Sophie-Charlotte, Augusta von Wittelsbach, duchesse en Bavière est née à Possenhofen sur les bords du lac de Starnberg le 23 février 1847. Elle est la dernière fille du duc Maximilien en Bavière et de la princesse Ludovika de Bavière. Elle a pour frères et soeurs : le duc Ludwig Wilhelm (1831- 1920), le duc Wilhelm Karl (1832-1833), la duchesse Hélène (1834-1890) qui épousera le prince Maximilian von Thurn und Taxis, la duchesse Elisabeth (1837-1898) qui devint impératrice d’Autriche, le duc Charles Théodore (1839-1909) père de la duchesse Elisabeth, future reine des Belges, la duchesse Marie (1841-1925) épouse du roi François II des Deux-Siciles, la duchesse Mathilde (1843-1925) épouse du comte de Trani et le duc Maximilian (1849-1893).
La duchesse Sophie en Bavière grandit au sein d’une famille nombreuse dans une ambiance joyeuse et un peu bohème, une enfance très libre si souvent décrite dans les biographies de sa soeur l’impératrice Elisabeth.
A 17 ans, Sophie se rend souvent à Munich où elle se promène librement, faisant elle-même des courses dans les magasins. Elle rencontre souvent son cousin, le jeune roi Louis II de Bavière, âgé de 20 ans. Les cousins s’entendent bien, mais ni l’un, ni l’autre ne songent au mariage.
Pourtant le 22 janvier 1867 les fiançailles entre Louis et Sophie sont célébrées. C’est la musique de Wagner qui est cause de cette décision soudaine du roi Louis. Sophie est musicienne, et fait preuve d’une grande sensibilité. Le roi mélomane, sous la coupe de Wagner est séduit. Pourtant rapidement, le roi Louis II se rend compte de son erreur. De son côté, la duchesse Sophie comprend que Louis ne l’aime pas, elle pense qu’il joue simplement avec elle et elle est malheureuse. Et en l’été 1867, les fiançailles sont rompues.
C’est à la fin de ce même été 1867 qu’elle croise pour la première fois le prince Ferdinand d’Orléans, duc d’Alençon. Le duc de Nemours (fils du roi Louis-Philippe), accompagné de son fils le prince Ferdinand et de sa fille la princesse Marguerite séjournent en Allemagne à Rippoldsau où ils prennent les eaux. La princesse Clémentine de Saxe Cobourg Gotha, soeur du duc de Nemours qui entretient des relations cordiales avec la branche ducale de Bavière, a comme arrière pensée de marier sa nièce la princesse Marguerite avec le duc Max-Emmanuel en Bavière et elle a donc arrangé un arrêt des Orléans à Possenhofen. Mais rien ne se passe pour Marguerite et Max-Emmanuel, par contre le prince Ferdinand remarque Sophie.
Le jeune homme s’en ouvre à son père et le duc de Nemours ne se montre pas hostile au désir de son fils, l’alliance lui paraissant illustre. Il écrivit donc à sa sœur Clémentine pour savoir si la jeune Sophie abandonnée par Louis II , accepterait un prince français. Ayant mené sa petite enquête, la princesse Clémentine répondit à son frère : « le duc d’Alençon a été très remarqué durant son séjour en Bavière. Il lui serait possible de songer à cette alliance et d’obtenir la main de la princesse Sophie qui est charmante ».
Les fiançailles officielles sont célébrées à Possenhofen le 24 juin 1868 et le mariage se déroule le 28 septembre 1868.
Le jeune couple s’établit au château de Bushy dans la campagne londonienne et c’est là que naquit leur premier enfant le 19 juillet 1869, une petite fille la princesse Louise, Victoire, Marie, Amélie, Sophie. L’accouchement est difficile et la duchesse d’Alençon met du temps à récupérer, d’autant plus qu’en décembre 1869, la famille quitte l’Angleterre pour Palerme, pays où règne la sœur de Sophie, la reine Marie des Deux-Siciles.
