Situé dans les Yvelines à proximité de Rambouillet, le château de la Celle-les-Bordes (inscrit à l’ISMH château et parc), vieux de plus de quatre cents ans, est l’un des plus anciens d’Ile-de-France encore conservés. Monsieur Thierry Gobet, qui aime à se définir comme conservateur privé, offre aux lecteurs de Noblesse & Royautés une visite inédite de sa demeure qu’il restaure et embellit avec le plus grand soin.
C’est dans un château porteur d’une longue histoire que nous accueille Thierry Gobet. Historien passionné par les vieilles pierres, ce grand amateur d’art a choisi depuis maintenant plus de dix ans de vivre la vie de château et de redonner tout son lustre à sa propriété : un véritable défi aujourd’hui, au XXIe siècle.
On ne peut évoquer l’apport de Thierry Gobet au château de la Celle sans évoquer son passé prestigieux. La Celle-les-Bordes devint le fief de la famille de Harville vers 1363. Claude de Harville (vers 1555-1636), comte de Harville et marquis de Palaiseau, compagnon d’Henri IV, fut gouverneur de Compiègne. Il épousa Catherine Jouvenel des Ursins, descendante d’une très grande lignée, en 1579 et entrepris la construction de l’actuel château de la Celle entre 1607-1614 soit vingt ans environ avant celle du pavillon de chasse de Louis XIII à Versailles et soixante ans avant celle du château de Dampierre. Vers 1717, une aile reliée au corps de logis fut construite.
Ce bas-relief de pierre commandé et installé par Thierry Gobet au dessus de l’entrée principale conserve le souvenir du constructeur. Dans des écus soutenus à gauche par un griffon et à droite par un ourson s’inscrivent respectivement les armes de la famille de Claude de Harville et de Catherine Jouvenel des Ursins. Il est l’œuvre des ateliers Saint-Jacques de Saint-Rémy-lès-Chevreuse, notamment à l’origine de nombreuses restaurations dans le parc du Château de Versailles (fonderie de Coubertin).
Dans la salle à manger du château, un portrait de Claude de Harville peint au XVIIIe siècle orne la cheminée pour laquelle il a été commandé.
Au cœur de la giboyeuse forêt d’Yveline où il est voisin du château du Marais, propriété du grand ministre d’Henri IV Sully puis du fameux Boni de Castellane, ami de la duchesse d’Uzès ; de l’ancien château de Saint-Hubert, rendez-vous de chasse de Louis XV, et du château de Rambouillet, propriété royale en 1783, le château de la Celle reçut la visite de tous les rois de France jusqu’à la Révolution. La reine Marie-Antoinette y prit le souper après une journée de chasse.
A partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle, au gré des héritages, des ventes et des achats, plusieurs familles habitèrent le château. En 1870, il fut acheté aux enchères par Emmanuel de Crussol d’Uzès (1840-1878). Également propriétaire dès 1872 du château de Bonnelles, le duc de Crussol fonda cette même année l’équipage de chasse à courre Rallye Bonnelles.
A la mort du duc de Crussol en 1878, son épouse la duchesse d’Uzès (1847-1933), née Anne de Rochechouart de Mortemart hérita du château. A nouveau, la Celle connut de grandes heures avec l’activité de vénerie que lui consacra sa propriétaire. La meute du Rallye Bonnelles fut installée dans l’aile en retour. Une société brillante se réunissait au château de la Celle. Parmi les invités de marque, la reine Amélie de Portugal y séjourna avant 1914. Ce portrait réalisé en 1882 représente la duchesse d’Uzès à l’âge de trente-cinq ans.
Un départ de chasse de l’équipage Bonnelles dans l’entre-deux-guerres. Au premier plan, la duchesse d’Uzès. Elle monta à cheval, en amazone, jusqu’à la veille de sa mort à l’âge de quatre-vingt-six ans.
