La chaîne brésilienne TV Globo diffuse une « novela », série typiquement sud-américaine consacrée à l’empereur Pedro II du Brésil ( (1825-1891) qui régna 58 ans et fut le dernier empereur interprété par l’acteur Selton Mello. (Merci à Alberto)
Les historiens considèrent Pedro II comme le plus grand homme du Brésil. Il voulait abolir l’esclavage et développer l’apprentissage, la culture et les sciences. Il était respecté des savants et des écrivains tels que Darwin, Victor Hugo et Nietzsche et était ami de Wagner, Pasteur, Longfellow… Exilé en Europe, vivant seul avec très peu d’argent, il est mort à Paris en 1891. Quand ses restes sont revenus au Brésil en 1921, il a été acclamé comme un héros national.
Il est étonnant de lire que les historien considèrent quelqu’un comme le plus grand homme de son pays. C’est assez contradictoire avec la rigueur scientifique qui sied au métier. L’information, concernant ici Pierre II du Brésil, mériterait d’être sourcée.
Pedro II eut deux filles. L’aînée, Isabelle, épousa Gaston d’Orléans,
comte d’Eu, fils de Louis d’Orléans, duc de Nemours. Elle assura la régence de l’empire à trois reprises lors des nombreux voyages de son père. Elle signa la loi, dite la Loi d’or, en 1888, abolissant ainsi l’esclavage. Les Brésiliens l’appelèrent alors Dona Isabelle Notre Rédemptrice. Un an plus tard l’empire fut aboli et remplacé par la république. Quand on demandait à la princesse si elle regrettait d’avoir signé cette loi, elle répondait: « Non. Je suis chrétienne avant d’être princesse ». La famille s’exila à Eu où naquit sa petite fille et filleule Isabelle qui deviendra comtesse de Paris. La princesse s’éteignit en 1921. Elle fut d’abord inhumée en la chapelle royale de Dreux puis au Brésil en 1953 avant de reposer définitivement depuis 1971 en la cathédrale de Petropolis.
« Lorsque la comtesse d’Eu était régente du Brésil, pendant que son père Dom Pedro, au lieu de s’occuper de son empire, vivait en France pour regarder la lune à l’Observatoire de Paris, pour visiter les arènes d’Arles, se chauffer au soleil de Cannes et aller entendre des niaiseries à l’Académie française, elle fut circonvenue et poussée par son confesseur , un jésuite, et par son professeur de musique, un nègre, dirigé et exhorté par Rome ; elle s’assit à sa table et signa d’un trait de plume l’abolition de l’esclavage comme on prend un verre de liqueur après le repas, sans avoir pris les précautions suffisantes et nécessaires, et sans avoir suffisamment calculé les effets répercutants de cet acte très philanthropique mais très maladroitement exécuté. Elle aurait dû accomplir ce bouleversement complet dans ses Etats peu à peu , par étapes successives, avec infiniment de soins et de doigté. Je suppose qu’elle reçut plusieurs bénédictions du pape à cette occasion. Mais qu’arriva-t-il? Les planteurs furent ruinés. Les esclaves, devenus libres du jour au lendemain, ne voulurent plus travailler et devinrent vagabonds, voleurs, assassins. Peu de temps après, on flanqua la monarchie à la porte ; on embarqua la famille impériale pour l’Europe. L’armée, que Dom Pedro avait toujours méprisée et maltraitée, ne bougea pas. Il n’y eut absolument aucune résistance. La famille impériale vint à Paris, où l’empereur Dom Pedro mourut l’année suivante . Il aurait mieux fait de mourir plus tôt dans l’intérêt de la monarchie brésilienne. Sa fille, la comtesse d’Eu, qui est une très sainte et très aimable personne, plongée plus que par-dessus la tête dans les curès, les prêtres, les sœurs, les ventes de charité les plus extraordinaires, les pèlerinages perpétuels, se faisant fort de son état perpétuellement saint, des services rendus par elle à la religion au Brésil, de sa qualité d’abolitionniste de l’esclavage et………… de la monarchie brésilienne, eut l’incroyable naïveté de demander à Rome, un modeste service, une simple messe en noir pour son père dans la chapelle Sixtine. Comme elle ne pouvait plus rendre de grands services sauf quelques quêtes, comme elle était exilée, on lui répondit par une bénédiction en ajoutant qu’on regrettait infiniment, mais qu’il était impossible de faire le service funèbre au Vatican de peur de mécontenter la république du Brésil. Vae Victis ! et nunc erudimini ! La comtesse d’Eu éternua et se moucha, et recommença ses pèlerinages. Je ne veux pas du tout dire du mal de la comtesse d’Eu, que j’aime et estime, mais je veux indiquer qu’avec la cour de Rome, de même qu’avec tout le monde, si on veut obtenir un résultat, il faut dire « donnant, donnant » et avoir l’air de dicter ses volontés au lieu de s’humilier et avoir l’air de subir celles des autres.