C’est à cette époque que se situe un évènement qui rejoint la grande histoire. L’Espagne après deux ans de république avec le général Serrano, aspire à un nouveau roi. Elle répugne à rappeler la reine Isabelle II et fait le tour des princes européens. Elle songea au duc d’Alençon. Il était sympathiquement connu en Espagne. Les chancelleries européennes lui étaient favorables. Napoléon III lui-même soutenait ce prétendant. Tout se présentait favorablement. Ferdinand d’Orléans refusa. Les raisons de ce refus : d’une part, il ne se sentait pas à prendre le trône d’une femme qui avait été sa suzeraine lorsqu’il avait accepté son épée d’officier à la sortie de l’école de Ségovie, et d’autre part il était attaché à son pays et ne souhaitait pas perdre son titre de prince français. « Mon titre de Français, écrira t-il plus tard, m’était plus précieux que tout ».
En juillet 1870, la famille d’Alençon se retrouve à Possenhofen, puis Sophie étant tombée malade, elle s’installe à Méran dans le Tyrol méridional au climat plus doux. Elle y est rejointe par ses sœurs Marie et Elisabeth.
En 1871, le prince Ferdinand d’Orléans est affecté au 12ème régiment d’artillerie en garnison à Vincennes. Il est heureux d’être officier français. Il quitte Méran laissant son épouse enceinte de leur deuxième enfant. Il assiste au mariage de sa jeune sœur la princesse Marguerite avec le prince Ladislas Czartorisky, retrouve pour l’occasion tous ses cousins Orléans à Chantilly, mais très vite, il rejoint Méran à la hâte pour assister à la naissance le 18 février 1872 de son deuxième enfant, un fils, le prince Emmanuel, Philippe, Maximilien, Marie, Eudes.
Le duc d’Alençon, toujours en garnison à Vincennes, emmène cette fois toute sa petite famille en France, où ils mèneront une vie familiale, simple, provinciale. Le 1er mai 1880, la princesse Sophie s’engage dans le Tiers Ordre dominicain. Voilà ce qu’écrit la princesse : « J‘ai été reçue ce matin dans le Tiers Ordre. J’ai été très émue comme vous le croiriez sans peine. Jamais de ma vie, je n’oublierai les impressions que j’ai reçu ce jour là. je m’étais préparée pendant plusieurs semaines. »
En 1888, le duc et la duchesse d’Alençon partent pour Vienne accompagnés de leur fille la princesse Louise qui va avoir 20ans. Il faut songer à la marier. C’est à la Cour d’Autriche que Louise rencontre son futur époux, le prince Alphonse de Bavière, fils du prince Adalbert et de l’infante Amalia d’Espagne qu’elle épouse en 1891.
Le prince Emmanuel, lui, rejoint l’école d’officiers de Wiener Neustadt en Autriche et le 12 février 1896, Emmanuel d’Orléans, devenu duc de Vendôme épouse à Bruxelles la princesse Henriette de Belgique. Sophie est ravie du choix de son fils, surtout qu’il s’agit d’un mariage d’inclination.
Le duc et la duchesse d’Alençon se retrouvent seuls en France. Sophie est très active dans divers œuvres de charité. Le couple fête leurs noces d’argent. Ferdinand écrit à sa femme « Sois bénie ma bien aimée Sophie pour tout le bonheur que tu m’as donné ».
Ils deviennent aussi grands-parents pour la première fois avec la naissance le 31 décembre 1896 de la petite princesse Marie-Louise d’Orléans, fille du duc et de la duchesse de Vendôme.
Et puis, le drame. Bazar de la Charité. Comptoir des noviciats dominicains les 3-4-5-6 mai 1897. Le 4 mai 1897, il fait un temps radieux. Comme chaque jour, Sophie part pour la messe tôt le matin. Puis elle déjeune avec son mari et le Père Stanislas. Ensuite, elle se prépare pour se trouver à son poste derrière le comptoir dès l’ouverture. Elle demande au duc d’Alençon de la rejoindre de bonne heure pour ne pas manquer la visite du Nonce.
16h15 : le Nonce visite les comptoirs. Les Pères dominicains présents lui font escorte. Le duc d’Alençon aussi le reconduit jusqu’à la porte. Puis il s’attarde pour échanger quelques mots avec un ami. A son comptoir la duchesse d’Alençon est ravie : la vente est un succès. Quinze cents personnes environ se pressent dans ce hall long et étroit, animé par des orchestres.
Et tout à coup un cri jaillit : « Au feu ! « . Entre ce premier appel et la chute finale de la toiture, l’incendie du Bazar de la Charité aura duré une quinzaine de minutes. Voici d’après les différents témoignages, reconstitués les derniers moments de la duchesse d’Alençon.
