Née à Vienne le 23 septembre 1938, et fille d’un couple d’acteurs, Magda Schneider et Wolf Albach-Retty, Romy Schneider aurait eu 80 ans ce mois-ci. L’influente Magda avait de l’ambition pour sa fille qu’elle pressentait douée. Et celle-ci, alors toute dévouée et désireuse de plaire à sa mère, n’était pas contre l’idée de devenir actrice.
Alors que Romy n’avait pas 17 ans, Magda lui fit rencontrer un aimable réalisateur autrichien, Ernst Marischka, qui proposa de faire de la petite débutante une grande vedette en incarnant à l’écran la future impératrice d’Autriche dans Sissi, premier opus de ce qui était appelé à devenir une série.
Romy en tourna trois. Bien que ces films apparaissent aujourd’hui d’une mièvrerie risible, ils plurent énormément au public de l’époque et remportèrent tous des triomphes. Romy Schneider devint effectivement une jeune actrice adulée.
Mais en 1958, lorsqu’il fut question de tourner le 4ème, Romy, en dépit du cachet colossal qu’on lui proposait, décida à de dire non. Elle n’en pouvait plus de l’enfermement doré que représentait pour elle le personnage de Sissi, et avait soif d’autres rôles, d’autres univers. Elle accepta le rôle principal d’un film français, Christine, et à peine arrivée sur le tournage, tomba amoureuse d’un certain Alain Delon.
La décision de quitter l’Allemagne se heurta à l’incompréhension de Magda, qui gérait sa carrière et pour qui tourner le dos au succès et à la richesse était irresponsable.
Mais elle déclencha surtout l’hostilité violente du public germanique, qui estimait qu’il avait ‘’fait » Romy et que celle-ci, en quelque sorte, lui appartenait.
Pour ce public des années 50, Romy Schneider, bien qu’Autrichienne de naissance, représentait la jeune fille idéale, belle, talentueuse, vertueuse, l’héroïne de films dont la joliesse niaise et sucrée contribuait à repeindre en rose les années noires de la guerre et de l’immédiate après-guerre. Par conséquent, que Romy décide soudain de casser le rêve, de partir en France et de s’amouracher d’un Français, les Allemands ne l’ont pas supporté.
De là date la relation très tendue de l’actrice avec son pays d’origine. Tension également nourrie par la proximité de Magda, sa mère, avec Eva Braun, compagne d’Hitler et avec des dignitaires nazis.
Et de façon plus large, par la culpabilité que Romy Schneider a toujours ressentie des crimes commis par le III ème Reich. Plus tard, elle épousa un metteur en scène juif, Harry Meyen, endossa plusieurs rôles de personnages victimes de la barbarie nazie et donna à ses enfants des prénoms bibliques, comme si elle était obsédée par le souci d’expier son appartenance à une nation de bourreaux.
En 1972, Luchino Visconti proposa à Romy Schneider de reprendre le rôle d’Elisabeth d’Autriche dans un film d’une toute autre ambition que les bluettes des années 50. Le film, intitulé Le Crépuscule des Dieux, étant centré sur le personnage de Louis II de Bavière (Helmut Berger à l’écran), et parce que c’était Visconti, elle accepta.
Et elle fit bien, car elle y est magnifique. Le tournage fut difficile et épuisant, Romy étant alors très perturbée par son mariage qui se défaisait dans la douleur. Ludwig ne rencontra pas, comme c’était prévisible pour un film aussi austère, sombre et démesuré, le succès qu’avait connu la série des Sissi, mais Romy n’en eut cure. Elle avait le sentiment d’avoir exorcisé un fantôme. (Merci à Pierre Yves)
Elyse 17
20 septembre 2018 @ 02:58
Sissi, c’est sans doute Romy Schneider, car son nom reste indissociable du personnage historique, mais heureusement, Romy Schneider n’a pas été que Sissi.
Merci pour ce rappel historique qui montre combien il lui fut difficile de s’éloigner de ce rôle et quel impact cela eut dans sa vie d’actrice allemande. Ce fut sans doute très douloureux pour elle. Tout acteur ou toute actrice qui voit sa carrière éclatée avec un rôle emblématique peut se trouver enfermer par celui-ci. Mais trois fois endosser un rôle assez lourd pour une actrice aussi jeune, elle aurait avoir sa carrière brisée. Ce ne fut pas le cas, pour notre plus grand bonheur, de la voir jouer des rôles très différents mais essentiels dans le cinéma des années 1960 et 1970.
