Voici le superbe écrin du théâtre de la Reine à Versailles. La reine Marie-Antoinette souhaite l’édification d’un théâtre afin de ne plus devoir se contenter des installations provisoires dans la galerie du Grand Trianon. Elle choisit l’architecte Richard Mique pour ce chantier.
Le théâtre est inauguré le 1er juin 1780.Habilement dissimulé derrière les frondaisons, le bâtiment ne se signale que par sa discrète entrée, traitée à l’Antique. La taille de la salle permet d’accueillir environ deux cent cinquante spectateurs. Les couleurs générales adoptent le bleu, le blanc et l’or. La décoration sculptée a recours à la technique rapide et peu onéreuse du carton-pâte, art dans lequel les artisans des Menus Plaisirs étaient passés maîtres. Les différents tons d’or se mêlent harmonieusement aux faux marbres où domine la brèche violette.
Le plafond, livré par le peintre Lagrenée quelques jours avant l’inauguration du théâtre, représentait Apollon entouré des Grâces et des Muses. Il a été remplacé au XIXe siècle par une copie. La scène, de vastes dimensions (huit plans, deux niveaux de dessous et deux niveaux de cintres), est équipée de façon très perfectionnée par le machiniste Pierre Boullet, successeur de Blaise-Henri Arnoult, le concepteur de la machinerie de l’Opéra royal. La fosse d’orchestre peut accueillir une vingtaine de musiciens.
Dans l’esprit de la reine, le rôle du théâtre de Trianon était double : il devait offrir un cadre satisfaisant pour accueillir les spectacles commandés aux artistes de l’Académie royale de musique et donc être doté d’un dispositif scénique convenable, mais il devait aussi permettre à la souveraine de satisfaire son goût pour le théâtre de société et lui procurer un moyen commode de jouer la comédie avec son entourage quand bon lui semblerait.
De 1780 à 1785, Marie-Antoinette use de son théâtre des deux façons. Commanditaire de spectacles, la reine demande des œuvres qui témoignent de son goût pour la musique de son temps : elle fait jouer Gluck, Grétry, Sacchini et Paisiello, dont le Barbier de Séville, créé à Saint-Pétersbourg devant Catherine II, est joué pour la première fois en France à Trianon en 1784.
Délaissé par la reine après 1785, le théâtre traverse la période révolutionnaire sans dégâts majeurs. Le théâtre, utilisé de façon occasionnelle tout au long du XIXe siècle et au début du XXe, est restauré entre 1925 et 1936 puis en 200
Le théâtre, en raison de son exiguïté et de son éloignement du Château ne sert plus de salle de spectacle, ce qui a permis de le protéger encore davantage en évitant des mises aux normes de sécurité qui auraient immanquablement nui à son caractère d’authenticité. Il est cependant toujours accessible au public lors de la visite guidée « Les effets scéniques au théâtre de la Reine » au cours de laquelle est procédé un changement de décors à vue. (Source : Château de Versailles – Copyright photos : T.Garnier)
Pierre-Yves
7 avril 2020 @ 09:51
je l’ai visité il y a pas mal d’années, et ai gardé le souveir d’un petit lieu préservé, raffiné, étonnant, ravissant. Un caprice sublime d’une reine désireuse de profiter en toute discrétion des plaisirs qu’elle aimait. Curieux retournement de l’Histoire, cette création contestable et contestée en son temps est, pour nous, un magnifique témoignage du génie français.
ciboulette
7 avril 2020 @ 11:36
Que n’a-t-on dit de Marie-Antoinette ? Frivole , capricieuse , dépensière . ..certes . Mais dans le malheur qui fut le sien , elle se montra digne de sa lignée .
Francois
7 avril 2020 @ 12:58
Aboutissement de çette vie retirée qu’était Trianon
Le Hameau, le faux lac
La fausse grotte où la révolution vint la chercher
La Reine voulait jouer la comédie
Mais pour elle le dernier acte se termina en drame .
Danielle
7 avril 2020 @ 13:15
Un bijou.
Leonor
7 avril 2020 @ 17:02
Glück ?
Eurydice, réponds, quoi !
La Musique du Jour :
» C’éééééést ton épou-oux, ton épou-poux fidèle
…..
J’ai perdu mon Eurydi-i ce
Rien n’éga-a-a-le mon ma-a-lheu-eur
So-ort cru-uel…
…..Mortels silence, vaine espérance, quelle souffrance …
J’ai perdu etc … »
Couillon, si t’avais fait c’qu’on t’a dit, hein…
https://www.youtube.com/watch?v=yzzyhZFj7r0
Glück , Willibald de son petit nom, Orphée & Eurydice , Roberto Alagna
Je me souviens de la classe de musique entière, au lycée, qui braillait cet air.
Sans doute que c’était au programme , je ne sais pas.
Mais du coup, ça m’est resté ! :-))
Même mes fils le connaissent, parce que je le chantais à tue-tête en randonnant, pour encourager mes troupes !
On fait comme on peut, pour instiller un peu de culture à ses troupes, entre U2 et Noir Désir.
ciboulette
8 avril 2020 @ 17:06
Quand vous avez remercié Régine pour la diversité des articles qu’elle nous propose , en toute modestie , Léonor , vous ne vous êtes pas citée vous-même , avec vos très agréables moments musicaux .
Je vous fais un aveu : dans ma ( lointaine ) jeunesse , j’ai chanté un extrait d’Armide , de Gluck . . .
Leonor
9 avril 2020 @ 13:47
AAh, l’Armide de Glück, que je connais pas vraiment. Si d’aventure vous lisez ceci: c’était quel extrait ? Ca doit pouvoir se trouver, sur le Net.
Gérard
7 avril 2020 @ 22:22
La toile d’origine au plafond était de Louis-Jean-François Lagrenée (1725-1805) et a eu plusieurs titres dont Apollon au milieu des Grâces et des Muses, ou Apollon, les Grâces, Thalie, Melpomène, la Renommée montée sur Pégase et Amours.
Lorsqu’elle fut livrée la toile était intitulée :
« Apollon dans les nuages, accompagné des Grâces et des Muses, autour desquels voltigent des Amours tenant des
flambeaux ».
La toile fut commandée par Louis XVI en 1776 et livrée en 1779, mais elle a été perdue on ne sait pas exactement à quelle époque.
C’est donc une huile sur toile, une copie qui figure au plafond en effet d’après une esquisse de l’auteur lui-même Lagrenée le Jeune et d’après des gravures d’époque.
La toile a été peinte en 1968 par un restaurateur et peintre lui-même Pierre Paulet né en 1894 et décédé à Paris en 1978.
L’auteur était également un historien de l’art.
Les couleurs sont en harmonie avec celles du théâtre dont le bleu a été restitué aux lieu et place du rouge et or du XIXe siècle.
On peut voir au Grand Trianon entre les deux fenêtres de la chambre de l’impératrice Marie-Louise une autre toile de Pierre Paulet, une nature morte avec un vase rempli de fleurs.
Caroline
7 avril 2020 @ 23:02
Pas en rouge cramoisi, mais en bleu roi !
Caroline
7 avril 2020 @ 23:02
Pas en rouge cramoisi, m ais en bleu roi !
beji
8 avril 2020 @ 00:47
C’est autre chose que l’opéra de Mascate;le bon goût à la française.
milou
8 avril 2020 @ 11:36
J’aime ce bleu !
Bambou
8 avril 2020 @ 18:29
Cette énième frivolité de la reine a coûté certainement très cher. Sûr que cet argent aurait pû servir au peuple miséreux…!