La princesse Sophie se préoccupe d’abord d’organiser la sortie de ses vendeuses par une petite porte derrière le comptoir. On l’entend dire « les jeunes d’abord, puis les visiteuses ». Puis elle ajoute « sauvez vous bien vite, moi je sortirai la dernière« .
Le duc d’Alençon resté à l’extérieur se met au service des uns et des autres : il organise la sortie, exhorte au calme, porte différentes personnes pour les éloigner au plus vite. Mais le feu gagne rapidement, les flammes fusent de la cabine cinématographique.
Le duc d’Alençon plonge alors dans la cohue, il cherche à rallier le stand des Noviciats. La duchesse qui a tout fait pour aider les autres à fuir, songe enfin à partir. Elle se dirige vers le centre en direction de la porte principale car c’est là qu’elle a aperçu son mari pour la dernière fois. Mais pas moyen d’accéder à cette porte, alors elle rebrousse chemin pour rejoindre la petite porte, mais celle-ci est alors totalement en feu. Elle s’adosse à son comptoir que le duc d’Alençon vient de quitter ne la trouvant pas. Elle prie et s’occupe de ceux qui partagent son sort. On retrouvera son corps calciné. elle sera identifiée par son dentiste. Après une cérémonie en l’église saint Philippe du Roule , elle sera inhumée le 14 mai 1897 dans la chapelle royale st Louis de Dreux.
Voici un extrait des mémoires de la princesse Pauline de Broglie, comtesse de Pange sur ce fameux incendie : « En 1897, le Bazar fut transféré rue Jean Goujon dans un nouveau local plus luxueux que le précédent. On me promit de m’y conduire. Le 4 mai jour fixé pour la vente, ma mère fut prise d’une légère migraine et la sortie fut décommandée. J’allais donc chez ma grand mère. Soudain on frappa à la porte. ce n’était pas l’heure où le valet de pied apportait le « journal des débats » aussi le coup parut insolite. Ma grand-mère se leva en disant « Entrez ». C’était le maître d’hôtel lui-même qui annonça d’une voix toute changée : « La Princesse fait dire à Madame la Comtesse que le Bazar de la Charité brûle ». J’eus instantanément la vision très nette d’une catastrophe. Je connaissais un peu les lieux. Ma grand mère mis un châle et sa mantille noire, me prit par la main et monta avec moi dans le salon de ma mère où il y avait déjà plusieurs personnes. Je ne sais comment on apprit le drame. On ignorait encore le nombre de victimes, mais l’inquiétude était palpable. Ma mère écrivait hâtivement des petits billets qu’elle faisait porter en ville par les domestiques. On fut assez vite rassuré sur le sort de ma sœur Albertine qui devait vendre ce jour là au comptoir d’une de ses parentes la comtesse Louis de Luppé. Ma sœur avait eu un léger rhume et avait préféré passer la journée à la campagne. La comtesse Louis de Luppé fut brûlée vive, on ne retrouva que son alliance. Toute la soirée, on parla de l’évènement. les nouvelles arrivaient toujours plus effrayantes. L’annonce de la mort certaine de la duchesse d’Alençon mit le comble à la consternation générale. On maudissait les organisateurs d’avoir installé un cinématographe dans la salle. Cette catastrophe fit une impression immense. On en parla toute une saison et la politique s’en mêla. » (Un grand merci à Corentine pour ce portrait – Copyright photos : DR)
agnes
23 janvier 2014 @ 08:47
Merci passionnant.
« marrant » le titre du journal : « la soeur de ….flambe ! »
Gustave de Montréal
23 janvier 2014 @ 19:26
au mons ils n’ont pas écrit …..crame.
Gustave de Montréal
23 janvier 2014 @ 19:26
*moins
agathe 27
23 janvier 2014 @ 10:03
Ma mère, née en 1905, me parlait de cette tragédie, qui avait marqué, à l’époque. Tout ceci, trés bien relaté, m’a ému
J’ignorai que la Duchesse d’Alençon. était la soeur de Sissi, et l’on a retrouvé les noms de la fraterie, les merveilleux paysages de la Bavière, de l’Autriche, etc….. , dans ce récit.
Aliénor
23 janvier 2014 @ 10:17
Article bien émouvant.
Merci à Corentine.
