Le 4 février prochain, les visiteurs du château d’Azay-le-Rideau découvriront le salon des marquis de Biencourt remeublé par le centre des monuments nationaux en partenariat avec le mobilier national qui y a mis en dépôt un ensemble de 80 meubles et objets d’art. (Merci à Anne P. – Le grand salon au château d’Azay-le-Rideau, aquarelle 2014 (© Nicole Pibeaut – CMN)
clementine1
25 janvier 2016 @ 08:19
j’aimerais bien d’une part pouvoir admirer ce salon (et tout le château à nouveau) et, d’autre part, avoir le talent de l’aquarelliste.
Antoine
25 janvier 2016 @ 11:49
Pourquoi donc avoir remeublé en style XIXe ce magnifique salon renaissance ? Les Biencourt avaient acheté Azay à un seigneur de Courtemanche… Grâce à leurs alliances avec les d’Apchon et les Montmorency, ils figuraient parmi les plus grands propriétaires fonciers de France, jusqu’au krach de l’Union Générale dont le marquis était administrateur. Il se fit un point d’honneur de rembourser sa part de créances sur ses biens personnels, ce qui causa sa ruine (et la vente d’Azay). Ses fils n’eurent pas de garçons, et le nom de cette antique famille s’éteignit ce qui, hélas, n’est pas une rareté.
clement
25 janvier 2016 @ 13:44
c’est astucieux de placer les meubles du mobilier national dans nos plus beaux châteaux ainsi nous pouvons les admirer ,ils sont mieux là qu’au garde-meuble ;il n’y a rien de plus triste qu’un château vide !
Bertrand de Rimouski ( Canada )
25 janvier 2016 @ 15:00
Bien content de l’initiative… j’ai visité plusieurs château en France et celui-ci n’étant pas meublé à l’époque , j’avais trouvé triste de visiter un château vide !
ciboulette
25 janvier 2016 @ 18:38
Très bonne initiative , en effet !
Caroline
25 janvier 2016 @ 23:37
A-t-on volontairement mis trop de rideaux dans ce grand salon,clin d’oeil au nom du chateau d’Azay-le-Rideau?
D’ où vient le second nom bizarre du chateau ‘le Rideau’? J’ai vainement cherché des explications sur ce nom, merci d’avance pour vos réponses!
clementine1
26 janvier 2016 @ 09:42
voir Wiki …
Caroline
26 janvier 2016 @ 11:34
Clémentine 1, j’ai lu l’origine du mot ‘Azay’ en latin, mais il n’y a aucune explication sur ‘le Rideau’!
Merci pour votre suggestion!
Léonor
26 janvier 2016 @ 11:33
Cette aquarelle est mochissime, et le type d’ameublement aussi.
Du mauvais XIXe et du mauvais XXe de banlieue.
Mais quelle idée !
Et le Ministère de la Culture a autorisé ça ?
Je sais bien que le Ministère est actuellement – actuellement- en pleine foire de qui-va-où et qui-va-avoir-quoi ( comment les footballeurs appellent-ils cela, déjà, quand les clubs se les disputent, et qu’on attend de connaître leurs points de chute ?) , mais ce n’est pas une raison suffisante pour laisser faire de pareilles stupidités.
Francois
26 janvier 2016 @ 15:15
Tres bonne initiative enfin
Bonne idée aussi que de remeubler comme au 19 eme
Car en fait ces châteaux ne furent vraiment meubles et habités
Qu’au XIX eme
Les rideaux étaient partout fenêtres portes
A Versailles ils remettent aussi des portières c’était contre les courants d’air
Gérard
28 janvier 2016 @ 16:33
Ridel est un nom de personne dans l’ouest de la France et en Normandie. Il évoque un talus, une butte. Comme prénom il pourrait cependant se rattacher à la racine germanique rid qui signifie chevaucher.
Or Ridel est le prénom d’un seigneur d’Azay.
