A Moscou, vient de se terminer la très belle exposition « Romanov et Grimaldi, 3 siècles d’histoire ». Elle fut d’abord présentée à Monaco en 2015 ( lien vers l’article écrit à cette occasion par Marie-Françoise : http://www.noblesseetroyautes.com/exposition-romanov-grimaldi-trois-siecles-dhistoire/) dans le cadre de l’année de la Russie en Principauté, dont le principe avait été arrêté lors de la visite d’Etat du Prince Albert II à Moscou en 2013.
Inauguration de l’exposition à Monaco par le Prince Albert II, dans les grands appartements du Palais Princier
Puis, le gouvernement russe proposa d’accueillir l’exposition à Moscou en 2016, pour célébrer le 10e anniversaire de la reprise des relations diplomatiques avec Monaco.
Discours du Président Poutine lors de l’inauguration, en présence d’Albert II, de l’exposition à la Galerie Tretiakov de Moscou
Comme son titre l‘indique, l’exposition revient sur trois siècles de relations entre les dynasties régnantes de Monaco et de Russie, du 17e au 20e siècle. L’histoire commence en 1663, quand un ambassadeur du Tsar fait escale par hasard à Monaco et découvre cette principauté. Le Prince régnant Louis Ier reçut fort aimablement ces invités inattendus, donnant ainsi le coup d’envoi à une amitié pluriséculaire.
A gauche : Grand-Croix de l’ordre de Saint-Charles, conféré à Alexandre II par Charles III ; à droite : grand-Croix de l’ordre de Saint-Alexandre Nievski, conféré par Alexandre II à Charles III
Alexandre II et Charles III
Cette exposition a permis d’admirer des pièces rarement ou jamais montrées au public, tel cet album de photos ayant appartenu à la Grande-Duchesse Xenia (sœur de Nicolas II)
Service à thé en argent massif (avec au milieu un samovar) appartenant aux Princes de Monaco
Le clou de l’exposition est sans conteste l’œuf de Fabergé dit « Œuf à la Pendulette à Serpent », propriété du Prince Albert II. Ce chef-d’œuvre fut commandé par Alexandre III, mais sa mort accidentelle l’empêcha de l’offrir lui-même à son épouse comme il l’avait prévu. C’est donc Nicolas II qui l’offrit à sa mère lors des fêtes de Pâques 1895. Conservé au Palais d’Anikov jusqu’à la révolution de 1917, l’oeuf fut transféré au Kremlin, puis vendu en 1922. Il passa en diverses mains, jusqu’à ce que l’armateur grec Stavros Niarchos en fasse cadeau au Prince Rainier III en 1974, à l’occasion des 25 ans de règne du monarque. La Princesse Grace aimait tant cet œuf quelle le gardait sur son bureau.
Après la disparition tragique de son épouse, le Prince Rainier fit fermer son bureau, et l’œuf ne fut plus montré au public pendant près de 25 ans. Jusqu’en 2008, date à laquelle le Prince Albert accepta de le prêter pour une exposition aux Etats-Unis. (Merci à la Baronne Manno pour cet article)
aubert
24 novembre 2016 @ 13:06
Son Altesse Sérénissime sera-t-elle accusée de se poutiniser ?
JAusten
24 novembre 2016 @ 19:20
manquerait plus que Monaco devienne un pays de populistes :)
Mary
24 novembre 2016 @ 15:00
Belle exposition.
Juliette
24 novembre 2016 @ 15:12
Cet oeuf de Fabergé est magnifique. Quel beau cadeau de la part de l’armateur grec Stavros Niarchos au Prince Rainier III! Les deux familles semblent très liées, Eugénia Niarchos faisant par exemple partie du groupe d’amis de Charlotte. Il est heureux de voir exposé ce chef d’oeuvre.
Philippe
24 novembre 2016 @ 15:32
Quelques petits rappels :
1663, c’est la première année du « règne » de Louis 1er de Monaco …
Son grand-père, Honoré II, est mort l’année précédente,
et fut le premier de la famille à se parer du titre de prince (avant, on est simplement seigneur de Monaco, même
si les Grimaldi-Polignac d’aujourd’hui veulent nous faire croire à 700 ans d’indépendance princière ! …),
et si Louis est à ce moment sur son rocher, tout disponible pour recevoir un ambassadeur russe en balade, c’est
tout simplement parce que la cour de Louis XIV lui est interdite, et qu’il est en disgrâce …
Deux ans plus tôt, Louis a été marié par le roi à Catherine-Charlotte de Gramont, qui l’a donc suivi dans son exil, mais
la jeune femme a emmené avec elle Puyguilhem, son amant …
Bientôt, le couple Grimaldi est rappelé à la cour, où Catherine-Charlotte devient surintendante de la Maison
de la duchesse d’Orléans, née Henriette d’Angleterre.
C’est là que le roi remarque madame de Monaco,
et en fait sa maitresse …
Louis 1er, pour mieux vivre son statut d’époux trompé, mais qui n’a rien à dire, part donc servir dans les armées du roi.
Madame de Monaco est aux ordres de Louis XIV, mais n’a aucun ascendant sur lui, une maitresse intérimaire en quelque sorte, entre Vallière et Montespan, juste histoire de ne pas
s’ennuyer …
Gageons que le prince Albert aura tout expliqué tout cela aux diplomates russes, histoire de démontrer l’incroyable puissance de sa grande Maison, et son influence sur l’histoire de l’Europe !
Muscate-Valeska de Lisabé
24 novembre 2016 @ 17:40
Niarchos savait offrir.
Pascal
25 novembre 2016 @ 18:29
Les princes de Monaco ont bien des trésors…
Très intéressant article toutefois le tsar Alexandre III n’est pas mort accidentellement mais d’une insuffisance rénale elle même probablement consécutive à la grippe au palais de bois en Crimée auquel succéda la villa de Livadia .
Par contre je dois être encore plus distrait que ne s’en plaint mon épouse car je ne vois pas l’album de la grande duchesse Xénia.
agnes
26 novembre 2016 @ 06:28
superbe oeuf.