Kalistéa
23 janvier 2014 @ 10:56
Merci pour cette évocation fort émouvante d’une personnalité touchante qui fut toute sa vie dans l’ombre de sa célèbre sœur ,l’impératrice d’Autriche. comme elle ,elle eut une fin tragique.
Un autre livre, celui de Marguerite-Bourcet « Le Duc et la Duchesse d’Alençon, un couple de tragédie », nous en dit un peu plus sur la vie de la si jolie Sophie-Charlotte. Le Duc d’Alençon ressemblait de façon frappante à son ancêtre Henri IV.
HéléneA
23 janvier 2014 @ 16:45
Oui, l’ai le livre de Marguerite Bourcet.
Sophie-Charlotte est morte en héroine.Son mari l’adorait mais il a beaucoup souffert. Ses longues périodes de mélancolie profonde, ses séjours de clinique en clinique.Elle aimait vraiment son mari, mais elle était une Wittelsbach.
Gibbs
23 janvier 2014 @ 11:52
Elle était donc la tante de la reine Elisabeth de Belgique.
JAY
23 janvier 2014 @ 12:04
chère Régine
dans votre article vous ne mentionnez pas la descendance d’un de ses frères:
le duc Ludwig Wilhelm (1831- 1920),
Il renonce à ses droits en épousant morganatiquement en 1859 Henriette Mendel, comédienne créée baronne de Wallersee (dont une fille Marie-Louise (1858-1940) qui épouse en premières noces en 1876 le comte Larisch). À la mort de celle-ci, il épouse Antonie Barth ;
Jean Pierre
23 janvier 2014 @ 14:27
La vie de la comtesse Larisch est un vrai roman.
C’est elle qui présenta Maria Vetsera à son cousin Rodolphe.
Kalistéa
23 janvier 2014 @ 18:50
Jean-Pierre, elle le nie dans ses mémoires ,il est vrai que sa tante L’imperatrice, a qui elle devait tout l’avait chassée de la cour à la suite du drame de Mayerling.(Je parle de la comtesse Larisch bien entendu).
septentrion
23 janvier 2014 @ 19:18
Bonsoir Jean Pierre,
C’est justement pour le supposé rôle qu’elle a joué dans cette rencontre et la liaison qui s’en est suivi, qu’elle a ensuite été rejetée de la Cour de Vienne, que Sissi ne lui a jamais pardonné, et ne lui a plus jamais parlé, et qu’on lui a interdit d’assister aux funérailles de Rodolphe, son cousin.
Hélène Vetsera ne lui pardonna jamais non plus et lui fit porter toute la responsabilité du décès de sa fille Mary.
La Cour Munichoise finit également par l’écarter.
Mais c’est vrai que le reste de sa vie est très mouvementé.
Kalistéa
25 janvier 2014 @ 13:34
C’était une aventurière et une menteuse. Elle raconte également pour se venger de sa tante probablement, que celle-ci avait un amant et qu’elle était allée accoucher en France d’un enfant adultérin. Ce que les historiens malgré des recherches subtiles n’ont pu trouver.
Jean Pierre
23 janvier 2014 @ 12:12
Aujourd’hui cette princesse bavaroise n’est plus connue que par sa mort tragique.
Sa sœur Marie reine des Deux Siciles dont il est question est celle que Proust nomme la Reine de Naples dans La Recherche. Elle vivait en exil et pauvrement à Neuilly.
Gibbs
23 janvier 2014 @ 13:01
Merci pour ce reportage.
Elle eut une fin des plus tragiques.
beji
23 janvier 2014 @ 13:11
Sa belle-fille la duchesse de Vendôme tenait aussi un stand mais heureusement
pas le jour de l’incendie.
beji
23 janvier 2014 @ 13:14
Régine,Est-il possible d’avoir un portrait de Marie,reine de Naples, et de Mathilde ,comtesse Trani ?Existe-t-il des biographies en français sur ces deux sœurs de la duchesse d’Alençon et de Sissi?
Kalistéa
23 janvier 2014 @ 18:53
Le comte de Trani, beau frère de l’Impératrice Elisabeth et de la duchesse d’Alençon, se suicida…Autre drame dans cette famille de jolies femmes!
