Grâce au mécénat du comte Edouard de Royère, les Amis du château de Versailles ont acquis en novembre 2018 ce petit panneau de chêne, demeuré dans une collection parisienne et resté jusqu’à ce jour inédit. Il s’agit d’une huile sur panneau de 27 cm sur 36,5 cm intitulée « le berceau royal du duc d’Anjou » par Le Brun.
C’est la naissance du frère puiné du dauphin, Philippe, alors titré duc d’Anjou, né le 21 septembre 1640 au château de Saint-Germain-en-Laye, qui est célébrée dans ce panneau. Le berceau, orné de dauphins, tout comme le tapis et le dais, sont là pour signifier la permanence dynastique assurée par cette double naissance tardive que le royaume n’espérait plus, après 23 années d’un mariage sans héritier mâle. (merci à Anne -Source : Château de Versailles)
clementine1
25 novembre 2018 @ 06:55
illustration qui couronne parfaitement ma lecture du livre d’Elisabetto Lurgo sur Philippe d’Orléans. Merci Anne pour ce cadeau du dimanche.CL
Cosmo
25 novembre 2018 @ 10:59
Heureusement qu’il existe encore des mécènes ! Dieu merci, Versailles n’en manque pas, mais la tâche est immense.
Danielle
25 novembre 2018 @ 11:07
Ce panneau à la couleur corail dominante est beau.
Muscate-Valeska de Lisabé
26 novembre 2018 @ 16:57
Je n’aime pas du tout,je le trouve mal fait.
Philippe Gain d'Enquin
25 novembre 2018 @ 11:59
Connait-on la provenance de cette œuvre ?
Gérard
27 novembre 2018 @ 21:47
Ce tableau jusqu’alors inconnu était dans une collection parisienne.
Gérard
29 novembre 2018 @ 12:37
Il s’agit d’une belle œuvre de jeunesse de Charles Le Brun, une huile sur panneau de 27 sur 36,5 centimètres qui fait partie d’une série de petits tableaux sur bois qu’on attribua récemment à Le Brun et qui peut être rapproché selon La Tribune de l’Art de L’Enfance et de l’Allégorie avec une femme et deux amours qui furent présentés lors de la rétrospective du peintre à Lens en 2016.
C’est l’évocation de ce deuxième quasi miracle après la naissance du futur Louis XIV. La femme qui tient le dauphin sur ses genoux paraît être une nourrice plutôt que la reine. Le jeune homme qui se tient derrière elle n’est manifestement pas Louis XIII et évoque celui que nous voyons dans L’Enfance (qui est dans une collection particulière en Suisse) et les enfants des deux tableaux se ressemblent beaucoup.
Le tout fait penser aux compositions gravées d’Abraham Bosse et à une influence nordique.
Le chroniqueur Didier Rykner se demande comment un élève de Vouet qui qui peignait en 1640-1641 un tableau comme Hercule terrassant Diomède « déjà plein de la fougue baroque de son maître » pouvait au même moment réaliser presque une miniature toute empreinte de l’exemple de la peinture parisienne au goût précieux encore maniériste.
L’auteur ajoute que Bénédicte Gady explique ce phénomène dans sa thèse par la destination précise, le modèle pour une estampe demi-fine, qui répond à un canon propre, fort différente des grands tableaux
(L’Ascension de Charles Le Brun : liens sociaux et production artistique, sous la direction d’Alain Mérot – Paris 4, thèse d’histoire de l’art soutenue en 2006.)
On connaît de cette peinture une estampe dont le dessin est inversé par Huart qui porte la légende suivante :
« L’empire de Louys qui du Monde habité est l’unique merveille, jouyt à cette fois d’une félicité qui n’a point de pareille,
Ces Fils de notre Alcide issu du sang des Dieux et craint pour sa vaillance étouffent au berceau les serpents envieux du bonheur de la France.
Comme pour satisfaire à nos justes souhaits, le Ciel nous les envoie. Aussi nous promet-t-il qu’ils seront à jamais l’objet de notre joie.
L’on a déjà prédit que leurs exploits divers rempliraient les histoires et que les seuls confins de ce grand univers borneraient leurs victoires. »
On se souvient qu’Alcide est le nom d’enfance d’Héraclès petit-fils d’Alcée, roi de Tirynthe.