Son petit-fils Pierre de Cossé-Brissac (1900-1993), 12e duc de Brissac, hérita du château en 1936. A gauche, il est représenté devant le portrait de la duchesse d’Uzès. A droite, la visite de la Reine mère, Elizabeth Bowes-Lyon, au château en 1986. Elle est entourée du duc de Brissac et de son épouse, May née Schneider (1902-1999). Les héritiers se séparèrent du château que la famille de Thierry Gobet acquit en 2004.
Depuis plus d’un siècle, le château est réputé pour sa collection de près de deux mille quatre cents massacres de cerf, la première de France, ornant chacun des murs et des plafonds des salles de réception du rez-de-chaussée, jusque dans les escaliers et sur les façades extérieures. Voici une vue du Grand Salon. Tous les cerfs ont été chassés à courre en forêt de Rambouillet. Sur chaque massacre sont inscrits la date, le lieu et les circonstances de la prise de l’animal. Pour certains, l’intérêt est d’autant plus grand que les lieux n’existent plus aujourd’hui. Ces massacres, numérotés, ont été pour la majorité installés à l’époque de la duchesse d’Uzès.
L’un des trophées les plus célèbres de la collection, mondialement connu des spécialistes, est celui des deux dix cors aux bois enchevêtrés dont la prise remonte à 1905. Les bêtes ont été trouvées dans cette posture, les bois ainsi coincés après une lutte qui avait déjà tué l’une d’elle.
Le thème cynégétique se retrouve jusque dans le décor des bras de lumière, ici d’époque Louis XV.
Thierry Gobet repris la demeure vide, hormis la collection de massacres. Depuis, il entreprit d’importants travaux d’entretien et d’embellissement. A force de patience, de courage et d’ investissements, sans oublier la passion, le châtelain réussit à remeubler et faire revivre cette ancienne demeure. Aujourd’hui encore, travaux et acquisitions se poursuivent. Pour les rénovations et l’entretien du château et de son parc. une véritable équipe de spécialistes est nécessaire : il doit faire appel à différents artisans spécialisés traditionnels : ferronnerie, ébénisterie, marbrerie, restauration diverses.
Thierry Gobet est soucieux de la pérennisation de son œuvre. Il se définit comme le maillon entre le passé et le futur. Conseillé dans ses travaux par des spécialistes dont un conservateur du patrimoine, il accorde une place prépondérante au respect des traditions, des matériaux et des techniques. La recherche de l’authenticité, même dans le cas de créations, ne quitte jamais son esprit. Par exemple, à défaut de pouvoir retrouver une porte d’époque Renaissance à l’entrée du château – la porte d’origine n’existant plus – il fit exécuter, selon les techniques de l’époque, une nouvelle porte dans une pièce de bois vieille de quatre cent ans qu’il orne de panneaux décoratifs d’époque Renaissance.
En terme d’acquisitions, Thierry Gobet se concentre sur sa passion pour l’art de la Renaissance. Il ne néglige aucune piste pour dénicher la perle rare : il arpente salons et salles de ventes aussi bien en France qu’à l’étranger, noue d’étroites relations avec les antiquaires et peut compter sur ses nombreux contacts.
Grand Salon du rez-de-chaussée. Ces deux fauteuils, dont le dossier est orné à gauche des armes des ducs d’Uzès et à droite des armes des ducs de Brissac, évoquent le souvenir des anciens propriétaires. Le duc de Brissac a dessiné les motifs du cerf et des trompes de chasse sur l’assise dans les années 1950.
Grand Salon. Table à gibier Louis XIV sur laquelle repose un groupe animalier en bronze de Pierre-Jules Mène. La duchesse d’Uzès a possédé au château un bronze identique.
Si le château de la Celle-les-Bordes est privé, Thierry Gobet s’est vite pris au jeu de l’ouvrir aux amateurs. Un seul guide : le maître des lieux en personne. En effet, qui d’autre mieux que lui pourrait faire partager au public sa passion pour l’histoire du château et des objets ?
Le châtelain ne manque aucune occasion de laisser le public admirer ses collections. « Les belles choses appartiennent à ceux qui les aiment ! » est son dicton.