ROUSSET
19 avril 2017 @ 22:12
J’ai traduit en français une biographie de Marie Sophie, rédigée en italien « Maria Sofia regina del sud », elle eut en effet deux jumelles nées secrètement dans un couvent et dont une seule vécut et, ce fut la comtesse Larisch que Rodolphe appelle, à juste titre, « ma cousine » dans le film Mayerling. Marie Sophie était encore vivante et vivait à Munich lorsqu’eut lieu le putsch « de la brasserie », peut-être même a-t-elle trempé dans l’assassinat du roi Humbert Ier d’Italie, d’où son surnom de « reine des anarchistes »
Pierre-Yves
23 janvier 2014 @ 14:51
A l’emplacement de ce bazar funeste, hâtivement édifié sur ce qui était alors un terrain vague, se trouve aujourd’hui une chapelle, Notre Dame de la Consolation, qui a été dévolue à la Mission Catholique Italienne pendant des années avant d’être concédée depuis l’an dernier à la Fraternité St Pie X.
Gérard
26 janvier 2014 @ 02:45
Oui ce fut de l’association des familles des victimes qui est propriétaire…
Et la Fraternité a même organisé une inauguration comme si avant elle ce n’était pas déjà une chapelle ou comme si elle avait été profanée par des messes en français. J’ai parfois du mal à comprendre ce qui me semble être des dérives sectaires.
patricio
23 janvier 2014 @ 16:01
Merci Corentine,
très beau portrait !
amitiés
patricio
septentrion
23 janvier 2014 @ 16:27
Bonjour,
Merci pour ce portrait.
Une fin tragique,le titre n’est pas marrant mais horrible
Beaucoup de proches de Sissi eurent une fin tragique, son fils, son cousin …Mathilde, fille de l’Archiduc Albert, Duc de TESCHEN, en 1867, à l’âge de 18 ans morte brûlée vive elle aussi (sa cigarette fumée en cachette a embrasée sa robe)…
Si Sophie-Charlotte avait épousé Louis II de Bavière…
Il existe un film allemand qui parle de la violence qui existait dans le couple formé par Sophie-Charlotte et son mari.
Erika BESTENREINER a écrit « Sissi, ses frères et soeurs, Valse tragique en Bavière » qui est un résumé de la vie de chacun.
Christine
24 janvier 2014 @ 09:09
D’accord avec vous ; je ne trouve pas le titre marrant ; c’était sans doute le vocabulaire de l’époque. Ma grand-mère me racontait cette tragédie, le tenant elle-même de sa maman.
agnes
25 janvier 2014 @ 09:48
« Marrant » avec des guillemets pour dire insolite, bizarre, mais comme vous dites c’était peit être le vocabulaire de l’époque.
C’est une tragédie cruelle, c’est pour cela que le titre du journal m’a étonné.
Palatine
24 janvier 2014 @ 13:33
le livre que vous citez , Septentrion, est excellent. Erika Bestenreiner raconte bien le destin de la fratrie de Sissi. Et elle ne fait pas d’hagiographie.
Caroline
23 janvier 2014 @ 17:23
Horrible et émouvant à la fois!
A part ses yeux bleus,la duchesse d’Alençon ressemblait beaucoup à sa soeur Sissi d’Autriche!
Corentine,merci pour ce portrait!
Lady Chatturlante
23 janvier 2014 @ 18:21
Magnifique ! Merci Corentine.
lilou
23 janvier 2014 @ 18:55
Grande fan des Sissi j’ai beaucoup sur l’impératrice et puis par extension j’ai fais connaissance avec ses frères et sœurs. Avec le temps je dois dire que la Duchesse d’Alençon et La reine de Naples sont celle qui me marque le plus. Un destin tragique pour les deux (La reine Mary après avoir vécut le siège, un mariage difficile et l’exil à retrouvé son mari pendue. J’imagine le choc que ça puisse être).
Mais toutes avec une personnalité fort intéressante. Et j’aimes particulièrement les liens qui les unissait. Mary, Sissi et Sophie aimaient s’habiller de la même façon. Si de près elle ne se ressemblait pas énormément, leur façon de se tenir, leur allure était tellement semblable que si on était pas trop près on ne savait qui était qui. Et ça les amusaient beaucoup….
lilou
23 janvier 2014 @ 18:56
Euh je viens de me rendre compte que c’est Marie IE et pas Y.