Prendre conscience que la jeune Romy aurait eu dimanche 80 ans, c’est encore une fois, le constat du temps qui passe, inexorablement…
…mais malheureusement, cela aurait été émouvant qu’elle célèbre cet anniversaire-là. La vie en a décidé autrement, elle nous a quittés il y a déjà 36 ans un soir de mai, après des années bien douloureuses pour elle. Comme si le destin de Romy était devenu aussi douloureux que celui de Sissi. Le personnage historique et l’actrice ont eu en commun des pertes de proches et celui d’un fils.
Passionnée d’Histoire, j’ai forcément vu, revu ces films, c’est plus difficile pour moi de les revoir aujourd’hui, car ils sont vraiment datés et assez éloignés de la réalité historique. ça reste trop nostalgique et je m’en méfie un peu.Je préfère revoir cette actrice dans des films de la seconde partie de sa carrière.
milou
20 septembre 2018 @ 06:08
…puis heureusement pour elle , il y eut tant d’autres films chef d’oeuvres!
ml
marianne
20 septembre 2018 @ 06:49
Romy voulu par la suite faire oublier les « Sissi » , passer à autre chose .
Elle avait tort car nous ne l’ oublierons jamais dans ce personnage .
Karabakh
20 septembre 2018 @ 11:42
Romy Schneider n’a pas voulu « faire oublier les Sissi » mais faire cesser les amalgames entre son personnage cinématographique, elle même en tant que personne et Elisabeth en Bavière ; plus simplement, mettre un terme aux différents fantasmes sur chacune.
bianca
20 septembre 2018 @ 13:12
Il était normal d’utiliser le grand talent qui était le sien pour d’autres interprétations ,l’excellence dans tous ses rôles mais la vie l’avait trop éprouvée, nous pouvons aussi comprendre son geste désespéré!
Corsica
20 septembre 2018 @ 17:44
Excellent commentaire car c’est une réalité, Romy n’était pas Sissi, pas plus que la Sissi des films n’était Elisabeth. Ces films, qui ont beaucoup fait pleurer dans les chaumières (moi la première quand, vers douze ou treize ans, je les ai vus à la télé), ont fait de l’épouse de François Joseph une éternelle icône follement romantique. Peu importe si la réalité historique vient contredire les jolies histoires des films, pour beaucoup l’impératrice c’est la délciieuse Sissi interprétée par Romy.
Karabakh
23 septembre 2018 @ 14:58
@Bianca
Oui, elle pouvait tenir un grand nombre de rôles… et oui, la vie l’a écorchée vive. Tout se comprend, néanmoins elle n’a jamais cherché à effacer quoi que ce soit, d’autant qu’elle faisait elle-même la différence utile ; elle voulait simplement être elle, voilà. ;)
@Corsica
En mon temps, j’ai beaucoup apprécié les Sissi et il m’est arrivé de les revoir avec recul mais plaisir. Cependant, je fais la différence et je peux comprendre qu’une actrice cantonnée à ce rôle ait une réaction comme celle de Romy. Nous sommes d’accord.
Blancgarin
20 septembre 2018 @ 13:03
Même encore maintenant j ai du plaisir à revoir les Sissi la beauté de l Autriche la cour à Vienne.etc……
Dans la ste actuelle faite d attentats etc…un peu de frivolité et d insouciance nous fait du bien.
Bernadette
21 septembre 2018 @ 14:06
Nous sommes bien d’accord Blancgarin!
Lunaforever
20 septembre 2018 @ 06:57
Un visage très beau.
MB
20 septembre 2018 @ 07:12
À voir absolument : le documentaire sur Romy Schneider, par Alice Schwarzer, sur arte, en podcast actuellement.
Baboula
20 septembre 2018 @ 07:14
Les films « Sissi » ont répondu aux désirs de romances ;la vraie histoire a été malmenée mais leur rediffusion perpétuelle prouve qu’ils ont toujours un public qui peut-être croit voir un film historique.
GUY
20 septembre 2018 @ 07:18
Un bel hommage a cette émouvante actrice, une reine de l’écran. pour cet anniversaire
ces jours ci
Curieusement j’ai appris son décés ( survenu a deux pas de chez moi a Paris,) le soir ou je venais de visiter le palais de la vraie Sissi a Corfou ou je séjournais en Mai 1982
( Elle a précédé Ingrid Bergman en Aout et Grace en Septembre)
Je suis allé une fois au début, sur sa tombe ou elle repose avec son jeune fils, a Boissy sans Avoir, prés de Montfort l’Amaury, mais je crois que par sécurité , elle a été déplacée, car hélas vandalisée
bételgeuse70
20 septembre 2018 @ 07:20
Fabuleuse actrice, indéniablement, mais son plus grand rôle a peut-être été dans « Le vieux fusil » dont elle parlait parfois elle-même avec fierté.
