La princesse Anne a visité le village de Tierkidi en Ethiopie où des milliers de personnes vivent dans des camps de réfugiés (ils ont fui le Sud du Soudan). L’association « Save the children » y organise la scolarité des enfants. (Copyright photos : Save the children)
Clara
3 octobre 2014 @ 07:19
Une princesse sur le terrain, c’est assez rare, elle apporte un peu de baume à ces populations. Merci Régine pour ces photos.
Zeugma
3 octobre 2014 @ 10:23
» …. les peuples d’Éthiopie sont devenus noirs, quand leur sang fut attiré à la surface de leurs corps …. » (« Sanguine tum credunt in corpora summa uocato Aethiopum populos nigrum traxisse colorem »).
Dans les « Métamorphoses » Ovide décrit le vol catastrophique de Phaéton que Phébus a autorisé à prendre les rênes du char qui conduit chaque jour le soleil de l’aurore au crépuscule.
Jeune et inexpérimenté, Phaéton ne va pas maîtriser l’équipage et le char va tomber avec toutes sortes de conséquences : entre autres, des mers vont s’évaporer et la peau des Ethiopiens va foncer.
La princesse royale a de la chance de visiter le pays de la reine de Saba où j’aimerais tant aller. Un jour peut-être …..
Francine du Canada
3 octobre 2014 @ 15:24
Zeugma, intéressante cette histoire de la reine de Saba et du roi Salomon… beaucoup plus que celle de la reine d’Ethiopie (Cassiopee) dans la mythologie grecque qui, pour son orgueil fut condamnée par Zeus à être enchaînée à son trône et à tourner autour du pôle nord… parfois la tête en bas dans des positions très peu dignes.
Je vous souhaite d’aller un jour en Éthiopie, à la rencontre de la reine de Saba. Amitiés, FdC
Danielle
3 octobre 2014 @ 11:46
Le style de missions convient parfaitement à la princesse Anne.
Nico
3 octobre 2014 @ 15:08
Anne a toujours fait un travail de fond avec « save the children » depuis les années 70 et ce sans tambour ni trompette ni larmoyer devant les caméras pour se mettre en avant (suivez mon regard).
Une grande dame.
Claude-Patricia
7 octobre 2014 @ 20:02
Suite de mon texte :
La « couronne », c’est le roi siégeant avec ses conseillers qui, tel Maître Jacques, ont une seule personnalité et deux costumes. A Westminster, ils portent la jaquette ou la redingote et le « tube » des membres du cabinet, sévères et dignes; à Buckingham Palace, ils ne sont pour le roi que les conseillers privés, aux uniformes brodés d’or, qui le représente dans les ministères. Pourtant ces serviteurs plein de déférence pour la personne royale, ont seuls l’initiative en tout. le roi n’est consulté que sur des affaires déjà résolues, parfois même déjà conclues, pour peu qu’elles soient politiques. Il peut donc arriver qu’au nom du roi tel acte de politique extérieure ait été accompli par un ministre sans que le roi en ait été informé au préalable-le cas doit être rare, car les rapports personnels entre le souverain et les membres du gouvernement sont jusqu’à nos jours aussi courtois qu’amicaux. Mais que cet acte déchaîne une guerre, qu’elle soit déclarée au nom du roi, la prérogative de la couronne aura été mise en mouvement par un membre du cabinet, donc du conseil privé, sans l’approbation royale, peut-être même contre le désir de Sa Majesté.
Il faut reconnaître que la prérogative royale n’est guère qu’une illusion brillante, puisqu’elle ne donne que des droits en apparence sans consistance.
Vous voyez encore ce qui se passe au parlement. La aussi la prérogative est exercée par les membres du cabinet, qui seuls, ont l’initiative des lois. Elles sont du reste soumises à la sanction royale dès que votées. Depuis près de deux siècles il ne s’est pas trouvé un seul souverain pour refuser d’y apposer sa signature.
Que reste-t-il donc à ce monarque, dépouillé de tout pouvoir personnel, privé de toute action directe évidente sur la vie politique de son royaume, où tout se fait pourtant en son nom? Il lui reste, par sa valeur propre et par celle de ses ancêtres, cette force spirituelle incomparable : l’ascendant.
De l’avènement de la reine Victoria, à la mort de Georges V, aucun Anglais n’a pu honnêtement, adresser le moindre reproche à la royauté. L’ère Victorienne a été triomphale. Création de l’Empire britannique, conquête des Indes, prospérité industrielle, commerciale et maritime sans équivalent dans l’histoire du monde, paix religieuse, évolution des libertés politiques, réformes sociales, encouragements donnés aux lettres, aux arts et aux sciences, floraison de génies dans toutes les branches de l’activité spirituelle et artistique, rien n’a manqué à la gloire de cette période unique dans les annales de la couronne britannique.