ROUSSET
19 avril 2017 @ 22:25
François II de Naples (1836-1894) ne s’est pas suicidé – il était d’une bigoterie maladive – mais a vécu la fin de sa vie dans la petite ville de Arco un exil discret, séparé de son épouse, en admettant qu’elle ne l’ait jamais été – bien qu’ils aient eu une fille morte en bas âge en 1870 à Rome où ils avaient accueillis par le pape Pie IX. Il admirait aimant platoniquement son épouse et lui a même pardonné ses enfants clandestins; terrorisé par la 2° épouse de son père Ferdinand II, belle-mère infiniment pire pour Marie-Sophie (bien que ce fut une Habsbourg) que l’archiduchesse Sophie ne l’a jamais été pour Elisabeth.
septentrion
23 janvier 2014 @ 20:14
Sophie-Charlotte s’est occupée de beaucoup d’oeuvres de charité mais son frère le Duc Carl Theodor s’est dévoué à de nombreux malades pauvres.
Il a créé une clinique ophtalmologique à Munich qui porte encore son nom.
Livia
23 janvier 2014 @ 20:55
Merci Corentine: vous avez écrit un très bel article qui se lit avec facilité et grand plaisir malgré son objet tragique!
COLETTE C.
23 janvier 2014 @ 22:43
Tragique destin, à l’image de beaucoup de personnes de cette famille.
Maguelone
24 janvier 2014 @ 00:54
Très intéressant portrait de cette duchesse fort jolie et dont la fin a été tragique. Tous ces décès dans la famille proche ou dans le cercle Wittelsbach sont assez troublants.
Charles
24 janvier 2014 @ 12:29
Corentine
Un très grand merci pour ce sujet passionnant.
Bien à vous,
Charles
septentrion
24 janvier 2014 @ 12:47
Bonjour Kalistéa,
Je fais suite à votre commentaire sur les Mémoires de la comtesse Larisch, je voudrais savoir si vous faites allusion à son livre intitulé « My Past » qui est paru à Londres en 1913. Si oui, est il encore possible de se le procurer?
Belle journée à vous
Kalistéa
25 janvier 2014 @ 13:40
Oui ,Septentrion, il est introuvable actuellement.Je l’avais eu moi-même dans une foire aux vieux livres.C’est le genre mauvaise brochure ,mauvais papier des années 30 ,qui se détériore très facilement. Mais essayez Amazon, on ne sait jamais!
Bonne journée. K.
septentrion
25 janvier 2014 @ 21:05
Bonsoir Kalistéa,
Je vous remercie pour cette information.
José
24 janvier 2014 @ 14:42
Le duc d´Alençon était le frère du comte d´Eu. Qu´elle était la rélation des deux frères? Au Brésil les biographies du comte d´Eu ont publié beaucoup de lettres qu´il envoya et recevait de son père, le duc de Nemours. Aucune lettre avec son frère…Un moment on a parlé d´un Voyage au Brésil du duc d´Alençon, pendant la guerre contre le Paraguai, mais il n´a pas venu. Et qu´elles sont les rélations de la princesse Isabelle, héritière du trône brésilien, avec sa belle-soeur? La comtesse de Paris dans son livre de mémoires parle d´une présence de Dona Isabel au bazar de la Charité. On m´a dit que c´est une invention de la comtesse de Paris… Il y a quelque témoignage de l´époque de la tragédie parlant de la présence de la comtesse d´Eu au Bazar?
Cosmo
25 janvier 2014 @ 15:01
José,
La liste des victimes de l’incendie a été établie et publiée.
La voici :
http://bazardelacharite.blog.free.fr/index.php?pages/Liste-des-victimes
Je ne sais si la comtesse de Paris disait que cette Dona Isabel avait été seulement présente ou victime. Cela dit, pourquoi aurait-elle inventé cette histoire ?
En tous cas, pas de Dona Isabel parmi les victimes.
Cordialement
Cosmo
marie.françois
24 janvier 2014 @ 15:36
Ce que n’indique pas l’article c’est que Sophie Charlotte était particulierement instable et que le duc d’Alençon a eu beaucoup de patience et d’indulgence …
Palatine
25 janvier 2014 @ 10:24
Dans le livre d’ Erika Bestenreiner, on fait allusion à cela. On parle même d’une liaison qu’elle eut (je ne sais plus avec qui, peut-être un médecin) et de son intention de quitter son mari. Mais tout rentra dans l’ordre et elle resta avec lui. Je n’ai pas lu le livre de Dominique Paoli.
