Sébastien Gabriel de Bourbon et Bragance, Infant d’Espagne et de Portugal est né le 4 Novembre 1811 au Palais de Sao Cristovao à Rio de Janeiro, unique enfant de Pierre Charles de Bourbon et Bragance, Infant d’Espagne et de Portugal et de sa cousine germaine Thérèse de Bragance, Infante de Portugal (Princesse de Beira jusqu’à la naissance de son frère Antoine). Son père l’Infant Pierre Charles (1786-1812) était le fils de l’Infant Gabriel de Bourbon et de Saxe (1752-1788, quatrième fils de Charles III d’Espagne) et de sa cousine Marianne Victoire de Bragance ( 1768-1788), elle-même fille du Roi Joseph I de Portugal et de Marianne Victoire de Bourbon, (ancienne fiancée de Louis XV de France).
L’infant Pierre Charles, Amiral de la couronne portugaise, avait été élevé au sein de sa famille maternelle au Portugal après la mort de ses parents. Il était à la fois Infant d’Espagne et de Portugal par faveur spéciale de son grand-père paternel Charles III d’Espagne et de sa grand-mère maternelle Marie Ière de Portugal. Il mourut malheureusement de la tuberculose en 1812 au bout de deux années d’un mariage heureux, laissant Sébastien orphelin de père à 7 mois et une veuve de 19 ans.
La mère de Sébastien, l’Infante Thérèse (1793-1874), était la fille aînée des Princes Régents de Portugal (depuis Rois) Jean VI de Bragance (fils de Marie Ière de Portugal et de son oncle le Roi-consort Pierre III) et Charlotte Joachime (fille de Charles IV d’Espagne, frère aîné de l’Infant Gabriel et de son épouse et cousine Marie Louise de Bourbon de Parme). L’Infant Sébastien était par conséquent, comme ses parents, le pur produit d’alliances Bourbon et Bragance répétée sur plusieurs générations.
Au moment de sa naissance, le Portugal étant occupé par les troupes napoléoniennes, la famille royale s’était réfugiée dans sa colonie américaine. L’Infant Sébastien passa donc son enfance dans ce pays tropical. La reine Marie Ière de Portugal, son arrière-grand-mère paternelle et maternelle, souffrant de démence depuis la mort de son mari et de leur fils aîné le prince de Brésil, était incapable de régner et Jean, son unique fils survivant, exerçait la régence. Le 9 Novembre 1811, le Prince-Régent Jean conféra le titre d’Infant de Portugal à son petit-fils Sébastien.
En 1821, Thérèse de Bragance, pensant à l’établissement de son fils, décida d’élire domicile à Madrid auprès de son oncle le Roi Ferdinand VII qui lui confirma la possession du majorat d’Infance (Infantado) constitué par Charles III son grand-père Gabriel. Ce majorat était assis sur le Grand Prieuré de l’Ordre de St-Jean. Plusieurs de ses commanderies assurèrent à l’Infant Sébastien d’importants revenus. Les Infants d’Espagne ne recevaient pas d’apanages assis sur des fiefs comme c’était habituellement le cas en France mais des commanderies des Ordres de Santiago, Alcantara, Calatrava ou St-Jean (San Juan). En 1824, le Roi accorda à son petit-neveu et petit-cousin Sébastien la qualité et les honneurs d’Infant d’Espagne.
Durant le règne de Ferdinand VII, la Cour d’Espagne était divisée au sujet de la succession du Roi qui avait aboli la loi salique au profit de sa fille Isabelle, née de son quatrième mariage avec sa nièce la Princesse des Deux-Siciles, Christine de Bourbon. Avec en arrière-plan, une lutte politique entre conservateurs et libéraux.
D’une part, les partisans de la princesse des Asturies et de la reine Christine, auquel s’était rallié l’Infant François (le plus jeune frère du Roi), son épouse et nièce Louise Charlotte (sœur de la reine), et de l’autre les partisans de l’Infant Charles (Carlos), frère puiné du Roi (appelés donc carlistes), qui aurait succédé au Roi si la loi salique n’avait pas été abolie, son épouse et nièce Françoise de Bragance. Thérèse de Bragance, qui était une dame très conservatrice, rejoignit le camp de son oncle et beau-frère Charles. Un « clan portugais » contre « un clan sicilien » en quelque sorte.
