Noblesse et Royautés vous propose un gros plan sur quelques « sœurs du Gotha ». Ceci en est la première partie. Des princesses souvent très liées entre elles mais parfois aussi très différentes mais qui s’épaulent dans les moments difficiles et dans les tâches officielles : la reine Sophie d’Espagne et la princesse Irène de Grèce, la reine Margrethe de Danemark, la princesse Benedikte de Sayn-Wittgenstein-Sayn et la reine Anne-Marie des Pays-Bas, la princesse Béatrix et la princesse Magriet des Pays-Bas, la princesse Béatrice et la princesse Eugénie d’York, la princesse héritière Victoria et la princesse Madeleine de Suède, l’infante Elena et l’infante Cristina d’Espagne, la princesse Marie Astrid et la princesse Margaretha de Luxembourg, la reine Elizabeth et la princesse Margaret, la princesse Caroline et la princesse Stéphanie de Monaco,…
Lors de son mariage en mai 1962 à Athènes, la reine Sophie d’Espagne compte parmi ses demoiselles d’honneur sa sœur la princesse Irène de Grèce. Toutes les deux ont grandi au sein d’une famille heureuse et unie formée par leurs parents le roi Paul et la reine Frederika et leur frère le futur roi Constantin. Mariée, Sophie d’Espagne s’installe à Madrid mais revient régulièrement à Athènes. En décembre 1967, le jeune roi Constantin doit quitter son pays. Irène s’installe dans un premier temps à Rome puis voyage avec sa mère la reine Frederika qui passe de longues périodes en Inde mais les séjours à Madrid sont fréquents.
Sophie et Irène sont unies dans la douleur lors du décès inopiné de leur mère en février 1981. Ensemble, elles pleurent amèrement au cimetière royal de Tatoi pendant les quelques heures où la famille royale grecque a été autorisée à fouler le sol de Grèce pour les funérailles. Depuis les années 80, Irène se partage entre l’Inde, Londres et Madrid. Au fil des ans, elle passe de plus en plus de temps auprès de sa sœur la reine d’Espagne, l’accompagnant même lors de certaines activités officielles comme des concerts. Elle passe ses vacances auprès de la famille royale à Palma de Majorque. Irène est en fait la seule confidente avec leur cousine la princesse Tatiana Radziwill de la reine d’Espagne. Irène est la personne sur qui en privé dans les moments difficiles, la reine a toujours pu compter.
De son côté, la reine Sophie a toujours été très présente pour sa sœur lorsque celle-ci fut hospitalisée et connut des ennuis de santé. Il n’est pas rare de les voir ensemble, bavardant comme deux complices de la vie dans les rues de Palma de Majorque où elles font leurs achats en toute décontraction ou à Londres au moment des fêtes de fin d’année lorsqu’ensemble elles achètent des cadeaux pour la famille. A titre privé, elles effectuent aussi régulièrement des séjours dans leur Grèce natale.
Margarethe, Benedikte et Anne-Marie de Danemark ont grandi dans un foyer très heureux. Leur mère la reine Ingrid de Danemark, née princesse de Suède, avait toujours mis un point d’honneur à ce que leur famille soit unie à l’inverse de la jeunesse de leur père le roi Frederik et des relations difficiles de ce dernier avec son frère le prince Knud. Les trois princesses devenues adultes ont emprunté des chemins différents : la plus jeune Anne-Marie s’est mariée à 18 ans avec le roi Constantin de Grèce et s’est établie en Grèce. Margrethe, artiste dans l’âme, a suivi un cursus universitaire avant de rencontrer l’élu de son cœur le diplomate Henri de Montpezat. Benedikte qui a toujours secondé ses parents, épouse le prince Richard de Sayn-Wittgenstein-Berleburg, chef de la famille princière. Elle a conservé ses droits au trône de Danemark et a assuré à de nombreuses reprises la régence du royaume lorsque ses neveux le prince Frederik et le prince Joachim n’avaient pas encore atteint leur majorité.
Benedikte continue à honorer plusieurs actes officiels par mois et est présente lors des grands événements de la Cour, se partageant entre Copenhague et son château allemand de Berleburg. Margarethe et Benedikte ont été aussi de fidèles soutiens à Anne-Marie de Grèce lors de son exil qu’elle passa quelques temps au Danemark. Les deux sœurs ont aussi beaucoup entouré Anne-Marie lorsque celle-ci vit ses espoirs de maternité déçus à plusieurs reprises pendant les années 70.
