Le château de Versailles annonce la réouverture au public du Salon de l’Abondance en janvier 2014 après restauration. Voici le communiqué : « Antichambre du Cabinet des médailles de Louis XIV (désormais occupé par le salon des Jeux de Louis XVI), auquel on accédait par la porte du fond, le salon de l’Abondance assure la jonction entre le Grand Appartement du Roi et le salon d’Hercule. Les soirs « d’appartement », le salon était le lieu des rafraichissements. De petites dimensions, la voûte du salon est la seule des Grands Appartements à être entièrement peinte sur enduit de plâtre sans insertion de toiles peintes ; elle est l’œuvre de René-Antoine Houasse, élève et très proche collaborateur de Charles Lebrun. Avant restauration, des repeints débordants, des usures et de nombreux chancis dénaturaient la qualité de la peinture. Déformations et fissures dans la partie centrale altéraient également la structure du plafond.
Menée par une équipe de seize restaurateurs, avec l’assistance du Centre de recherche et de restauration des musées de France, la restauration picturale du plafond a pris fin en avril 2013 ; elle a ensuite été relayée par une intervention sur les stucs. L’opération s’achèvera en 2014 avec la remise en place des bustes et bronzes de la couronne, médailliers, commodes de Boulle et portraits peints par Rigaud qui occupaient autrefois la pièce et l’installation de rideaux, guéridons et girandoles, nouvellement réalisés. » (Copyright photo : site du château de Versailles)
Pierre-Yves
16 novembre 2013 @ 09:59
J’ai appris quelque chose avec ce communiqué: que l’altération des vernis se nommait le chancis.
Connaître des mots nouveaux est très utile quand, comme moi, on aime jouer au scrabble.
Les budgets étant coupés de partout, les dotations publiques aux grands établissments culturels fondent comme neige en avril.
Quand le public se dérobe, le privé prend le relais. Il ne faudra pas s’étonner que de richissimes investisseurs étrangers mettent le pied dans Versailles. C’est déjà le cas, bien sûr, mais cela va devenir de plus en plus nécessaire.
Et à moins de se résoudre à voir ces merveilles se dégrader, il ne servira à rien de se plaindre que des étrangers s’emparent du patrimoine français.
Francine du Canada
16 novembre 2013 @ 17:30
Vous avez raison Pierre-Yves, le patrimoine français devient de plus en plus patrimoine mondial. Bonne journée, FdC
Mélusine.
16 novembre 2013 @ 21:44
Détrompez-vous, Pierre Yves, le mécénat n’est pas que l’affaire des riches investisseurs étrangers.
Il vous suffira, pour vous en assurer, de consulter le site web du château de Versailles, dans lequel à la rubrique « soutenir Versailles » vous pourrez voir que le mécénat est « à la portée de chacun » et que TOUS LES DONS MEME MODESTES contribuent à la restauration et la sauvegarde de ce patrimoine.
Les particuliers, grâce aux dons individuels (de 150€ à 30 000€, par exemple) peuvent sauver des bancs et statues du parc, soutenir des projets d’acquisition, restauration, expositions temporaires d’oeuvres, etc…
Vous pouvez même adopter un (ou plusieurs) parmi les 523 tilleuls devant être replantés, en quatre rangées, dans « l’allée des Tilleuls » aux Mortemets, telle qu’imaginée en 1662 par André La Nôtre, et ainsi participer à l’embellissement du parc. Voir la charmante vidéo « paroles de mécènes » sur leur site.
Même chose avec la Société des Amis du Louvre. En devenant adhérent, sociétaire ou bienfaiteur, vous participez à l’oeuvre de mécénat de cette société.
On ne le sait pas assez, mais par nos adhésions, cotisations, dons, legs, nous pouvons tous agir en faveur du patrimoine historique et culturel de notre pays et lui apporter notre soutien.
Même si nos visites assidues et achats boutiques, dans les châteaux et musées, y contribuent déjà pour une bonne part. Aller admirer, entre autres, le merveilleux plafond, sujet de cet article, notamment.