Les liens entre le Roi et son petit-neveu et petit-cousin se rapprochèrent encore lorsqu’ ils devinrent beaux-frères. En effet, le 26 Mai 1832 l’Infant Sébastien épousa au Palais d’Aranjuez la cousine germaine de sa mère, sa propre petite-cousine, Amélie de Bourbon, Princesse des Deux-Siciles (1818-1857), sœur du Roi Ferdinand II des Deux-Siciles, de Caroline duchesse de Berry, de la reine d’Espagne, de Louise Charlotte et de Thérèse Christine la future Impératrice du Brésil. Le mariage de son protégé fut l’un des derniers évènements heureux du règne de Ferdinand VII. Il était également l’illustration de l’orientation sicilienne de la politique étrangère espagnole durant ces années (au détriment de l’alliance portugaise).
Après la mort du Roi en 1833, débuta le règne d’Isabelle II. Fidèle à sa mémoire, Sébastien soutint sa jeune nièce âgée de trois ans. Mais l’Infant Charles s’était proclamé Roi d’Espagne. Les personnes soutenant sa prétention, comme Thérèse de Bragance furent alors expulsées d’Espagne. Celle-ci, continuant à entretenir une correspondance avec son fils, usa de chantage affectif pour le faire changer de camp.
Sous un faux prétexte, l’Infant Sébastien se rendit à Barcelone puis embarqua pour Naples, à la Cour de son beau-frère. Il rejoint les Infants exilés et organisèrent leur retour en Espagne, par le Pays-Basque pour organiser la guerre civile. L’Infant Sébastien, capitaine général des armées carlistes à partir de 1835, s’illustra dans plusieurs batailles comme Oriamendi en 1837 (Première Guerre carliste), mais il ne parvint pas à prendre Madrid. Le 15 janvier 1837, les Cortes déchurent Sébastien – pour avoir rejoint la rebellion carliste – de ses droits successoraux et de ses titres d’Infant et le privèrent de ses propriétés. Thérèse de Bragance quant à elle épousa en 1838 son oncle et beau-frère, devenant la nouvelle reine d’Espagne aux yeux de ses partisans.
A partir de 1839, l’Infant d’Espagne et de Portugal et son épouse quittèrent Bourges, où demeurait le prétendant carliste et s’installèrent auprès de la Cour de Naples. C’est lors de ce séjour qu’il développa son goût et ses connaissances pour les arts et les sciences, notamment la conservation et la restauration des tableaux, la préparation des vernis, des huiles et la chimie. comme le décrit Robert de Custine dans son ouvrage les Bourbons de Goritz et les Bourbons d’Espagne en 1839.
« L’Infant don Sébastien que j’ai eu occasion de voir souvent pendant mon séjour au quartier royal, est un prince plein d’instruction et d’amabilité. Son éducation a été extrêmement soignée; il parle fort bien Français, et possède, outre de profondes connaissances militaires, et la bravoure que tout le monde lui reconnaît, plusieurs talents qui le distinguent comme homme de goût, et comme homme du monde; il peint à merveille, il est très-bon musicien, il a une voix fort belle, et le goût parfait avec lequel il chante, prouve qu’il a mis à profit son séjour en Italie pour étudier la méthode des grands maîtres. »
L’Infant d’Espagne et de Portugal eut la douleur de perdre son épouse Amélie en 1857, après un quart de siècle de vie commune. Ce mariage était hélas demeuré stérile. Pensant à son avenir et à une descendance, Sébastien décida alors de rentrer en Espagne. Pardonné par sa nièce, il prêta serment de respecter la Constitution, fut réhabilité dans ses titres et retrouva son majorat. Dès lors Sébastien remplit à la Cour les devoirs dévolus à l’Infant d’Espagne chargé de seconder la souveraine et son consort.
Il apparut sur les photographies officielles comme celle de 1859. La famille royale est réunie pour le baptême de l’Infante Maria de las Mercedes d’Orléans, en bas à gauche, dans les bras d’une nounou. On reconnaît à l’arrière l’Infant Antoine d’Orléans, Duc de Montpensier et à droite, l’Infant Sébastien de Bourbon et Bragance. Assis, la Reine Isabelle II, le Roi consort François Ier, l’Infante Isabelle de Bourbon et Bourbon et le Prince Alphonse (futur Alphonse XII) tenu par sa gouvernante.
