Qui se souvient encore de la princesse Stéphanie de Belgique (1864-1945), deuxième fille du roi Léopold II et de la reine Marie Henriette ? Mariée jeune fille à l’archiduc héritier Rodolphe d’Autriche, fils de l’empereur François Joseph et de l’impératrice Elisabeth, cette princesse éduquée à la dure (eau froide pour la toilette et fenêtres ouvertes été comme hiver dans les chambres) selon la volonté de ses parents au château de Laeken, qui reçut une haute éducation intellectuelle, et parlait plusieurs langues, dut faire face à l’ambiance pesante de la Cour de Vienne.
Un mari aux moeurs légères, en proie perpétuelle avec ses propres démons, à la fin de sa vie souvent colérique et tyrannique, qui lui transmit la syphilis, ce qui l’empêcha d’avoir d’autres enfants après sa fille Elisabeth, et pourtant une jeune femme devenue veuve à 25 ans après le suicide de Rodolphe. Une tragédie qui la délivra d’un destin impérial et lui permit quelques années plus tard de retrouver le bonheur auprès du prince de Lonyay. Dans cette partie de son autobiographie remise au goût du jour par les éditions Jourdan dans le cadre d’un partenariat avec le Soir Magazine, on y découvre une princesse à la plume agréable.
Narrant avec beaucoup de détails et de pertinence ses voyages à Constantinople, en Roumanie où elle se lia de grande amitié avec la reine Elisabeth « Carmen Sylva », en Dalmatie, à Miramar où la population l’appréciait tant, on replonge dans une époque qui semble désormais si lointaine notamment lorsque Stéphanie de Belgique raconte l’enthousiasme populaire qui régnait à Bruxelles lors de l’annonce de ses fiançailles ou lors des festivités organisées pour les 50 ans de son père le roi Léopold II. Stéphanie de Belgique s’est éteinte à l’abbaye de Pannonhalma en 1945.
Corsica
6 mars 2015 @ 07:40
Cela rejoint mon commentaire dans l’article « La reconnaissance de paternité d’Ingrid Sartiau rejetée ». Quand le mari volage ne se protège pas, le risque de contamination de l’épouse est bien réel .Comme Karen Blixen et bien d’autres encore, la princesse Stéphanie a vu sa vie bouleversée par cette maladie, qui à l’époque, avait de lourdes conséquences . Du temps de la princesse, c’est au dire avant la pénicilline injectable, on tentait de soigner cette maladie, souvent mortelle, avec du mercure ou des dérivés arsenicaux non dénués de graves effets secondaires . Heureusement, cette princesse a pu connaître une seconde union harmonieuse .
septentrion
6 mars 2015 @ 15:07
Bonjour Corsica,
Lorsque vous parlez de graves effets secondaires, sont ils d’ordre psychiatrique?
Cdt,
Corsica
6 mars 2015 @ 20:01
Septentrion,
La syphilis, maladie vénérienne provoquée par une bactérie, peut effectivement donner des symptômes psychiatriques lors de la phase tertiaire . Cette maladie longtemps mortelle, évolue en effet en trois phases : la phase de contamination dite primaire, la phase secondaire qui apparaît quelques mois plus tard et dure 2 ou 3 ans avec des maux de tête accompagnés d’atteintes cutanées, osseuses et articulaires . Ensuite la maladie rentre en sommeil pendant une bonne dizaine d’années avant qu’apparaisse la phase tertiaire qui évolue vers la mort . On trouve des lésions oculaires, osseuses, articulaires, digestives, rénales, cardiovasculaires (Gauguin est mort d’une rupture d’anévrisme syphilitique) ou neurologiques . Ces dernières provoquent soit des lésions de la moelle épinière avec paralysies et difficultés à la marche (Manet en a souffert et en est mort, comme son père) ou des lésions du cerveau qui mènent à la démence (Maupassant est mort interné en proie à d’horribles hallucinations, il n’avait que 43 ans) .
J’espère avoir répondu à votre interrogation . Je précise qu’une mère syphilitique peut, par l’intermédiaire du placenta, contaminer son enfant in utero ( systématiquement, si la contamination primaire de la mère a lieu pendant la grossesse ; une fois sur deux, si la mère est au stade secondaire ou tertiaire ) .
Tous les malades actuels peuvent dire merci à monsieur Flemming et à sa pénicilline . Pour ceux qui les ont précédés, ils ont gâché leur vie et celles de nombreuses personnes .
Cordialement
Corsica
Corsica
6 mars 2015 @ 20:05
Désolée, il fallait lire Fleming.
Palatine
7 mars 2015 @ 13:41
Le père de Winston Churchill, Randolph, avait été contaminé par une prostituée dans sa jeunesse, et il avait la syphillis. Cela se traduisait chez lui par une grande irritabilité. C’est un de ces parents infernaux que malgré tout leur(s) enfant(s) aime(nt). Randolph ne méritait pas l’amour inconditionnel de son fils.
Sur ce site, d’aucuns ont voulu mettre en doute la syphillis de Rodolphe de Habsbourg, mais il l’avait et avait contaminé sa pauvre épouse. Et quand elle s’est retrouvée veuve, sans aucun espoir d’avoir d’autres enfants, sa belle-mère n’a pas eu un geste de compassion pour elle. Et c’est comme si Mayerling avait été de sa faute.
Ces maladies sont guérissable grâce à la pénécilline comme vous le soulignez, mais pour le sida on n’a encore rien trouvé, et l’injustice de la contamination d’une épouse irréprochable par son conjoint existe toujours.
Corsica
7 mars 2015 @ 16:59
Palatine, je connais le cas de l’épouse irréprochable contaminée par un mari volage . C’était une de mes amies et malheureusement elle est morte du Sida . Le jour où le diagnostic est tombé, elle a en même temps appris son infortune . Son mari n’a pas nié et il est mort lui aussi mais de nombreuses années après sa femme .
Damien B.
7 mars 2015 @ 17:00
En effet Palatine c’est moi qui ai écrit que l’archiduc Rodolphe n’avait pas contracté la syphilis et je confirme ici qu’il souffrait d’une autre IST.
