La Frick Collection à New York vient de faire l’achat d’un portrait en pied du prince Camille Borghèse (1775-1832), général d’Empire et beau-frère de Napoléon Ier. Il s’agit d’un portrait réalisé vers 1810 par François-Pascal-Simon Gérard, dit baron Gérard. (Merci à Anne)
framboiz 07
9 janvier 2018 @ 03:48
On aimerait savoir, où ils l’ont acheté ? Pas en Europe, j’espère …Le sujet et l’auteur sont quand même européens …
Jakob van Rijsel
9 janvier 2018 @ 13:15
Quelle importance Framboiz 07 ? La culture ne doit-elle pas rayonner partout ?
Jean Pierre
9 janvier 2018 @ 13:44
Je ne comprends pas, la Flick Collection c’est européen quand même.
marie francois
9 janvier 2018 @ 18:28
Ne pas confondre Frick ( américain ) et Flick (allemand) !
Leonor
9 janvier 2018 @ 21:26
La FRRRRRick Collection, Jean Pierre, pas Flick.
Flick, oui, c’est allemand, fortune dans la presse au départ.
Ici, un bon article du Figaro sur Frick, l’homme, et la collection :
http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2009/06/06/01006-20090606ARTFIG00041–le-musee-prive-de-mr-frick-.php
Dont extrait :
« Frick était un homme d’affaires américain. Il a fait fortune dans le charbon.
L’homme n’était pas très sympathique, mais sa réussite était évidente. Arrivé sans le sou à Pittsburgh, il avait emprunté de l’argent pour fonder une petite entreprise de production de coke. Dix ans plus tard, il était devenu millionnaire, possédait 23 000 hectares de terrain houiller regroupant 85 mines de charbon, où 11 000 mineurs travaillaient pour alimenter ses 2 000 fours à coke. » Fin de citation.
Le musée Frick à New York est un joyau.
Lorenz
9 janvier 2018 @ 09:57
Hélas, il semblerait que c’est la famille Borghese elle même qui a vendu!
Lire ici: http://www.robilantvoena.com/press/news/56/
Jean Pierre
9 janvier 2018 @ 13:47
L’héritier Flick est le beau frère de Gloria von T und T, très « grande amie » d’Alessandra Borghese…..on sort pas vraiment de la famille.
Lorenz
9 janvier 2018 @ 18:13
Mais c’est la collection Frick de New York, et non la collection Flick, qui a acheté, dommage! :)
monica
9 janvier 2018 @ 19:29
Jean Pierre était le beau frère
neoclassique
9 janvier 2018 @ 10:01
connaît-on la provenance du tableau, son pédigree? et la taille du tableau qui semble n’être qu’un modello et pas le portrait définitif en grand format?
Laurent F
9 janvier 2018 @ 14:43
2,13m x 2,19m, un portrait grandeur nature
Kalistéa
9 janvier 2018 @ 10:49
Bien que de petite taille , le prince Camillo Borghèse était joli garçon .Il fut »emballé » par Bonaparte et se mit à son service très jeune .Napoléon imagina de lui donner pour épouse sa sœur la belle Pauline qui venait de revenir de Saint-Domingue avec le cercueil de son mari le général Leclerc .Elle n’avait aucunement l’ambition de régner quelque part et en devenant princesse Borghèse elle entrait dans l’une des plus riches et prestigieuses maisons princières d’Italie .Ardente , la jeune femme s’éprit très vite de ce joli et gentil garçon mais hélas , si elle était très portée sur l’amour , ce n’était pas le cas de son mari qui n’avait aucune disposition au contraire et quelqu’un dit que : « se donner à lui c’était ne se donner à personne » …Dans ces conditions , le mariage fut un échec .Les époux restèrent séparés longtemps mais Pauline se réconcilia avec son époux après la chute de son frère et rentra à Rome .Il était à son chevet lorsqu’elle mourut à 48 ans.
Leonor
9 janvier 2018 @ 15:00
Que ces choses-là sont joliment dites, Kali !
Kalistéa
9 janvier 2018 @ 16:49
Merci chère Léonor …J’aime autant qu’une autre recevoir des gentillesses de temps en temps .