Pour sceller la réconciliation, le Roi François Ier donna en mariage à Sébastien, une de ses jeunes sœurs, l’Infante Christine (1833-1902). L’union fut célébrée au Palais royal de Madrid le 19 Novembre 1860. Christine était de vingt-deux ans la cadette de son époux. Elle était hélas déficiente mentale. Quatre fils naquirent en Espagne dans le foyer de Sébastien et Christine : François (1861-1923), Pierre (1862-1892), Louis (1864-1889), Alphonse (1866-1934), reconnus Infants de Portugal avec le traitement d’Altesses Sérénissimes.
Très aimé des souverains, l’Infant d’Espagne et de Portugal fut choisi en 1861 comme parrain au baptême de l’Infante Maria del Pilar Berenguela de Bourbon et Bourbon et en 1868, il fut le témoin de l’Infant Gaétan de Bourbon-Deux-Siciles lors de son mariage civil avec la jeune Infante Isabelle de Bourbon et Bourbon.
L’Infant d’Espagne et de Portugal était populaire aussi bien à la Cour qu’à la ville. Défenseur des idées d’Henri Dunant de secours aux soldats sur les champs de bataille, et admirateur des réalisations du Prince Charles de Prusse, lui-aussi Maître de l’Ordre de St-Jean dans son pays, il demanda à la reine l’autorisation de créer un comité espagnol de la Croix-Rouge. Cet engagement de l’Infant fut salué par le gouvernement du pays.
Sébastien qui résidait dans un palais dans la Rue d’Alcala à Madrid, ouvrait chaque jour sa galerie de peinture, pour que le public puisse profiter de sa collection de 590 tableaux, parmi lesquels de nombreux Greco, Goya, tableaux des écoles française, flamandes et hollandaise, et des Murillo. La Gazette des Beaux-Arts française lui consacra un article en 1863. Dans celui-ci on apprend que l’Infant d’Espagne et de Portugal aimait restaurer les tableaux qu’il acquérait, dans l’atelier qu’il avait aménagé dans la chambre haute de son palais, jouxtant son laboratoire.
« L’Infant don Sébastien de Bourbon, qui nous a fait part à Madrid de ses savantes recherches et de ses nombreuses expériences sur les vernis et les huiles servant à la peinture, propose d’y mêler, dans une petite proportion, une dissolution de gomme élastique clarifiée au soleil, qui, en laissant aux huiles et aux vernis la faculté de sécher, les empêche de perdre, pendant ce temps, leur continuité glutineuse et de s’écailler. Cette combinaison a encore l’avantage de préserver les peintures de l’humidité et de garantir les couleurs de l’action de l’oxygène. L’Infant don Sébastien a communiqué à la Gazette des Beaux-Arts le résultat de ses travaux, dans un article inséré au tome XVe de ce recueil. On y trouvera aussi un moyen d’arrêter la vermoulure du bois, qui a causé la perte de tant de peintures. »
Parmi les pionniers en Espagne, l’Infant d’Espagne et de Portugal s’intéressa à la photographie, comme le montre ce portrait, son genre favori, de son beau-frère et de sa belle-sœur. Sébastien de Bourbon et Bragance était également membre de la société photographique française. Membre de l’Académie des Beaux Arts de Saint-Ferdinand, l’Infant d’Espagne et de Portugal distribuait une partie de ses revenus en pensions pour les études de jeunes artistes.
Suite au Pronunciamento de 1868, il dut reprendre le chemin de l’exil avec la reine Isabelle, le roi François, leur fils le prince des Asturies (futur Alphonse XII) et les Infantes. Tous furent accueillis en France. L’empereur Napoléon III les installa au château de Pau. En 1869, Christine donna naissance à leur cinquième et dernier fils, Gabriel, qui était malheureusement né sourd-muet.
Le 14 Février 1875, s’éteignit à Pau ce prince capétien, qui avait eu le privilège de se sentir partout chez lui, au Brésil, en Espagne, au Portugal, à Naples et en France, patrie de ses aïeux Henri IV et Louis XIV. Il fut inhumé dans le panthéon des Infants du Palais-Monastère de l’Escorial.
Arrière-petit-fils, petit-fils de souverains, il réussit à devenir à deux reprises le beau-frère du souverain espagnol, du père puis de la fille. Il devint également le beau-frère de plusieurs autres cousins, comme le Roi des Deux-Siciles et l’Empereur du Brésil ou le Roi d’Espagne des carlistes. Il était en outre l’oncle d’Henri V de France et de Navarre (le Comte de Chambord). Malgré sa proximité de plusieurs trônes, il semble qu’il n’ait jamais eu l’ambition de ceindre quelque couronne, préférant une vie tranquille aux côtés de ses aînés.