Dans l’entrée, l’escalier Renaissance couvert d’une voûte en berceau et orné d’objets décoratifs du XVIe siècle conduit à la grande galerie du premier étage. Face à nous, une tapisserie d’Aubusson du XVIIe siècle représente Alexandre couronné par la Victoire, réplique d’époque de l’une des pièces de la tenture des Batailles d’Alexandre commandée par Louis XIV au château de Versailles.
La galerie de l’étage est un véritable musée de la Renaissance composé de pièces uniques dont nous avons pu, par souci de sécurité, reproduire les photos. Le visiteur peut y découvrir de rares vestiges architecturaux antiques, des tapisseries de Bruxelles, d’armoires d’époque dans la goût d’Hugues Sambin, des dressoirs et des consoles, des tableaux flamands, des colonnes de marbres, des sculptures, des bustes, des pièces de majoliques… un concentré de tout ce que les artistes des XVIe et XVIIe siècle, voire antérieurement, ont pu faire de meilleur.
Thierry Gobet a pris la plume pour faire partager son expérience. Je suis châtelain… Une aventure au XXIe siècle, édité chez Lettres du Monde en 2010 a été récompensé du Prix Renaissance en 2011. Historien et économiste, notre hôte a publié France : Les véritables enjeux aux éditions Jean Piccolec en 2013, récompensé par le Prix de l’Excellence économique. Dans cet essai stimulant où il dresse un bilan de la situation de la France, l’auteur émet plusieurs propositions pour que le pays retrouve sa « puissance » et sa souveraineté à la fois dans l’Europe et dans le monde.
Nous remercions chaleureusement Monsieur Thierry Gobet de nous avoir reçu au château de la Celle et fait découvrir ses collections. (Article et photos d’Alexandre Cousin – Photo de couverture : Thierry Gobet devant le château de la Celle-les-Bordes © D.R.)
Château de la Celle-les-Bordes – Monsieur Thierry Gobet – 78720 La Celle-les-Bordes – Contact : 01.34.85.22.02
Visites guidées de la propriété sur réservation à partir de 25 personnes. Durée : environ deux heures, hors visite du parc libre.
Patricia
18 février 2016 @ 09:28
Un grand merci pour ce précieux travail de reportage et félicitations à Mr Gobet pour ce travail passion de tous les jours. Je ne suis pas fan des trophées de chasse mais le château et le soin mis à sa rénovation son remarquables.
Pauline
18 février 2016 @ 09:42
Pauvres deux mille quatre cents cerfs, si j’étais de leurs descendantes, je n’irai pas gambader du côté du château de la Celle-des-Bordes, même si celui-ci est ravissant.
clementine1
18 février 2016 @ 09:56
Impressionnant. Merci.
Charles
18 février 2016 @ 09:57
Superbe et interessant reportage
Merci à Alexandre et à Régine, j’aime Noblesse et Royautés pour ce genre de sujet.
Francky
18 février 2016 @ 10:14
Merci pour cet article richement documenté, mais c’est dommage de montrer uniquement l’intérieur du château… Des vues de ses façades, l’une donnant sur la cour d’honneur et l’autre sur les jardins j’imagine, auraient complété à merveille cet exposé.
Philippe Gain d-Enquin
18 février 2016 @ 14:30
Vous vous faisiez rare; heureux de vous ire cher Francky. A quand un article de vous ? Cordialement vôtre, Philippe
Francky
18 février 2016 @ 17:55
Merci Philippe !
Je n’ai pas trop de temps en ce moment mais prend toujours plaisir à lire les articles mis en ligne par Régine. Je pense faire d’autres publications courant 2016, mais il me faudra un peu plus de temps libre… Mais 2016 est un centenaire important que je participerai volontiers à commémorer le moment venu…
Cordialement, AEIOU !
Francky
Mayg
19 février 2016 @ 13:13
J’ai hâte de vous relire Francky.
