Le nouveau 1er ministre espagnol va devoir slalomer avec sa majorité hétéroclite qui comprend notamment les indépendantistes catalans ! Il est sur une poudrière qu’il a peut être lui même allumé ….
Bien sûr mais l’Espagne d’aujourd’hui n’est plus celle d’autrefois. Mettez votre montre à l’heure !
Gauthier
12 juin 2018 @
12:38
L’Espagne n’est pas non plus le pays anticlérical que la France se croit obligée de devenir, Aubert.
Gatienne
4 juin 2018 @
16:16
Pour la première fois dans l’histoire de l’Espagne, le Premier ministre a simplement prêté serment sur la constitution, sans qu’aucun symbole religieux ne soit posé auprès de lui, contrairement à ses prédécesseurs: Zapatero et Rajoy.
Le protocole a été modifié en 2014, avec l’aval du roi, pour permettre aux futurs dirigeants d’enlever les symboles chrétiens.
(information consultable sur de nombreux sites en ligne.)
Rappeler le contexte exact de cette élection ne fait aucun tort Aubert. Que du contraire même!
Mais vous vous en remettrez aussi, je vous le souhaite….
Un bel éventail gouvernemental,le président du gouvernement et le président du congrès ,ne sont pas du même parti.le principal parti politique est dans l’opposition et le chef du gouvernement n’a pas de mandat parlementaire. Espérons que mr Sanchez garde son sourire .
Faites un petit tour via la Belgique et vous découvrez les « compositions » gouvernementales souvent hétéroclites au niveau fédéral.
A cela, j’ajoute les gouvernements régionaux qui n’ont pas les mêmes tendances politiques,…
Et pour pimenter le tout, trois langues nationales, trois communautés et la région Bruxelles-Capitale.
Tout cela pour onze millions d’âmes sur un territoire d’un peu plus de 30.000 kms carrés. ?
Première prestation de serment d’un chef de gouvernement espagnol sans Crucifix ni Bible…
On laissera les commentateurs commenter, mais c’est un fait qu’il convient de souligner, d’autant plus qu’il semble que cette novation ait été faite sur proposition du Roi Philippe VI lui-même.
Allez, pour compléter la réflexion de chacun, je ne peux m’empêcher de livrer cette vigoureuse phrase du cardinal Pie à Napoléon III :
« Sire, Votre Majesté m’objecte que le moment n’est pas venu pour Jésus-Christ de régner ! Eh bien alors, le moment n’est pas venu pour les gouvernements de durer ! »
Bon, Napoléon III est tout de même resté en place plus de 20 ans, même si son règne s’est achevé en débâcle et que sa dynastie a perdu son rang, mais personne ne conjecture une longue vie pour ce gouvernement de M. Sanchez…
Pedro Sánchez Pérez-Castejón (prononcé en espagnol /pe.ˈðɾo san.ˈt͡ʃeθ pe.ˈɾeθ kas.te.ˈxon/), né le 29 février 1972 à Madrid, est un homme d’État espagnol membre du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE). Il est président du gouvernement depuis le 2 juin 2018.
Formé en économie à l’université complutense de Madrid, il travaille comme assistant parlementaire au Parlement européen à partir de 1998. Il rejoint en 2000 l’équipe du numéro deux du PSOE, José Blanco. Il se présente aux élections municipales à Madrid en 2003, mais il doit attendre 2004 pour entrer au conseil municipal.
Il est réélu en 2007, puis devient en 2009 député à la faveur de la démission de Pedro Solbes. Il occupe alors des fonctions de second plan. Il échoue à conserver son siège en 2011, mais le retrouve en 2013 après que Cristina Narbona a quitté le Congrès.
À l’occasion des primaires du PSOE pour son congrès extraordinaire de 2014, il est élu secrétaire général avec plus de 48 % des voix. Après que les socialistes ont réalisé aux élections de 2015 leur pire score depuis 1977, il tente sans succès de se faire investir président du gouvernement avec le soutien de Ciudadanos.
En conséquence des échecs socialistes aux élections législatives anticipées, en Galice et au Pays basque à l’été 2016, il est mis en minorité par les cadres du PSOE. Il démissionne du secrétariat général, puis de son mandat de député afin de ne pas s’abstenir lors du vote de confiance de Mariano Rajoy. À l’occasion des primaires du 39e congrès socialiste, il est réélu secrétaire général face à Susana Díaz avec 50,3 % des voix.
Il est assermenté président du gouvernement le 2 juin 2018, après avoir fait voter une motion de censure contre Mariano Rajoy.
En 1993, alors qu’il obtient sa licence de sciences économiques et de l’entreprise à l’université complutense de Madrid, il décide d’adhérer au Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE).
Il suit un master de politique économique de l’Union européenne à l’université libre de Bruxelles, puis de direction publique à l’Institut des études supérieures de l’entreprise (IESE). Il est recruté en 1998 comme assistant parlementaire au Parlement européen par la socialiste Bárbara Dührkop, puis travaille avec l’Organisation des Nations unies (ONU) à Sarajevo pendant la guerre du Kosovo.
Il participe en tant que délégué au XXXVe congrès fédéral du PSOE en 2000, qui voit le rénovateur José Luis Rodríguez Zapatero élu secrétaire général. Le nouveau secrétaire à l’Organisation José Blanco en fait l’un de ses collaborateurs les plus proches avec Óscar López et Antonio Hernando. Chaque membre du trio a un surnom et Sánchez hérite du sobriquet de « Le beau » (en espagnol : El Guapo).
Aux élections municipales du 25 mai 2003 à Madrid, il est intégré en 23e position à la liste que mène Trinidad Jiménez. Celle-ci n’emporte que 21 élus, mais en mai 2004 il fait finalement son entrée au conseil municipal à la faveur de deux démissions. Il devient ensuite un proche de Jiménez.
Il travaille l’année suivante avec Blanco sur la campagne d’Emilio Pérez Touriño et du Parti des socialistes de Galice-PSOE (PSdeG-PSOE) aux élections régionales, qui déboucheront sur l’alternance et l’arrivée de Pérez Touriño au pouvoir.
Il est réélu conseiller municipal d’opposition dans la capitale en 2007, puis figure sur la liste du PSOE pour les élections législatives du 12 mars 2008 en 21e position dans la circonscription de Madrid. Les socialistes n’emportent toutefois que 15 sièges. Il prend alors un poste de professeur de structure économique et histoire de la pensée économique à l’université privée Camilo José Cela, à Madrid.
Il entre finalement au Congrès des députés en novembre 2009, à la suite de la démission de l’ancien ministre Pedro Solbes. Il est désigné porte-parole adjoint des députés socialistes à la commission parlementaire de la Politique territoriale. En 2010, il mène campagne pour Trinidad Jiménez, finalement battue par Tomás Gómez, lors des primaires internes au Parti socialiste de Madrid-PSOE (PSM-PSOE). La même année, les journalistes de la presse parlementaire lui décernent le titre de « député révélation ».
Aux élections législatives anticipées du 20 novembre 2011, il occupe la onzième place de la liste du PSOE dans la Communauté de Madrid, mais seuls les dix premiers sont élus. Il passe alors dans le privé, partageant ses activités entre l’université et un poste de consultant. Devenu docteur de sciences économiques et de l’entreprise en 2012, il revient au Congrès en janvier 2013, en remplacement de Cristina Narbona.
Premier mandat de secrétaire général du PSOE (2014-2016)
Pedro Sánchez et le président d’Estrémadure Guillermo Fernández Vara à Mérida en septembre 2014.
Il est le coordonnateur de la conférence politique promue par le secrétaire général du PSOE Alfredo Pérez Rubalcaba en novembre 2013. Du fait de son rôle, il parcourt les sections socialistes dans tout le pays pour organiser le travail d’amendement, jetant les bases de son réseau de contacts. Une partie des cadres dirigeants voit alors en lui la figure montante de la nouvelle génération, le jugeant mieux préparé qu’Eduardo Madina du fait de son parcours professionnel3. Son nom réapparaît ensuite au début de l’année 2014 comme le « dauphin » de Rubalcaba — après la prise de distance de Patxi López — dans la perspective des primaires ouvertes pour désigner le chef de file électoral du parti
Après la lourde défaite des socialistes aux élections européennes du 25 mai 2014, Pérez Rubalcaba annonce un congrès extraordinaire, renonce à se succéder et organise une élection consultative de son remplaçant par les militants. Sánchez se déclare candidat le 12 juin suivant et commence à recueillir les parrainages militants. À la date limite du 26 juin, il présente 41 338 soutiens, contre 25 238 pour Madina — perçu comme le favori — et 9 912 pour le challenger José Antonio Pérez Tapias. Il domine dans 13 fédérations socialistes, l’Andalousie, l’Aragon, la Castille-La Manche, la Castille-et-León, la Communauté valencienne, la Galice, la Communauté de Madrid, la Navarre, le Pays basque, La Rioja, les îles Baléares, les Canaries et Ceuta, soit toutes celles dont le dirigeant avait appelé à une candidature de la présidente de la Junte d’Andalousie Susana Díaz. Dans la fédération andalouse, il totalise plus de 14 000 appuis, soit le quintuple de Madina.
Lors du vote du 12 juillet, il reçoit 48,73 % des suffrages exprimés, contre 36,14 % à Madina et 15,13 % à Pérez Tapias. Le taux de participation atteint 67 %, alors que 39 % des militants avaient accordé leur parrainage à l’un des trois candidats. Sur les 62 411 voix qui se portent sur sa candidature, Sánchez en totalise 20 381 en Andalousie, où il l’emporte comme dans dix autres fédérations. Par rapport au recueil des parrainages, la Castille-et-León, la Navarre et Ceuta lui font défaut, mais il devance Edu Madina dans la Région de Murcie. Le soir même, il propose à ses deux concurrents d’intégrer sa future commission exécutive, sans obtenir de réponse immédiate6.