Cela dit il existe sans doute également des maris irréprochables contaminés par des épouses volages. Non ?
Corsica
8 mars 2015 @ 16:26
Damien B, bien sûr qu’il existe des cas de figure où le mari est contaminé par une épouse volage mais c’est plus rare, surtout à cette époque où les hommes n’hésitaient pas à fréquenter des maisons closes et des demi-mondaines alors que l’on veillait à la tenue irréprochable de l’épouse, responsable de la descendance . La femme, et c’est encore malheureusement le cas maintenant dans de nombreux pays où l’on se bat sur le terrain pour éviter la propagation du Sida, est démunie quand l’homme refuse de porter un préservatif .
septentrion
7 mars 2015 @ 17:07
Bonjour Corsica
Merci pour vos explications très claires.
L’expertise médicale après le suicide, qui ne pouvait pas être caché plus longtemps à la population, se terminait par la phrase suivante : « …la profondeur extraordinaire de la boite crânienne et des empreintes dites en forme de doigts à l’intérieur de celle-ci , ainsi que l’aplatissement manifeste des circonvolutions du cerveau sont des symptômes qui indiquent nettement un esprit anormal et permettent donc de supposer que le suicide est survenu dans un moment de folie. »
C’était en 1889, et ce rapport aurait mis en évidence qu’à terme Rodolphe aurait été paralysé , ce qu’il ne pouvait accepter.
Pour ma part, j’avais compris que c’étaient les effets secondaires des traitements de la syphilis à l’époque qui pouvaient provoquer des symptômes psychiatriques.
Rodolphe n’avait pas seulement transmis la syphilis à sa femme mais avait mis fin aux jours d’une jeune femme de 18 ans avant de se suicider lui même. Que de dramatiques mystères!
Cdt,
Francine du Canada
6 mars 2015 @ 19:25
Seigneur, si mon mari m’avait transmis la syphilis (ou une autre MTS), je pense qu’il n’aurait pas eu besoin de se suicider… et il serait quand même mort hahaha! L’infidélité conjugale m’est intolérable. Pauvres femmes! FdC
Damien B.
7 mars 2015 @ 16:55
Corsica, merci pour vos commentaires intéressants.
Cependant, je répète ce que j’ai écrit sur ce site il y a quelques mois : l’archiduc Rodolphe n’était pas atteint de syphilis mais d’une autre IST.
Je ne vais pas développer ces faits ici et maintenant car j’aurai probablement un jour l’occasion de le faire de manière plus complète, sourcée et étayée.
Bien à vous,
Damien B.
Corsica
8 mars 2015 @ 17:02
Damien B,
N’étant pas une spécialiste de la famille impériale, j’ai donné mon avis sur une maladie que l’on attribue à l’Archiduc Rodolphe . Appréciant vos travaux, c’est avec plaisir et attention que je lirai votre version .
Bien à vous
Corsica
Palatine
8 mars 2015 @ 19:19
Finalement, Damien, le nom de la MST a peu d’importance dès lors que cette maladie a rendu stérile une jeune femme fidèle à son mari. Si j’avais été la belle-mère, j’aurais montré de la compassion et du soutien à ma belle-fille. Essayé de la consoler.
clementine1
6 mars 2015 @ 08:49
La seule des trois soeurs ayant eu vraiment une vie heureuse c’était la Princesse Clémentine.
Gérard
7 mars 2015 @ 09:31
Non sans une grande patience.
YVELISE
6 mars 2015 @ 09:02
Peut-on trouver son livre en France?
Denis
6 mars 2015 @ 09:20
Personnage mal connu et mal aimé que sa belle -mère appelait fort peu aimablement » le dromadaire »… Ouvrage intéressant sans doute , à découvrir …
Maguelone
8 mars 2015 @ 02:17
Savez-vous pourquoi sa belle-mère l’appelait si peu aimablement le dromadaire ? En tout cas, cette Sissi ne me semble pas avoir été une personne bien équilibrée et narcissique certainement.
Vincent
6 mars 2015 @ 09:43
C’était trop demandé à l’Empereur François-Joseph d’abolir la loi salique pour que sa petite-fille Elizabeth puisse devenir impératrice.
Severina
6 mars 2015 @ 14:27
Mais Elizabeth n’aurait pas voulu être impératrice, après un divorce très scandaleux d’un prince Windich Graetz, elle s’est remariée avec un socialiste et elle etait surnommée « l’archiduchesse rouge ». Très beau le portrait de la princesse Stephanie, merci Régine.
Gérard
7 mars 2015 @ 09:33
Les femmes pouvaient hériter mais pas tant qu’il y avait des archiducs et à condition de faire un mariage égal et de ne pas renoncer au trône…
Jean Pierre
6 mars 2015 @ 10:06
Les filles du roi Léopold….un vrai poème. Elles lancèrent la tradition – aujourd’hui – solidement établie et entretenue à chaque génération dans la famille royale belge des bisbilles entre parents et enfants et frères et sœurs.
Wendy
6 mars 2015 @ 12:33
C’est vrai. Mais à leur décharge, ni leur père ni leur mère n’étaient faciles à vivre (doux euphémisme).
Vincent
6 mars 2015 @ 20:51
Le roi Léopold II a quand même refusé que sa fille ainé Louise épouse le roi Alphonse XII qui avait tout juste retrouvé son royaume pour la marier à Philippe de Saxe-Cobourg-Kohary, un homme qui avait une réputation de débauché.
Zeugma
6 mars 2015 @ 10:36
La photographie est fascinante :
Le port de tête, la bouche pulpeuse et bien fermée, le regard fixe d’une femme sûre d’elle même et de sa position, les sourcils abondants et bien dessinés, la coiffure et l’incroyable diadème, très haut avec une grosse fleur de lys centrale.
Le tout est sur un fond noir.
Le cou, tout de même, m’intrigue : Est-ce un collier (style « collier de chien ») ou un col de corsage en dentelles ? On s’en pose des questions sur « Noblesse & royautés » …..