Danielle
18 février 2016 @ 11:17
Je ne connais pas ce château, dont les trophées de chasse sont si importants que les visiteurs doivent en rêver la nuit…
Régine, merci pour ce bel article.
framboiz07
18 février 2016 @ 11:45
Merci, Alexandre pour cette visite & félicitations à votre hôte pour son travail ou sa passion !J’espère pouvoir un jour, me glisser dans un groupe de 24 & faire la vingt- cinquième !
Un peu trop de massacres pour moi, néanmoins ! La Duchesse d’Uzès fut une des premières femmes à avoir un permis de conduire, je crois! ou une carte à l’Automobile Club …Une personnalité !
isamarie
18 février 2016 @ 12:13
Un livre que j’avais trouvé chez un revendeur d’occasion et dont ma mère et moi nous étions régalées.
Philippe Gain d'Enquin
18 février 2016 @ 12:16
Amis des animaux, passez votre chemin et participez à l ‘actuelle bien-pensance images choquantes; Amis des traditions multiséculaires de la vénerie : waouh…(lol) PGE
ciboulette
18 février 2016 @ 17:54
Passer mon chemin ? Ah bon !
Je trouve tout à fait louables les efforts de ce châtelain et son souci de l’authenticité .
En revanche , je n’aime pas la chasse , et encore moins la chasse à courre , je n’irai donc pas regarder ces » massacres » qui portent bien leur nom .
Numérobis
19 février 2016 @ 13:52
Bien d’accord avec vous Ciboulette!!
C’est une honte tous ces massacres exposés. Je ne les aurai pas gardés.
Mayg
18 février 2016 @ 13:04
Je salut le travail de restauration et de conservation réalisé par Thierry Gobet.
Par conrte, j’ai du mal avec toutes ces têtes de cerfs accrochées aux murs…
Mélusine
18 février 2016 @ 13:21
Si j’avais hérité de ce château, j’aurais commencé par me débarrasser de ce cimetière à cervidés. Quelle ambiance morbide !
Eos
19 février 2016 @ 14:01
Malheureusement, la chasse, par son aspect traditionnel, continue d’occuper une place de choix dans le coeur des familles de sang bleu. Je le constate à chaque réunion de famille ou d’amis de ma belle-famille. Beaucoup ne voient pas, de toute façon, comment rentabiliser leur parc/bois/forêt/domaine autrement qu’en y organisant des parties de chasse.
Corsica
18 février 2016 @ 13:38
Excellent article dont je remercie l’auteur, Alexandre Cousin. J’aime les gens de passions comme monsieur Gobet, des gens capables de sacrifier beaucoup pour que leur rêve devienne réalité. Même si je reconnais le caractère unique de cette collection de panaches, je trouve quelque chose d’obsessif à un tel étalage. Cela alourdit beaucoup le décor, un décor presque oppressant mais peut-être que le rendu est différent quand on visite le château.
warwick
18 février 2016 @ 15:00
Merci pour cet article fort intéressant sur cette demeure prestigieuse qui comme beaucoup d’autres auraient pu tomber dans l’oubli si elle n’avait pas trouvé en 2004 son généreux sauveur. Généreux, certes aussi, dans la mesure où Monsieur Gobet partage avec le public la beauté des lieux.
A notre époque où les priorités sont ailleurs il est important de rendre hommage à ceux et celles qui comme Monsieur Gobet s’attachent à la restauration d’une culture d’exception et d’un patrimoine. Je ne peux m’empêcher ici de faire un parallèle avec le magnifique Château de Champ-de-Bataille, propriété du très talentueux Mr. Jacques Garcia.
