Hauteville House, la maison de Victor Hugo à Guernesey, est en danger. C’est pourtant un vrai lieu de culte puisque l’écrivain acquit la demeure en 1856 et qu’il y écrivit « Les Misérables ». C’est aussi un lieu totalement imprégné de la personnalité de ce génie car il l’aménagea, la décora, la transforma au fil des années (de 1856 à 1870 – et quand il revint à l’été 1878). C’est une oeuvre d’art à part entière. Opposant à Napoléon III, Victor Hugo vécut en exil sous le Second Empire de Bruxelles à Jersey puis à Guernesey.
Propriété de la Mairie de Paris depuis mars 1927 (à la suite d’une donation par les descendants), c’est aujourd’hui un patrimoine en danger. La maison est soumise à des infiltrations du toit, des huisseries de la façade. Un vaste programme de restauration est donc lancé en octobre 2017 pour assurer une meilleure conservation du décor avec un système de crowfunding. Les travaux de rénovation -qui débuteront en octobre- de la maison sont estimés à plus de deux millions d’euros. Rendez-vous sur le site spécialement créé www.pourvictorhugo.com (Merci à Bertrand Meyer)
DEB
30 septembre 2017 @ 06:34
Victor Hugo avait acheté la maison grâce aux bénéfices engendrés par son recueil de poèmes » Les Contemplations ».
Il avait fait couper des parties du toit pour créer une serre sur deux étages ( la maison comporte 5 étages) et ces travaux mal conçus ont provoqué des infiltrations d’eau dans plusieurs pièces.
Il a été particulièrement inspiré pendant son séjour à Guernesey car il y a écrit
Les misérables, les travailleurs de la mer, l’homme qui rit, la légende des siècles et le théâtre en liberté.
Lors de la rénovation, les meubles qui ne sont pas d’époque seront enlevés.
On pense que les travaux dureront 18 mois.
Pierre-Yves
30 septembre 2017 @ 08:48
Ce sujet illustre que les collectivités territoriales et l’Etat ont exactement les mêmes problèmes vis à vis du patrimoine: le coût de son entretien, voire dans bien des cas, de son sauvetage.
Pendant des décennies, les unes et l’autre ont eu tendance à privilégier la construction de nouveaux édifices de culture ou de prestige, probablement parce que cela s’avérait plus »payant » que de s’occuper des vieilles pierres.
Aujourd’hui, on a conscience d’avoir trop délaissé le patrimoine qui crie misère, mais malheureusement, les budgets et dotations publiques qu’on peut allouer à son sauvetage sont devenus faméliques. Donc, oui, le mécenat privé et le crownfunding sont des solutions logiques.
AnneLise
2 octobre 2017 @ 12:49
Un bel exemple de construction à grand frais : Le Musée des Arts et Traditions Populaires, avenue du Mahatma Gandhi dans le Bois de Boulogne dans les années 1970.
Un édifice de verre, planté dans la nature et supposé promouvoir nos richesses patrimoniales à travers expositions permanentes et expositions temporaires avec un but pédagogique destiné aux écoliers, lycéens, étudiants…
Mais, car il y a un mais, la guéguerre entre Conservateurs et Chercheurs du CNRS a fait capoter un grand nombre de projets.
Les premiers voulant privilégier le côté éducatif et informatif, les seconds le côté recherche pure devant rester inaccessible au grand public, résultat : fermeture et abandon de l’édifice au bout de quelques années !
Les collections furent envoyées à Marseille. Le Musée est fermé depuis 12 ans et menace ruine.
Heureusement, et pour une fois, félicitons Bernard Arnault et le groupe LVMH, une rénovation est en cours pour abriter la Maison LVMH Arts et Talents Patrimoine qui devrait ouvrir en 2020.
Gérard
4 octobre 2017 @ 21:46
L’ancien musée colonial ou d’outremer à Marseille dans le parc Chanot est un reste d’une ancienne exposition internationale.
Il faudrait le restaurer mais il n’est pas en ruine. Mais il avait été bâti pour une exposition et pas pour durer si longtemps.
Les collections en revanche ont été me semble-t-il transférées maintenant au nouveau Mucem sur le Vieux Port.
AnneLise
7 octobre 2017 @ 12:49
Je parlais du Musée des Arts et Traditions populaires de Paris, Gérard !
Et des collections qui furent transférées à Marseille !
Vous qui me tapez si volontiers sur les doigts lorsque j’émets un avis contraire au vôtre sur la Famille d’Orléans, ce serait sympathique de ne pas me faire dire ce que je n’ai pas dit.
Et cela en toute amitié !
Gérard
8 octobre 2017 @ 19:43
Oh chère Anne-Lise je ne tape pas sur vos doigts, je ne me permettrais pas.
Ici et c’est tout l’intérêt de ce blog et d’une manière générale d’ailleurs des blogs, on peut être d’accord avec quelqu’un sur tel ou tel point et pas d’accord sur un autre sans se taper dessus. Alors bien sûr il y a des mauvais coucheurs qui ne respectent pas les règles du jeu mais ce n’est pas notre cas, ce n’est pas le vôtre, j’espère que ce n’est pas le mien mais si je vous ai offensée je vous prie de bien vouloir m’en excuser.