Tous les étés, leur mère la reine Ingrid conviait ses trois filles et ses petits-enfants pour un séjour au château de Graasten. Depuis son décès, cette tradition se poursuit et les trois sœurs ne manqueraient pour rien au monde ce rendez-vous annuel entourées de certains de leurs enfants et petits-enfants, pour que les liens entre cousins soient préservés comme l’avait toujours souhaité leur mère. De même, lorsque la reine Margrethe présente son spectacle de fin d’année à Tivoli dont elle a réalisé les costumes et décors, ses deux soeurs sont au premier rang pour l’encourager.
La reine Juliana et le prince Bernhard des Pays-Bas ont eu quatre filles : Béatrix, Irène, Magriet et Christina. La princesse Béatrix et la princesse Magriet ont probablement les liens les plus resserrés, en raison en grande partie qu’elles ont vécu aux Pays-Bas alors que les princesses Irène et Christina ont longtemps séjourné avec leurs familles à l’étranger. Lors de son accession au trône en 1980, la nouvelle reine des Pays-Bas peut d’emblée compter sur l’appui indéfectible de sa sœur la princesse Magriet qui prend en charge de nombreuses activités officielles.
Pendant la longue la maladie du prince Claus, Magriet et son époux Pieter van Vollenhoven ont toujours été très présents aux côtés de la reine Béatrix. Leurs quatre fils sont d’ailleurs titrés prince d’Orange-Nassau. Lors de ses 70 ans, la reine Béatrix avait adressé un chaleureux hommage à sa sœur et son beau-frère pour leur dévouement à la Couronne et leur chaleureuse présence. Deux sœurs très unies, présentes lors des moments de bonheur de leurs enfants respectifs mais aussi dans les moments de douleur. Lors de l’accident du prince Friso, la princesse Magriet interrompt ses vacances en famille et rejoint sa sœur pour la soutenir dans cette épreuve. A présent que la reine Béatrix a abdiqué, la princesse Margriet restera comme toujours un membre actif de la famille royale.
Nées en 1988 et en 1990, les princesses Béatrice et Eugénie d’York ont toujours été très proches. Pas de rivalités, pas de jalousie mais une grande complicité depuis toujours. En 1992 alors qu’elles sont encore de jeunes enfants, leurs parents se séparent. Elles vont toutefois connaître une enfance et adolescence heureuses et très entourées par leurs parents qui ont conservé d’excellentes relations.
Les vacances au ski, les fêtes d’anniversaire sont passées à 4. Les deux sœurs se sont beaucoup soutenues : Béatrice souffre de dyslexie et Eugénie a dû subir une périlleuse opération à la colonne vertébrale. Fréquentant la même bande d’amis, elles passent régulièrement des séjours sur l’île Necker qui appartient à Richard Branson. Il n’est pas rare de les voir le soir dans les restaurants londoniens avec leurs petits amis et leur mère Sarah, duchesse d’York dont elles sont très proches et qu’elles ont toujours soutenu même lorsque celle-ci avais commis plus que des maladresses.
Les princesses assistent aux grands événements de la famille royale. Leur père souhaiterait qu’elles puissent prendre en charge un agenda complet d’actes officiels. Elles ont déjà montré leur belle complicité lors d’un voyage en Allemagne pour promouvoir le commerce britannique. Les princesses Béatrice et Eugénie accompagnent aussi régulièrement leur mère dans ces visites pour le compte de l’association Children in Crisis.
Bien que fort différentes de caractère, les infantes Elena et Cristina ont toujours été très unies. Avec leur cousine la princesse Alexia de Grèce, elles formaient un petit trio très soudé. Devenues jeunes femmes, leurs chemins vont quelque peu s’écarter et elles vont fréquenter des cercles d’amis différents. Elena va s’adonner à sa passion pour l’équitation tandis que Cristina se distingue en voile.
La cadette s’installe ensuite à Barcelone mais les deux soeurs se revoient très régulièrement. Après leurs mariages respectifs, Elena et Cristina vont aussi évoluer dans des mondes différents. Elena et son époux Jaime de Marichalar deviennent assez mondains. L’infante se laisse même séduire par les grands stylistes parisiens tandis que Cristina cultive en apparence un style plus décontracté. Résidant à Madrid et Barcelone, elles se retrouvent régulièrement pour permettre aussi à leurs enfants de se fréquenter.
Lorsque le mariage d’Elena bat de l’aile, c’est auprès de sa soeur qu’elle trouve le réconfort, passant une partie des vacances ensemble au Monténégro avant l’annonce de sa séparation officielle.
Embourbée dans l’affaire « Noos », l’infante Cristina a connu une descente aux enfers avec son époux Inaki Urdangarin : pression maximale des médias, mise à l’écart de la Cour et déménagement à Genève. Mais l’infante a conservé cette grande proximité affective avec sa soeur Elena qui a fait à plusieurs reprises le voyage jusqu’en Suisse pour assister à des anniversaires familiaux. (Copyright photos : site de la monarchie espagnole, efe, anp, site de la monarchie danoise & getty images)
Claudia
26 octobre 2015 @ 09:31
Merci pour ce reportage. Dans cette première partie nous avons les soeurs unies, sans jalousie ni rivalité, je pense qu’il n’en sera pas de même pour la suite !