Antoine
19 février 2016 @ 15:08
Comme Vous, Warwick, je salue la restauration du Champ-de-Bataille. Les jardins en sont la plus spectaculaire réussite. L’intérieur est somptueusement meublé et doré, mais La Celle est plus distinguée… J’espère bientôt d’autres reportages aussi intéressants.
mary71
18 février 2016 @ 16:21
très beau reportage, très intéressant aussi . . . . mais je n’ai aucune passion pour les trophées et là il y en a trop ! !
caroline23
18 février 2016 @ 16:22
Je ne suis pas sûre, si j’avais acquis cette belle propriété, que j’aurais gardé tous ces massacres aux murs et plafonds. Sans doute pas assez sensible à l’aspect historique de ces choses.
framboiz07
19 février 2016 @ 01:08
Cet aspect ne m’intéresse pas tellement, mais il peut attirer des visiteurs : voir à Gien le musée de la Vénerie dans le Château d’Anne de Beaujeu .
S’en débarrasser aurait donc été une erreur économique , car je suis sure que certains visiteurs ne viennent que pour cela : Ca peut même être une piste-marketing ! Chasseurs , groupes de veneurs , Repas d’assemblées de chasse …Et ce n’est pas négligeable en ces temps de crise .
En Autriche , j’ai visité Possenhofen , je crois , où je m’attendais à voir surgir la mémoire de Sissi, la guide nous montra une centaine de massacres de François-Joseph …Ce n’était pas tellement conforme au romantisme attendu !
framboiz07
19 février 2016 @ 01:20
Pardon, c’était Bad Ischl cadeau de noce de l’Impératrice Sophie ,pour Sissi & son époux .Possenhofen se trouve en Bavière , donc en Allemagne .La ville de Bad Ischl , station thermale & la Kaiservilla sont ,néanmoins plaisantes à visiter .
Mélusine
19 février 2016 @ 14:52
En effet, c’était dans le pavillon de chasse de Bad Ischl.
Lorsque j’ai vu tous ces « massacres » sur les murs, j’ai brusquement interrompu la visite et préféré aller prendre des photos du parc.
Gérard
19 février 2016 @ 20:21
Oui Possenhofen c’est l’enfance de Sissi chez les ducs en Bavière.
Leonor
20 février 2016 @ 10:15
Même réflexion que Framboiz, et que Philippe Gain d’Enquin.
Les massacres: pas mon truc , mais bravo pour la restauration, le maintien des lieux, etc. Et, en effet, c’est une excellente poste marketing, à destination des passionnés de traditions de vénerie.
corentine
18 février 2016 @ 16:23
Un grand merci, reportage très intéressant
Marie
18 février 2016 @ 17:08
passionnant! Merci!
COLETTE C.
18 février 2016 @ 17:31
Superbe château, au riche passé !
JAusten
18 février 2016 @ 18:54
Merci pour ce beau reportage Alexandre. J’admire toujours les personnes qui vivent leur passion pour l’Histoire. Le jardin semble très sympathique pour s’y balader.
Cette collection de « massacres » (je ne savais pas que cela s’appelait ainsi) ne me dérange pas dans la mesure où elle appartient à l’histoire donc au passé sur lequel on ne peut plus revenir ; ce qui m’inquièterais c’est qu’un bout pointu se détache, tombe et blesse la tête de quelqu’un.
Corsica
22 février 2016 @ 22:11
Jausten, je vois déjà le titre du polar : » La revanche des Cervidés ou bain de sang au château »… Tout un programme ! :):)
Ogier le Danois
18 février 2016 @ 20:51
Intéressant reportage.
Pour une perspective étrangère sur la culture noble de chasse dans les Yvelines et à Fontainebleau, lisez « Les lions de Fontainebleau – lettres de voyages et nouvelles parisiennes » d’Alexander L. Kielland, grand auteur norvégien du XIX siècle, qui séjourna à Cernay-la-Ville près du château de Celle.
Pierre-Yves
18 février 2016 @ 23:07
L’édifice est beau et son propriétaire le fait surperbement revivre.
Reste qu’habiter une batisse qui ressemble à une nécropole pour cervidés ne m’enchanterait pas, mais alors pas du tout. Même si la chasse est liée à l’histoire du lieu, dans ces proportions-là on ne peut plus parler de présence décorative, mais d’invasion oppressante.
Mélusine
19 février 2016 @ 15:03
Même impression désagréable pour moi, Pierre-Yves.