in L’ami du Prince, Journal inédit d’Alfred de Gramont 1892-1915, édité et présenté par Eric Mension-Rigau Fayard 2011 ; aux pages 308 & 309
Nous avons fait notre visite de digestion au comte et à la comtesse d’Eu . Dans le salon se trouvait le duc de Penthièvre et le baron de Lormais……………… …. Ces réceptions chez la comtesse d’Eu ne sont pas très gaies : tout le monde est assis en cercle , la comtesse d’Eu dans un fauteuil, le comte d’Eu debout derrière. On parle à voix basse ou pas du tout et, quand le comte d’Eu vient vous parler, il faut crier parce qu’il est sourd, pas moyen de dire un secret. Ceux qui ne parlent pas peuvent contempler un superbe et immense tableau de l’empereur Dom Pedro, père de la comtesse d’Eu, en perroquet ! Après quelques phrases sur Notre-Dame de Lourdes, La Salette, l’œuvre antiesclavagiste ou un sanctuaire quelconque, on se défile au galop quand arrive une nouvelle victime
in L’ami du Prince, Journal inédit d’Alfred de Gramont 1892-1915, édité et présenté par Eric Mension-Rigau Fayard 2011 ; aux pages 271 & 272 pour la journée du 04 mai 1903:
NB le commentaire précédent sur Dom Pedro et sa fille était datée de la journée du 25 octobre 1904
Il eut peut-être mieux valu que l’empire continuât quand on connaît la suite
Diverses régîmes dictatoriaux et maintenant le fou Bolsonaro qui pense toujours que le Covid est une grippette
A plus de 550.000 morts c’est une grosse grippette
cerodo
29 juillet 2021 @ 05:59
dommage qu’on ne puisse pas la voir en France. En espérant tout de même que l’auteur ne prendra pas trop de libertés avec l’Histoire.
kalistéa
29 juillet 2021 @ 08:25
Le grand-père de la comtesse Isabelle de Paris .
Lionel
29 juillet 2021 @ 12:05
Non, son arrière-grand-père.
Jean Pierre
29 juillet 2021 @ 13:21
Arrière grand-père.
Naucratis
29 juillet 2021 @ 13:45
Non, l’arrière-grand-père d’Isabelle d’Orléans.
Laurent F
30 juillet 2021 @ 08:23
L’arrière grand-père de Madame !
Beque
29 juillet 2021 @ 08:52
Les historiens considèrent Pedro II comme le plus grand homme du Brésil. Il voulait abolir l’esclavage et développer l’apprentissage, la culture et les sciences. Il était respecté des savants et des écrivains tels que Darwin, Victor Hugo et Nietzsche et était ami de Wagner, Pasteur, Longfellow… Exilé en Europe, vivant seul avec très peu d’argent, il est mort à Paris en 1891. Quand ses restes sont revenus au Brésil en 1921, il a été acclamé comme un héros national.
Naucratis
29 juillet 2021 @ 13:49
Il est étonnant de lire que les historien considèrent quelqu’un comme le plus grand homme de son pays. C’est assez contradictoire avec la rigueur scientifique qui sied au métier. L’information, concernant ici Pierre II du Brésil, mériterait d’être sourcée.
Naucratis
29 juillet 2021 @ 13:50
Historiens
GMde B
29 juillet 2021 @ 12:04
Pedro II eut deux filles. L’aînée, Isabelle, épousa Gaston d’Orléans,
comte d’Eu, fils de Louis d’Orléans, duc de Nemours. Elle assura la régence de l’empire à trois reprises lors des nombreux voyages de son père. Elle signa la loi, dite la Loi d’or, en 1888, abolissant ainsi l’esclavage. Les Brésiliens l’appelèrent alors Dona Isabelle Notre Rédemptrice. Un an plus tard l’empire fut aboli et remplacé par la république. Quand on demandait à la princesse si elle regrettait d’avoir signé cette loi, elle répondait: « Non. Je suis chrétienne avant d’être princesse ». La famille s’exila à Eu où naquit sa petite fille et filleule Isabelle qui deviendra comtesse de Paris. La princesse s’éteignit en 1921. Elle fut d’abord inhumée en la chapelle royale de Dreux puis au Brésil en 1953 avant de reposer définitivement depuis 1971 en la cathédrale de Petropolis.
Mayg
29 juillet 2021 @ 13:42
Un petit air de George de Russie…
Baboula
29 juillet 2021 @ 14:04
Pedro II n’est pas un inconnu sur le site .
http://www.noblesseetroyautes.com/emission-consacree-a-lempereur-pedro-ii-du-bresil/
Bambou
29 juillet 2021 @ 17:03
J’avais bien aimé le Secret d’Histoire que Stéphane Bern lui avait consacré…
👑Coriandre 👑
29 juillet 2021 @ 18:21
En voyant la photo, j’ai cru un dixième de seconde que c’était Georges de Russie qui était devenu acteur pour faire encore parler de lui ! 🤣
Caroline
29 juillet 2021 @ 23:44
Cette série brésilienne sera- t- elle sous- titrée en anglais ?
