Le Domaine Royal de Randan va accueillir les 21 et 22 avril 2018 le 6ème salon du jardin et la fête des plantes dans le parc exceptionnel du château de Madame Adélaïde. Randanplants est devenu au fil du temps le salon des producteurs professionnels et amateurs du jardin d’agrément. Tout ce qui peut agrémenter un jardin sera proposé aux amateurs : plantes fleuries, arbustes, plants, outils, décor et mobilier de jardin.
Des plantes seront proposées aux amateurs dans le parc devant l’orangerie de Madame Adélaïde bâtie en 1835. Ce bâtiment de 56 mètres de long permettait d’abriter l’hiver les orangers de la Princesse qui agrémentaient la terrasse et les abords du château à la belle saison. (Photos DR – Merci à Charles)
Laurent F
13 avril 2018 @ 09:18
Y’a quelques carreaux à remplacer !! Parc exceptionnel, faut peut-être pas pousser, c’est un parc point.
Gatienne
13 avril 2018 @ 12:38
On aurait pu peut-être aussi nous épargner la vue sur la « cabane au fond du jardin » estampillée bien prosaïquement « WC » ;-)
Gérard
13 avril 2018 @ 18:42
Réalisé par Pierre François Léonard Fontaine, le parc de Randan, à propos duquel la documentation se trouve dans le site du Domaine, s’inspirait de plusieurs genres traditionnels de jardins : jardins réguliers aux abords du château suivant le style du jardin à la française, vastes espaces paysagers agrémentés de pièces d’eau et d’un obélisque et d’autres fabriques du parc à l’anglaise, pergolas, ferronneries, lanternes et jardinières du parc à l’italienne.
Le parc était composé de larges parties boisées, de prairies plantées d’essences communes et exotiques et comptait également plusieurs bassins artificiels.
Il comprenait aussi une vaste orangerie de 56 m de long, un potager avec trois serres chaudes dont deux créées en 1837 sur le modèle de celles disparues du potager du château de Versailles, un verger et deux glacières.
Les serres chaudes étaient situées devant l’orangerie et bénéficiaient d’un triple système de chauffage par les verrières, par la canalisation d’eau chaude alimentée via une chaudière et par des plaques de fonte transmettant la chaleur de la fermentation de fumier de cheval.
Les jardins et le parc, d’une superficie de 100 ha, représentaient l’une des plus importantes créations paysagères françaises de la première moitié du XIXème siècle. Ils conjuguaient les influences française, anglaise et italienne, et perpétuaient la tradition du jardin paysager du XVIIIème siècle tout en annonçant les évolutions de l’art des jardins sous le Second Empire.
Au moment de son acquisition par Mademoiselle d’Orléans, en 1821, le château de Randan était entouré de 40 ha de terres affermées et cultivées. Après en avoir retrouvé la jouissance, la princesse confia leur aménagement à Pierre Fontaine. L’un des rares éléments qui préexistait était l’avenue plantée d’ormes qui relie le village au château.
En quelques années les terres agricoles furent transformées en parc d’agrément avec notamment la plantation de milliers d’arbres, la création d’allées, d’étangs et la construction de bassins.
Progressivement, Adélaïde acheta des centaines de petites parcelles afin d’agrandir son nouveau parc qui, vers 1840, atteignait une superficie de 110 hectares. L’un des avantages de cet accroissement fut de mettre en relation directe le parc d’agrément et le massif forestier et de passer imperceptiblement de l’un à l’autre.
Comme le château, le parc fit l’objet de travaux incessants jusqu’à la Révolution de 1848 et donc à l’exil.
Dans la seconde moitié du XIXème siècle le parc, régulièrement entretenu, ne fit l’objet d’aucune modification notoire. Mais dans les années 1910, la construction de la ligne de chemin de fer Vichy-Clermont amputa le parc de 10 hectares dans son extrémité sud (l’actuel parc de Nemours qui est propriété communale).
Jusqu’en 1919, année du décès de sa propriétaire, Isabelle d’Orléans, comtesse de Paris, le parc de Randan fut dans un état d’entretien parfait. C’est l’incendie du château en 1925 qui marqua le début de son abandon.
Depuis 1999 le parc du domaine royal de Randan est progressivement remis en valeur. Il est classé Monument Historique dans sa totalité et labellisé Jardin remarquable par le Ministère de la Culture. Ses bois sont certifiés comme étant gérés et exploités de manière durable (label PEFC).
Les espaces situés aux abords du château ont un tracé régulier.
Au nord, la cour d’honneur est délimitée par le château, deux fossés secs et une imposante grille enchâssée dans des piédestaux surmontés de sculptures animalières. La grille, ponctuée par trois portails, donnait accès à une cour sablée, agrémentée de massifs de fleurs en son centre et dans ses angles. Les trottoirs dallés qui encadrent le château et dominent les fossés secs accueillaient à la belle saison des dizaines d’orangers en caisses.
Au sud, trois niveaux dont deux en terrasse s’étagent au pied du château et dominent le paysage :
La terrasse la plus haute est appelée jardin réservé car c’était un espace privatif dévolue à la famille royale. Les salons de réception donnaient de plain-pied sur ce jardin cerné d’une grille ponctuée de piles en pierre et de vases Médicis.
