Réédition du livre de Pierre Gilliard « Treize ans à la Cour de Russie« . Dans ce témoignage paru pour la première fois en 1922, deux ans après son retour au pays, P. Gilliard (1879-1962) expose son expérience de précepteur suisse aux côtés des Romanov. Après douze ans à leur service, il parvient à quitter la famille de Nicolas II juste avant leur massacre et livre sa vision du quotidien de la famille impériale. Voici ce qu’indique la quatrième de couverture : « En août 1920, après trois ans de séjour en Sibérie, je pus enfin rentrer en Europe. Une réhabilitation de la personnalité morale des souverains russes s’imposait. C’est le drame de toute une vie que je vais essayer de décrire, tel que je l’ai tout d’abord pressenti sous les dehors d’une cour fastueuse, tel qu’il m’est ensuite apparu pendant notre captivité, alors que les circonstances me permettaient de pénétrer dans l’intimité des monarques. »
Arrivé en Russie en pleine révolution de 1905 et reparti en pleine guerre civile, le Suisse Pierre Gilliard (1879-1962) partagea durant plusieurs années le quotidien de Nicolas II, de son épouse Alexandra, de leurs quatre filles et de leur fils hémophile, dont il devint officiellement le précepteur en 1909. Ce fin observateur qui photographiait volontiers la famille impériale et développa une pédagogie originale avec le tsarévitch Alexis n’en déplorait pas moins les erreurs de l’autocratie et l’influence de Raspoutine, mais il redoutait que la chute du tsarisme ne précipite le pays dans une sanglante anarchie.
La tourmente de l’histoire renforça les liens de Gilliard avec les Romanov, et c’est volontairement qu’il partagea leur captivité à Tsarskoïe Selo puis Tobolsk. Séparé d’eux moins d’un mois avant leur exécution, il eut bien du mal à regagner la Suisse avec la gouvernante des filles du tsar, Alexandra Tegleva, qu’il épousa. Il s’employa ensuite à dénoncer l’imposture de la fausse Anastasia de Berlin. (Merci à Anne P.)
Avizou Marcel
5 février 2012 @ 07:55
Bonjour à tous. Je pense que ce livre doit être intéressant à lire pour voir la vraie vie de la famille impériale de Russie vue par un français vivant près d’eux. Petite rectification. Pierre Gilliard est devenu précepteur du Grand-Duc Héritier en 1913 et non en 43.
Suzanne
5 février 2012 @ 17:53
Pierre Gilliard était bien de langue française, mais il était suisse, né à Fiez sur Grandson en 1879. C’est à Grandson sur les bords du lac de Neuchâtel qu’il épousa Alexandra Tegleva en 1922. Il était le frère d’Edmond Gilliard, écrivain suisse bien connu.
*gustave
5 février 2012 @ 18:13
Si vous le permettez, Gilliard n’était pas français mais suisse.
JAusten
5 février 2012 @ 10:33
officiellement devenu leur précepteur en 1943? n’est-ce pas plutôt 1905 ?
June
5 février 2012 @ 10:37
Merci pour l’info,je pense acheter ce livre.
La photo de la 1ere de couverture donne déjà le ton,semble-t-il,de la relation de confiance et d’estime décontractée qui devait exister entre Pierre Gilliard et ses élèves ! ;) !
Monique
5 février 2012 @ 11:25
Il doit y avoir une erreur de date. Pierre Gilliard n’a pas pu devenir officiellement le précepteur du tsarévitch en 1943 ? Vos commentaires historiques sont toujours fort intéressants et nous permettent d’apprendre toujours de nouveaux détails. Merci beaucoup
erwan
5 février 2012 @ 13:14
Je ne connais pas cet ouvrage qui me semble intéressant. Damien B. a peut-être un avis à nous donner. Plus intéressé par Ingrid Bergman que par la fausse Anastasia, je ne connais que vaguement cette histoire d’usurpatrice qui a occupé toute une génération. Si cet écrivain a lutté contre ce mensonge, je lui accorde tout mon respect.
Régine
5 février 2012 @ 13:17
Il y avait une erreur de date dans l’article initial. Pierre Gillard est bien devenu précepteur en 1909
Damien B.
5 février 2012 @ 14:05
Bonjour Erwan,
Je vous avoue n’en avoir lu que des extraits en anglais sur le web, m’étant jusqu’ici davantage intéressé à la génération précédente des Romanov.
Pierre Gilliard – témoin direct de premier plan – a en cette qualité écrit de très intéressants portraits saisis sur le vif du dernier tsar et de ses enfants.
En voici un exemple à propos d’Alexis :
http://www.alexanderpalace.org/2006pierre/chapter_II.html
Je partage bien évidemment votre avis concernant Anastasia que les plus récentes analyses ADN ont définitivement reléguée au rang des usurpatrices …
erwan
5 février 2012 @ 21:40
Damien B., je vous remercie pour votre réponse et le lien. Les descriptions semblent d’une précision rare. Après la lecture de ce passage je me demande si cet ouvrage peut permettre de découvrir une impératrice moins hautaine, certes éprouvée mais également franche et sincère. Damien B., je suis désolé de vous avoir solliciter, le souvenir de votre excellent portrait d’Olga Alexandrovna restant vivant. Bonne soirée.
Damien B.
6 février 2012 @ 13:29
Erwan, c’est toujours avec grand plaisir que je parle des Romanov et vous m’en avez donné l’occasion.
Pour la tsarine, je la crois beaucoup plus complexe que ce que l’on en dit d’habitude. Comme vous l’écrivez, Pierre Gilliard loue la profonde sincérité de ses paroles et surtout son immense amour pour ses cinq enfants.