Ses fils orphelins furent les protégés de la famille royale espagnole mais ne purent contracter d’alliances prestigieuses. Alphonse XII puis sa veuve la Reine régente créèrent les trois premiers respectivement ducs de Marchena, Durcal et Ansola. Alphonse, le quatrième fils déclina l’offre, succéda à son père comme Président de la Croix-Rouge espagnole. Les aînés étaient devenus officiers dans l’armée. Gabriel, le cadet, mourut à l’âge de vingt ans. (Un très grand merci à Jul pour toutes ses recherches, cet article et les illustrations)
Actarus
18 août 2011 @ 06:23
Beau travail, Jul.
guizmo
18 août 2011 @ 07:45
Merci beaucoup pour ce portrait trés complet et intéressantd’un prince que je ne connaissais pas.
Damien B.
18 août 2011 @ 07:49
Jul, vous nous gâtez là ! La lecture de votre portrait est un vrai régal.
Avec intelligence, érudition et talent, vous donnez à ce prince beaucoup d’humanité et de relief.
L’Infant Sébastien-Gabriel est de ces personnes dont l’apparence pourrait prévenir défavorablement, mais votre article balaie les a priori et dépeint un homme affable qui sut gagner l’estime et la confiance de ses contemporains.
L’implexe de ses quartiers généalogiques est un témoignage concret de la politique matrimoniale du XIXème siècle et a donné ce prince si Bourbon, si Bragance que l’on se surprend à aimer.
Soyez mille fois remercié de ce travail d’excellente qualité.
Amicalement,
Damien
jul
18 août 2011 @ 20:39
Merci beaucoup Damien pour votre commentaire.
Vous avez compris mon objectif : dépasser les préjugés de l’apparence physique et d’une historiographie négative pour découvrir les aspects attachants et sympathiques d’un prince :)
Viviane
18 août 2011 @ 08:58
Merci Jul et bravo pour ce portrait et tous les précédents, toujours fort intéressants et complets .
Vous lire est un régal et cette rubrique est l’une de mes préférées, j’attends toujours la surprise du jeudi !
Nemausus
18 août 2011 @ 09:11
Jul,
Merci pour ce très beau portrait d’un infant d’une branche cadette des Bourbons qui se sentait espagnol, portugais et français…un européen avant l’heure …
jul
19 août 2011 @ 07:42
Merci Nemausus
Oh oui un européen avant l’heure, par ses ancêtres, ses liens et relations de parenté, ses lieux de résidence, mais aussi son attention aux évènements (comme la Conférence de Genève) et aux réalisations de princes d’autres royaumes.
Agnès de SM
18 août 2011 @ 09:46
Merci Jul. Tous ces mariages consanguins font froid dans le dos, sans parler du mariage de Sébastien avec une déficiente mentale, juste pour une histoire d’alliance. Brr, heureusement que les temps ont changé !
*Gustave
18 août 2011 @ 13:25
Moi aussi, toujours été fasciné par ces unions entre germains, entre oncle & nièce, neveu & tante. Le père d’Isabelle II d’Espagne, Ferdinand VII, avait épousé sa propre nièce! François Ier des Deux-Siciles était à la fois son oncle & son grand-père. Un vrai puzzle.
jul
18 août 2011 @ 20:46
Merci Agnès de SM :)
A tout ceux qui s’étonnent du mariage Christine avec Sébastien (qui m’a choqué également au début), après réflexion, je me dis que ce fut une grande chance pour elle, la chance de sa vie.
De connaître un peu de bonheur, au moins celui d’avoir un mari et d’avoir des enfants.
Sans Sébastien, elle aurait probablement été enfermée dans un couvent, malheureuse et oubliée.
Mêmes si les motivations de Sébastien étaient avant tout dynastiques et qu’elle n’ait pas pu être à la hauteur intellectuelle d’un homme si cultivé, je me dis que c’était courageux et assez généreux.
aubert
18 août 2011 @ 10:16
Jul est remarquable de se retrouver dans les complexes alliances des Bourbon/ Bragance de cette époque et sa communication présente de l’intérêt dans bien des domaines.
Louis XIV avait donné l’exemple en » fourguant » ses bâtards aux branches cadettes de sa famille faute d’oser les proposer aux autres Maisons souveraines d’Europe.
A-t-on la preuve scientifique que ces consanguinités sont le plus souvent catastrophiques ?
jul
19 août 2011 @ 07:47
Merci Aubert
Je ne pourrais pas vous éclairer du point de vue scientifique.
