Le National Army Museum réouvrira ses portes au printemps 2017 avec une pièce d’exception : le squelette de Marengo, le fidèle cheval arabe de Napoléon Ier. Né à Aboukir en 1794 et ramené après la campagne d’Egypte, il fut le compagnon de batailles de l’empereur jusqu’à Waterloo où son maître l’abandonna dans sa fuite. Décédé en Angleterre en 1831, il est à présent totalement reconstitué au niveau de son ossature. (Merci à Anne)
DEB
29 décembre 2016 @ 07:35
Un cheval qui vécut 38 ans.
Recueilli par un Anglais, il honora pas mal de juments dans l’élevage de celui-ci et ses poulains avaient tous une robe grise comme celle de Marengo, qui lui-même était assorti à la couleur de la redingote de l’empereur.
Étonnant que les Anglais en fassent un attrait pour leur musée mais pourquoi pas ?
Annmaule
29 décembre 2016 @ 07:54
Quel interet?
Gérard
29 décembre 2016 @ 20:16
Napoléon fascine les Anglais.
camille
29 décembre 2016 @ 08:41
unique !!!! quel hommage pour ce cher compagnon
Sébastien
29 décembre 2016 @ 09:46
Décidément quelle fuite désordonnée ! Gageons que l’Empereur regretta bien plus son cheval que ses berlines et son bagage d’apparat…
Muscate-Valeska de Lisabé
29 décembre 2016 @ 09:54
Que voilà donc une initiative utile!^^
Laurent F
29 décembre 2016 @ 10:58
Voici la liste des chevaux utilisés par Napoléon, Marengo n’est que l’un d’eux !
Aboukir ;
Aly, gris fer, 1812 ;
Arabella ;
Artaxercés ;
Austerlitz ;
Babylonien ;
Baladière, gris souris, 1811 ;
Belle ;
Bouffon ;
Calvados ;
Cantal, cheval d’Auvergne de couleur gris truité provenait d’un élevage proche de Mauriac.Cette race de petite taille était réputée pour sa rusticité et sa résistance aux climats rudes. L’Empereur l’aurait monté à Austerlitz et à la Moskowa. On dit qu’au soir de cette dernière bataille, Napoléon, qui avait galopé plus de 2 heures sur Cantal, le confia à Rapp (son aide de camp) en lui demandant de lui ramener un cheval frais. Mais Rapp ramena Cantal une heure plus tard, séché et bouchonné, car c’était encore le meilleur de tous les chevaux disponibles ;
Cantal d’après un tableau de Géricault conservé au musée des beaux-arts de Rouen
http://www.saint-illide.com/Images/faune/cantal.jpg
César, gris sale, 1808 ;
Cid ;
Cléopâtre, gris cendré, 1806 ;
Coceyre ;
Conquérant ;
Cordoue ;
Cyrus ;
Diomède, gris pâle, 1808 ;
Distingué ;
Duc ;
Edile ;
Effendi ;
Emule ;
Endurant ;
Estime ;
Étrangère ;
Euphrate ;
Extrême ;
Famillier ;
Folâtre ;
Frère ;
Georgien ;
Gesner ;
Gracieux ;
Gracieux, gris-pommelé, 1815 ;
Grisou, gris pommelé, 1814 ;
Guza ;
Hahim ;
Harbet ;
Hector ;
Helavert ;
Héricle ;
Iéna ;
Jaspé, gris vineux, 1812 ;
Judith ;
Louvette ;
Lydienne ;
Lyre ;
Major ;
Marengo ;
Naïade ;
Nankin ;
Naturaliste ;
Naufragé ;
Nausicaa ;
Navigateur ;
Navire ;
Nickel, un pur sang arabe à robe grise métallique, offert par le tsar de Russie en 18054 ;
Ninon ;
Ramier, gris truité, 1807 ;
Robuste, gris étourneau, 1815 ;
Roitelet ;
Russe ;
Sagonte ;
Sahara ;
Sélim ;
Sélim, gris sale, 1812 ;
Styrie ;
Suez, gris cendré, 1815 ;
Sultan ;
Tauris ;
Timide ;
Triomphant ;
Vizir, fleur de pêcher presque blanche, à tous crins, légèrement truitée alezan ;
Wagram, gris.
framboiz 07
29 décembre 2016 @ 13:22
Où avez vous trouvé tout ça , Laurent ?
