Le salon Jaune du château de Fontainebleau conserve son décor textile Empire de Gros de Naples jaune brodé amarante ainsi que son mobilier de bois doré de Jacob-Desmalter.
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Baboula
9 mars 2021 @ 04:29
Même si on aime le jaune , il y en a beaucoup . Mais de quelle couleur tapisser des sièges en bois doré sans que ça hurle ?
Francois
9 mars 2021 @ 19:17
Baboula , ces fauteuils pourraient être de couleur bleue
celui ci se marie très bien au jaune
Ils pourraient être roses dans un décor féminin,
Mais si ce salon semble un peu ton sur ton c’est que nous le voyons figé .
En soirée avec des robes de couleur et les sièges occupés le rendu
n’a bien evidemmnt rien à voir avec cet aspect un peu triste et monotone .
Ciboulette
10 mars 2021 @ 11:27
Oser le vert , comme à Buckingham ?
Ciboulette
9 mars 2021 @ 05:34
Ce salon est fort beau , mais il aurait besoin d’être rafraichi , en particulier le tissu des chaises et fauteuil . . .qui n’ont pas l’air très confortables . . .
Francois
9 mars 2021 @ 08:31
Lorsque je vis ce salon il était poussiéreux et avait cette odeur
typique des pièces où l’on ne va pas
A cela s’joutait un parfum d’humidité sournoise .
Fontainebleau fait de très gros efforts ces dernières années
La belle endormie au charme incomparable garde en son intérieur
cette atmosphère des maisons de famille aux strates dont seule
la vraie accumulation peut donner cet air .
Guizmo
9 mars 2021 @ 12:21
Magnifique travail de restauration. Bravo aux artisans !
val
9 mars 2021 @ 12:24
Fontainebleau, la restauration des tentures brodées du Salon jaune de Joséphine ou le parti-pris de l’authenticité
Vincent Cochet et Agathe Strouk
de A à Z toute la restauration fabuleuse de ce salon jaune !!!
ce n’est qu’un extrait !!!
Les travaux sont à peine achevés que Joséphine entre dans les lieux, mais elle ne profite de ses Petits Appartements que lors du séjour de 1809. Son divorce prononcé, elle cède la place à l’archiduchesse Marie-Louise de Habsbourg, la nouvelle impératrice. En prévision du séjour du couple impérial, le chiffre de Joséphine doit être supprimé. Les tapissiers Poussin et Lejeune, successeurs de Boulard, sont chargés de rebroder « en soye amaranthe sur 12 dessus d’oreiller fond jaune le chiffre ML » et de remplacer la feuille d’écran
En 1814, les Petits Appartements de l’Impératrice sont mis à la disposition de la duchesse d’Angoulême, fille de Louis XVI, mariée à son cousin Charles-Antoine d’Artois, fils du futur Charles X. La pièce ne connaît pas de modification dans ses dispositions et son mobilier, mais les emblèmes et les chiffres brodés doivent être masqués
Destiné aux princesses Marie et Clémentine, filles de Louis-Philippe, le Salon jaune traverse la monarchie de Juillet sans dommage. En revanche, sous Napoléon III, les Petits Appartements sont transformés en trois logements pour les invités de marque.
Dans le Salon jaune, la remise en place des objets et des étoffes s’est prolongée par un projet plus ambitieux
En 1970, l’idée de substituer des tissus « à l’identique » aux couvertures des sièges et aux tentures anciennes, particulièrement altérées par une exposition à la lumière, voit le jour. Les teintes du Premier Empire, particulièrement soutenues, ont en grande partie disparu pour se fondre en un camaïeu mordoré et les étoffes présentent d’importantes zones de fragilité, voire des ruptures et des lacunes.
L’enjeu d’une intervention de restauration dans le Salon jaune est de parvenir à agir à la fois sur la faiblesse structurelle des étoffes et sur la perception générale de la tenture. En effet, l’état de dégradation des douze panneaux la composant ne permet plus d’apprécier l’intention originelle du décor, notamment en raison de la perte quasi totale du contraste coloré entre le fond et les motifs brodés.