Francine du Canada
17 novembre 2013 @ 18:47
J’approuve votre démarche Mélusine. Je fais la même chose ici (j’aide quand je peux), surtout pour la conservation et la restauration de nos églises et monuments historiques. Amitiés, FdC
Mélusine.
18 novembre 2013 @ 18:30
Ah oui, Francine. Vive le mécénat individuel. Aussi.
aubert
17 novembre 2013 @ 00:10
S’ils sont assez riches pour ne pas avoir à choisir entre Versailles et… le PSG, c’est tout bénef !! (bénef au scrabble doit être refusé)
Cosmo
17 novembre 2013 @ 10:59
Pierre-Yves,
Sans l’intervention des Rockfeller au début du XXème siècle et sans les multiples dons en argent ou en objet faits par de riches mécènes depuis, Versailles ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui.
On ne peut pas appeler cela s’emparer du patrimoine français car aucun d’entre eux ne prétend à quoi que ce soit, même pas notre reconnaissance.
Bon dimanche
Cosmo
Pierre-Yves
17 novembre 2013 @ 16:38
Cosmo
le terme que j’ai employé (s’emparer) fait penser que je voulais dénoncer la mainmise des investisseurs et mécènes étrangers sur des pans de notre patriomoine, ce qui n’est pas exactement le cas.
Mon commentaire faisait allusion à ceux qui, sur ce site même, déplorent que la France semble abandonner trop facielement la maîtrise de ce patrimoine à ceux qui ont les moyens de l’entretenir, elle qui ne les a plus.
Mais pour vous préciser ma pensée, je préfère de loin l’aide des mécènes étrangers, comme Rockfeller que vous citez, à la tristesse de voir petit à petit sombrer dans la ruine tout ce que nous possédons de beau.
J’éprouve d’ailleurs de la reconnaissance pour les Américains amoureux de Versailles (ou d’autres lieux) et qui ont dépensé beaucoup d’argent pour que le domaine continue d’être embelli.
Mélusine.
17 novembre 2013 @ 17:26
…Ainsi que l’énorme travail du Conservateur du palais, à partir de 1953, M. Gérald Van der Kemp.
Franck Ferrand, dans son excellent ouvrage « Gérald Van der Kemp, un gentilhomme à Versailles », fait le récit de la renaissance du domaine, due aux efforts acharnés de cet homme génial.
Il cite également Isabelle, comtesse de Paris déclarant quelques années plus tard, au sujett de Gérald Van der Kemp « Ce grand conservateur que la France a la chance d’avoir eu, ce qui a sauvé Versailles de l’oubli ».
Zeugma
16 novembre 2013 @ 12:10
Merci pour ce reportage qui me fait découvrir René-Antoine Houasse, dont on ne m’a jamais parlé à l’école du Louvre.
L’abondance est un thème qui s’inscrit parfaitement dans l’image que Louis XIV voulait donner de son règne.
Le roi conquiert des villes, administre son royaume et veille au bien-être de ses sujets en faisant régner la prospérité et l’abondance.
Le roi n’est plus un essentiellement justicier et devient peu à peu l’administrateur du royaume, le mouvement s’accélérant avec le roi soleil.
La monarchie « de droit divin » se transforme en « monarchie administrative » (ou « monarchie absolue », c’est à dire détachée des lois).
Le premier rôle du monarque est maintenant de faire tourner l’Etat et de maintenir l’ordre.
Il accomplit ce travail sans véritable administration puisqu’il n’y a pas de fonctionnaires sous l’ancien régime, seulement quelques commissaires (révocables ad nutum) et notamment les intendants (créés par Henri II) qui vont faire un travail énorme avec très peu de moyens.
Le monarque « de droit divin » ne légiférait pas – ou très peu – et sous le contrôle vigilant du Parlement chargé d’enregistrer les lettres patentes.
Avec la « monarchie administrative » le roi accroît ses pouvoirs, le parlement étant invité à mettre en veilleuse ses attributions politiques.
Cela va aboutir à un résultat paradoxal : la désacralisation du roi qui prépare les esprits à la révolution.