Charlotte AL
20 septembre 2018 @ 11:50
Et « La Passante du Sans-Souci ! »
Corsica
20 septembre 2018 @ 17:51
Les amies, moi aussi j’ai adoré le Vieux Fusil et la Passante du Sans Souci, tout comme Cesar et Rosalie ou les Choses de la vie.
Romy Schneider a été une formidable actrice qui, avec beaucoup de sacrifices dont celui de l’expatriation, a réussi à échapper au carcan qui guette les acteurs trop identifiés à un rôle fort, comme le fut celui de Sissi.
J’en profite pour remercier Pierre-Yves pour cet article intéressant.
Charlotte, un gros câlin de ma part à Elna.
bianca
20 septembre 2018 @ 13:05
Les deux principaux acteurs de ce film avaient fait une interprétation remarquable et ne peux que rester dans nos souvenirs, cordialement bételgeuse70 !
particule
20 septembre 2018 @ 07:45
Superbe actrice au destin oh combien tragique.
limaya
21 septembre 2018 @ 06:41
Totalement de votre avis pour « le vieux fusil » et » la Passante du Sans- souci » ils sont ,pour moi ,ses 2 meilleurs films ds lesquels elle a donné le meilleur d’elle m^m . J’ai aimé les « Sissi » oui , mais c’est la 2eme partie de sa carrière qui m’a le plus intéressée.
Quant à la femme hélas ,une vie cabossée dès le départ qui ne pouvait pas se finir autrement . Pauvre petite Sissi ,pauvre petite Romy surement une et m^m la meilleure actrice du cinéma français de ces années là…………
Mg
20 septembre 2018 @ 07:56
J’adore chaque année je le regarde😁
Et je me souviens au tout début des magnétoscopes j’avais des amis qui avaient un et qui avaient enregistré la saga Sissi et avec ma soeur qu’est ce qu’on a pu les saouler pour les voir….😂😂
Cosmo
20 septembre 2018 @ 07:57
La série des Sissi n’est pas une mièvrerie. Elle correspond aux critères cinématographiques de l’époque. Tout ce qui est raconté est vrai, mais mis dans le désordre. Le personnage de l’archiduchesse Sophie est chargé mais les querelles montrées ont bien eu lieu.
Cela dit on comprend que Romy Schneider ait été excédé de voir sa carrière cinématographique réduite par certains à un seul rôle.
Karabakh
20 septembre 2018 @ 11:33
L’image cinématographique des deux impératrices ne correspond pas du tout à la réalité de leurs personnalités. La glorification d’Elisabeth, en pauvre impératrice délaissée, n’a rien d’historique. Cette femme, non dénuée de certaines qualités, fut réellement portée sur elle-même (égoïsme et narcissisme) et plus largement, elle afficha un comportement très étrange. Et cela, bien avant de vivre sa série d’épreuves personnelles (autre point sur lequel le cinéma dévie largement).
Donc, non : Sissi ne reprend pas tout à fait la vérité d’Elisabeth en Bavière. 😄
Claude MARON
20 septembre 2018 @ 12:04
En effet, grâce à son mariage, Sissi a pu, après le décès de sa belle-mère, faire ce qu’elle voulait, ce qui coûtait cher à la Couronne, et ce qu’elle n’aurait sans doute pas pu faire si elle avait épousé quelqu’un d’autre… On connait maintenant la vraie personnalité de Sissi et dans « Le Crépuscule des Dieux », Romy n’est pas Siissi, elle « est » Elisabeth… Pour la petite histoire, sa mère s’est compromise avec le régime nazi et a été reçue par HItler
Karabakh
23 septembre 2018 @ 15:01
Oui, la réalité est mieux (et bien) respectée dans le Crépuscule des Dieux. Nous y retrouvons Elisabeth et non ce personnage idéalisé, à tort.
Auberi
20 septembre 2018 @ 13:13
En effet Karabakh
Il est évident que les différents mariages consanguins, son cousin Louis II de Bavière qui sombrera dans la folie, la mort de ses enfants, ses sautes d’humeur bipolaires, ses fuites perpétuelles, son narcissisme, et un père, le duc Max, neurasthénique, ça n’aide pas…
Karabakh
23 septembre 2018 @ 15:08
Les mariages consanguins ne rendent pas tous frappadingue mais ici, il est vrai que le recroisement de caractères pathologiques (pourtant très connus) n’a rien arrangé. Charles-Théodore, tout grand médecin, ophtalmologue fut-il, était assez étrange lui aussi – quoique lucide sur ce sort. La fratrie entière avait un problème.
