Le portait de l’empereur en costume de sacre par l’atelier du baron Gérard a été vendu 97.500 €.
Portrait de l’impératrice Eugénie et son fils le prince impérial par Charles-Edouard Boutibonne vendu 31.250 €. Ce tableau était destiné à l’origine aux appartements du Prince impérial à Camden.
Rare assiette a dessert en porcelaine de Sèvres du service particulier de l’Empereur dit service des quartiers généraux représentant la fête à l’occasion des funérailles du général Desaix vendue 350.000 €. Peinte par Swebach en juillet 1808, cette assiette a été emportée à Sainte Hélène par Napoléon lors de son exil.
Importante carafe en cristal du prince Eugène de Beauharnais vendue 4.750 €.
Portrait en buste de Napoléon en tenue de sacre par l’école du baron Gérard vendu 17.500 €.
Projet de sabretache pour Eugène de Beauharnais pour le sacre de Napoléon par Carle Vernet vendu 6.250 €.
Assiette en argent du service de campagne de Napoléon Ier par Biennais vendue 14.375 €.
Paire de pots à crème en vermeil par Odiot aux armes de Madame Mère vendue 21.250 €.
Assiette en porcelaine de Neppel à Paris, le fond de l’assiette est recouvert d’or brillant avec les grandes armes du royaume de Hollande. Cette assiette du Roi Louis de Hollande a été vendue 9.375 €. (Photos Osenat et DR – merci à Charles)
framboiz07
19 novembre 2021 @ 04:17
Merci, Charles, j’espère que les musées auront pu emporter des lots !
Pascal🍄
19 novembre 2021 @ 08:42
C’était de fort beaux souvenirs ,mieux que le morceau de cercueil de l’autre jour .
Question qui n’aura pas de réponses : quelle en est la provenance ?
Au vu de la qualité on pourrait supposer la descendance d’une grande famille (les portraits par exemple) , ou des collectionneurs de grande volée ?
Le service dont provient cette assiette devait être magnifique , mais sur celle qui est présentée je verrais plutôt le passage du Saint Gothard ou quelque chose comme ça.
Pascal
19 novembre 2021 @ 09:50
Et bien non!
C’est bien la « fête » pour les funérailles du général Desaix au mont Saint-Bernard .
Source : le site de l’étude Osenat qui m’a l’ai fort détaillé , j’y retourne!
Pascal
19 novembre 2021 @ 10:04
Lors de la première restauration Louis XVIII avait récupéré ce service et avait fait remplacer la marque impériale par deux L entrelacés .
Napoléon fut autorisé à emporter 60 assiettes à Sainte Hélène mais ne l’aurait pas utilisé de crainte qu’il ne soir cassé.
Il offrit deux assiettes pour les étrennes de 1817 , une à Mme Bertrand ,l’autre à Mme de Montholon , le reste confié à Montholon devait être remis à son fils pour ses seize ans mais le legs fut refusé par la cour de Vienne .
Le comte de Montholon garda donc les assiettes et en distribua.
23 assiettes sont aujourd’hui à Fontainebleau ,19 à la fondation Napoléon ,3 à la Malmaison , 3 au musée de l’armée de Bruxelles , 2 au musée de Sèvres ,une au musée du Louvre, les autres en main privée.
Il y avait je crois 120 assiettes en tout mais toutes n’étaient pas peintes.
Pascal
19 novembre 2021 @ 10:09
Beaucoup de ces objets appartenaient à l’empereur ou avait été offerts à des membres de la famille impériale ….
LPJ
19 novembre 2021 @ 17:17
Et il était fréquent que les Princes offrent des souvenirs à leur entourage en remerciement de leur fidélité ou pour services rendus. A l’époque une assiette n’était pas considérée comme une oeuvre d’art. Donc la seule valeur qui était donnée au legs ou au don n’était pas d’ordre pécuniaire mais sentimental pour le donateur. Par contre celui qui recevait l’objet voyait en lui l’image du Prince et don le conservait précieusement. Mais au fil des héritages familiaux l’attachement sentimental s’estompe et l’intérêt pécuniaire prend le dessus. C’est alors la vente tant aujourd’hui, par exemple, une assiette d’un service de Napoléon représente d’argent.
Beque
20 novembre 2021 @ 10:40
LPJ, j’ai des amis qui avaient de ravissantes assiettes offertes par Elisa et c’est un des enfants qui en a hérité.