Corsica
16 novembre 2013 @ 16:35
Pierre-Yves, je partage votre commentaire . Entre la diversité des nombreux articles de Régine, les articles fouillés de certains intervenants et les commentaires – souvent fort intéressants – écrits par des gens venant de tous horizons, on apprend toujours quelque chose sur Noblesse & Royautés . Merci à Régine et à tous les internautes qui font que l’on a toujours un immense plaisir à venir lire les nouveautés du jour . Bon dimanche .
marie therese
16 novembre 2013 @ 17:35
Que le ministère de la culture subventionne la conservation de ce patrimoine est beaucoup plus utile qu’une aide à des expositions farfelues commme celles que l’on a pu voir dénaturer Versailles il y a peu de temps .
l
Yannick
16 novembre 2013 @ 17:53
Félicitations à tous les artistes qui ont travaillé à cette restauration.
On ne sait pas à quelle faillite la gauche va mener la France et quelles en seront les conséquences pour notre patrimoine historique, il faut profiter de ce genre d’opérations tant que c’est encore possible.
ARAMIS
17 novembre 2013 @ 18:56
François Fillon avait dit à son arrivee au pouvoir qu il etait a la tete d un Etat en faiilite. Je ne sache pas que cette situation etait un heritage socialiste ni que les gouvernements qi il forma sous l autorite du pdt sarkozy aient resolu cette situation. Alors …
Caroline
16 novembre 2013 @ 19:27
Merci pour cette information!
Il y a si longtemps que je n’ai pas revisité le beau chateau de Versailles!
Sigismond
17 novembre 2013 @ 10:57
J’imagine notre magnifique couple royal recevant leurs invités de marque dans ce beau salon, les ducs de Bourgogne et de Berry devisant joyeusement avec Madame Eugénie, S.A.R. la duchesse de Séville avec sa flamboyante fille la princesse Olivia, S.A.R. la duchesse d’Aquitaine bavardant avec Emanuele Filiberto et Clotilde de Savoie… dans une quinzaine d’années, peut-être :-)
J’espère que notre ami Jul ne m’en voudra pas de reprendre, avec moins de talent, ses évocations imaginaires qui nous charmèrent il y a quelques années.
ARAMIS
17 novembre 2013 @ 12:14
Il y eut des farfelus qui font courir les foules un siecle apres…les impressonistes ! Certains farfelus de ce jour sont les classiques de demain et demain une autre Marie therese defendra ces classiques contre de nouveaux farfelus. Ainsi va le monde pour notre plus grand plaisir…
ARAMIS
17 novembre 2013 @ 12:30
Oui Sigismond, revenu sur le trone qui lui revenait legitimement, le roi Jean (ex vendome) conceda quelques salons de Versailles a son bien aimé cousin luis alfonso qui admit qu il n avait jamais pretendu au trone mais seulement a quelques
honneurs. Le parc de Versailles fut reserve deux fois par semaine a l enytainement au marathon dirigé par Luis lui meme Aramis s y rendit regulierement, on ne sait pourquoi. il recuellit les
confidences de luis : « ces français etaient impayables ! Appeler ma douce marguerite leur reine !! C etait a la fois usurper les droits imprescriptibles de mes chers cousins Orleans, insulter l esprit du siecle et tenter de s ennoblir soi meme par le culte insense d une simple personne humaine mise sur un
Pied d estale farfelu. Ah, c’qu on rigolait a Madrid qd on y pensait ! Et je lui disais : » tu n es reine que de moi et de tes enfants, cela suffit a ton bonheur ».
Sigismond
17 novembre 2013 @ 18:41
Aramis, « l’esprit du siècle » est-il de ces sortes d’esprits qui font tourner les tables ? ;-)
J’espère que votre futur anoblissement par votre « roi Jean » ne vous fera pas dédaigner de converser avec nous autres manants :-)
ARAMIS
18 novembre 2013 @ 21:08
cher Sigismond, le simple fait d’avoir pu vous faire connaître un auteur à l’oeuvre aussi admirable (écrite dans une langue d’une beauté qu’on ne saurait dire) qu’Henry de Montherlant, me fait penser que j’aurais toujours plaisir à converser avec qui que ce soit, prince (ce que ne m’est jamais arrivé encore) ou manant (ce qui est mon quotidien).