Quentin
6 mars 2015 @ 14:37
C’est bien un très imposant collier de diamants qui, avec le diadème, compose une parure réalisée par Chaumet à la demande de la princesse qui a fourni une partie des pierres dont certaines lui avaient été offerte par le sultan de Turquie alors qu’elle lui était présentée à Istanbul avec Rodolphe dans les premières années de leur union.
Bien cordialement.
Laurent F
6 mars 2015 @ 14:53
http://www.noblesseetroyautes.com/wp-content/uploads/2009/07/stephanie.jpg
J’ai la photo en grand format, c’est une collier de chien avec un pendant et comme si ça ne suffisait pas, il y a un devant de corsage en diamants !
Zeugma
7 mars 2015 @ 17:16
Ce n’est pas clair.
Porte-t-elle vraiment un » devant de corsage » puisque la photo en grand format que vous nous faites découvrir la faire apparaître en grand décolleté.
Portait-on un » devant de corsage » avec un » grand décolleté » ?
Une vraie question pour « Noblesse & royautés ».
Palatine
6 mars 2015 @ 10:57
C’est une réédition d’un récit autobiographique, me semble-t-il. Si c’est la cas, je ne l’achèterai pas parce que ce genre de récit est toujours englué de « bien-pensance », jamais de propos musclés et on étoffe cela avec des récits de voyages, des visites officielles. Dans ces visites, » tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » , les têtes couronnées sont exquises, et de toute façon le récit de voyage est devenu obsolète. Si elle avait voulu parler, il y aurait eu tant à dire sur ce mari détraqué, cette belle-mère qui n’a jamais eu de compassion pour sa stérilité provoquée par les écarts adultères de son mari. Mais ces gens restent toujours dans le bon ton, et le lecteur d’aujourd’hui reste sur sa faim au lieu de lire une bonne analyse psychologique, fondée sur le vécu. Toutes ces descriptions de fêtes et de voyages, c’est l’arbre qui cache la forêt.
Elisabeth
6 mars 2015 @ 15:21
L’avez-vous déjà lu, Palatine ?
En effet, je serais bien tentée par cette lecture, si tant est, comme vous le dites, qu’elle ne soit pas « politiquement correcte »……
Ce serait bien rafraîchissant je trouve de découvrir après « les sanglots longs des violons » qui dégoulinent depuis des décennies sur le malheureux prince héritier, incompris, encombré d’une femme laide, sotte, psychorigide, trouvant le bonheur auprès d’une fraîche ingénue……Ainsi que le destin tragique de l’émouvante et ensorceleuse Sissi qui souffrit tant…….Bla blas guimauves ressassés dont on se pourlèche les babines dans les chaumières encore aujourd’hui;
Cette femme semble belle et intelligente, voire avec un regard assez ironique; elle a toute ma sympathie; j’aimerais bien entendre quelques vérités premières sur les Habsbourg ;
Palatine
6 mars 2015 @ 17:10
Vous m’avez mal comprise. Elle a toute ma sympathie et a été très mal traitée par son père et sa belle-mère. Mais l’époque imposait qu’on ne se livre pas quand on écrivait un livre. On voit ça aussi avec les mémoires (compassées) de la duchesse de Marlborough « The gold and the glitter ». Toutes les choses intéressantes à dire elle ne les dit pas.
Je suis contente que Stephanie ait pu refaire sa vie avec un homme de son choix qui l’aimait. Son père trouva que se marier avec comte hongrois était une mésalliance, mais François-Joseph fut plus humain. Il permit le mariage et titra prince le second mari.
Sissi à son habitude se conduisit mal. C’est tout juste si elle n’en voulut pas à Stephanie pour ce qui était arrivé à Mayerling. François-Joseph valait mieux qu’elle.
Vincent
6 mars 2015 @ 21:21
Ce n’était pas toujours le cas. Un livre sur la princesse Louise de Belgique est sorti il y a quelques années.
http://www.noblesseetroyautes.com/2008/09/louise-de-saxe-cobourg-amours-argent-proces/
Shandila
6 mars 2015 @ 11:52
Je vais acheter le livre. Cette femme fut enfin heureuse après une enfance et un mariage malheureux – la belle Sissi ne fut d’aucune aide, paraît-il – : ce sera un plaisir que de lire son histoire.
Damien B.
6 mars 2015 @ 17:10
Shandila, Elisabeth impératrice d’Autriche ne pouvait aider sa bru en quoi que ce soit n’étant pas elle-même suffisamment équilibrée et psychiquement construite.
Palatine
7 mars 2015 @ 13:44
Et sans doute pas assez aimante et compatissante, elle l’égoïste à tout crin.
Claudia
6 mars 2015 @ 12:16
C’est tout de même un destin hors du commun ; la vie auprès de l’archiduc Rodolphe devait être tout sauf facile ; heureusement pour elle qu’elle a retrouvé le bonheur après bien des épreuves.
clement
6 mars 2015 @ 12:38
je croyais que la loi salique n’existait pas en Autriche…il y a eu tout de même la grande Marie-Thérèse…
Cosmo
6 mars 2015 @ 17:27
La Pragmatique Sanction de l’Empereur Charles VI avait permis à sa fille Marie-Thérèse de devenir son héritière dynastique. Mais un mâle, même puiné, primait une fille, comme ce fut le cas avec Joseph II. Je ne pense pas que la loi salique ait été établie ensuite. L’archiduchesse Elisabeth-Marie, fille de Rodolphe, avait renoncé à ses droits dynastiques pour épouser le prince Windisch-Graetz. A la mort de François-Joseph, en 1916, l’archiduc Charles, son petit-neveu, devint empereur.
Gérard
7 mars 2015 @ 09:36
A l’époque elle était la seule héritière et elle a repeuplé la maison archiducale.
