Cette œuvre aurait été commandée par Louis XII pour célébrer la naissance de sa fille unique Claude en 1499 et sainte Anne était la patronne de la reine, Anne de Bretagne. Mais le tableau ne fut pas livré à Louis XII puisque selon un observateur il était encore en 1517 dans l’atelier de Léonard au Cloux (le Clos Lucé face à Amboise). Selon une autre théorie c’était une commande florentine pour la salle du Grand Conseil du Palazzo Vecchio. On retrouve le tableau en 1651 au Palais Cardinal ce qui pourrait laisser penser qu’il est entré dans les collections royales grâce à Richelieu. Cependant la plupart des historiens considèrent que François Ier acquit cette œuvre de Salaï, l’assistant de Léonard, après la mort de celui-ci et qu’il aurait payé très cher. Le tableau est-il sorti des collections royales à un certain moment pour avoir été acheté par Richelieu qui l’aurait offert à Louis XIII en 1636 avant en 1801 de rejoindre le Louvre ? On sait en tout cas que Léonard y travailla de nombreuses années et que le tableau était encore inachevé à sa mort en 1519, époque à laquelle il aurait servi de retable dans une chapelle royale du val de Loire.
D’après les travaux de Laure Fagnart (FNRS/Université de Liège) sur L’histoire française des tableaux de Léonard de Vinci, le testament de Léonard n’évoque ni les peintures ni François Ier, et par conséquent les tableaux ne seraient pas passés directement des mains du maître à celles du roi.
À son élève préféré Gian Giacomo Caprotti di Oreno dit Salaì, qui n’était vraisemblablement pas à Cloux au moment de la rédaction du testament, Léonard lègue la moitié d’un jardin que le maître possède en dehors de Milan c’est à dire la moitié de la vigne de San Vittore, avec une maison, que Léonard avait reçue de Ludovic Sforza en 1498. L’autre moitié va au serviteur du maître, Battista de Vilanis.
Ce n’est pas beaucoup mais il est probable que le peintre avait donné ces peintures à Salaì avant de recevoir la lettre de naturalité qui lui était nécessaire pour léguer ses biens à qui bon lui semblait puisqu’elle lui permettait de contourner le droit d’aubaine en vertu duquel les possessions d’un étranger mourant en France revenait à la Couronne.
Les travaux de Janice Shell et Grazioso Sironi en 1991 ont fait connaître l’inventaire après décès de Salaì dressé le 21 avril 1525 à Milan pour le partage de ses biens entre ses deux remuantes sœurs. On y trouve notamment un portrait de Sainte Anne est-il écrit mais une partie de la critique considère qu’il s’agit surtout de copies.
En 1999 Bertrand Jestaz a proposé une nouvelle reconstitution, qui fait autorité, grâce à un état prévisionnel des recettes attendues et des paiements à faire pour l’année 1518 dans le duché de Milan et qui précise que Salaì a baillé des peintures au roi (on ne vend pas au roi, on lui offre des marchandises, et lui verse une récompense) contre 2604 livres 3 sols et 4 deniers tournois ce qui est une somme énorme. Ces tableaux ne peuvent donc être que des originaux et non pas des copies notamment de Salaì mais pour Bertrand Jestaz cela signifie que François Ier acquit du vivant du maître des originaux de Léonard avant juin 1518 et si les tableaux ne sont pas mentionnés dans le testament de Léonard c’est qu’il les a déjà transmis à Salaì au début de 1518 lors du séjour de celui-ci au Clos Lucé.
Mais quelles peintures François Ier a-t-il achetées en 1518 ? Vraisemblablement des tableaux que le maître avaient emportés en France dont justement une Vierge à l’Enfant avec Sainte Anne.
Par la suite on sait que la Sainte Anne était dans la chapelle de l’une des demeures de François Ier, sans doute celle de Blois ou celle d’Amboise où il était le plus souvent. Dans les années 1540 les œuvres collectionnées par François Ier sont rassemblées à Fontainebleau.