Paradoxalement, François-Joseph n’était pas exempt de bizarrerie.
Il savait simplement mieux dissimuler ses travers. 😄
bianca
20 septembre 2018 @ 13:27
Vous avez entièrement raison, beaucoup de libertés avec l’histoire ont été prises, sa fin tragique porte ce qu’elle avait vécu, ses chagrins en particulier !
Karabakh
23 septembre 2018 @ 15:10
Oui. J’ai toujours pensé que ce voyage sur le bord du Léman n’aurait jamais eu lieu (en tout cas pas à ce moment) sans des états d’âme pervertis par la douleur. Les hypothèses sont toujours rassurantes, j’admettrais de faire une fausse route mais c’est mon impression, tenace.
Bernadette
20 septembre 2018 @ 14:11
Oui je suis de votre avis Cosmo ! En 1957, les films de l’époque étaient pour la plupart à voir « en famille »… A l’époque j’allais au cinéma 2 fois par mois…. maintenant c’est 2 fois par an… Autres temps, autres moeurs ! Ma préférence va bien sûr aux films de cette époque..
Elyse 17
20 septembre 2018 @ 16:02
J’aime votre deuxième phrase, car ces trois films correspondent à cela. C’est vrai aussi pour d’autres films de la période ou plus anciens. Ils sont à replacer dans leur contexte. J’ai utilisé le terme « datés ». Beaucoup de personnes ont du mal à regarder des films anciens, car ils sont habitués à des films très différents aujourd’hui.
Je nuancerai le terme « mièvrerie », pour ma part, il peut être utilisé pour certaines scènes.
A Karabakh, je suis tout à fait d’accord avec vous sur le fond. Rien à voir entre ces personnages de films et la réalité. Mais c’est vrai pour la plupart des personnages historiques mis en scène dans de nombreux films. Dans le cas présent, m’étant intéressée aux personnages historiques, c’est une des raisons de ma difficulté la plupart du temps de revoir ces trois films, je zappe très vite, car c’est insupportable.
Enfin, l’autre raison qui explique cela, c’est la présence de Magda Schneider, parfaite mère indigne dans la vie. Les révélations sur ce qu’elle était, expliquent qu’il est compliqué de la voir en mère aimante de sa fille dans le film, qu’elle traite si différemment dans la vie. C’est tout aussi pénible que le non respect de la réalité historique, selon moi.
Karabakh
24 septembre 2018 @ 13:07
Oui, Magda Schneider est clairement insupportable, eu égard à son comportement envers sa fille.
Gibbs 🥊
20 septembre 2018 @ 08:18
« Elle avait le sentiment d’avoir exorcisé un fantôme ».
Elle n’a pas pu exorciser les autres.
Savoir que sa mère était une proche d’Hitler lui était insupportable.
Ghislaine-Perrynn
22 septembre 2018 @ 08:22
oui très proche pour être invitée à Berchstesgaden , celle qui deviendra Sissi jouera souvent avec les enfants Bormann.
Elle essaiera d’exorciser ce souvenir surement douloureux pour elle , ses enfants se prénommeront Sarah et David .
Robespierre
20 septembre 2018 @ 08:33
L’Autriche aurait dû la décorer. Car c’est elle qui créa le mythe de Sissi et l’intérêt pour une impératrice qui ne ressemblait nullement à l’héroine de cette bleuette. Des centaines de milliers de femmes se mirent à admirer l’épouse de François Joseph, voulurent aller à Vienne sur les traces de Sissi ou voulurent s’identifier à elle. Quelques historiens s’appliquèrent à écrire des biographies sur ce personnage égoïste, narcissique mais c’était trop tard, la Legende était bien installée. Parfois c’est à vous dégoûter des mariages d’amour. Seul l’amour indéfectible de l’empereur d’Autriche permit toutes les extravagances, les caprices et les errances coûteuses d’Elisabeth. A cause du film, la belle-mère Sophie fut figée dans l’image d’une mégère alors que c’était une femme honorable.
Comme quoi le cinéma peut apporter de l’eau au moulin du tourisme.
val
20 septembre 2018 @ 08:51
Oui elle a souffert de la proximité de sa mère avec hitler, voir une relation avec lui et puis les médiaS on montré le film ou toute petite elle était à côté de sa mère et de hitler entrain de jouer , j’imagine la douleur de Romy . mais nous ne sommes pas responsable des fautes de nos parents !!!! après la perte de son enfant cheri et de nouveau des phtos de son enfant mort , faites par des journalistes une horreur et enfin le dernier film tourné à Deauville une ignominie au yeux de son ex mari et de sa fille , même morte on ne la laisse pas se reposer une honte ………….. mais Romy rapporte de l’argent alors on y va sans restiction aucune
Bernadette
20 septembre 2018 @ 14:13
Oui, en effet… j’ai lu aussi que les prénoms de ses enfants, David et Sarah, étaient une réaction à cette souffrance..
