Réouverture au public de la galerie Campana au musée du Louvre à Paris. Détails : « La galerie Campana est le lieu d’exposition privilégié de la céramique grecque antique au musée du Louvre. Une des premières au monde par son importance et sa qualité, cette collection de vases occupe, au premier étage de l’aile Sully, les neuf salles de la galerie du bord de l’eau.
Ce lieu enchanteur qui ménage de splendides échappées sur la Seine a conservé ses plafonds peints de scènes historiques entre 1825 et 1833 et une partie du mobilier conçu pour accueillir, en 1863, la collection Campana qui lui donne son nom.
Depuis décembre 2022, le parcours chronologique est à nouveau accessible au public. Le reste de la galerie comprend trois salles d’étude (656-658) et une grande salle thématique d’introduction, créée à l’entrée du parcours (salle 659). Ce réaménagement muséographique combine un respect des traditions qui président à la forte identité du lieu et la nécessité d’introduire des évolutions techniques, scientifiques et pédagogiques.
L’ouverture des salles d’étude en octobre 1998 marquait l’achèvement du projet de rénovation de la galerie Campana conçu par Martine Denoyelle dans le cadre des travaux du Grand Louvre.
Leur création, une des originalités du programme, confirmait la place de la collection dans la recherche internationale. Refermées en 2003 pour servir de réserve transitoire dans le cadre du plan de prévention contre la crue de la Seine, elles sont à nouveau rendues au public.
Destinées à l’accueil des chercheurs les jours de fermeture, elles deviennent, le reste du temps, une sorte de réserve visitable accessible à tous. Ces salles bénéficient d’une signalétique spécifique, adaptée à des séries et le classement par formes prévaut à l’intérieur des vitrines. Par ailleurs, des points de médiation situés dans les embrasures des fenêtres évoquent les grands jalons de la recherche sur le vase grec (salle 657) et les classements en vigueur dans la galerie (salle 658) : l’approche stylistique, au fondement de l’histoire de l’art, est mise en œuvre dans le parcours chronologique ; l’approche typologique, dans les salles d’étude ; l’approche iconographique, dans la salle thématique voisine.
L’innovation la plus visible du réaménagement actuel est la création d’une grande salle thématique d’introduction. Le vase grec, saisi dans son unité, y est abordé sous trois aspects majeurs : la technique, les formes et l’iconographie. Deux vitrines sont consacrées, l’une, aux techniques de fabrication (comment fait-on un vase grec ?), l’autre, aux techniques picturales, un secteur souvent négligé qui permet de faire saisir l’évolution de l’art de peindre à travers les siècles.
Sept vitrines sont dédiées aux formes. Une première introduit l’univers du banquet, puis quatre vitrines murales historiques déploient en continu un riche répertoire de vases, en terre cuite, mais aussi en bronze, en verre, en faïence et en argent, classés par fonctions et par grandes catégories du 8e au 1er siècle avant J.-C. : en haut, les cratères qui servent au mélange du vin qui se consomme coupé d’eau, en bas, les vases à boire ; et dans le grand espace médian, des vases de stockage et de la vaisselle de banquet.
Un accrochage toute hauteur renoue avec la muséographie des origines.
Les vases rituels et les vases à parfum, la catégorie la plus importante après les vases de banquet, complètent ce panorama.
Les vitrines les plus nombreuses rendent compte de la richesse et de la spécificité de l’iconographie. Les deux thèmes privilégiés – la guerre et la mythologie, un secteur particulièrement vivant de l’art grec- nous introduisent au cœur de cette civilisation.
Une vitrine est consacrée aux puissances primordiales issues du chaos ; une autre, aux dieux Olympiens. Un accrochage original sur fond de carte est une invitation au voyage qui permet de mesurer l’ancrage géographique de la mythologie grecque : Athènes est indissociablement liée à Athéna, la déesse qui lui donne son nom.
Les sanctuaires de Delphes et de Délos, au cycle légendaire d’Apollon. Entre Troie et Ithaque, la carte évoque, en creux, les navigations odysséennes et situent les exploits d’autres héros voyageurs, tels Héraclès, Œdipe, Jason, Bellérophon et Thésée.
Un triptyque sur la guerre permet d’esquisser, entre mythe et réalité, les liens qui se tissent entre les héros de la guerre de Troie et des images anonymes et génériques.
Servie par un accrochage spectaculaire, conçu avec l’architecte scénographe Catherine Arborati et le graphiste Donato Di-Nunno, cette salle pédagogique est dotée d’un dispositif tactile sur les formes et d’un multimédia sur la mythologie, imaginés avec le service de la médiation du Louvre (Moira Filiol, Sophie Girard et Muriel Mussard), Un livre rédigé par quatre auteurs (avec Sandrine Dubel, Cécile Galinier et François Lissarrague) accompagne la création de cette salle qui invite le visiteur à poursuivre son exploration sur l’ensemble de la galerie ». (merci à Pistounette)