Intuitivement, je me dis que ce sont les mariages consaguins répétés sur plusieurs générations qui sont dangereux. Pas un mariage consanguin ponctuel sauf si les parents ont sur leurs gènes des allèles déclenchant des maladies graves évidemment. Mais je peux me tromper.
MoniqueDN
18 août 2011 @ 10:26
Un grand merci à Jul pour le travail accompli. Article passionnant !
Anais
18 août 2011 @ 10:28
Jul,
Merci pour cet article qui m’a fait découvrir un prince totalement inconnu.
Jean I
18 août 2011 @ 11:00
A mon tour je vous félicite Jul pour ce magnifique portrait d’un infant qui m’était inconnu (et je pense que c’est le cas de la plupart des lecteurs). Ces mariages entre cousins donnent un peu froid dans le dos…
Qu’en est-il aujourd’hui des descendants de l’infant ? Vivent-ils toujours en Espagne ?
COLETTE C.
18 août 2011 @ 13:20
Merci beaucoup pour ce portrait riche de détails fort intéressants.
corentine
18 août 2011 @ 13:48
alors là c’est superbe : un prince peu connu
félicitations Jul, merci beaucoup
descendance de l’infant Sébastien :
5 fils
-FRANCOIS (1861-1923) marié à Maria Pilar de Muguiro d’où 3 filles :
1-Maria-Cristina (1889-1981) mariée à Leopold Walford d’où 2 enfants (John et Marcella), 3 petits-filles, 7 arrières petits-enfants et 2 arrières arrières petits-enfants.
2-Elena (1890-1909), sans alliance
3-Angela (1895-1964) mariée à Jan Ostrorog d’où une fille Anne , 3 petits-enfants, 7 arrières petits-enfants et 4 arrières arrières petits-enfants. (Une de ses arrières petites-filles, Eloise Aubert du petit Thouars a épousé en 1eres noces Christophe de Limburg Stirum, neveu de la princesse Helene de France)
PIERRE (1862-1892) marié à Maria de la Caridad Madan d’où 3 enfants :
1-Maria-Cristina mariée à Mauritz van Vollenhoven (sans descendance)
2-Maria-Pia mariée à Rafael Padilla (sans descendance)
3-Fernando-Sebastien marié à Laeticia Bosch-Labus d’où 2 filles Maria-Cristina et Laeticia, 3 petites-filles, 4 arrières petites-filles et 5 arrières arrières petits-enfants. L’une de ses petites-filles Marie Patino a épousé en 1eres noces le prince Marc de Beauvauu Craon; une autre Isabelle Patino a été la 1ere épouse de James Goldsmith.
LOUIS (1864-1889) marié à Ana Germana Bernaldo d’où 2 fils :
1-Louis marié à Beatrice Harrington, sans descendance de ce mariage. Il a eu deux fils de deux relations différentes, 2 petits-enfants et 5 arrières petits-enfants
2-Manfredo marié deux fois, sans descendance
ALPHONSE (1866-1934) marié à Julia mendez, sans descendance
GABRIEL (1866-1934) sans alliance
Mayg
18 août 2011 @ 20:41
Merci à Corentine pour ces précisions.
jul
18 août 2011 @ 20:48
Merci Corentine
Vous répondez à la question que plusieurs lecteurs ont posée, à juste titre.
Audouin
18 août 2011 @ 14:06
Bravo à notre ami Jul pour ne s’être pas pris les pieds dans l’écheveau inextricable des alliances et cousinages de tous ces Bourbons et Bragance!
La mère de l’Infant Sébastien Gabriel, l’infante Marie-Thérèse de Bragance joua un rôle non négligeable dans la 1ère guerre carliste. Elle avait en effet épousé en secondes noces Don Carlos-Maria-Isidro, veuf de sa soeur Marie Françoise. Elle se rendit célèbre auprès des troupes carlistes en leur adressant sa fameuse « Carta a los Españoles.
A noter que Don Sébastien, nonobstant son oeil de verre, ressemblait beaucoup à son cousin, le comte de Montemolin (Carlos VI).
La Reine Isabel II ne consentit à la réhabilitation de Don Sébastien qu’à la condition que ce dernier épousât sa belle-soeur un peu simplette, l’infante Marie Christine dont il n’eut pas moins de cinq fils. Sébastien mourut prématurément en 1875 laissant cinq jeunes orphelins dont les droits furent fort mal défendus bien que leur père, par testament, eût placé ses enfants , sous la protection de la Reine. Il est vrai que cette dernière, en exil à Paris, ne pouvait plus faire grand chose pour ses neveux. Quant à Alfonso XII, il avait d’autres chats à fouetter. Les enfants de don Sébastien ne furent jamais infants d’Espagne.
