Le dynamique comité français pour la sauvegarde de Venise a permis grâce à des levées de fonds et de généreux mécènes de restaurer et d’ouvrir au public des salles du palais royal de Venise.
L’un des nouveaux projets est de trouver les financements nécessaires pour la restauration d’un appartement du Palais royal qui fut celui de l’archiduc Maximilien d’Autriche, frère de l’empereur François-Joseph et qui devint l’éphémère et malheureux empereur du Mexique. Maximilien était l’époux de la princesse Charlotte de Belgique, fille du roi Léopold I et petite-fille de Louis-Philippe, roi des Français.
Cet appartement comprend un salon mauresque et un salon néo-Renaissance où sont illustrées les principales villes de l’empire (Vienne, Milan, Venise, Prague,..). Ces pièces n’ont encore jamais été ouvertes au public.
nozzari
12 septembre 2016 @ 09:29
Qu’est-ce que le « Palais royal de Venise » ?
Corsica
13 septembre 2016 @ 22:00
Ce bâtiment est situé sur la place Saint Marc. Construit par Naoléon, il relie les deux Procuratie ( Nuevo et Vecchie) et ferme la place sur le côté opposé à la basilique. Il a remplacé une église et deux petits bâtiments qui prolongeaient les procuratie. Durant l’occupation autrichienne, cette aile -dite napoléonienne- est devenue la résidence des Hasbourg, notamment de Sissi. Le Comité Français de Sauvegarde de Venise a financé la restauration de neuf pièces de son appartement. Elles se visitent en même temps que le passionnant musée de la Civilisation, le musée Correr, situé dans ce batiment.
Corsica
13 septembre 2016 @ 22:01
Désolée, il fallait lire Napoléon Ier.
nozzari
15 septembre 2016 @ 07:16
Je connais bien le musée Correr mais je n’ai jamais entendu personne l’appeler « Palais royal ».
De quoi se faire retourner dans leur tombe tous les Conseils des Dix de l’histoire de la Sérénissime.
Corsica
15 septembre 2016 @ 18:22
Effectivement cette appellation, moins usitée qu’aile napoléonienne, peut paraître étrange dans une cité qui fut une puissante République mais c’est quand même ce nom que lui donnèrent les Autrichiens et que lui donne le musée Correr lui même, musée qui n’occupe d’ailleurs qu’une partie du bâtiment.
http://correr.visitmuve.it/en/palais-royal-de-venise-salles-de-sissi/
Les doges peuvent se retourner tant qu’ils veulent dans leurs tombes, c’est quand même eux les maîtres tout-puissants qui n’ont pas su empêcher le lent déclin de leur État. Déclin qui avait commencé dès 1630 avec la grande peste avant de s’accentuer au XVIIIe où la crise sociale et politique régnait dans la cité. Ils n’ont pas su mettre en place les réformes nécessaires et quand ils ont fait quelques timides tentatives, c’était trop tard. Celui qui allait devenir Napoléon était là.
AnneLise
12 septembre 2016 @ 09:46
Il me semble que ce même Comité a déjà participé à la restauration des appartements qu’occupait Elisabeth d’Autriche lors de ses séjours à Venise.
Maximilien était Gouverneur de Lombardie Vénétie, je crois, avant le rattachement de la Lombardie au Royaume d’Italie, après la défaite de Solférino.
L’aventure mexicaine « un peu » favorisée par Napoléon III lui coûtera la vie et rendra folle son épouse Charlotte.
Ambition dévorante ? désir de ne pas nuire à son frère François Joseph ?
Un peu des deux certainement
Cette restauration je l’espère, sera menée à bien.
Leonor
12 septembre 2016 @ 12:34
Est-il bien judicieux de restaurer ces choses ?
Pierre Loti à côté, c’est sobre.
Gérard
13 septembre 2016 @ 15:37
Personne n’est obligé de contribuer à cette restauration mais oui elle est très judicieuse.
Pendant des années et des siècles on a considéré que ce que les siècles précédents avaient fait était à jeter aux chiens et ce fut une catastrophe dans bien des cas.
Encore aujourd’hui 150 après l’art du XIXe siècle a été considéré avec dédain ce qui nous a valu des destructions dramatiques comme le Palais Rose à Paris, surtout quand on voit par quoi ces immeubles ont été remplacés !
Parfois à Paris, à Marseille ou ailleurs on a conservé une façade emblématique mais tout l’intérieur a été vidé de toute cette ornementation magnifique qui faisait le charme de l’ensemble.
Certainement on détruira encore des œuvres qui aujourd’hui ne nous plaisent pas et qui nous paraissent trop modernes mais qui pourtant sont de qualité.
Je crois qu’il faut en ces matières une certaine humilité.
Leonor
14 septembre 2016 @ 14:11
Je vous suis largement dans l’essentiel de votre raisonnement, Gérard, et sur le principe. Je sais bien que nombre de choses ont été démolies, et que la notion de « monument historique à sauvegarder » est relativement récente ( merci Mérimée).
Mais pour autant, faut-il tout garder ?
C’est là aussi, une question de base, pour ceux qui travaillent, justement, aux Monuments Historiques.
En l’occurrence , ici, il s’agit d’un néo-pseudo-oriental d’un kitsch démesuré.
Certes, l’orientalisme fait partie des mouvements du XIXe siècle,comme le « gothic revival » ( oublié le terme français) . Mais c’était déjà un pastiche d’ancien ou d’ailleurs.
Alors, rénover un pastiche ….
Vraiment, là, cela vaut à mon sens la peine d’être discuté. Si j’avais les sous pour aider à des restaurations autres que celles de mes ruines à moi, ce n’est certes pas dans ce galimatias architectural-là que je les mettrais.