Son élection est confirmée par acclamation le 26 juillet, par les délégués au congrès fédéral extraordinaire réuni à Madrid sous la présidence de Susana Díaz. Lors de son discours d’investiture, il affirme que le PSOE est « le parti du changement », « le meilleur instrument pour faire progresser le pays », « la gauche qui change l’Espagne », ajoutant souhaiter un parti ouvert, dans lequel il sera « peu au siège national et beaucoup sur les territoires, avec la base militante ». Ses deux concurrents lors du vote interne regrettent cependant l’absence d’unité dans la constitution de la commission exécutive fédérale, Madina expliquant qu’il n’a jamais réussi à le joindre par téléphone, tandis que les socialistes des Asturies critiquent l’absence du président Javier Fernández – seul chef de gouvernement régional socialiste avec Díaz en Andalousie – de tout poste à responsabilité, alors qu’il était président jusqu’à présent du conseil territorial, qui réunit les principaux cadres régionaux du parti
Le lendemain, la composition de la commission exécutive fédérale (CEF) est annoncée : Micaela Navarro devient ainsi la première femme présidente du parti, tandis que César Luena prend le poste stratégique de secrétaire à l’Organisation. Le secrétaire général du PSPV-PSOE Ximo Puig et l’ancien lehendakari Patxi López occupent des postes politiques de premier plan, Javier Fernández prenant la présidence du conseil pour la transition industrielle et énergétique9. Renouvelée à 85 %, composée de 20 femmes et 18 hommes, elle marque également une rupture générationnelle puisque 40 % de ses membres sont âgés de 30 à 40 ans10.
La liste pour le comité fédéral comprend, quant à elle, des figures du parti, à savoir les trois principaux cadres de l’ère Rubalcaba, José Antonio Griñán, Elena Valenciano, Óscar López, ainsi qu’une vingtaine des membres de l’exécutif sortant, Eduardo Madina et José Antonio Pérez Tapias, les porte-parole parlementaires Soraya Rodríguez et Marcelino Iglesias, l’ancienne ministre de la Santé retirée de la politique Leire Pajín, l’ancien président d’Andalousie Manuel Chaves et l’ancien président du Parlement européen Josep Borrell.
La liste de la CEF est approuvée par 86,1 % des suffrages exprimés, tandis que celle du comité fédéral fait mieux avec un total de 87,4 %. Bien que des tensions aient eu lieu, la plupart des cadres socialistes considèrent que leur parti est bien plus uni qu’il ne l’était à l’issue du 38e congrès fédéral, organisé à Séville en février 201212.
À l’issue des élections générales du 20 décembre 2015, le PSOE obtient 90 sièges sur 350 au Congrès des députés et 47 sur 208 au Sénat, arrivant en deuxième position derrière le Parti populaire (123 sièges au Congrès, 124 sièges au Sénat). La majorité absolue (176 sièges) n’étant atteinte par aucun parti au Congrès des députés, des tractations s’opèrent pour former des alliances.
Le 2 février 2016, le roi Felipe VI, après deux tours de consultations avec tous les partis représentés aux Cortes, le charge de former le prochain gouvernement, alors qu’aucune majorité claire ne s’est dégagée des élections générales. Envisageant des discussions avec Podemos et Ciudadanos, il est le premier candidat à la présidence du gouvernement issu d’un parti n’étant pas arrivé en tête des élections au Congrès des députés depuis 1977. Il compose une équipe de six négociateurs, dont font notamment partie l’ancien ministre Jordi Sevilla, l’ancien directeur de cabinet de González et Zapatero José Enrique Serrano, l’ancien conseiller à l’Intérieur du Pays basque Rodolfo Ares, le porte-parole du groupe au Congrès Antonio Hernando
Il avait déjà indiqué, lors du comité fédéral du PSOE organisé le 30 janvier, que tout accord de coalition serait soumis au vote des militants, prenant de court les poids lourds du parti, notamment Susana Díaz et Javier Fernández, hostiles à une alliance avec Podemos14. Il annonce le 24 février être parvenu à un accord avec Ciudadanos, comportant d’importantes mesures de rénovation de la vie politique et institutionnelle15. L’accord est ratifié par les militants socialistes à peine trois jours plus tard, par 79 % de votes favorables pour un taux de participation de 51 %16.
Le 2 mars 2016, lors du premier vote pour l’investiture du président du gouvernement, sa candidature n’obtient que 130 voix favorables, celles du PSOE et de Ciudadanos, contre 219 voix défavorables et une abstention. Lors du second vote organisé le 4 mars, il échoue de nouveau avec 131 voix favorables et 219 défavorables, la seule députée de la Coalition canarienne lui ayant alors donné son appui18. C’est la première fois depuis l’entrée en vigueur de la Constitution de 1978 qu’un candidat n’obtient pas l’investiture du Congrès.
« Un oui pour le changement », slogan de campagne du PSOE aux élections du 26 juin 2016.
Alors que la tenue de nouvelles élections apparaît inévitable, le 28 avril la députée de Barcelone, ancienne ministre de la Défense, Carme Chacón et la députée de Madrid, ancienne membre d’UPyD, Irene Lozano (es), font savoir qu’elles ne postuleront pas à ce nouveau scrutin19,20. Il précise deux jours plus tard qu’Edu Madina, son adversaire au congrès de 2014, sera confirmé à la septième place de la liste dans la circonscription de Madrid – où le PSOE n’a obtenu que six élus en décembre 2015 – et ce malgré les pressions de Susana Díaz.
Le 3 mai, jour de la dissolution des Cortes par le roi, il présente la composition de son comité électoral, dont le coordonnateur sera le secrétaire à l’Organisation César Luena, le porte-parole Antonio Hernando et la coordonnatrice du programme Meritxell Batet, envisageant une campagne « de style présidentiel » appuyée par un gouvernement fantôme.
Le soir du scrutin, le PSOE confirme sa deuxième position avec un total de 85 députés. Au cours des semaines qui suivent, il défend sa position des « trois non » : refus de soutenir l’investiture de Mariano Rajoy (par un vote favorable ou l’abstention), renoncement à postuler à la présidence du gouvernement et rejet de nouvelles élections anticipées. Le 5 septembre 2016, après que Rajoy a échoué à obtenir l’investiture du Congrès, il demande à la commission exécutive socialiste de l’autoriser à négocier son investiture avec les « forces de changement », Podemos et Ciudadanos, avec qui il cumulerait 189 suffrages
Au lendemain de la déroute historique des socialistes au cours des élections autonomiques en Galice et au Pays basque le 25 septembre 2016, il convoque la commission exécutive fédérale et, après cinq heures de débat, annonce qu’il réunira le comité fédéral le 1er octobre afin que soit convoqué le 39e congrès fédéral du PSOE. Celui-ci se déroulera en deux phases : élection du secrétaire général par les militants le 23 octobre et tenue du congrès au début du mois de décembre. Cette décision est vertement critiquée par plusieurs « barons » du PSOE comme le président d’Estrémadure Guillermo Fernández Vara, le président de la Généralité valencienne Ximo Puig, mais aussi la fédération d’Andalousie dirigée par Susana Díaz et l’ancien président du gouvernement José Luis Rodríguez Zapatero.
Il bénéficie alors de l’appui de huit des seize fédérations du parti et du PSC, mais d’une seule présidente de communauté autonome, Francina Armengol, présidente des îles Baléares. Toutefois, une réunion du groupe parlementaire au Congrès, à laquelle il ne participe pas, est l’occasion, pour une majorité des intervenants, de remettre en cause son choix de convoquer le congrès du parti, la critique étant menée par les députés d’Andalousie.
Finalement, au soir du 28 septembre, 17 membres de la commission exécutive fédérale du PSOE présentent leur démission, dont la présidente du parti Micaela Navarro, l’ancienne ministre de la Défense Carme Chacón et les présidents de Castille-La Manche Emiliano García-Page et de la Généralité valencienne28. S’opposant avec les démissionnaires sur l’interprétation des statuts quant au maintien en fonction de la direction du parti, le secrétaire à l’Organisation César Luena indique que les membres restants de la commission exécutive se réuniront le lendemain afin d’inscrire à l’ordre du jour du comité fédéral du 1er octobre la convocation d’un congrès fédéral extraordinaire, conformément aux dispositions prévues par les statuts du PSOE.
À la suite de la réunion de l’exécutif du 29 septembre, la réunion du comité fédéral est confirmée et un calendrier pour le congrès extraordinaire dévoilé, qui maintient la date du scrutin pour l’élection du secrétaire général, mais avance la réunion des délégués à la moitié du mois de novembre. Dans la matinée, la présidente du bureau du comité fédéral Verónica Pérez (es) s’était présentée au siège du PSOE à Madrid en s’affirmant « unique autorité qui existe dans [le parti] » et appelant à une réunion de la commission fédérale d’éthique et des garanties, tout en reconnaissant qu’elle n’avait pas la compétence pour convoquer cet organe. Dans la journée, il reçoit le soutien de Josep Borrell, Jordi Sevilla, Pere Navarro, José Antonio Pérez Tapias, et les critiques de Felipe González, José María Barreda, Abel Caballero, Joaquín Leguina.
Le 30 septembre, après quatre jours de silence, Pedro Sánchez intervient devant les médias et laisse entendre qu’il remettra sa démission si le comité fédéral du lendemain décide que les députés doivent s’abstenir pour permettre l’investiture de Mariano Rajoy. Plus tôt dans la journée, la commission exécutive fédérale s’était déclarée « par intérim » (en espagnol : en funciones) et avait demandé aux militants de ne pas rejoindre le siège de la rue Ferraz le 30 septembre, tandis que trois des cinq membres de la commission des garanties avaient remis un rapport, sans avoir été mandatés pour le faire, qui estime la direction « dissoute » et juge nécessaire la formation d’une direction provisoire (en espagnol : comisión gestora). Il déclare être la cible d’une campagne de pressions orchestrée par Felipe González, El País et le groupe Prisa (à qui appartient El País)
Le lendemain 1er octobre, il remet sa démission après 12 heures de débats et de tensions au sein du comité fédéral qui rejette finalement par 132 voix contre 107 sa proposition de congrès fédéral extraordinaire. Les « barons du parti » s’accordent alors pour la formation d’une direction provisoire présidée par Javier Fernández.
