Les ruines du château de la Ferté-Vidame se trouvent dans l’Eure-et-Loir dans la commune de la Ferté-Vidame. Il s’agit des ruines d’un château construit en 1771 par l’architecte Le Carpentier pour le financier Jean-Joseph de Laborde à l’emplacement de l’ancien château du duc de Saint-Simon. En 1783, le duc de Penthièvre cède son château de Rambouillet à Louis XVI, en contrepartie Penthièvre exige le château de la Ferté-Vidame, Laborde est donc contraint de lui vendre son château en 1784.
La Duchesse d’Orléans hérite du château à la mort de son père le duc de Penthièvre en 1793. Les biens de la Duchesse d’Orléans sont confisqués, saccagés et pillés lors de son émigration. La Ferté-Vidame est vendu au sieur Cardot-Villers en 1798 qui finira par dépecer le château en vendant les matériaux qui pouvaient l’être.
A la Restauration, les ruines du château et les forêts sont restituées à la Duchesse d’Orléans. Son fils Louis-Philippe, Duc d’Orléans en hérite en 1826. Devenu Roi des Français, Louis-Philippe émet le souhait de reconstruire le château mais la révolution de 1848 l’empêcha de poursuivre ses projets.
Le Roi Louis-Philippe restaure et agrandit les communs pour son usage personnel. Depuis cette époque, ce bâtiment est qualifié de petit château. Après la chute de la monarchie de Juillet, les biens de Louis-Philippe sont confisqués par Napoléon III. Le château est vendu par les domaines au baron Léon de Dordolot. En 1879, le riche agent de change parisien Charles Laurent rachète le domaine et s’installe au petit château où il mène une vie brillante.
Le monde de la politique et de la finance se retrouvent pour des chasses devenues célèbres. Le domaine est revendu à l’armateur Christian Vieljeux qui revend la plus grande partie à la société André Citroën qui y installe un centre d’essai en 1938. Le château et le petit château sont revendus au ministère de la Justice qui y installe un centre de réinsertion de femmes détenues de droit commun jusqu’au décès de son fondateur le père Courtois en 1979. En 1991, l’état cède le château au département d’Eure-et-Loir qui ouvre le parc au public. (Merci à Charles pour ce reportage)
framboiz 07
4 août 2016 @ 04:10
Une histoire mouvementée …
Damien B.
4 août 2016 @ 05:30
Ce château de la Ferté-Vidame présente aujourd’hui ses ruines qui lui donnent l’aspect d’un livre d’architecture ouvert.
La famille de Dorlodot est encore représentée en Belgique.
Charles
4 août 2016 @ 21:30
Le baron Léon de Dorlodot et son épouse, elle-même petite-fille du Duc Decazes et du marquis de Saint-Aulaire, installèrent à la Ferté-Vidame un haras de chevaux de course et de chevaux de Russie. Le couple se sépara néanmoins assez rapidement de ce château afin d’acquérir le manoir proche de Tardais.
La riche famille Laurent sera le nouveau propriétaire du château, ils acheterent également la forêt composée de 1956 hectares. Il est à noter que contrairement au château, la forêt était restée propriété d’un descendant du Duc de Penthievre puisque le vendeur de ladite forêt n’était autre que le Prince Louis d’Orléans, Duc de Nemours, second fils de Louis-Philippe et Marie-Amelie.
Damien B.
5 août 2016 @ 07:09
Merci pour ces précisions Charles.
Immédiatement le nom du duc de Decazes me fait penser au cruel mot de Chateaubriand le décrivant comme un « Narcisse à figure et épaules de laquais » …
Neoclassique
4 août 2016 @ 06:03
Merci Charles pour cet article riche d informations sue un site remarquable hélas peu connu .
Continuez d’aller cette veine là c est tellement plus intéressant que vos sempiternels billets hagiographiques ou généalogiques sur les moindres dits et gestes de vos copains Orléans.
Gérard
4 août 2016 @ 07:58
Singulier compliment !
marie francois
5 août 2016 @ 11:31
mais compliment, quand meme !
Marie
4 août 2016 @ 06:06
Passionnant! Merci pour ce reportage!
DEB
4 août 2016 @ 06:38
Charles,
Si je comprends bien, la première photo montre les ruines du château principal et la troisième représente le petit château – pas si petit que ça- où était installé le centre de réinsertion du père Courtois.
Merci pour cet article.
Charles
4 août 2016 @ 12:13
C’est tout à fait cela.
Le petit château, à taille humaine, est bien charmant.
Bien à vous,
Charles
Muscate
4 août 2016 @ 08:13
De belles ruines sûrement pleines d’âmes errantes…j’aime!