Wendy
6 mars 2015 @ 12:46
Une enfance à la dure, un premier époux qui la traita très mal physiquement et moralement, une belle-mère insensible (et qui était pourtant très bien placée pour connaître les mauvais aspects d’un mariage accompli trop jeune…) et une enfant ingrate qui la renia pour couronner le tout… Elle avait bien mérité une seconde union heureuse et paisible, même sans monter sur le trône impérial.
gisele
6 mars 2015 @ 19:12
« v
Une belle mere qui aurait du penser a ses problemes avec sa propre belle mere pour aider sa bru quand elle en a eu besoin. Decidement Sissi n’ est pas tres sympathique.
jo de st vic
6 mars 2015 @ 13:05
Son pére Léopold 2 trés imbu de sa « royauté » recente voulait trés bien marier ses filles. Stefanie était une toute jeune fille quand on la maria a l archiduc. Sa soeur Clémentine du attendre ses 38 ans et le décès de ses parents pour épouser le prince Victor Napoléon.
COLETTE C.
6 mars 2015 @ 13:08
J’ai lu ces mémoires dans un livre où il y avait aussi celles de sa sœur Louise : « Autour des Trônes que j’ai vu tomber » (Louise) , « je devais être impératrice » (Stéphanie), Editions « Le » Cri, Histoire ». Bruxelles.
J’ai été un peu déçue, car tout semble « atténué », certains passages ont-ils été supprimés, (Notamment sur le secret de Mayerling)?. Je ne me souviens pas de la date de ces mémoires, mais il est possible qu’elles aient été écrites du vivant de François-Joseph.
Palatine
6 mars 2015 @ 17:12
Merci Colette. Vous énoncez les raisons pour lesquelles je ne veux pas lire ce livre. Tout est trop édulcoré. A cette époque la vérité n’était pas bonne à dire, et je suis sûre que vous avez lu des tas de lignes sur les récits de voyage et les réceptions. C’est l’habillage de ce genre d’ouvrage. Et Dieu sait s’il y en aurait des choses intéressantes à dire.
Laurent F
6 mars 2015 @ 13:51
Le fiasco d’un mariage arrangé
val
6 mars 2015 @ 14:10
Cette pauvre princesse enfance terrible , livrée sans merci a une famille pas mal atteinte !!!! Son mari « déglingué » du cerveau, sa belle mère « déglinguée » du cerveau , son beau père trop occupé aux affaires d’état , personne pour elle a la cour elle était seule vraiment seule quelle vie ! magnifique même pour être peut être impératrice d’Autriche je n’aurais pas voulue de cette sinistre vie.
kalistéa
6 mars 2015 @ 14:12
Clémentine, c’est vrai que seule la princesse Clémentine a été la seule des trois soeurs à faire un mariage d’amour avec le prince Victor napoléon chef de la famille Impériale. ce mariage a été très heureux mais il ne dura que 15 ans car la princesse avait du attendre la mort de son père le tyrannique Léopold II, qui y était opposé,pour pouvoir convoler à l’âge de 36 ans ce qui à l’époque était considéré comme une union de « vieux ». Le prince Victor, plus âgé qu’elle la laissa donc veuve avec deux adolescents qui furent le très beau prince Louis Napoléon père du prince Charles actuel et la princesse Clothilde future comtesse de Witt.
Les princesses Stephanie et Louise furent élevées « comme des saintes »suivant le mot de George Sand et livrées « comme des génisses » à des princes noceurs et adonnés à toutes sortes de vices , Rodolphe héritier du trône impérial d’Autriche et Philippe de Saxe-Cobourg.Elles restèrent durablement traumatisées par leur nuit de noce et les différents problèmes que leurs maris leur offrirent en cadeau tout au long de leur difficile vie conjugale.
il semble que Stephanie ait trouvé le bonheur lors d’une seconde union très controversée et Louise au cours de différentes liaisons amoureuses non moins rejetées par sa famille.
bonne soirée. k.
clementine1
6 mars 2015 @ 19:48
merci Kalistéa. J’ai lu les biographies des trois soeurs et sauf pour Clémentine, leurs vies furent de vrais désastres. Stéphanie a eu une toute petite part de bonheur mais la fin de sa vie et de celle de son époux sous les invasions fut d’une grande tristesse.
Gérard
7 mars 2015 @ 09:39
Oui mais l’empereur n’en voulut pas à Stéphanie de refaire sa vie. Il était fou de sa petite-fille.
aggie
6 mars 2015 @ 14:23
des femmes nées dans un milieu super privilégié tout en haut de l’échelle sociale mais au destin souvent peu enviable; mariées par raison d’état et considérées comme des « ventres »
septentrion
6 mars 2015 @ 15:04
Bonjour,
Merci Régine de nous informer de ces parutions sur des figures parfois oubliées.
J’ai très envie d’acheter et de lire ce livre.
Je suis en train de lire « Clémentine, Princesse Napoléon » de Dominique Paoli, qui s’appuie sur la correspondance échangée entre les deux soeurs, Stéphanie et Clémentine.
Dans le drame de Mayerling, la conduite de la Cour de Vienne s’inspirait du seul souci de sauvegarder l’Etiquette. L’archiduchesse n’avait pas eu le droit pendant un an, de quitter la Cour même pour trouver refuge auprès de sa famille maternelle.
Entre Mary Vetsera et sa mère, d’un côté et Stéphanie et sa fille de l’autre ce drame a eu des conséquences bien tristes pendant longtemps.
Palatine
6 mars 2015 @ 17:14
La bio de Clémentine par Dominique Paoli est très bien. Facile à lire, bien écrite.
Damien B.
6 mars 2015 @ 16:54
Bien évidemment j’ai lu les mémoires de la princesse Stéphanie. Il s’agit là d’une réédition des souvenirs de la seconde fille de Léopold II parus en Allemagne en 1935.
Dès 1923 Stéphanie songeait à rédiger des mémoires. La mort de ses beaux-parents et la chute de la monarchie austro-hongroise l’autorisaient à s’exprimer avec une certaine liberté.
Avertie de ce projet, l’impératrice Zita tenta d’y mettre un veto, sans dissuader Stéphanie de contacter le comte Corti auquel elle confia des notes qu’il mit en forme en y ajoutant des souvenirs historiques.
