Dans la section « Objets d’art. De Louis XIV à Louis XVI » au 1er étage du musée du Louvre à Paris, voici la salle Marie-Antoinette contenant du mobilier d’art issu des résidences royales. (Merci à Jeremy)
Quelques précisions du Musée du Louvre concernant ces meubles :
En 1784, Marie-Antoinette se fit aménager au palais des Tuileries un petit appartement, à la dernière mode. On ne sait pas aujourd’hui où il était précisément situé dans le château, mais il était distinct du grand appartement, et permettait à la reine de passer la nuit à Paris lorsqu’elle s’y rendait pour assister à un spectacle. Jean-Henri Riesener, l’ébéniste ordinaire de la Couronne, livra alors dix-neuf meubles d’ébénisterie. Outre ce secrétaire à cylindre, cette livraison comportait aussi une commode, une table de nuit et une table de toilette, toutes aujourd’hui réunies au Louvre.
je croyais que Marie-Antoinette descendait au Garde-Meubles ou à l’hotel de la Marine place de la Concorde alors appelée place Louis XV qd elle voulait rester la nuit à Paris apres un spectacle. Je n’ai jamais rien su sur les Tuileries. Vous êtes sure de cette information ?
Oui Élise a raison. Ce ne fut pas simple d’organiser tout cela dans les années 1780 car les Tuileries était inoccupées depuis longtemps, et bien transformées et parfois même dangereuses.
Elise, merci pour vos précisions!
Comment appelle-t-on le petit meuble bas au milieu de cette pièce ? Un repose-pieds tapissé d’antan ou un petit fauteuil pour enfants? Merci d’avance!
Caroline, à mon (humble) avis, il s’agit plutôt d’un lit de repos pour les carlins de la reine. On voit au château de Vendeuvre de très jolis meubles miniatures du genre de celui-ci (parfois avec tentures « à la polonaise ») destinés aux animaux de compagnie.
Tout est superbe (y compris les tissus, certainement lyonnais). Mais il y manque la vie. On a plutôt l’impression d’un garde-meuble de luxe. Au musée Nissim de Camondo par exemple, bien qu’inhabité depuis des lustres, la sensation n’est pas du tout la même. La maison semble assoupie mais prête au retour de ses occupants.
Cette partie du Musée du Louvre est des plus intéressantes. Il ne faut pas hésiter à venir y admirer les superbes témoignages de l’art décoratif français qu’elle abrite.
Superbe
Quand on aime et le style et Marie Antoinette comme moi
Ces meubles sont d’une élégance !!
Ni trop stricts ni trop chargés
Les murs habillés de soie fleurie avec encadrements sont tres typiques
des goûts de la reine
Ce que j’apprécie particulièrement au Louvre, pour y aller plusieurs fois par semaine à certaines périodes, c’est qu’il y a toujours des endroits que les très nombreux touristes n’ont, hélas pour eux, pas le temps de visiter.
Je n’ai pas fait spécialement attention à cette salle, mais je vais y faire un tour, même si ça semble mal disposé comme le fait remarquer Clément.
C’est vraiment dommage de créer un tel fouillis avec ces meubles de manufacture royale. Cette pièce tient beaucoup plus du « showroom » d’un grand antiquaire qu’au salon de Marie-Antoinette. Les couleurs de la savonnerie font penser au style second empire. Je rejoins le commentaire d’Antoine.
Le département objets d’art est d’autant plus remarquable qu’il est inconnu des bataillons de touristes chinois et japonais (je n’ai rien contre eux, il faut qu’ils viennent en France mais j’aime aussi la tranquillité). Je recommande aussi la galerie des Poules (sic) et ses admirables pastels du XVIIIème.
Toutes les salles XVIII ème du Louvre, ouvertes depuis deux ou trois ans, sont magnifiques.
Cette salle est superbe et de toute façon, on ne se lasse jamais du musée du Louvre.
Lorsqu’il vécurent à Paris du fait de la révolution Louis XVI et Marie-Antoinette firent entreprendre des travaux aux Tuileries dans les parties privées de leur appartement essentiellement au rez-de-chaussée du pavillon intermédiaire, au rez-de-chaussée côté jardin, avant la galerie du bord de l’eau, dans les entresols et au premier étage pour les chambres à coucher.
C’est pour ses appartements, l’appartement de la reine qui avait été celui de Marie-Thérèse d’Autriche, qu’autrefois Marie-Antoinette avait commandé un nouveau mobilier afin d’y améliorer son séjour lorsqu’elle demeurait à Paris tandis que le roi n’y venait pratiquement pas.