Caroline
29 décembre 2016 @ 22:24
Ma chère Framboiz 07,
Laurent a ‘ tout ‘ trouvé en tapant ‘ la liste des chevaux de Napoléon-Wikipédia’ chez Tonton Google !
Bonnes fetes de fin d’année !
Muscate-Valeska de Lisabé
30 décembre 2016 @ 17:06
Wow,il a bien fait, c’est top de savoir que Napo était un cavaleur…euh,pardon,un cavalier passionné! ;-))
Gérard
29 décembre 2016 @ 20:18
Bravo et merci Laurent.
Mary
2 janvier 2017 @ 15:51
Merci Laurent !
S’il eût régné un crin (!) de plus,nous aurions peut-être eu tout l’alphabet ?
Pourquoi pas Xanthippe,Yogourt et Zoé ou Zazie ou Zenaide ou Zen,tout simplement ?
PHILIPPE OSCHE
10 janvier 2024 @ 15:09
Bonjour Monsieur, désolé mais beaucoup de ces noms ne sont pas inscrits dans le Registre des chevaux de selle des Écuries impériales de Napoléon. J’ai étudié longuement ce fameux registre qui recense tous les chevaux de selle de Napoléon dont je possède toutes les copies. J’en ai réalisé un livre en 2002, reconnu ouvrage de référence par M. Jean Tulard. Beaucoup de noms publiés dans Wikipedia sont issus de je ne sais où et certaines robes des chevaux sont fausses à l’instar de l’Ingénu alias le Wagram, entier autrichien qui n’était pas gris, mais noir jais !… L’historien célèbre Frédéric Masson a écrit un chapitre sur les chevaux de Napoléon qui est rempli d’erreurs. On constate qu’il n’a pas consulté le registre et c’est bien dommage car ses erreurs se répètent dans l’Histoire… Cordialement, Philippe Osché « Les chevaux de Napoléon ».
COLETTE C.
29 décembre 2016 @ 11:36
Incroyable !
Carole 007
29 décembre 2016 @ 13:29
Je connaissais le veau Marengo, mais pas le cheval .
Gérard St-Louis
29 décembre 2016 @ 13:34
Curieuse idée…La France a tant d’argent a jeté par les fenêtres par les temps qui courent ?
Gérard
29 décembre 2016 @ 20:22
La France n’est pas concernée. Mais les Français pourront profiter de l’aubaine.
Gérard St-Louis
30 décembre 2016 @ 17:16
Il est vrai que les Anglais ont un tel amour des chevaux…et des cheins.
HRC
29 décembre 2016 @ 13:57
Cantal, celui d’Austerlitz, est une gloire dans son département d’origine, qui est fier aussi d’avoir fourni un cheval à Henri IV.
Trop demandé par les armées au XIXe, mal géré ensuite, cet élevage a périclité complètement.
Origine arabe (passage bien connu au VIIIe siécle), accoutumé aux plateaux à 800m ou 1000 d’altitude. Tyssandier d’Escous, de Salers, a sauvé les vaches rouges sombres mais pas les chevaux.
Pascal
31 décembre 2016 @ 05:32
Ceci n’ayant rien à voir avec cela :
Vous semblez bien connaître cette région ?
Pouvez vous nous dire quelque chose sur les chevaux qu’élevait le président Pompidou à Cajarc ?
Je me souviens très nettement d’un très bref reportage où on le voyait visiter (deux je crois) chevaux de selle dans leur écurie.
HRC
31 décembre 2016 @ 21:59
rien, Pascal.
Je n’ai aucun lien avec le Lot.
Ce qui nous intéressait autrefois était le changement de goût en matière de chevaux au XIXème, qui avait condamné nos barbes ou barbets, on trouve les 2 mots, rustiques, tous-terrains, exigeants en fidélité, jugés trop petits et sauteurs moyens, voire qualifiés d’inélégants…
Gérard
30 décembre 2016 @ 19:19
Marengo en effet fut capturé sur le champ de bataille de Waterloo à la ferme du Caillou au soir du 18 juin 1815 par un cavalier passionné William Henry Francis Petre (1793-1850), 11e baron Petre (dont la mère était sœur du 12e duc de Norfolk).