Le lundi suivant, le 3 octobre, il annonce qu’il conserve son siège de député. Il occupe désormais le siège 1 401 situé sur la quatrième file, juste devant Eduardo Madina qu’il avait battu lors des primaires de 2014. Son ancien siège, celui de chef de l’opposition, est repris par le porte-parole du groupe parlementaire socialiste Antonio Hernando et ceux de la première file par l’ensemble de la direction du groupe parlementaire38.
Finalement, le 29 octobre, il annonce lors d’une conférence sa décision de quitter son siège de député. Il dit rester fidèle à ses engagements électoraux et refuse de s’abstenir lors du second scrutin du vote d’investiture de Mariano Rajoy comme l’a décidé le comité fédéral du PSOE le 23 octobre. Il écrit sur les réseaux sociaux sa volonté de « parcourir tous les coins de l’Espagne » et demande à la direction provisoire de fixer la date du prochain congrès du parti sans dévoiler toutefois s’il compte se présenter. Il est remplacé au Congrès par Carlota Merchán.
Deuxième mandat de secrétaire général du PSOE (depuis 2017)
Pedro Sánchez au soir de sa victoire aux primaires de 2017.
Une nette victoire face à Susana Díaz
Le 28 janvier 2017, lors d’un meeting à Dos Hermanas, dont le maire est l’un des opposants internes à Susana Díaz, il annonce sa candidature au secrétariat général du PSOE en vue du 39e congrès fédéral du parti des 17 et 18 juin. Il s’agit du deuxième à annoncer sa candidature après Patxi López deux semaines plus tôt.
Il est réélu le 21 mai 2017 par 50,2 % des votants lors d’une élection primaire face à Susana Díaz qui obtient 40 % des suffrages et Patxi López 10 %.
Nouvelle équipe de direction
Lors du 39e congrès fédéral le 18 juin suivant, il propose une commission exécutive de 49 membres dont 20 femmes : l’ancienne ministre Cristina Narbona en occupe la présidence, Adriana Lastra exerce les fonctions de vice-secrétaire générale et José Luis Ábalos prend la tête du secrétariat à l’Organisation. Deux anciennes ministres de Zapatero, Carmen Calvo et Beatriz Corredor intègrent cette équipe, qui reçoit 70,5 % de votes favorables. La liste des 132 membres du comité fédéral est emmenée par Quico Toscano, maire de Dos Hermanas, tandis que de nombreux anciens dirigeants du parti tels Josep Borrell, José Blanco, César Luena ou Óscar López n’en font pas partie. La composition de cet organe, dont sont également exclus Elena Valenciano, Eduardo Madina ou Soraya Rodríguez, est critiquée par plusieurs personnalités, qui pointent de manière générale « le manque d’intégration » à l’instar du président de la communauté autonome valencienne Ximo Puig, du porte-parole du groupe socialiste au Sénat Vicente Álvarez Areces et celui à la Junte générale de la principauté des Asturies Fernando Lastra. À l’inverse, le premier secrétaire du Parti des socialistes de Catalogne (PSC) Miquel Iceta appelle à « oublier les étiquettes et penser au parti ».
Le congrès est marqué par deux débats d’importance sur les questions institutionnelles : la revendication du caractère plurinational de l’État espagnol, demandée par Sánchez et que le PSOE reconnaît pour la première fois tout en affirmant que « la souveraineté réside dans l’ensemble du peuple espagnol, et l’instauration d’une République en Espagne, proposition portée par les Jeunesses socialistes, initialement adoptée en commission et finalement retirée avant son passage en séance plénière des délégués après une intervention en ce sens de Sánchez.
Président du gouvernement
Annonce d’une motion de censure contre Rajoy
Le 24 mai 2018, quelques heures après que l’Audience nationale a condamné le Parti populaire au pouvoir dans le cadre de l’affaire Gürtel, Pedro Sánchez prend la décision de déposer une motion de censure contre Mariano Rajoy. Il convoque pour le lendemain une réunion de la commission exécutive du PSOE, après s’être préalablement assuré du soutien des principaux dirigeants du parti. Il prend notamment conseil auprès d’Adriana Lastra, de la porte-parole du groupe parlementaire Margarita Robles ou de la secrétaire à l’Égalité Carmen Calvo. Plus tôt dans la journée, Podemos et ses alliés parlementaires, ainsi que les indépendantistes catalans de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) et du Parti démocrate européen catalan (PDeCAT) s’étaient engagés à voter en faveur d’une éventuelle motion de censure. Ciudadanos refuse initialement de se prononcer avant la prochaine réunion de sa direction, prévue le 11 juin. La motion est enregistrée dès le lendemain, avant même la réunion de la commission exécutive du PSOE, afin d’activer les différentes procédures réglementaires pour son examen.
À l’issue de la réunion de la direction du PSOE, il explique que « les motions de censure sont constructives, pour donner un gouvernement au pays. Nous convoquerons des élections, dès que possible, mais avant cela il faudra retrouver la normalité politique et institutionnelle, répondre aux urgences sociales et s’attaquer à la régénération démocratique ». Il précise que son éventuel gouvernement « appliquera et fera appliquer la Constitution » et garantira « la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale », tout en refusant de renoncer au soutien des indépendantistes catalans49. Le matin même, Ciudadanos avait indiqué ne pas soutenir la motion, sauf dans l’objectif de convoquer des élections anticipées, le secrétaire général José Manuel Villegas jugeant que « la solution n’est pas l’opportunisme de Sánchez, qui semble vouloir arriver à La Moncloa par n’importe quel moyen ».
Sánchez s’engage ensuite à ce qu’une partie des propositions de loi bloquées par le gouvernement — grâce à un mécanisme constitutionnel lui permettant d’empêcher l’étude de tout texte d’origine parlementaire ayant une incidence sur les recettes ou dépenses publiques — soient reprises par son gouvernement en cas d’arrivée au pouvoir. Ces textes, au nombre d’une soixantaine, concernent notamment les retraites, la taxe foncière ou encore l’exhumation des fosses communes datant de la Guerre civile. Il adopte toutefois une stratégie refusant toute négociation ou tractation avec les autres forces parlementaires. S’il exprime sa volonté de rencontrer les autres groupes, il a simplement l’intention de leur présenter sa motion et non de conclure des accords en vue d’obtenir leur soutien. S’il arrive à la tête du gouvernement, son objectif n’est pas d’achever la législature — en juin 2020 — ou de faire voter une loi de finances pour 2019, mais seulement de faire voter quelques mesures sociales avant de dissoudre les Cortes Generales dans un délai de 12 mois.
Débat parlementaire de la motion
La présidente du Congrès des députés Ana Pastor annonce le 28 mai que la motion sera débattue les 31 mai et 1er juin et votée dans la foulée.
Lors du premier jour de débat, le 31 mai, Pedro Sánchez indique devant les parlementaires qu’il n’a pas l’intention de revenir sur le projet de loi de finances pour 2018, adopté peu avant, mettant en avant la « responsabilité » et la volonté de « garantir la gouvernabilité et la stabilité du pays ». Se faisant le défenseur de la décentralisation, il refuse d’exploiter politiquement le débat territorial pour ne pas « mettre l’accent sur ce qui nous sépare ». Il affirme que son cabinet aurait l’objectif de rétablir les liens avec toutes les communautés autonomes et d’ouvrir « un dialogue entre le gouvernement de l’Espagne et le nouveau gouvernement catalan, ainsi qu’avec le gouvernement basque ». Il promet alors de former « un gouvernement socialiste, paritaire, européiste, qui garantira la stabilité budgétaire, appliquera et fera appliquer la Constitution, qui fera du dialogue sa manière de faire de la politique avec toutes les forces politiques et tous les gouvernements autonomes », s’engageant par la suite à fixer « par consensus » la date des prochaines élections générales. D’ici là, il précise que son programme sera « celui de la stabilité, de la modération, progressiste et consensuel ».
Plus tard dans la journée, le Parti nationaliste basque apporte son soutien à la motion, ce qui lui garantit 180 voix favorables. De son côté, Rajoy exclut de démissionner, unique solution pour éviter sa destitution et pour permettre le maintien transitoire du PP au pouvoir.
Investiture et prise de fonction
À l’issue du vote, Pedro Sánchez reçoit les félicitations de Mariano Rajoy.
À l’issue du vote du 1er juin, la motion de censure est adoptée par le Congrès. Elle recueille 180 voix favorables, 169 contre et une abstention. Pedro Sánchez est donc investi président du gouvernement d’Espagne avec le soutien de Podemos, d’Izquierda Unida (IU), de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), du Parti nationaliste basque (EAJ/PNV), du Parti démocrate européen catalan (PDeCAT), d’En Marea, de Barcelone en commun (BeC), de Compromís, d’Equo, d’Initiative pour la Catalogne Verts (ICV), d’Anova-Fraternité nationaliste, d’Euskal Herria Bildu (Bildu), d’En Comú Podem et de Nouvelles Canaries (NCa), soit 15 partis et cinq groupes parlementaires. Tandis que la Coalition canarienne (CC) fait le choix de l’abstention, le Parti populaire (PP), Ciudadanos, l’Union du peuple navarrais (UPN) et le Forum des Asturies (FAC) votent contre.
Peu après l’adoption de la motion, Sánchez s’entretient au téléphone avec le roi Felipe VI qui signe le même jour le décret de nomination, publié le lendemain au Bulletin officiel de l’État58.