Patricia
26 octobre 2015 @ 09:54
Voilà une série très intéressante. je croyais que nous allions découvrir une famille par jour mais ce matin, nous avons déjà un bel éventail de ses relations. merci pour cet article très original.
Patricia
26 octobre 2015 @ 09:54
Ces relations …
Ontheroadagain
26 octobre 2015 @ 10:14
Très bel article, bien complet, intéressant, merci ! Mais au début, j’ai relevé une petite erreur : La Reine Anne-Marie des Pays-Bas au lieu de Grèce…
Albane
26 octobre 2015 @ 10:42
Merci, Régine, pour ces portraits très intéressants. Nous avons tous hâte de lire les suivants ! Ça m’a permis de faire quelques révisions sur les familles royales.
Je suis heureuse de constater que chacune des sœurs a su trouver sa place dans sa famille respective.
jos
26 octobre 2015 @ 10:58
Merci de nous faire penser à ces dames de « l’ombre »
Très intéressant comme articles . Merci de continuer .
FILOSIN
26 octobre 2015 @ 16:54
Ces dames de l’ombre en effet. Mais comme Irène de Grèce -qui « se partage entre l’Inde, Londres et Madrid » où elle ne descend pas dans un HLM, de quoi vivent-elles? Merci
JULIA
26 octobre 2015 @ 19:56
Concernant Irène, c’est une femme qui vit très modestement surtout en Inde. A Londres elle vit chez son frère et à Madrid chez sa sœur…ce n’est vraiment pas elle qui abuse de ses prérogatives !
Christina qui a pour elle la plus grande des affections a nommé sa seule fille Irène en hommage à sa tante.
Caroline
26 octobre 2015 @ 11:34
Un grand merci à notre Régine pour cette excellente analyse ‘psychologique’ sur les soeurs du Gotha!
Tout est exact, mais je suis un peu dubitative pour les soeurs espagnoles.C’est un peu évident pour Elena depuis son divorce.
Peut-etre,un prochain article sur les freres du Gotha comme feu le roi Baudoin de Belgique et son frère Albert des Belges,et le roi des Pays-Bas avec son frère Constantin?
Leonor
26 octobre 2015 @ 11:38
Ah ça, c’est rigolo, l’idée de cet article.
framboiz07
26 octobre 2015 @ 12:20
Superbe photo des sœurs danoises .Ravie de revoir Irène de Grèce & Margriet, qui a tant fait pour seconder sa sœur &son neveu .Superbe photo des sœurs danoises & de leur Maman .
Philippe gaind'enquin
26 octobre 2015 @ 13:14
En cas de gémellité, il y a gros à parier que l’une est prénommée « Gold » – celle qui a tiré la bonne carte ! – et l’autre « Gotha » – la perdante ! – et les rivalités entre sœurs étant , hélas (et non Hellas… )fréquentes, leur mère se contentera de parler d’elles en disant : elles sont mon » Golgotha »… Si vos avez vécu, ou vivez, semblable situation : PGE Channel attend votre témoignage !!! (Lol, à la puissance X)
Francine du Canada
31 octobre 2015 @ 17:00
Ma foi, le prince Goldorak a besoin de vacances ;-)))
Philippe gaind'enquin
3 novembre 2015 @ 23:14
Goldorak, pourquoi pas ? Cicine, je prends et n’en suis pas « Gold, amer »… A vous, joyeuse complce, Philippe
Shandila
26 octobre 2015 @ 13:38
Un article fort intéressant. Merci Régine.
val
26 octobre 2015 @ 13:56
Il y a aussi les soeurs Suédoises soeurs du roi :) les soeurs, filles de la Duchesse Mathilde de Wurtenberg , les soeurs Duchesses en Bavière,
framboiz07
26 octobre 2015 @ 23:05
Les sœurs Bourbon Parme , Françoise , Marie -Cécile , Marie -Thérèse, Marie des Neiges ,les sœurs d’Orléans , ou d’Italie , mais elles sont non-régnantes & moins en vue .
framboiz07
27 octobre 2015 @ 04:52
& les sœurs de Roumanie …Bien sur !