Ils se perdirent dans l’anonymat de mariages morganatiques. Parmi leurs descendants, figure doña
Maria Cristina de Borbon y Bosch-Labrus, 3ème duchesse de Durcal dont le mariage avec le « roi de l’étain »,le
Bolivien Antenor Patino, d’origine modeste et tropicale, défraya la chronique. Une de leurs filles, Isabel, contracta une alliance encore plus extravagante en épousant le magnat Jimmy Goldsmith avant de mourir en couches en 1954 à l’âge de 19 ans!
Audouin
jul
18 août 2011 @ 20:49
Merci Audouin de compléter mon propos, notamment sur l’épisode carliste.
Palatine
18 août 2011 @ 23:05
Le mariage d’Isabel Patino avec le jeune Jimmy Goldsmith défraya la chronique. C’était une riche heritière et lui il n’était que le fils du directeur du Savoy de Londres. Elle avait à peine 18 ans et les parents ne voulaient pas entendre parler de ce mariage, ils étaient catholiques et J.Goldsmith etait juif. Les tourtereaux décidèrent de s’enfuir en Ecosse et se marièrent à Gretna Green, l’endroit des mariages impossibles. Mais tout cela finit mal car c’est vrai qu’Isabel mourut en couches. Je ne sais comment par la suite Jimmy Goldsmith devint le milliardaire que l’on sait. Il se remaria, eut une epouse en Angleterre et une maitresses en titre en France si mes souvenirs sont exacts. Il mourut avant ou à 60 ans et Philippe Bouvard dit à son propos une chose tres juste » A quoi cela sert-il d’etre très riche si on meurt à 60 ans ».
Si on écrit l’histoire de cet homme, on n’a pas besoin de lire des romans,car sa vie fut tres romanesque.
C’est vous qui m’avez appris de qui descendait l’infortunée Isabel Patino.
pierre-yves
19 août 2011 @ 09:38
Décidément, chère Palatine, vous vous référez souvent à l’immortel créateur des Grosses Têtes ces temps-ci. Est-il votre second Chanfort? :)
Palatine
19 août 2011 @ 10:28
Oh non, Pierre-Yves, Chamfort occupe toute la place dans mon pantheon perso. Et je n’ai cité Bouvard que deux fois. Je n’ai jamais vu « Les grosses tetes » mais ai lu dans un livre du monsieur cette reflexion pleine de bon sens. Elle m’est restée en mémoire.
Et je ne suis pas d’accord avec Descartes quand il dit que le bon sens est la chose au monde la mieux partagee. C’est faux.
MurielB
18 août 2011 @ 15:33
Il est étonnant de voir que personne ne soit choqué par le fait que sa deuxième épouse était retardée mentale. Leur fils ainé était également retardé mental marié à dona pilar de Muguiro y de beruete duchesse de villafranca, il semblerait que les filles nées de cette union soient en fait les filles de bazil zaharov célèbre homme d’affaires, et deuxième mari de la duchesse.
jul
18 août 2011 @ 20:51
Oh vous savez Muriel B, je me dis qu’entre l’oubli, le couvent et le mariage, on ne peut que se réjouir pour l’Infante Christine de Bourbon. Elle a eu de la chance !
Palatine
19 août 2011 @ 10:36
ah oui, vu comme ça, vous auriez bien raison, Jul. Mais souvent la chance de l’un , c’est la malchance de l’autre. Le couple n’a pas du avoir bcp de conversations interessantes le soir au coin du feu. J’imagine que Sebastien préféra se coucher tot pour abreger ces soirées. Cinq enfants…
Clémentine1
18 août 2011 @ 15:45
je ne peux que joindre mes remerciements à ceux déjà exprimés. Les photos que je n’avais jamais vues sont vraiment précieuses. Article à lire et à relire.
Jean Pierre
18 août 2011 @ 16:05
De mémoire l’actrice Clio Goldsmith descend de cet infant ainsi que Diane et Minnie de Beauvau Craon. Ne me demandez pas comment, c’est trop compliqué mais Anténor Patino entre aussi dans cette généalogie.
Audouin
18 août 2011 @ 21:55
Non, Jean-Pierre. Clio n’est que la nièce de Jimmy Goldsmith. Elle ne descend pas de l’infant don Sébastien.