Pedro Sánchez prête serment au palais de la Zarzuela le 2 juin, devant Felipe VI et en présence du ministre de la Justice démissionnaire Rafael Catalá, en sa qualité de grand notaire du Royaume, d’Ana Pastor, présidente du Congrès, de Pío García-Escudero, président du Sénat, de Francisco Pérez de los Cobos, président du Tribunal constitutionnel, de Carlos Lesmes, président du Tribunal suprême, et de Mariano Rajoy. Il choisit de promettre et non jurer loyauté au roi et fidélité à la Constitution. Contrairement à celles de ses prédécesseurs, la cérémonie se déroule sans Bible ni crucifix, simplement avec un exemplaire du texte constitutionnel.
Le renversement de Rajoy inscrit plusieurs faits inédits dans l’histoire politique espagnole. C’est la première fois depuis 1978 qu’une motion de censure est adoptée, que le président du gouvernement et le président du Congrès ne sont pas issus du même parti, que le principal groupe parlementaire siège dans l’opposition, et que le chef de l’exécutif ne détient aucun mandat parlementaire.
Vie privée
Il est marié depuis 2006 avec Begoña Gómez, originaire de Bilbao. Ils se sont rencontrés au cours d’une fête. Leur mariage civil a été officié à Madrid par Trinidad Jiménez. Le couple vit à Pozuelo de Alarcón, dans le centre de la Communauté de Madrid. Ils ont deux enfants, Ainhoa et Carlota, qu’ils indiquent avoir inscrit à l’école publique. Begoña Gómez est licenciée en marketing. Elle travaille pour une entreprise chargée de lever des fonds pour des organisations non gouvernementales (ONG). Lors de la révélation du scandale d’abus sexuels à Oxfam, le nom de Gómez est cité à tort comme directrice générale de la branche espagnole de l’ONG, alors que celle-ci n’est qu’une cliente de son entreprise
Philippe a parfaitement le droit de ne croire ni en Dieu ni dans les rites de l’église catholique. Ici c’est vous, grand donneur de leçons catholiques, qui le cherchez et vous ridiculisez.
Après tout sur les 6 milliards d’humains, les chrétiens que vous et moi sommes pouvons croire être dans la vérité mais nul n’est tenu de nous imiter.
Aubert, notre cher ami Philippe montre toute l’étendue de sa « tolérance » au moindre symbole religieux apparaissant sur N&R, vous n’êtes pas sans l’avoir remarqué.
Son athéisme réel ou supposé n’a rien à voir avec cette réaction épidermique, assez ridicule dans le fond…. et l’athéisme n’a rien à voir avec la puérile nécessité de moquer toute religion!
Première sans croix ni Bible. Ça va faire plaisir à Philippe, pas le roi, le nôtre… Plus le discours est proche de l’Évangile plus on éloigne l’Évangile…
Le président du gouvernement est charmant mais Philippe est mieux habillé, le roi en l’espèce.
Pas de Bible, ni de crucifix, mais un exemplaire de la Constitution, pas de serment de loyauté au Roi, mais promesse de fidélité au Roi et à la Constitution.
Pedro Sanchez était le candidat du Roi et… de la Reine ? en 2016.
Il n’est pas le premier Président du Gouvernement Espagnol socialiste depuis le retour de la démocratie, mais semble bien être le premier à vouloir rompre avec les codes en place jusqu’alors.
Il veut dialoguer avec les gouvernements catalan et basque, pour préparer autre chose ?
Homme fort ce n’est pas certain. Le roi règne mais ne gouverne pas en effet comme c’est le cas dans tous les pays d’Europe à l’exception de Monaco, du Liechtenstein et du Vatican.
Je ne comprends pas très bien la présence de Mariano Rajoy durant cette prestation de serment, il est assez humilié d’ être renversé à cause d’une motion de censure!
Sans bible ni crucifix, c’est une première. Le protocole de la maison royale a été changé en 2014 par Felipe VI, permettant au président de choisir ou non la présence de la bible et du crucifix, mais c’est la première fois que la président choisit de ne pas les avoir.
D’un autre côté, personne ne s’est jamais soucié de savoir si les prestateurs de serment étaient ou non de réelle conviction catholique romaine pratiquée ou plus largement chrétiens.
Et donc faisaient ou non injure à la Bible.
Leur rôle étant fixé dans le cadre d’une constitution et découlant de ladite norme constitutionnelle, il est normal qu’ils jurent fidélité dans ce premier cadre.
Au contraire placer automatiquement une bible dans ce cérémonial, est pour moi largement dévaluer le caractère sacré du Livre et humilier l’Eglise en lui faisant porter le rôle de légitimer tel ou tel personnage. Leur laisser ce choix me semble plus respectueux de la religion et permet de responsabiliser a minima les personnes.
Il en va également pour le fait de faire découler du mariage religieux la légitimité d’un couple royal alors que ce sacrement est le seul pouvant être frappé de nullité.
La formule du serment prononcé par le président du gouvernement est la suivante : « Je promets de remplir fidèlement les devoirs de la fonction de Président du Gouvernement avec la loyauté envers le Roi et de maintenir et d’appliquer la Constitution en tant que norme fondamentale de l’Etat, ainsi que de garder le secret des délibérations du Conseil des Ministres. »
La constitution était ouverte à l’article 99. 3 : « Si le Congrès des députés, par le vote de la majorité absolue de ses membres, accorde sa confiance au candidat, le roi le nomme président. Si cette majorité n’est pas atteinte, la même proposition est soumise à un nouveau vote quarante-huit heures après la précédente, et la confiance sera considérée comme accordée si elle obtient la majorité simple. »
Le nouveau président se déclare athée et souhaite que les accords avec le Saint-Siège soient révisés et que la religion sorte de l’école sur quoi selon les sondages il aurait le soutien d’environ 10 % des Espagnols.
Vous avez très bien résumé l’un des objectifs de Pedro Sanchez, qui montre noir sur blanc que l’athéisme n’est pas l’indifférence par rapport à la religion, mais la haine de toute religion. Merci!
A mon humble avis , il ferait mieux de s’occuper de son pays plutôt que des accords avec le Saint Siège qui ne semblent pas empêcher les espagnols de dormir !
Ce gouvernement qui fait frissonner de peur sur N&R n’est pas le premier gouvernement socialiste de l’Espagne.
On peut s’étonner que les français du site habitués aux promesses électorales non tenues frissonnent ainsi. Puisqu’il n’y a pas Bible oublier les promesses est moins compromettant.
…et aucune mention de la corruption de la majorité précédente conduite par un chef qui avait prêté serment sur la bible.
Les frissonnants du blog auraient-ils une conscience élastique ?
Ce n’est pas exactement de peur que je frissonne Aubert. Plutôt de tristesse devant un tel mépris de la volonté populaire, qui voit un parti ayant largement perdu les dernières élections être propulsé au pouvoir….
Gibbs 47
3 juin 2018 @ 08:32
4 ans de moins que le roi et seulement 8 centimètres de moins…
Felipe paraît âgé à côté de lui (maudite barbe grise ?).
Souhaitons lui de réussir sainement.
Patricia
3 juin 2018 @ 10:54
En effet que 8 centimètres de moins, c’est un exploit !
Nemausus
3 juin 2018 @ 09:00
Le nouveau 1er ministre espagnol va devoir slalomer avec sa majorité hétéroclite qui comprend notamment les indépendantistes catalans ! Il est sur une poudrière qu’il a peut être lui même allumé ….
neoclassique
3 juin 2018 @ 09:06
sait on sur quoi Sanchez a t il prêté serment? Sur la constitution seulement ou sur la constitution et les Evangiles comme cela se faisait autrefois?
Pierre21
4 juin 2018 @ 12:23
Il a opté pour la formule de la « promesse sur sa conscience et son honneur » (au lieu de jurer) et n’a pas souhaité avoir de bible ni de crucifix.
berton
4 juin 2018 @ 14:01
Il me semble avoir lu dans la presse espagnole, juste la constitution …..
Gauthier
4 juin 2018 @ 15:50
Sur les Evangiles, mais vous n’y pensez pas, ce serait horriblement rétrograde dans notre siècle de « progrès » et de « liberté »….
Gibbs 47
5 juin 2018 @ 14:32
et pourtant la Belgique est un pays judéo-chrétien et non-laïc.
Voici le texte de la prestation de serment :
« Je jure de d’observer la Constitution et les lois du peuple belge, de maintenir l’indépendance nationale et l’intégrité du territoire. »
Et pourtant la Belgique est un pays judéo-chrétien et non-laïc.
Pour le premier ministre :
« Je jure fidélité au roi, obéissance à la Constitution et aux lois du peuple belge », ceci entre les mains du roi.
Gibbs 47
5 juin 2018 @ 14:33
Désolée, je n’ai pas supprimé mon premier paragraphe et il faut lire « je jure D’observer… »
Gauthier
8 juin 2018 @ 10:44
La Belgique n’est pas l’Espagne, Gibbs 47.
aubert
8 juin 2018 @ 12:16
Bien sûr mais l’Espagne d’aujourd’hui n’est plus celle d’autrefois. Mettez votre montre à l’heure !
Gauthier
12 juin 2018 @ 12:38
L’Espagne n’est pas non plus le pays anticlérical que la France se croit obligée de devenir, Aubert.
Gatienne
4 juin 2018 @ 16:16
Pour la première fois dans l’histoire de l’Espagne, le Premier ministre a simplement prêté serment sur la constitution, sans qu’aucun symbole religieux ne soit posé auprès de lui, contrairement à ses prédécesseurs: Zapatero et Rajoy.
Le protocole a été modifié en 2014, avec l’aval du roi, pour permettre aux futurs dirigeants d’enlever les symboles chrétiens.
(information consultable sur de nombreux sites en ligne.)
J21
4 juin 2018 @ 17:31
Pas de bible pour cette prestation de serment. Cela a été noté dans les médias.
Gérard
4 juin 2018 @ 18:37
Sur la constitution (c’est la première fois que cette possibilité qui date du présent règne est utilisée).