Philippe gaind'enquin
27 octobre 2015 @ 13:12
Et les « Bonnes Sœurs », qui vont toujours pas trois ???
adriana
26 octobre 2015 @ 14:11
une idée d’article bien sympathique !!!! bonne journée à tous
Lil
26 octobre 2015 @ 14:35
Merci pour cet intéressant voyage dans le passé Régine
clement
26 octobre 2015 @ 15:07
la reine Sophie a grand besoin, je pense, de la présence de sa soeur Irène pour combler sa solitude; elles sortent souvent ensemble lors de concerts classiques étant toutes deux mélomanes .J’ai même lu, il y a déjà un certain temps que lorsqu’elles ne voulaient pas que Juan-Carlos comprenne ce qu’elles disaient ,elles s’exprimaient en Grec . Il faut dire qu’elles ont gardé un solide lien familial aussi avec leur frère ,heureux héritage du roi Paul et de la reine Frédérika .Quant à la reine Margrethe, elle a fait appel longtemps à Bénédicte lors de la minorité de son fils pour la remplacer lorsqu’elle était hors du royaume., d’ailleurs toute la famille élargie se réunit très régulièrement . La reine Béatrix a toujours pu compter aussi sur le soutien indéfectible de sa soeur Margriet .
Danish11
26 octobre 2015 @ 15:12
Regina, la princesse Benedikte est princesse de Sayn-Wittgenstein-Berleburg et non pas de Sayn-Wittgenstein-Sayn comme vous l’indiquez!
Mayg
26 octobre 2015 @ 15:23
Merci pour ce reportage, j’attends la suite avec impatience.
Sinon la princesse Irène de Grèce a t-elle eu une profession ? De quoi vit elle ?
Jean Pierre
26 octobre 2015 @ 17:26
Comme pour sa sœur, son frère et ses tantes la princesse Irini a bénéficié du jugement de la CEDH réglant le litige financier qui opposait la famille à l’Etat grec. En gros, ils ont perçu une forte indemnité.
Francois
26 octobre 2015 @ 22:51
Bonsoir
Je pense que la sœur du roi de Grèce et de la reine d’Espagne
Vit de la même chose que la princesse Stephanie la princesse Caroline
Et bien d autres
Elle n appartient pas à la génération des princesses folles de mode de design
De stylisme qui pensent travailler tres durement en donnant une image de labeur
Sur les magazines
La famille de Grèce ne donne pas l image d’une famille en exil ruinée
Elle a même pu conserver la majorité de ses joyaux
Ne serait ce que le dernier arrangement avec le gouvernement grec a donné
Certainement largement de quoi vivre à la princesse Irène dont les goûts ne
Semblent pas dispendieux
maman monique
26 octobre 2015 @ 15:27
Merci Regine pour ces beaux reportages.
Severina
26 octobre 2015 @ 15:58
Merci Régine, une idée génial!
FILOSIN
26 octobre 2015 @ 16:57
Et je dirais même génialE! hi hi
Jakob van Rijsel
26 octobre 2015 @ 17:25
Bonjour
Il y a deux ans environ je me suis trouvé nez à nez avec Sophie d’Espagne et Irène de Grèce à la librairie Galignani, rue de Rivoli à Paris où elles faisaient des achats en toute simplicité (et avec beaucoup plus de discrétion que Karl Lagerfeld que j’y ai vu plusieurs fois et dont nul ne pouvait ignorer la présence dans le magasin).
Elles donnaient en effet une forte impression de complicité.
JvR
COLETTE C.
26 octobre 2015 @ 18:43
Une idée originale, ce reportage ! Merci.
Danielle
26 octobre 2015 @ 20:12
Article fort intéressant, merci Régine.
La photo de la reine Ingrid avec ses trois filles est superbe.
Je me demande également de quoi vit la princesse Irène ; Clément, merci pour cette information concernant Sofia et Irène.
Leonor
26 octobre 2015 @ 22:17
Relation pas toujours facile, j’imagine, que celle de deux soeurs ( ou plus).
Les contes l’évoquent cruellement :
Dans » Les Fées » Charles Perrault ( Contes de ma mère l’Oye 1697), dessine deux soeurs fort dissemblables, dont l’une est adorée, l’autre haïe par la mère. Bien sûr, la première est une peste, la seconde une perle.
Et puis, Cendrillon ….
Marie de Cessy
28 octobre 2015 @ 11:11
Article intéressant sur toutes ces sœurs.
J’aime beaucoup la complicité de Béatrix et Margriet des Pays Bas.
Leonor
28 octobre 2015 @ 13:59
Par un singulier hasard (?), j’ai revu hier soir le film » Les soeurs fâchées », 2004, avec Catherine Frot, isabelle Huppert, et François Berléand. Un scénario un peu lâche, mais des caractères très travaillés, et des numéros d’acteurs époustouflants.
– En plus d’une peinture bien sentie des milieux parisiens snobinards. –
On y retrouve toujours , comme dans les contes, lorsqu’il y a de l’eau dans le gaz entre soeur, le thème de la mère indigne.