Émilie 09
20 septembre 2018 @ 09:08
Quelle femme Romy! Romy était Sissi.
Je ne m’ennuie jamais de la voir et revoir.
Karabakh
20 septembre 2018 @ 11:37
Romy était Sissi (personnage cinématographique) mais elle n’était pas Elisabeth. Romy n’a jamais prétendu incarner le personnage jusqu’à ce point ; ce sont les spectateurs, ainsi que certains pseudo-historiens qui ont amalgamé le personnage de fiction (car Sissi est bien une fiction) et le personnage historique (réel et grandement documenté), menant aux sottises que l’on peut entendre ou lire à droite et à gauche, y compris ici.
Marie
20 septembre 2018 @ 09:18
Article passionnant: merci!
Claudia
20 septembre 2018 @ 09:49
Quel actrice magnifique c’était, décédée prématurément, depuis les fameux Sissi où elle était juste délicieuse et que j’ai toujours plaisir à revoir jusqu’à la Passante du Sans Souci son dernier film, je n’ai jamais cessé de l’admirer. Et dans le Crépuscule des Dieux elle fait un clin d’oeil à ses débuts tout en voulant exorciser le passé et les amitiés nazies de sa mère. Elle a eu sa période « princesse », puis avec sa rencontre avec Alain Delon et La Piscine elle a littéralement explosé et a fait une carrière sans faute, avec Sautet et d’autres. On connait le terrible drame qu’elle a vécu avec la mort de son fils, ce qui a sans doute achevé un organisme déjà fragile. Bel hommage !
Olivier d'Abington
20 septembre 2018 @ 09:53
Merci Pierre-Yves pour ce portrait!
Décidément, nous sommes vraiment sur une « même longueur d’onde » sur beaucoup de sujets! :-))
Romy Schneider était l’une des plus grandes actrices du XXe siècle.
La fin tragique de son fils David a certainement eu une incidence sur sa fin à elle l’année suivante, et nous a volé trop tôt l’une des grandes figures du cinéma.
D’ailleurs, elle était tellement écoeurée de la mièvrerie qu’était devenue la princesse Sissi dans les films télévisés qu’on lui faisait tourner, qu’elle n’a pas hésité un instant à accepter – à la grande horreur de sa mère et des spectateurs allemands – de tourner « Jeunes Filles en uniformes », qui parle d’un amour interdit dans un internat de jeunes filles entre une enseignante et l’une de ses élèves (Schneider).
La bonne morale d’après-guerre avait été choquée que Schneider joue ce rôle. C’est de là, surtout, que l’actrice a éprouvé le besoin de quitter l’Allemagne afin de pouvoir jouer davantage de rôles qu’il lui plairait d’explorer.
Etrangement, ce film est quasiment systématiquement ignoré dans la carrière de l’actrice, alors qu’il constitue le pivot de la prise d’indépendance de l’actrice (beaucoup plus que sa relation avec Delon).
Le Vieux fusil, La Banquière, Max et les Ferrailleurs, Le Procès, La Piscine… À partir du moment où l’actrice décide de sa filmographie pour elle-même, il n’y a peut-être pas un seul film qui ne soit et un succès et un film réussi du cinéma.
Anastasia A
20 septembre 2018 @ 10:08
Une femme terriblement belle mais intérieurement torturée toute sa vie , comme bon nombre de superbes et talentueuses actrices . Tout cela est bien dommage
Gibbs 🥊
20 septembre 2018 @ 11:12
« d’une mièvrerie risible » : ceci me semble particulièrement méchant.
Idem pour « l’héroïne de films dont la joliesse niaise et sucrée ».
A chaque époque, ses standards.
Que dire d’Hélène et les garçons et de toutes les émissions débiles de télé-réalité ?
Pour être complet, il aurait peut-être fallu évoquer la vie privée, non-fleuve tranquille de Rosemarie Magdalena Albach…
Karabakh
20 septembre 2018 @ 11:25
Romy Schneider n’a sans doute jamais utilisé ce terme de « mièvrerie » (mais c’est le genre de terme qui plait à certains raconteurs), néanmoins l’actrice a exprimé assez vivement son regret puis son dégoût face à ce qu’est devenue la série des Sissi. Elle s’était prise d’une passion pour le personnage d’Elisabeth en Bavière, aussi je pense qu’elle fut surtout déçue que le public ne différencie par le personnage de cinéma du personnage historique et fasse cet amalgame que nous constatons toujours.