La reine se fit aménager une bibliothèque et Louis XVI y installa sa forge et son cabinet de géographie.
On a de nombreuses relations qui évoquent l’installation de Louis XVI et de sa famille aux Tuileries mais il était difficile en l’absence de description détaillée de s’en faire une juste idée. Il existe un plan des appartements de la famille royale aux Tuileries par Robert Mique (1728–1794) mais ce n’est que grâce à la récente découverte d’une notice explicative qui avait été détachée du plan que l’on peut se faire une plus juste idée de ces appartements.
Il était difficile en effet d’imaginer avec précision la disposition des appartements du roi et de la reine du temps de la Révolution aux Tuileries du fait que la partie méridionale du palais avait subi des modifications depuis le départ de Louis XV avec des pièces en entresol, des escaliers dérobés, d’étroits couloirs…
On peut dire que pendant la Révolution tandis que Monsieur et Madame s’étaient installés dans leur palais du Luxembourg, Madame Adélaïde et Madame Victoire vécurent dans le pavillon de Marsan qui était séparé des appartements royaux par la salle des Machines et la Chapelle. Mais elles étaient plus souvent dans leur château de Bellevue. La princesse de Lamballe vécut au rez-de-chaussée du pavillon de Flore et était ainsi voisine de la reine et au-dessus d’elle au premier étage était Madame Élisabeth qui voisinait avec Madame Royale. Les dames d’honneur dont Madame de Tourzel et sa fille Pauline furent logées au second. En ce qui concerne les appartements de Marie-Antoinette, anciens appartements du dauphin, qui avaient été remis au goût du jour par la comtesse de La Marck, ils étaient au rez-de-chaussée en dessous du grand appartement des reines, et comprenaient en venant du vestibule de l’escalier des appartements une antichambre, deux salons, la chambre de la reine juste sous celle de ses enfants puis deux petites pièces que Louis XVI utilisa pour son atelier de serrurerie et une petite chambre de repos. La salle de billard faisait office de salle à manger.
On voit ici le secrétaire à cylindre du cabinet intime de l’appartement de nuit de la reine aux Tuileries réalisé à Paris par Jean-Henri Riesener en 1784. Il est en chêne et sapin avec un placage de sycomore, d’amarante, de bois de rose et autres bois polychromes avec une garniture de bronze doré. Riesener a livré pour l’appartement de la reine en 1784 19 meubles pour 32 000 livres et sont aujourd’hui au Louvre la commode, la table de nuit, la table de toilette.
Devant on ignore s’il s’agit d’un repose pied ou d’un petit siège pour le dauphin avec ses fleurs de lys.
Contre un mur nous voyons une commode qui est celle du cabinet entresolé du pavillon royal de Marly qui a été livré pour la reine Marie-Antoinette en 1782 et qui est un travail parisien en bâti de chêne, placage de sycomore, d’amarante et d’épine-vinette, avec une marqueterie de bois précieux (satiné, houx), avec une garniture de bronze doré et un marbre brèche d’Alep. La commode est au monogramme de la reine.
Ces meubles seraient tout de même mieux à Versailles
Mais le fait qu’i,s demeurent au Louvre permet à ceux qui ne vont pas à Versailles
d’admirer ce raffinement de l’extrême fin de l’ancien régime
Qui comme toute fin de grandeurs fut à la mesure
C’est vers la fin que les civilisations donnent souvent le meilleur
Quand le raffinement est à son paroxysme l’émotion reste à jamais
Voir le Guepard et dans le film et dans le livre
Elise
27 septembre 2016 @ 06:46
Quelques précisions du Musée du Louvre concernant ces meubles :
En 1784, Marie-Antoinette se fit aménager au palais des Tuileries un petit appartement, à la dernière mode. On ne sait pas aujourd’hui où il était précisément situé dans le château, mais il était distinct du grand appartement, et permettait à la reine de passer la nuit à Paris lorsqu’elle s’y rendait pour assister à un spectacle. Jean-Henri Riesener, l’ébéniste ordinaire de la Couronne, livra alors dix-neuf meubles d’ébénisterie. Outre ce secrétaire à cylindre, cette livraison comportait aussi une commode, une table de nuit et une table de toilette, toutes aujourd’hui réunies au Louvre.
bianca
27 septembre 2016 @ 12:42
Merci Elise de ces précisions, car j’envisage une visite prochainement, bonne journée !