La Sainte Anne, elle, est longtemps accrochée en Touraine et n’est envoyée à Fontainebleau qu’en 1646 peut-être après un détour par les Tuileries. Mais au début du règne de Louis XIV la Joconde et la Sainte Anne rejoignent le cabinet doré de la chambre d’Anne d’Autriche.
Louis XIV fait ensuite passer les tableaux du Louvre à la galerie des ambassadeurs aux Tuileries. Dans les années 1690-1695, les peintures de Léonard sont transférées à Versailles. 
Pendant quelque temps ensuite le Saint Jean-Baptiste/Bacchus et la Sainte Anne de Léonard de Vinci sont envoyés au château de Meudon chez le Grand Dauphin.
À la fin du XVIIIe siècle toutes les œuvres de Léonard sont transportées au Museum central des arts, le futur Musée du Louvre.
Merci pour toutes ces précisions, Gérard.
Il est dommage que ce timbre ne soit pas au tarif usuel, nous en aurions usé et abusé.
La rétrospective au Louvre consacré à Leonardo s’avère prometteuse, mais les modalités particulières d’accès- la réservation par internet- sont contraignantes et dysfonctionnent. Le site a « bugé » à plusieurs reprises.
Nous avons pu réserver des places mais plus tardivement que souhaité.
Hadrien-Marie
29 octobre 2019 @ 08:26
Sainte Anne, la Vierge Marie et l’enfant Jésus.
Une grand-mère, sa fille et son petit-fils.
Pour affranchir un présent de Noël ou une longue missive à son amoureuse…
Philibert
31 octobre 2019 @ 09:38
2,10 euro par timbre : ça fait cher pour l’affranchissement d’une carte de vœux !
Fanie
29 octobre 2019 @ 08:34
Je ne dois pas avoir la même définition du mot « effigie »
Baboula
29 octobre 2019 @ 08:54
Je ne reconnais pas l’effigie de Léonard :-))
Leclercq
29 octobre 2019 @ 09:00
Superbe, tout simplement
Hadrien-Marie
29 octobre 2019 @ 11:24
Ce tableau peint par Léonard de Vinci et non à son effigie, est exposé au musée du Louvre.
Gérard
29 octobre 2019 @ 19:36
Cette œuvre aurait été commandée par Louis XII pour célébrer la naissance de sa fille unique Claude en 1499 et sainte Anne était la patronne de la reine, Anne de Bretagne. Mais le tableau ne fut pas livré à Louis XII puisque selon un observateur il était encore en 1517 dans l’atelier de Léonard au Cloux (le Clos Lucé face à Amboise). Selon une autre théorie c’était une commande florentine pour la salle du Grand Conseil du Palazzo Vecchio. On retrouve le tableau en 1651 au Palais Cardinal ce qui pourrait laisser penser qu’il est entré dans les collections royales grâce à Richelieu. Cependant la plupart des historiens considèrent que François Ier acquit cette œuvre de Salaï, l’assistant de Léonard, après la mort de celui-ci et qu’il aurait payé très cher. Le tableau est-il sorti des collections royales à un certain moment pour avoir été acheté par Richelieu qui l’aurait offert à Louis XIII en 1636 avant en 1801 de rejoindre le Louvre ? On sait en tout cas que Léonard y travailla de nombreuses années et que le tableau était encore inachevé à sa mort en 1519, époque à laquelle il aurait servi de retable dans une chapelle royale du val de Loire.
Gérard
31 octobre 2019 @ 14:51
D’après les travaux de Laure Fagnart (FNRS/Université de Liège) sur L’histoire française des tableaux de Léonard de Vinci, le testament de Léonard n’évoque ni les peintures ni François Ier, et par conséquent les tableaux ne seraient pas passés directement des mains du maître à celles du roi.