La ferme du Caillou, aujourd’hui un musée, avait été le dernier quartier général de Napoléon et fut incendiée au matin du 18 juin par le feu mis à une grange. L’empereur avait monté Marengo pendant la bataille, le cheval présentait les traces de cinq blessures et à Waterloo avait reçu une balle dans la queue.
Vers sept heures du soir, Napoléon sur Marengo regagna la ferme du Caillou alors que la victoire lui échappait mais il n’y resta pas longtemps car les Prussiens arrivèrent, Marengo avait été dessellé et l’empereur prit un autre cheval.
Petre ramena l’animal avec lui au Royaume-Uni et le fit mettre en vente aux enchères publiques ; il fut acquis par le capitaine John Julius Angerstein, lieutenant-colonel des Grenadier Guards. Angerstein avait un élevage de chevaux à New Barnes sur l’île d’Ely dans le Cambridgeshire où l’étalon serait resté jusqu’en 1827. Selon d’autres sources il ne serait devenu que plus tard la propriété d’Angerstein après ses diverses apparitions publiques.
Angerstein (ca 1732-1823) était un puissant homme d’affaires, collectionneur et mécène, l’un des fondateurs de la British National Gallery, et la tradition disait qu’il était le fils naturel de l’impératrice Anne de Russie, fille d’Ivan V, et d’un marchand londonien Andrew Poulett Thompson.
Marengo mourut vers 1832 à l’âge de 38 ans à Brandon, Suffolk. Son squelette fut donc conservé, avec deux sabots en moins, et plus tard vers la fin du XIXe siècle articulé par un employé nommé Wilmott, du London Hospital, la robe du cheval avait été confiée à un taxidermiste mais malheureusement elle fut perdue ou dégradée ; le squelette donc fut d’abord présenté au Royal United Services Institute à Whitehall, auquel il avait été légué, puis après la fermeture de ce musée vers 1962 dans le musée militaire de Chelsea à Londres, dans la Waterloo Gallery. On avait demandé au grand duc de Wellington s’il voulait bien faire exhumer son propre cheval Copenhagen pour qu’il soit placé au Musée de l’armée aux côtés de Marengo mais le duc refusa. Copenhagen que le duc montait à Waterloo mourut à 28 ans le 12 février 1836 et fut inhumé là où il avait vécu dans le parc de la résidence de campagne du duc Stratfield Saye House où l’on peut toujours lire sa pierre tombale.
La BBC en 2011 a imaginé une relation épistolaire entre les deux chevaux écrite par Marie Phillips et Robert Hudson, le grand réalisateur Stephen Fry prêtant sa voix à Marengo.
L’un des sabots restants de Marengo a été donné aux officiers de la Brigade des Gardes par J. W. Angerstein, capitaine des Grenadier Guards et lieutenant-colonel, le 8 avril 1840 sous forme de boîte à tabac à priser. Tous les jours ce sabot surmonté d’un couvercle en argent est utilisé après la relève de la Garde à Buckingham par le capitaine lorsqu’il s’assoit pour son lunch au mess des officiers du palais Saint James. S’il n’est pas posé sur la table il reste sur le buffet voisin. Il est écrit sur le couvercle : « Hoof of Marengo, Barb charger of Napoleon, ridden by him at Marengo, Austerlitz, Jena, Wagram, in the campaign of Russia and lastly at Waterloo ». Le barbe est en effet un cheval d’Afrique du Nord. Le quatrième sabot a été monté dans un encrier d’argent conservé par la famille mais qui est déposé au Household Cavalry Museum à Londres.
