Le 11 octobre 1961, le shah d’Iran et sa jeune épouse Farah sont reçus pour un déjeuner au Palais de l’Elysée. C’est un retour « aux sources » pour l’épouse du Shah qui a vécu à Paris au moment de ses études d’architecture. En voici le menu.
Suprêmes de turbot Nantua
Filet de Charolais sauce Périgeux avec bouquetière de légumes et salade
Crêpes bordelaises
En vin : Riesling 1955, Château Mouton de Rothschild 1953, Taittinger 1949 et jus de fruits
Le dîner qui eut lieu à Versailles se composait quant à lui comme suit :
Consommé à la royale
Timbale de filets de sole Normande
Faisan rôti Rambolitaine
Fonds d’artichauts Nesselrode
Ananas voilé
En vin : Corton Charlemagne 1955, Chambertin 1947, Ruinart 1953 et jus de fruits
Source « A la table des diplomates. L’histoire de France racontée à travers ses grands repas. 1520-2015 », sous la direction de Patrick Stefanini, L’Iconoclaste, 2016, p. 246
DEB
19 avril 2017 @ 06:33
Que sont les fonds d’artichauts Nesselrode ?
Bien sûr, je connais le diplomate mais je n’ai aucune idée de ce que peut être cette préparation.
Robespierre
19 avril 2017 @ 07:59
Ce qui est certain c’est que de Gaulle et son entourage n’étaient pas allés faire un rodéo pour tirer sur les vaches charolaises ou les faisans des chasses présidentielles. Et ensuite, hop ! congélateurs.
Les repas sont de bonne tenue et les entrées bien choisies
Olivier d'Abington
19 avril 2017 @ 08:36
Tout cela est ma foi bien appétissant!
Je me demande cependant ce que peut-être un « ananas voilé »…
En tout cas, ce serait un plaisir de tester tout cela!
DEB
19 avril 2017 @ 12:19
Je pense que c’est de l’ananas légèrement cuit entouré d’un cylindre de fils de caramel.
Corsica
19 avril 2017 @ 13:23
Je pense que l’ananas voilé doit être un ananas pris dans une résille de caramel.
Alinéas
19 avril 2017 @ 09:06
Tout ce que j’aime !
AnneLise
19 avril 2017 @ 09:48
Prémonitoire, cet « ananas voilé » !
Jean Pierre
19 avril 2017 @ 11:48
Un peu oui….mais De Gaulle était un visionnaire.
Cela dit les femmes voilées étaient déjà largement majoritaires en Iran avant le Revolution islamique. Mais il n’y avait aucune obligation légale.
Arielle
19 avril 2017 @ 10:23
Superbissimes repas. L’hospitalité à la française.
guy
19 avril 2017 @ 10:34
c’est une trés bonne idée du publier ces menus, même 50 ans aprés.
Nul doute que ces repas soignés et servis dans un tel cadre, ont pu conforter l’affection que porte Farah a Paris et notre pays. !
Corsica
19 avril 2017 @ 10:41
En cherchant à quoi correspondait l’intitulé des fonds d’artichauts, j’ai appris que Karl Nesselrode, né en 1780, fut pendant 40 ans le ministre des Affaires Étrangères de l’Empire russe puis son chancelier. Ce fin gourmet avait une table si réputée que les puissants de Saint Petersbourg payaient à prix d’or ses cuisiniers pour qu’ils forment les leurs. Ce diplomate a semble-t-il donné son nom à plusieurs mets dont une soupe de navets, un pudding aux châtaignes ( en fait une bombe glacée avec crème fraîche, marrons et fruits confits), un soufflé aux bécasses et apparement des fonds d’artichauts mais je ne sais toujours pas ce que c’est.
Lors de leur visite de 1961 à Paris, le Shah et son épouse avaient visité Versailles accompagnés par André Malraux, le ministre de la Culture du Général de Gaulle.
http://www.ina.fr/video/CAF89015513
AnneLise
19 avril 2017 @ 19:40
Comme vous j’ai cherché, le dénominateur commun au salé et au sucré étant le marron, il doit s’agir de fonds d’artichauts avec une purée de marrons et de la sauce Grand Veneur, faisan oblige…
Mais sous toute réserve.
Caroline
19 avril 2017 @ 22:07
Corsica,
Merci pour votre commentaire intéressant et votre lien ‘ nostalgique’ en noir et blanc !
aggie
19 avril 2017 @ 10:57
bien trop copieux ; je n’aurais jamais pu avaler tout ça !
aggie
19 avril 2017 @ 10:57
mdr trop vite ; j’ai zappé le fait qu’il y avait 2 repas ; bon ça va alors
Danielle
19 avril 2017 @ 12:40
De bons menus accompagnés d’excellents vins.
Je suppose que c’est la sauce Périgueux.
Michèle Lobre
19 avril 2017 @ 12:42
De vrai festins et non pas trois haricots verts avec un mini tournedos et un filet de sauce qui se courent après comme c’est souvent le cas de nos jours. Qui a la recette des fonds d’artichauts Nesselrode , et les crêpes bordelaises svp ?
Ghislaine-Perrynn
19 avril 2017 @ 13:03
Il me semble que les fonds d’artichautsà la Nesselrode sont réduits en purée et montés en mousseline, très fine .
ciboulette
19 avril 2017 @ 14:37
Le premier menu me plaît particulièrement !
Leclercq
19 avril 2017 @ 18:40
Ananas voilé: probablement une voilette de sucre filé. Il y a d modes aussi dans les menus, et bien plus encore dans la façon de les rédiger.
Leonor
19 avril 2017 @ 21:02
En cuisine, le terme » Nesselrode » s’applique à diverses préparations, salées ou sucrées, qui comportent de la purée de marron.
La purée de marron salée se sert en garniture de viandes, gibiers, telle quelle, ou par exemple dans des profiteroles salées.
Dans les plats sucrés, le fabuleux « pudding glacé Nesselrode » : une base de crème anglaise avec purée de marron, fruits confits, raisins secs et top de crème fouettée.
Donc, les artichauts Nesselrode, on peut supposer que ce sont des fonds garnis de purée de marrons.
Ludovina
20 avril 2017 @ 08:43
A consommer avec modération : c’est ainsi que l’on apprécie un grand vin.
Corton Charlemagne : un grand vin blanc de Bourgogne, puissance et finesse, du velours !
Ruinard pour le champagne : le haut du panier pour le breuvage à bulles, feu d’artifice et aérien.
Pascal
21 avril 2017 @ 06:33
Les menus de la Présidence étaient ils toujours ornés de ces dessins ou était-ce seulement en cette occasion qu’ils le furent ?
AnneLise
22 avril 2017 @ 11:57
Pascal, d’après les différents menus que Régine a eu la gentillesse de nous proposer, j’ai l’impression que c’était la tradition, pas seulement pour la Présidence, mais partout.
Il semblerait que depuis quelques années, les menus portent seulement la date et le chiffre des hôtes.
Il en est de même pour les menus « familiaux » que j’ai pu retrouver dans mes archives personnelles ! qui bien sûr n’ont rien à voir avec ces prestigieux menus.
L’un d’entre eux, m’a particulièrement émue, celui du Réveillon du Nouvel An 1945; illustré par ma Mère, aux couleurs de la France, avec enfin, quelques mets changeant du quotidien vécu durant les 5 années précédentes.
Souvenir personnel, excusez moi.
Pascal
22 avril 2017 @ 20:49
Au contraire je crois qu’on doit vous remercier de nous confier cela .