Robespierre
9 janvier 2018 @ 15:13
je ne savais pas que ce prince romain était petit. Ni qu’il était peu doué pour la bagatelle. J’ai lu quelque part, qu’il se lassa de Pauline, comme on le fait d’une maîtresse, quand la nouveauté est éventée. Ils se sont sans doute lassés l’un de l’autre pour les raisons que vous évoquez. Le veuvage du prince fut une bonne chose, parce qu’il était encore assez jeune pour se remarier et avoir une descendance
Gérard
9 janvier 2018 @ 19:21
Mais il ne se remaria pas et n’eut pas de descendance. Son frère le prince Aldobrandini lui succéda.
monica
9 janvier 2018 @ 19:41
Rob Pauline se lassant vite de l Italie, elle partie vivre seule à Paris où elle eut des amants. Avec l accord de son mari et ayant un cancer, elle revint chez lui. Ils ne eurent pas de e’fant
Robespierre
10 janvier 2018 @ 13:29
Merci, j’avais lu ça quelque part aussi. Elle revient à Paris mais retourna en Italie à la chute de l’Empire, ce qui est normal dans son cas.
Kalistéa
9 janvier 2018 @ 10:57
Pardon, erreur .Pauline Princesse Borghèse mourut à 45 ans.Elle repose dans le mausolée des Borghèse en compagnie notamment du pape Paul V .
Philippe Gain d'Enquin
9 janvier 2018 @ 12:40
Une mode bien seyante…
marie francois
9 janvier 2018 @ 18:32
Comme toutes les modes !
Jean Pierre
9 janvier 2018 @ 13:48
Je me rends compte que j’ai confondu la Frick Collection et la Flick Collection dans mes réponses.
Les Borghese étant proches de la seconde.
framboiz 07
9 janvier 2018 @ 20:24
Oui, c’est la Frick Collection de New York ,Les Borghèse aurait pu essayer de la vendre à un musée européen , même si la culture est internationale …
Leonor
10 janvier 2018 @ 13:54
Pas grave, Jean Pierre. Ce sont des choses qui nous arrivent à tous.
Naucratis
12 janvier 2018 @ 07:34
Vous n’avez pas confondu, c’est le titre de l’article qui est erroné car il évoque la collection Flick !
Gérard
9 janvier 2018 @ 17:10
Ce portrait de Camille Borghèse, prince de Sulmona, duc et prince de Guastalla (1775-1832) par François Pascal Simon Gérard (1770-1837) qui fut notamment l’un des principaux peintres officiels de l’Empire et de la Restauration, semble avoir été peint vers 1810 alors que le baron Gérard était au sommet de sa carrière. Les dimensions de cette huile sur toile sont : 213 x 140 cm.
Il en existe une copie à Versailles. C’est le plus connu et le plus officiel des portraits du prince. Il est demeuré dans la famille depuis l’origine.
La galerie Robilant + Voena à Londres a annoncé en décembre 2017 que le portrait avait été vendu à la Frick Collection à New York. C’est la première acquisition par le musée d’une peinture ancienne depuis trente ans.
Chronologiquement, la peinture sera placée entre les chefs-d’œuvre français du musée, de Boucher ou de Fragonard, et les œuvres d’Ingres, Renoir, Monet et Manet. C’est le premier tableau de Gérard à entrer dans la Collection Frick. Il y rejoint des portraits dus à Bronzino, Rembrandt, Titien, Holbein, Van Dyck, Gainsborough, Reynolds, Goya et Whistler.
Le comte Edmondo di Robilant a déclaré : « Je suis très heureux que cette œuvre exceptionnelle fasse partie de la Frick Collection, une institution illustre où il pourra être admiré par les générations à venir. Nous sommes honorés d’être les premiers marchands de maîtres anciens à avoir vendu une peinture au musée depuis près de 30 ans. »
Marco Voena ajoute : « La Frick Collection est un lieu prestigieux pour cette peinture exceptionnelle qui a été transmise par les descendants de la famille Borghèse depuis l’origine. »
L’œuvre va être restaurée cet hiver et au printemps à New York au Metropolitan Museum of Art, mais elle fera surtout l’objet d’analyses, et elle sera présentée à l’automne 2018 à la Frick Collection pour l’exposition « Luigi Valadier : Splendeur du XVIIIe siècle à Rome » jusqu’au 20 janvier 2019.