Audouin
erwan
18 août 2011 @ 17:07
C’est un excellent portrait, du beau travail. Je ne connaissais pas cet Infant. Le fait qu’il ait pu épouser en famille une princesse déficiente mentale me trouble. Les branches morganatiques des ducs de Marchena et des ducs d’Ansola sont désormais éteintes dans les males.
Charles
18 août 2011 @ 17:18
Un grand merci a Jul pour ce sujet fort bien documente.
Caroline
18 août 2011 @ 17:55
A Jul,un grand merci pour cet article historique sur Sebastien de Bourbon et Bragance! J’aimerais beaucoup savoir ce que deviennent ses descendants actuels?Bien merci d’avance pour votre reponse!
shandila
18 août 2011 @ 18:13
Jul vous nous avez offert un reportage magnifique, sur un personnage que j’ignorais totalement.
Un grand merci d’autant que cela doit représenter beaucoup de travail. Merci également à Régine pour nous offrir un site d’une telle qualité.
Zeugma
18 août 2011 @ 19:07
La généalogie des familles royales de Portugal et du Brésil sont complexes et je dois avouer que ce portrait – sans doute intéressant, mais beaucoup trop touffu – ne m’a guère apporté de satisfaction.
Les explications sont beaucoup trop complexes et alambiquées.
Nous les Béotiens, demandons plus de clarté.
Damien B.
19 août 2011 @ 11:22
Je ne partage pas votre avis : décider d’évoquer un prince dont la généalogie est si méandrique est un choix courageux.
Jul a écrit avec talent un texte équilibré qui réussit parfaitement à éviter deux écueils majeurs: la vulgarisation outrancière et l’exposé illisible d’un travail de bénédictin.
De ce reportage construit avec intelligence, il ressort une image positive qui était loin d’être d’emblée acquise et que la majorité d’entre nous a bien perçue.
On peut également considérer ce reportage comme une invitation à approfondir nos connaissances en consultant les généalogies des Bragance et des Bourbon qui, à défaut de figurer dans notre bibliothèque, foisonnent sur le web …
Quant à l’iconographie, elle donne à voir un témoignage pertinent : le petit officier d’infanterie noiraud un peu pâlot et replet portraituré par Goya est devenu un exilé qui pose de manière quelque peu matamoresque sur des photographies argentiques.
Enfin Zeugma, ne lui trouvez-vous donc pas du panache à cet Infant Sébastien-Gabriel ?
Bien à vous.
erwan
19 août 2011 @ 12:06
Zeugma, je comprends votre réaction. J’étais un peu perdu après la lecture de cet excellent portrait très complet. J’ai laissé ma grille de mots croisés et je suis parti en randonnée généalogique dans un verger d’arbres ou il manque toujours celui ou celle que l’on cherche. Merci à Jul pour tout celà.
Zeugma
19 août 2011 @ 16:44
L’érudition est une chose, la pédagogie en est une autre.
On peut être savant dans une matière et n’avoir aucun sens pédagogique.
L’inverse n’est pas vrai.
Il f
J’aime les grands savants qui savent mettre leurs connaissances à la portée du peuple.
jul
20 août 2011 @ 08:31
Bonjour Zeugma
Quels points n’avez-vous pas compris? Je vous réexplique sans problème :) avec plaisir
jul
19 août 2011 @ 20:45
Oh je suis désolé de ne pas vous avoir donné envie d’approfondir vos connaissances généalogiques Bragance et Bourbon :(
Mais bon, c’est vrai que dans le cas de Sébastien, c’est très compliqué
Mayg
18 août 2011 @ 20:16
Merci Jul pour ce très beau reportage au sujet d’un infant que je ne connaissais pas.
A t-il toujours une descendance et si oui qu’est elle devenue ?
pierre-yves
18 août 2011 @ 20:51
Jul,
je viens de lire le portrait que vous avez pris la peine de rédiger et vous félicité pour son érudition et sa précision.
Qu’est-ce qui vous a donné l’envie de vous intéresser à cet infant qui n’est pas passé à la postérité ?
Jul
19 août 2011 @ 20:55
Merci Pierre-Yves
Ah très bonne question.
Lorsque j’ai appris que l’Infant Sébastien était photographe, cela m’a interpellé. J’avais de lui une image très conservatrice très catholique, presqu' »obscurantiste ». J’ai été séduit par les surprises qu’offraient le personnage :), loin des préjugés de l’historiographie.