JAusten
3 juin 2018 @ 09:18
c’est un autre Macron ou pas ? (vraie question car je ne sais pas qui est ce monsieur)
Gauthier
4 juin 2018 @ 15:51
Apparemment lui au moins a été élu avant de briguer les plus hautes fonctions… et pas face à l’épouvantail de l’extrême-droite!
aubert
8 juin 2018 @ 12:20
En un mot comme en cent monsieur Macron a été élu président de la République Française …il ne vous reste plus que quatre ans pour vous en remettre.
Gauthier
12 juin 2018 @ 12:39
Rappeler le contexte exact de cette élection ne fait aucun tort Aubert. Que du contraire même!
Mais vous vous en remettrez aussi, je vous le souhaite….
Baboula
3 juin 2018 @ 09:51
Un bel éventail gouvernemental,le président du gouvernement et le président du congrès ,ne sont pas du même parti.le principal parti politique est dans l’opposition et le chef du gouvernement n’a pas de mandat parlementaire. Espérons que mr Sanchez garde son sourire .
Gibbs 47
4 juin 2018 @ 13:19
Baboula,
Faites un petit tour via la Belgique et vous découvrez les « compositions » gouvernementales souvent hétéroclites au niveau fédéral.
A cela, j’ajoute les gouvernements régionaux qui n’ont pas les mêmes tendances politiques,…
Et pour pimenter le tout, trois langues nationales, trois communautés et la région Bruxelles-Capitale.
Tout cela pour onze millions d’âmes sur un territoire d’un peu plus de 30.000 kms carrés. ?
La devise : L’Union fait la Force ».
Baboula
5 juin 2018 @ 13:15
Oui chère Gibbs, »la combinazione di politiche « à la mode belge a toute mon admiration . :-}} .
Pierre21
3 juin 2018 @ 10:41
Ça va être le duel des styles lors des dîners de gala… Letizia vs Begoña !
Arnold63
3 juin 2018 @ 10:53
Première prestation de serment d’un chef de gouvernement espagnol sans Crucifix ni Bible…
On laissera les commentateurs commenter, mais c’est un fait qu’il convient de souligner, d’autant plus qu’il semble que cette novation ait été faite sur proposition du Roi Philippe VI lui-même.
Allez, pour compléter la réflexion de chacun, je ne peux m’empêcher de livrer cette vigoureuse phrase du cardinal Pie à Napoléon III :
« Sire, Votre Majesté m’objecte que le moment n’est pas venu pour Jésus-Christ de régner ! Eh bien alors, le moment n’est pas venu pour les gouvernements de durer ! »
Bon, Napoléon III est tout de même resté en place plus de 20 ans, même si son règne s’est achevé en débâcle et que sa dynastie a perdu son rang, mais personne ne conjecture une longue vie pour ce gouvernement de M. Sanchez…
aubert
8 juin 2018 @ 12:21
…et le cardinal Pie n’a pas laissé un grand souvenir
Actarus
3 juin 2018 @ 11:15
On voit bien qu’il est debout puisqu’il est Sanchez. ^^
Bernadette
4 juin 2018 @ 13:41
Pas mal !?
berton
4 juin 2018 @ 14:02
Merci !! :))))))
Ghislaine-Perrynn
4 juin 2018 @ 16:09
aïe aïe aïe
Carolus
4 juin 2018 @ 17:03
?
Marcel
3 juin 2018 @ 12:13
Pedro Sánchez Pérez-Castejón (prononcé en espagnol /pe.ˈðɾo san.ˈt͡ʃeθ pe.ˈɾeθ kas.te.ˈxon/), né le 29 février 1972 à Madrid, est un homme d’État espagnol membre du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE). Il est président du gouvernement depuis le 2 juin 2018.
Formé en économie à l’université complutense de Madrid, il travaille comme assistant parlementaire au Parlement européen à partir de 1998. Il rejoint en 2000 l’équipe du numéro deux du PSOE, José Blanco. Il se présente aux élections municipales à Madrid en 2003, mais il doit attendre 2004 pour entrer au conseil municipal.
Il est réélu en 2007, puis devient en 2009 député à la faveur de la démission de Pedro Solbes. Il occupe alors des fonctions de second plan. Il échoue à conserver son siège en 2011, mais le retrouve en 2013 après que Cristina Narbona a quitté le Congrès.
À l’occasion des primaires du PSOE pour son congrès extraordinaire de 2014, il est élu secrétaire général avec plus de 48 % des voix. Après que les socialistes ont réalisé aux élections de 2015 leur pire score depuis 1977, il tente sans succès de se faire investir président du gouvernement avec le soutien de Ciudadanos.
En conséquence des échecs socialistes aux élections législatives anticipées, en Galice et au Pays basque à l’été 2016, il est mis en minorité par les cadres du PSOE. Il démissionne du secrétariat général, puis de son mandat de député afin de ne pas s’abstenir lors du vote de confiance de Mariano Rajoy. À l’occasion des primaires du 39e congrès socialiste, il est réélu secrétaire général face à Susana Díaz avec 50,3 % des voix.
Il est assermenté président du gouvernement le 2 juin 2018, après avoir fait voter une motion de censure contre Mariano Rajoy.
En 1993, alors qu’il obtient sa licence de sciences économiques et de l’entreprise à l’université complutense de Madrid, il décide d’adhérer au Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE).
Il suit un master de politique économique de l’Union européenne à l’université libre de Bruxelles, puis de direction publique à l’Institut des études supérieures de l’entreprise (IESE). Il est recruté en 1998 comme assistant parlementaire au Parlement européen par la socialiste Bárbara Dührkop, puis travaille avec l’Organisation des Nations unies (ONU) à Sarajevo pendant la guerre du Kosovo.
Il participe en tant que délégué au XXXVe congrès fédéral du PSOE en 2000, qui voit le rénovateur José Luis Rodríguez Zapatero élu secrétaire général. Le nouveau secrétaire à l’Organisation José Blanco en fait l’un de ses collaborateurs les plus proches avec Óscar López et Antonio Hernando. Chaque membre du trio a un surnom et Sánchez hérite du sobriquet de « Le beau » (en espagnol : El Guapo).
Aux élections municipales du 25 mai 2003 à Madrid, il est intégré en 23e position à la liste que mène Trinidad Jiménez. Celle-ci n’emporte que 21 élus, mais en mai 2004 il fait finalement son entrée au conseil municipal à la faveur de deux démissions. Il devient ensuite un proche de Jiménez.
Il travaille l’année suivante avec Blanco sur la campagne d’Emilio Pérez Touriño et du Parti des socialistes de Galice-PSOE (PSdeG-PSOE) aux élections régionales, qui déboucheront sur l’alternance et l’arrivée de Pérez Touriño au pouvoir.
Il est réélu conseiller municipal d’opposition dans la capitale en 2007, puis figure sur la liste du PSOE pour les élections législatives du 12 mars 2008 en 21e position dans la circonscription de Madrid. Les socialistes n’emportent toutefois que 15 sièges. Il prend alors un poste de professeur de structure économique et histoire de la pensée économique à l’université privée Camilo José Cela, à Madrid.
Il entre finalement au Congrès des députés en novembre 2009, à la suite de la démission de l’ancien ministre Pedro Solbes. Il est désigné porte-parole adjoint des députés socialistes à la commission parlementaire de la Politique territoriale. En 2010, il mène campagne pour Trinidad Jiménez, finalement battue par Tomás Gómez, lors des primaires internes au Parti socialiste de Madrid-PSOE (PSM-PSOE). La même année, les journalistes de la presse parlementaire lui décernent le titre de « député révélation ».
Aux élections législatives anticipées du 20 novembre 2011, il occupe la onzième place de la liste du PSOE dans la Communauté de Madrid, mais seuls les dix premiers sont élus. Il passe alors dans le privé, partageant ses activités entre l’université et un poste de consultant. Devenu docteur de sciences économiques et de l’entreprise en 2012, il revient au Congrès en janvier 2013, en remplacement de Cristina Narbona.
Premier mandat de secrétaire général du PSOE (2014-2016)
Pedro Sánchez et le président d’Estrémadure Guillermo Fernández Vara à Mérida en septembre 2014.
Il est le coordonnateur de la conférence politique promue par le secrétaire général du PSOE Alfredo Pérez Rubalcaba en novembre 2013. Du fait de son rôle, il parcourt les sections socialistes dans tout le pays pour organiser le travail d’amendement, jetant les bases de son réseau de contacts. Une partie des cadres dirigeants voit alors en lui la figure montante de la nouvelle génération, le jugeant mieux préparé qu’Eduardo Madina du fait de son parcours professionnel3. Son nom réapparaît ensuite au début de l’année 2014 comme le « dauphin » de Rubalcaba — après la prise de distance de Patxi López — dans la perspective des primaires ouvertes pour désigner le chef de file électoral du parti
Après la lourde défaite des socialistes aux élections européennes du 25 mai 2014, Pérez Rubalcaba annonce un congrès extraordinaire, renonce à se succéder et organise une élection consultative de son remplaçant par les militants. Sánchez se déclare candidat le 12 juin suivant et commence à recueillir les parrainages militants. À la date limite du 26 juin, il présente 41 338 soutiens, contre 25 238 pour Madina — perçu comme le favori — et 9 912 pour le challenger José Antonio Pérez Tapias. Il domine dans 13 fédérations socialistes, l’Andalousie, l’Aragon, la Castille-La Manche, la Castille-et-León, la Communauté valencienne, la Galice, la Communauté de Madrid, la Navarre, le Pays basque, La Rioja, les îles Baléares, les Canaries et Ceuta, soit toutes celles dont le dirigeant avait appelé à une candidature de la présidente de la Junte d’Andalousie Susana Díaz. Dans la fédération andalouse, il totalise plus de 14 000 appuis, soit le quintuple de Madina.