Ce que l’on prenait sans doute à tort pour de la hauteur était très probablement l’expression d’une prise de distance par rapport à une cour qui lui était en tout étrangère.
Bonne journée à vous.
Mayg
5 février 2012 @ 14:12
Ce livre me semble très intéressant.
*gustave
5 février 2012 @ 14:57
Excellent qu’il soit enfin réédité, lecture indispensable sur la famille impériale.
Anastasie
5 février 2012 @ 15:35
Il existe un autre livre écrit par Daniel Girardin intitulé « Précepteur des Romanov – Le destin russe de Pierre Gilliard » édité par Actes Sud qui retrace l’étonnant parcours du dernier précepteur des Romanov. Ce livre très intéressant est illustré de photographies dont de nombreuses ont été faites par Pierre Gilliard décédé en 1962.
L’auteur de ce livre a été directeur du Musée pour la photographie de Lausanne qui est dépositaire des photographies de Pierre Gilliard. Pour écrire son livre il s’est appuyé sur le journal et la correspondance de Pierre Gilliard et a reconstitué le contexte historique dans lequel vécurent les derniers Romanov.
Jean PIerre
5 février 2012 @ 16:18
Dans la même veine et sur le même sujet on peut lire les souvenirs de Maurice Paléologue toujours disponibles au Mercure de France dans la collection du « Temps retrouvé ».
Alexandre
5 février 2012 @ 16:50
Livre à se procurer sans délai. Il est toujours intéressant de lire des témoignages de proches des familles royales,car eux ont vécu à leurs côtés, contrairement aux livres faits « pour vendre », qui ne sont souvent qu’un ramassis de ragots et cherchent plus à enrichir leur auteur qu’à informer le lecteur.
corentine
5 février 2012 @ 18:18
ce livre est passionnant
j’ai une vieille édition que je réserve à un internaude de NR pour le remercier de ses superbes interventions
il y a de très belles photos
voici un résumé de l’avant propos écrit en avril 1921 par Pierre Gilliard
« En septembre 1920 après tois ans de séjour en Sibérie, je pus enfin rentrer en Europe. Je gardais tout vibrant lesouvenir du drame poignant auquel j’avais été intimement mêlé, mais j’emportais aussi l’impression d’admirable sérénité et de foi ardente que m’avaient laissée ceux qui en avaient été victimes.
Privé de communication, j’ignorais tout ce qui avait été publié…quelques ouvrages témoignaient d’un sincère désir d’exctitude….la pluspart des autres n’étaient qu’un tissu d’absurdités et de mensonges. Lorsque je pris connaissance de certains d’entre eux je fus révolté. Une réhabilitation de la personnalité morale des souverains russes s’imposait : il y avait là oeuvre de justice et d’équité.
C’est le drame de toute une vie que je vais essayer de décrire, tel que je l’ai d’abord pressenti sous les dehors brillants d’une cour fastueuse, tel qu’il m’est apparu ensuite pendant notre captivité alors que les circonstances me permettaient de pénétrer dans l’intimité des souverains…
Bien peu soupçonnèrent le drame caché, pourtant son importance au point de vue historique est capitale. La maladie du grand duc héritier domine toute la fin du règne de Nicolas II et seule, elle l’explique. Elle est une des causes principales de sa chute puique d’une part elle permit l’emprise de Raspoutine et que d’autre part, elle eut pour effet l’isolement fatal des souverains repliés sur eux-même et absorbés dans une préoccupation douloureuse qu’il fallait cacher.
j’ai cherché dans ce livre à faire revivre l’empereur Nicolas II et les siens, tels que je les ai connus, m’efforçant de rester impartial et d’exposer en toute indépendance de jugement les évènements dont j’ai été témoin. …
…ce n’est pas le prestige de leur dignité impériale qui m’a attiré à eux, mais bien la noblesse de leurs sentiments et l’admirable grandeur morale dont ils ont fait preuve dans la souffrance. »
Voici le début du 1er chapitre :
« Au cours de l’automne 1904, j’acceptai l’offre qui m’était faite de passer un an comme professeur de français auprès du duc Serge de Leuchtenberg.
le père de mon élève, le duc George de Leuchteberg était le petit-fils d’Eugène de Beauharnais; par s mère Maria Nicolaïvna, fille de Nicolas Ier, il était le cousin de l’empereur Nicolas II. »
je vous laisse découvrir la suite.
Pierre Gilliard a passé 13ans à la cour de Russie : de Peterhof, septembre 1905 à Ekaterinbourg mai 1918.
COLETTE C.
5 février 2012 @ 20:37
J’ai vu ce livre chez mon libraire (Chapitre) qui a un important rayon ,de livres historiques.
J’
COLETTE C.
5 février 2012 @ 20:39
J’achèterai certainement ce livre, qui doit être un témoignage exceptionnel.
Caroline
7 février 2012 @ 11:49
Anna P.,bien merci pour nous faire connaitre ce livre fort intéressant à lire!Un peu hors-sujet,l’hémophilie continue-t-elle de nos jours dans le Gotha européen ou chez les roturiers? Bien merci d’avance!
toutva bien
2 septembre 2014 @ 13:26
Pierre Gilliard ne croyait en la survie de descendants de la famille impériale. Pourtant le livre de Marc Ferro » la vérité sur la tragédie des romanov » éditions texo Tallandier 9 € tend à démontrer que par les contraintes géopolitique de la Russie avec les autres autres puissances les bolcheviks ont été contraints de négocier la survie des Grandes Duchesses contre la libération de prisonniers politiques de Guillaume II.