Le résultat ne plut pas à la princesse qui eut alors recours au comte et à la comtesse de Gatterburg, lesquels se mirent à la recherche de documents divers.
Leur rythme de travail fut souvent ralenti car Stéphanie n’acceptait pas que l’on retravaille ses premiers écrits, mais le manuscrit fut finalement prêt en 1933.
Le gouvernement autrichien a immédiatement interdit sa parution en Autriche. Le livre parut donc en Allemagne, tandis que la presse autrichienne (Der Österreicher en tête) tentait de le dénigrer en évoquant de prétendues falsifications dues aux Gatterburg.
Elisabeth, l’unique enfant de Stéphanie et Rodolphe, estimait que les mémoires de sa mère salissaient le souvenir de son père.
La rédaction d’un second volume (le premier s’arrête à la mort de l’archiduc Rodolphe et aux mois qui ont suivi) était prévue par le testament de Stéphanie rédigé en juillet 1944.
Personnellement je ne serais pas trop sévère vis-à-vis de cette autobiographie, laquelle offre aux lecteurs une vision intime assez exacte des cours de Vienne et de Bruxelles.
Au regard du contexte qui prévalait alors en matière de biographies, la princesse Stéphanie s’en sort honorablement, sans rapport aucun avec les mémoires de sa sœur qui prennent tantôt l’allure d’un réquisitoire contre ses proches en se complaisant dans l’auto-justification permanente, tantôt dans la mièvrerie la plus plate.
Cosmo
6 mars 2015 @ 17:37
Cher Damien B.
Merci pour ces détails sur les difficultés rencontrées par la princesse Stéphanie pour publier ses mémoires. Je ne vois pas de quoi se mêlait l’impératrice Zita.
Je les ai lues. Sans être un chef d’oeuvre littéraire, c’est toutefois agréable à lire et instructif. On plaint la princesse dans la partie archiducale de sa vie et on se réjouit de lui voir enfin trouver le bonheur, malgré l’opposition à son mariage.
Ni Rodolphe, ni Elisabeth, ni François-Joseph ne sortent grandis de ces mémoires. Mais le méritaient-ils ? Quant l’archiduchesse Elisabeth-Marie, princesse Paul Windisch-Graetz, puis Madame Léopold Pezneck, surnommée l’archiduchesse rouge, c’était une peste imbue de son rang, capricieuse et malfaisante. Il suffit de lire la biographie écrite par sa belle-fille et de voir son testament pour en être convaincu.
Amicalement
Cosmo
Damien B.
7 mars 2015 @ 15:32
Cher Cosmo je partage votre commentaire sans réserves.
L’empereur François-Joseph était dans le déni au sujet du mal-être de son fils. Alors que sa bru tentait de l’avertir d’un danger imminent concernant Rodolphe, son beau-père a minimisé les troubles dont souffrait l’archiduc.
Oui Erszi était une vraie peste ! On l’avait proposée en mariage au futur Albert I roi des Belges, mais ce dernier avait décliné en déclarant : » elle a deux grands-mères toquées » Il faisait bien entendu allusion à Marie-Henriette et à Sissi.
Bien amicalement,
Damien
septentrion
7 mars 2015 @ 16:44
Bonjour Cosmo,
Je partage votre avis en ce qui concerne l’intervention de l’impératrice Zita ( en plus la concernant le titre est : qui aurait dû ne pas être impératrice?).
Je ne savais pas que l’on pouvait consulter le testament de l’archiduchesse Elisabeth. Mais je partage votre avis quant à l’attitude de François-Joseph et Elisabeth. Rodolphe était tenu à l’écart de la politique menée par l’empereur et Sissi, par égoïsme, ne se mêlait pas de la vie privée de son fils malgré ses inquiétudes. En lisant Jean-Paul BLED et Karl TSCHUPPIK (François-Joseph ou l’effondrement d’un empire en 1933) on en a bien la confirmation.
Cdt,
Cosmo
8 mars 2015 @ 19:46
Septentrion,
Par son testament, l’archiduchesse Elisabeth-Marie a laissé toutes ses possessions à l’état autrichien, malgré l’avis contraire de son second mari, Leopold Pezneck, un leader socialiste, qui trouvait injuste de déshériter ses enfants.
Elle-même avait reçu des dotations extraordinaires de son grand-père, François-Joseph, et le tiers de la fortune de sa grand-mère, Elisabeth. Rien ne revint à ses enfants.
Elle fut une femme épouvantable. Obligeant le prince Windisch-Graetz à l’épouser, elle l’obligea ensuite à divorcer, après l’avoir trompé au vu et au su de toute la Cour, elle le priva de ses enfants et le laissa dans la misère, tout en continuant à mener grand train, même après la chute de l’Empire.
Une vraie petite-fille de Léopold II.
Cordialement
Cosmo
septentrion
8 mars 2015 @ 22:33
Bonsoir Cosmo,
Merci, je connaissais son attitude vis à vis de son premier mari mais je ne savais pas qu’elle avait entièrement déshérité ses enfants.
Une vraie petite-fille de Léopold II mais aussi outrageusement gâtée par son grand-père paternel.
Cordialement
Francine du Canada
6 mars 2015 @ 20:31
Merci Damien B., vous venez d’achever de me convaincre; cette histoire m’intéresse beaucoup et j’achèterai cette biographie. Bonne journée, FdC
Damien B.
7 mars 2015 @ 17:03
Je pense en effet que vous aimerez chère Francine découvrir la vie quotidienne aux cours de Bruxelles et de Vienne.
Bien amicalement
Xavier
7 mars 2015 @ 13:32
Cher Damien B.,
Merci pour votre commentaire, qui m’apprend la tentative de veto opposée par l’impératrice Zita au projet de la princesse Stéphanie. Tout comme Cosmo, je m’interroge sur la pertinence d’une telle démarche!
Je possède l’édition belge de ces Mémoires, publiée en 1937. Je suis un peu surpris de lire ici que le texte a été « mis au goût du jour »: que faut-il exactement entendre sous cette expression?