La reine Victoria exerçait sur ses ministres, même les plus radicaux-je songe à Joe Chamberlain-et sur toutes les classes sociales un ascendant dont on ne saurait se faire la moindre idée si l’on n’a pas vécu en Angleterre durant les dernières années de ce règne faste. Elle planait dans une région supérieure, certes froide et distante, comme une divinité symbolisant l’Empire Elle n’avait nul besoin de commander. Elle dominait de très haut ses ministres, son peuple anglais et tous les peuples pour qui elle était une manifestation matérielle et sensible de la souveraine, reine et impératrice, dont le moindre désir, toujours en harmonie avec les désirs de ses sujets-là était le grand secret-devenait loi, sur la proposition de ses conseillers privés, ministres en exercice, et recevait naturellement et normalement son assentiment royal. N’étant l’élue d’aucune majorité politique, elle était l’arbitre-née, impartiale, soucieuse du seul intérêt général, qui était toujours le sien et celui de sa dynastie.
Au point de vue impérial, elle avait le même sentiment d’amour maternel pour tous les dominions, pour chaque colonie de la couronne. Toutes les races réunies sous son sceptre vénéraient en son auguste personne la force morale qu’elle représentait et qui, grâce à elle devenait une chose concrète, accessible au chef indigène le plus arriéré, comme au frustre colon de l’Australie ou de l’Afrique du Sud.
Et quel rayonnement émanait de cette source éternelle d’autorité qu’admirait et enviait le reste du monde!
L’ascendant échappe à toute définition précise. Il n’ a rien de tyrannique et cependant il s’impose, car sa vertu propre est de tirer sa force de l’assentiment général.
Taine citait, il y a plus de soixante ans, cet aveu d’un meneur trade-unioniste : « je puis tout dire dans mes meetings, sauf attaquer l’Evangile et la reine. On me lapiderait si j’y touchait. »
Hélas! On a entendu, ces derniers temps, des propos bien différents dans les congrès des travaillistes indépendants, des socialistes et des communistes.
Serait-ce que, par la faute de celui qui était le dépositaire de ce trésor sacré, l’ascendant royal a perdu quelque chose de son prestige héréditaire, centenaire?
(Je rappelle que nous sommes en 1937)
La royauté, pour conserver sa verdeur et sa puissance immatérielle, celle qui compte le plus, doit s’appuyer enfin sur le loyalisme de la totalité de ses sujets qu’il ne faut pas confondre avec cet autre sentiment : la popularité.
Me permettra -t- on d’essayer de préciser le sens de ce petit vocable, clef de voûte de la gigantesque construction politique et économique des Britanniques, dont les bases reposent sur tous les continents?
Quand nous parlons, nous Français, du loyalisme des Anglais, nous employons un terme qu’il nous est difficile de comprendre tant la mentalité de nos voisins diffère de la nôtre.
Qui n’a pas résidé longtemps en Angleterre a grand-peine à analyser tout ce que les Anglos- Saxons mettent de raison et de sentiments dans ce mot : loyalisme. Le plus souvent nous nous contentons de constater que le peuple entier manifeste spontanément la part très vive qu’il prend aux joies ou aux deuils de la maison de Windsor. Pour un observateur superficiel il n’y a là que l’expression d’une sympathie parfois si violente qu’elle en paraît excessive et presque enfantine. On est surpris qu’une race flegmatique se laisse aller à de pareils débordements de bonheur ou de douleur, surtout à propos de choses qui ne semble pas concerner directement chaque citoyen.
Etre loyal au roi, c’est demeurer fidèle, en toute circonstance, à celui qui est l’incarnation vivante de toutes les lois, et de la loi suprême , celle de la liberté du citoyen. On sait le respect profond, inné, de chaque Anglais pour la loi. On ne discute pas le roi, on ne le critique pas; quand cela est possible, on l’admire, on le loue, on le vante, on le cite en modèle aux siens et aux autres, sinon il faut se taire. Un gentleman-et quel est l’Anglais si humble ou si bas tombé qu’il soit qui n’ait la volonté, le désir ou la prétention d’en être un! – considère la personne royale comme sacrée et son essence spirituelle comme divine. Mais comme il est aussi crée à l’image de Dieu, lorsqu’il plie le genou devant le souverain et lui fait « obéissance », c’est au premier des représentants de Dieu qui peuplent l’univers anglo-saxon, à son chef désigné par le ciel et librement accepté par lui, qu’il rend hommage. En réalité c’est lui-même qu’il contemple dans le miroir royal, qu’il sert et qu’il respecte.
Par une conséquence naturelle, il est loyal à son roi, quels que puissent être les qualités ou les défauts, privés ou publics, de cette glorification de lui-même.
A suivre…