Marengo avait été désigné ainsi après la bataille du même nom le 14 juin 1800 au cours de laquelle il avait transporté son cavalier sans dommage. Il avait été importé d’Égypte en France en 1799 après Aboukir où il aurait été capturé et il avait alors six ou sept ans, on l’a dit né à Aboukir en 1794, c’était un cheval arabe gris clair ou gris fer, de petite taille, d’environ 1 m 40 au garrot, vraisemblablement provenant d’un élevage célèbre et multiséculaire, El Naseri. L’empereur le monta à Austerlitz, à Iéna, à Wagram. Il aurait été capable de galoper cinq heures d’affilée pour couvrir les 130 km séparant Burgos de Valladolid et il fit à jeun 80 km entre Vienne et le col de Semmering.
Il survécut à la retraite de Russie avec 52 autres chevaux du haras personnel de l’empereur en 1812. Il n’y avait pas plus sûr et plus courageux que lui.
Deux des chevaux de Napoléon servirent de modèles pour le portrait équestre du premier consul peint dans les années 1800 à 1803 par David, Bonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard dont on connaît cinq versions : la jument La Belle que l’on peut voir sur la réplique de ce tableau qui est à Charlottenburg, et Marengo dont on reconnaît la robe grise dans les exemplaires de Versailles et de Vienne.
On connaît également un portrait de Marengo par le baron Gros passé en vente publique en 2012.
De son vivant Marengo fut une attraction en Angleterre, il figura dans des expositions à Pall Mall avec la selle, la bride et les bottes que l’empereur portait à Moscou. On pouvait voir la marque impériale sur la croupe de l’animal, le N couronné, et ses cicatrices.
Le peintre, le capitaine James Ward ou Howard (1769-1859), de la Royal Academy, l’a représenté en 1824 frémissant et regardant la côte, comme déjà en deuil de son maître (Napoleon’s Horse, Marengo, at Waterloo, collection du duc de Northumberland à Alnwick Castle, Northumberland). La toile fut ensuite présentée par la Royal Academy le 26 mai 1826 et attira de nombreuses foules à Somerset House. Cette peinture puissante a été reproduite dans de nombreuses lithographies. Marengo a également été représenté dans un ensemble de quatre estampes dédiées à George IV et qui étaient vendues en Angleterre, avec le Copenhague de Wellington, l’Adonis de George III que Ward a également peint et qui est statufié à Londres, et un cheval cosaque.
Ariane Bernucci, conservatrice au Natural History Museum, a été recrutée pour l’occasion par le National Army Museum, et comme l’a expliqué au Guardian, Sophie Stathie, du National Army Museum, l’armature de fer soutenant les os devait être complètement revue. Wilmott était en charge de la préparation des cadavres pour l’enseignement de la médecine, mais apparemment il ne connaissait pas beaucoup l’anatomie équine.
La tête était un peu tombante, les pattes étaient très rigides et le faisaient ressembler à une mule. Mais c’était l’une des curiosités les plus appréciées du musée.
Au printemps 2017 Marengo sera présenté avec d’autres reliques de Waterloo, des armes, des uniformes, une gourde abandonnée par Napoléon…
À signaler : Jill Hamilton, Marengo : The Myth of Napoleon’s Horse, Éditions Kindle 2000.
HRC
31 décembre 2016 @ 22:08
Cantal, lui, a eu son portrait par Géricault.
Mary
2 janvier 2017 @ 15:59
Merci Gérard,c’est passionnant !
Je saisis l’occasion pour vous dire combien j’apprécie tout ce que vous m’apprenez et pour vous souhaitez une Heureuse Année 2017…
Gérard
3 janvier 2017 @ 20:31
Vous êtes trop gentille Mary et c’est bien volontiers que je vous souhaite également une très bonne année.
Bruno Roy-Henry
12 juin 2021 @ 20:01
Tout ceci est un tissu de mensonges, un mythe inventé par les Anglais pour valoriser la prise d’un cheval sur le champ de bataille de Waterloo.
Il n’existe aucune pièce, aucun document qui atteste l’existence de Marengo avant 1816. Le 1er document français y faisant allusion date de 1828 !
Robespierre
2 janvier 2017 @ 15:09
Il ne reste plus qu’à écrire une biographie de Marengo le cheval de Napoleon. Son enfance je ne sais où. Sa rencontre avec Napoleon. Son voyage en Belgique et en Angleterre. Ses amours anglaises et sa descendance nombreuse. Sa vieillesse qu’on veut croire heureuse et sa mort parmi les siens.