Alinéas
30 septembre 2017 @ 10:45
Très belle propriété qui mérite donc d’être restaurée.!
Danielle
30 septembre 2017 @ 10:48
Un lieu très chargé d’histoire qui mérite beaucoup d’attention pour la rénovation.
pit
30 septembre 2017 @ 11:36
La ville de Paris sait trouver des millions pour organiser des JO éphémères mais fait appel au crowfunding pour rénover une maison historique.
Cosmo
1 octobre 2017 @ 15:03
Il en est de même pour « Paris-Plage » qui doit coûter une fortune.
Muscate-Valeska de Lisabé
30 septembre 2017 @ 12:19
Le père Hugo,ce grand homme,était sans doute un homme brisé. Cinq enfants,dont quatre sont morts avant lui,et la dernière décédée dans un asile d’aliénés..c’est horrible.
La charge que laisse les émotions dans les murs est toujours oppressante pour les âmes sensibles.
Mais j’aime Jersey et Guernesey, plus encore par temps sombre.L’éclatant soleil de la photo n’est pas fréquent, là-bas.
COLETTE C.
30 septembre 2017 @ 14:43
Je l’ai visitée, il y a longtemps, c’est magique.
Jacqueline
30 septembre 2017 @ 15:15
La mairie de Paris s’est rendue insupportable ces dernières années. Impensable pour moi de l’aider. Si elle ne sait pas entretenir ce joyau, elle peut certainement trouver un acheteur.
Baboula
1 octobre 2017 @ 10:54
La mairie changera de locataire,alors gardons ce joyau et exilons-y l’actuelle locataire ,elle devrait apprécier la circulation réduite de l’île .
AnneLise
2 octobre 2017 @ 12:51
Bel éclat de rire, Baboula !
La journée sans voiture d’hier à Paris a tout de même mobilisé plus de 200 policiers pour verbaliser les récalcitrants !
Juliette
1 octobre 2017 @ 11:24
Je ne peux que vous approuver concernant la gestion désastreuse du patrimoine par la maire de Paris. Quel gâchis et que d’argent public mal dépensé!
j21
1 octobre 2017 @ 12:30
Même avis que vous. Anne Hidalgo et ses acolytes me sont devenus insupportables, surtout depuis que j’ai lu Notre- Drame de Paris. Elle n’a qu’ à demander à ses grands amis, Bernard Arnault, François Pinault, Xavier Niels de mettre la main à la poche.
Aper
1 octobre 2017 @ 16:46
Tout à fait d’accord….3/4 de la somme nécessaire à çette restauration ont été dépensé sans vergogne pour amener une très imposante délégation à Lima pour se voir confirmer une candidature aux JO déjà acquise… mais rien n’est trop cher pour Mme le Maire de Paris.. peut-être n’est-elle pas sensible à l’œuvre de Victor Hugo!
JAusten
2 octobre 2017 @ 20:16
elle n’a pas encore pris le voile ?
Gérard
4 octobre 2017 @ 21:47
Elle est très pieuse ?
Kayleen
30 septembre 2017 @ 17:20
Superbe maison
ciboulette
30 septembre 2017 @ 20:51
J’espère que les donateurs et mécènes seront nombreux pour honorer la mémoire de ce grand poète .
Corsica
1 octobre 2017 @ 15:25
Si Victor Hugo n’avait pas vivement reproché à la reine Victoria de recevoir Napoléon III, il aurait pu rester à Jersey où il vivait depuis trois ans à la villa Marine Terrace en se livrant quasi quotidiennement au spiritisme. Quand fin octobre 1855 l’ordre d’expulsion arriva, il dut fuir à Guernesey où il restera encore 15 ans. Comme le souligne DEB, les années d’exil furent très prolifiques mais comme Victor Hugo l’a écrit à son épouse : « l’exil, il faut y travailler ou périr d’ennui et de néant « . Il avait oublié son autre occupation : la chine et la décoration.
Nicole
1 octobre 2017 @ 15:51
Il y a beaucoup d’histoire à l’intérieur, le plaisir était au rendez-vous lors de ma visite.
Anna1
1 octobre 2017 @ 16:12
Visitée il y a une vingtaine d’années, elle demandait déjà réfection! Elle m’a laissé un sentiment d’oppression et de tristesse. Par contre la serre sur 2 étages est totalement en opposition avec le reste de la maison et on y resterait des heures afin de bénéficier du panorama et de la luminosité
Pascal
2 octobre 2017 @ 17:08
Je vois que celui qui poursuivait Napoléon III de ses sarcasmes et de sa rogne ( ne dit on pas qu’il y avait une affaire de rivalité amoureuse pour je ne sais quelle hétaïre entre eux?) si grand poète fut il , bénéficiait de conditions d’exil tout à fait confortables.
Gérard
4 octobre 2017 @ 21:51
Oui Victor Hugo ne détestait pas les rois, il aima Napoléon ler, Charles X, Louis-Philippe mais pour Napoléon III …