Kalistéa
20 novembre 2021 @ 12:42
Pascal , pour ce que j’en sais , il s’agit d’objets ayant appartenu à la famille Bacciochi(descendant d’un frère du prince Félix mari d’Elisa ) et d’objets ayant appartenu à des corses familiers de l’Empereur Napoléon III ( Franceschini_Pietri ). le commissaire priseur qui traville avec M Osenat est Me Vincent Bronzini de Caraffa.
Gérard
19 novembre 2021 @ 09:04
La fête pour les obsèques du général Desaix c’est une façon de parler je suppose.
Beque
19 novembre 2021 @ 13:25
Gérard, je me permets de répondre sur les obsèques de Desaix, puisque j’ai visité le Grand Saint Bernard. Peut-être vous aussi ?
« (…) Desaix ayant été tué à la bataille de Marengo, Napoléon décide de l’enterrer à l’hospice du Grand Saint Bernard. En attendant la sépulture, la dépouille du général est embaumée à Milan, puis transportée à l’hospice où ont lieu ses funérailles solennelles le 19 juin 1805, à 6 heures du matin suivies immédiatement de son ensevelissement. Vers la tête du cercueil est posée une boîte de plomb contenant une plaque de cuivre rappelant la cérémonie d’inhumation, ainsi qu’une « médaille en or, représentant d’un côté la tête de l’empereur avec l’inscription « Napoléon Empereur », de l’autre côté représentant le monument avec l’inscription « Napoléon aux mânes de Desaix ».
« En 1806, le monument réalisé par le sculpteur Guillaume Moitte est transporté de Paris à l’église de l’hospice. »
Dans l’escalier qui mène du rez-de-chaussée à la bibliothèque du premier étage de l’hospice se trouve le cénotaphe en marbre blanc sculpté « A Desaix mort à la bataille de Marengo ». Sur une plaque on lit : « Napoléon voulut donner au Général Desaix, tué en 1800, à la bataille de Marengo « les Alpes pour tombeau et les chanoines de Saint Bernard pour gardiens. »
Napoléon fit sculpter par Jean-Marie Moitte [Grand Prix de Rome] un remarquable monument. Le transport de Paris au Grand Saint Bernard s’effectua, en 1806, au prix de mille difficultés. Grégoire Perrin avait été chargé du transport et écrit : « Nous fimes des réquisitions à toutes les communes pour avoir des ouvriers. Nous en avons trouvé 800. De Brigg nous avions fait venir 200 mineurs, des outils, de la poudre… Chaque voiture était attelée de 30 mulets du pays et dans les tournants trop courts, nous éprouvions beaucoup de difficultés d’autant plus que nous trouvâmes des chemins effroyables qui n’avaient que 2, 3, 4 et 5 pieds de largeur, avec des pentes de 45° traversant des précipices épouvantables… Chaque voiture fit trois voyages. En dix jours tout fut monté ».
Sources : communication de Jean-Pierre Voutaz, chanoine du Grand Saint-Bernard (archiviste de l’Hospice) lors du colloque international de Chambéry (novembre 2000) organisé pour le bicentenaire de la deuxième Campagne d’Italie et visite de l’Hospice du Grand Saint Bernard
Beque
19 novembre 2021 @ 15:12
Précision : il s’agit du tombeau de Desaix de 4 tonnes qui fut transporté de Paris au Saint-Bernard. A deux reprises le monument sera déplacé, en 1829, pour laisser sa place à sainte Faustine martyre, puis en 1979. »
Gérard
20 novembre 2021 @ 17:04
Merci cher Beque.
Le général Desaix était tombé en en émerveillement devant la beauté de Thèbes et de ses palais mais son retour fut mouvementé.
L’année suivante, 1800, fut celle de la dernière campagne du général. Il est dans la plaine de Marengo l’organisateur du succès de San Giuliano qui, comme l’écrit Bruno Ciotti (La dernière campagne de Desaix), sauve Bonaparte de la Roche Tarpéienne et le propulse vers le consulat à vie mais Bonaparte n’hésite pas à spolier le général des mérites de la victoire pour se les attribuer.
Dans sa vie comme dans sa mort le général fut exemplaire. Il meurt le même jour où Kléber est assassiné en Égypte.
Desaix semble avoir été tué net d’une balle au cœur et sa dépouille dénudée sera retrouvée par son aide de camp Savary et par ordre du premier consul embaumée à Milan deux jours plus tard.