Ami des Bataves
27 septembre 2016 @ 13:02
je croyais que Marie-Antoinette descendait au Garde-Meubles ou à l’hotel de la Marine place de la Concorde alors appelée place Louis XV qd elle voulait rester la nuit à Paris apres un spectacle. Je n’ai jamais rien su sur les Tuileries. Vous êtes sure de cette information ?
Gérard
28 septembre 2016 @ 10:03
Oui Élise a raison. Ce ne fut pas simple d’organiser tout cela dans les années 1780 car les Tuileries était inoccupées depuis longtemps, et bien transformées et parfois même dangereuses.
Caroline
27 septembre 2016 @ 19:20
Elise, merci pour vos précisions!
Comment appelle-t-on le petit meuble bas au milieu de cette pièce ? Un repose-pieds tapissé d’antan ou un petit fauteuil pour enfants? Merci d’avance!
Antoine
28 septembre 2016 @ 09:10
Caroline, à mon (humble) avis, il s’agit plutôt d’un lit de repos pour les carlins de la reine. On voit au château de Vendeuvre de très jolis meubles miniatures du genre de celui-ci (parfois avec tentures « à la polonaise ») destinés aux animaux de compagnie.
Caroline
28 septembre 2016 @ 13:05
Antoine, merci pour vos explications !
Gérard
28 septembre 2016 @ 15:38
En effet Antoine, vous avez raison c’est bien le plus vraisemblable.
Antoine
27 septembre 2016 @ 09:06
Tout est superbe (y compris les tissus, certainement lyonnais). Mais il y manque la vie. On a plutôt l’impression d’un garde-meuble de luxe. Au musée Nissim de Camondo par exemple, bien qu’inhabité depuis des lustres, la sensation n’est pas du tout la même. La maison semble assoupie mais prête au retour de ses occupants.
clement
27 septembre 2016 @ 09:25
Adorable atmosphère ,un peu chargée toutefois et mal disposée .
COLETTE C.
27 septembre 2016 @ 10:40
Je suppose que certains appartenaient à Marie-Antoinette. Le secrétaire est superbe.
Pierre-Yves
27 septembre 2016 @ 11:03
Cette partie du Musée du Louvre est des plus intéressantes. Il ne faut pas hésiter à venir y admirer les superbes témoignages de l’art décoratif français qu’elle abrite.
Francois
27 septembre 2016 @ 12:50
Superbe
Quand on aime et le style et Marie Antoinette comme moi
Ces meubles sont d’une élégance !!
Ni trop stricts ni trop chargés
Les murs habillés de soie fleurie avec encadrements sont tres typiques
des goûts de la reine
Carole 007
27 septembre 2016 @ 13:16
Ce que j’apprécie particulièrement au Louvre, pour y aller plusieurs fois par semaine à certaines périodes, c’est qu’il y a toujours des endroits que les très nombreux touristes n’ont, hélas pour eux, pas le temps de visiter.
Je n’ai pas fait spécialement attention à cette salle, mais je vais y faire un tour, même si ça semble mal disposé comme le fait remarquer Clément.
warwick
27 septembre 2016 @ 15:28
C’est vraiment dommage de créer un tel fouillis avec ces meubles de manufacture royale. Cette pièce tient beaucoup plus du « showroom » d’un grand antiquaire qu’au salon de Marie-Antoinette. Les couleurs de la savonnerie font penser au style second empire. Je rejoins le commentaire d’Antoine.
JACQUES
27 septembre 2016 @ 16:33
Le département objets d’art est d’autant plus remarquable qu’il est inconnu des bataillons de touristes chinois et japonais (je n’ai rien contre eux, il faut qu’ils viennent en France mais j’aime aussi la tranquillité). Je recommande aussi la galerie des Poules (sic) et ses admirables pastels du XVIIIème.
Danielle
27 septembre 2016 @ 17:00
Toutes les salles XVIII ème du Louvre, ouvertes depuis deux ou trois ans, sont magnifiques.
Cette salle est superbe et de toute façon, on ne se lasse jamais du musée du Louvre.
ciboulette
27 septembre 2016 @ 17:42
C’est beau , mais hétéroclite .
Gérard
28 septembre 2016 @ 00:07
Lorsqu’il vécurent à Paris du fait de la révolution Louis XVI et Marie-Antoinette firent entreprendre des travaux aux Tuileries dans les parties privées de leur appartement essentiellement au rez-de-chaussée du pavillon intermédiaire, au rez-de-chaussée côté jardin, avant la galerie du bord de l’eau, dans les entresols et au premier étage pour les chambres à coucher.
