Ce service à thé complet en porcelaine de Sèvres, ou « cabaret », est composé de douze tasses dites « étrusques » avec leurs soucoupes, d’un sucrier, d’une amphore destinée au sucre en poudre, d’une théière, d’un bol à puch, d’un pot à crème et d’un pot à lait.
Le décor, sur fond « beau bleu », est constitué pour une partie de paysages exécutés par le peintre Nicolas Antoine Lebel d’après les planches de l’ouvrage de Vivant Denon Voyage dans la Basse et la Haute-Egypte pendant les campagnes du général Bonaparte (1802). L’ornementation complémentaire, dut à Micaud fils, se compose essentiellement de hiéroglyphes issus de textes originaux retranscrits par la Commission des sciences et des arts de l’armée d’Orient, quand ils n’ont pas été tout simplement inventés à des fins purement décoratives. La dorure a été assurée par Legrand père. Commandé par Joséphine le 4 octobre 1808, l’ensemble du service a été livré à l’occasion du nouvel an 1809.
La campagne d’Egypte de Bonaparte (1796-1799) est à l’origine d’une véritable égyptomanie qui va s’imposer dans les arts décoratifs en France en ce début de XIXe siècle. Meubles, bronzes et porcelaines vont ainsi se parer de tout un vocabulaire ornemental délicieusement exotique composé de sphinx coiffés de fleurs du némès, de scarabées, de fleurs de lotus, de palmettes, de disques solaires et de hiéroglyphes.
Passionnée par cette mode, l’impératrice Joséphine, déjà propriétaire d’un certain nombre d’antiquités égyptiennes exposées à Malmaison et sans doute influencée par la livraison en 1808 d’un grandiose service égyptien offert au tsar Alexandre Ier en guise de cadeau diplomatique, commande durant la même année son propre « cabaret égyptien » auprès de la Manufacture impériale de porcelaine.
Très apprécié, ce service à thé connaîtra une belle postérité et sera suivi à Sèvres par des réalisations voisines, avec quelques variations dans le décor et les formes, exécutées pour Napoléon en 1809 (musée du Louvre), pour un cadeau de l’empereur à la duchesse de Montebello l’année suivante (Oyster Bay, Etats-Unis, The Twinight Collection) et à nouveau pour Joséphine en 1810 (Fondation Napoléon). (Source : site de Malmaison)
Roselilas
25 janvier 2019 @ 05:47
Reflet d’une autre époque.
Francois
25 janvier 2019 @ 07:52
Passionné de porcelaine de Sevres et des divers bleus
qu’elle fabrique
Particulièrement amateur des tasses à l’intérieur vermeillé
Je ne peux qu’apprécier ce cabaret aux lignes sobres
Anna1
25 janvier 2019 @ 11:15
Magnifique. Époque révolue, même si les jeunes en héritaient , cela irait dans une caisse au grenier et vive Ikea hélas
L'Alsacienne
25 janvier 2019 @ 19:48
Bien vu Anna 1,
Même si ce service était offert à des jeunes, il y a fort à parier qu »ils n’en voudraient pas.
Laurent
26 janvier 2019 @ 17:43
Je les comprends c’est hideux
Sheiley
26 janvier 2019 @ 14:34
Service splendide que l’on peut admirer à la Malmaison. J’ai quatre enfants qui ont tous refusé que je leur donne services de table, services de verre en cristal héritage de leurs arrières et grands parents sous prétexte qu’ils ne passent pas au lave vaisselle idem pour l’argenterie qu’il faut frotter ! C’est pour cela que l’on trouve des services entiers pour trois franc six sous en salle des vente.