Lors du vote du 12 juillet, il reçoit 48,73 % des suffrages exprimés, contre 36,14 % à Madina et 15,13 % à Pérez Tapias. Le taux de participation atteint 67 %, alors que 39 % des militants avaient accordé leur parrainage à l’un des trois candidats. Sur les 62 411 voix qui se portent sur sa candidature, Sánchez en totalise 20 381 en Andalousie, où il l’emporte comme dans dix autres fédérations. Par rapport au recueil des parrainages, la Castille-et-León, la Navarre et Ceuta lui font défaut, mais il devance Edu Madina dans la Région de Murcie. Le soir même, il propose à ses deux concurrents d’intégrer sa future commission exécutive, sans obtenir de réponse immédiate6.
Son élection est confirmée par acclamation le 26 juillet, par les délégués au congrès fédéral extraordinaire réuni à Madrid sous la présidence de Susana Díaz. Lors de son discours d’investiture, il affirme que le PSOE est « le parti du changement », « le meilleur instrument pour faire progresser le pays », « la gauche qui change l’Espagne », ajoutant souhaiter un parti ouvert, dans lequel il sera « peu au siège national et beaucoup sur les territoires, avec la base militante ». Ses deux concurrents lors du vote interne regrettent cependant l’absence d’unité dans la constitution de la commission exécutive fédérale, Madina expliquant qu’il n’a jamais réussi à le joindre par téléphone, tandis que les socialistes des Asturies critiquent l’absence du président Javier Fernández – seul chef de gouvernement régional socialiste avec Díaz en Andalousie – de tout poste à responsabilité, alors qu’il était président jusqu’à présent du conseil territorial, qui réunit les principaux cadres régionaux du parti
Le lendemain, la composition de la commission exécutive fédérale (CEF) est annoncée : Micaela Navarro devient ainsi la première femme présidente du parti, tandis que César Luena prend le poste stratégique de secrétaire à l’Organisation. Le secrétaire général du PSPV-PSOE Ximo Puig et l’ancien lehendakari Patxi López occupent des postes politiques de premier plan, Javier Fernández prenant la présidence du conseil pour la transition industrielle et énergétique9. Renouvelée à 85 %, composée de 20 femmes et 18 hommes, elle marque également une rupture générationnelle puisque 40 % de ses membres sont âgés de 30 à 40 ans10.
La liste pour le comité fédéral comprend, quant à elle, des figures du parti, à savoir les trois principaux cadres de l’ère Rubalcaba, José Antonio Griñán, Elena Valenciano, Óscar López, ainsi qu’une vingtaine des membres de l’exécutif sortant, Eduardo Madina et José Antonio Pérez Tapias, les porte-parole parlementaires Soraya Rodríguez et Marcelino Iglesias, l’ancienne ministre de la Santé retirée de la politique Leire Pajín, l’ancien président d’Andalousie Manuel Chaves et l’ancien président du Parlement européen Josep Borrell.
La liste de la CEF est approuvée par 86,1 % des suffrages exprimés, tandis que celle du comité fédéral fait mieux avec un total de 87,4 %. Bien que des tensions aient eu lieu, la plupart des cadres socialistes considèrent que leur parti est bien plus uni qu’il ne l’était à l’issue du 38e congrès fédéral, organisé à Séville en février 201212.
À l’issue des élections générales du 20 décembre 2015, le PSOE obtient 90 sièges sur 350 au Congrès des députés et 47 sur 208 au Sénat, arrivant en deuxième position derrière le Parti populaire (123 sièges au Congrès, 124 sièges au Sénat). La majorité absolue (176 sièges) n’étant atteinte par aucun parti au Congrès des députés, des tractations s’opèrent pour former des alliances.
Le 2 février 2016, le roi Felipe VI, après deux tours de consultations avec tous les partis représentés aux Cortes, le charge de former le prochain gouvernement, alors qu’aucune majorité claire ne s’est dégagée des élections générales. Envisageant des discussions avec Podemos et Ciudadanos, il est le premier candidat à la présidence du gouvernement issu d’un parti n’étant pas arrivé en tête des élections au Congrès des députés depuis 1977. Il compose une équipe de six négociateurs, dont font notamment partie l’ancien ministre Jordi Sevilla, l’ancien directeur de cabinet de González et Zapatero José Enrique Serrano, l’ancien conseiller à l’Intérieur du Pays basque Rodolfo Ares, le porte-parole du groupe au Congrès Antonio Hernando
Il avait déjà indiqué, lors du comité fédéral du PSOE organisé le 30 janvier, que tout accord de coalition serait soumis au vote des militants, prenant de court les poids lourds du parti, notamment Susana Díaz et Javier Fernández, hostiles à une alliance avec Podemos14. Il annonce le 24 février être parvenu à un accord avec Ciudadanos, comportant d’importantes mesures de rénovation de la vie politique et institutionnelle15. L’accord est ratifié par les militants socialistes à peine trois jours plus tard, par 79 % de votes favorables pour un taux de participation de 51 %16.
Le 2 mars 2016, lors du premier vote pour l’investiture du président du gouvernement, sa candidature n’obtient que 130 voix favorables, celles du PSOE et de Ciudadanos, contre 219 voix défavorables et une abstention. Lors du second vote organisé le 4 mars, il échoue de nouveau avec 131 voix favorables et 219 défavorables, la seule députée de la Coalition canarienne lui ayant alors donné son appui18. C’est la première fois depuis l’entrée en vigueur de la Constitution de 1978 qu’un candidat n’obtient pas l’investiture du Congrès.
« Un oui pour le changement », slogan de campagne du PSOE aux élections du 26 juin 2016.
Alors que la tenue de nouvelles élections apparaît inévitable, le 28 avril la députée de Barcelone, ancienne ministre de la Défense, Carme Chacón et la députée de Madrid, ancienne membre d’UPyD, Irene Lozano (es), font savoir qu’elles ne postuleront pas à ce nouveau scrutin19,20. Il précise deux jours plus tard qu’Edu Madina, son adversaire au congrès de 2014, sera confirmé à la septième place de la liste dans la circonscription de Madrid – où le PSOE n’a obtenu que six élus en décembre 2015 – et ce malgré les pressions de Susana Díaz.
Le 3 mai, jour de la dissolution des Cortes par le roi, il présente la composition de son comité électoral, dont le coordonnateur sera le secrétaire à l’Organisation César Luena, le porte-parole Antonio Hernando et la coordonnatrice du programme Meritxell Batet, envisageant une campagne « de style présidentiel » appuyée par un gouvernement fantôme.
Le soir du scrutin, le PSOE confirme sa deuxième position avec un total de 85 députés. Au cours des semaines qui suivent, il défend sa position des « trois non » : refus de soutenir l’investiture de Mariano Rajoy (par un vote favorable ou l’abstention), renoncement à postuler à la présidence du gouvernement et rejet de nouvelles élections anticipées. Le 5 septembre 2016, après que Rajoy a échoué à obtenir l’investiture du Congrès, il demande à la commission exécutive socialiste de l’autoriser à négocier son investiture avec les « forces de changement », Podemos et Ciudadanos, avec qui il cumulerait 189 suffrages
Au lendemain de la déroute historique des socialistes au cours des élections autonomiques en Galice et au Pays basque le 25 septembre 2016, il convoque la commission exécutive fédérale et, après cinq heures de débat, annonce qu’il réunira le comité fédéral le 1er octobre afin que soit convoqué le 39e congrès fédéral du PSOE. Celui-ci se déroulera en deux phases : élection du secrétaire général par les militants le 23 octobre et tenue du congrès au début du mois de décembre. Cette décision est vertement critiquée par plusieurs « barons » du PSOE comme le président d’Estrémadure Guillermo Fernández Vara, le président de la Généralité valencienne Ximo Puig, mais aussi la fédération d’Andalousie dirigée par Susana Díaz et l’ancien président du gouvernement José Luis Rodríguez Zapatero.
Il bénéficie alors de l’appui de huit des seize fédérations du parti et du PSC, mais d’une seule présidente de communauté autonome, Francina Armengol, présidente des îles Baléares. Toutefois, une réunion du groupe parlementaire au Congrès, à laquelle il ne participe pas, est l’occasion, pour une majorité des intervenants, de remettre en cause son choix de convoquer le congrès du parti, la critique étant menée par les députés d’Andalousie.
Finalement, au soir du 28 septembre, 17 membres de la commission exécutive fédérale du PSOE présentent leur démission, dont la présidente du parti Micaela Navarro, l’ancienne ministre de la Défense Carme Chacón et les présidents de Castille-La Manche Emiliano García-Page et de la Généralité valencienne28. S’opposant avec les démissionnaires sur l’interprétation des statuts quant au maintien en fonction de la direction du parti, le secrétaire à l’Organisation César Luena indique que les membres restants de la commission exécutive se réuniront le lendemain afin d’inscrire à l’ordre du jour du comité fédéral du 1er octobre la convocation d’un congrès fédéral extraordinaire, conformément aux dispositions prévues par les statuts du PSOE.
À la suite de la réunion de l’exécutif du 29 septembre, la réunion du comité fédéral est confirmée et un calendrier pour le congrès extraordinaire dévoilé, qui maintient la date du scrutin pour l’élection du secrétaire général, mais avance la réunion des délégués à la moitié du mois de novembre. Dans la matinée, la présidente du bureau du comité fédéral Verónica Pérez (es) s’était présentée au siège du PSOE à Madrid en s’affirmant « unique autorité qui existe dans [le parti] » et appelant à une réunion de la commission fédérale d’éthique et des garanties, tout en reconnaissant qu’elle n’avait pas la compétence pour convoquer cet organe. Dans la journée, il reçoit le soutien de Josep Borrell, Jordi Sevilla, Pere Navarro, José Antonio Pérez Tapias, et les critiques de Felipe González, José María Barreda, Abel Caballero, Joaquín Leguina.