Merci d’ avance !
Dominique Charenton
30 juillet 2021 @ 14:36
Sur Dom Pedro II et sa fille :
« Lorsque la comtesse d’Eu était régente du Brésil, pendant que son père Dom Pedro, au lieu de s’occuper de son empire, vivait en France pour regarder la lune à l’Observatoire de Paris, pour visiter les arènes d’Arles, se chauffer au soleil de Cannes et aller entendre des niaiseries à l’Académie française, elle fut circonvenue et poussée par son confesseur , un jésuite, et par son professeur de musique, un nègre, dirigé et exhorté par Rome ; elle s’assit à sa table et signa d’un trait de plume l’abolition de l’esclavage comme on prend un verre de liqueur après le repas, sans avoir pris les précautions suffisantes et nécessaires, et sans avoir suffisamment calculé les effets répercutants de cet acte très philanthropique mais très maladroitement exécuté. Elle aurait dû accomplir ce bouleversement complet dans ses Etats peu à peu , par étapes successives, avec infiniment de soins et de doigté. Je suppose qu’elle reçut plusieurs bénédictions du pape à cette occasion. Mais qu’arriva-t-il? Les planteurs furent ruinés. Les esclaves, devenus libres du jour au lendemain, ne voulurent plus travailler et devinrent vagabonds, voleurs, assassins. Peu de temps après, on flanqua la monarchie à la porte ; on embarqua la famille impériale pour l’Europe. L’armée, que Dom Pedro avait toujours méprisée et maltraitée, ne bougea pas. Il n’y eut absolument aucune résistance. La famille impériale vint à Paris, où l’empereur Dom Pedro mourut l’année suivante . Il aurait mieux fait de mourir plus tôt dans l’intérêt de la monarchie brésilienne. Sa fille, la comtesse d’Eu, qui est une très sainte et très aimable personne, plongée plus que par-dessus la tête dans les curès, les prêtres, les sœurs, les ventes de charité les plus extraordinaires, les pèlerinages perpétuels, se faisant fort de son état perpétuellement saint, des services rendus par elle à la religion au Brésil, de sa qualité d’abolitionniste de l’esclavage et………… de la monarchie brésilienne, eut l’incroyable naïveté de demander à Rome, un modeste service, une simple messe en noir pour son père dans la chapelle Sixtine. Comme elle ne pouvait plus rendre de grands services sauf quelques quêtes, comme elle était exilée, on lui répondit par une bénédiction en ajoutant qu’on regrettait infiniment, mais qu’il était impossible de faire le service funèbre au Vatican de peur de mécontenter la république du Brésil. Vae Victis ! et nunc erudimini ! La comtesse d’Eu éternua et se moucha, et recommença ses pèlerinages. Je ne veux pas du tout dire du mal de la comtesse d’Eu, que j’aime et estime, mais je veux indiquer qu’avec la cour de Rome, de même qu’avec tout le monde, si on veut obtenir un résultat, il faut dire « donnant, donnant » et avoir l’air de dicter ses volontés au lieu de s’humilier et avoir l’air de subir celles des autres.
in L’ami du Prince, Journal inédit d’Alfred de Gramont 1892-1915, édité et présenté par Eric Mension-Rigau Fayard 2011 ; aux pages 308 & 309
Dominique Charenton
30 juillet 2021 @ 14:51
Nous avons fait notre visite de digestion au comte et à la comtesse d’Eu . Dans le salon se trouvait le duc de Penthièvre et le baron de Lormais……………… …. Ces réceptions chez la comtesse d’Eu ne sont pas très gaies : tout le monde est assis en cercle , la comtesse d’Eu dans un fauteuil, le comte d’Eu debout derrière. On parle à voix basse ou pas du tout et, quand le comte d’Eu vient vous parler, il faut crier parce qu’il est sourd, pas moyen de dire un secret. Ceux qui ne parlent pas peuvent contempler un superbe et immense tableau de l’empereur Dom Pedro, père de la comtesse d’Eu, en perroquet ! Après quelques phrases sur Notre-Dame de Lourdes, La Salette, l’œuvre antiesclavagiste ou un sanctuaire quelconque, on se défile au galop quand arrive une nouvelle victime
in L’ami du Prince, Journal inédit d’Alfred de Gramont 1892-1915, édité et présenté par Eric Mension-Rigau Fayard 2011 ; aux pages 271 & 272 pour la journée du 04 mai 1903:
NB le commentaire précédent sur Dom Pedro et sa fille était datée de la journée du 25 octobre 1904
Laurent
2 août 2021 @ 15:21
Il eut peut-être mieux valu que l’empire continuât quand on connaît la suite
Diverses régîmes dictatoriaux et maintenant le fou Bolsonaro qui pense toujours que le Covid est une grippette
A plus de 550.000 morts c’est une grosse grippette