Pierre-Yves
20 septembre 2018 @ 12:12
Je ne sais pas, Gibbs, si c’est méchant de dire ce qu’on (en l’occurrence l’auteur de cet article) ressent en revoyant cette série de films. Je crois, moi, que c’est franc. Et de toute façon, je ne me suis jamais fixé comme règle de masquer ce que je pense.
Notez bien que je n’ai aucun problème avec le fait que les Sissi continuent à remplir de joie certain(e)s spectateur(trice)s, mais pour ce qui me concerne, je les trouve à peu près irregardables.
Ce qui m’a intéressé, c’est la détestation que Romy Schneider s’est mise à éprouver pour eux. C’est l’obstination avec laquelle elle a voulu s’en éloigner, ce qui a d’ailleurs été plus long et difficile qu’elle ne s’y attendait.
Quant à la vie privée de l’actrice, vous aurez compris que ce n’était pas ici mon sujet.
Gibbs
21 septembre 2018 @ 13:12
Dans ce cas, nous sommes sur la même longueur d’ondes Pierre-Yves, car je dis ce que je pense.
Permettez-moi de préciser que la série des Sissi est présentée comme « films romantiques » ?
Combien de films historiques contiennent des erreurs quant à l’Histoire ?
J’ai bien compris que la vie privée de l’intéressée n’entre pas dans votre sujet.
Je l’ai précisé car les drames ont émaillé sa trop courte vie.
Je vous remercie pour votre réponse.
bételgeuse70
20 septembre 2018 @ 13:24
J’abonde dans votre sens. Le cinéma de l’époque n’a pas produit que des scénarios de génie et on pourrait évoquer aussi « Vacances romaines » qui est un film charmant mais qu’on pourrait qualifier de la même façon, 60 ans plus tard : niais, désuet, à l’eau de rose, cul-cul la praline… Il est certain que ce n’est pas aujourd’hui qu’on verrait de tels films sur les écrans, pour oxygéner un peu le public de la débauche de violence, de cynisme, de cupidité servie à toutes les sauces. Un petit film gracieux de temps en temps, ça ne ferait pas de mal et ça pourrait même avoir du succès auprès des spectateurs, qui sait.
Gibbs 🥊
20 septembre 2018 @ 13:52
Je souhaite préciser que je n’ai lu le pseudo de l’auteur de l’article qu’après avoir posté mes réflexions.
Dont acte.
Karabakh
20 septembre 2018 @ 11:19
La série est un énième exemple des déformations dont le cinéma est capable (cf. mon commentaire sous l’article consacré à Albert de Monaco et les plages du débarquement) mais, c’est implacable, Romy Schneider fut une femme et une actrice magnifique.
Deux choses.
Le titre complet du film de Visconti est « Ludwig ou Le Crépuscule des Dieux ».
Romy Schneider est née Rosemarie Magdalena Albach.
marcelline
20 septembre 2018 @ 11:21
je vous trouve dur … sur la mièvrerie … je n’ai pas honte de dire que je les regarde toujours avec grand plaisir
Ella 2N
20 septembre 2018 @ 11:52
Romy Schneider a pas mal « flirté » avec le Gotha dans les premières années de sa carrière. Avant d’incarner Sissi, elle fut la reine Victoria, dans « Les jeunes années d’une reine » en 1954, déjà sous la direction de Marischka. Elle est une jeune aristocrate dans « Jeunes filles en uniforme », en 1958 puis, en 59, elle côtoie le beau monde du Congrès de Vienne et plus particulièrement Alexandre I de Russie dans « La belle et l’empereur ». Enfin, la même année, elle enchaine avec le rôle d’Ekaterina Dolgoruki, la seconde épouse (morganatique) d’Alexandre II, dans « Katia ».
Ce sera son dernier personnage royal, en dehors de la reprise de celui d’Elisabeth d’Autriche pour Visconti.
bianca
20 septembre 2018 @ 13:22
Vous avez raison de nous faire part d’un parcours cinématographique « plus élargi » où elle s’est révélée porter d’autres rôles !
beji
20 septembre 2018 @ 12:12
Ce sont quand même les films Sissi qui l’ont rendue célèbres;autant je l’ai aimée dans ce rôle de jeune actrice,autant je l’ai moins aimé dans certains rôles qu’elles a tenus par la suite,qui ne pouvaient être que déstabilisants sur sa personnalité fragile,
à l’exception de son interprétation magistrale dans la Passante du Sans Souci;et puis sur le plan personnel, femme très libre, s’amouracher systématiquement d’un de ses
partenaire ne la grandit pas:Françoise Hardy en a témoigné;certes, Delon ,Meyen,l’ont faite souffrir et elle a connu le pire malheur qu’une mère puisse connaître :la perte de son enfant à laquelle s’ajoute la culpabilité de ne pas avoir pu se réconcilier avec David avec lequel elle s’était disputé.