Quoi qu’il en soit, ce témoignage de première main est très intéressant sur les Cours de Bruxelles et de Vienne. Je n’ai pas le souvenir d’un texte trop lisse, même s’il s’agit d’un ouvrage des années 30.
Damien B.
7 mars 2015 @ 15:41
Oui cher Xavier je ne comprends pas bien l’expression » remise au goût du jour » assez ambiguë en effet …
La version que j’ai lue est celle parue aux éditions belges Le Cri en 2003 et reprend le texte intégral de la version de 1937. Le volume contient également les mémoires de la princesse Louise « Autour des trônes que j’ai vus tomber » texte de 1924.
En effet la lecture est plaisante et apporte des informations précieuses.
Lors de la rédaction de « Le prince Baudouin, frère du roi-chevalier », j’ai d’ailleurs repris quelques lignes qui dépeignaient l’atmosphère à Laeken.
Xavier
9 mars 2015 @ 21:43
Cher Damien,
Cette expression me met un peu mal à l’aise, à vrai dire. J’espère que le texte ne sera pas dénaturé par des coupes malvenues. J’espère me tromper!
Oui, j’avais noté que votre livre faisait bien référence aux mémoires de la princesse Stéphanie.
JAusten
6 mars 2015 @ 18:49
et bien ma foi, cette jeune fille dont on a souvent vu les photos de fiançailles sur lesquelles elle apparaissait comme pas encore sortie des rondeurs de l’enfance s’était transformée en une femme d’une grande beauté.
Damien B.
7 mars 2015 @ 16:14
En effet JAusten, on connaît tous les photographies des fiançailles de Stéphanie de mars 1880 où elle n’a même pas seize ans.
Quelques années plus tard, elle est devenue cette femme superbe : 1 m 78, mince, l’air altier sans affectation que nous avons le plaisir de voir illustrer la couverture du livre dont Régine nous parle.
Palatine
8 mars 2015 @ 12:25
Je partage vos deux avis, la gamine à peine pubère et insignifiante, s’est transformée en une femme belle et élégante. Dans sa correspondance avec sa soeur Clementine, elle parle beaucoup de vêtements.
Figaro
7 mars 2015 @ 02:01
Un mari qui se suicide et qui vous laisse veuve et syphilitique à 25 ans, ça fait désordre, surtout à cette époque. Tout ça pour une couronne !
Anne-Cécile
7 mars 2015 @ 05:45
Cette femme fut très jalouse de sa position et de l’étiquette (quoique quelque fois elle l’a trouva par trop absurde, voire cruelle lorsqu’elle s’aperçut veuve qu’elle ne pouvait plus paraitre à la Cour si plusieurs conditions n’étaient pas réunies).
Cette jalousie s’explique par le fait que sans son statut de fille de Roi, épouse de prince héritier et belle-fille d’Empereur, elle n’était rien. Elle ne brillait ni par sa beauté ni par son intelligence, même si elle fut correctement instruite.
Trimballée jusqu’à Vienne pour épouser son archiduc, elle reçut un accueil glacial de la Famille impériale consternée par son insignifiance, son absence de timidité et sa silhouette et figure déplorable.
Pétrifiée vu son jeune âge et sa naïveté par cet accueil, et les remarques malveillantes de la Cour qui s’amusait à la comparer aux autres dames de la famille impériale, elle prit sa revanche en revendiquant sa position et en s’imposant de l’exercice physique intense (ce qui ne se faisait pas pour les femmes à l’époque).
Je ne pense pas qu’une épouse un peu plus valable sur le plan intellectuel et spirituel aurait inversé le destin funeste de l’Archiduc.
Supérieurement intelligent et sensible, son époux cumula de trop forts traumatismes pendant son enfance pour que sans une psychothérapie solide et un hola sur la prise de drogues et d’autres dérivatifs il put être sauvé.
Je pense également que le plus pervers des époux des filles de Belgique fut Philippe de Saxe Cobourg, le dévoyé, qui se fit un plaisir de refaire toute l’éducation de sa jeune épousée, alors toute adolescente.
Xavier
7 mars 2015 @ 13:39
Il est facile, trop facile, de juger a posteriori une vie sous le prisme déformant de la psychologie.
Je serais assez curieux de connaître votre définition du concept d’épouse « valable sur le plan intellectuel et spirituel ». Quant à l’archiduc Rodolphe, votre vision du personnage semble lui trouver des excuses, ce qui me semble assez étrange dans le cadre de l’analyse psychologique que semble vouloir dresser votre commentaire.
Kalistéa
7 mars 2015 @ 17:43
j’ai les mêmes pensées que vous Xavier.Rodolphe en particulier est inexcusable sauf à considérer qu’il était très perturbé mentalement et aurait probablement été incapable de régner car comme nous l’explique Corsica…la syphilis ne s’arrange pas en vieillissant!
Damien B.
7 mars 2015 @ 16:00
Anne-Cécile, votre portrait de la princesse Stéphanie manque de nuance, c’est le moins que l’on puisse écrire.
Lorsque vous écrivez qu’elle ne brillait ni par son intelligence ni par sa beauté, vous vous trompez doublement.
J’ai lu quantité de lettres qu’elle a rédigées témoignant d’une excellente éducation assortie d’une certaine culture. Léopold II a fait donner à ses quatre enfants une éducation et une instruction soignées (j’ai lu des dizaines de cahiers d’écolier des princes qui prouvent leur bon niveau intellectuel). Les quatre enfants étaient quadrilingues (français, allemand, anglais et italien) voire davantage.
Quant à sa beauté, la photographie illustrant les mémoires a reçu à juste titre un hommage mérité de beaucoup de nos amis de N&R. Lors de ses fiançailles (en mars 1880) elle n’avait pas seize ans, mais trois ou quatre ans plus tard elle est devenue une très belle femme (1 m 78, mince et de belle allure) et n’avait rien à envier à quiconque chez les Habsbourgs (qui pouvait lui faire de l’ombre ? Je ne vois pas).