Et puis, je tenais là, l’exemple peut-être le plus abouti de consanguinité entre deux familles. Je me suis dit : « ça va amuser les lecteurs de N&R friands de généalogie biscornues »
Le côté cosmopolite du personnage m’a emballé.
Et puis c’est un Bourbon ! :) et j’aime bien les Bourbons peu importe sous quelle latitude ils séjournent.
jul
18 août 2011 @ 20:55
Merci à tous pour vos remerciements que j’ai lu un à un. J’apprécie même les commentaires courts, c’est une attention qui me fait plaisir. Je suis heureux que cet article vous ait intéressé :)
Merci spécialement à Régine de nous permettre de nous retrouver ici pour partager notre passion.
Nemausus
18 août 2011 @ 21:42
pour la descendance de cet infant, voici les liens suivants :
http://grandesp.org.uk/historia/gzas/durcal.htm
http://grandesp.org.uk/historia/gzas/hernani_ansola.htm
http://grandesp.org.uk/historia/gzas/marchena.htm
COLETTE C.
18 août 2011 @ 22:08
La consanguinité est d’autant plus dangereuse, lorsqu’il y a déjà des problèmes de santé à l’origine.
Je pense à la reine Victoria qui a transmis l’hémophilie à plusieurs de ses enfants. A la suite de l’émission de S. Bern sur cette reine,j’ai cherché la descendance complète de Victoria, et, vu qu’elle était la « grand-mère de l’Europe, c’est impressionnant de voir le nombre de princes et princesses qui en ont été atteints en Europe !
Charlanges
18 août 2011 @ 22:15
Jean Pierre, l’actrice Clio Goldsmith ne descend pas de l’infant. C’est son oncle, Sir James-Michael Goldsmith, qui épousa en premières noces Isabel Patino y de Borbon, descendante de don Sebastien, morte en mettant au monde sa fille Isabelle qui fut brièvement l’épouse d’Arnaud de Rosnay.
La descendance de l’infant se retrouve aujourd’hui dans les familles Walford, Finat, Norman, Aubert du Petit Thouars, Liedekerque, Limburg Stirum, Padilla, Beauvau, Venturi-Ginori-Lisci. Les titres de ducs de Marchena et d’Ansola ont été attribués à la famille Walford par le roi d’Espagne mais il existe une descendance naturelle reconnue du 2ème duc d’Ansola (qui eut deux fils hors mariage). Elle porte légalement le nom de Bourbon.
Jul, il faut vous féliciter et vous remercier de nous avoir donné, peu après celui du roi Gustave VI Adolphe, le portrait d’un infant peu connu mais qui fut au coeur des querelles dynastiques espagnoles du XIXème siècle. C’est avec talent et brio que vous avez résumé ses étonnantes alliances et son curieux destin. De telles évocations enrichissent et anoblissent ce site. Continuez, je vous prie, à nous donner de tels portraits.
A propos de Gustave VI Adolphe, je vous rappelle que je suis tout disposé à vous aider pour vous permettre de visionner la cassette de la remarquable émission que lui consacra en 1990 Frédéric Mitterand. Il vous suffit de demander mes coordonnées à Régine ou à Damien B.
Anne-Cécile
18 août 2011 @ 22:46
Merci Jul pour ce portrait. Il éclaircit aussi quelques lacunes particulières que j’avais et que j’ai encore sur dles branches d’Espagne et du Portugal.
Audouin
19 août 2011 @ 08:40
Cher Jul
En vous relisant, je constate que vous avez oublié un fils de l’infant don Sébastien Gabriel, le cinquième: don Gabriel de Jésus, né à Pau en 1869 et mort à 19 ans…
JAusten
19 août 2011 @ 20:37
Parfait Jul ! Comme d’hab ;)
Cosmo
20 août 2011 @ 10:01
Portrait intéressant!
Une telle endogamie donne le tournis!
caillou
20 août 2011 @ 11:29
superbe portrait que je découvre aujourd’hui; j’aime beaucoup cette généalogie fouillée et construite, même si je n’ai aucune chance d’y découvrir un ancêtre commun…
Merci cher Jul, à quand la prochaine???
CREPIN
1 mai 2016 @ 16:55
Quels sont les enfants en premières noces de Sébastien de Bourbon et de sa femme Marie Amélie de Bourtbon Sicile qui est morte de sa 2ème couche. Qu’est devenu cette fille Marie Thérèse Amélie qui se serait mariée le 21/1/1881 avec un Capéto. Quel est le lieu du mariage.
Merci