La terrasse intermédiaire est appelée jardin italien. En forte pente, elle était autrefois plantée de rosiers du Bengale. En son milieu, la pente était interrompue par une allée de tilleuls encadrée par deux bassins avec jet d’eau. Au bas de la pente, un second replat agrémenté d’une pergola dominait un dernier jardin.
Situé en effet au pied des terrasses, le jardin fleuriste était un jardin de compartiments, organisé autour d’un bassin avec jet d’eau. Au nord, il butait contre le mur de soutènement du jardin italien qui était percé de cinq baies donnant accès aux resserres des jardiniers.
À l’ouest du château s’étend l’immense aile des cuisines couverte d’une terrasse formant perspective entre le château et la chapelle. Cette terrasse, partie intégrante des jardins, forme belvédère sur le paysage. Elle conserve son exceptionnel mobilier en fonte livré en 1832 : jardinières, pergola, vases Médicis.
Enfin, à l’est du château, s’étendait un quinconce d’arbres traversé par une allée donnant accès à un belvédère. Ce quinconce faisait transition entre les abords ordonnancés du château et le grand parc paysager.
Le jardin paysager ou grand parc est caractérisé par une alternance d’espaces boisés et de prairies. Il est parcouru par un dense réseau d’allées cavalières ou piétonnes. Parmi elles on distingue l’avenue du château (entrée principale), l’allée des Grands communs, l’avenue des Graves (offrant une perspective sur le château), l’allée du Boulet de canon (divisant le parc en deux secteurs) et l’allée de ceinture (permettant d’appréhender l’étendue du parc).
Un important réseau souterrain alimentait quatre étangs (la Barrière, les Terres blanches, le Bancheret, la Presle) et plusieurs bassins (bassin caché, bassin des Graves, bassin de Lhérat, Bassin des Genévriers, bassin Madame etc.).
Des points de vue sont aménagés sur des hauteurs, parfois accompagnés de percées à travers les boisements.
Des chaumières constituaient des buts de promenade (chaumière des Graves, Grande chaumière, chaumière de Lhérat, chaumière Montpensier) ; seuls leurs emplacements subsistent aujourd’hui.
Parmi les fabriques on peut encore citer l’obélisque, la glacière des Graves, la glacière du château, la station de pompage et la maison Saint-Julien, cette dernière ayant disparu.
La réhabilitation progressive du domaine a permis d’ouvrir au public 40 ha de l’ancien parc historique. Afin de favoriser sa découverte, un sentier de découverte de 3 kms a été créé. Il est ponctué par des pupitres de lecture du paysage qui délivrent des informations sur des aménagements particuliers. On y découvre également des panneaux d’identification des arbres.
Les jardins d’utilité ou vivriers se concentraient à l’ouest du parc, à proximité des bâtiments. Ils ne sont plus exploités depuis bien longtemps mais il en subsiste des traces.
Deux bassins d’arrosage et la graineterie récemment restaurée sont les vestiges du vaste jardin potager qui était établi non loin des cuisines. D’une superficie de
3 000 m², ce jardin était divisé en huit grands compartiments par des allées orthogonales. Il était distribué en eau par quatre bassins répartis symétriquement.
À proximité du potager s’élève l’immense orangerie destinée à conserver les nombreux orangers en caisse qui faisaient autrefois la réputation du parc de Randan.
Au devant de l’orangerie, les deux serres chaudes semi-enterrées sont donc la copie de celles disparues du potager de Versailles. Une troisième serre chaude, dite hollandaise, complète l’ensemble des serres.
Au sud-ouest du parc, un puits et les fondations d’un bâtiment signalent l’emplacement d’un autre jardin de rapport. Aujourd’hui colonisé par les bois, il semble avoir été plus particulièrement consacré à la culture des fruits. C’est dans ce secteur qu’était établie une plantation de 180 abricotiers.
De nombreux fruitiers étaient cultivés, soit en bordure des pairies soit en vergers de plein vent. Un inventaire partiel dénombre plus de 800 arbres fruitiers en 1853.
Au sud, dans la partie basse du parc, une prairie rectangulaire bordée par un bassin correspond à l’emplacement d’une ancienne pépinière.
Le parc communique avec un grand massif forestier.
En 1847, au moment de son extension maximale, ce massif atteignait une superficie de 4 500 hectares. Il se composait de la forêt de Montpensier, propriété des Orléans depuis le XVIIème siècle, et de la forêt de Randan acquise par la princesse Adélaïde à partir de 1821.
De 1822 à 1847, Louis-Philippe et Adélaïde d’Orléans font réaliser d’importants travaux pour valoriser ces forêts. Rapidement, 47 routes forestières sont restaurées ou créées ; chacune reçoit un nom, parfois celui d’un membre de la famille d’Orléans (route de Joinville, route de Chartes, route Louise…). De même, 15 maisons forestières sont construites pour la surveillance et l’exploitation des bois.