Vous évoquez ensuite bien péremptoirement une princesse européenne du XIX è siècle en vous référant à des critères anachroniques. Oui toutes les princesses de sa génération, des précédentes et des suivantes aussi étaient élevées avec le sentiment de la supériorité de leur naissance, Stéphanie est en cela conforme à ce que l’on attendait d’elle.
L’expression » un peu plus valable sur le plan intellectuel et spirituel » est outrancière car son degré de religiosité n’était pas inférieur à celui de ses parents et de sa belle-mère.
Bien à vous
Cosmo
7 mars 2015 @ 18:17
Anne-Cécile,
Je vous trouve bien sévère avec l’archiduchesse/princesse Stéphanie. Elle revendiquait son statut, selon vous. C’est possible mais l’impératrice Elisabeth, au milieu de toutes ses excentricités, en faisait tout autant.
Connaissez-vous beaucoup de reines qui soient autre chose que ce que leur statut leur confère. Que serait la reine Elizabeth II d’Angleterre si elle n’était pas née sur les marches du trône ? Une petite bonne femme que l’on n’aurait remarqué ni pour sa beauté ni pour sa distinction et encore moins pour son intelligence.
Arrivée à Vienne, à peine nubile, Stéphanie a été en butte à l’hostilité de la cour et de la famille impériale. Les dégâts psychologiques étaient déjà bien grands chez Rodolphe et nul n’y pouvait rien. Une princesse royale n’a pas pour vocation d’être psychothérapeute. A ce compte-là, il aurait du épouser Marie Bonaparte…
Quant à avoir des enfants, il l’a rendue stérile.
Je vous laisse la responsabilité de vos dires sur « l’intelligence supérieure » de Rodolphe. Il avait une vision de l’empire différente de celle de son père, il frayait avec les milieux intellectuels, il était névrosé et morphinomane. Cela ne suffit pas à qualifier son intelligence.
Cordialement
Cosmo
septentrion
7 mars 2015 @ 08:07
Bonjour Damien B,
Merci de nous éclairer de vos commentaires toujours intéressants.
J’aimerais bien vous demander si vous pensez que c’était réellement un suicide qui s’est déroulé à Mayerling, (même si des lettres d’adieu ont été retrouvées)?
Je peux comprendre les sentiments de l’archiduchesse Elisabeth vis à vis de cette parution, mais qu’est ce que le gouvernement autrichien pouvait craindre de sa parution en Autriche à ce moment là?
L’empereur François-Joseph avait parait-il confié les dossiers secrets au Comte Taffe à propos de Mayerling pour qu’ils soient gardés hors des archives secrètes de la Hofburg. En 1923, l’impératrice Zita n’avait-elle pas d’autres soucis que de s’opposer à cette autobiographie? Comment aurait-elle pu être informée d’un sujet qui remontait loin et que tout avait contribué à étouffer?
Cdt,
septentrion
7 mars 2015 @ 08:08
Taaffe
Damien B.
7 mars 2015 @ 16:06
Bonjour Septentrion,
Comme je l’ai déjà écrit l’archiduc Rodolphe s’est donné la mort à Mayerling après avoir tué sa maîtresse. Ce sont des faits froids et hélas exacts. Tout le reste relève du roman, du marketing, ou de que sais-je encore.
J’ignore les circonstances exactes au cours desquels l’impératrice Zita a été informée de la parution prochaine d’une biographie. Toujours est-il que la collecte de documents par le comte Corti n’est pas passée inaperçue car elle touchait évidemment l’entourage de Zita …
Bien à vous,
Cosmo
8 mars 2015 @ 12:05
Cher Damien B,
Je suis toujours surpris de l’intérêt suscité par les circonstances de Mayerling. J’ai donné un certain nombre de conférences en compagnie de l’archiduc Rodolphe, dernier fils du couple impérial, et à la fin, au moment des questions, revenait imperturbablement celle sur Mayerling. L’archiduc Rodolphe répondait toujours en se référant à l’explication donnée par sa mère : un assassinat politique.
Personnellement, je pense comme vous, les faits sont les faits et je ne crois pas qu’il y ait beaucoup de mystère derrière tout cela. Je dirais beaucoup de sordide et une tentation de le dissimuler.
Alors, complot maçonnique ou vengeance de conjurés trahis, cela ne tient pas vraiment la route, sauf à vouloir innocenter ce pauvre Rodolphe du suicide, considéré comme un crime à l’époque.
Le Vatican, en tous cas, reste bien muet sur le sujet, ayant sans doute des chats plus graves à fouetter.
Amicalement
Cosmo
septentrion
8 mars 2015 @ 22:24
Bonsoir Damien B,
Je vous remercie de vos précisions, tout ce que j’ai pu lire jusqu’à aujourd’hui rapportait cette thèse d’un assassinat suivi d’un suicide mais je vois que Cosmo ajoute aussi celle du complot (Rodolphe était en lien avec beaucoup de journalistes autrichiens, italiens, français, hongrois…) et Jean des Cars écrit qu’il a recueilli des confidences de l’impératrice Zita (dont je n’oublie pas la croyance en Dieu) vers la fin de sa vie, pas la thèse du suicide car ce ne serait pas une révélation.
En conclusion, je suis d’accord avec vous, c’est vrai « tout le reste n’est que roman… »
Cordialement
agnes
7 mars 2015 @ 13:03
Corsica,
en lisant un livre sur les Romanov, j’ai appris que l’hemophilie est transmis par les femmes, mais c’est une maladie exclusive aux hommes.
Ai-je bien compris ? cela me semble bizarre.
Vincent
7 mars 2015 @ 14:46
Le gêne de l’hémophilie se trouve sur le chromosome X. Les femmes ayant une combinaison de chromosomes XX, elles sont généralement porteuses de ce « gêne déficient » mais sans être atteint de la maladie. Les hommes ayant une combinaison XY, il y a une chance sur quatre que la mère transmette la maladie à son fils.
septentrion
7 mars 2015 @ 16:09
C’est ce qui s’est passé pour la descendance de la Reine Victoria. Cette dernière était porteuse du gène de la maladie et l’a transmis à un de ses fils, deux de ses filles l’ont transmis à leur tour. C’est comme cela que en étant grand-mère des têtes couronnées en Europe, les familles royales d’Espagne, d’ Allemagne et de Russie furent touchées.
agnes
8 mars 2015 @ 06:56
merci.
