A San Tammaro en Campagnie en Italie se situe le site royal de Carditello, l’un des palais de la famille royale de Bourbon-Deux-Siciles moins connu. Il a été érigé en 1787 à l’initiative de Ferdinand IV. Il se visite gratuitement le week-end. (Merci à Alberto)
Quentin
19 septembre 2018 @ 06:26
Il appartient à l’état italien
Laurent F
19 septembre 2018 @ 09:48
Je ne connaissais pas ce château à quelques km de Caserte.
milou
19 septembre 2018 @ 13:05
La Campanie….si j’ose corriger !
J’y étais ces derniers jours et cette région ainsi que sa ville, Naples, regorgent de palais royaux plus merveilleux les uns que les autres !
ml
Mayg
19 septembre 2018 @ 13:10
Dommage qu’on ne puisse pas voir l’intérieur.
Clara
19 septembre 2018 @ 18:11
La reggia di Carditello (« Le palais royal de la Chardonneraie ») a une histoire belle et triste, comme toute chose en Italie… Construite en style néoclassique pour Carlo III (1770 -72) par un élève et assistant du grand Vanvitelli, elle fut conçue comme un pavillon de chasse. Ferdinand IV, le successeur de Charles, la transforma en ferme modèle et haras (1787) et la voulut assez vaste pour recevoir la Cour napolitaine en « partie de campagne ». Caserte n’était pas loin et Carditello un peu superfétatoire… sauf pour certaines chasses particulières aux lieux et à ses marais; les garibaldiens la saccagèrent et les rois savoyards l’abandonnèrent peu à peu. Carditello fut donnée, après la Grande Guerre, aux Anciens Combattants qui firent de son vaste territoire des lots qu’ils vendirent. De 2000 hectares Carditello fut réduit à 15 ! Avant la seconde guerre mondiale Carditello fut cédée à un organisme de mise en valeur du territoire mais les troupes allemandes puis américaines en firent leur QG et l’abîmèrent énormément. Carditello vivota ensuite, sans projet de restauration ni de mise en valeur culturelle et à la mafia napolitaine, la camorra, Carditello faisait grande envie. En 2011 un tribunal local décida de sa mise en vente et fit ouvrir une vente publique au meilleur offrant avec possibilités de préemption par les collectivités locales… 11 mises en vent se succédèrent mais, chose curieuse (et terrible) ces ventes furent désertées… Personne n’osa se présenter pour acheter le site. Un homme courageux, un paysan, un ancien berger qui était né et habitait non loin, se leva alors et décida de surveiller les lieux. Pendant 3 ans il défendit Carditello et veilla sur le palais, il débroussailla les alentours, réunit les marbres dispersés, tenta de récupérer des éléments dans les villages voisins, bénévolement, gratis pro Deo. Son nom est Tommaso Cestrone et il fait partie de ceux qu’on ne peut oublier. Tommaso est mort pendant la nuit de Noel 2013; on l’avait surnommé « l’Ange de Carditello ». Les media s’étaient intéressés à lui et le Ministre des Biens Culturels qui l’avait rencontré avant sa mort fit un geste décisif, peu après son décès. Ainsi Carditello est devenu propriété de l’Etat italien (à travers son ministère); sa restauration est en cours, une partie du palais s’ouvre au public.
Un film a été tourné en partant de l’histoire que je vous raconte ici brièvement, un film qui a pour titre « Bella e Perduta ». C’une expression tirée du Choeur des Esclaves du Nabucco de Verdi (Va, pensiero, sull’ali dorate)… Riccardo Muti, un soir de concert, à la fin de l’Ère Berlusconi a défini ainsi l’Italie : « …mia patria, bella e perduta… »
Une chercheuse italienne, Maria Carmela Masi a travaillé plusieurs années à la reconstitution de toute l’histoire des peintures murales, des fresques, des tableaux et des meubles qui ont un jour orné Carditello.
Le site de Carditello informe sur les périodes où l’on peut visiter le palais GRATUITEMENT & informe aussi sur les levées de fonds organisées pour continuer à restaurer la reggia et le parc : http://www.fondazionecarditello.org/website/il-real-sito-di-carditello/
PS. Au sujet de Carlo III : son portrait orne le cabinet de travail de l’actuel roi d’Espagne Felipe VI car il régna successivement sur Naples et la Sicile puis sur l’Espagne.
Muscate-Valeska de Lisabé
19 septembre 2018 @ 20:07
Ce lieu manque d’arbres.
Corsica
20 septembre 2018 @ 18:17
Ma chère Muscate, comme le dit plus haut Clara, il ne faut pas oublier que ce petit palais de plaisance était situé dans un immense domaine agricole de 2000 hectares qui, au courant du siècle passé, a été vendu par lots pour ne plus faire que 15 hectares. Mais le Ministère de la Culture et la Région de Campanie qui gèrent conjointement le domaine, ont prévu un budget de sept millions d’euros pour notamment reboiser et aménager les espaces verts.