Le bourg d’Azay-le-Rideau s’est formé au Moyen Âge autour d’un prieuré bénédictin de l’abbaye de Cormery et de la forteresse que le seigneur Ridel d’Azay avait fait édifier pour protéger la route entre Tours et Chinon. Ridel est mentionné comme seigneur du lieu dans une charte de 1119. Contrairement à ce qu’on voit écrit parfois il n’était évidemment pas chevalier de Philippe Auguste puisque Philippe Auguste n’était pas encore né en 1119. Mais le nom de Philippe Auguste a un lien avec le lieu puisque le 4 juillet 1189 le roi d’Angleterre Henri II Plantagenêt affaibli, malade, en conflit avec son fils Richard, qui s’était allié avec Philippe Auguste, fut contraint de signer la paix avec celui-ci à Azay.
C’est sur les ruines du château que fut édifié celui que nous voyons aujourd’hui.
Car jusqu’au XVIIIe siècle le village s’appela Azay-le-Brûlé en souvenir cuisant du dauphin, futur Charles VII, qui se rendant à Chinon, brûla la forteresse en 1418 à la suite d’une provocation des Bourguignons qui occupaient le domaine. Le capitaine et ses 350 hommes d’armes furent exécutés et le village incendié à l’exception de l’église.
Gérard
28 janvier 2016 @ 17:22
On essaie donc de restituer l’état du rez-de-chaussée du château tel qu’il se trouvait du temps d’Armand (1800-1862), marquis de Biencourt, et de son épouse Anne-Élie de Montmorency (1803-1883) et de leur fils Charles (1826-1914), marquis de Biencourt, époux d’Élisabeth de Fitz-James(1834-1866). Le dernier marquis connut la perte douloureuse de son épouse très jeune, celle de son frère, des suites de la guerre, en 1871, celle de ses deux fils : Armand-François, comte de Biencourt, capitaine au 31e Dragon qui mourut à 37 ans en 1898 des suites d’une maladie contractée en Indochine, et Charles-Marie, comte de Biencourt-Poutrincourt, sous-lieutenant d’infanterie de marine, mort en 1886 au Tonkin à l’âge de 22 ans. Il connut aussi des difficultés financières avec la faillite de la société qu’il avait fondée, l’Union générale, afin de concurrencer les grandes banques protestantes ou israélites. Il avait connu aussi l’occupation de son château par le kronprinz Frédéric-Guillaume et le prince Frédéric-Charles de Prusse dont il brava l’autorité avec beaucoup de panache. Il fut toujours un patriote et un royaliste.
Grâce à la fortune de sa femme, le marquis de Biencourt avait fait du château un véritable musée.
Le mobilier présent au château dans la seconde moitié du XIXème siècle est connu par l’inventaire après décès du marquis Armand-François-Marie de Biencourt (1854) et par l’état descriptif du mobilier (1898) et par des photographies et documents de vente.
Le salon illustre le goût des propriétaires pour la Renaissance. Il a partiellement conservé son décor intérieur néo-Renaissance, autour d’une imposante cheminée, orné de lambris, garni d’un papier peint aux motifs de cuirs et couvert d’un plafond à solives peintes. Les rideaux et les bandeaux de cheminée particulièrement bien documentés sont fidèlement restitués.
Les Biencourt avaient constitué une collection d’environ 300 portraits notamment de famille dont un grand nombre ont été cédés au duc d’Aumale et sont aujourd’hui au musée Condé à Chantilly d’où naturellement ils ne peuvent sortir même pour des prêts selon les conditions que le duc avait imposées. L’État essaye actuellement de reconstituer sinon la collection elle-même, ce qui est impossible, du moins une collection du même esprit.
Construite en 1856 par Edmond Lechevallier-Chevignard dans le goût néo-renaissant, la cheminée illustre les travaux engagés par Armand François Marie de Biencourt puis par son fils Armand, pour conférer au château une unité. Le manteau de cheminée porte un décor sculpté de motifs de cuirs découpés. Au centre apparaît l’emblème de François Ier, la salamandre, que l’on retrouve ailleurs dans le décor du château. Au XIXème siècle, la cheminée était peinte : elle a depuis perdu ses couleurs.