Auguste de Colbert aide de camp de Murat à Marengo écrit à sa mère : « Le succès est brillant, mais nous avons à regretter le général Desaix avec lequel j’étais arrivé d’Égypte et avec lequel je vivais depuis cinq mois. Il est mort au champ d’honneur ; je l’ai pleuré amèrement ; j’ai heureusement échappé à tous les dangers… »
En fait lorsqu’on parle de fête de Desaix il s’agit de la fête funèbre du général.
14 juillet le Tribunat organise la pompe funèbre. Bonaparte dit qu’il aura les Alpes pour piédestal et les religieux de Saint-Bernard pour gardiens.
Il est inhumé aux accents de Lesueur avant que ne débutent les jeux funèbres organisés par Vivant Denon. Napoléon s’était fait représenter par Berthier.
Voir aussi :
Autour de la statue de Desaix par Nantheuil, place de Jaude à Clermont-Ferrand par Antoinette Ehrard, Annales historiques de la Révolution française – 2001 – numéro 2.
Georges Soria, Grande histoire de la Révolution française. 3. L’irréversible, Larousse 1988.
Kalistéa
19 novembre 2021 @ 09:28
merci à Charles pour ces intéressantes nouvelles et ces belles photos d’objets pour la plupart jamais vus.
Pistounette
19 novembre 2021 @ 15:49
Si… tout a été mis dans les catalogues sur le sujet présentant l’exposition le 3 novembre
Aldona
19 novembre 2021 @ 09:41
Que de belles choses !
Beque
19 novembre 2021 @ 10:03
J’aurais bien acheté la carafe du prince Eugène de Beauharnais
Danielle
19 novembre 2021 @ 10:57
Pourquoi cette vente ? j’espère que les musées français ont fait de nombreuses acquisitions.
Aramis
19 novembre 2021 @ 12:35
Il y a des dizaines de milliers de souvenirs napoléoniens et bien des musées en sont remplis ! Fort heureusement, les musées français n’acquièrent que les pièces les plus importantes et laissent les autres se déplacer de mains en mains entre particuliers comme bon leur semble…
Kalistéa
19 novembre 2021 @ 11:18
Curieux qu’il y ait des gens pour dépenser tant d’argent pour des souvenirs d' »dictateur sanguinaire »!(second degré pour ceux , nombreux , qui ne savent pas le voir .) LOL .
Caroline
19 novembre 2021 @ 11:22
Bravo pour ce succès !
Cependant, je suis inquiète de savoir le nom des acheteurs de ces pièces d’ une grande valeur historique ! 😒
Cosmo
19 novembre 2021 @ 13:12
Ma famille, qui était très proche des Bonaparte, avait un certain nombre d’objets ayant appartenu aux deux empereurs et aux impératrice et une nombreuse correspondance. La maison a été vendue entièrement meublée et les objets historiques avec. Stupidité des années 50…Nous ignorons ce qu’il est advenu de ces petits trésors.
Pascal
19 novembre 2021 @ 16:37
Petite question très anecdotique , voire indiscrète et à laquelle vous n’êtes pas tenu de répondre cher Cosmo :
Avez vous un lien de parenté avec ce Louis Rodolphe qui fut vétérinaire de l’arméee en Indochine ?
Cosmo
20 novembre 2021 @ 13:50
Non, cher Pascal. J’ignorais jusqu’à son existence à ce jour.
Pascal🍄
21 novembre 2021 @ 19:05
Aucune importance.
J’avais commencé la lecture des articles que vous avez consacré à Napoléon et la Corse ,très intéressants!
L’actualité de N&R étant un peu grise je vais m’y replonger .
COLETTE C.
19 novembre 2021 @ 14:09
Espérons que les musées ont été généreux !
Pistounette
19 novembre 2021 @ 16:03
Itou, Cosmo… une ancêtre ayant épousé un homme de la famille « élargie » Bonaparte au milieu du 19è siècle. A la suite de disputes familiales… plus rien aujourd’hui.
De même un exemplaire original du Petit Prince que Saint-Exupéry avait dédicacé à mon arrière grand-père qui l’a un peu côtoyé (il était à Grasse et St-Ex à Cabris)… nul ne sait ce qu’il est devenu !
Pascal
20 novembre 2021 @ 10:20
Oui en effet c’est regrettable .
» Pro captu lectoris habent sua fata libelli »
« Par l’esprit du lecteur, les livres acquièrent leur propre destin. »
Cosmo
20 novembre 2021 @ 13:53
Chez moi ce ne fut pas une dispute mais la bêtise et l’incurie d’une famille qui s’est dégénérée.