Actarus
20 septembre 2018 @ 13:05
Jusqu’à la fin des années cinquante, Romy Schneider n’est pas sortie des films en costumes et en technicolor. Ceux-ci sont d’ailleurs les plus notables de sa filmographie de l’époque, les autres étant tombés dans l’oubli.
Citons, comme le mentionne Ella 2N : « Jeunes filles en uniforme » et « Christine », en 1958, puis « La belle et l’empereur » et enfin « Katia », tous deux en 1959.
Ce n’est qu’avec l’avènement des années 60 que Romy Schneider a tourné le dos à ce cinéma de Bibliothèque Rose.
A sa mort, la presse a pudiquement écrit que son coeur brisé avait lâché.
Il est aujourd’hui de notoriété publique que c’est un cocktail médicamenteux associé à de l’alcool qui est responsable de son trépas, sans toutefois que l’on sache si la surdose était volontaire ou accidentelle.
Muscate-Valeska de Lisabé
21 septembre 2018 @ 19:08
Yahouuuuuu t’es revindu!!…♡♡♡♡♡
Sylvie
20 septembre 2018 @ 13:45
Quelle coïncidence ! Je suis à Madère en ce moment et nous venons de nous promener dans le jardin enchanteur de sa résidence . La maison ne se visite pas car c’est la résidence du gouverneur.
Gibbs 🥊
20 septembre 2018 @ 14:03
Romy Schneider née en Autriche en septembre 1938 était de nationalité allemande et non autrichienne suite à l’Anschluss du 12 mars 1938.
Par la suite, elle acquit la nationalité française tout en gardant la nationalité allemande.
Gibbs 🥊
20 septembre 2018 @ 14:04
Autrichienne, elle n’aurait pu obtenir une double nationalité.
Muscate-Valeska de Lisabé
20 septembre 2018 @ 14:51
J’aime Romy.Même cassée sur la fin comme elle l’a été.Sa beaute en était devenue douloureuse,profonde,hypersensible…Pour moi,une des plus belles femmes au monde,comme Grace,comme Audrey,comme Ava.Des femmes à la Beauté indiscutable et universelle,comme hélas notre époque n’en fabrique plus…le moule est cassé.
Je vous remercie,Pierre-Yves et Dame Régine, pour ce très bel hommage-anniversaire.
Severina
20 septembre 2018 @ 14:51
Je crois qu’on a confondu deux pellicules différentes du metteur en scène Luchino Visconti: Ludwig, tournée en 1973, dans la quelle Romy Schneider jouait le rôle de Sissi et le crépuscule des dieux, tournée en 1969, avec Dirck Bogarde et Ingrid Thulin.
Charlotte AL
21 septembre 2018 @ 12:15
Oui, Severina, vous avez raison, il y a confusion, mais pas tout à fait, le véritable titre du film de 1973 est « Ludwig ou le Crépuscule des Dieux ».
L’autre, est « Le Crépuscule des Dieux » et se passe dans l’Allemagne nazie, mais Helmut Berger joue dans les deux, alors !
Pierre-Yves
22 septembre 2018 @ 09:14
Non Charlotte, Le film de 1969 dans lequel jouent D Bogarde, I Thulin et aussi H Berger s’intitule Les Damnés, se passe dans les années 30 et évoques les compromissions d’une grande famille d’industriels avec le nazisme. Pas grand chose à voir avec Sissi, donc.
Leonor
22 septembre 2018 @ 16:43
Pierre-Yves, la confusion est permise.
» Les Damnés » de Visconti (1969) , tournée essentiellement en langue anglaise, avait bien pour titre original » The damned » ET était sous-titré » Götterdämmerung » = Le Crépuscule des dieux, en allemand, , comme dans l’opéra de Wagner, selon la mythologie germanique.
Voyez, sur le générique de début de film :
https://www.youtube.com/watch?v=JPNnfHH6-q4
» Ludwig : le crépuscule des Dieux » (1972) était intitulé » Ludwig » à sa sortie en Italie et en Allemagne, et c’est à sa sortie initiale en France, version française , qu’il a été titré » Ludwig : le crépuscule des Dieux ».
v° italienne : https://www.youtube.com/watch?v=yB0rIFWAlPs
affiche française : http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=2006.html
Comme Helmut Berger joue dans les deux films, tous deux de Visconti, il y a de quoi s’y mélanger les … caméras.