Laure-Marie Sabre
25 janvier 2014 @ 12:29
Oui, bel article mais qui passe totalement sous silence les côtés sombres de la duchesse, ses problèmes psychiatriques et ses relations extra-conjugales.
septentrion
25 janvier 2014 @ 15:46
Vous avez totalement raison Laure-Marie, Sophie Charlotte avait sans doute déjà eu une liaison pendant ces fiançailles avec Louis II de Bavière ( je crois que c’était avec le fils du photographe de la Cour aujourd’hui on dirait peut être une amourette d’ado, elle avait 17 ans) et ensuite elle a beaucoup souffert de troubles dépressifs et d’ états d’angoisse, les traitements médicaux de l’époque n’ont pas dû arranger les choses (enfermement en clinique …) et elle aurait eu une autre liaison avec le Docteur GLASER qui était lui même marié.
Le Duc d’Alençon a pardonné et la Duchesse s’est tournée vers la prière et les choses simples…
Georges BORDONOVE rapporte que la Duchesse lisait et relisait l’Imitation et méditait sans cesse à partir du moment où elle a vécut à Paris. Il ajoute également qu’un journaliste à l’époque a osé écrire « On n’a pas besoin de tant s’attendrir sur le feu qui a détruit cette bavaroise : en somme, les Bavarois ont brûlé Bazeilles, nous sommes quittes ».
J’ai lu également dans l’édition française de « Mes années avec Sissi » d’après Irma SZTARAY (sa dernière dame d’honneur) que Sophie Charlotte avait son testament et demandé à ce que ses cheveux soient brûlés après son décès,sauf une mèche à remettre à son mari.
La duchesse avait commandé pour son stand une toile au peintre CONSTANT représentant Jeanne d’Arc au bûcher.
Seuls une médaille et son anneau nuptial furent retrouvés après l’incendie.
Laure-Marie Sabre
25 janvier 2014 @ 23:32
Curieux : d’après ce que vous dites de son testament, elle s’attendait à mourir avant son mari ? Je crois qu’on l’a identifiée grâce à ses dents…
septentrion
26 janvier 2014 @ 23:16
Bonsoir,
Erika BESTENREINER écrit que le 4 octobre 1895 Sophie rédigea son testament au château de Mentelberg. Elle y fixait surtout les détails de son enterrement. Elle souhaitait être revêtue de l’habit de son ordre par une dominicaine ou une soeur du tiers ordre. On couperait et on brûlerait ses cheveux, sauf si son très cher époux souhaitait en garder une partie….
Quant à l’identification de sa dépouille calcinée Marguerite BOURCET en donne le détail dans son livre, on peut résumer en disant que c’est en effet le dentiste qui a fini par déclarer sous serment qu’il s’agissait bien de la Duchesse.
Kalistéa
27 janvier 2014 @ 00:14
Comme sa sœur Elisabeth, la duchesse avait des cheveux tout-à-fait extraordinaires qui lui faisaient un parure magnifique.Elle en avait probablement eu de multiples compliments, et devait en être vaine. Peut-être que dans sa période mystique ,elle se reprocha cela comme un pêché et désira que cette chevelure disparut rapidement près sa mort.Seul son mari pouvait en garder une mèche en souvenir…Cela m’apparait comme une preuve d’amour.
Vandersleyen
25 août 2016 @ 19:38
Sans vouloir chercher un responsable de cet incendie , notons toutefois que l’opérateur ne s’est sans doute jamais demandé ce qui arriverait si une minuscule flamme d’allumette entrait au contact de vapeurs d’éther et embraserait la pellicule du film. A cette époque,les films étaient constitués de nitrate de cellulose tout comme la soie artificielle (procédé Chardonnet) . C’est le pourcentage du radical NO3 dans la combinaison cellulosique qui est responsable du caractère explosif : TRI-nitré dans le fulmico-
ton ou la NITRO- glycérine et DI-nitré dans le collodion,la soie ou le film des frères Lumière. Le DI est peu explosif mais très inflam-mable .
Les chimistes n’avaient pas trouvé un autre moyen de réaliser une sorte de gel de cellulose capable d’être extrudée ou filée. Ce n’est
que plusieurs années plus tard qu’on utilisa l’ acide acétique au lieu du nitrique et que l’acétate de cellulose fut le seul produit auto-
risé. Mais combien de drames a-t’il fallu avant d’en arriver là ?