Afin de trouver un débouché local aux écorces issues des coupes de bois, Adélaïde fait construire une grande tannerie où les écorces sont utilisées pour le traitement des peaux (tan). Cette manufacture appelée l’Usine Montpensier emploiera jusqu’à 80 personnes.
À partir de 1838, Madame Adélaïde fait édifier en bordure de la forêt de Randan le rendez-vous de chasse de Maulmont. Ce castel qui domine le val d’Allier est le premier exemple d’architecture néo-médiévale en Auvergne.
Toujours pour valoriser son domaine mais également pour contribuer à l’essor de la région, la princesse finança dans les années 1840 la construction d’un pont suspendu sur l’Allier (le pont de Ris). Bien qu’utilisant des techniques modernes, il adopte lui aussi un style médiéval en référence au rendez-vous de chasse de Maulmont situé à proximité.
Pendant leurs séjours à Randan, Louis-Philippe et Adélaïde d’Orléans parcouraient sans cesse leurs forêts pour décider de nouveaux aménagements ou suivre l’avancement des travaux qu’ils avaient ordonnés. Le reste de la famille suivait souvent ces déplacements qui étaient l’occasion de baignades en rivière, de pêches aux écrevisses, de courses et d’instruction pour les plus jeunes.
Le château de Maulmont subsiste. Il y avait là au XIIIe siècle la commanderie templière de la Gagère, construite par le maître de l’Ordre du Temple, Renaud de Vichiers ou de Vichy, dès son retour de croisade en 1255.
Elle avait été édifiée sur les collines dominant les rives de l’Allier. Du vieux château, il reste les caves à vins et quelques murs couverts de lierre, percés de portes aux armoiries du Temple, de meurtrières et de croisées sculptées.
Au début du XIVème siècle, le roi Philippe IV le Bel prit possession de toutes les propriétés des Templiers et Philippe V aurait échangé la forteresse avec des demeures appartenant au comte Guillaume IV d’Auvergne.
Le château de Maulmont a reçu son nom d’Agnès de Maulmont, épouse de Guillaume IV, qui vint y vivre après la mort de son mari. En 1405 Françoise de Maulmont épousa Gilbert du Puy Saint-Bonnet et lui apporta le château. En 1452 leur fille Suzanne le transmit par mariage au comte de Levis-Chalus. Le château fut reconstruit au XVe siècle. Après la dernière descendante Françoise de Maulmont, décédée au XVème siècle, vers 1566 la baronnie de Maulmont fut rattachée à la terre de Randan. Le château fut successivement à plusieurs personnes de haute naissance comme les Durfort, les ducs de Praslin, les marquis de Grollier.
En 1821 la comtesse de Grollier vend le domaine à Jean-Louis de Rollat-Brugheas qui le cède en 1829 à Mlle d’Orléans et celle-ci le joint à son domaine de Randan.
Mais elle fit donc détruire la commanderie pour édifier son rendez-vous de chasse par son architecte Pierre Fontaine à partir de 1830, Fontaine dont on se souvient qu’il est également l’architecte de la Galerie des batailles de Versailles. Le roi Louis-Philippe venait chasser à Maulmont et à Randan.
En 1847 Madame meurt et Maulmont passe selon ses dispositions testamentaires à son neveu Antoine d’Orléans (1824-1890), duc de Montpensier, qui en 1857 le vend au riche banquier italien le marquis Raffaele de Ferrari duc de Galliéra et prince de Lucedio lequel en 1886 le cède à Alfred Bailhon du Guérinet qui lui-même en 1890, demande à l’architecte Honoré Vianne de transformer le rendez-vous de chasse en véritable château. Les travaux portèrent principalement sur les ailes encadrant le corps d’entrée, qui furent surélevées d’un étage et dont les toits en terrasse furent transformés. Ce château est actuellement un hôtel.
Prince MD
16 avril 2018 @ 16:35
Monsieur Gérard, Le château de Randan n’a-t-il pas brûlé ? On prétend que la veuve Espagnole du Duc de Montpensier mis le feu au château !
Vérité ou affabulation ?
aude
13 avril 2018 @ 10:58
Voilà une excellente initiative
Caroline
13 avril 2018 @ 11:29
Merci à Charles pour cette information , précisément à l’ arrivée du printemps !
Il y avait un article intéressant sur le château de Radan, il y a quelques années dans ce site royal !
Leonor
13 avril 2018 @ 12:43
Le genre de truc où ma carte bancaire surchauffe. J’en viens à éviter !
D’autant qu’après, il faut … planter !
J’ai comme ça deux rosiers, jamais replantés, qui ont fini par se planter tout seuls en crevant leur pot par les racines. Certes, ils colonisent un arbre. Mais ma foi, c’est toujours ça de fait et, mes jolis, si vous voulez pousser, poussez !
Esquiline
13 avril 2018 @ 12:50
L’orangerie ressemble à un atelier désaffecté d’une ruine industrielle.
Clément II
15 avril 2018 @ 13:34
Le château de Randan n’est pas dans un état optimal et son parc, s’il est entretenu ne l’est pas forcément du mieux possible. Le lieu est chargé d’histoire mais je trouve que l’on honore assez mal ce souvenir. Bref. Les touristes aiment, alors que demande le peuple ?