Le 30 septembre, après quatre jours de silence, Pedro Sánchez intervient devant les médias et laisse entendre qu’il remettra sa démission si le comité fédéral du lendemain décide que les députés doivent s’abstenir pour permettre l’investiture de Mariano Rajoy. Plus tôt dans la journée, la commission exécutive fédérale s’était déclarée « par intérim » (en espagnol : en funciones) et avait demandé aux militants de ne pas rejoindre le siège de la rue Ferraz le 30 septembre, tandis que trois des cinq membres de la commission des garanties avaient remis un rapport, sans avoir été mandatés pour le faire, qui estime la direction « dissoute » et juge nécessaire la formation d’une direction provisoire (en espagnol : comisión gestora). Il déclare être la cible d’une campagne de pressions orchestrée par Felipe González, El País et le groupe Prisa (à qui appartient El País)
Le lendemain 1er octobre, il remet sa démission après 12 heures de débats et de tensions au sein du comité fédéral qui rejette finalement par 132 voix contre 107 sa proposition de congrès fédéral extraordinaire. Les « barons du parti » s’accordent alors pour la formation d’une direction provisoire présidée par Javier Fernández.
Le lundi suivant, le 3 octobre, il annonce qu’il conserve son siège de député. Il occupe désormais le siège 1 401 situé sur la quatrième file, juste devant Eduardo Madina qu’il avait battu lors des primaires de 2014. Son ancien siège, celui de chef de l’opposition, est repris par le porte-parole du groupe parlementaire socialiste Antonio Hernando et ceux de la première file par l’ensemble de la direction du groupe parlementaire38.
Finalement, le 29 octobre, il annonce lors d’une conférence sa décision de quitter son siège de député. Il dit rester fidèle à ses engagements électoraux et refuse de s’abstenir lors du second scrutin du vote d’investiture de Mariano Rajoy comme l’a décidé le comité fédéral du PSOE le 23 octobre. Il écrit sur les réseaux sociaux sa volonté de « parcourir tous les coins de l’Espagne » et demande à la direction provisoire de fixer la date du prochain congrès du parti sans dévoiler toutefois s’il compte se présenter. Il est remplacé au Congrès par Carlota Merchán.
Deuxième mandat de secrétaire général du PSOE (depuis 2017)
Pedro Sánchez au soir de sa victoire aux primaires de 2017.
Une nette victoire face à Susana Díaz
Le 28 janvier 2017, lors d’un meeting à Dos Hermanas, dont le maire est l’un des opposants internes à Susana Díaz, il annonce sa candidature au secrétariat général du PSOE en vue du 39e congrès fédéral du parti des 17 et 18 juin. Il s’agit du deuxième à annoncer sa candidature après Patxi López deux semaines plus tôt.
Il est réélu le 21 mai 2017 par 50,2 % des votants lors d’une élection primaire face à Susana Díaz qui obtient 40 % des suffrages et Patxi López 10 %.
Nouvelle équipe de direction
Lors du 39e congrès fédéral le 18 juin suivant, il propose une commission exécutive de 49 membres dont 20 femmes : l’ancienne ministre Cristina Narbona en occupe la présidence, Adriana Lastra exerce les fonctions de vice-secrétaire générale et José Luis Ábalos prend la tête du secrétariat à l’Organisation. Deux anciennes ministres de Zapatero, Carmen Calvo et Beatriz Corredor intègrent cette équipe, qui reçoit 70,5 % de votes favorables. La liste des 132 membres du comité fédéral est emmenée par Quico Toscano, maire de Dos Hermanas, tandis que de nombreux anciens dirigeants du parti tels Josep Borrell, José Blanco, César Luena ou Óscar López n’en font pas partie. La composition de cet organe, dont sont également exclus Elena Valenciano, Eduardo Madina ou Soraya Rodríguez, est critiquée par plusieurs personnalités, qui pointent de manière générale « le manque d’intégration » à l’instar du président de la communauté autonome valencienne Ximo Puig, du porte-parole du groupe socialiste au Sénat Vicente Álvarez Areces et celui à la Junte générale de la principauté des Asturies Fernando Lastra. À l’inverse, le premier secrétaire du Parti des socialistes de Catalogne (PSC) Miquel Iceta appelle à « oublier les étiquettes et penser au parti ».
Le congrès est marqué par deux débats d’importance sur les questions institutionnelles : la revendication du caractère plurinational de l’État espagnol, demandée par Sánchez et que le PSOE reconnaît pour la première fois tout en affirmant que « la souveraineté réside dans l’ensemble du peuple espagnol, et l’instauration d’une République en Espagne, proposition portée par les Jeunesses socialistes, initialement adoptée en commission et finalement retirée avant son passage en séance plénière des délégués après une intervention en ce sens de Sánchez.
Président du gouvernement
Annonce d’une motion de censure contre Rajoy
Le 24 mai 2018, quelques heures après que l’Audience nationale a condamné le Parti populaire au pouvoir dans le cadre de l’affaire Gürtel, Pedro Sánchez prend la décision de déposer une motion de censure contre Mariano Rajoy. Il convoque pour le lendemain une réunion de la commission exécutive du PSOE, après s’être préalablement assuré du soutien des principaux dirigeants du parti. Il prend notamment conseil auprès d’Adriana Lastra, de la porte-parole du groupe parlementaire Margarita Robles ou de la secrétaire à l’Égalité Carmen Calvo. Plus tôt dans la journée, Podemos et ses alliés parlementaires, ainsi que les indépendantistes catalans de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) et du Parti démocrate européen catalan (PDeCAT) s’étaient engagés à voter en faveur d’une éventuelle motion de censure. Ciudadanos refuse initialement de se prononcer avant la prochaine réunion de sa direction, prévue le 11 juin. La motion est enregistrée dès le lendemain, avant même la réunion de la commission exécutive du PSOE, afin d’activer les différentes procédures réglementaires pour son examen.
À l’issue de la réunion de la direction du PSOE, il explique que « les motions de censure sont constructives, pour donner un gouvernement au pays. Nous convoquerons des élections, dès que possible, mais avant cela il faudra retrouver la normalité politique et institutionnelle, répondre aux urgences sociales et s’attaquer à la régénération démocratique ». Il précise que son éventuel gouvernement « appliquera et fera appliquer la Constitution » et garantira « la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale », tout en refusant de renoncer au soutien des indépendantistes catalans49. Le matin même, Ciudadanos avait indiqué ne pas soutenir la motion, sauf dans l’objectif de convoquer des élections anticipées, le secrétaire général José Manuel Villegas jugeant que « la solution n’est pas l’opportunisme de Sánchez, qui semble vouloir arriver à La Moncloa par n’importe quel moyen ».
Sánchez s’engage ensuite à ce qu’une partie des propositions de loi bloquées par le gouvernement — grâce à un mécanisme constitutionnel lui permettant d’empêcher l’étude de tout texte d’origine parlementaire ayant une incidence sur les recettes ou dépenses publiques — soient reprises par son gouvernement en cas d’arrivée au pouvoir. Ces textes, au nombre d’une soixantaine, concernent notamment les retraites, la taxe foncière ou encore l’exhumation des fosses communes datant de la Guerre civile. Il adopte toutefois une stratégie refusant toute négociation ou tractation avec les autres forces parlementaires. S’il exprime sa volonté de rencontrer les autres groupes, il a simplement l’intention de leur présenter sa motion et non de conclure des accords en vue d’obtenir leur soutien. S’il arrive à la tête du gouvernement, son objectif n’est pas d’achever la législature — en juin 2020 — ou de faire voter une loi de finances pour 2019, mais seulement de faire voter quelques mesures sociales avant de dissoudre les Cortes Generales dans un délai de 12 mois.
Débat parlementaire de la motion
La présidente du Congrès des députés Ana Pastor annonce le 28 mai que la motion sera débattue les 31 mai et 1er juin et votée dans la foulée.
Lors du premier jour de débat, le 31 mai, Pedro Sánchez indique devant les parlementaires qu’il n’a pas l’intention de revenir sur le projet de loi de finances pour 2018, adopté peu avant, mettant en avant la « responsabilité » et la volonté de « garantir la gouvernabilité et la stabilité du pays ». Se faisant le défenseur de la décentralisation, il refuse d’exploiter politiquement le débat territorial pour ne pas « mettre l’accent sur ce qui nous sépare ». Il affirme que son cabinet aurait l’objectif de rétablir les liens avec toutes les communautés autonomes et d’ouvrir « un dialogue entre le gouvernement de l’Espagne et le nouveau gouvernement catalan, ainsi qu’avec le gouvernement basque ». Il promet alors de former « un gouvernement socialiste, paritaire, européiste, qui garantira la stabilité budgétaire, appliquera et fera appliquer la Constitution, qui fera du dialogue sa manière de faire de la politique avec toutes les forces politiques et tous les gouvernements autonomes », s’engageant par la suite à fixer « par consensus » la date des prochaines élections générales. D’ici là, il précise que son programme sera « celui de la stabilité, de la modération, progressiste et consensuel ».
Plus tard dans la journée, le Parti nationaliste basque apporte son soutien à la motion, ce qui lui garantit 180 voix favorables. De son côté, Rajoy exclut de démissionner, unique solution pour éviter sa destitution et pour permettre le maintien transitoire du PP au pouvoir.
Investiture et prise de fonction
À l’issue du vote, Pedro Sánchez reçoit les félicitations de Mariano Rajoy.
À l’issue du vote du 1er juin, la motion de censure est adoptée par le Congrès. Elle recueille 180 voix favorables, 169 contre et une abstention. Pedro Sánchez est donc investi président du gouvernement d’Espagne avec le soutien de Podemos, d’Izquierda Unida (IU), de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), du Parti nationaliste basque (EAJ/PNV), du Parti démocrate européen catalan (PDeCAT), d’En Marea, de Barcelone en commun (BeC), de Compromís, d’Equo, d’Initiative pour la Catalogne Verts (ICV), d’Anova-Fraternité nationaliste, d’Euskal Herria Bildu (Bildu), d’En Comú Podem et de Nouvelles Canaries (NCa), soit 15 partis et cinq groupes parlementaires. Tandis que la Coalition canarienne (CC) fait le choix de l’abstention, le Parti populaire (PP), Ciudadanos, l’Union du peuple navarrais (UPN) et le Forum des Asturies (FAC) votent contre.