Corsica
8 mars 2015 @ 06:57
Agnès,
Vincent vous a répondu mais je veux apporter quelques précisions . L’hémophilie est une maladie génétique héréditaire liée à l’absence totale ou à des déficits des facteurs de coagulation ce qui va provoquer un allongement du temps de saignement qui, selon l’intensité de l’anomalie génétique, va avoir des conséquences plus ou moins sévères ( simples hématomes ou graves hémorragies etc.). Elle est transmise sur le mode récessif par un gène porté par un chromosome X . Les filles (XX) n’ont qu’un seul chromosome atteint, ce qui fait qu’elle transmette la maladie mais n’en ont pas les symptômes car leur deuxième chromosome X, qui est sain, contrebalance les problèmes de coagulation liés à l’autre chromosome X, porteur de l’anomalie génétique . Les garçons (XY), qui n’ont qu’un seul chromosome X développent la maladie quand leur mère leur a transmis son chromosome défaillant . Ce fût le cas du dernier tsarévitch, Alexis Nikolaïevitch .
Là où je ne suis pas d’accord avec Vincent, c’est sur les probabilités de transmission . Comme on est dans le cadre d’une maladie transmise sur le mode récessif par un gène porté par un chromosome X, chaque enfant, garçon ou fille, né d’un homme sain et d’une femme porteuse de l’anomalie génétique a un risque sur deux d’hériter du chromosome X anormal de sa mère et non pas un risque sur 4 .
On dit que seules les femmes transmettent la maladie car un homme hémophile qui va avoir des enfants avec une femme saine va transmettre à tous ses fils son chromosome Y, ils seront donc sains ; par contre toutes ses filles hériteront de son chromosome défectueux et seront porteuses saines .
J’espère que les explications de Vincent et les miennes vous auront permis de mieux comprendre ce mode de transmission . N’hésitez pas à me reposer une question si nécessaire .
Cordialement .
Corsica
Vincent
8 mars 2015 @ 12:28
Je me suis mal exprimé. Si on regarde les combinaison possible on constate :
– 1/4 d’avoir un garçon atteint de la maladie
– 1/4 d’atteint un garçon non atteint
– 1/4 d’avoir une fille porteuse de ce gêne
– 1/4 d’avoir une fille qui ne l’a pas.
Ce qui fait 1/2 chance d’avoir un garçon malade et 1/2 d’avoir une fille qui en soit porteuse.
Corsica
8 mars 2015 @ 23:46
C’est tout à fait ça . Une fille sur deux et un garçon sur deux ont le risque d’hériter du chromosome défectueux, ce qui est énorme .
agnes
8 mars 2015 @ 13:53
merci Corsica.
Si une fille avait ses 2 parents avec un X de l’hémophilie, elle pourrait alors devenir hémophile avec les 2X, hémophile monozygote ?
A l’époque des tsars, on connaissait le danger d’epouser des filles ou petites-filles de Victoria., on a fait pression pour que Nicolas II ne se marie pas avec celle qu’il avait choisie.
Mais connaissait-on les probabilités impitoyables?
ou la génétique a progressé plus tard ?
Corsica
9 mars 2015 @ 00:55
Agnès, le cas de femmes hémophiles est rarissime mais possible en cas d’union entre un père hémophile et une mère porteuse du gène défectueux . Actuellement, c’est pratiquement impossible car les couples dont le mari est hémophile sont suivis par des généticiens, des tests sont réalisés pour vérifier les chromosomes X de l’épouse et on leur expose ensuite les risques et les différentes options possibles . Dans le temps, ce cas de figure était pratiquement impossible car les garçons hémophiles mouraient généralement avant de procréer ( en 1900, leur espérance de vie était de 11 ans contre 16-17 ans dans les années 40-50) .
L’hémophilie a toujours existé . On n’en connaissait pas les causes mais on subodorait des raisons familiales . Ainsi, le Talmud conseille aux femmes dont les sœurs ont eu des enfants morts d’hémorragies de ne pas circoncire leur nouveau-né . Au début du XIX e siècle, un médecin américain a mis en évidence qu’il y avait des familles où, à chaque génération un certain nombre de garçons présentaient des syndromes hémorragiques . Mais c’est surtout à partir des années 20 que l’hérédité est confirmée et c’est dans les années 60 que l’on définit les facteurs de coagulation.
À l’époque de Victoria on ne connaissait pas les probabilités impitoyables mais on se méfiait des familles où des garçons étaient morts d’hémorragies . Une chose, avant d’en finir, dans 30 % des cas l’hémophilie n’est pas familiale mais liée à une mutation spontanée du gène chez une femme .
lorraine 1
7 mars 2015 @ 19:58
Son livre n’était pas « expurgé » car elle a relaté « la terrible expérience de sa nuit de noce », qui avait eu lieu au château de Laxenburg, inconfortalbe et sans salle de bains. Donc Stéphanie ne parlait pas la langue de bois.
kalistéa
8 mars 2015 @ 19:29
Le nom du château me parait bien choisi.Une pareille nuit de noce c’est à vomir et à…!
Shandila
8 mars 2015 @ 07:03
Damien B, Palatine ; merci pour votre réponse. En effet, en réfléchissant deux secondes, il était facile – connaissant un peu le personnage de Sissi – de comprendre qu’elle ne pouvait être d’une aide quelconque à sa belle fille : psychologiquement fragile et tellement égoïste !
Pierre-Yves
8 mars 2015 @ 11:41
Eh bien moi, je suis, et ce n’est pas la première fois, bluffé par les connaissances et la richesse des contributions de ceux, nombreux, qui ont apporté des éclairages sur ce sujet.
J’ai lu tout cela avec autant d’intérêt que de plaisir. Merci à tous.
clementine1
8 mars 2015 @ 18:18
Voilà un débat intéressant et instructif. Merci à tous.