Nota : Non, je en sais pas tout ça par coeur. J’ai juste farfouillé un peu sur le net; parce que , à vous lire tous deux, Charlotte AL et Pierre-Yves, je m’étais moi-même posé la question.
Bonne soirée ou journée à tous deux.
Charlotte AL
22 septembre 2018 @ 19:26
Exact Pierre-Yves, je me suis laissée emporter en lisant Severina et j’ai fait à mon tour une confusion. Helmut Berger, peut-être !
Bon en 1969, comme en 1973 je n’étais pas née ! ceci n’excusant pas cela.
Toutefois, ôtez moi d’un doute, le titre exact est bien »Ludwig ou le Crépuscule des Dieux » ?
Bref, de toutes les façons, j’ai aimé les deux.
Bon dimanche !
Charlotte AL
22 septembre 2018 @ 19:47
Pierre-Yves, pardonnez moi, je reviens, parce que cette confusion me troublait et je viens d’interroger mon mari, en fait le titre italien du film « les Damnés » était « la caduta degli dei » en référence à l’opéra de Wagner « Le Crépuscule des Dieux », ce qui ne justifie pas mon erreur, bien évidemment.
Pour ce qui est de la référence à Sissi, évidemment que les Damnés, n’ont pas grand chose à voir, avec la mère de l’actrice, peut-être un peu,mais là n’est pas le sujet.
Anne-Sophie
20 septembre 2018 @ 16:23
Elle n’est pas autrichienne mais bien de parents allemands!
Martine
20 septembre 2018 @ 17:25
Romy Schneider portait , paraît il, une étoile de David, pour * racheter* la conduite de sa mère
Nemausus
20 septembre 2018 @ 19:48
Dire que les « Sissi » dont d’une mièvrerie risible est bien sévère…certes c’est sans grande consistance peut être mais c’est gentil, charmant et néanmoins toujours frais…c’est pour cela que chaque fois qu’ils passent à la télé, cela rencontre toujours autant de succès !
Sheiley
20 septembre 2018 @ 20:00
Alain , indépendamment de l’immensoe acteur qu’il est, à brisé le cœur de Romy a jamais. D’ailleurs il l’a reconnu et il termine cette interview en disant : « je ne suis pas programmé pour le bonheur « . Ceci dit Romy fut une star magnifique, une grande actrice de la génération Deneuve, un cran au dessus de Brigitte Bardot.
guizmo
20 septembre 2018 @ 20:03
Au delà de Sissi, Romy Schneider était, pour moi, une grande actrice. Je crois que j’ai vu tous les films dans lesquels elle a tournés et certains plusieurs fois. Elle avait quelque chose que les autres n’ont pas comme aurait dit Michel berger. Merci pour ce portrait.
MIKA
20 septembre 2018 @ 20:55
À mes yeux, le plus beau film avec Romy est « le vieux Fusil »….
J’ai du mal à m’en remettre à chaque fois !…
val
22 septembre 2018 @ 07:28
MIKA,
Comme vous , magistral, émouvant, la musqiue est sublime bref c’est sans doute mon film préféré de Romy et cet acteur extraordinaire Philippe Noiret , je n’ai jamais autant pleuré !!
racyma
20 septembre 2018 @ 23:38
une de mes petites filles a pour surnom Sissi , je ne pouvais resister a l envie de l ecrire
Francois
21 septembre 2018 @ 01:57
Terrible destinée que celle de Romy partie tres jeune
Et terrible celle de l’impératrice Elisabeth
Les deux ont vu partir leur fils
Les deux etaient très attachées à leur beauté
Marie de Cessy
21 septembre 2018 @ 12:32
J’ai toujours aimé Romy Schneider qui ressemble physiquement à ma mère.
Elles sont nées à 2 mois d’intervalle donc ma mère fêtera aussi ses 80 ans en décembre.
Eh bien moi c’est grâce à la trilogie des Sissi que je regardais petite avec ma grand mère que m’est venue le gout de l’histoire et des familles royales.
Et chaque année, on regarde aussi le concert du Nouvel An à Vienne
Alors même si certains disent que c’est une miévrerie risible, les revoir chaque année pendant les fêtes est un agréable moment en famille.
Sinon le documentaire d’Alice Schwarzer qui passe en ce moment sur Arte est très intéressant.
A bon entendeur
jocelyne D
22 septembre 2018 @ 06:43
Elle a aussi fait un film avec Trintignant le train je crois super bien tourné avec la participation de Régine