C’est pour ses appartements, l’appartement de la reine qui avait été celui de Marie-Thérèse d’Autriche, qu’autrefois Marie-Antoinette avait commandé un nouveau mobilier afin d’y améliorer son séjour lorsqu’elle demeurait à Paris tandis que le roi n’y venait pratiquement pas.
La reine se fit aménager une bibliothèque et Louis XVI y installa sa forge et son cabinet de géographie.
On a de nombreuses relations qui évoquent l’installation de Louis XVI et de sa famille aux Tuileries mais il était difficile en l’absence de description détaillée de s’en faire une juste idée. Il existe un plan des appartements de la famille royale aux Tuileries par Robert Mique (1728–1794) mais ce n’est que grâce à la récente découverte d’une notice explicative qui avait été détachée du plan que l’on peut se faire une plus juste idée de ces appartements.
Il était difficile en effet d’imaginer avec précision la disposition des appartements du roi et de la reine du temps de la Révolution aux Tuileries du fait que la partie méridionale du palais avait subi des modifications depuis le départ de Louis XV avec des pièces en entresol, des escaliers dérobés, d’étroits couloirs…
On peut dire que pendant la Révolution tandis que Monsieur et Madame s’étaient installés dans leur palais du Luxembourg, Madame Adélaïde et Madame Victoire vécurent dans le pavillon de Marsan qui était séparé des appartements royaux par la salle des Machines et la Chapelle. Mais elles étaient plus souvent dans leur château de Bellevue. La princesse de Lamballe vécut au rez-de-chaussée du pavillon de Flore et était ainsi voisine de la reine et au-dessus d’elle au premier étage était Madame Élisabeth qui voisinait avec Madame Royale. Les dames d’honneur dont Madame de Tourzel et sa fille Pauline furent logées au second. En ce qui concerne les appartements de Marie-Antoinette, anciens appartements du dauphin, qui avaient été remis au goût du jour par la comtesse de La Marck, ils étaient au rez-de-chaussée en dessous du grand appartement des reines, et comprenaient en venant du vestibule de l’escalier des appartements une antichambre, deux salons, la chambre de la reine juste sous celle de ses enfants puis deux petites pièces que Louis XVI utilisa pour son atelier de serrurerie et une petite chambre de repos. La salle de billard faisait office de salle à manger.
On voit ici le secrétaire à cylindre du cabinet intime de l’appartement de nuit de la reine aux Tuileries réalisé à Paris par Jean-Henri Riesener en 1784. Il est en chêne et sapin avec un placage de sycomore, d’amarante, de bois de rose et autres bois polychromes avec une garniture de bronze doré. Riesener a livré pour l’appartement de la reine en 1784 19 meubles pour 32 000 livres et sont aujourd’hui au Louvre la commode, la table de nuit, la table de toilette.
Devant on ignore s’il s’agit d’un repose pied ou d’un petit siège pour le dauphin avec ses fleurs de lys.
Contre un mur nous voyons une commode qui est celle du cabinet entresolé du pavillon royal de Marly qui a été livré pour la reine Marie-Antoinette en 1782 et qui est un travail parisien en bâti de chêne, placage de sycomore, d’amarante et d’épine-vinette, avec une marqueterie de bois précieux (satiné, houx), avec une garniture de bronze doré et un marbre brèche d’Alep. La commode est au monogramme de la reine.
Antoine
28 septembre 2016 @ 22:03
Merci, Gérard, pour ces érudites et intéressantes explications.
Gérard
1 octobre 2016 @ 19:49
Merci à vous Antoine.
Caroline
28 septembre 2016 @ 13:07
Gérard, vous etes toujours parfait pour écrire vos commentaires fort intéressants!
Bien merci de ma part!
Gérard
30 septembre 2016 @ 19:12
Vous êtes trop bonne Caroline. Merci et bonne fin de semaine.
Francois
28 septembre 2016 @ 13:48
Ces meubles seraient tout de même mieux à Versailles
Mais le fait qu’i,s demeurent au Louvre permet à ceux qui ne vont pas à Versailles
d’admirer ce raffinement de l’extrême fin de l’ancien régime
Qui comme toute fin de grandeurs fut à la mesure
C’est vers la fin que les civilisations donnent souvent le meilleur
Quand le raffinement est à son paroxysme l’émotion reste à jamais
Voir le Guepard et dans le film et dans le livre