Caroline
18 février 2016 @ 23:57
Un grand merci pour ce reportage fort intéressant!
Possédant quelques collections de bibelots originaux, je ne manquerai pas de citer l’excellent dicton du chatelain pour répondre à mes invités ce week-end!Mdr!!
N’ayant qu’un seul trophée de cerf récemment acheté en Suisse, je suis ébahie devant les centaines de trophées de cerfs exposés dans ce chateau!Incroyable,mais vrai!
Xavier
19 février 2016 @ 00:15
Merci pour cette visite de la Celle-les-Bordes, le château préféré du feu duc de Brissac, qui en parle toujours avec beaucoup d’émotion, et comme de son véritable « home », dans les quatre volumes de ses mémoires (couvrant les années 1900 à 1985).
Je ne saurais trop recommander la lecture de ces livres, qui ont la saveur d’un monde disparu, même si seulement 60-70 ans ont passé.
Petite question pour Alexandre Cousin: il semblerait que M. Gobet ait enlevé les têtes naturalisées des chiens préférés de la duchesse d’Uzès, qui figuraient dans le grand salon, aux côtés des deux dix-cors notamment. Selon Félicité Herzog, la petite-fille du duc de Brissac, ces têtes pourriraient maintenant dans les greniers du château. Mais comme on ne peut ajouter trop de foi aux écrits de Mme Herzog, j’aurais aimé avoir la confirmation d’un visiteur. Merci.
Numérobis
19 février 2016 @ 14:01
Félicité Herzog, petite-fille du duc de Brissac, n’est elle pas aussi la fille de Maurice -Herzog, l’un des vainqueurs de l’Annapurna?
Xavier
20 février 2016 @ 20:00
En effet, Félicité Herzog est bien la fille de Maurice Herzog et de Marie-Pierre de Cossé-Brissac.
Numérobis
21 février 2016 @ 19:46
Merci Xavier.
Gauthier
19 février 2016 @ 16:17
Je confirme votre opinion sur Félicité Herzog.
Les têtes de chien ont bien disparu; quant aux dix cors, ils étaient placés plus bas sur le panneau du temps des Brissac.
Thierry Gobet a également récupéré une bonne part du mobilier des Brissac.
Francine du Canada
19 février 2016 @ 00:30
Curieuse comme je le suis, je me demande bien si mon amie Bianca connait ce châtelain Thierry Gobet et ce château de la Celle-les-Bordes? Je suis charmée par cette visite en images et merci à Régine et Alexande Cousin. Je suis également enchantée des commentaires de Francky, warwick, PGE et bien d’autres. FdC
moult
19 février 2016 @ 10:32
Les belles propriétés autrefois étaient habitées , Elles étaient des écrins pour les familles qui s ‘ y succédaient de génération en génération.
Les enfants y gardaient des souvenirs enchanteurs, les personnes âgées y étaient honorées comme des patriarches ,, rocs de ces familles.
Tout cela n ‘ allait pas sans abnégation mais aussi grand amour de la famille, attachement à la terre de ses ancêtres
Et puis c ‘ est devenu un péché , un luxe honteux , .
On a taxé ces propriétaires coupables . Les châteaux se sont vendus , les enfants sont partis en colonies de vacances et les vieux, en maison de retraite
Nos chateaux sont habités maintenant par des Messieurs tout seuls, au milieu de milliers de trophées de chasse quand ils ne sont pas des maisons de rééducation ou des refuges pour migrants
…. Le rideau est tombé …..
Mélusine
19 février 2016 @ 15:01
Deux guerres sont passées là-dessus, moult. Les sociétés ont changé, les familles se sont dispersées, les propriétés ont été vendues, les fortunes ont changé de mains, les mentalités ont évolué et chacun se débrouille avec le présent et les souvenirs, quand ils subsistent.