Corsica
4 août 2016 @ 09:21
Douce époque où un petit fils légitimé de roi pouvait jeter son dévolu sur le bien d’autrui et exiger qu’on le lui vende ! Tout simplement parce que le roi lui avait piqué le sien… Un jeu de chaises musicales qui n’a malheureusement pas porté bonheur à ce château.
framboiz 07
4 août 2016 @ 12:28
La DDHC – été 1789 – a apporté le droit de propriété , même si Rousseau qui l’avait inspirée ,pensait que la propriété avait apporté tant de maux …
clementine1
4 août 2016 @ 09:34
les ruines sont presque toujours tristes à voir. Dommage que personne ne puisse restaurer ce château dans l’esprit de l’architecte.
Baboula
4 août 2016 @ 15:57
Ce serait plus que de la restauration .Ce chateau fait penser à un décor de cinéma ,une façade et le vide derrière .Si l’on en juge par les communs ,il devait avoir fiére allure.
Charles
4 août 2016 @ 21:42
Ce lieu n’est pas triste mais terriblement romantique.
Annick
5 août 2016 @ 07:44
Je suis d’accord avec clémentine1 ; il est certes romantique, mais comme son état ne va pas aller en s’arrangeant, on ne peut qu’être triste en pensant à ce qu’il va devenir dans les prochaines décennies. Mais j’imagine bien que sa restauration coûterait une fortune !
pit
4 août 2016 @ 09:49
Très intéressant. Le parc est l’un des derniers plus grands parcs à la française du siècle des Lumières. Il se tient sur 60 hectares et est enclos de 13km de murs. Les perspectives Est et Ouest représentent une distance d’environ 3 km d’un bout à l’autre des jardins.
Suite à la dégradation importante du petit château, il fût un temps question de le rénover en hôtel de luxe avec une quarantaine de chambres. Idée assez vite abandonnée : le village se trouve en plein Perche, loin des lieux touristiques prisés des grandes fortunes.
MILENA
4 août 2016 @ 09:53
quelle dommage que ce château soit en ruine, espérons qu’un français fortuné puisse le racheter et le restaurer, mais j’en doute, tout notre patrimoine part dans les mains étrangères et surtout dans les mains des quataris et autres émirats arabes !!
patricio
4 août 2016 @ 10:09
Merci Charles pour ce reportage très intéressant d’un château que je ne connaissais pas.
amitiés
patricio
Mary
4 août 2016 @ 10:16
Pauvre château ,il n’a pas eu de chance !
Danielle
4 août 2016 @ 13:15
Merci Charles.
Ces châteaux en ruine me peinent toujours, vite un mécène !
Francois
4 août 2016 @ 13:23
Dépeçage atroce
Cela fait peur
Car si aujourd’hui nos châteaux sont encore à peu près intacts
Dans quelques décennies !!!!
Mayg
4 août 2016 @ 14:08
Merci à Charles pour ce beau reportage.
ciboulette
4 août 2016 @ 16:31
Merci, Charles , je ne connaissais pas ce château .
Il est bien regrettable qu’il n’ait pas été relevé , il faudrait trouver un ou plusieurs mécènes …
Dominique d'amico
4 août 2016 @ 19:35
Quelle tristesse l etat de ce chateau
J aime beaucoup tous ces reportages sur notre patrimone, qui helas se perd ou souffre beaucoup
Je ne rate rien de ceux qui paraissent dans pdv que j achete depuis 1977…
Philippe Gain d'Enquin
4 août 2016 @ 19:46
De quoi le patelin tire t’il sa « Fierté » ??? Il est lamentable de laisser voir et entrevoir de telles ruines, parfaitement relevables, quant il ne manque ni de bouveaux riches, ni de représentants du peuple aux très confortables prébendes, ni d’émiratis pour reconstruire (en tenant compte des règles) cet ensemble superbe…
Philippe Gain d'Enquin
4 août 2016 @ 19:48
« nouveaux », et non point « bouveaux », chacun (e)l’aura compris…
Caroline
4 août 2016 @ 20:51
Merci à Charles pour son reportage intéressant sur ce chateau que je ne connaissais pas du tout!
Malgré ses ruines, c’est surprenant qu’il soit classé dans la liste des chateaux de France! Croyez-vous qu’il y aurait un acheteur français ou européen souhaitant le restaurer?
vieillebranche
4 août 2016 @ 21:51
justement je n’aurais rien contre un quaitari qui ferait appel à nos spécialistes français du patrimoine! ce château le vaudrait bien.. mais justement l’isolement géographique par rapport à jet set society ?comme le château de Randan dans l’Allier empêche ce genre d’investissement. dommage. nos fortunes françaises sont plus investies dans la construction de musées d’art moderne ( B Arnauld, Pinault,voire Leclerc). un choix signifiant, non?
Gérard
5 août 2016 @ 09:33
La royale pression de Louis XVI pour obliger Jean-Joseph de Laborde, l’un des hommes les plus riches de France, à vendre son château s’accompagna de la collation d’un titre de marquis. En effet il acheta le 8 août 1785 le domaine de La Borde au Château, à Meursanges (Côte-d’Or), ancien marquisat dont le titre lui fut confirmé par lettres patentes d’octobre 1785, enregistrées à la chambre des comptes de Dijon. La baronnie en avait été érigée en marquisat en août 1645 pour Denis Brûlart, président au parlement de Dijon.