Mais ma foi, s’il se trouve des donateurs …
Gérard
15 septembre 2016 @ 20:57
Ajoutons que l’on doit peut-être respecter le travail minutieux réalisé par les artistes.
Et quand nous nous promenons dans les rues de nos villes nous constatons que les immeubles XIXe même un peu kitsch qui ont été détruits ont été remplacés neuf fois sur dix par des bâtiments hideux. Même chose d’ailleurs à Paris, à Londres, à Bruxelles… et c’est bien pourquoi on aime les villes italiennes…
AnneLise
16 septembre 2016 @ 12:22
Le style en question ne m’attire pas particulièrement, mais il correspond à une époque que l’on aime ou pas…
Comme le dit Gérard, respectons au moins le travail des artistes qui y ont contribué.
Ou alors « du passé faisons table rase » et construisons des cubes, des rectangles qui au moins, dans 100 ans et peut être même avant, n’auront pas besoin de restauration, le temps ayant fait son oeuvre.
Mary
12 septembre 2016 @ 13:10
Pourquoi pas ?
Horrible destinée que celle de Maximilien.
COLETTE C.
12 septembre 2016 @ 14:55
Un peu chargé ! Je crois que Sissi avait aussi un appartement dans ce Palais.
Gérard
13 septembre 2016 @ 15:38
L’appartement de l’impératrice Élisabeth a été restauré.
Juliette
12 septembre 2016 @ 15:22
Ce serait formidable si ce projet de restauration et d’ouverture au public pouvait aboutir rapidement. On aimerait voir le salon néo-Renaissance où sont illustrées les principales villes de l’empire (Vienne, Milan, Venise, Prague,…). Ces illustrations doivent être splendides. Ce sera une merveille de plus à visiter à Venise.
Gérard
13 septembre 2016 @ 15:31
Il existe à Trieste un monument haut de 9 mètres 30 dédié à Maximilien d’Autriche.
La statue de Maximilien Ier est due au sculpteur allemand Johann Schilling (1828-1910), professeur à l’Académie royale des beaux-arts de Dresde, elle a été inaugurée à son actuel emplacement Piazza Giuseppina, aujourd’hui Piazza Venezia, le 3 avril 1875 en présence de l’empereur François-Joseph d’Autriche. Elle a été déposée à la fin de la Première Guerre mondiale, en 1918, dans un contexte nationaliste, alors que Trieste devenait italienne. Le monument fut démantelé, abandonné derrière les écuries du château de Miramare, et bien plus tard un groupe d’intellectuels se souvenant du passé multiculturel de Trieste, permit que la statue soit remontée dans le parc du château de Miramare en 1961 avant de regagner son emplacement d’origine le 19 décembre 2008 donc à peu près 90 ans après son départ.
Cette statue de bronze nous montre un prince en amiral au-dessus d’une colonne décorée de figures féminines qui représentent les quatre points cardinaux et donc les continents et le commerce maritime de la ville, et de petits médaillons symbolisent la poésie, les arts, l’industrie et la science. De hauts reliefs allégoriques représentent la bannière autrichienne flottant sur les vagues, la marine de guerre, la marine marchande et la ville de Trieste avec Miramare accompagnée par la Bonté et la Charité.
Le socle de granit rouge provient de la carrière de Feriolo sur le lac Majeur.
À Trieste l’archiduc qui y commandait alors la marine, contribua par un don de 5 000 florins à la construction de la nouvelle église Saint-Jacques à Rena Nuova, consacrée le 27 juillet 1854 et en décembre, il offrit à cette même église une toile du peintre viennois Johann Till l’Ancien (1800-1889), montrant saint Nicolas de Myre priant la Vierge pour le salut des marins dans une mer houleuse.
Cyprien Polydore (Voyages en Allemagne, en Autriche-Hongrie et en Italie, Périgueux, Cassard frères, 1888) évoquant Trieste écrit : « Nous étions au pied de la statue de l’empereur Maximilien, dont l’œil de bronze regardait au loin un point fixe qui s’élevait comme un promontoire dominant l’immensité des flots. Je demandai à mon jeune compagnon le nom du site que le regard et la main de la statue semblaient indiquer : – Il Castello di Miramare, signore, c’est le château de Miramar, Monsieur ! – Miramar ! C’était toute une révélation. En langue italienne, Miramar veut dire qui regarde la mer. Le site est admirable. Le ciel bleu, les flots bleus, la vigne et l’olivier qui se mirent dans les ondes, la sombre végétation qui couronne ces rives escarpées, tout est saisissant. » Il poursuit cette évocation de Trieste « le Marseille de l’Autriche » en ajoutant – Quand le lendemain, je passai devant Miramar, je m’inclinai devant cette gracieuse et silencieuse villa, et je saluai avec un saint respect le souvenir de malheurs immérités, imputables, peut-être, à ma patrie. Une heure après j’étais à Goritz. »
Leonor
15 septembre 2016 @ 09:22
Merci, Gérard, pour cette évocation.
Je ne connais pas Trieste, bien que cette ville m’attire , sans doute par sa complexité.
Leonor
14 septembre 2016 @ 14:17
Tapez sur votre moteur de recherche : » images maison pierre loti » : c’est du me^me acabit.
La ville de Rochefort elle aussi, restaure.
Mais ça ne me convainc pas davantage ( même si ça fait venir le touriste).
Le XIXe siècle a produit pastiche sur pastiche, néo-truc sur néo-machin.
Créativité coincée et pédalant à vide.
Jusqu’à ce que , un beau jour, le soleil se levant ……
Gérard
15 septembre 2016 @ 21:00
Léonor chère amie la corderie royale ne trouve-t-elle pas grâce à vos yeux ?