devenus roi d’Espagne. Jamais pour le roi d’Espagne, comme pour ses conseils, la couronne espagnole serait allée à la descendance de Marie-Thérèse, de facto. S’ils avaient pensé cela, jamais un testament n’aurait été fait. Il n’eut pas été nécessaire.
Dans cette affaire, vous et vos amis ne considérez que ce qui aurait été la réalité française, mais n’oubliez pas que la couronne d’Espagne concernait avant tout l’Espagne et intéressait au moins autant les autres pays.
Les paroles de Louis XIV, que vous citez, ont été démenties par la réalité des faits car d’une part la couronne n’était pas acquise d’avance pour son fils le Dauphin et d’autre part, ses troupes n’ont pas été capables d’imposer ses vues sur le terrain.
Enfin le maintien des droits aux trônes respectifs de France et d’Espagne était une impossibilité car le fait que le monarque d’un pays puisse succéder de façon éternelle dans l’autre est contraire à la stabilité des Etats. A chaque accession, une renonciation eût été nécessaire et si elle n’était pas prononcée c’eût été à nouveau la guerre. C’est l’origine de la séparation absolue entre les deux branches.
Maintenant, comme je l’ai dit à Audouin, pour moi Bourbon ou Orléans c’est du pareil au même. Mon coeur ne bat pour aucun des deux et je ne fais que livrer mon appréciation des situations, qui étaient bien plus complexes que vous en le dites.
Cosmo
jul
31 mars 2014 @ 14:54
Bonjour Sigismond
Merci beaucoup pour vos compliments. Cela me fait très plaisir.
Je crois avoir la réponse à votre question, car j’étais étonné également.
Je pensais que c’était un héritage de sa tante la Princesse Caroline, Princesse Maximilien de Saxe (réflexion faite, impossible, puisqu’elle avait des enfants)
J’ai ensuite appris que le Duc de Lucques avait acheté cette seigneurie dans le Royaume de Saxe. Il y exerçait donc tous les droits seigneuriaux (dont le droit de patronage à l’église du village).
Je pense qu’il cherchait un pied à terre près de Dresde où vivait sa sœur Louise, mariée à l’oncle veuf. Cela signifierait qu’ils s’entendaient bien.
Avez-vous d’autres informations sur eux également?
Amelie
23 janvier 2018 @ 17:50
Intéressant reportage malgré quelques arrangements déjà cités avec la réalité