Xavier F. Salomon, conservateur en chef du département des peintures de la Frick Collection précise que ce tableau n’a fait l’objet d’aucune restauration antérieure et se trouve dans un état de conservation exceptionnelle. La toile originale n’a pas été doublée et est conservée dans son cadre d’origine. C’est la raison de son achat longtemps après 1991 et celui de La Porte de Valenciennes peinte en 1710-1711 par Antoine Watteau.
La présidente du Conseil d’administration de la Frick, Elizabeth Mugar Eveillard, compare la collection à un collier assemblé perle après perle.
Cette collection a été commencée par Henry Clay Frick (1849-1919) et est installée dans son ancien hôtel particulier sur la 5e avenue, hôtel construit en 1913 et 1914. Cet industriel était un grand amateur d’art et il a légué l’intégralité de sa collection à la ville de New York. Elle est ouverte au public depuis 1935.
Les Borghèse ont toujours été de grands collectionneurs et leur collection, grâce à Napoléon, est le fondement des antiquités grecques et romaines du Musée du Louvre. Camille et Pauline vécurent splendidement entre Paris et Rome puis en février 1808 Napoléon confia à son beau-frère le gouvernement général du Piémont, de la Ligurie, de Parme et de Plaisance (les départements au-delà des Alpes) et ils s’installèrent alors en avril à Turin avec de fréquents séjours à Paris et à Rome jusqu’en avril 1814.
En 1808, le prince et la princesse avaient expédié à Turin la plupart des peintures, sculptures, et de la porcelaine et de l’argenterie depuis le palais Borghèse à Rome mais en 1814 ils ramenèrent tout à Rome et dans un inventaire du 25 avril 1814 on trouve le portrait du prince qui est probablement celui-ci. Elle était demeurée à Rome semble-t-il depuis.
S.A.I. le prince Borghèse a été représenté dans sa tenue de grand dignitaire de l’Empire avec le grand collier de la Légion d’honneur et les insignes de grand dignitaire de l’Ordre de la Couronne de Fer du royaume d’Italie.
marianne
9 janvier 2018 @ 20:24
Vilaine peinture: le visage parait bizarre, aplati, comme posé sur la fraise .
Les bas sont si brillants qu’ ils font l’ effet d’ une armure .
Denis
9 janvier 2018 @ 23:16
Il semblerait qu’il s’agisse d’une esquisse , à en juger par le côté peu » fini » de la peinture . Le Musée de Versailles en conserve un autre exemplaire , mesurant 30 x 21 cm , N° d’inventaire 4800 L P 3083, entré sous le règne de Louis Philippe dans les collections nationales..
Le tableau définitif est peut-être encore en mains privées …
Gérard
10 janvier 2018 @ 16:08
Le prince Camille Borghèse, frappé d’apoplexie le 8 mai 1832 est mort 24 heures après dans sa demeure florentine.
Possesseur d’une immense fortune il l’avait encore accrue en vendant au gouvernement français pour environ 8 millions (http://www.noblesseetroyautes.com/la-collection-des-princes-borghese/) 523 objets antiques qui ornaient la villa Borghèse. À la chute de l’Empire les biens qu’on lui avait donnés en paiement dans le Piémont ont été séquestrés par le roi de Sardaigne. Le prince livra en 1814 les places du Piémont aux Autrichiens et retourna dans ses possessions romaines. Il partageait son temps entre Rome et Florence et semble-t-il n’avait plus de relations ni avec sa femme ni avec l’ancienne famille impériale. Néanmoins c’est dans son palais de Florence qu’il autorisa Pauline à s’installer alors qu’elle était très malade. En outre il avait toujours subvenu aux besoins de son épouse et l’avait laissée vivre dans le palais romain. Le prince acquitta généreusement tous les legs qu’elle avait faits à son lit de mort, sans réfléchir à l’insuffisance de sa fortune. Tous deux reposent ensemble à Sainte-Marie-Majeure en la chapelle Borghèse ou Pauline.