Jean-Joseph, le nouveau marquis, acheta le domaine de Méréville près d’Étampes et entreprit à nouveau la restauration et l’agrandissement de ce château et la création d’un parc à l’anglaise pour lequel il fallut détourner la Juine, affluent de l’Essonne, et il poursuivit ses travaux jusqu’après 1792. Préparant peut-être son émigration il transféra des fonds à Londres en 1794, fut dénoncé et guillotiné le 18 avril de la même année. Méréville est aujourd’hui propriété du Conseil départemental de l’Essonne.
Le titre de vidame dans le nom du château de La Ferté (anciennement La Ferté-Arnault) vient de ce que celui-ci avait été acquis en 1374 par la famille de Vendôme qui le fait reconstruire et qui à cette époque avait la charge de vidame de Chartres. Le château fut acheté le 19 mai 1635 par Claude de Rouvroy, duc de Saint-Simon, père du mémorialiste et favori de Louis XIII, et le titre de vidame fut transporté dans sa famille et devint le titre de l’héritier du duché. Jean-Joseph conserva cependant le titre de vidame de Chartres en vendant le château et il fut le dernier vidame du diocèse de Chartres.
Gérard
5 août 2016 @ 10:16
Louis-Philippe fit en effet notamment dès 1830 restaurer les murs du domaine, les pièces d’eau, les fossés, les écuries anglaises, il fit couvrir les communs du château qui étaient les seuls vestiges de l’époque du duc de Saint-Simon avec l’église Saint-Nicolas.
En 1845, à l’occasion de la fête du Roi il alloua un budget pour la pose de fenêtres, de rideaux et l’ameublement du petit château. 1846, les travaux de couverture des communs étaient achevés et les fils du roi pouvaient séjourner à la Ferté, le duc de Nemours, le prince de Joinville, le duc de Montpensier.
Le 21 mai 1846 le roi lui-même vint qui ramenait comme il se devait le beau temps selon la chronique locale et sa voiture était escortée d’un détachement de cuirassiers, tandis que le canon se faisait entendre. Le roi fut acclamé par toute la population du canton et répondit avec affabilité. Il visita avec son fils les ruines de l’ancien château en compagnie des architectes Fontaine et Lefranc.
Le roi reconnut que la reconstruction du vieux château était une nécessité et en attendant, il donna des ordres pour compléter les travaux du petit château en vue d’une visite de la reine au mois de septembre.
Après cette visite il fut procédé donc à des aménagements et des additions au petit château pour la construction de caves et de souterrain, à la construction d’un hangar dans le parc à l’extrémité du souterrain pour servir de salle de service, à la construction d’écuries et de remise avec communs au-dessus (il n’en reste plus aujourd’hui que le magnifique portail), à l’aménagement des logements de l’inspecteur de la garde à cheval, du receveur et du garde général.
La famille royale revint le 16 septembre 1846 comme prévu, et à nouveau en septembre 1847 tandis que du 9 au 11 novembre revint le duc de Nemours.
http://www.oreeduperche.com/louis-philippe.html
La visite du mois de mai avait un peu inquiété Madame Adélaïde toujours soucieuse de son frère et elle écrivait le 19 mai à son neveu préféré le « bon et cher Joinville » : « … Notre bien aimé Roi est en parfaite santé ; il part demain, soit disant à 11 h du matin pour faire une visite de propriétaire à la Ferté-Vidame, avec Nemours et Victoire, et décider les arrangements à faire. Cela l’amuse beaucoup et lui fera du bien, ce qui fait que je n’ose rien dire ; mais je t’avoue que ses absences sont toujours un tourment pour moi. Il couchera à Dreux et restera deux jours à La Ferté-Vidame, et compte être de retour ici samedi pour dîner, ce qui sera un bon jour pour moi ».
Pour plus de détails voir François Formel, chargé de la conservation du Musée Saint-Simon, « D’un château l’autre » : de la « maison des écuries » du duc de Saint-Simon à la résidence fertoise de Louis-Philippe, Bulletin municipal de La Ferté-Vidame (1990-1991, p. 46-56), http://saint-simon-la-ferte-vidame.fr/de1784a1848.html.
Un grand merci à Charles et à Régine pour nous avoir emmenés à La Ferté-Vidame.
Sébastien
5 août 2016 @ 13:21
Si Régine me permet :
http://www.oreeduperche.com/tl_files/oree-du-perche/photos/Parc%20et%20chateaux/facade-ouest-image-de-synthese.jpg
Thierry Pavard
25 juillet 2019 @ 21:10
Bonsoir,
Pourquoi ne nous mettons pas à racheter le château bientôt mous seront plus capable de les montrer à nos petit enfant merci
cdlt