Peu après l’adoption de la motion, Sánchez s’entretient au téléphone avec le roi Felipe VI qui signe le même jour le décret de nomination, publié le lendemain au Bulletin officiel de l’État58.
Pedro Sánchez prête serment au palais de la Zarzuela le 2 juin, devant Felipe VI et en présence du ministre de la Justice démissionnaire Rafael Catalá, en sa qualité de grand notaire du Royaume, d’Ana Pastor, présidente du Congrès, de Pío García-Escudero, président du Sénat, de Francisco Pérez de los Cobos, président du Tribunal constitutionnel, de Carlos Lesmes, président du Tribunal suprême, et de Mariano Rajoy. Il choisit de promettre et non jurer loyauté au roi et fidélité à la Constitution. Contrairement à celles de ses prédécesseurs, la cérémonie se déroule sans Bible ni crucifix, simplement avec un exemplaire du texte constitutionnel.
Le renversement de Rajoy inscrit plusieurs faits inédits dans l’histoire politique espagnole. C’est la première fois depuis 1978 qu’une motion de censure est adoptée, que le président du gouvernement et le président du Congrès ne sont pas issus du même parti, que le principal groupe parlementaire siège dans l’opposition, et que le chef de l’exécutif ne détient aucun mandat parlementaire.
Vie privée
Il est marié depuis 2006 avec Begoña Gómez, originaire de Bilbao. Ils se sont rencontrés au cours d’une fête. Leur mariage civil a été officié à Madrid par Trinidad Jiménez. Le couple vit à Pozuelo de Alarcón, dans le centre de la Communauté de Madrid. Ils ont deux enfants, Ainhoa et Carlota, qu’ils indiquent avoir inscrit à l’école publique. Begoña Gómez est licenciée en marketing. Elle travaille pour une entreprise chargée de lever des fonds pour des organisations non gouvernementales (ONG). Lors de la révélation du scandale d’abus sexuels à Oxfam, le nom de Gómez est cité à tort comme directrice générale de la branche espagnole de l’ONG, alors que celle-ci n’est qu’une cliente de son entreprise
Wally
3 juin 2018 @ 12:45
A noter pour la première fois l’absence de tout symbole religieux pour cette prestation de serment
Gèrard
3 juin 2018 @ 13:41
Première sans croix ni Bible. Ça va faire plaisir à Philippe, pas le roi, le nôtre…
aubert
4 juin 2018 @ 20:45
Philippe a parfaitement le droit de ne croire ni en Dieu ni dans les rites de l’église catholique. Ici c’est vous, grand donneur de leçons catholiques, qui le cherchez et vous ridiculisez.
Après tout sur les 6 milliards d’humains, les chrétiens que vous et moi sommes pouvons croire être dans la vérité mais nul n’est tenu de nous imiter.
Gauthier
5 juin 2018 @ 13:56
Aubert, notre cher ami Philippe montre toute l’étendue de sa « tolérance » au moindre symbole religieux apparaissant sur N&R, vous n’êtes pas sans l’avoir remarqué.
Son athéisme réel ou supposé n’a rien à voir avec cette réaction épidermique, assez ridicule dans le fond…. et l’athéisme n’a rien à voir avec la puérile nécessité de moquer toute religion!
Gèrard
3 juin 2018 @ 13:44
Première sans croix ni Bible. Ça va faire plaisir à Philippe, pas le roi, le nôtre… Plus le discours est proche de l’Évangile plus on éloigne l’Évangile…
Le président du gouvernement est charmant mais Philippe est mieux habillé, le roi en l’espèce.
Pierre21
4 juin 2018 @ 12:25
Philippe… le premier ministre ? :)
Charlotte
3 juin 2018 @ 14:08
Pas de Bible, ni de crucifix, mais un exemplaire de la Constitution, pas de serment de loyauté au Roi, mais promesse de fidélité au Roi et à la Constitution.
Pedro Sanchez était le candidat du Roi et… de la Reine ? en 2016.
Il n’est pas le premier Président du Gouvernement Espagnol socialiste depuis le retour de la démocratie, mais semble bien être le premier à vouloir rompre avec les codes en place jusqu’alors.
Il veut dialoguer avec les gouvernements catalan et basque, pour préparer autre chose ?
Gauthier
4 juin 2018 @ 15:53
Zapatero a montré également quelques velléités d’affranchissement face à la loi d’amnistie, si l’on s’en souvient bien….
Charlotte
5 juin 2018 @ 18:06
C’est vrai ! pardonnez moi cet oubli.
Teddy
3 juin 2018 @ 15:19
C est lui le véritable homme fort de l Espagne qui détient le pouvoir exécutif
le roi règne mais ne gouverne pas
Une potiche Comme en Suède
Pierre21
4 juin 2018 @ 12:24
Pas de potestas mais beaucoup d’auctoritas.
Carolus
4 juin 2018 @ 17:06
En effet, mais lesquel(le)s ne sont pas des potiches ?
Gérard
4 juin 2018 @ 18:43
Homme fort ce n’est pas certain. Le roi règne mais ne gouverne pas en effet comme c’est le cas dans tous les pays d’Europe à l’exception de Monaco, du Liechtenstein et du Vatican.
Danielle
3 juin 2018 @ 16:47
Le roi doit se faire beaucoup de souci.
Caroline
3 juin 2018 @ 23:20
Je ne comprends pas très bien la présence de Mariano Rajoy durant cette prestation de serment, il est assez humilié d’ être renversé à cause d’une motion de censure!
Gèrard
4 juin 2018 @ 11:23
C’est une saine conception de la démocratie que le président sortant assiste à la prestation de serment de celui qui le remplace.
Pierre21
4 juin 2018 @ 12:24
Absolument, il faut savoir perdre.
Gibbs 47
4 juin 2018 @ 13:23
Je le pense aussi Caroline.
Pierre21
4 juin 2018 @ 11:09
Sans bible ni crucifix, c’est une première. Le protocole de la maison royale a été changé en 2014 par Felipe VI, permettant au président de choisir ou non la présence de la bible et du crucifix, mais c’est la première fois que la président choisit de ne pas les avoir.
aubert
4 juin 2018 @ 20:38
Après tout cela vaut mieux, puisque non croyant il n’y a pas sacrilège.
Anne-Cécile
4 juin 2018 @ 12:08
D’un autre côté, personne ne s’est jamais soucié de savoir si les prestateurs de serment étaient ou non de réelle conviction catholique romaine pratiquée ou plus largement chrétiens.
Et donc faisaient ou non injure à la Bible.
Leur rôle étant fixé dans le cadre d’une constitution et découlant de ladite norme constitutionnelle, il est normal qu’ils jurent fidélité dans ce premier cadre.
Au contraire placer automatiquement une bible dans ce cérémonial, est pour moi largement dévaluer le caractère sacré du Livre et humilier l’Eglise en lui faisant porter le rôle de légitimer tel ou tel personnage. Leur laisser ce choix me semble plus respectueux de la religion et permet de responsabiliser a minima les personnes.
Il en va également pour le fait de faire découler du mariage religieux la légitimité d’un couple royal alors que ce sacrement est le seul pouvant être frappé de nullité.
Gérard
4 juin 2018 @ 19:15
La formule du serment prononcé par le président du gouvernement est la suivante : « Je promets de remplir fidèlement les devoirs de la fonction de Président du Gouvernement avec la loyauté envers le Roi et de maintenir et d’appliquer la Constitution en tant que norme fondamentale de l’Etat, ainsi que de garder le secret des délibérations du Conseil des Ministres. »
La constitution était ouverte à l’article 99. 3 : « Si le Congrès des députés, par le vote de la majorité absolue de ses membres, accorde sa confiance au candidat, le roi le nomme président. Si cette majorité n’est pas atteinte, la même proposition est soumise à un nouveau vote quarante-huit heures après la précédente, et la confiance sera considérée comme accordée si elle obtient la majorité simple. »
Le nouveau président se déclare athée et souhaite que les accords avec le Saint-Siège soient révisés et que la religion sorte de l’école sur quoi selon les sondages il aurait le soutien d’environ 10 % des Espagnols.
Gauthier
5 juin 2018 @ 13:33
Vous avez très bien résumé l’un des objectifs de Pedro Sanchez, qui montre noir sur blanc que l’athéisme n’est pas l’indifférence par rapport à la religion, mais la haine de toute religion. Merci!
ML
7 juin 2018 @ 19:46
A mon humble avis , il ferait mieux de s’occuper de son pays plutôt que des accords avec le Saint Siège qui ne semblent pas empêcher les espagnols de dormir !
Gauthier
8 juin 2018 @ 13:40
L’anticléricalisme a toujours les mêmes priorités….
mariejeanne
6 juin 2018 @ 16:02
Il rêverait d’abolir toutes les monarchies…un peu moins l’espagnole ????
aubert
8 juin 2018 @ 12:31
Ce gouvernement qui fait frissonner de peur sur N&R n’est pas le premier gouvernement socialiste de l’Espagne.
On peut s’étonner que les français du site habitués aux promesses électorales non tenues frissonnent ainsi. Puisqu’il n’y a pas Bible oublier les promesses est moins compromettant.
…et aucune mention de la corruption de la majorité précédente conduite par un chef qui avait prêté serment sur la bible.
Les frissonnants du blog auraient-ils une conscience élastique ?
Gauthier
12 juin 2018 @ 12:42
Ce n’est pas exactement de peur que je frissonne Aubert. Plutôt de tristesse devant un tel mépris de la volonté populaire, qui voit un parti ayant largement perdu les dernières élections être propulsé au pouvoir….
Milena K
10 juin 2018 @ 13:31
Sans bible ni crucifix?Tant mieux!
Gauthier
12 juin 2018 @ 12:40
Commentaire d’une profondeur et d’une recherche exemplaires!