Les rares derniers portraits qu’on a de lui le montrent très grossi. Le portrait de Gérard été conservé jusqu’alors dans la famille, je pense au palais romain 19 Largo della Fontanella di Borghese, face au château Saint-Ange, où vit actuellement le chef de la maison don Scipione qui ne semble pas avoir d’enfant, de Barbara Massimo des princes d’Arsoli, mais la famille est nombreuse. C’est là aussi que se trouve l’ambassade d’Espagne à Rome.
Gérard
11 janvier 2018 @ 12:25
Aux termes du contrat de mariage de 1803 le prince Borghèse devait laisser à la disposition de son épouse la moitié du palais Borghèse de Rome et une somme de 20 000 francs pour ses frais. À partir de 1812 la princesse lui fit savoir qu’elle ne voulait plus vivre avec lui et il accepta. À la fin de l’Empire il était donc installé à Florence dans le palais qui lui venait des Salviati. Il se réconcilia avec la cour grand-ducale de Toscane et vécut avec la jolie duchesse Margherita Lante della Rovere sa cousine qui l’avait consolé des absences de son épouse quand il était à Turin. On dit qu’il avait d’elle des enfants. Il en était fou amoureux.
Mais à cette époque il interdit à Pauline d’habiter le palais Borghèse de Rome et celle-ci en appela au pape. Lucien Bonaparte qui était très influent à Rome intervint avec l’aide d’un prélat corse Monseigneur Cunéo d’Ornano, assesseur au Tribunal de l’inquisition. Le Saint-Office somma le prince de reprendre la vie commune. Il refusa ce qui le mettait dans son tort. Le 25 juin 1816 le tribunal romain rendit un jugement attribuant à Pauline une pension annuelle de 14 000 écus et précisant qu’elle pourrait disposer du palais de Rome, de la ville Borghèse sur le Pincio et de la villa Mondragone à Frascati. Elle revint triomphalement à Rome dans un carrosse à quatre chevaux précédés d’un piqueur et d’un chasseur avec un Maure juché à l’arrière. C’était un Antillais qu’on appelait le nègre Paul. Elle se faisait porter dans les jardins de la villa Borghèse. Elle acheta en 1816 la villa Sciarra à la Porta Pia comme résidence d’été. C’est aujourd’hui la villa Pauline ou Bonaparte qui est l’ambassade de France près le Saint-Siège.
La duchesse Margherita Lante della Rovere (1780-1830) était née Marescotti, fille du comte Luigi Sforza Marescotti et de Marianna de Torres dell’Aquila des marquis de Pizzoli. Elle était la deuxième épouse et depuis 1816 la veuve du duc Vincenzo (1760-1816), chef de sa maison. Bien qu’il ait eu 15 ans seulement de plus il était l’oncle de Camille et son ami et partageait avec lui son amour des idées nouvelles.
Le duc Vincenzo Lante della Rovere (1760-1816), 6e duc de Bomarzo, prince de Cantalupo, grand d’Espagne de la première classe, noble de Foligno, avait eu neuf enfants dont deux de son premier mariage.
Il me semble possible qu’on ait faussement attribué certain de ces enfants au prince Camille.
Le dernier enfant est né en 1808.
Kalistéa
13 janvier 2018 @ 11:57
Précieux et fort intéressants détails que nous rappelle ici notre bon Gérard .La villa Paolina qui est effectivement le siège de notre Ambassade auprès du saint siège est fort belle et contient toujours le mobilier de Pauline ainsi que des oeuvres d’art .Je crois avoir déjà raconté l’anecdote suivant laquelle Pauline voulait appeler sa villa « Bonaparte » , sa mère lui fit remarquer que » villa Paolina » serait plus indiquée car il y avait à Rome des villas plus grandes et plus spectaculaires dont d’ailleurs la « villa Borghèse » et il ne fallait pas qu’une villa « Bonaparte » paraisse inférieure .