Antoine
19 février 2016 @ 15:16
Je comprends votre nostalgie, Moult, et je partage avec émotion tout ce que vous écrivez. Il faut maintenir tant que l’on peut, mais vient un temps où ce n’est plus possible. Le plus sage est alors de se séparer sans culpabiliser et d’accepter que les temps changent, même si l’on en a connu de plus heureux.
kalistéa
21 février 2016 @ 10:39
Moult j’ai lu avec intérêt votre paragraphe.je comprends votre pensée.Notre ETAT égalitaire a accablé ces propriétaires d’impôts qui , devaient être en accord avec l’importance des biens.Les propriétaires et leurs familles incapables de faire face durent vendre et déserter les lieux et maintenant on se retrouve à aider un homme seul , comme vous dites et c’est vrai dans bien des cas , à reconstruire , restaurer , remeubler ….ce qui est le patrimoine des Français finalement.Il y consacre toute sa fortune , son énergie , sa vie et , à sa mort, il y a des chances pour que tout se retrouve encore dispersé et tout sera à recommencer!
CAROLINE VM
19 février 2016 @ 11:09
Belle oeuvre de conservation en effet mais …quels massacres !… Ils portent bien leur nom …Je n’en aurai pas conservé autant …
Ce monsieur a l’air d’avoir les moyens…de ses passions.
Gérard
19 février 2016 @ 20:29
Oui mais ça l’aidera toujours et ça l’encouragera s’il y a plus de visites.
Nathetvoila
20 février 2016 @ 06:14
Merci pour ce reportage. Je me réjouis qu’en France se trouvent encore des passionnés qui ont la disponibilité et les moyens de rénover et entretenir ces châteaux. Je regrette néanmoins qu’on ne voit pas une vue d’ensemble des bâtiments ? Les massacres m’impressionnent et les amateurs doivent jubiler, je les préfère personnellement moins nombreux. Une seule belle pièce me suffirait mais la collection est exceptionnelle.
Leonor
20 février 2016 @ 10:20
Je vais quand même poser la question qui tue, tout inélégante qu’elle puisse paraître :
avec quel argent est-il possible de réaliser tout cela ?
Ce ne sont pas els quelques rares subsides des très désargentés Monuments Historiques qui y suffiraient.
Ma question ne se veut ni agressive, et encore moins insultante. Au contraire , il est très intéressant que des ressources financières soient utilisées à ce genre d’oeuvre utile et belle qu’à des fadaises mondaines etc.
Pour participer à des Médiévales et autres animations de reconstitution historique, je connais de petits » châtelains » qui se saignent aux quatre veines, et se décarcassent la tronçonneuse et la débroussailleuse à la main, pour leur » folie ». Mon admiration leur est acquise.
Cependant, ma question demeure.
Ne me dites pas que vous ne l’aviez pas sur le bout de la langue.
Xavier
20 février 2016 @ 20:04
Je me suis posé la même question, Leonor.
Voici ce que j’ai trouvé: Thierry Gobet est le fils de Bernard Gobet ancien président de Innothera, un groupe pharmaceutique français. Son frère Arnaud est l’actuel président du groupe, il a été classé à la 321ème place des fortunes françaises en 2012. Leur père, Bernard Gobet, était veneur, ce qui explique sans doute cet intérêt pour La Celle-les-Bordes.
Leonor
22 février 2016 @ 10:58
Merci pour votre réponse, Xavier.
Gérard
20 février 2016 @ 12:43
Merci à Alexandre et à Régine et bien sûr à Monsieur Thierry Gobet de nous faire découvrir ce château. Lorsqu’on a la possibilité d’acheter un tel bien on s’en fait bien entendu le serviteur, on est tenu de conserver ce qui s’y trouve et de le restaurer. C’est un hommage rendu à la duchesse d’Uzès et aussi à tous ces magnifiques animaux.
Baboula
21 février 2016 @ 04:15
Laboratoires pharmaceutiques .Bas de contention, entre autres .Vous avez voulu savoir et bien voila ,ça fait peu rêver .
Leonor
22 février 2016 @ 11:00
Si l’argent est honnêtement gagné, et utilisé à des fins honorables, ça ne me pose pas de problèmes, Baboula.