Le retour de la tenture à son emplacement d’origine a nécessité une recomposition des panneaux, certains éléments de rideaux ayant probablement été remployés pour compléter des parties manquantes ou déjà trop altérées. Ainsi, le panneau étroit tendu sur le retour de cheminée, face aux fenêtres, semble résulter de l’assemblage de deux pilastres à palmettes, cousus en leur centre. Comme sur d’autres pièces, des trous de clous de part et d’autre d’un pli témoignent d’un cloutage ancien, afin de raccourcir la hauteur. Les plis et les déformations visibles sur certains panneaux sont également dus à ces modifications de lieu et de destination. Les traces verticales pourraient ainsi s’expliquer par la mise en forme, sous le Second Empire, de plissés sur toute la hauteur pour former des pilastres.
Or, les contraintes du matériau textile rendent toute retouche colorée techniquement impossible et déontologiquement inacceptable : poreuse, hydrophile, non plane (du fait de l’entrecroisement des fils), la matière originale ne peut être ni recolorée ponctuellement, ni isolée par un vernis, comme on le ferait pour une couche picturale par exemple. Le geste, en plus d’être interventionniste, serait irréversible. On a donc cherché à concilier les méthodes approuvées de conservation des textiles et le réveil des coloris.
Partenaire du château de Fontainebleau, la Fondation du patrimoine a décidé de soutenir le projet. Grâce à son financement, l’intégralité de la restauration de la tenture peut être réalisée. Afin de ne pas défigurer le décor de la pièce, qui reste ouverte à la visite durant les travaux, la repose d’un panneau restauré entraîne la dépose du suivant, ce qui, panneau après panneau, correspond à un chantier de plus de trois ans qui devrait se prolonger par le traitement similaire des étoffes du mobilier ; l’écran de cheminée sera prochainement doté de ses feuilles originales, doublées de crêpeline teinte et imprimée.
Bien modeste face à l’étendue des surfaces brodées à traiter, le premier panneau restauré pouvait passer inaperçu pour l’œil non-averti, plus attiré par les tons vifs de la feuille d’écran restituée en 1976 que par les demi-teintes de l’essai. L’impact de cette expérience peut être pris à mesure que la restauration progresse, notamment sur les quatre panneaux du mur situé face aux fenêtres, représentant près de 12 m2 de tissu brodé original. Cet effet est d’autant plus sensible que la pièce amorce une douce métamorphose grâce aux opérations de nettoyage des vases et du tapis, mais surtout à celles consacrées aux bronzes et au mobilier en bois doré livrés en 1809. L’éclat retrouvé des dorures au mercure de Thomire et surtout le traitement des bois dorés, assuré avec constance et délicatesse par les ateliers du C2RMF, démontre, s’il en est besoin, l’ampleur des efforts qu’il convient de réaliser pour transmettre aux générations futures cet ensemble qui témoigne des aménagements réalisés pour Joséphine.
Réponse parfaitement adaptée aux exigences énoncées pour la tenture et le mobilier du salon jaune, cette opération méticuleuse, légère et réversible ouvre des perspectives pour le traitement en conservation des textiles anciens.
Danielle
9 mars 2021 @ 16:42
J’aime beaucoup la 3ème photo où la femme semble s’envoler.
Caroline
9 mars 2021 @ 22:40
Val,
Quelles sont les sources de votre long commentaire détaillé?
Merci d’avance !
val
10 mars 2021 @ 14:22
Caroline,
Fontainebleau, la restauration des tentures brodées du Salon jaune de Joséphine ou le parti-pris de l’authenticité
Vincent Cochet et Agathe Strouk
de A à Z toute la restauration fabuleuse de ce salon jaune !!!
Chère Caroline tout est expliqué en détail , avec les gravures anciennes avant et après !!
Bonne lecture . Venez à Fontainebleau lorsque la situation sanitaire s’y prêtera c’est magique !!