À son élève préféré Gian Giacomo Caprotti di Oreno dit Salaì, qui n’était vraisemblablement pas à Cloux au moment de la rédaction du testament, Léonard lègue la moitié d’un jardin que le maître possède en dehors de Milan c’est à dire la moitié de la vigne de San Vittore, avec une maison, que Léonard avait reçue de Ludovic Sforza en 1498. L’autre moitié va au serviteur du maître, Battista de Vilanis.
Ce n’est pas beaucoup mais il est probable que le peintre avait donné ces peintures à Salaì avant de recevoir la lettre de naturalité qui lui était nécessaire pour léguer ses biens à qui bon lui semblait puisqu’elle lui permettait de contourner le droit d’aubaine en vertu duquel les possessions d’un étranger mourant en France revenait à la Couronne.
Les travaux de Janice Shell et Grazioso Sironi en 1991 ont fait connaître l’inventaire après décès de Salaì dressé le 21 avril 1525 à Milan pour le partage de ses biens entre ses deux remuantes sœurs. On y trouve notamment un portrait de Sainte Anne est-il écrit mais une partie de la critique considère qu’il s’agit surtout de copies.
En 1999 Bertrand Jestaz a proposé une nouvelle reconstitution, qui fait autorité, grâce à un état prévisionnel des recettes attendues et des paiements à faire pour l’année 1518 dans le duché de Milan et qui précise que Salaì a baillé des peintures au roi (on ne vend pas au roi, on lui offre des marchandises, et lui verse une récompense) contre 2604 livres 3 sols et 4 deniers tournois ce qui est une somme énorme. Ces tableaux ne peuvent donc être que des originaux et non pas des copies notamment de Salaì mais pour Bertrand Jestaz cela signifie que François Ier acquit du vivant du maître des originaux de Léonard avant juin 1518 et si les tableaux ne sont pas mentionnés dans le testament de Léonard c’est qu’il les a déjà transmis à Salaì au début de 1518 lors du séjour de celui-ci au Clos Lucé.
Mais quelles peintures François Ier a-t-il achetées en 1518 ? Vraisemblablement des tableaux que le maître avaient emportés en France dont justement une Vierge à l’Enfant avec Sainte Anne.
Par la suite on sait que la Sainte Anne était dans la chapelle de l’une des demeures de François Ier, sans doute celle de Blois ou celle d’Amboise où il était le plus souvent. Dans les années 1540 les œuvres collectionnées par François Ier sont rassemblées à Fontainebleau.
La Sainte Anne, elle, est longtemps accrochée en Touraine et n’est envoyée à Fontainebleau qu’en 1646 peut-être après un détour par les Tuileries. Mais au début du règne de Louis XIV la Joconde et la Sainte Anne rejoignent le cabinet doré de la chambre d’Anne d’Autriche.
Louis XIV fait ensuite passer les tableaux du Louvre à la galerie des ambassadeurs aux Tuileries. Dans les années 1690-1695, les peintures de Léonard sont transférées à Versailles. 
Pendant quelque temps ensuite le Saint Jean-Baptiste/Bacchus et la Sainte Anne de Léonard de Vinci sont envoyés au château de Meudon chez le Grand Dauphin.
À la fin du XVIIIe siècle toutes les œuvres de Léonard sont transportées au Museum central des arts, le futur Musée du Louvre.
Juliette
31 octobre 2019 @ 14:58
Merci pour toutes ces précisions, Gérard.
Il est dommage que ce timbre ne soit pas au tarif usuel, nous en aurions usé et abusé.
La rétrospective au Louvre consacré à Leonardo s’avère prometteuse, mais les modalités particulières d’accès- la réservation par internet- sont contraignantes et dysfonctionnent. Le site a « bugé » à plusieurs reprises.
Nous avons pu réserver des places mais plus tardivement que souhaité.
ciboulette
30 octobre 2019 @ 16:48
Admirable.